La Régence cTYpres et la Ré volution de 1830 A TOURNAI 1 Le Royal Amer et le Bitter Zigomar (Suite) Dans l'intervalle, un calme relatif avait régné Ypres. Le Conseil communal siégeait en permanence pour aider le bourgmestre dans sa tache difficile. Le 3 Octobre, il allouait une gratification de 5o florins au sieur Louis Ryckaseys, pour s'être distingué en dispersant les fauteurs de désordre dans la nuit du I au 2 Octobre. Le 5 Octobre, Mr Ernest Grégoire revint auprès du conseil toujours en séance, lui □otifia, au nom du Gouvernement provisoire, la ré vocation de Mr Carton comme bourg mestre, et chargea Mr de Patin de remplir provisoirement ces fonctions. II ne restait a Mr Carton qu'a prendre congé du conseil puis il quitta la séance, après avoir re<;u de l'una- nimité des conseillers l'expression des regrets causés par cette séparation. Eneffet, le bourg mestre Mr Carton jouissait en ville de l'estime générale, mais ses opinions orangistes, qui étaient aussi celles de plusieurs nobles et grands bourgeois Yprois, rendaient dans les circonstances présentes son maintien impos sible a la tête de l'administration. Mr de Patin accepta de le remplacer. Cela fait, Mr Grégoire informa le conseil de ce qu'il voulait adjoindre 5 membres au Col lége et au Conseil de Régence, et que la garde bourgeoise et la garde communale (schutterij) auraient avec les électeurs ordi- naires le droit de les élire.. Cette mesure devait étouffer, dans le sein de la Régence, toute velléité de résistance au nouvel ordre de choses politique. Après avoir pris connaissance de cette décision, les conseillers purent rentrer enfin chez eux en se donnant rendez-vous pour le lendemain. Mais il y avait en ville un calme parfait. L'adhésion de la Régence a la Révolution avait calmé les esprits. Le Conseil, réuni en séance le 6 Octobre, put se borner a constater que le bon ordre régnait en ville, et, en l'ab- sence de communication nouvelle de la part du gouvernement, iljugea n'avoir pas a pres- crire de nou velles mesures. Ce même jou-, les électeurs, la schutterij et la garde bourgeoise, procédaient a l'élection des cinq conseillers supplé nentaires. Furent élus MM. Léon Mulle. Andié de Ghelcke, J. R. Malou Van lenpeereboom, F. Deconinck, et, avec eux au^si, l'ancien bourgmestre orangiste Henri Carton Hynderick. Une nouvelle ïéunion du Conseil se tint le 7 Octobre. MM. Mulle, Deconinck et JMa lou, présents a 11 séance, furent insrallés com .me c jnseillers a ljoinis Le Conseil prit en core des mesures p"»ur la continuation des travaux aux fortificati )as et le piyement ré jju lier des salaires des ouvriers. La crise révolution,ïaire jusqu'ici n'uvait eu a Ypres aucune conséquence grave pour L'ordre public. Les émeutes n'allaient éclater que beaucoup plustard. La réunion du conseil suivante n'tüt lieu que le 18 Octobre. M' Henri Carton, se pré- senta a la séance et fut installé comme mem- bre-adjoint. Les commissaires provinciaux de lh Flandre occidentale avaient envoyé a toutes les Régences un modèle de reconnaissance de l'autorité du gouvernement provisoire de la Belgique, établi a Bruxelles Le conseil déci- da de le signer de suite. Des séances du conseil furent tenues les 25, 26 et 29 Octobre, mais seulement pour l'élaboration du règlement de la nouvelle Garde bourgeoise. Ce serait sortir de notre but que de donner les détails de ce règlement. II suffit de dire que cette Garde ne se com- posait que Jepersonnes a même de s'équip-r, qu'elle était simplement un corps auxiliaire de police et que tous les grades étaient élec- tifs, Paria création de ce corps de bourgeois arn.és, ln Régence était en mesure a l'avenir em ecner tie nou /e^ux troubles Une séance tenue le 6 Novembre fut, pour ainsi dire, une séance de liquidation. Un cré dit de 2000 florins fut voté pour faire face aux dépenses extraordinaires occasionnées par les événements qui suivirent la révolution entre les provinces du Nord et celles du Sud. L'au- torisation fut donnée au Collége de payer, a titre d'avance, une somme de 557-37 Vi fl. pour frais de transport de 3oo militaires hollandais de la garnison, avec leurs families, qui se retirèrent sur Flessingue, par le canal de Nieuportet Ostende. Ce départ avait eu lieu le plus pacifiquement du monde, car la meil- leure entente n'avait jamais cessé de régner entre la population et l'élément hollandais de la garnison. Des gratifications furent accordées aux agents de police et a deux employés de l'administration communale pour services ex traordinaires a I'occasion des événements ré cents. Enfin une avance de j5o fl. fut faite au commandant du Génie pour la continuation des travaux des fortifications. Les II et 12 Novembre, eüt lieu, par l'as- semblée des notables, l'élection du nouveau Conseil communal, et, comme l'arrêté du gouvernement provisoire du 8 Octobre por- tait que ce conseil entrerait immédiatement en fonctions, les nouveaux élus iinrent leur première séance le 14 Novembre i83o. Mr de Florisone, élu bourgmestre, et Mr L. Herman, élu 3e échevin, avaient dès le 12 novembre au soir fait savoir qu'ils n'accep- taient pas ces fonctions. Le 1" échevin, Mr Joseph de Patin, fut désigné pour remplir provisoirement les fonctions de Bourgmestre, et les conseillers Vanden Boogaerde Pierre et André de Ghelcke pour remplir celles d'échevins. Voici la composition de ce premier conseil communal d'Ypres, élu sous le nouveau régime. On y retrouvera des noms bien connus encore des Yprois d'avant-guerre de Patin Joseph, premier échevin de Neckere-Deconinck, second échevin. Mulle Léon, premier conseiller Vanden Boogaerde Pierre, second de Ghelcke André, troisième Vandermeersch Gérard, quatrième Boedt. Francois, cinquième Beke-Beke, sixième Verschaeve-Van Uxem, septième Vanhoorebeke Bruno, huitième Cardinael César, neuvième Annoot Louis, dixième Bossaert Six, onzième Les commissaires provinciaux de la Flan dre Occidentale approuvèrent les élections, et le conseil se réunit le 20 novembre pour pro céier al'expédition des afilaires courantes. Le 24 novembre, eurent lieu de nouvelles élections pour désigner le nouveau bourgmes tre et le troisième échevin. Furent élus bourgmestre, Mr B. Vanderstichele, et éche vin Mr L. D'Hondt-Capron. Le conseil tint séance le 26 Novembre pour installer les nouveaux élus dans leurs fonctions. En ce moment, deux membres du gouvernement provisoire, MM. Rogier et Jolly, étaient précisément de passage en ville. Le conseil en profita pour leur déléguer 3 de ses membres, VIM. de Patin, de Ghelcke, et Vandermeersch, afin de réclamer leur inter vention pour la restitution des fonds avan cés pour les ouvrages des fortifications. (A suivre). La sortie annuelle de la Grande Procession Historique La Grande Procession Historique de Tournai effectuera sa 837ème sortie annuelle le Dimanche 7 Septembre prochain. Voici quelques détails intéressants sur ce magnifique cortège religieux, le plus ancien coup sur de la Belgique. L'an 1090, une peste effroyable ravagea Tournai et les villages du Tournaisis. Un feu intérieur et invisible consumait les membres des victimes et leur causait les plus horribles tourments; leurs chairs se putréfiaient devenaient noires. Parfois les nerfs secontrac- taient et se distordaient la chair des mains et des pieds tombait en lambeaux. Touché des malheurs de son peuple, l'évê- que Radbod ordonna pour la fête suivante de l'Exaltation de Ia Sainte Croix, une procession générale, a laquelle prendrait part le peuple entier, escortant les reliques des Saints et la relique de la vraie Croix. Certes il fut tragique ce pieux cortège, au moment oü le fléau répandait partout Ia mort et l'épouvante. II était émouvant ce défilé de toutes les classes de la société. a travers des rues étroites et tortueuses, sans pavé, bordées de méchantes habitations en bois franchis- sant l'enceinte de la ville et de la se déployant autour de la Cité, pour prolonger leurs plain- tives supplications. Le fléau cessa. Dès lors, Radbod décila que dorénavant chaque année une procession solennelle remé- morerait, au début du mois de Septembre, le souvenir de eet événement. Cette procession eut, au Moyen Age, une vogue exceptionnelle. Au dire d'Hériman, abbé chroniqueur de Saint Martin du XIIe siècle, e'est par centaines de mille que les étrangers des deux sexes, de tout age et de toute condition affluaient a Tournai. Si c'était toujours une grandi se manifesta tion de foi, son aspect respirait plutöt une sainte allégresse qu'une sévère pénitence. Les Confréries, les Métiers, les Serments y pre- naient part, non moins que le Magistrat de Tournai en ses pompeux atours. C'est ce eortège qui s'est perpétué a travers les ages et auquel depuis quelques années on s'est attaché a rendre son ancien éclat. II parcourt aujourd'hui les rues de la Ville, le dimanche le plus rapproché de la Nativité de la Sainte Vierge. Le sujet en est la glorifica tion de N.-Dame des malades et il comprend pour chacune des neuf paroisses intra muros de Tournai l'hommage de son Saint Patron, dont on retrace la légende, l'hommage de ses Trésors portés avec ostentation et l'hommage des Confréries de Notre-Dame sous les voca bles en honneur dans chaque paroisse. Ce cortège religieux a élé entièrem^nt res- tauré après l'armistice. N'y figurent plus que des groupes costumés, historiques et symboli- que.s, au nombre d'une centaine environ qui forment un ensemble de quelque 2 5oo par ticipants. A cette occasion, les précieux reliquaires, les chasses vénérables, parmi lesquelles la fameuse chasse de Saint-Eleuthère, défilent dans les rues de la Ville. Les ornements liturgiques portés par le clergé extraits des trésors de la Cathédrale et de chacune des vieilles églises de Tournai laissent udc impres sion profonde de richesse et d'art broderies et orlèvreries antiques, brocarts de soie d'or et d'argent, couleurs mouvantes éclatantes ou discrètes, tout cJa chatoie au milieu des chants, des sonnerns de trompettes thébai- nes et forment un des plus curieux spectacles de l'espèce qu'on puisse voir en Belgique. Cette année, grace aux «Amis du Hainaut» qui reconstituent toutes les curiosités folklo- riques de la Province, de superbes groupes ont été ajoutés, notamment celui des Damoi- seaux de i572, les cavaliers symboiisant la Ville, la Patrie et la Religion on y verra le groupe du Magistrat de Tournai qui figura a Arras en Juillet, puis a Mons et a Bruxelles et dont on admira sans réserve la beauté. Des trains spéciaux vers Tournai sont organisés de toutes les directions. La Ville organise de vastes emplacements pour automobiles et omnibus. ont foujoups et rostent les mellleurs sSrs APÊRITIPS

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersch nieuws (1929-1971) | 1930 | | pagina 4