Au Pays re'h-atï
ypjaes
Nous reproduisons ici avec grand plaisir itn
bel article de la Ga zette de Liége A os
I xtears feront quelques réserves an sit jet de cer
tains passages, mais a celaprès l'auteur de ce
remarquable rapport a lien mérité de la ville
d'Ypres, et nous lui sommes bien reconnaissants.
IJn célèbre écrivain beige a intitule un de
ses livres Bruges-la-Morte La qualifi
cation était assez inexacte. Certes Bruges
n'a plus son activité maritime et commer-
ciale de cette époque médiévale oü elle fut le
grand entrepot du Nord. Mais elle ne pou-
vait pas mourir, située comme elle Test a
quelques kilomètres de la mer et de stations
balnéaires tres vivantes et sur une des plus
importantes lignes ferrées de l'Europe. Et
indépendamment de l'avenir économique que
son canal maritime peut lui ménager, son
prestige artistique lui attirera toujours des
foules. D'ailleurs, depuis de longues années
déja, elle a su tendre tour; ses efforts vers son
embellissement et elle peut a bon droit être
fiére de léalisations comme la Grand'Place et
le Musée Gruuthuuse.
Mais Ypres elle, ne méritait-elle pas l'épi-
thète de morte, Ypres jadis troisième ville de
Flandre, a qui on attribuait alors, avec quel-
que exagération sans doute, 200.000 habi
tants et qui, a la veille de la Gr ande Guerre,
n'en avait pas 20 000 Car Ypres avait eu
cette malchance encore, après ses grands
malheurs d'autrefois, d'etre desservie par sa
situation. Elle est trop éloignée de la mer
pour en profiter. Puis elle n'est pas sur une
ligne d'express. On n'\ arrive qu'après un
trajet long et ennuyeux.
Cependant on ne pouvait encore la quali
fier de morte. Les villes mortes, c'est Nivive,
c'est Suse, c'est Thèbes, la oü quelques misé-
rables huttes, quelques tentes de nomades se
dressent seules parmi les ruines d'opulentes
et puissantes cités. Mais Ypres gardait
soigneusement les nobles marques de son
ancienne splendeur. Les halles notamment
étaient un des plus magnifiques monuments
de l'Europe. Ypres était plutót la Belle au
bois dormant. Et si son sommeil durait, non
pas 100 ans comme celui de la princesse
légendaire dont un fuseau avait percé la
main, mais plusieurs siècies, au moins ne
perdrait-elle jamais l'espoir de voir le fils
d'un roi apparaitre pour l'en tirer.
Le réveil vint en 1914, et il fut terrible. Au
bruit des bombes, Ypres sortit de son sécu
laire sommeil, mais ce ne devait ètre que pour
mourir, semblait-il. Pendant 4 ans la guerre
s'acharna a'n'y plus laisser pierre sur pierre,
a raser au niveau du sol les édifices qui
faisaient sa gloire et sa beauté le beffroi, les
halles, la cathédrale St Martin.
Comment espérer revivre après un tel
désastre Certes Ypres avait a sa tête un
bourgmestre passionné pour sa ville et ayant
un'haut souci des arts, M. le député Colaert.
Mais que peuvent les elferts d'un homme
énergique et dévoué mème bien secondé par
son entourage, dans une lutte contre de véri-
tables fatalités économiques Car Ypres ne
possédait aucun des cléments qui permirent
a certaines villes, détruites par des incendies
ou des tremblements de terre, comme Lon-
dres au XVIIe siècle, Chicago et San Fran
cisco aux temps modernes, de ressusciter plus
grandes et plus actives. La guerre en l'anéan-
tissant avait chassé de leurs foyers tous les
Yprois. Et nombre de ces déracinés ne songe-
raiént plus a quitter leurs nouveaux pénates
pour revenir dans une ville oü nulle industrie,
nul commerce ne leur ouvrait des perspec
tives de fortune.
Cependant, malgré toutes ces circonstances
hostiles, Ypres renait, Ypres se rebatit.
Quand le train de Bruxelles vous y amène on
voit déja de loin poindre ces tours qui don-
naieüt a la ville un si grandiose aspect.
Sortons de la gare provisoire. La place q
la précède est entièrement reconstrui e.
«l'KAfpk pt de r6st3.uT3.nts.
vant nous un rang d hotels ei uc
Au point de vue esthétique on aurait pu
mieux. Le cóté gauche de la place, a\ec sa
belle série de maisons gothiques, est. par con
tre trés réussi. or i.
Prenons la Rue de Stuers, continuee par la
Rue au Beurre. A gauche se présente eghse
St Nicolas. C'était un assez médiocre edifice
de style baroque. On la rebatit en gothique et
bientöt sa nef sera sous toit. Nous voici sur
la Grand'Place. Avouons-le. La première im
pression est quelque peu décevante. Quan
on vient de Nieuport et de Dixmude, et qu'on
a admiré la beauté de leurs places réno\ées,
on s'attend a trouver Ypres au moins aussi
avancée et aussi réussie. Or ce n est pas le
cas. Ici il y a encore des espaces vides, notam
ment tout le cóté est oü s'élevait ja lis 1 höpi-
tal Notre-Dame. Certaines maisons, insutfi-
samment artistiques sont peu dignes du décor
superbe qu'on airait rêvé pour cette Grand -
Place d'Ypres, la plus vaste de Belgique
après celle de St Nicolas en Waes. Puis la
reconstruction de la belle cathédrale St Mar
tin, qu'on doit rebatir exactement comme
elle était, n'est guère compléte. On n en est
encore qu'a la hauteur du triforium. Enfin au
lieu des glorieuses halles, on n'a plus que des
ruines un moignon de beffroi qu'on a dü
entourer d'une armature pour l'empêcher de
crouler tout-a-fait, un pan de mur d'oü tombe
de temps en temps une pierre.
Lorsque la cathédrale sera achevée et que,
sur remplacement du banal hópital Notre-
Dame, s'élèvera le palais de justice en style
flamand, dont les compétences disent mer-
veille et dont l'édification commencera inces-
samment, va-t-on done laisser au mil tu de la
Grand'Place cette ruine lamentable que les
intenrpéries achèveront de détruire La Bel
gique d'aujourd'hui sera-t-elle incapable de I'ef
fort artistique dont celle d'autrefois offrit taut
d'ex em pies
Mais n'importe-t-il pas de conserver d'im-
posantes ruines comme éternels témoins de
la barbarie boche D'aueuns le prétendaient
naguère et, en France, ils proposaient de lais
ser cette merveille, la cathédrale de Reims,
en l'état misérable oü les obus allemands
l'avaient réduite. On n'écouta pas ces énervés
de Jumièges.on décida de restaurer, coüte que
coüte la cathédrale des rois,,et on eut mille fois
raison. Or la même question se pose pour les
halles d'Ypres. Ou'arrivera-t-il si on ne les
reconstruit pas Les ruines elles mêmes
périront. Et l'amas de pierres éboulées qui en
restera bien plus que de la barbarie germani-
que, témoignera du manque de virilité des
modernes Beiges.
M. le bourgmestre Colaert avait eu pour
la reconstiuction des halles une heureuse
idée. II avait proposé aux Anglais d'y con-
sacrer les millions qu'ils vont mettre a édifier
leur arc de triomphe a la porte de Menin. Le
monument ainsi rebati aurait éternisé la gloire
des armées britanniques. Mais les Anglais
préférèrent avoir leur monument bien a eux.
De la eet are de triomphe qui sort a peine de
terre. tant les travaux de fondation ont été
laborieux. II sera grandiose, dit-on, mais
fera t-il tout l'effet désirable a l'extrémité non
pas d'unq vaste avenue comme l'arc de triom
phe de 1'Etoile a Paris et l'arcade du Cin-
quantenaire a Bruxelles, mais d'une rue assez
étroite et quelque, peu courbe
Quant aux halles, les meilleurs Yprois n'ont
pas renoncé a 1 'idée de les ressusciter. Et ils
voudraient commencer par relever le beffroi,
espérant bien que le reste suivra un jour.
Ce qu'il importe de louer surtout a Ypres,
c est le soin mis a reconstruire identiquement
certains monuments détruits. Peut-être même
pousse t-on un peu loin parfois le souci de
1'exa.ctitude, en reproduisant jusqu'a des man-
ques ou des défauts. Aujourd'hui on peut
revoir le vieux Steenen du XI Ve siècle oü la
poste est logée et la maison Biebuyck de
1544, la plus belle de la ville. Des
maisons de corporations sur le
Bétail, 2 sont rebaties, 1'une telle'q
l'autre avec en plus la luxueuSe
tion que comportait le plan primitif^p"16
reconstruite aussi est, en face de.s 1 Ci
boucherie gothique. Et tels de ces a"e:
s'offrent déja a nos yeux avec
temps.
Quant a l'hótel de ville encastr'.
dans les halles, on lui a substitu^'
Grand'Place, un édifice de style fi
assez simple, mais d'aspect iniposa^0
toiture et ses médaillons a bustes
nal avec les rangs de lucarnes
lmPosant etr
de
ques entre les deux étages.
hurrioi
Aux anciennes parures d'Ypres
un jour, espérons le, les halles,' q00"
s'ajouter d'autres le futur palais de
met
l'arc de triomphe de la porte de Menin
doute aussi cette église commémoratL
toutes les confessions chrétiennes récl
l'an passé par feu le maréchal French et3
laquelle un appel vient d'ètre lancé au
britannique. Elle doit se dresser a la
de Lille, sur les vieux remparts, 0ü un
placement a été offert par la ville d' Ypres
moins ces monumentsdu souvenirbritanni
comme autrefois le Lion de Waterloo co
bueronfiils a attirer dans la vieille et ill
cité, m ïints visiteurs d'outre- Manche qui
eux, ne penseraient point a untel voyage
Alb. DESSART
Baillaul C^Sord)
Inauguration du Monument aux M
de la grande guerre
ev<
l'Ui
Le samedi soir, 5 septembre prochai
20 heures, auront lieu l'appel des mor
l'embrasement des Monts des Flandr
Meteren, La Fontaine, Mont des Cats, 5
de Boeschepe, Mont de Ivoquerelle, St
Cappel et Mont Noir.
Les flammes inviteront le pays entie
recueillement elles seront une sorti
Salut aux Morts et, dans le silence
nuit, ce sont toutes les Flandres qui s'inc
ront devant la glorieuse mémoire des
de la grande guerre.
Après l'appel des morts, les autorités
nicipales, les mutilés, les anciens combatt
les anciens prisonniers assureront la
iusqu'a minuit.
Le dimanche 6 septembre, de 7 a 9
cette' veillée sera faite par les enfants
différentes écoles.
A 10 heures cérémonie religieuse soi
présidence de Monseigneur Quillet
de Lille.
Messe en plein air, chantée par
Chorale deLaTossée, de Tourcoing. Dis<
et béncdiction du monument.
A 14 h. 3o Réception a la mairie pri
des autorités et des sociétés.
A i5 heures Défilé de toutes les sow
Hommage aux morts des armées britannn
Le Lord-Maire de Bradford et se>
men assisteront a la cérémonie.
A 18 heures Concerts.
Voici quelques détails au sujet du^
ment Une immense masse de ruines. e«
sur le terrain de l'ancienne église St
représente une partie du befiroi et
St Vaast, telles qu'elles existaient efl '5
Une Victoire grandiose, ei^011
s'élève des ruines.
Sur lés cótés sont graves ies>
morts. fi|fl
Un jardin admirablement rieune11
monument.
Et le tout se dessine sur un
ment enchanteur. C'est toute j*
monts de Flandre que l'on y jP
hauteurs de Meteren, le Mont eS^
Mont de Boeschepe, le Mont N°ir^
Rouge, le Mont Aigu, le Mont henl
r-> 1 s~* *-* m 4- aL i>. n 1 j
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