Aux Chambres Oorlogsschade-Dommages de guerre (Suite et fin) M. Glorie continue Mais le gouvernement présente un argument d'ordre financier il faut changer la loi parce que „os finances sont en mauvais état. Cen'est pas un argument a opposer a nos sinistrés. J'estime, quant amoj> qu'il ne peut pas être invoqué dans un débat comm'e celui-ci. En réalité, la dette contractée vis- a-vis des sinistrés est une dette sacrée. Sa liquida tion ne peut comporter aucune espèce de marchan- dage, et si notre situation financière est telle qu'il taut faire des économies, j'estime qu'il n'est pas possible de réaliser ces économies sur le dos des victimes de la guerre. Trés bien sur de nombreux bancs.) Et puis, messieurs, nous espérons bien que les contribuables beiges ne seront pas seuls a suppor ter cette charge nous avons une débitrice, l'Alle- jnagne, et nous espérons que les alliés trouveront te moyen de forcer l'Allemagne a payer ce qu'elie doit. (Nouvelles approbations.) A eet égard, j'ai lu dans divers journaux qu'on envisage l'hypothèse oü l'Allemagne collaborerait directement a la reconstruction des régions dévas- tées. Si ce système peut,"dans certaines régions, offrir des avantages, j'estime qu'il peut difficile- ment recevoir une application chez nous nous avons chez nous la main-d'oeuvre et les matériaux, il ne nous manque que l'argent. Af. Tschoffen. Et puis, on a assez vu les Allemands. Trés bien applaudissements) Af. Glorie. Nous ne pöuvons pas admettre .qu'a une époque de crise et de chömage les bras allemands viennent faire la concurrence, chez nous, a la main-d'oeuvre beige. (Trés bien Voila done les arguments développés par le gou- -vernement d'un cöté, le gouvernement s'est mon- tré trop large vis-a-vis des sinistrés je crois avoir fait justice de eet argument. Un second consiste a dire qu'il faut absolument changer la loi pour sau- ver les finances de 1'État je viens de dire ce que y'en pense, et j'espère que mon opinion sera parta- gée par la majorité de la Chambre. En réalité, la question qui se pose aujourd'hui off re d'autres aspects. Si rious adoptons la loi nou velle, les indemnités aux sinistrés seront réglées, a partir de demain, d'après les régies que cette loi nouvelle consacre. Or, les sinistrés qui ont eu eet Lavantage d'habiter les régions oü les tribunaux [■fonctionnaient plusrapidement etmieux ontvuleurs indemnités réglées d'après la loi du 10 mai 1919. iCela créera une inégalité entre les,sinistrés, et ce •seront précisément les plus éprouvés parmi eux, ceuxqui se sontheurtés ades tribunaux enconibrés, [qui se trouveront désavantagés. L'honorable M. Jaspar, interrogé a ce sujet au Sénat, lorsqu'il a fait part de son intention de I modifier la loi, s'est exprim'é ainsi Ce qui est acquis, restera acquis. II me semble que, dans un pays qui se réclame d'un régime égalitaire, cela seul suffirait pour condamner une loi comme celle- |-ci. En Belgique, nous ne pouvons pas souffrir un i système d'inégalité. (Trés bien D'autre part, si nous adoptons la loi qui nous lest soumise, quel en sera l'effet sur le moral des sinistrés C'est un point qui a son importance. J'ai lu dernièrement, dans un journal, que les sinistrés avaient tort de faire interpeller a la Cham- bre, que Ton connaissait la situation des sinistrés, qu'ils pouvaient avoir confiance que l'on s'occupait d'eux. I Dans les milieux gouvernementaux, on en pense 5 sans doute différemment, et j'espère qu'il ne sera Pas nécessaire que lés sinistrés viennent eux-mêmes I aBruxelles pour faire connaitre leur situation. I Le Fonds du roi Albert allait faire en sorte que Pas une familie ne resterait errante sur le sol natio- nal nous savons ce qui est advenu de cette f promesse. Les tribunaux allaient liquider rapidement les [dommages de guerre nous savons également oü I nous en sommes. I La liquidation des indemnités allait se faire d'une man'ère trés rapide, normale et régulièreici encore, nous n'avons connu que des déceptions. Ln somme, la situation peut se résumer comme suitde grandes promesses, de grandes espérances et de trés grandes déceptions. A ce moment-ci encore, il y a de nombreux sinis trés en France et ailleurs, a I'étranger, qui ne par- viennent pas a rentrer dans les régions dévastées. D'autres, qui ont une confiance absolue dans les systèmes inventés par le gouvernement, se mettent a b&tir et doivent, k un moment donné, arrêter le travail de reconstruction, parce que les indemnités qui leur reviennent ne sont pas payées d'une manière régulière et normale comme elles devraient l'être. Enfin, il y a des milliers de sinistrés qui vivent dans des baraquements, des espèces de petits chü- lets, improvisés, assez riants quand on les voit en touriste sous le soleil.d'été, mais qui sont loin d'être confortables. J'ai interroge a ce sujet des sinistrés, et savez-vous comment on m'a dépeint la situation? En été, m'a-t-on dit, on y rótit en hiver, on y gèle, et quand il pleut, on peut sortir son parapluie. Cette situation ne peut perdurer. Quoi qu'il en soit, ie sinistré a confiance malgré tout; malgré tout, il espère, et il espère parce qu'un engagement a été pris vis-a-vis de lui il a con fiance paree que la loi du 10 mai 1919 est la, cette loi qui, d'après lui, doit rester intangible et qui est le symbole de toutes ses espérances. Mais si vous allez porter atteinte a cette loi, si vous allez restreindre les effets de celle-'ci, comment le sinistré aura-t-il encore confiance, comment pourra-t-il encore se reposer sur les promesses du gouverne ment II n'y aura plus de confiance chez lui II n'y aura plus quë des sinistrés désespérés. En effet, si l'on modifie la loi, qui dira aux sinistrés que demain un autre M. Van de Vyvere ou un autre M. Jaspar, sous prétexte de nouvelles diffi- cultés budgétaires, nevapas restreindre de nouveau le droit qui a été reconnu aux sinistrés, et peut- être l'abolir C'est pour cela que j'invite la Cham bre a réfléchir avant d'émettre son vote je l'invite a songer au moral des sinistrés, a songer qu'en votant une loi modifiant notre législation sur les dommages de guerre, le moral des sinistrés sera profondément atteint. J'ajoute une autre considération nous devons Craindre de porter atteinte a des droits privés par- faitement legitimes. Vóici un exemple des indus tries de Roulersla région de MVan de Vyvere se proposaient, a un moment donné, d'acheter de l'outillage en Angleterre. A cette époque, le change était trés élevé et, par conséquent, les prix exces ses. Or, il était question alors de modifier la loi sur les dommages de guerre en y introduisant ce tout petit texte qui a passé inapergu et qui allait permettre a M. Jaspar de modifier les coefficients, Trés inquiets au sujet des modifications éventuelles de la législation sur la réparation des dommages, ces messieurs se sont mis en rapport avêc le gou vernement même et lui ont demandé s'ils pouvaient acheter l'outillage en question en Angleterre avec la certitude que l'on'tiendraitcompte plus tard des prix effectivement payés. Le gouvernement a répondu que la loi existait toujours et qu'on pou- vaif avoir plei'ne confiance. Les intéressés achetè- rent done le dit matériel en Angleterre. Mais, entretemps, on modifia la loi, et c'est le danger que je dénonce. Af. Lemonnier. On avait même répondu par écrit a ces messieurs. M, Glorie. Parfaitement. Je disais qu'entre- temps on modifia la loi. Voila le danger. Quand ces messieurs se présenteront plus tard'devant le tribunal des dommages de guerre, comme ce tribunal sera lié par les coefficients du gouverne ment, ils obtiendront peut-être la moitié ou le tiers des prix qu'ils ont payés en Angleterre avec de l'argent qui n'était pas a eux et qui leur a propa- blement été prêté par des banques sur la foi de la même loi du 10 mai 1919. Je ne puis done asséz mettre en garde la Chambre quand on lui propose de modifier la loi sur les dommages de guerre. Je crains que ce qui s'est .produit a Roulers ne se renouvelle. Non seulement en modifiant la loi nous risquons de porter une atteinte grave a des intéréts privés, mais aussi a l'autorité et au prestige de l'Etat. A force de changer les lois, celles ci deviennent quel- que chose d'inopérant, sans vertu, sans valeur, et la loi n'est plus que l'fndfcatfon cFune volonté éphémère. Les meilleurs auxiliaires de l'anarchie ne seraient-ils pas les législateurs qui modifient les lois suivant leurs caprices et leurs fantaisies Je me résumé done. Les arguments du gouver nement sont spécieux, et je vous ai dit pourquoi. II faut éviter de créer une inégalité entre les' sinistrés et de porter atteinte k leur moral il faut prendre garde de ne pas blesser des intéréts privés parfaitement légitimeset il importe de ne pas nuire a l'autorité de l'Etat et au prestige des lois. C'est dans ces conditions que je tiens a déclarer que, si le projet conserve son caractère de loi modificatrice de la loi du 10 mai 1919, je ne pour- rais pas le voter, et, dans ce cas, je ne pourrai qu'engager les membres de la Chambre a repousser ce projet qui, demain, serait considéré par tous les sinistrés comme un manquement a la parole donnée, comme la méconnaissance d'un devoir élémentaire et peut-être, messieurs, comme une pro vocation et un défi. (Trés bien trés bien sur de nombreux bancs.) In de laatste zitting der Scheidsrechterlijke Kommis sies werd de schade op len Augusti 1914, als volgt vastgesteld voor de hiernavermelde geteisterden Dans la dernière séance des Commissions Arbitrates la valeur des dommages au lr aoüt 1914 a étéfixée comme suit pour les personnes ci-dessous Vervolg Suite Gemeente BOESINGHE Verhack Camille fr. 3346 Debey Cyrille 8535 Robijn Camille 405 VlLLE DE COMINES Vanakere Auguste fr. 2230 D'Hondt-Cael 2263 Casier-Dujardin 1643 Deback Jules 1585 Ve Verhelst-Capon 1289 Cnockaert-Ballois 899 Pannecoucke Louis 1354 Désiré Lobeau-Demeyere 2083 Jules Bream-Catteau 1783 Hennion-Blieck 1867 Jules Lebleu-Sachelandt 1668 Castelein Pierre 3250 Desmedt Emile-Julien 1326 H. Logies-Delaye 1490 Minnekeer Alphonse 2106 Gemeente DiCKEBUSCH Truant Emerence fr. 1468 Gemeente GHELUVELT We Knockaert Virginie fr. 1 12.260 We Louis Cardoen-Vanhaverbeke 2160 Jules Borteel-Timperman 1920 Hemerijck Alois 8295 Léon Devisscher-Deboutte 4338 We Derudder-Cardoen 2008 Jules Salens-Dumon 1590 Amand Decoene-Perneel 6032 Edmopd Verbeke-Milleville 1000 We Emilie Knockaert-Busscher 1568 Verbeke-Titeca 1784 We Houdendijcke-Santy Julienne 1770 Gemeente KEMMEL Boeyaert Alois fr. 968 Coppens Alice 3570 Temperman Charles 945 Cardinael Camille 2120 Gemeente LANGEMARCK Beernaert Auguste fr. 7431 Ghesquieres Henri 10.743 Hoorelbeke Petrus 3322 We P. Defever, Alixe Sennesael 1577 Smagghe Henri 991 Blomme Jerome 1900 Dewachter Camille 1142 Van Thuyne Isidore en Meesdom Emile 6275 Platteeuw Auguste 876.50 Bourgeois Henri 1305 Dalmagne C. 1951 Pollet Henri 8030 De Brouwere 1197 Gemeente MOORSLEDE Staessens Florimond fr. 3000 Vande Candelaeré Aug. 4350 Kinders Bol 5900

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Het Ypersche (1925-1929) | 1921 | | pagina 7