Connaissez-vous la GLACE portative Dinah
de la P&tisserie Robert SWEERTVAEGHER, 20, rue de Stuers, Ypres Tél. 389.
In Memoriam Mgr de Brouwer
beke belette haar voor de scheepvaart te openen.
De vrucht van de jarenlange pogingen onzer
klaarziende voorouders, om Yper langs goede en
altijd bevaarbare waterwegen te plaatsen, om
onze stad zoowel met het binnenland als met de
zee te verbinden, mag thans om wille dezer vroe-
.gere tegenslagen niet verloren gaan, te meer dat
het thans, dank aan de opgedane ondervinding
en de moderne techniek, bewezen en door be
voegde technici aanvaard is dat de vroeger zoo
gevreesde sleuf van Hollebeke niet de minste
moeilijkheden meer biedt.
Hier rondom ons kunnen wij voorbeelden bij
de vleet aanhalen van steden en groote nijver
heidsplaatsen die haar ontstaan en huidigen bloei
uitsluitelijk aan het bestaan van goede water
wegen te danken hebben. Hier te Yper zelf, heeft
de vaart Yper-Yzer. alhoewel laattijdig hersteld,
sedert den oorlog er machtig toe bijgedragen om
onzen herwordenden handel te bevorderen en
telken jare bestatigen wij met innige voldoe
ning dat de scheepvaart op Yper steeds in be
langrijkheid toeneemt.
Doch de vaart Yper-Yzer alleen is ontoerei
kend om Yper in staat te stellen den verloren
welstand te herwinnen, en niet alleen voor onze
stad, voor onzen plaatselijken handel en nijver
heid, maar ook voor den bloei der haven van
Nieuwpoort en voor het welzijn van gansch de
streek van Nieuwpoort tot aan Komen is de vaart
Yper-Komen. door onze voorouders ontworpen
en gegraven, door den oorlog vernield en thans
door allen, die met de herwording en den voor
uitgang onzer streek bezorgd zijn, zoo vurig ver
wacht, een dringende noodzakelijkheid geworden.
Het is niet voldoende onze huizen en gebou
wen herop te richten en door een uitwendige
doch bedrieglijke schoonheid de bewondering der
hier voorbijkomende vreemdelingen af te dwin
gen, men moet aan onze bevolking de middelen
geven om door werken eerlijk aan haar brood te
geraken, om terug te winnen wat wij hier door
den oorlog verloren hebben en om ook hier met
den overal elders bespeurden vooruitgang gelij
ken tred te houden.
Het eenige middel daartoe is het herstel der
vaart Yper-Komen, waarop wij recht hebben en
dat wij dan ook van het aanstaande bezoek van
den Heer Minister Merlot verwachten.
Né en 1846, issu d'une notable familie bru-
geoise, primus perpetuus au Collége épiscopal
de sa ville natale, puis au Petit Séminaire de
Roulers, le jeune Frangois de Brouwer va étu-
dier la théologie a l'Université grégorienne de
Rome en 1865. Ordonné prêtre a Saint Jean de
Latran en 1870, il termine l'année suivante ses
Dimanche prochain aura lieu en la Cathédrale
d'Ypres l'inauguration du monument élevé par
sa familie a la mémoire de Monseigneur Frangois-
Marie de Brouwer, Doyen émérite d'Ypres, et
pendant la guerre Délégué Apostolique pour la
Belgique non occupée.
Edifié en encorbellement dans le mur de fond
de la grande nef de St Martin, cöté du baptistère,
ce somptueux mémorial en marbre et bronze de
la Renaissance classique est un joyau architectu
ral dont la conception fait honneur a notre réputé
ingénieur-architecte Yprois, M. Jules Coomans.
Deux cariatides en bronze magnifiquement dra-
pées, symbolisant la Foi et l'Espérance, suppor
tent l'entablement en marbre noir poli sous lequel
s'encadre un superbe panneau de bronze sculpté
en bas relief et signé par les artistes Gantois A.
De Beule et M. Vanhecke.
Au centre du panneau se dresse le Christ du
Calvaire. Proëterné au pied de la croix sous la
garde de son patron St Frangois de Sales, Mgr
de Brouwer, en cappa, la mitre et la crosse dépo-
sées sur un prie-Dieu, implore la clémence divine
pour son peuple en détresse.
A gauche de la croix, la Pucelle d'Ypres, a
genoux, et des femmes désolées, debout, prient
pour leur ville-martyre dont le panorama, avec
la Cathédrale, le Befïroi et les Halles en flammes,
figure a l'arrière-plan.
Sur la frise supérieure plane dans un riche
motif sculptural l'Esprit Saint en forme de co-
lombe, et dans la couronne du fronton un médail
lon en bronze représente Dieu le Père.
Sous la frise inférieure, une plaque scripturale
encadrée de têtes d'anges porte en flamand
A la pieuse et vénérée mémoire de Trés Révé-
rend Monsieur Frangois de Brouwer, Doyen de
St Martin, Préfet Apostolique avec pouvoir épis
copal en Belgique inoccupée. 1846-1927
Puis en bas dans un marbre scripturaire deux
extraits latins des Psaumes de David et de l'Ec-
clésiasteDilexi decorem domus tuae In
bonitate et alacritate animae suae Deo et populo.»
Comme il aima, en effet, la beauté de la mai-
son du Seigneur, et surtout cette belle maison
de Dieu qu'était la Cathédrale d'Ypres.
Et combien aussi fut-il aimé de Dieu et des
hommes pour sa suavité et la bonté de son cceur
études au Collége Capronica d'oü il rentre en Bel
gique avec le titre de Docteur en Philosophie et
Théologie.
Professeur au Grand Séminaire de Bruges en
1871, Supérieur du Petit Séminaire en 1884, Mgr
Faict le nomme chanoine honoraire de sa Cathé
drale en 1885.
Dans sa carrière professorale il laissa le souve
nir d'un maitre éclairé, cordial et pieux, grand
ami de la jeunesse, tenu en haute estime et trés
apprécié pour la süreté de doctrine consignée
dans son ouvrage De Ecclesia
Nommé Curé-Doyen de St Vaast a Menin en
1894, il s'alarme des dangers spirituels courus par
la population du quartier frontière des Baraques.
II y crée la nouvelle paroisse de St Joseph et
contribue, avec les siens, de ses deniers, a la
doter d'une belle église, d'écoles, de patronages
et d'un cercle ouvrier qui constituent le noyau
de la vie paroissiale. Aussi son départ suscite-t-il
les regrets unanimes de la populeuse ville-fron-
tière, lorsque le 11 aoüt 1897 il est élevé au
poste d'honneur du diocèse en qualité de Curé-
Doyen de St Martin a Ypres, succédant au re-
gretté Doyen Alphonse Boone.
Aussi l'écho en résonne-t-il a l'assemblée géné
rale des membres des Conférences de St Vincent
de Paul du diocèse en pèlerinage a Dadizeele.
Le sénateur Capelle et la députation meninoise
firent entendre au sénateur Eugène Struye, chef
de la députation Yproise, leurs vives doléances.
C'était rendre au Pasteur regretté le plus bel
hommage.
L'installation canonique de M. le Chanoine de
Brouwer eut lieu en grande pompe dans l'antique
Cité de Notre Dame de Tuine le Jeudi 9 septem-
bre 1897. A cette occasion le sénateur baron Sur-
mont de Volsberghe, bourgmestre d'Ypres, émit
le vceu que, comme certains diocèses de France,
notre diocèse put recevoir la qualification d'Evê-
ché de Bruges et d'Ypres. On sait que la guerre
devait arrêter la réalisation de ce projet.
Le chef de la chrétienté d'Ypres y vécut des
jours heureux. C'était le bon temps oü, sous sa
douce mais ferme impulsion, les ceuvres parois-
siales et d'Action Cathoiique pouvaient s'étendre
et prospérer dans une bienfaisante atmosphère
de paix et d'union.
Prêtre édifiant et distingué, il s'applique a
remplir a la perfection les charges de son mi
nistère.
Liturgiste accompli, il officie avec une fervente
dignité toute bénédictine.
II aime les belles cérémonies dans sa belle
Cathédrale et organise de grandioses manifes
tations du Culte Eucharistique et Marial.
Excellent musicien, il goüte avidement la belle
musique profane hors de l'église, mais applique
avec rigueur le Motu proprio de Pie X sur la
musique sacrée et déploie le plus grand zèle
pour la pratique du plain chant grégorien.
Erudit et esthète, il jouit en connaisseur des
beautés de sa Ville d'Art et c'est avec enthou
siasme qu'il assume la noble tache de restituer a
la Cathédrale d'Ypres son antique splendeur.
Stimulé par le Député-bourgmestre René Co-
laert, encouragé par le Conseil de Fabrique et
son dévoué président, M. Napoléon Meersseman,
il Contribue lui-même généreusement aux
granas travaux de restauration et d'embellisse-
ment commencés en 1907.
La guerre éclate hélas au moment oü l'ceuvre
grandiose s'achève splendidement. L'horrible
tourmente fera de lui le Bon-Pasteur de l'Evan-
gile prêt a donner sa vie pour ses brebis. Son
ame courageuse et intrépide est a la hauteur
des évènements. II organise au début de grandes
processions de pénitence et convoque chaque
soir son peuple affolé a la Cathédrale jusqu'a
l'arrivée des allemands, le 7 octobre 1914. Ceux-
ci tiennent la ville durant sept jours. Puis c'est
l'heure des grandes batailles autour de la Cité
infortunée dont la longue agonie commence.
Président d'honneur du Comité de défense
des civils restés sous le bombardement, il se
dévoue jusqu'a l'héroïsme avec le curé Delaere,
le président Stoffel, le Docteur Van Robaeys,
l'Ingénieur Vanderghote, et leurs vaillants
collaborateurs.
Le 17 novembre on le découvre dans les caves
de l'Abbaye de St Martin gisant sur un matelas
atteint d'hémorragie. Transporté malgré lui au
Doyenné de Poperinghe, la maladie lui épargne
au moins le chagrin de voir le 22 novembre
la destruction par les obus incendiaires alle
mands de nos célèbres monuments, patrimoine
de sept siècles d'art et d'histoire.
Rentré a Ypres le 13 janvier 1915 pour y con-
tinuer sans défaillance son saint ministère, il
constate le coeur navré les ravages des vandales
ennemis, mais son dilettantisme de bon aloi
finit par l'emporter et le voila en admiration
devant les belles ruinesde sa Cathédrale si'
regrettée.
On le voit encore au Jour de Paques 1915 offi
cier a l'église St Nicolas et prêcher avec son opti
misme persuasif le courage et l'endurance aux
Yprois infortunés vivant depuis six mois sous
le bombardement.
Hélas quelques jours après, le 22 avril, c'est
la cruelle offensive des gaz asphyxiants, la des
truction totale de la ville et l'évacuation forcée.
II pleura devant la mort de la cité martyre et
alla se fixer au couvent du Vogeltje prés du
Chateau de la Lovie, dans le saillant d'Ypres,
pour y exercer sans souci du danger sa haute
et délicate mission de Délégué Apostolique des
régions non occupées, dont Rome lui donna con-
naissance le 20 janvier 1915.
II gouverna, en toute simplicité, avec pru
dence, tact et bonté d'ame son petit diocèse de
la guerre. Ses visites aux sinistrés, aux écoles
et communautés, ses lettres pastorales et sa
paternelle action apostolique restent un souve
nir consolant et édifiant pour ceux qui le connu-
rent durant ces années terribles.
Ses graves fonctions, ni sa haute culture ne
l'empêchaient d'aimer les loisirs simples aussi
ne dédaignait-il une distrayante partie de
cartes chez ses curés du front.
Tenu en haute estime par le Roi Albert et la
Reine Elisabeth, il administra le 15 aoüt 1916 le
sacrement de Confirmation a la princesse Marie-
José a l'école de la Reine, a Wulveringhem-
Furnes.
Ainsi durant toute la guerre il remplit sa mis
sion apostolique avec une sereine confiance dans
la divine Providence.
A l'heure de la délivrance il estima sa mis
sion terminée et se retira au chateau familial de
Maredsous, a l'ombre de l'Abbaye bénédictine
oü il repose dans la crypte des fondateurs.
Souvent encore il revint dans les ruines
d'Ypres revoir les anciens qui furent les pion-
niers de la ville nouvelle, et contribuer géné
reusement a la restauration de ses oeuvres chré-
tiennes, jusqu'au jour oü il plut a Dieu de le
rappeler a lui, le 7 avril 1927, a l'age béni de 81
ans.
Un service solennel de Requiem fut célébré a
Ypres le 12 avril suivant dans l'église provi
soire de St Martin, par le Chanoine Delaere,
son digne successeur, en présence des autorités
et d'une nombreuse assistance.
Le beau mémorial offert par la familie de
Brouwer perpétuera parmi nous le pieux souve
nir du bon pasteur et du noble patriote que fut
le chef vénéré du petit diocèse beige resté in-
violé, et le dernier Doyen de l'Antique Cité
détruite de Notre Dame de Tuine YPRIS.