Caisse Commerciale de Roulers Tijdperk van 10 tol 25 Juni 5,75% 's jaars "Visions de Guerre Voorheen G. DE LAERE G° HALFMAANDELIJKSCHE REKENINGEN connaitre que l'argent fait défaut puur uii rè- glement immédiat. Cela veut-il dire qu'il n'existe pas de moyens d'arriver a satisfaire les intéréts si- legitimes des sinistrés Ne pourrait-on trouver les quelques 35o millions nécessaires pour apurer cette dette nationale Nous avons la conviction que les moyens existent, de différentes natures, qui tous ten- dent vers un même résultat certain, le regle ment des dommages. Mais, nous l'avons dit etredit, il faut vou loir et nous avons des raisons de croire que le nouveau ministrè voudra. Pour cela, il est nécessaire qu'il s'entoure de compétences qui, par dévoucment patriotique,- et sans aucun esprit de lucre, lui indiqueront ce qu'il faut faire. S'il ngit de la sorte, M. Baels altachera son nom a Ja.terminaison du travail de reparation et s'acquqrra la reconnaissance des sinistrés, pauvres gérs qui ont mis déja leurs espoirs en tant de ministres, lesquels, l'un après l'au tre, ont fait défaut aux promesses aussi for- mellcs que réitérées qu'ils avaient faites. Nous avoirs vu le ministre actuel a.l'oeuvre dans d'autres domaines et espérons en son énergie et son désir de mener a bien l'ceuvre qu'il a entreprise. QUERCUS. Y P R S Extraitsi d'INFERNO, roman de la guerre mo' diale, par le pacifiste Allemaiid Edward Stilgebauer, (édité d Neuchatel en igi6). Traduction JGrandis). .Le roulement du canon parvient d'Ypres a la crete ue la dune. Depuis des jours, des semaii.es et des mois, il gronde dans cette direction, car la grande bataille des Flandres est interminable. Les adversaires se sont jetés l'un sur l'autre comme des chiens enra- gés, et ni l'un ni l'autre n'entend lacher prise ou reculer d'un seul pas. On avance pouce par pouce, et les soldats luttent poitrine con- tre poitrine la terre porte mille plaies béan- tes, des monc.eaux de cadavres jonchent la plaine des Flandres, obstruent les canaux et font déborder leurs eaux teiotes de sang. Les morts sont legion. Mais l'ordre des chefs stimule sans cesse les combattants. II faut enlever Calais et Dunkerque en un irrésistible assaut 'mais, jusqu'ici, tous le's efforts'ont été vains. L'artiilerie lourde ét les 75 franqais ont décimé les rahgs Allemands, et les canons des cüirassés Anglais sont a l'ceuvre. Point de trêve 1 Point de merci En avant par des- sus lcs lignes de cadavres 1 II faut prendre Calais et Dunkerque La fleur de l'armée allemande verse son sang cela ne compte pas. II faut prendre Calais et Dunkerque La ville d' Ypres, enire la Lys et l'Yser, la malheureuse Ypres est le point central de cette épouvantable lutte. Elle a déja subi trois bombardements, et, un dimanche de novembre, la canonnade reprènant de plus belle, annonce une nouvelle attaque. Sceur Irène (1), toujours aux écoutes, l'e-ntend la- bas sur la crète de la dune oü s'élève son lazaret. On avait prétendu dans son entourage que l'oreille et les nerfs s'habituaiént au tonnerre des canons mais ni son oreille, ni ses nerfs ne se sont habitués. 'En ce moment, elle attend chaque nouveau coup avec une angoisse gran- dissante et l'épouvante la domine toute. Ypres, la superbe,, est pour la quatrième fois sous le feu des canons, car il faut forcer le passage de l'Yser Oh malheureuse ville pourquoi est-tu placée sur le chemin de l'incendie, toi et ton Beffroi et tes Halles incomparables La guerre te foulera aux pieds et t'écrasera, comme elle a écras.é les villes et les villages prospères des Flandres et du Brabant. Et elle nrut lera ton visage sacré qui, déja, s'incline sous la douleur et le désespoir. Setnblables aux labyrinthes que creusent les taupes, des tranchées longues de plusieurs kilomètics sillorment la verte plaine des Flandres et s'ailongent vers les dunes jauna- tres qui b'ordent la mer. Files atteignent déja Dixmude et Nieuport, oü les flots de l'Océan Atlantique les arrêtent. Mais les occupants de ces denatures souterraines ne se doutent pas que l'Océan se prépare a les engloutir dans une tombe humide et glaciale. Les tranchées s'agrippent au sol des Flan dres comme le cancer qui s'est attaché a un corps jadis robuste, ou le ver rongeur minant le L-ois précieux qu'on avait cru maltérable. Mais l'Océan veille, et un miracle va s'accom- plir ses e.iux submergeiont le pays, et ritn ne pourra s'opposer a leur passage. Ni les paroles, ni les ordres, ni la force, ni l'obstina- ti.on la plus tenace de celui qui croit pout oir disposer a son gré de la vie de centaines de milliers d'hommes, rien r.e pourra lutter con- tre l'invasion de la mer. Car les eaux ne se 1 séparèrent qu'une seule fois a la voix de l'Eternel qui conduisait le peuple de Juda a travérs les vagues de la Mer Rouge, et qui, d'un signe, fit retomber les flots sur la multi tude des Egyptiens, et les noya. Les tranchées creusées par les pionniers sont devenues peu a peu de véritables demeu- res, s'ancrant toujours plus profondément dans le sol des Flandres. Et c'est un terrible cancer qui ronge le corps affaibli des fibres Pays-Bas. Les flots de l'Océan sont le dernier espoir l'eau vaincra. Chaque nouvelle décharge fait sursauter soeur Irene. Le quatrième bombardement fait rage-autour de la malheureuse Ypres. Sceur Irène a quitté l'abri du lazaret et, dans son costume de sceur de Ia Croix Rouge alleman de, elle se tient tête nue sur la crête de la dune. Son regard est fixe intensément sur la ville dont elle distingue nettement les tours et les maisons. La fumée blanch litre de la poudre brülée se traine au dessus d' v pres et les obus sifflent, crépitent et éclatent en gerbes fulgurantes. Un órage eftroyable se déchaine, et eet orage est une création de l'intelligence hü- maine mise au service de la haiue et de la cupidité. II n'a rien de l'orage d'été qui s'abat sur les prés désséchés et les fertilise c'est un cyclone infernal dont le Prince de l'Enfer et ses accolytes ont dü concevoir le plan. Le vent de la mer s'est levé. II souffle de l'Ouest et siffle autour de soeur Irène dont il fait'voltiger les cheveux le sable fin de la dune s'élève en tourbillons. Mais le vent attise aussi l'incendie, et la-bas, sur les tours et les toits d'Ypres, les flamnres se propagent et dansent comme mille langues de feu rouge qu'on prendrait pour des diables accourus a un carnaval de l'Enfer. La grosse voix de la cloche du Beffroi se mêle au grondement des canons. Soeur Irène perqoit nettement ses appels lugubres chaque fois que les hurlements de l'artiilerie se taisent un instant. Ypres brüle... elle brüle pour la quatrième fois Et les Halles et le Beffroi et les maisons a pignons... que deviendront ils Le crépuscule des soirs d'automne descend lentement sur la crête de la. dune. Au loin, |a mer se brise contre la cóte, et savuix pifis. santé parle un mystérieux langage Je viens je vous enlacerai de mes bras patience... je viens 1 Le ciel est sombre, sans lune et sans étoiles, et des nuages annonqant la nel ge cinglent vers l'horizon ensanglanté par l'imnienèe incendie. La Mort d'Ypres Ypres, la ville reine, exhale son chant du cygne. Ypres! qui n'avait jamais elianté qu'un hymne de paix, de travail et de joie depuis que Dieu l'avait appelée du néant a la vie heureuse, au milieu des prairies de la plaine des Flandres 1 Malheureuse Ypres On crêve tes murs tes tours vacillent et tes toits a pignüns sont projetés dans des airs. Les yeux secs, sceur Irène regarde 'fixement vers l'Ouest. LTne immense nappe de vapeur et d'épaisse fumée, de feu etdelueurs san- glantes plane au-dessus de l'horizon elle semble surgir des vagues de la mer comme une vision d'apocalypse révélant les terreurs du Jugement dernier Un cycle de l'Enfer 1 se dit tout a coup sceur Irène mais celui ci, le Dante n'aurait jamais pu le concevoir, car il laisse bien loin derrière lui toutes les horreurs qui mspirèrent ce sombre génie. Soudain, soeur Lène pousse un cri le Beffroi séculaire vient de s'écrouler, ce Bef froi d'Ypres qui, aux sombres jours.du moyen- age, auxquels on sè' croirait revenu ;iujour i'- hui, appelait les bourgéois au combat, ou qui, en temps de paix, annonqait 1. s heu es de travail ou de repos. A moitié fondue la cloche a la voix d'tfirain s'est écrasée sur le sol. Et la oü se dressait le Beffroi, des millions d'étincelles jaillissent maintenant en une ger- be gigantesque, trés haut dans les airs, comme si Jupiter lui-même. annonqait la fin du monde du haut de son Olympe. Soeur Irène est toujours immobile sur la crête de la dune désespérée, folie de dou leur, elle prend dans ses deux mams ses che veux dénoués par le vent. Une colonne cie sable, soulevée par la tempète, semble mar cher devant elle. Une extase, l'enivrante volupté de la dou leur s'emparent de soeur Irène comme Dé- bora, juge et prophéiesse en Israël, chanta jadis l'hymne sacré devant l'Arche saiiile, la soeur élève la voix mais son chant se mêle aux hurlements de la tempête et de la bataille. i« Je te salue, blonde fille d'Ypres aux longues tresses d'or. Car mon coeur te re- voit, dans la haute maison pi ès du vieux marché oü s'écoulait ta vie et pour toi, cette maison était le monde. Dans ce refuge sacré, fait de paix et de joie, rentraient chaque soir ta mère diligente et ton père intrépide qui, sur son bateau de pêche, lutte contre lamer en furie. Assise tout le jour dans ta calme maison, tu inclinais ton front sur les dentelles mer- veilleuses que nulle autre main ne faisait mieux que toi. Rangesloten bij de BRMQUE DE BR(J^(ELLE5 (Kapitaal 200,000.000 - Reservefonds 94.440.000) Rekeningen 6 maanden 5,7S p. h. 1 jaar p. h. (1) Veuve du Commandant Attemand de Berkersburg

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersche (1925-1929) | 1926 | | pagina 2