1
2? Jaargang N° 1 1 JANUARI 1921
Année, N°:?f 1 JANVIER 1921
- - - Weekblad - -
voor het Arrondissement Yper
Journal hebdomadaire
de 1'Arrondissement d'Ypres
Leest en verspreidt 't YPERSCHE.
Orgaan der Vereeniging der Geteisterden,
der Ypersche Clubs, enz.
'e'heer, Opstel en Aankondigingen Yperstraat, 21, POPERINGHE
Abonnement 7 8 fr. per jaar
Buitenland 11 fr. (nieuw port inbegr.)
Organe de l'Association des Sinistrés,
des Clubs Yprois, etc.
Rédaction, Administration et Publicité Rue d'Ypres, 21, POPERINGHE
Abonnement 8 fr. par an
Etranger 11 fr. (nouveau port compris)
:e Lezers
lieuwjaarbrief
aan ons
Een Bied van Pierlala
HET
fPERSCHE
Men kan inschrijven in alle Belgische postkantoren
Naamlooze artikels geweigerd
LA REOION
D'YPRES
On peut s'abonner dans tous les bureaux de poste Beiges
Les articles non signés sont refusés
I
Het Ypersch' ziend' met fierheid op 't verleden,
Segroet, o Lezers lief, verheugd, met rein gemoed,
let nieuwe jaar, dat ons komt aangetreden,
,n wil en zal, met U steeds eens, met stalen moed,
Jw heilig Recht hoe vinnig U beneden
/erdeed gen zonder vrees De fyrijg bracht scha
[vergoedt
II
)it was Uw zielewensch, toen 'k werd geboren,,
)it blijv' de leus, die steeds ons kloek vereenigd hou',
leen ander streven koom' ons dan bekoren
Voor algeheele scha-vergoeding stillons rouw
den zal zich hier aan politiek niet storen
loch talenstrijd: Wie dakloos is, eischt huizenbouw
III
Dat woningsnood en wrange -ielesmarten
Voor goed van U verwijderd blijven, die te veel
Reeds ballingschap en tergerijen tartten
Enkwell' U dan geen heimwee meer: maar zij Uw deel
In eigen stad een eigen haard naar 't harte
Een moeiziek staatsbestuur U sarre noch verveel
IV
Geniet dan Recht in Vree nog lange jaren
Gezondheid, lezers lief in huis en vriendenkring,
Den voorspoed en 't heil, dat eens mocht wedervaren,
Na wrang beproeven, Godes liefsten sterveling
En groeie steeds, mijn trouwe lezerschare,
Met wie ik lijd, voor wie ik strijd en dicht en zing
De Opstelraad.
Pour nous la guerre n'est pas finie. Loin de la Mais
juimporte Nous savons que la victoire est a nous, et
ios positions se sont améliorées sur toute la ligne. Ce n est
|u'une affaire de temps. Voila plus de six ans que notre
nartyr a duré
1920 fut notre seconde année de dure lutte contre le
nauvais vouloir gouvernemental, mais, devant notre tena-
Sfé, plus d un fil de fer barbelé fut renversé, plus d'une
ranchée fut emportée. Si nous jetons un coup d'oeil sur
e chemin parcouru, nous pouvons être fiers de nos progrès.
II y a un an, nous n'étions pas 2,000 a Ypres. Nos
ampagnes étaient désertes. Nous étions désarmés, car
lotre petit journal notre seule arme a longue portee
'était pas encore né. Notre Federation des Sinistrés
i'existait pas encore. Aucun organisme ne groupait nos
:ommergants. Chacun se sentait isolé, abandonné dans sa
nisère, méprisé de la Belgique non sinistrée, sans défense,
ans intimité avec les mandataires légaux.
Aussi quelle était triste notre situation
Des esthètes, aussi impuissants que barbus, et qui far-
issent de leurs encombrantes et bruyantes personnes un
as de commissions inutiles, appuyés par certains éléments
(rangers que le tact n'étouffera jamais, inondaient la
iresse beige et étrangère de leurs ineptes projets et de
eurs contes a dormir debout. Nous devions rester
iannis pour toujours de notre Ypres bien aimée qui,
ivant la guerre, n'était qu'une ville malsaine, batis sur
lilotis, pauvre, déchue, peuplée de gens sans notions du
beau, sillonnée de rues sans aucun cachet* esthétique. Seuls
quelques mercantis, a l'exclusion de l'ancienne population
respectable, allaient essayer d'y revenir. Quelques terrains,
a la Porte de Menin, suffiraient largement a servir de site
au futur Village d'Ypres Nos villages étaient batis
en dépit du bon sens, les rues ri'en étaient pas groupées
d'une fagon symétrique. Nos propriétaires ne savaient pas
construire rationnellement leurs fermes... et patati en
patata
Mais aujourd'hui l influence 4e cetteengeance mal-
faisante est a la veille de disparaitre. Nos villes et villages
cornmencent a recevoir leurs anciens plans. Nous sommes
plus de 6„000 a Ypres, et tous les villages ont vu rentrer
plus de la moitié de leurs habitants.
Beaucoup d'obstacles se hérissent encore sur notre che
min. Les bureaux ministériels, 1'O ff ice des Régions dévas-
tées et quelques autres organismes centraux dressent encore
devant nous leurs légions de brillantes incompetences. Ca
et la, de malfaisants tyraneaux, dont l'impuissance se
manifeste par une obtuse fó,rc*inertie, continuent encore
a contrecarrer toutes les initiatives, a accabler les sinistrés
de formalités insensées, a les menacer de poursuites, a
comprimer la soif de reconstruire, a combattre ouverte-
m nt ou sournoisement 1 initiative privée.
Ici aussi notre avance est significative. Nous sommes
a Ia veille d entrer officiellement dans ces Comités oü, en
somme, il n'y aurait dü y avoir place que pour nous seuls.
Le flot des sinistrés a rompu les digues des formalités,
et - du bord des lèvres du moins, le monde ministé-
riel rend hommage a notre énergie et a l'initiative privée.
Trois ministres se sont succèdés. Renkin fut plein de
bónnes volontés, mais,, étranger a notre contrée, il se laissa
circonvenir. C'est a lui que nous devons l'ingérence de
I Etat dans le domaine du travail privé, 1 institution des
Hauts Commissaires Royaux qui aurait pu être si utile
et qui n'a servi qu'a jeter les millions par portes et fenêtres.
Au moins, il nous a doté par contre d'un systême rapide
et pratique de remise en culture des terres. C'est la seule
chose pour laquelle il ait voulu écouter les conseils de la
population sinistrée elle-même. Après Renkin, nous
avons eu le verbeux et inquiétant Jaspar. Lui aussi passa,
avec son déluge de promesses fausses et son incapacité de
faire respecter ses intentions par sa bureaucratie.
Aujourd'hui, nous avons M. Van de Vyvere, que nous
ne connaissons pas encore par ses oeuvres.
Des lenteurs désespérantes se dressent encore contre nos
sinistrés pour le règlement de leurs indemnités. Mais il y
a du mieux. Si l'année 1920 ne nous a pas apporté La
bonne formule, celle qui nous indemnisera vile et bien,
elle a du moins prouvé en haut lieu que tout ce qu'on y
a imaginé jusqu'ici n'est pas adéquat a la situation.
L'année qui finit a été l'année des tatonnements suc-
cessifs, -des essais, des palliatifs et du provisoire. L'un
après l'autre, les systêmes appliques ont fait faillite ou sont
en train de faire faillite. II faudra bien finir par oü on
n'a pas voulu commencer, c'est-a-dire par écouter le voeu
des sinistrés, et par localiser le personnel de nos tribunaux
de fagon a recruter les compétences la oü elles se trouvent
sur place.
Alors, avec la défaite définitive des chambardeurs et
des faiseurs de plans, des architectes étrangers et étranges,
et des fonctionnaires sangsues et tripoteurs, nos concitoyens
verront luire enfin l'aurore de la paix a eux
L'année 192 1 sera done encore pour nous une année
de combat. Nous continuerons a lutter avec la même tena-
cité, mais avec des forces meilleures. Nos clubs de sinis
trés, de plus en plus étroitement unls avec nos représen-
tants légaux, sauront enlever les dernières tranchées enne-
mies.
1921 marquera pour nous une nouvelle étape vers le jour
béni oü nous serons de nouveau tous réinstallés en nos
demeures reconstruites plus belles que jamais, sur ce sol
sacré oü vécurent et peinèrent nos parents qui y reposent
de leur dernier sommeil
I
Het oude jaar is wel voorbij...
Een beter is nu daar
Weest allen weer verheugd en blij,
Begroet het nieuwe jaar
Vol hoop, als lentezonneschijn,
Vergeet geleden smarte en pijn,
En. juicht, zei Pierlala-sasa,
En juicht, zei Pierlala.
II
't Was slechten tijd en alles duur,
Nooit werd er meer geklaagd,
Door lasten, pachten en huishuur
Werd men steeds meer geplaagd.
En trust en woeker vierden feest;
Betalen moest men, om ter meest,
't Is waar, zei Pierlala-sasa,
't Is waar, zei Pierlala.
III
En over heel 't verwoest gewest,
Dat om erbarmen riep,
Was 't de arme wroeter, rond zijn nest,
Alléén, die 't leven schiep,
Hij kreeg... beloften bij de vleet
Maar niemand hoorde zijnen kreet e
Om geld, zei Pierlala-sasa,
Om geld, zei Pierlala.
IV
Er kwam toch langzaam beternis
In het verlaten oord;...
Daar dreunde door de wildernis
Het machtig-schoone woord;
Vereenigt U, voor 't heilig Recht,
Dan wordt 't U nimmermeer ontzegd
Dat Recht, zei Pierlala-sasa,
Dat Recht, zei Pierlala.
V
Geen woorden, geen beloften meer,
Maar daden eischen wij,
Wij willen ons schoon Vlaand'ren weer.
En werken, zij aan zij,
Vol hoop, als lentezonnelicht,
Door Recht vervullen heil'ge Plicht
Bravo, zei Pierlala-sasa,
Bravo, zei Pierlala
Leeuwtje.
Yper, 31 December 1920.