La Propagasde Toaristique
13e .Taar, N° 12 - 25 Juni
1932
13eAnnée, N° 12-25 Juin
Weekblad - -
bet Arroncfisseraent Yper
Journal hebdomadaire
de Arrondissement d Ypres
35 ct. Ie numéro Tél. 500
Chambre de Commerce d'Ypres
Conférence du Colonel PULINX
du 18 Juin 1932
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lar Tponciw Clubs, eax.
LA REGION
D'YPRES
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dea Clubs Yprou, ere.
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Devant une rtombreuse assistance, M. le
président Vermeulen fait part de ce que, le
gouvernement ayant créé un Office officiel de
Tourisme, le comité de notre Chambre de
Commerce a estimé qu'il était de notre devoir
et de notre intérêt d'entrer en relations avec
eet organisme. C'est pourquoi, il a demandé a
M. le Colonel Pulinx, directeur de cet office,
de bien vouloir venir nous exposer ce soir
ce qu'il convenait de faire a Ypres pour y
attirer les touristes. M. Pulinx alors remercie
et est heureux de retrouver ici tant de souve
nirs. II a en effit habité la ville a deux
reprises, étant jeune officier. II rappelle aussi
son passage a Ypres pendant la guerre en
1916 et toute l'émotion que lui et les hommes
de son escadron, ont éprouvé ici devant cet
amas de ruines. II tachera de rendre le plus
de services possible.
Entrant alors dans le sujet de sa conférence,
M. Pulinx en définit le but, dit pourquoi
Ypres doit faire de la propagande et comment
l'Office peut lui être utile a ce point de vue.
Qu'est-ce que le tourisme Pourquoi les
touristes viennent ils ici Nous devons nous
efforcer d'amplifier ce mouvement. Cela est
facile. Quand le touriste décide d'aller quelque
part, il se demande d'abord oü il ira il s'in-
forme. Notre propagande a pour but de lui
mettre sous les yeux ce qu'il y a a voir ici et
de le décider d'y venir, plutöt que d'aller
ailleurs.
Les avantages a en retirer sont énormes.
On croit généralement que l'hotelier seul
profite de ces visites. C'est une profonde
erreur. Tout touriste fait des achats se met
souvent en rapport avec les commergants et
des relations se nouent. Ainsi le tourisme a
rapporté a la France en ig3o, i5 milliards,
dont 2 seulement pour les hotels II faut done
apprendre a soigner le touriste, c'est trés im
portant car il dépense, c'est une importation
d'or qui est trés profitable.
II faut suggérer partout l'idée de venir voir
Ypres, montrer ce qu'il y a d'intéressant a y
voir, de quelle fagon on y arrive. Quoique
Ypres soit assez connu, il est cependant
indispensable de renseigner. Exemple en
Italië oü tant de belles choses s'oflrent au
visiteur, i5 millions de lires sont consacrés a
la propagande La cóte d'Azur, cette mer-
veille, dépense aussi des millions par an pour
sa propagande.
Vous croyez que Ypres est connu Oui,
des Anglais et des Allemands, et pour cause!
Mais dans d'autres pays, on connait a peine
la Belgique et a plus forte raison Ypres
Ainsi, a Lemberg oü tant de choses se sont
passées ent re Russes et Autrichiens, a Ba-
paume, Arras oü on s'est tant battu, quel
qu'un songe til ay aller? On ne peut done
pas se reposer sur le fait qu'Ypres serait
assez connu. II ne l'est pas.
Mais comment faire de la propagande
II y a surtout le tourisme réceptif c'est a
dire l'art de recevoir l'étranger. II y a ici
toute une éducation a faiie. Le voyageur
arrive, ne voit rien, pe trouve rien. II cherche
done un bureau quelconque pour se ren
seigner il ne trouve toujours rien. II faut
done le renseigner il doit avoir l'impression
que tous Ont le désir de le renseigner. II ne
peut surtout pas avoir l'impression qu'il a été
exploité. Cela ferait un tort énorme. Car il
racontera cela dans son milieu. Ainsi a St-
Omer, a chaque entrée de la ville, se trouve
un écriteau indiquant ce qu'il y a a voir et
l'itinéraire a suivre pour arriver a chaque
curiosité. Sur chaque baiiment, se trouve un
véritable cours d'histoire de ce monument.
La politesse, la gentillesse des habitants
jouent aussi un grand role. Tous doivent
pouvoir renseigner, expliquer au touriste ce
qu'il y a d'intéressant. Cela fait une trés
bonne propagande. Ainsi, vous avez vos
incomparables promenades sur les remparts
il faut les leur indiquer, les engager a en faire
le tour. II faut retenir le touriste c'est le role
du syndicat d'initiative. Pour que la ville
profite de ces visites, il faut retenir le visiteur,
le faire passer plusieurs jours en ville. Ici tout
est passionnant il faut lui montrer ce que
fut la guerre, ce qu'on a souffert. II y a aussi
les plaisirs il doit trouver des distractions
les jours de pluie il faut des établissements
qui attirent, qui distraient. II manque ici ces
attractions on doit y remédier.
Au début, on a exploité cela est néfaste.
C'est une trés mauvaise réclame ga fait un
tort incalculable. Le gout de voyager existe
toujours, mais les ressources ont diminué
il faut en tenir compte. On a moirs a dépen-
ser, il faut done attirer en montrant qu'on
peut vivre ici a bon marché y être a meilleur
compte qu'ailleurs. Si tout est cher, le touriste
ne viendra pas. II faut se contenter de béné-
fices raisonnables. En France, on a baissé les
prix de 40 pour nous concurrences II vaut
mieux gagner peu mais sürement que de
n'avoir rien du tout. II faut tenir compte de
ce que notre pays est bien moins intéressant
que la France, ou l'ltalie. Ce qui peut amener
l'étranger ici, c'est le bon marché de la vie.
Si on peut arriver a ce résultat, cette industrie
töuristique sera des plus florissantes. Nous
perdrons, d'ici deux ars, toute la clientèle
frangaise si nous ne parvenons pas a baisser
nos prix. II faut done encourager a venir par
le bon marché de la vie et des transports.
Ici on a connu au début les Anglais et les
Américains qui étaient 1'élite de ces pays et
arrivaient les poches bourrées de livres et de
dollars. Maintenant, ce sont des families
moins riches qui viennent le touriste riche
a disparu les grands hotels, les palaces sont
condamnés. Les Américains s'en sont rendus
compte, sur leurs paquebots ils ont supprimé
les ir" classes, ils pratiquent des piix réduits.
Ils gagnent ainsi beaucoup de petites sommes.
II faut songer a ce que le touriste a dans son
portefeuille.
II y a la manière de recevoir. Ici tout
attire, et surtout les cimetières militaires. Sur
l'appel de leur roi, les Anglais dépensent
aujourd'hui chez eux il faut tacher de les
faire revenir. Pour les Allemands, il n'y a
rien a faire pour l'instant, a cause des mesures
draconiennes prises par leur gouvernement.
Néanmoins ceux qui viennent pour leurs morts
constituent une clientèle sure. II faudrait
organiser, une fois l'an, une semaine d'Ypres,
et pendant cette période mettre logements,
repas, transports a des prix trés réduits, orga
niser des fêtes et cérémonies commémoratives.
II faut intéresser par les souvenirs de guerre.
A Waterloo, par exemple, qui est cependant
déja si ancien, il y a 6.000 entrées journelle-
ment, et cela attire toujours Sur ce chapitre,
Ypres possède un patrimoine incomparable.
II faut rédiger une histoire succincte de ces
gloires militaires Yproises. On attirerait ainsi
toutes les nations. Pourquoi, autre exemple,
le panorama de la bataille de l'Yser, est il a
Ostende Pourquoi n'est il pas ici II rap-
porterait bien. II faut par tous les moyens
éveiller l'intérêt
Les brochures coütent bien cher et ne
servent qu'un an. II faut faire de la propa
gande vivante recevoir a bon compte pour
que cela se raconte partout. II faut faire venir
les enfants aussi a bon marché, a des prix:
exceptionnels entre les saisons, les faire rece
voir a l'hótel de ville, leur faire l'histoire de
la cité. Cela leur laisserait un ineffagable sou
venir ils raconteront cela chez eux, leurs
parents viendront, et ils reviendront eux
mêmes quand ils seront grands.
On a essayé ce système a Bruxelles cela a
eu un succès fou, il y afflue des demandes de
partout. II faut le faire ici aussi, et mettre
pour la jeunesse la pension a 16 ou 18 francs
par jour. Les hoteliers du littoral, des Arden
nes, de Gand, le font actuellement. Offrons
aux petits Beiges ces intéressants voyages,
envoyons les Flamands en Wallonië, les
Wallons ici ils apprendront a se connaitre
et partant a s'aimer au point de vue moral
et national cela aurait de beaux résultats.
L'office agit peur le bien commun il ne
doit rien gagner, mais doit couvrir ses frais.
Ses excédents sont consacrés a permettre aux
enfants pauvres de faire les mêmes voyages
que les autres dans le but de faire connaitre
la Belgique.