Funérailles de M. Robed GLORIE 1 Necrologie Nos Fêtes du Cenfenaire Lundi dernier ont été célébrées, en l'Eglise S4 Pierre, a li h., au milieu d'une affluence considérable, les funérailles solennelles de Monsieur Albert BOONE, brasseur en notre ville, enlevé a 1 affection des siens, après une longue et pénible maladie, a l'age de 53 ans. En cette douloureuse circonstance La Region d'if pres présente a Madame Boone van Kan, a ses enfants, a Mr et Me Van der Mersch-Boone, ainsi qu'a toute la familie ses bien sincères condoléances. Une grande affluence de monde est venue, de tous les points de l'arrondissement, assister Jeudi aux funérailles de M. Glorie. Celui ci avait, tant comme avocat que comme homme politique, acquis une grande reputation. II ne comptait^ que des amis tant était aimable la cordialité de son caractère. La Région d'Ypres lui doit une grande reconnaissance. II en fut le collaborateur des premiers jours. Nombreux et remarqués par tous furent, dans notre Région d'Ypres, les articles aüs a sa plume alerte, écrits pour la défense des droits si souvent méconnus des sinistrés. Nous reproduisons ici les discours qui furent prononcés au cimetière d'Ypres par M. le président Haus, au nom du Tribunal, par Ml'avocat Arthur Butaye, au nom dés avocats d'Ypres, et par M. Alphonse Massche- lein, au nom de l'Association Libérale. Discours de M. Haus, Président du Tribunal de ire Instance d'Ypres MM Le Tribunal et le Barreau en une audience solenntlle ont déja tenu a rendre hommage a la.mémoire de M. le Juge Robert Glorie. Nous ne pouvons cependant nous séparer de sa dépouille morttlle sans lui donner un dernier témoignage d'estime, de sympathie et de regret. II a déja été dit ce que fut sa carrière judi- ciaire. Mais sa vie au ualais, ce fut toute sa vie il y consacra la majeure partie de son existence et sürtoüt le meilleur de lui même. Qu'il me soit dor.c permis de rappeler briève- ment ce que fut cette carrière tfop tot brisée. 11 la commenga en 1906, a l'age de 23 ans, et lut successivement avocat, avoué, juge sup pléant et juge effectif auptès de notre Tri burtal. Juriste consommé, travailleur infatigable, juge a la fois ferme et pondéré, d'un jugement rapide et sur, d'un esprit souple et clair, il laissé le souvenir d'un magistrat accompli. A ces éminentes qualilés professionnèlles, qu'il dépehsait sans compter, se joignaient des qualités peisonnelles qui, dés le premier abord, conquéraient et le faisaient vivre dans une atmosphère d'estime et de sympathie unanimes. C'était une nature joviale et pleine d'entrain, vers laquelle on se sentait attiré d'instinct. L'aménité de son caractère, sa conversation enjouée, la süreté de ses relations donnaient ün véritable charme aux rapports qu'on avait avec lui. De ces qualités dont il était prodigue, la meiileure part était réservée aux siens. La perfection de sa vie publique n'était que le reflet de s'a vie privée. II fut avant tout, et a la fois, le meilleur des époux, des pères et des irères. Aussi occupail-il dans tous les coeurs la meiileure place et le vide que creusera sa disparition sera immense. Mais ne nous laissons pas abattre consérvons pieusement sa vision. Tel que nous l'avons connu et aimé, tel nous nous le rappellerons toujours, carceux qui nous quittent trop tót sont ceux qui nous quittent le rppins leur souvenir nous reste dans toute sa vivacité. Jamais nous n'oublierons notre regretté collègue et ami. Nous conserverons comme üne legon le souvenir de sa vie et de sa mort. La douleur que nous cause une perte aussi grande n'est atténuée que par la conviction que notre séparation n'est pas éLernelle, et qu'une vie aussi bien remplie, une mort aussi douloureuse ont déja regu leur récompense. Le Tribunal tout entier s'associe de tout coeur au deuil qui, si cruelkment, irappe la familie de notre cher disparu. Puisse la part qu'il y prend atténuer sa douleur. A vous, mon cher Robert, ce n'est pas un adieu mais un au revoir que j'adresse. Repo- sez en paix Discours de M. Arthur Butaye, avocat MM. Au nom des membres du Barreau d'Ypres, je tiens a envoyer a Robert Glorie notre dernier adieu, et lui donner un témoignage solennel de la grande estime et de l'amitié que nous avions pour ce meilleur des confrères. A peine inscrit au Barreau d'Ypres, sa parole éloquente et facile, le charme de sa conversation, son abord accueillant, sa ser- viabilité extréme, lui attirèrent la sympathie de tous. En même temps, le zèle qu'il mettait a étudier et a défendre les causes de ses clients lui assura un rang des plus enviables parmi nous. L'animositê n'avait pas de place dans son coeur, et il resta toujours l'ami de tous, a travers toutes les discussions, parfois passionnées, dés affaires, et malgré toutes les divergences d'opinions qui pouvaient exister. Robert Glorie fut toujours parmi les plus loyaux, les plus serviables, les plus conscien- cieux des confrères. II en fut aussi un des plus aimés. Son départ récent du barreau pour entrer dans la magistrature fut une grande perte pour nous, mais elle était compensée par l'assurance que nous avions qu'il nous gardait toute son affection, que le contact journalier continuerait entre nous, et que son amour pour la profession juridique changeait seule- ment de forme mais nullement d'ardeur. Malheureusement une cruelle maladie ne lui permit pas de donner comme magistrat la mesure de sa valeur. II ne put que donner l'exemple d'une grande résignation dans la souffrance qui accrut encore, par la pitié, l'affection profonde que nous lui avions vouée. Puisse cette expression des sentiments de ses anciens confières apporter un peu de sou- lagement a la douleur des ètres cheis auxquels il manquera désormais. Une vie aussi noble- ment remplie aura trouvé li haut sa lécom- pense éternelle. Au nom de neus tous, mon cher ami Robert, adieu Discours prononcc par M. A. Masschelein Messieurs, Au nom de l'Association Libérale de l'Arrondissement d'Ypres et en mon nom personnel, qu'il me spit permis d'adreSser ici a la mémoire de notre ami regretté un dernier et supiême hommage. Rohert Glorie naquit a Neuve-Eglise le g Juiliet 1883y passa sa première jeunesse, et après de briilantes études vint s'établir en notre ville oü il fut le stagiaire de M' Bossaert, un des chefs vénérés de notre parti. A peine installé, il devint en 1910 secrétaire de l'Association Libérale, et ne tarda pas a se distinguer comme conférencier et meetin- guiste. En 1912, les électeurs l'appelèrent comme suppléant de M. Ernest Nolf, élu membre de la Chambre des Représentants, et la Jeune Garde Libérale d'Ypres le nomma son p.ési- dent, fonction qu'il occupait lorsque la guerre a dissout tous nos organismes. La guerre terminée, Robert Glorie revint au pays et s'installa provisoirement a Pope- ringhe, siège du Tribunal, oü il reprit sa place au barreau et oü également il reprit contact avec ses amis politiques. En 1919, en vue des élections législatives, il refit une tournee de conférences, quoique sa santé déja ébranlée l'empêchat de briguer un mandat parlementaire. L'année suivante, en 1910. il fut élu con- seiller communal a Ypres sur une liste d'Union. II fut réélu en 1926 et conserva son mandat jusqu'en 19^9, quand il y entra dans la magistrature. II serait supeiflu de rappeler le róle brillant qu'il remplit u Conseil com munal. Depuis la réorganisation de l'Association Libérale, il siégea au Comité et accepta la Présidence le 17 Mai 1927, iusqu'au jour cü de par ses fonctions il dut abandonner la vie politique. Quelle triste éhose que la destinée II y a a peine quelques mois, nous conduisions a sa dernière demeure notie Seciétaire Van Nieu wenhove, et nous voici, a nouveau, rassetn- blés devant une autre tombe celle de notre ancien Président, Glorie. Une de ces natures qui attirent la sympathie, coeur généreux et tendre, il sentait chez les libéraux un grand désir de réconciliation des classes, un sincère effort pour l'amélioration du sort des humbles. Esprit indépendant, il s'efforgait avec nous de sauvegarder la liberté de l'individu. Et c'est paree qu'il défendait son parti avec une véritable ardeur, que son parti l'aimait. II ne se trouvait personne chez nous qui ne lui manifestat une sincère amitié, augmentée de la gratitude due au bon citoyen qui pos- sède la passion du bien public, la haute conscience du devoir, la ferme volonté de travailler au perfectionnement des hommes et des choses. Profonde est mon émotion en saluant cette tombe, car ce n'est pas seulement au libéral parfait que je rends hommage, mais aussi a l'ami loyal et sincère, qu'avec tous les libé raux je pleure douloureusement. Puissent ces sentiments adoucir pour son épouse et sa fille la peine que leur cause la perte d'un mari et d'un père aussi dévoué qu'honoré. Adieu, Cher* Glorie, Adieu. La ville d'Ypres a clóturé magnifiquement, Dimanche dernier, la série des fêtes données a l'occasion du Centenaire. Malgré une pluie intermittente, le Corso fieuri fut une révélation. Les dirigeants du Comité d'organisation, parmi lesquels il con- vient de citer M. M. Bouquet, Clinckemaille, Dethoor et Gillioen, avaient réservé une réelle surprise leurs concitoyens. On s'atteridait a un bloemenstoet comme il en est sorti bien souvent, mais cette fois ce fut magnifique.; on peut dire que les nombreux groupes; voitures, autos, chars fleuris de mille manières se sont surpassés L'artistique harmonie Ypriana de toutes les fêtes ouvrait la marche. De superbes équipages, habillés d'une fagon exquise, glissaient dans nos rues, pavoisées aux couleurs Beiges, entre deux haies de spectateurs innombrables. Les autos dü baron P. de Vinck, de MM. C. Schmidt, Demeere, Bentin, Cornette et Vandelanoitte furent particulièrement remar qués. La richesse florale de l'avion de Madame Fonteyne et des motos du baron N. de Vinck, de MM. Hoornaert et Timmerman, obtinrent un gros succès. Quel bel et riant ensemble aussi que ce groupe de ravissantes et combien nombreuses fillettfs iu «Pensionnat de la'Sainte Familie», costumées en Demoiselles vert pemme de l'époque i83o. Parmi les autres.groupes, tous réussis mais trop longs a détailler, citóns ceux tlu C.H V., des Lentemeisjes de nos Ecoks Coma u nales et de nos Orpheiins. La Sociéié Royale de St-Sébastien, qui a partradition le privilège a'avoir us prince royal comme président d'honm ur, piéstntait un char imposant, apothéose de la noble figure de notre Roi. Avec 1< s ciiai s verdoyan's de nos S ciétés Agricoles et fforticoles une mention spéciale aussi aux chais patriotiqm s des Invalubs, d'Yper Hoekje dü Cêrck: Ca ho.iquè ét des Ecossais, ainsi qu'au char symholique des Amines Fiat gaises que le cercle du même noin avait rtp ésente, et erfi.i a la reproduction de notre Beffrci et de sou caril lon glorifi .nt les libertés com.munales Heiges, due a l'hi-ureuse initiative du Cercle Com mercial et Industriel Un chaleureuieux merci au talentueux caril- lonneur de la cité. A Tissue du cortège eut lieu, en préser.c- de nos magistrats communaux, l'apothéose tie la Belgique avec exécution des chants nationaux, suivie d'un émouvant hommage fleuri au mo nument des morts Y prois de la grande guerre. Le soir eüt lieu, a la Grand'Place brillam- ment pavoisée et illuminée, un bal populaire oü jeunes et vieux, en vrais enfants d'Ypres, manifestèrent une fois de plas leur vibrant patriotisme.

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersch nieuws (1929-1971) | 1930 | | pagina 3