Trois têtes sous un Bonnet
Ghronique Financière
•- ~\'~i v*
Que reste-t-il du fameux faux Franck, qui
a déchainé les foudres de la presse batave et
qui a fait couler d« s fiots d'encre dans les
journaux de l'univeis entier
II e^t tout d'aoord acquis, et de cela nous
nous doutions un peu, que nos voisins du
Nord, professent a noi e égard un esprit de
haine que la période, séculaire qui nous sé
pare de la révolution de i83o n'est pas parve-
nue a atténuer et qui n'attend que l'instaiit
favorable pour se manifester.
Wullus (Ru iiger) vient de démontrer au
moy< n de documents officiels (non truqués,
ceux ci,) la duplicité de la Hollande dans le
pro dème du trafic du matériel allemand qui
empiuntait, pendant la guerre, les voies du
chemin de fir de c - Days, ce qui nous permet
d'établir la singuliè e signification que les
braves Kaas attribuent au mot «neutralité».
Et c'est a bras ouverts, qu'ont été requs
chez nos bons voisins le boucher de Doorn
et la bande de contumaces activistes, espions
a la solde des Boches qui continuent sous
I'oeil bienveillant et avec l'aide financière du
peuple batave, leur oeuvre ignoble de destruc
tion de la Belgique. Bonus, le roi-martyr de
la Flandre, s'y trouve dans son milieu.
Ceci établi, nous vou lrions tirer de l'évé-
nement tragi comique qui vient de se dérou
Ier, It s conclusions qui s'imposent.
En premier lieu, il est assez curieux de
constater que c'est au moment, oü les pour
parlers entre alliés et al.emands s'organisent
pour fixer enfin une bonne fois l'indemnité
que l'Allemagi.e aura a verser aux peuples
victimes de la guerre, que l'aflaire du faux
Franck surgit
Coincidence
Voila qui serait singulier d'autant plus que
le farheux document est du a la collaboration
hollandaise, boche et activiste.
Les boches ont trop d'intérêt, en ce
moment, a jeter la suspicion sur la bonne foi
de la Belgique, dela France et del'Angleterre.
Si le prétendu traité avait été pris au
sérieux par les puissances siégeant autour du
tapis vert, si son authenticité n'avait pu être
'mise a néarit, quel triomphe pour 1'Alle-
magne
Ce faux est done venu a son heure et il
n'est pas douteux qu'il ait été accueilli avec
joie par la Hollande. Celle ci, en dehors de
ses sentiments pro-germaniques, ne voyait
dans son apparition qu'un moyen a opposer
aux négociations relatives a l'Escaut, que la
Belgique vient de rouvrir.
Anéantir le port d'Anvers en poursuivant
son plan de reprise de terre sur la mer, c'est-
a-dire en provoquant automatiquement l'en
sablement du fleuve, tel était son but.
Sans doute, trouvera-t-elle d'autres argu
ments a nous opposer, mais jamais aucun
n'aura la valeur du fameux traité militaire qui
rendait toute idéé de négociation impossible.
C'est la, une conception machiavélique qui
ne pouvait germer que dans le cerveau d'un
individu ayant intérêt a sa t éalisation, et si
celle ci a été piètre, il nous faut cependant
avouer que la conception fut hardie et, disons
le' mót, intelligente.
Elle a avorté, Dieu merci R. I. P.
Mais que ceci nous serve de leqon. Allons-
nous continuer a tolérer que les activistes
remplissert le' röle d'espions boches dans
notre pays rhaintenant que lts aveux de
Franck ont permis de percer a jour les ma
noeuvres denos ennem s
Alloi s-nous a Imettre plus longtemps la
passivité voiie même la complicité du peuple
batave dans les com plots anti beiges qui se
trament en Hollande parmi la crasse borm-
siste
Les faits sont la, indéniables.
Qui ne se souvient, qu'au lendemain des
éleciions communales dernières, trois boches,
vraisemblablement membres d'une de ces
nombreuses institutions d'espionnage, vinrent
faire visite au leader du parti activiste de
notre ville, d'oü ils se rendirent dans d'autres
centres réputés comme étant les noyaux du
nationalisme flamand
La parole est a ceux qui tiennent entre
leurs mains, les destinées du pays.
L'heure du règlement des comptes a sonné.
Si aucune loi ne nous permet d'agir contre
ceux qui poursuivent la destruction du pays,
qu'on la décrète.
Assez defaiblesses; assez de tergiversations..
Fini le régime de la tolérance qui nous con
duit a la désunion, a la ruine.
II faut parler haut et ferme a la Hollande
pour qu'elle mette fin a l'embouteillage systé-
matique qui menace notre port pour qu'elle
cesse de se rendre complice de la lie activiste
qui poursuit sur son territoire, le bouleverse-
ment, la guerre civile, la division de notre
pays.
Etil faut, qu'a l'intérieur, on serre vigoureu-
sement le mors a la bande d'énergumènes qui
ne puisent leur triste courage que dans la
faiblesse, dans l'incurie des pouvoirs publics.
Messieurs les Ministres, Messieurs les
Députés, vous avez la parole. La redaction.
Semaine d'agitation, de découragement et
presque de panique dans le public tel est le
bdan.
Evidemment les cours s'en ressentent et
toute la cote a reculé sous le poids des ventes
constantes du public craintif d'arriver trop
tard. Ce sera.it une erreur de croire qu'on ne
sait pas vendre. Mais a la différence du ven
deur qui prend ce qu'on lui donne, l'acheteur
paie ce qu'il veut, et il fait payer son service.
II n'a d'ailleurs pas tort
J'ai maintes fois eu l'occasion d'avancer
qu'il faut faire le contraire de la masse une
fois de plus et toujours, ce sera vrai.
Ce n'est pas a 3.8oo que le public songeait
a vendre ses Miaière-Lacs celui qui en
conseillait la vente ne connaissait rien
mais a 2.3oo tout le monde cou t pour se
partager les dépouilles. A 645, tout le monde
se disputait les Tangas, il y a quatorze mois,
le cuivre étant a L 55, maintenant qu'il atteint
le prix de L 83, on rend le titre aux Britanni
ques qui doivent se gausser de notre légèreté.
II est vrai que l'optnion générale est le
pessimisme ou peu s'en faut On l'alimente
avec cette histoire du Lux d'Utrecht les
craintes de troubles en Espagne restent a
l'ordre du jour avec la révolution au Mexique;
en F ranee, on s'attend a la chute de Poincaré,
sans en être bien sur en Angleterre, disent
nos stratèges, le taux d'escompte va encore
augmenter et chez nous le lamentable débat
qui se poursuit a la Chambre autour de notre
Colonie, ne fournit pas encore les éléments
d'une appréciation optimiste.
Faisons la part du feu il manque d'allant
pour espérer voir le public reprendre goüt
aux affaires boursières et cela parce que 1'on
dégonfle le cours de ses favorites et parce
qu'il perd. Eh bipn, tant pis I II fallait se mé-
fier de ces campagnes de presse que, maintes
fois, j'ai dénoncées dans cette chronique, et il
faudra toujours vous en méfier, car il n'est
d'usage de louer que ce qu'on veut vendre.
II faut revenir a la saine raison acheter une
valeur bonne, bon ma.rché et il est presque
certain, qu'il vous faudra dela patience pour
la voir monter.
On a attaqué les valems coloniales, non a
tort, Car il fallait épurer mais cela ne veut
certes pas dire qu'il faille les jeter toutes par
dessus bord. Bien au contraire, car les occa
sions pleuvent D'ailleurs le lecteur impartial
reconnaitra que les valeurs que je conseille se
sont comportées brillamment dans la tour-
mente et leur resistance est l'indice certain
qu'elles seront les premières a aller de
l'avant.
Revenons-en a la Chambre Jusqu'a ce jour,
seul un député Socialiste a reconru que la
concentration financière a été une bonne
chose, que la création du Comité du Ki.vu
valait au Ministre les félicitations de tou£
(sauf politiquement parlant). Par contre, nous
avons vu M. Sap, faire dérailler le débat,
avec plus de retenue cette fois, et pailer de
la Tribune de la Chambre oa l'on dit tout,
même des bêtises, de la valeur boursière des
titres. Malgré que je partage son opinion sur
les exagérations commises, on ne prut ad-
mettre que des financiers politicians emploient
de pareils procédés.
Quand le silence se sera fait autour de ces
palabres regrettables, on se remettra a l'ou-
vrage et l'on apercevra des possibilités qui
échappent actuellement.
Aux porteurs d'actions de trusts, d'électri-
cité etc..., je ne sais as-ez dire qu'il faut
prendre le bénéfice et vendre. Si les bonnes
valeurs coloniales sont trop chères, que faut il
penser de ces affaires qui ne donnent aucun
revenu. Nous en reparlerons dans six mois 1
Et je me répète arbitrez ces titres contre
VUnion Minière et tous ceux dó it je parle plus
bas. Vous ne perdrez pas votre temps. Le dé
couragement de la masse vous fournit une
excellente occasion.
II me serait aisé de démontrer le pourquoi
de tous mes conseils dans la rubrique colo
niale. Je l'ai d'ailleurs assez prouvé et je ne
sais assez redire qu'il faut encore avoir le
courage d'arbitrer bon nombre des valeurs
surfaites contre celles que, inlassablement, je
signale, car elles sont les seules représentati-
ves de la situation économique actuelle du
Congo.
Si l'on considère comme intéressante la
Commerce Congo, par exemple, qui a vingtuplé
en quatre ans, qu'on medémontre pourquoi la
Kasaï, qui soi dit en passant, résiste admira-
blement a la bourrasque et qui est a s n prix
de Juillet dernier, n'a même pas doubléOn ne
contestera pas la valeur des dirigeants des
deux affaires. Eh bien, a tous ceux qui perdent
lourdement sur les affaires nouvelles, je réitère
mon conseil de choisir ce titre. Je leur donne
rendez vous dans un an et nous verrons s'lls
n'ont pas récupéré leurs pertes.
Profitez encore de l'occasion pour acheter
la Cimentkat.
Recommencez a vous intéresser a la Commi-
nière la Belgika me semble digne d'intérêt,
nonobstant les recherches minières.
Le Chemin de Fer Congo est'Èi pointer égfi-r
lement voyez encore les Brasseries du Ka
tanga, Simkat, Sucrière Congolaise.
Toujours les mêmes direz vous Oui, car
la résistance de ces valeurs est une indication
de leur solidité et elles sont a l'abri des coups
de bourse.
Je ne veux pas signaler encore a mon avan-
tage, la chute de la Géomines, au sujet de'
l'augmentation de capital de laquelle nous
serons bientót fixés.
La Zambezia reste solide a 470 fr., coupon
détaché. C'est a quatre cent's francs quo j'ai
signalé ce titre, il y a six m >is.
Je ne vendrai plus la Surongo aux cours
actuels mats je réaliserai encore les Congo
Oriental.
En Minière Lacs, le parti baissier est tel
qu'a la moindre saute de vent, il provoquera
une poussée artificielle. Mais encore faut il,
pour que cette prévision se réalise que le pu
blic ne soit plus pris, au mêmé moment, d'une
panique de 1 éalisation.
Vous pouvez retcurner aux Colonialc d'Elec-
tricité elles redeviennent bon marché.
Bref, si vous faites un choix et si vous sui-
vez ces conseils, il.y aura mcyen do ré par er
beaucoup de brèches. Et ceux qui Ont travail-
lé les Métallurgiques, Electricité et les Banques
ont une occasion unique de retourner a nos
bonnes valeurs coloniales, trés injustement
dépréciées. Louis OSSTYN.
M. Louis Osstyn est de passage a Ypres,
tous les samedis, et est a la disposition du
public de 10 a i3 heures, 9, Boulevard Malou.