UnckRT
Causerie du Lundi
Gemeente VLAMERTINGHE
ou Eugenie, we Pluym Engel fr.
Dep«ydrCanliel
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CiauwFlorent
Neyrinck Henri
IflevedeCynel
m Gemeente WOESTEN
pepuydt Charles
Pt Emma, w<° Lefevere
Raekelbooirl Aimé
K Gemeente WYTSCHAETE
Cfossey'Alphpnse: ;\/fr,
305
780
210
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550
235
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800,35
1179
1380
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mersen. Severin
pidier Jerome
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jCroes Henri
Lghers Theophiel
[Oekiere Frangois
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Coutelle Jerome
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Stad YPER
fr.
1532
4242
4435
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330
2522
1675
380(3
2075
rome zu/o
miel 2530
Gemeente ZUYDSCHOTE
Wondeghem Henri fr. 17.000
L'art d'interrompre
la question des plans d'alignement
Coup d'ee I en arrière
En delegation chzz le Roi Albert
Interpellation de M. Glorie
Récente declaration de M. Van de Vyvere
Ou nous en sommes
Pas d'excuses
C'étaiEsous l'occupation des boches, au temps
||eux oil la Belgique était tenaillée par la faim.
Jjans un paisible village, un activiste en tournée
propagande, s'efforgait de gagner a sa cause un
auditoire mal disposé, par des éclats de voix, par
[tedéclamationscontre le Gouvernement du Havre,
tar des tirades en faveur dé la destitution du Roi
plbertpensez done enfin, par des gestes qu'il
'efforgait de rendre expressifs. Dans un élan ora-
loire, il s'écria voila la. situation devant laquelle
nous sommes. Que faire Que,,youlons nous?
Une voix dans la salie des pommes de terre
Immense éclat de rire.
Sécontenancé par ces paroles de bon sens,
l'orateur reprit son boniment et, gesticulant, suant,
bavanten vrai charlatan, vanta les qualités de sa
tlrogue activiste. Peine: perdue. L'interrupteur de*
son cóté,'cóntinua de plus belle ce n'est pas tout
cela qu'il nous faut, ce sont des -pommes de terre
||'|1 nous faut I Töus les rieurs furent de son cóté.
En vain, notre activiste s'efforga-t-il de captiver
'attention de son auditoire. C'était firii. Le meeting
F termina dans les risées et, honteux et cónfus,
maitre-charlatan en fut réduit a quitter les tréteaux.
Pareil a eet interrupteur, lorsqu'a propos de
flans d'alignement, on vient me faire une disserta-
oü sur ce qui se passe en France ou sur un
discours académique prononcé a Londres, je réponds
sans sourciller ce n'est pas tout céla qu'il nous
4 il nous faut des plans d'alignement
Ea question des plans d'alignement, n'est point
nouvelle. Depuis longtemps elle est le cauchemar
dessinistrés. Encore au Havre, nos'gouvernements
manifestèrent, pour notre malheur, un trés haut
s°bci de l'hygiène et de l'esthétique des villes a
reconstruire. Bien entendu les conditions qu'on
avait la pretention d'imposer ne devaient pas être
D obstacle a la rapide reconstruction. Nous som-
es Payés pour savoir comment se réalisèrent, a
égard, les prévisións ministérielles. Tour
°Ur au Havre et a Bruxelles, par un arrêté-loi,
^Suite Par la 'lói èur l'adoption des communes,
5s 'égislateurs formulèrent les régies a observer
U'nsi que ies pOUVOjrs ^es divers rouages adminis-
Ah oui, il faiilait des solutions rapides.
^udit, trois fois maudit le jour oii nos législateurs
faitn 'a ma'lieureuse idéé de croire qu'ils avaient
pla <£uyre sa§e e" bureaucratisant la question des
ns d alignement. C'était en réalité embouteiller
Jciivre Ho i
ue ia restauration plus sürement que ne le
firent les Anglais du poft dé Zeebrugge. Un'simple
texte, etle formidable obstacle était créé.
Que voulez-vous On se préoccupait, en haut
beu, de bouleverser nos moindres villages et d'y
j tracer des avenues et des boulevards. Faire beau
i et grand,'tel était le mot d'ordre. Tout était détruit.
j Autant recpnstruire d'après des plans nouveaux et
des conceptions nouvelles. Des vieillards", revenant
j d'Amérique avec un enthousiasme juvénile, s'écri-
1 aient qué. le moment était venu de faire aussi beau
qu'au pays du drapeau étoilé. Beaux rèves que tout
cela Autant de mots, autant de sottises la
Belgique n'est pas, rnalheureusement le pays des
dollards et une légion dévastée n'est pas une terre
vierge, car, pour être dévastée elle n'en est pas
moins grevée de droits.
On ne voulait pas ten-ir compte de ces'réalités,'
pas plus que de la nécessité d'agir vite. Que dis-je
Imperturbablement; perdus dans les nuages, des
esthètes rêvaient- avec délice a la joie de convertir
no.tre belle cité'd'Ypres en un vaste béguinage.
Tant d'audace, tant de sottise, piqua le bons sens
de nos vafllants amis Yprois si bien, qu'un beau
jour, ils së préséntèrent, en délégation, aü palais
royal, accompagnés de leurs députés, ayant a leur
tête M. Butaye, q'iii s'était donné pour mission de
faire entendre le langage de la raison et du bon
sens. Accueil charmant de la part du Roi, assisté,
pour la circonstance, du ministre M. Renkin. Nos
délegués' ne s'en laisserent imposer, ni par la pre
sence du Roi, ni par les lambris dorés du palais
royal, ni par les explications de M. Renkin cou-
rageusement, ils rappelèrent de dures réalités et
démontrèrent' que, quoiqu'en disent les poètesj il
s'en faut de bèaucqup que touies les rivières char-
ment par la fraicheur d'un eau pure et c ris tal Line..
Les explications furent nettes. Cette entrevue mé-
morabië décida, peut-on dire, si pas du sort, tout
au moinsdel'aspeetde la villed'Ypres. Bien entendu,
letout fut accdmpagné de promesses officielles.
Si la visite au roi eut d'heureuses conséquences,
si elle eutipojir effet de rendre inoffensifs les esthètes
aux dangereuses illusions, l'interpellation faite a la
chambré,,par M. le député.Glorie, eut peut. être
pour principal mérite d'attirer l'attention sur le
problème de la question des plans d'alignement,
de porter la question devant l'opinion publique
dans toute son amplêur. M. Glorie, fit l'historique
delaquestion, signala les principes régissant lama-
tière, cyitiqua les conceptionserronnéesqui se trou-
vent a la base de la loi sur l'adoption dts commu
nes, plaida la cause de nos villes et de nos com
munes arrêtées dans la voie de la restauration par
la question; des plans d'alignement, en un mot,
dénonga, en termes clairs er précis, l'obstaele
A force de poursuivre d'interminables échan-
ges de vues, au sujet de la .reconstruction des
«'communes adoptées, disait M. Glorie, en ter-
minant eet exposé les habitants des ces commu-
nes, chez qui'VeSprit des vieux communiers n'est
pas éteint pourraient bien finir par croire que
l'adoption, e'est la servitude.
Je crois savoir que M. le Ministre de l'Inté-
rieur est bien prés dé partager cette opinion et
qu'il est bien décidé a mettre fin a une'querelle
d'architectes qui n'a que trop duré,
D'après une note parue dans Le Soir du
18 mars, a part un ou deux points, le plan de
la ville d'Ypres serait arrêté. J'aime a croire que,
depuis lors, on aura trouvé le temps de mettre tout
au point. Le pays dévasté écoutera, avec le plus
vif intérêt, les explications qu'il plaira a M. le
Ministre de nous fóurnir a ce" sujet. Et, M.
Renkin, Ministre de l'Intérieur, a cettè époque,
donna l'assurance que sous peu la question serait
résolue a la satisfaction des sinistrés. Cela se passa
en mars ou avril 192Ö.
Depuis lors, a diverses reprises, M. Glorie,
revint, a la Chainbre, sur eet important sujet, par
voie de question ou au cours de l'une ou l'autre
interpellation chaque fois, cela se termina par
des promesses ministérielles.
Pas plus tard que le 8 juiilet 1921, M. Glorie,
paria une fois de plus de cette question, ajoutant
qu'il était inconcevable que cette question ne füt
pas encore résolue a l'entière satisfaction des
intéressés. En réponse aux observations faites a
ce propos, M. Vande Vyvere a fait la déclaration
que voici
II est vrai que les plans d'alignement ne sont
pas encore complètement mis au point. Cepen-
dant, -poür cé qui concérne la partie du pays oü
le besoin s'en fait ie plus sentir,. pour la Flandre
Occidentale, je viens de constituer sur place un
organisme qui, en peu de temps, aura réglé cette
question. Déja, dés maintenant," tous ceux qui
veulent constrüire, ob'tiehnënt l'autorisation et
l'indication de leur.1 alignement, sauf dans les
cas jpéciaux, quand, par exemple, une décision
a prendre par un autre ■dépdrtenieht, reste en
suspens, quand il y a des expropriations a faire
pour des installations nouvelles, pour Je chemin
de fer, pour la voierie de l'Etat etc... 11 est a
reinarquer cependant ..qüe ces inconvénients
sont les mêmës potfr lés parties sinistrées que
pour les autres parties du pays. Dés a présent,.
dans-les communes adoptées, il n'y a pas plus
de difficulté pour ;Obtenir l'autorisation de bdtir
que dans n'importe quelle autre partie.du pays.
Le régime est absolument,normal.
Qu'est-ce a dire, 'si cè n'est qu'il y a toujours
des exceptions pour lesquelles on n'a pas trouvé
encore de solution, après deux ans d'inutiles efforts?
C'est une mince satisfaction cjue dés se dire^
qu'après plus de deux ans de vaine attente, d'inu
tiles démarches et de supplications pressantes, le
sinistré a toujours'dëvant lui toütes les mêmes
difficultés administratives que tel citoyen d'une
autre partie du pays désireux de batir. Est-il
admissible que nous en soyons toujours la? Que
l'un ou l'aure département lisez administration,
des ponts et chaussées a toujours le pouvoir
de tout tenir en suspens et de coiidamner, par le
fait même nos si-nistrés d, vivre dans des b,Eraque-
ments et dahS des abris C'est désölant, c'êst
incroyable et ce n'était pas la peine de voter- une
loEpour régler rapidement cette question. C'est de
l'ironie. C'est bien dommage que Molièrê n'existei
plus nos grands hannetons de bureaucrates lui
fourniraient une belle matière a comédie et d Satire.
En attendant, les gens se plaignent et se lamen-
tent. J'ai sous les yeux unepétition des habitants
de Warnêton. Les signataires constatent avec le
plus grand mécontentement que la reconstruction
de leurs foyers, la reconstruction de leurs demeu-
res, dépend surtout d'une question d'alignement
et de plan qui après deux années d'étude n'a pu
recevoir aucune solution. lis ne veulent plus
attendre, disaient-ils, dans leuf protestation du 5
janvier 1921, qu'un autre hiver rigoureux, vienhé;
encore dans des- baraquements provisoires mettre
en danger la vie de leurs vieux parents, de leurS
malades et de leurs petits enfants, sous prétexte
que plus tard un plan idéal viendra donnef a
Warnêton des .allures de grande ville.
Voici un autre son de Cloche. 11 s'agit de. Messi-
nes. II importe. écrivait-on, de. faire accorder aux
habitants de Messines l'alignement de la route de
l'Etat (Rue de Gand, Ypres et ArmentièresJ. De
nombreux habitants ont tous les matériaux prêts
pour la reconstruction de leurs demeures, mais ne
peuvent reco.nstruire faute d'alignement. On parle
d'élargir la route de 50 centimètres t... En atten
dant le bois pourrit et la chaux disparait. Je ne
fais que transcrire ces quelques lignes. Comme
elles sont d'ailleurs éloquentes
Dernièrement, rencontrant un de mes amis,
installé dans un baraquement, je lui exprimaismon
étonnement de ce qu'il ne s'était pas encore mis a
bdtir. Le désir y est, répliqua-t-il, la volonté et
les moyens y sont, mais je suis arrêté par la ques
tions des plans d'alignement.
Encore une fois7 la réponse du Ministre ne peut
nous contenter. Elle est pleine de réserves et de
réticences. Nos bureaucrates ont eu devant eux
deux ans pour réfléchir, médifer, modifier, leurs
fameux plans. Cela doit suffire. Point d'excuses.
L'hiver approche. Le reel souci de l'hygiène, de
la santé et de l'esthétique, nous commande de
sórtir, sans autre retard, de baraquements indig-
nesd'abritérunpeuplecivilisé. Aussi, n'en déplaise
a tous les contradicteurs présents et a venir, lais-
sant a d'autres la courtisanerie, avec les sinistrés
de Warnêton, de Messines pour ne citer que
cés localités je répète sans me lasser oui, il
nous faut des plans d'alignementM. Du Vergèr