SNIICURSUS voor DAMES en JUFFERS
R. PANNEKOUCKE
Georges S ouneville
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apparition récönfortante
le concert paul douliez
Leest onze
KLEINE AANKONDIGINGEN
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THÉATRi
Tandis que diplomates, hommes d'état et politi
cians, comme d'éminents chirurgiens auscultent,
en consultation, l'ulcère qui se développe dans la
région du coeur de l'Europe, et discutent la meil-
leure méthode de l'opérer, Ypres, qui n'est qu'une
infime cellule de la périphérie du tissus menacé,
tout a coup se régénère miraculeusement et re-
trouve toute sa vitalité.
Astrid, notre Reine regrettée et toujours aimée
a posé sa main de fée sur notre cité. Oui, c'est
elle qui a opéré le miracle
Aujourd'hui, dimanche, jour de repos, jour de
méditation et de piété, jour de réjouissances, As
trid est la, prés de nous.
Son souffle nous caresse a chaque pas sa bonté
légendaire réchaufïe les cceurs émus son nom
s'épanouit sur toutes les lèvres comme celui d'une
sainte.
Durant la messe qui lui est consacrée, en la
cathédrale St Martin et a laquelle assistent les
autorités et une foule d'Yprois, son image appa-
rait toute blanche et vaporeuse dans le léger
nuage d'encens dont le prêtre enveloppe l'autel.
Elle demeure la, flottante au dessus du tabernacle
et nous sourit.
Toutes ses vertus s'illuminent dans l'allocution
que prononce en guise de sermon le révérend
doyen, Monsieur Vermaut. Leur douce clarté pé-
nètre dans notre ame oü s'éveille le sentiment
d'une paix profonde.
Ite missa est»... Les grandes orgues lui en-
voient les accords majestueux de la Brabangonne.
Entourée des anges du ciel, elle nous salue de ce
geste familier qui lui assura toutes les sympa
thies, dés son entrée en Belgique.
Un long cortège se forme. Depuis le parvis de
l'église, il s'allonge a perte de vue. Petits et
grands, riches et pauvres, hommes et femmes,
gargons et filles, tout Ypres veut témoigner son
amour a notre souveraine dont le règne se per-
pétue dans nos coeurs et qui tout a l'heure appa-
raitra dans le Square qui porte son nom.
La minute solennelle approche. Des fillettes,
dans un chceur parlé, gentiment rythmé, exaltent
le souvenir de cette vie parfumée comme un
jardin. Une vie d'Amour (1)
Le Bourgmestre, M. Vanderghote monte a la
tribune, a son tour, il fait un magnifique pané-
gyrique de cette noble femme qui sut mettre en
valeur, a la fois, toutes les qualités d'une Reine
et celles, non moins précieuses, d'une mère.
Maintenant, le voile tombe. Toute simple, te
nant dans ses bras un poupon bien potelé, elle
nous apparait souriante. Quelle réconfortante ap
parition Apparition qui demeurera permanente,
taillée dans l'airain avec toute la puissance du
talent du sculpteur.
Prés d'Astrid, nous viendrons, aux heures diffi-
ciles, chercher cette douce quiétude qui fortifie
les ames. En tous temps, quelque soit notre age
nous trouverons, en sa cotnpagnie, toute la joie
que procure la tendresse d'une femme, d'une
mère.
L'Harmonie Ypriana joue la Brabangonne.
Aux pieds d'Astrid, les enfants de toutes les
écoles et toutes les sociétés de la ville viennent
tisser un grand tapis de fleurs aux couleurs cha-
toyantes, dont le général Nuyten, représentant
le Roi a cette imposante cérémonie, le- Bourg
mestre et les Dames du comité de patronage ont
tressé les premières mailles.
Le carillon chante. Ses échos vont porter au
loin le chant d'allégresse qui emplit nos coeurs.
Terminons par ce mot de Jeanne Cappe
Qu'est-ce qu'une Reine demanda le petit
paysan.
Une Reine, répondit-elle, c'est une maman
qui ne s'inquiète pas seulement de ses enfants,
mais qui songe aux petits enfants des autres.
(1) Astrid. La Reine au sourire par Jeanne Cappe.
Comme il n'y a pas de cérémonie qui ne soit
suivie de quelque réjouissance, celle du 18 Sep-
tembre, qui marquera d'un signet d'or les annales
d'Ypres et qui demeurera un témoignage vibrant
de loyalisme et d'attachement a la dynastie, aura
eu, comme corolaire, un divertissement digne
d'elle, qui restera longtemps gravé dans nos mé
moires.
Les auditeurs de l'N. I. R. auront pu se rendre
compte que Paul Douliez et son orchestre, ainsi
que les vedettes, Elisabeth Bellina, chanteuse,
The Twinkling Three, fantaisistes, Polly et Louis
Noiret, duettistes, enfin les solistes E. Delcroix,
saxophoniste, L. Durand, trompettiste, R. Lom-
bart, xylophoniste, et H. Magnée, flütiste, ont ob-
tenu chez nous un éclatant succès, d'ailleurs lar-
gement mérité.
Nous n'allons pas analyser le programme qui
était congu de manière a satisfaire tous les goüts.
Nous félicitons tous ces artistes qui nous appor-
tèrent avec leur beau talent, deux heures de dé-
lassement exquises.
Si jamais Paul Douliez revenait, nous sommes
persuadés que les Yprois se rueraient vers les
portes du théatre pour avoir le plaisir et le bon-
heur de l'applaudir, ainsi que ses collaborateurs.
Résumonsle 18 septembre fut une journée
magnifique qui fait honneur aux organisateurs
que nous félicitons chaleureusement.
GAIRED.
EVASION NOCTURNE
Le condamné a mort, dans sa celluie, se morfond.
Privé d'air et d'espace, il suffoque. II veut du bruit, du
mouvement.
La solitude voüte son dos, fait ployer ses jambes
comme le plus lourd fardeau. II s'affale accablé sur son
grabat. Durant de longues heures, il fixe la lucarne
grillagée a travers laquelle filtre un faible rayon lu-
mineux, dans lequel s'agitent une foule de corpuscules
infiniment petits. Ah la lumière, la vie, comme elles
lui manquentII rêve de soleil et d'action. Petit a pe
tit. une idéé germe, prend racine, se développe derrière
son front plissé. Elle s'y attache comme le lierre au
vieux mur crevassé. Avec patience, il prépare son éva-
sion. Oü ira-t-il Que lui importe, pourvu qu'il re-
trouve le monde frénétique et affairé
Et nous, harassés par les efforts que nous faisons pour
nous maintenir en équilibre sur le plateau tournant
du monde, qui nous entraine dans sa course vertigi-
neuse abassourdis par le grincement insupportable de
ses engrenages aveuglés par l'éclat de ses clartés ar-
tificielles, nous voudrions arrêter cette machine infer
nale et fuir loin, bien loin vers quelque thébaïde.
Mais le monde tourne et tourne toujours plus vite
et chaque jour nous voyons tomber dans l'abime quel-
qu'imprudent qui s'y cramponne mal.
Heureusement, parfois nous parvenons a nous éva-
der vers des régions éthérées oü nous trouvons une
détente salutaire.
Nous avons fait, vendredi soir, une escapade palpi-
tante dont nous voulons vous communiquer, chers lec-
teurs, tout le charme et tout l'intérêt.
Veuillez excuser ce long préambule, conséquence de
notre incorrigible défaut de ne point vouloir censu-
rer notre imagination, au risque d'être prolixe et Dieu
sait rasant
Done, vendredi soir, nous nous sommes évadés de ce
monde grêce a la bienveillante complicité de notre tres
sympathique carillonneur, M. Ryckelinck.
La grand'place n'étant pas trop éclairée. nous avons
pu, sans éveiller le moindre soupgon, atteindre la porte
libératrice du Beffroi.
Nous jetons un regard furtif sur ces fantömes de
guerrefusils, casques et tous autres objets. qui ont
élu domicile dans les grandes salles de la tour, afin de
raviver le souvenir des heures pénibles, qui, hélas
planent de nouveau au-dessus de nos têtes. menagantes
et prêtes a s'abattre sur nous
Dans l'obscurité, nous gravissons a tatons les marches
de pierre qui serpentent dans la tourelle. Chouettes
et chauves-souris se sauvent a notre approche.
De temps en temps une lueur blafarde nous éclaire.
C'est la lune. qui travers les meurtrières nous envoie
discrètement un peu de lumière.
Tout a coup, le vent fouette notre visage et voudrait.
semble-t-il. emporter notre chapeau. qu'un bon réflexe
nous fait enfoncer sur la tête.
Nous ne nous attardons pas. car nous avons hate
d'arriver au faite de la tour. Nous pénétrons dans le
campanile Entre les solides poutres de la charpente,
nous gravissons les degrés d'une échelle plus ou moins
commode, selon que l'on a ou pas l'habitude de faire de
pareilles ascensions. Mais, plus nous nous élevons, plus
nous nous sentons légers, car petit a petit nous avons
jeté par-dessus bord nos soucis, en guise de Test. Une
trappe, prévue pour une carrure moyenne et un abdo-
-A'
Alle inlichtingen te bekomen aan bovengemeld adres.
DOORLOOPENDE CURSUS.
Alle leerlingen worden afzonderlijk ingewijd.
(722)"
men pas trop proéminent, nous livre passage.
Enfin, nous voici arrivés hors d'atteinte du monde.
Monsieur Ryckelinck nous offre l'hospitalité dans sa
celluie.
II est radieux tandis qu'il ouvre une deuxième trappc.
nous permettant ainsi de jeter un coup d ceil sur se>
amies préféréesles cloches. II nous fait les honneurs
de son home céleste, qui, ma foi, s'il est assez exigu
et plutót rustique, vous laisse cependant une impres
sion de bien-être.
Peint en vert, un vert qu'on aimerait un peu plus
tendre. il vous enveloppe d'une douce espérance une
espérance indéfinie qui vous trouble délicieusement.
Est-ce l'espoir de ne plus devoir redescendre sur la
terre, ou bien celui de pouvoir s'élever plus haut encore,
porté sur les ailes d'Eole Celui-ci, en effet, vient, a
petits coups répétés, toucher les minces cables métal-
liques qui relient le clavier aux cloches, comme s'il
s'apprêtait a jouer de la harpe.
Monsieur Ryckelinck nous comble de prévenances.
II se prête avec la plus grande affabilité aux exigents
caprices de notre curiosité.
Sans la moindre prétention il nous expose d'une ma
nière savante la technique du carillon, tant au point,
de vue musical qu a celui de la mécanique. Tout en
nous parlant de la justesse des cloches et de la manière
de les accorder, il nous fait remarquer qu'aucun pro-
verbe n'est plus faux que celui qui ditQui n'entend
qu'une cloche n'entend qu'un soncar, lorsque nous
croyons n'entendre qu'un son de cloche, c'est en réa-
lité une fusion de plusieurs sons harmoniques que nous
percevons. Et c'est précisément de la netteté de ces
accords que dépend la justesse du timbre.
S'apprêtant a nous donner une audition, notre höte
nous montre ses doigts déformés a force de battre les
baguettes du clavier, qui elles-mêmes s'usent d'être
battues.
Après avoir protégé ses auriculaires au moyen de
doigtiers spéciaux en cuir, il fait déferler sur nous une
cascade de notes cristallines, accompagnée des gémisse-
ments des leviers harcelés a coups de mains et de pieds.
Au début, nous avons l'impression d'assister a un
match de boxe de la pire violence, mais bientót nous
ne percevons plus que la captivante musique des
cloches.
Monsieur Ryckelinck, qui est un musicien parfait
joue. de mémoire et avec une belle maitrise, des extraits
de la Rubens Cantate de Peter Benoit, des compositions
de Jef Van Hoof et d'autres oeuvres encore.
Sans prendre la peine de se reposer, entre deux mor-
ceaux, il nous montre de quelle fagon il obtient les plus
beaux effets nuancés. II résulte de ce qu'il nous ap-
prend. qu'il est indispensable'qu'un carillonneur ait des
notions d'harmonie, de fugue et de contrepoint.
II est 22 heures. M. Ryckelinck qui a joué une heure
durant, sue de grosses gouttes. II n'en conserve pas
moins le sourire et nous ditlei, je vis heureux. J'ai
mon instrument pour moi seul et je puis m'adonner.
sans réserve, a mon art que j'aime. Oh comme nous
l'envionscomme nous voudrions posséder aussi une
celluie, entre ciel et terre, pour y rêver a l'abri de
toutes les vicissitudes de la vie.
II nous exprime encore son espoir de voir ajouter
huit cloches au carillon espoir qui se réalisera le jour
oü le tribunal des dommages de guerre de Gand fera
bonne diligence a la requête de la ville d'Ypres.
Hélasil faut partirToutefois, avant de reprendre
contact avec les pavés de la ville, et de retomber dans
les griffes de notre geöliér, le monde, nous ne pouvons
résister a la tentation de contempler notre cité som-
nolente, sous la lueur des réverbères et de la lune que
voilent, par intermittence. de légers nuages déchirés
par le vent.
Nous éprouvons une trés vive émotion en la voyant
si belle, presqu'endormie et en songeant qu'un nou
veau danger la menace.
Puisse notre crainte n'être qu'une méchante halluci
nation.
Nous remercions encore M. Ryckelinck pour son trés
charmant accueil, la legon instructive qu'il nous a don-
née et enfin les bons moments qu'il nous a permis de
passer. GAIRED.
AANNEMERS LANDBOUWERS
en PARTICULIEREN
Voor uwe betonnen grafkelders,
afsiuitingsmuren en alle andere
cementproducten wendt U in
Grace a I'obligeance du Collége des Bourg
mestre et Echevins d'Ypres, notre ville bénéfi-
ciera d'une véritable saison théatrale.
En effet. le directeur du théatre des Nouveautés
(ne confondez pas avec Nouveau-théatre) et Mon
sieur Pol Bonjean, directeur du théatre de Tour-
nai, viendront donner mensuellement et alterna-
tivement des représentations de comédie et d'o-
pérettes. (Spectacles de familie).
La première du théatre des nouveautés avec le
conccurs de M. Germain Lueignv de l'Odéon, et
de Mademoiselle Suzy Marquis, de la Potinière
de Par.s aura lieu le dimanche 2 octobre, avec
PASSIONS HUMAINES un chef d'oeuvre qui
a fait courir tout Londres pendant 3 ans.
La location des places est ouverte pour la ma-
tinée et la soirée. au Café Astrid en semaine.
e; au théatre, le dimanche de 11 heures a midi
trente.