4 NOS MÉDITATIONS ALMANACHS HACHETTE, VERMOT et de LIÉCE, pour 1940 en vente au bureau de ce journal. Le Catafalque du 30 Novembre a la Cathédrale Vereeniging Onvermoeibare Kweekers van Harziecanarievogels NOS MIETTES HISTORIQUES A ton tour, tu verras qu'un éternel matin Illumine celui que la Beauté pénètre. Albert de Teneuille. La Beauté, a coup sur, ne nous impressionne pas tous de la méme manière, ni avec une égale in- tensité. L'une et l'autre dépendent de l'attention que nous voulons bien lui accorder. II est évident que si nous regardons sans voir et écoutons sans entendre, nous ne soupgonnerons méme pas sa présence. D'autre part, lorsque nous daignons jeter sur elle un coup d'ceil intéressé, nous l'apprécions toujours selon nos goüts et nos inclinations, hélas! trop souvent abatardis, tantót par un grain de snobisme, tantót par notre humeur du moment, mais bien rarement, nous la jugeons d'après nos connaissances. Sans doute; la vue d'une belle femme, d'une belle fleur et méme d'un beau tableau peut nous en- thousiasmer sans que notre intelligence ait a faire un grand effort. Pourtant, cette beauté possède un secret, tout comme celle d'une pensée, d'un geste ou d'un caractère. II est indispensable que la Beauté, quelle que soit sa nature, nous livre son secret, si nous vou lons qu'elle pénètre en nous et illumine d'un éternel matin notre ame. Elle nous le livrera. si nous le voulons, a la condition formelle que nous ayons au préalable discipliné notre esprit. Pour faire les honneurs de sa maison, un maïtre prévenant veille a ce que ses valets soient bien stylés. Les laquais de notre ame, chargés d'accueillir la Beauté et de l'introduire dans les salons de notre cerveau. ce sont nos yeux et nos oreilles. Pour qu'ils servent dignement et sans com- mettre des impairs leur maitresse, il faut que les uns apprennent a observer la pureté des lignes. l'harmonie des proportions, la puissance et la profondeur des contrastes, les autres, a différen- cier les sons du bruit et de la musique et a perce- voir, dans cette dernière, le jeu intense des nuan ces et du rythme. Regue comme un hóte de marque dans notre cerveau, la Beauté y fera sensation. La mémoire, grande dame d'Honneur de l'Intel- ligence, s'empressera autour d'elle pour recueillir les innombrables présents qu'elle apporte a notre ame et parmi lesquels se trouve le précieux cof- fret contenant son secret. Un a un elle ira les ranger dans les vitrines somptueuses de la gale rie des souvenirs. C'est la que notre ame trouvera les émotions les plus pures, en évoquant le charme de la Beau té. et en la recréant avec l'aide de eet artiste in comparable qu'est notre imagination. Si votre ame trop lasse. ou privée de précieux serviteurs n'a pas eu le bonheur de recevoir le secret de la Beautéqu'elle ne désespère pasII existe des ames privilégiées, toujours prêtes a le lui communiquerCe sont celles des artistes et des hommes de lettre dont l'élite est représentée par les poèfes. Je cède la plume au Grand Poète Italien d'An- nunzio qui a écrit d'une manière sublime la preuve de ce que j'avanceLe vers est tout. Pour créer la beauté des rêves et dégager l'es- sence des choses aucun instrument d'art n'est plus puissant, plus subtil, plus acéré, plus multiforme, plus exact, plus docile, plus fidéle. Le vers est tout, le vers peut tout. II peut rendre les plus secrets mouvements de la sensibilité humaine et révéler par le son d'une syllabe les plus pro- fondes analogies il peut définir l'indéfinissable et exprimer l'inexprimableil peut embrasser l'illimité, sonder l'abime, franchir les limites de l'être, descendre aux sources méme de la vieil peut enivrer comme le vin, ravir comme l'extase il peut posséder en méme temps notre ame et notre corpsil peut enfin atteindre l'absolu. Un vers parfait est absolu, immuable- immortelil retient en soi la parole avec la cohésion du dia mant il enferme la pensée comme dans un cercle précis que nulle force ne pourra jamais rompre il devient indépendant de toute entrave et de toute sujétion il n'appartient plus a l'artiste, mais il est a tous et a personne, comme l'espace, comme la lumière, comme toutes les choses im- manentes et perpétuelles. Sceptiques, je vois votre air moqueur et je vous entends dire Quelle prétention J'espère pouvoir vous convaincre tót ou tard, en vous prouvant que la poésie est inhérente a la nature, a l'univers tout entier et qu'elle est indis pensable a l'homme. s'il veut jouir de la pléni- tude du bonheur. GAIRED. Jeudi prochain, 30 novembre, jour de la fête de St André, on verra dans la cathédrale St Martin se dresser un catafalque recouvert d'un drap mor- tuaire en satin rouge entouré d'une large bor dure blanche oü sont brodées de superbes armoi- ries. II en est ainsi chaque année, a la St André. Cet antique usage a son origine dans une ter rible émeute qui éclata le 29 novembre 1303, au cours de laquelle 9 échevins d'Ypres furent mas- sacrés. C'est en réparation de ce sanglant méfait que, chaque année depuis 1304, était célébré le 30 novembre un service solennel auquel tout le Magistrat d'Ypres assistait en corps. Cela se fit jusqu a ce que la Révolution frangaise ferma en 1794 toutes nos églises après l'invasion de la Bel- gique. Depuis le concordat, le service n'eüt plus lieu, cependant la Fabrique de l'église ne manqua jamais, le 30 novembre, d'exposer le catafalque recouvert du poêle confectionné pour le lr service de 1304. Voici, puisé aux pages 159 et suivantes du vol. IV des Ypriana, un bref résumé des faits qui contribuèrent a amener ce sanglant événement. Le 4 avril 1303, Guillaume de Juliers résolut de marcher d'Ypres sur Saint-Omer, et, avant d'atta- quer cette place d'enlever le bourg d'Arques que l'ennemi avait fortifié. 800 Yprois, qui prenaient part a cette expédition, s'étaient emparés d'Ar ques après un violent combat. Mais au moment de célébrer la victoire, ils durent courir au se- cours d'un corps de flamands qui venait d'être surpris prés des viviers du Schauwbrook par des ennemis cachés dans la forêt de Ruhold. Ce com bat se termina également a l'avantage des fla mands. Mais a quel prix Des 800 Yprois il n'en survivait que 200Cette surprise du Schauw brook fut attribuée par eux a une trahison des magistrats Léliaerts d'Ypres, et a leur retour en ville ils excitèrent les gens du commun qui depuis longtemps déja étaient en lutte ouverte avec le magistrat communal. On parvint a contenir momentanément cette exaspération mais celle-ci éclata quand méme le 29 novembre. Ce jour-la, des rassemblements menagants se formèrent a la grand'place. Les magistrats se réunirent d'urgence pour parer a la situation, mais le populaire envahit la salle sca- binale au cri de Smijt dood alle de leliaertsge- zinden 21 personnes furent massacrées et parmi elles 9 des échevins. Les corps de ces échevins furent enterrés dans la chapelle des ames, a St Martin, sous 9 grandes dalles en marbre blanc. Celles-ci subsistèrent jusqu'en 1788, année oü la cathédrale fut repavée. L'innocence des échevins n'avait pas tardé d'être proclamée, et en réparation de l'horrible massacre, on établit ce service solennel dont nous avons parlé en commengant. Le poêle, qui couvre le catafalque le 30 novem bre, est toujours celui de 1304. II fut réparé en 1628, comme le dit une inscription qui y fut alors brodée. II put être sauvé pendant la guerre, ainsi que les autres pièces du vestiaire de la cathédrale. Les armoiries qui y sont brodées sont ceux des 9 échevins tués (nobles ou non, tous les magis trats avaient leurs armoiries). Cette exposition du poêle au jour de la St- André est une des plus vieilles manifestations de tout le folklore Beige. Nous engageons nos conci- toyens a ne pas manquer l'occasion de se rendre a St Martin jeudi prochain. Lokaal<t De TrompetGroote Markt Koning Albert, te leper. UITSLAGEN VAN DEN ZANGWEDSTRIJD van 19 November 1939 Klas A Een vogel eigen kweek 1939 Eere prijs Decoene S., 84 punten met vogel 301-39-21. Eerste prijsDuthoy O., 82 p. met vogel 1922-39-5. Tweede prijs: Maselis V.. 81 p. met vogel 1159-39-11. Derde prijsFaes H.. 79 p. met vogel 1770-39-12. Vierde prijsLeroy A.. 77 p. met vogel 1773-39-15. Klas B Twee vogels eigen kweek 1939. Eere prijsMaselis Valère. 159 p. met vogels stam 1159 ringen 4 en 5. Eerste prijs: Philippo Maurice, 148 p. met vogels stam 1160 ringen 47 en 7. Tweede prijsDecoene Servaes, 145 p. met vogels stam 301 ringen 1 en 2. Klas D Een oude vogel. Eerste prijsPhilippo Maurice. 84 punten met vogel 1160 ring 40. Tweede prijsMaselis Valère. 83 punten met vogel 1773 ring 83, en Decoene Servaes, 83 punten met vogel 1773" ring 45. Kampioenschap Koning en eerste kampioenDecoene S., 84 punten met vogel 301-39-21. wint een prachtige schaal, geschon ken door den heer Eerevoorzitter. Tweede kampioen Duthoy Oscar, 82 punten met vo gel 1922-39-5. Derde kampioen: Maselis Valère. 81 punten met vo gel 1159-39-11. De twee laatstgenoemde leden winnen elk een schaal geschonken door twee bestuursleden. O LES RUINES DE 1914 La chute des feuilles, les épais brouillards, la commémoration des morts, tout concourt pour faire du mois de novembre une époque de recueil- lement et de repli sur soi-même, au cours de la quelle on se complait a évoquer les plus tristes souvenirs du passé. C'est en ces journées enténé- brées que nous reprenons, une fois de plus, la lecture des Tristesses de Georges Rodenbach, des Kerkhofbloemen de Guido Gezelle, et des pages trop peu connues, croyons-nous, que notre grand Verhaeren a consacrées a la guerre et a la destruction de nos villes flamandes. II y a ving-cinq ans déja un quart de siècle a passé, depuis les inoubliables événements de 1914. Les Halles et Saint-Martin, et le beffroi S'allumèrent tous a la fois On eüt dit que leurs flammes Faisaient un large brasier d'ames. Les ruines d'Ypres..'. que de pages éloquentes. vibrantes d'émotion, n'ont pas été écrites sur elles, tant par ceux qui les virent au cours des bombardements que par ceux qui se contentèrent de les décrire de chic, d'après des illustrations ou a la suite d'une visite a Ypres après l'armistice. De la gare a la porte de Menin, comme du quai, appelé alors l'Yser jusqu'a la porte de Lille. le regard plongeait au-dessus d'un amas informe de décombres, parmi lesquels les Halles et St-Martin, ces deux colosses de pierre, dressaient leurs mas ses sombres, mutilées... mais non anéanties. Errant seul, une nuit de Janvier 1915, il nous fut donné de contempler sous un radieux clair de lune, ces silhouettes déchiquetées, ces ruines for mant un ensemble saisissant et merveilleusement propre a exalter tout ce que nos lectures roman- tiques nous avaient donné d'imagination médié- vale. De toute cette sauvage destruction, il ne resta plus, après guerre, comme souvenir, que quelques documents graphiques, enfouis dans des porte feuilles s'ils ne sont pas tous étalés en nos mu- sées. Dans toutes nos rues la poésie banale, mais toujours poignante de la nature, remettait de la vie la oü les hommes avaient semé la mort. Le navrant spectacle de notre maison réduite a un monceau de ruines sur lesquelles le gazon et les fleurs venaient proclamer la pérennité de la vie, fut pour nous quelque chose de saisissant et d'inoubliable. A l'heure actuelle, notre ville, telle le phénix renaissant de ses cendres, est presque totalement reconstruite. Au point de vue architectural nous n'établirons ici aucun parallèle entre ce qui a été fait et ce qu'on aurait pu faire, si, comme ailleurs, des plans avaient été prévus pour ce qui eon- cerne l'habitation privée. Seules, les événements actuels ont provoqué la cessation des travaux de reconstruction des Halles prévus pour l'entièreté du monument, y compris le Nieuwwerk. Malheureusement, jusqu'ici l'Etat n'a manifesté aucune velléité de reconstruire l'abbaye de St Martin, et ne semble guère se douter que l'église- sans l'abbaye, pour laquelle elle fut batie autrefois, est un véritable non-sens historique, une anomalie dont on finira par se rendre compte. Cette réflexion peut également être suggérée a certaines personnalités yproises. Les Evêques d'Ypres seigneurs de Laethem-Saint-Martin. Laethem-Saint-Martin est une commune rurale sans autre intérêt qu'une étrange église a trois nefs égales en hauteur, en largeur et en longueur. Cette paroisse, ressortissant jadis a la chatellenie du Vieux Bourg de Gand, évoque un souvenir in téressant au point de vue yprois. Au IX" siècle, l'abbaye de Saint-Pierre y avait de grands biens. L'abbaye de Saint Bavon, comme seigneur du village, y exergait la justice a tous les degrés, et y faisait des rentes et des dimes, quand, a la demande de Philippe II, le pape Paul V créa dans les Pays Bas espagnols les nouveaux évêchés de Malines, Namur. Gand, Bruges, Ypres et Anvers. Pour assurer des revenus aux nouveaux dio- cèses, certains biens ecclésiastiques furent attri- bués a la mense épiscopale. Ce fut ainsi que la seigneurie de Laethem-Saint-Martin eut, en 1565, comme seigneur le célèbre évêque d'Ypres Jan- sénius, et après celui-ci les successeurs de ce pré lat. SERPY. MUSIQUE Cours de piano, de violon et de solfège, par Professeurs diplomés des conservatoires royaux de Gand et de Bruxelles, le lundi et jeudi de 2 a 7 heures. Participation des élèves au concours international du Jury Central de Bruxelles. Pour inscriptions et renseignements, s'adres- ser, 5#, rue de Lille, Ypres. Les cours se don- nent en flamand et en frangais. (1682)

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersch nieuws (1929-1971) | 1939 | | pagina 4