4 Le Cortège Historique La Pucelle d'Ypres L'Etendard de Flandre Les Concerts et la Fête de Nuit Disons le de suite, le cortège historique fut des plus réussi et fait grand honneur a ses organisateurs. Jamais nous ne vimes a Ypres des costumes aussi splendides et une organi sation plus parfaite. Le cortège ccmprenait trois parties i) Une pa-tie introductive le eroupe sym- bolique oü figurent l'étendard d'Ypres et le héraut commu-al suivis de la Pucelle d'Yp-es reptéseniée par Mtlle Berghman, entou'ée de pages. 2) Une partie historique représentant le retour triomphal des milices victorieuses aptès le siège de la ville en i383. Un grou pe d'enfants en liesse précédent le magistrat, l'abbé et les moines de St Augustin ensuite défilent le porte étendard de Flandre, les chevaliers, les gildes d'archers et d'arbalé triers, les escrimeurs, les corps de métiers et les engins de guerre pris a l'ennemi. 3) Une partie alléeorique, symbolisant le culte dont, depuis i383, N. D. de la Halle a toujours été l'objet Un groupe de bourgeois et de gens du peuple chantent une marche triomphale ils sont suivis dts dames de la Confrérie de N. D. de la Hall de pages et de trompettes tfcébaines, qui précédent le char monumental de N. D. de la Halle. L'étendard de Flandre, por'é par M. Paul Dorck, et le groupe resplendissant des comtes et comtesses de Flandre k cheval, clóturent le cortège les röles des principaux personnages étaient rem plis par des personnalités d' Ypres et environs, ainsi que par des membres de l'aristocratie. Tandis que nous nous abandonnons a une douce rêverie en songeant aux festiviiés de Dimanche, le vers fameux d'Horace surgit dans notre mémoire Alboque dies notanda lupillo Oui, marquons d'une pierre blan che, ce jour historique, cette date illuminant de bonheur et d'espérance l'avenir de notre cité Qui done oubltera le 29 juillet 1934 Vive le Roileve de Koningvive le Roi I ces acclamations, au rythme puissant et récon- fortant, soulevant en un élan spontané, magni- li jue, mille et mille coeurs émus et heureux, semblent planer encore par dessus nos monu ments et nos toits. L'ame d'Ypres a chanté son passé glorieux, son uonheur présent, ses plus beaux rêves d'avenir, tandis que la musique céleste de ses clorhettes d'or tombait engerbes magnifiques, dans nos rues et sur notre grard'place, dra pées des couleurs nationale s et de l'emblème rouge et blanc que nous aimons tant. L'air vibre encore des joyeux trilles lancés dans l'espace par les maicres carillonneurs les plus réputés ou pays Jet Denyn, Directeur de l'école decarillon de Malines, Van Geys^ghem de Malines qui inaugura le carillon de Jerusa lem, Géo Clement, carillonneur de la Ville de Tournai, et Staf Nees, carillonneur de la Ville de Malines. Ces virtuoses dans l'art de faire chanter l'airain nous ont prodigué un charme divin. Nous ne pouvons détailler, ici, tous les pro grammes et nous croyons qu'il est supeiflu de faire l'éloge de ces artistes universellement connus. Nous les félicitons de tout coeur et les remercions d'avoir rehaussé de leur talent les magnifiques lêtes de l'inauguration de notre beffroi et surtout de nous avoir fait vivre les heures les plus délicieuses de notre vie. Nous leur disons au revoir, a bientöt. M' Elie Ryckelinck, notre carillonneur en core novice, sans doute, nous a cependant révélé un talent naissant, qui, nous en sommes persuadés, se formera rapidement póur attein dre, un jour, a la renommée. Au couis du Concert donné Dimanche soir par Mr Nees, il nous fit entendre Capricio de Staf Nees, Klein, Klein Kleuterken oud lied et So natina II (allegro) de Ignace Pleyel qu'il joua trés agréablement. Bravo, Elie, Bravo Dans nos yeux se reflétaient encore les couleurs chatoyantes des costumes somptueux du groupe des Comtes et Comtesses de Flan dre qui fermaient la maiche du magnifique et symbolique cortège historique et jusqu'a nos oreilles parvenaient encore les dernières acclamations de la foule délirante, saluant le départ de notre Souverain bien aimé, que déja les premiers accords de la puissaute Harmonie des Mines de Lens nous appelaient a la Place Vanden Peereboom. L'historique de cette phalange artistique renommée, qui nous fut fait dans le numéro de ce journal paiu le 21 juillet, permettait aux gourmets de belle musique, d'espérer un régal. Ce régal surp'ssa les plus belles espé rances Monsieur Bernast peut être classé parmi l'élite des chefs d'orcbestre. Doué d'une mé moiré prodigieuse, il dirtae.sans partition, les morceaux les plus difficiles et ce avec une précision étonnante, aussi obtient il, de ses musiciens, une exécution impeccable. Nous avions devant nous 125 ouvriers ou employés de la Société des Mines de Lens, 125 musiciens, disor s plutöt 125 artistes, charmant notre oreille de sons purs et mélo- dieux. Les voix des instruments, au timbre doux et clair, se fusionnaient harmonieuse- ment en un tout homogène. Elles exprimaient les sentiments les plus divers, la mélancolie rêveuse, la frénésie du plaisir, la violence de la colère, la fougue d'une poursuite, comme si elles eussent été la voix du coeur des auteurs qu'elles interprétaient. Nous n'analyserons pas. point par point, l'exécution du programme ou figuraient Tzigane marche de Popy Le Roi s'amuse scène du Bal de Léo Délibes Phèdre ouverture de Massenet; L'Amour Sorcier de M. de Falla Bal let de la Source de Léo Délibes Les Maitres Chanteurs ouverture de Wagner, et La Houzarde valse militaire de Louis Ganne, cela nous entrainerait trop loin. Nous féliciterons trés simplementmais cha- leureusement le talentueux chef, M. Bernast et sa belle phalange d'artistes qui nous ont tant charmés. Après le dernier numéro M. Vanderghote, bourgmestre, remercia vivement le talentueux chef M. Bernast, le président M. Brachet et M. Bollaert-Le Gavrian, Président du Conseil d'administration des Mines de Lens et haut protecteur de l'harmonie, qui malgré ses 79 ans, n'a pas hésité k suivre jusque chez nous ces braves musiciens, disciplinés et dévoués qu'il aime et souhent comme un père. M. Bollaert-Le Gavrian répondit au bourg mestre, en une courte allocution il évoqua les ruines de notre ville martyre pour mettre plus en relief Ypres ressuscitée, puis il in vita le Bourgmestre M. Vanderghote iserendreun jour a Lens. Une gentille fillette offrit au chef une magni fique gerbe et ce concert artistique se termina par l'exécution d'une vibrante Brabangonne et de la Marseillaise, ajoutant ainsi un chai- non de plus, aux liens qui nous attachent a nos amis de France. Vite nous rentrons tandis que les employés de la Maison Philips profitent de l'installation qui a servi a la diffusion des discours du Roi et du Bourgmestre pour oflrir un concert de musique enregistrée a la foule en liesse qui emplit encore la Grand'Place et les terrasses des hotels. Le temps de casser une croüte et nous repartons au galop afin de pouvoir nous caser confortat lement pour assister a la gran de fêre de nuit donrée sur le Majoorgracht avec le bienveillant concours de M. Salès, ba'yton au Théa re Royal de la Monnaie, du corps de ballet De Ypersche Reuzinnetjes» sous la direction de V.m: Meerts, de la sym phonic Ypriana sous la direction de M. Georges Van Egroo, et du Ypres Swimming Club Une 'ée, nous semble-t il, vient de nous transporter aux abords du Beis Sacié La bas, les violons chantent. Est ce Euterpe qui invite k la danse, les nymphes cachées paimi les rénuphars du lac et les Dryades dissimuléeS dans les branchages du bosquet. Dts Zéphyrs glissent parmi les feuilles qui frémissent d'allégresse. Tout a coup, de vert, de rouge et de bleu s'illuminent les arbustes une guirlande lumi- neuse s'étale tout au long de la berge du lac en passant par un beffroi miniature, symbole de la fête. Tous les Dieux de l'Olympe vont- ils done descendre parmi nous Tout retombe dans les tér.èbres, inais aussitöt les ondes elles mêmes se transforment en un lac de lumière sur lequel glissent silen- cieux et élégants deux cygnes, blancs comme l'albatre. suivis de gondoles Vénitiennes somptueuses et d'une galère antique. Ou croirait assister au retour glorieux de quelque grand guerrier de l'Attique escorté d'une suite d'honneur. De nouveau l'ombre recouvre le lac, mais en face de nous, dans un cadre féerique, s'il- lumine un plateau, sur lequel apparaissent des jeunes filles, toutes blanches et gracieuses comme les anges d'un conté de fées, tandis qu'arrivent jusqu'a nous les premiers accords de cette valse ancienne, au rythme berceur «Le beau Danube bleu». La valse commence. Les balérines langoureuses ryihment cette danse avec un art consommé. Elles ondoient avec un ensemble parfait. Elles nous capti- vent, nous charment elles exhalent une divine poésie, quelles sont doncccs danseuses légères et agiles comme la pensée Ce sont nos Reuzinnetjes Bravo 1 Bravo Elles nous ont apparu comme dans un réve comme dans un ïêve, ellts disparaissent nous laissant sous le charme des plus agréables impressions. Voici revenir les gondoles cette fois, toutes illuminées. Rêveurs, nous songeons a cette Venise dont nous avons, si souvent, entendu dépeindre, avec beaucoup d'enthousiasme, l'attrayante et poétique beauté, qu'hélas nous ne connaissons pas, mais dont, peut être, nous goütons un peu ce soir. Maintenantune voix lointaine maispuissante nous berce de ses douces romances. C'est Monsieur Salès, dont nous avons pu, a main- tes reprises, apprécier le grand talent, aux concerts donnés par l'harmonie Ypriana On applaudit M. Salès. Mais on l'applaudit davantage lorsqu'il fit le tour du lac en gon dels, chantant avec accompagaement de man dolines et de guicares. Nos Reuzinnetjes reviennent pour nous danser un charmant ballet moderne sur les thèmes de l'Auberge du cheval blanc» puis M.Ricard, artificier du Roi,lance les premières fusées annoncant le feu d'artifice a la grande satisfaction de la foule. Comment décrire la féerie multicolore, les rosaces éblouissantes, les fontaines d'eau, le rideau scmtillant, les tridents, les astériques, la bataille éclairante, les triangles, les geysers, la chute féerique de Neptune, etc., etc. Notons une intéressante innovation: les bal lons stratosphériques emportant une pluie de feu. Ce feu d'artifice donné aux bords de l'eau eüt des effets grandioses et termina en apo théose cette féerie qui fait honneur a tous ceux qui contribuèrent a sa bonne réussite- A tous un grand merci et un cordial Bravo. Les fêtes sont passées, bien passées, grace l'organisation bien disciplinée, et la collabo ration sympathique de chacun. Notre beffroi chante Ypres doit devenir prospère marchons la main dans la main L'Union fait la force soyons un peu les artisans de notre bonheur Vive le Roi Vivent les enfants d'Ypres 1

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersch nieuws (1929-1971) | 1934 | | pagina 4