TANDARTS
Etang de Zsllebeke
Zill ebeke-Yijver
- C. I a d o u I -
Ch. Martin - Boudin
Un anmversafre et une date
historique.
Tél. 86 YPRES
Pêche autorisée a partir de ce jour.
Dégustation d'Anguilles
CUISINE RÉPUTÉE
Tel. 86 YPER
Vjsscherij van heden toegelaten.
i palincverbruik.
VERMAARDE KEUKEN
49, Surmontstraat, 49 - IEPER
Tel. 695
tanden Trekken vullen
kronen gebitten
alle herstellingen
gewone en luxe werken
Raadplegingen
Maandags Woensdags Vrijdags
Opening op Witten Donderdag
der
BEENHOUWERIJ CHARCUTERIE
-_o
Nous arriverons rriercredi proch'ain, 20 mars,
au 20' anniversaire ^'une date decisive dans
l'histoire de la reconstruction d'Ypres- et des
communes de 1'arrondissement. C'est, en effet, le
samedi 20 v mars 1920 qu une délégation d'an-
ciens Yprois était regue par le Roi Albert; a Bru
xelles, et qu'elle sortait de cette mémorable
audience avec l'approbbtion, par le ministre M.
Renkin, des plans de reconstruction tels que les
avaient établis les conseils communaux de 1'ar-
rondissement.
Avant de parler de cette audience, rappelons
en peu de mots la situation déplorable dans la-
qüëlle se débattaient les 150 mille habitants de
l'arrondissement. empêchés de rebatir leurs mai-
so»s.
A l'armistice, sauf Poperinghe, fortement en-
dommagée pourtant, toutes les localités de l'ar-
rondissement, toutes1 les fermes, avaient prati-
quement. disparu. A peine des tas de briques per-
mettaient - ils de retrouver remplacement de la
plupart des villages. Tout Je pays n'était qu'une
horrifiante plaine de trous d'obus remplis d'eau
et de joncs.
Dès le commencement de 1919, les conseils com
munaux furent invités a soumettre a l'approba-
tion du gouvernement les plans pour la recon
struction des communes. C'était une mesure de
bonne administration.
Les conseillers communaux se réunirent done,
tant bien que mal, les uns ici, les autres la, et
tous décidèrent de reconstruire les localités
telles qu'elles existaient avant la guerre, et pas
autrement. C'était tout ce qu'il y a de plus hu-
main, de plus rationelc'était l'unique moyen
cfengager les anciens habitants a revenir. Ce-
pendant, suivant les nécessités de la circulation,
certains petits changements de détail avaient été
prévus.
Cest ainsi que le plan de reconstruction
d'Ypres élargissait un peu la rue des chiens et
la, rue de Dixmude a leur débouché sur la
grand'place, diminuait le coin dangereux du
Vijfhoek, et élargissait un peu quelques rues trop
étroites.
Mais alors le gouvernement faillit a sa tache
Au lieu d'approuver, il hésitait, et écoutait
trop complaisamment les suggestions d'un groupe
dé prétendus esthètes de Bruxelles et d'Angle-
terre. Ces rêveurs voulaient laisser Ypres en
ruines, au moins son centre. C'était un Holy
ground11 fallait d'après eux agrandir encore
la grand'place en reculant de 17 mètres le cóté
sud, Jaisser continuer l'Yperlée a couler a ciel
ouvert depuis la porte de Lille jusqu'a l'abat-
toir, et transformer en une grande prairie la
grand'place et la place Vandenpeereboom (ainsi
aussi presque doublée de largeur). Le tas in-
forme des débris de St Martin et des Halles de-
vait rappeler aux générations futures la bruta-
lité des allemandsYpres devait être une zóne
du silence Certains même voulaient que toute
la yille restat a l'état de ruines, et qu'on la reba-
tisse lg oü était BrielenCes messieurs voulaient
chambarder de même toutes nos communes.
Ces idéés de fous avaient beaucoup de succès
parmi les architectes de Bruxelles, qui auraient
ainsi énormément d'ouvrage. Le malheur était
que le premier ministre, M. Renkin, les appuyait.
Ainsi les mois se passaient sans qu'aucun plan
fut approuvé
Pendant ce temps, les exilés s'impatientaient.
Malgré tout, ils revenaient de plus en plus nom-
breux. Poperinghe avait plus de 21.000 habitants,
la plaine d'amour d'Ypres était couverte de ba-
raques oü on grillait en été après avoir été gelé
en hiver. Les habitants pouvaient de la regarder
les ruines de leur maison, et il ne leur était pas
même permis d'ériger leur baraquement. Ceux
qui l'avaient fait furent cités devant les tribu-
naux et condamnés a 26 francs d'amendeM.
Cyrille Van Nieuwenhuyse, patissier, avait pous-
sé l'audace jusqu'a Se reconstruire vite une char
mante maison au cöté sud de la grand'place. Les
Ponts et Chaussées lui communiquèrent l'ordre
de la démolir II refusa... Et ce que nous disons
d'Ypres était vrai pour toutes les communes de
l'arrondissement. On ne pouvait rien rebatir tant
que les plans n'étaient pas approuvés.
Heureusement. des clubs de réfugiés Yprois
s'étaient formés a Bruges, a Poperinghe, a Gand,
a Bruxelles, etc., un peu partout. Poussés a bout,
voyant que leurs autorités communales et parle-
mentaires ne parvenaient a aucun résultat, ils se
réunirent en congrès a Ypres le Dimanche 7 mars
1920. II y fut décidé que les Yprois s'adresse-
raient, seuls et directement, au Roi pour lui ex-
poser la situation, et M. Arthur Butaye, avocat
a Ypres, président du club de 'Poperinghe, fut
chargé de féire immédiatement le nécessaire.
En conséquence, une demande d'audience fut
adressée, et en réponse, le Roi fixa une audience
au samedi 20 mars suivant, a 11 heures, y admet-
tant une délégation de 10 personnes qui lui se-
raient présentées par M. Rruneel de Montpellier,
sénateur, qu'il connaissait personnellement. et
par les représentants M. Colaert, bourgmestre
d'Ypres, et M. Glorie.
Ces 10 délégués étaient M.M. Arthur Butaye,
agissant comme président de la délégation, le
docteur Arthur Delie, Jules Versailles père, Ar-
mand Donck, Robert Froidure, Aimé Gruwez,
Edouard Toussaert père, négociants, Joseph Van
der Mersch, Robert Glorie, avocats, et Georges
Decoene, propriétaire.
M. le Ministre Renkin se trouvait a cöté du
Roi.
Les présentations faites, Sa Majesté demanda
aux délégués d'exposer l'objet dé" leur visite. M.
Butaye donna alors lecture de l'adresse dont
voici le texte
A SA MAJESTÉ LE ROI DES BELGES.
Sire,
Nos clubs Yprois, établis en 'différentes villes du
pays, comptent parmi leurs membres plusieurs cen-
taines de families, revenues après cinq années d'exil,
qui attendent, en vain jusqu'ici, qu'il leur soit permis
de rentrer dóns leur ville et d'y rebStir leurs maisons
détruites. Lors du Congrès. tenu par ces clubs a Ypres
le 7 mars dernier, plusieurs centaines d'Yprois qui ont
élevé en ville des baraquements provisoires, sont venus
joindre leurs doléances aux nötres.
C'est done ?u nom de toutes les classes de la popu
lation Yproise que nóus venöns recourir votre bien-
veillante intervention.
Nous avons tout perdu, absolument tout, et nos fa
milies ruinées sont dispersées et isolées dans les loca
lités étrangères. Aucune population n'a souffert comme
nóus. Si hüit milljóns de Beiges ont gardé leurs foyers,
leur liberté et tout ce qui leur rend la vie agréable,
c'est certes a notfe héroïque armée, conduite par Vous,
qu'ils le doivent, mais c'est aussi au prix de la dévas-
tation de toute la contrée d'Ypres. Nous aVóns mérité
que la Belglque a son tour tienne compte soigneuse-
ment de nos besoins et de nos sentiments. C'est pour-
quoi nous venons, Sire, vous présenter aujourd'hui une
instante supplique.
Nous sommes empêchés depuis plus d'un an de re
construire nos demeures paree qu'un groupe d'esthètes
refuse de laisser rebatir Ypres telle qu'elle était avant
la guerreNe se souciant aucunement de notre situa
tion ni de nos sentiments a nous, ils rêvent de trans
former tout le centre de notre ville en une immense né-
cropole, et d'y établir ce qu'ils appellent une zone de
recueiljement
Nous, Yprois. nous venons, Sire, protester énergique-
ment et joindre nos voix celle de notre édilité afin
que les plans de celle-ci soient approuvés et pas d'au-
tres.
Nous voulons que notre ville reste ce qu'elle a été
depuis sa fondation, avec ses rues et sa physionomie de
jadis. Nous laisserons les ruines de nos grands monu
ments, car c'est a nos petits-enfants qu'il appartiendra
plus tard de prendre a ce sujet les décisions nécessaires.
Mais nous voulons en attendant reconstruire de suite
nos demeures la oü elles étaient. oü nos parents et
nous mêmes. nous sommes nés, oü nous avons grandi
ét connu "les joies comme les doüleurs de la vie.
Ypres est la Patrie des Yprois, comme la Belgique
est notre Patrie a tous. II n'appartient pas a des étran-
gers d'en chasser les anciens habitants sous prétexte
de faire de l'art. L'esthétique peut être écouté, mais
jamais quand il faut en payer la réalisatiön par la
ruine et l'exil de milliers de families.
Aussi demandons-nous que soient repoussés ces pro
iets qui seraient la ruine de tout ce que nous aimons.
C'est a Ypres, telle qu'elle fut toujours, proprette,
tranquille, artistique. que nous voulons retourner vivre
et non dans une yille qui serait pour nous méconnais-
sable.
Sans discuter les plans, mais au seul point de vue
économique, nons ferons cependant rg$sortir que c'est
verS la grande place de notre ville que convergent di
rectement tou'es. les grandes routes de l'arrondisse
ment. qu'Ypres ne peüt vivre sans l'arrondissement
pas plus que l'arrondissement ne sait renaïtre sans
Yores, qu'elle est le centre de tout un réseau de che-
m;ns de fer et de tramways vicinaux. Sous nos rues
d'Ypres existent le plus admirable système d'égoüts
- 3
de la Belgique et toute la canalisation du service des
eaux. La ville en elle-même était connue pour une des
plus originates du pays. Sauf l'élargissement de quel
ques tronpons de rues un peu étranglés, rien ne doil
être changé ce que fut l'aeuvre patiënte de nos an-
cêtres.
Depuis plus d'un an nous attendons l'approbation du
plan dressé par la ville La saison de 1920 est com-
mencée. II est plus que temps que l'approbation nous
soit enfin octroyée.
Tels sont les sentiments. Sire, que nous prenons la
respectueuse liberté de vous exposer au nom de toute
la population Yproise qui tient a rentrer en ville.
Si votre toute puissante intervention pouvait, sans
plus tarder, mettre fin la Situation vraiment lamen
table qui nous est falte ,vous auriez mérité. Sire, une
fois de plus la perpétuelle reconnaissance de vo- dé-
voués sujets d'Ypres.
Pour la Fédération des Clubs Yprois
Le Président.
(sig.) A. BUTAYE.
M. Butaye ajouta que cette approbation des
plans d'Ypres devait être accompagnée de celle
des plans de toutes les communes de l'arrondis
sement, sans lesquelles Ypres ne saurait subsis-
ter.
L'entretien commenga sur un ton trés familier,
le Roi ayant mis tout le monde a l'aise. On se
rendit autour des tables oü se trouvaient un tas
de projets. élaborés par les esthètes. On les re
gards trés rapidement, aucun délégué ne se sou
ciant de les discuter. Le roi retirait ces plans les
uns après les autres, aidé par M. Gruwez. Puis,
chacun reprit sa place.
M. Renkin, alors, exposa la beauté et la conve-
nance des plans que le gouvernement aimerait
voir adopter. C'est quand il eüt fini que la dis
cussion devint orageuse. Tous les délégués s'en
mêlèrent. A propos de la situation hygiénique de
la ville. que le ministre mettait en doute, le
docteur Delie répliqua que depuis au moins 20
années aucun cas de typhus n'avait été signalé
dans Ypres. II serait trop long de tout répéter,
au reste au bout de tant d'années les souvenirs
deviennent un peu confus. II y eut même une
trés violente altercation entre M. Butaye et le
ministre.
Le Roi. trés flegmatique, avait toujours tout
écouté sans jamais intervenir. A la fin, il se leva,
et, pour mettre sans doute un terme a cette alter
cation, proposa aux Yprois de venir avec lui exa
miner encore les autres plans qui pendaient aux
murs du salon royal.
C'est alors que le président lui répondit
Sire, nous ne sommes pas venus pour discuter
ces plans et nous n'ïrons pas les voir. Nous les
connaissons. Ce que nous venons demander.
c'est qu'on approuve nos plans a nous, tels que
les ont arrêtés nos conseils communaux. C'est
nous qui devons aller habiter la et c'est nous
qui devons décider.
II y eüt un moment de gêne, mais le Roi se
ressaisit bien vite, et se tournant vers M. Renkin
il lui ditMonsieur le ministre, vous avez en-
tendu ce que ces messieurs d'Ypres désirent.
Faites moi le plaisir de leur donner satisfac-
tion (textuel).
A quoi M. Renkin, changeant immédiatement
d'attitude, réponditSire, il en sera fait ainsi.
Les plans tels que les veulent les conseils com-
munaux seront tous immédiatement approu-
vés.
Le roi paraissait radieux et, s'adressant a la
délégation, ditEh bien, messieurs, vous le
voyez, votre démarche a réussi. J'en suis heu-
reux. Y a-t-il encore quelque chose que je
puisse faire
II y eüt des remerciments unanimes, et comme
il fut répondu que la demande d'entrevue n'a
vait pas d'autre objet, le Roi souhaita bon retour
aux délégués et leur serra cordialement la main.
L'audience avait duré une heure.
Au sortir du Palais, tous les Yprois, heureux,
se rendirent au Restaurant de l'Horloge. M. Bru-
neel de Montpellier, qui, comme convenu, n'était
pas intervenu dans la discussion pas plus que les
deux députés, leur fit le plaisir de diner avec eux.
Inutile de dire avec quel enthousiasme la nou
velle fut regue dans l'arrondisseihent d'Ypres.
Cette date du 20 mars marque la date du com
mencement de la reconstruction. Elle devrait
être fêtée.
in het oud huis java
Statiestraat, 23YPER
O
Trouwe bediening. Matige prijzen.
Bestelling ten huize.
TELEFOON Nr 734. (1978*