A ia Chambre r0tre Chambre des Représcntants a discuté lièrement line loi nouvelle qui rnodifiera pro- lémenl la legislation existante depuis plus de atis au sujet de la location des terres et des ie.i. rous reproauisons avec plaisir un discours it de bon sens et d'experience, prononcé par e depute, M. Brutsaert, au sujet du systêmt I'adjudication aux enchères applique a la Hon des terres et des Jti mes des Etablisse- ts publics. L'orateur est oppose au systéme 'adjudication aux enchères et préfère celui soumissions. Des faits récentsdont te reten- tnent a été grand dans notre Region, ont ■fti d'excellents arguments en faveur del'amen- ent qu'il a déposéAprès ce discours, il 'de que I'adjudication aux enchères est difini neut condamnée. oici son discours extrait des Annates lementaires le Président. Messieurs, nous reprenons la discus des articles du projet de loi relatif au bail a ferme. ius sommes arrivés 4 l'article 11, ainsi congu par la >n centrale t. 11. Pour la location de leurs biens ruraux, l'Etat, les nces, les communes et les établissements publics procè- par voie d'enchères publiques. anmoins, deux années au moins avant l'expiration de >ail en cours, ces administrations font connaitre, par recommandée, a l'occupant si elles sont disposées a ïveler le bail, en indiquant le prix et les conditions qui it été soumis prèalablement aux avis et auront regu les ibations prévues paries lois administratives. L'occupant ononce dans un délai de trente jours, léfaut d'accord, la location se fait par voie d'enchères ques et l'occupant qui a régulièrement rempli ses obllga- a la faculté d'option au piix atteint par l'adjudication. s articles 1775 et 1776 du Code civil s'appliquent aux des biens ruraux des administrations publiques. t article fait l'objet d'un amendement de M. Brutsaert, :prend en partie le texte du projet de loi. Voici la dis ion proposée ^our la location de leurs biens ruraux, l'Etat, les provin- es communes et les établissements publics procéderont oie de soumission sous pli cacheté. Méanmoins, deux années au moins avant l'expiration de bail en cours, ces administrations font connaitre, par recommandée, a l'occupant si elles sont disposées A ïveler le bail en indiquant le prix et les conditions qui it été soumis prèalablement aux avis et auront regu les jbations prévues paries lois administratives. L'occupant ononce dans un délai de trente jours. défaut d'accord, la location se fait par voie de soumis sous pli cacheté, et l'occupant qui a régulièrement li ses obligations, a la faculté d'option au l*yer atteint i soumission la plus élevée émanant d'une personne inue solvable. .es articles 1742 (nouveau', 1775 (nouveau) et 1776 reau) du Code civil, s'appliquent aux baux des biens ix des administrations publiques autre part, in amendement de M. Chalmet propose de ituer au délai de trente jours prévu par la section cen- un délai de trois mois. parole est aM. Brutsaert. Brutsaert. Messieurs, je mettrai de la coquetterie 4 trés bref, puisque telle est la consigne sévère donnée par honorable président. Je ne voudrais lui faire nulle i.inême légère. (Sourires). J'ai eu avec lui, pendant la e d'excellents rapports nous avons tdché de faire un le bien ensemble. J'ai conservé de ces relations le meil- iouvenir, comme lui, j'espère, et je ne voudrais pas, par tng discours, qu'il devrait réprouver, en rompre le ne. autre part, j'ai trop souvent, dans une autre enceinte, les foudres présidentiellcs contre les orateurs qui ne ient se borner, pour, de gaieté de cceur, m'y exposer ici in tour. Nouveaux sourires). t demeurant, i'amendement que j'ai eu l'honneur de dé- r ne comporte pas de longs développements. t paragraphe final de l'article 11, la section centrale pro- de dire que les articles 1775 et 1776, qui se rapportent au préavis, l'autre 4 la tacite reconduction, s'appliquent biens ruraux des administrations publiques aussi bien ux propriétés privées. Je propose de dire la même chose ujet de l'article 1742, qui accorde 4 la veuve Ou, a son *t, aux enlants qui occupent la ferme au décès du preneur, roit, nonobstant toute convention contraire, soit de con st le bail ou d'y mettre fin, a leurs convenances. Je me ande même s'il ne serait pas sage de dire, d'une mantere irale, que toutes les dispositions de la nouvelle loi que s élaberons actuellement sont d'application aussi bien r les biens ruraux des administrations publiques que pour biens appartenant a des particuliers. On me dira peut-etre la chose est entendue ainsidès lors, rien ne s oppose a [u'on l'insère dans la loi. Elle n'en sera que plus claire et, 'ant, moins sujette a controverse. )n a dit et répété que nous devons apporter a la confection luis les soins les plus vigilants. J'en suis profondement étré. Nous devons encore redoubler de prudence quart 's touchons 4 des dispositions du Code civil qui datent e s d'un siècle. On pourrait dire des vieilles lois ce que 1 on it des vieux médicatncnts c'est qu ils ne seraient pas 'en«s vieux s'ils n'étaient bons. (On rit). c'est un truisme de dire que nous devons toucher le 'ins possible 4 la vieille pharmacopée legislative de nos tes. il n'est pas moins exact de dire, quand nousy touchons fcs raisons graves, comme sont ici les transformations lica'es opérées dans l'économie rurale, que nous devons 'Potter a ces modifications le plus de circonspection et ec's'°n, le plus de clarté possibles. Et c'est uniquement par souci de clarté qüe je demande qu'on ajoute aux articles 1775 et 1776 susmentionnés le nou- vel article 1742. Mais, avant d'aborder l'objet principal de mon amende ment, qu'il me soit permis de formuler quelques observations. Sous la legislation actuelle, l'adjudication publique est de rigueur pour les biens ruraux appartenant 4 l'Etat et aux communes seules, dans certains cas, des tractations de gré 4 gré sont autorisées pour les biens appartenant aux commis sions d'assistance publique. D'après la proposition de la section centrale, toutes les administrations publiques indistinctement pourront traiter de gré 4 gré avec l'occupant. C'est 14 une modification assez importante pour y attirer l'attention toute spéciale de la Chambre. Elle est dictée par le souci trés louable de donner plus de sécurité au fermier sortant, mais elle peut donner lieu a des abus. Autre observation Cette libre convention des parties pré sente ce gros inconvenient que si la proposition de la section centrale a force de loi, elle doit être conclue deux ans avant l'expiration du bail. Or, nous vivons dans un tel état de désé- quilibre et d'ataxie économique, qu'il se peut que le bail conclu ne solt plus en harmonie avec le prix normal 41'époque oil le bail nouveau prend cours. Peut-étre y aurait-il lieu dans cette question de raccourcir ce délai. je rae permets d'en suggérer l'examen 4 nos trés compétents rapporteurs. Oü je partage mieux le sentiment de la section centrale, c'est 14 oü elle accorde un droit d'op tion au locataire sortant. C'est une question de justice, sur- tout vis a-vis de ce fermier qui, par son dur labeur et l'inves- tissement de capitaux importants, a considérablement amélioré les terres confiées 4 sa garde, et dn chef même de ces ameliorations setrouve plus exposé qu'un autre a être évincé par un concurrent sans scrupules. Mais je préférerais de dire que l'occupant a droit d'option non au prix atteint par l'adjudication, comme le propose la section centrale, mais au prix atteint par la soumission la plus élevée émanant d'une personne solvable, ceci pour éviter que des gens de mauvaise foi ou ne présentant aucune garantie sérieuse prennent part 4 l'adjudication uniquement pour en fausser le résultat. Et ne nous laissons pas arrêter dans notre désir d'accorder le maximum de sécurité au fermier sortant par l'objection que, sile droit d'option est consacrc par la loi, aucun amateur sérieux ne se présentera plus. C'est une erreur. Si le fermier sortant ne parvient pas a se mettre d'accord avec la commission d'assistance publique ou avec une administration publique, quelle qu'elle soit, sur les modalités d'un bail qui aura été soumis prèalablement 4 l'avis et aura regu les approbations prévues par les lois administra tives, il fournita l'évidence la preuve que son désir de con- tinuer l'exploitation n'est pas bien vit. Si, pouvant traiter de gré 4 gré, H taisse le champ libre 4 la concurrence, il est probable qu'il ne lèvera pas l'option. 11 ne la lèvera certaine- ment pas si les offres atteignent un taux que son expérience réprouve et que sa prévoyance condamne. Mais pourquoi, dans ces conditions, un concurrent plus jeune, peut être mieux outillé, ou disposant de plus de main d'oeuvre familiale, s'ab- stiendrait-il Je ne le vois pas. Mais je me hate d'arriver 4 la partie principale de mon amendement, celle qui propose de substituer 4 l'adjudication publique préconisée par la section centrale ia soumission par pli cacheté qui figure au projet du gouvernement, et figure aussi parini les vceux émis par le conseii général de Ij Fédé- ration nationale des unions professionnelles agricoles de Belfcique. MM. Mathieu et Van Dievget, rapporteurs. D'accord M. Brutsaert. Et ce qui m'a amené 4 faire cette propo sition, ce sont surtout certains faits récents qui ont jeté l'émoi et la stupeur dans ma region et que je vous exposerai trés brièvement Nous avons assisté il y a quelques semaines 4 deux adju dications publiques pour la location de biens ruraux appar tenant 4 une commission d'assistance publique, et nous avons vu une ferme de 29 hectares, iouée 4 4,463 francs, atteindre le prix de location de 38,900 francs, plus les trais. Nous avons vu une autre ferme, de 39 hectares celle-14, située en plein front, passer de '7,000 4 40,000 francs, plus les trais. Eh bien, messieurs, avouez avec moi que c est excessif, et que nous devons, si possible, éviter le retour de semblables folies. Nous devons défendre le fermier contre sa propre faiblesse et son invraisemblable témérité, comme nous protégeons la santé de l'ouvrier eu limitant, parfois a son corps défendant, ses heures de travail. Le fermier, que Virgile, déja de son temps, appelait l'avidus colonus, est en l'occurrence son propre ennemi, car en cette période d'instabilité économique la prudence la plus vigilante s'impose. Comme le faisait trés judicieusement ob server l'honorable M. Masson, il n'y a pas que la hausse générale et constante des produits agricoles a prévoir, la balance peut se retourner, et alors que de durs lendemains, que de pénibles réveils préparent ces folies enchères. Des charges librement, mais imprudemment assumées dans un moment d'égarement, dans un moment d'excitation passionnelle ou ébrieuse - cela s'est vu - peuvent devenk des fardeaux écrasants. Non seulement le fermier est en l'occurrence victime de son imprudence, mais tout le monde agricole en pdtitces baux fantastiques d'ordre purement spéculatifs, provoquent une hausse générale des baux de la région. M. Baels, ministre de l'agricuiture et des travaux publics. Trés juste 1 M Brutsaert - C'est fatal, car le proprietaire privé ne comprend pas qu'il doive se contenter du prix de 1914 mul- tipüé par 3, alors qu'on enlève les terres voisines appartenant a une administration publique 4 un prix atteignant dix 4 quinze fois la valeur 1914. On objectera peut-étre que, en limitant dans une certaine mesure par un artifice législatif la libertë effrénée d'enchérir, on diminue les recettes des administrations publiques. L'objection est sérieuse surtout quand il s'agit des biens ruraux appartenant 4 des commissions d'assistance publique, car, en diminuant'les revenus de leur patrimoine, on peut porter préjudice a leurs indigents et 4 leurs malades. Elle est pertinente quand on n'envisage que le revenu de l'anr.ée en cours. Mais c'est 14 une erreur de méthode il faut tabier sur une série d'années, et voir le revenu moyen. Envi sage sous eet angle, l'objection perd beaucoup de sa valeur. Une bistoire vésue va illustrer ma thèse. En 1875, a une époque oü la situation de l'agricuiture êtait peu brillante, la terre n'était point disputée avec l'üpreté farouche qu'on y met maintenant, une commission des hos pices civils de notre région procéda par voie d'adjudications publiques a l'affermage de ses biens ruraux. Des fermiers improvisés, des incapables, des insolvables même, prirent part a l'aventure, avec cette conséquence que les baux dé- passaient de beaucoup la norme des baux de la région. La crise agricole s'aggravant en 1880, sept de ces fermiers, se dibattant dans Ia misère, furent expulsés de leurs fermes, non sans les avoir complètement épuisées par des cultures spoliatrices, leur incurie, le manque de fumier, et d'engrais, a telle enseigne qu'4 leur départ personne ne voulut reprendre leur succession. Elles restèrent quelques temps inoccupées, improductives, au grand dam de la collectivité et aussi de la caisse des hospices civils et des ceuvres et secours qu'elle devait alimenter. La morale de cette histoire, c'est que, dans l'intérêt même d'une bonne gestion du patrimoine des pauvres, il est préfé- rable de louer 4 des prix normaux qui rémunèrent le travail du fermier et lui permettent de payer régulièrement, sans interruption, les fermages, que de louer a des prix exorbi tants qui ruinent et le fermier et les terres qu'il occupe. Trés bien sur plusieurs bancs). M. Lepoivre Comment ferez-vous quand il s'agit des prêts M. Brutsaert.Comme le disait excellemment le comte Visart, l'auteur de ia loi du 10 mars 1925 réorganisant l'as- sistance publique, il import», en effet, beaucoup plus d'avoir un locataire solide, intelligent, stable, qu'un locataire de hasard ou d'aventure, qui s'engage 4 payer un prix élevé pendant une courte période Et, 4 cette fin, messieurs, je vous convie a voter mon amendement, qui substitue 4 la passionnante, 4 l'affolante adjudication par enchères publiques la soumission sous pli cacheté rédigée dans le calme, la réflexion, la solitude, et j'ajoute et je souligne, dans la pleine solidarité du foyer familial. Mais je ne me fais pas trop illusion. Je suis le premier 4 recennaitre que mon amendement ne supprimera pas la con currence née de la-grande pénurie des terres vacantes dans notre pays, d» la prospérité toujours croissante de l'agricui ture, née du désir trés légitime de stabilisation de nombreur jeunes ménages, concurrence née de rivalités politiques ou familiales, concurrence aggravée récemment, dans notre région surtout, par la suppression radicale de l'exode rural en France, par suite du renchérissement de l'argent francais. Non, messieurs, mon amendement ne supprimera pas cette concurrence effrenée néanmoins, je suis convaincu qu'il atténuera, dans une trés large mesure, les folies extravagances et les incontestables abus de cette concurrence effrénée. II faudrait fout ignorer de la psychologie des foules pour le nier. Messieurs, vous connaissez tous, pour l'avoir lu, le tres beau livre de René Bazin, La Terre qui meurt. La terre ne méurt pas chez nous, comme en France, jadis. Elle est, au contraire, d'une vitalité étonnante, elle n'a que trop d'adora- teurs 1 Mais, de grüce, évitons a ces adorateurs, pour les manifes tations ferventes de leur culte, l'ambiance délétère, l'atmos- phère enfièvrée d'une adjudication par enchères publiques, oü, trés souvent, le sentiment égare la raison. Et neus-leur aurons rendu un service éminent. (Trés bien trés bien sur de nembreux bancs. Applaudissements a droite.) M. Ie Président. II me parait résulter des declarations de MM. les rapporteurs qu'ils se rallient au texte proposé par M. Brutsaert. Assentiment de MM. Mathieu et Van Dievoet). Ceci étant acté, nous pourrons plus facilement de terminer les points sur lesquels il y a accord et les points sur lesquels des discussions peuvent s'engager. M. le ministre de l'agricuiture se raliie-t-il a i'amendement deM. Brutsaert M. Baels, ministre de l'agricuiture et des travaux publics. Je suis prêt a me rallier a I'amendement de M. Brutsaert, d'autant plus qu'il a repris les dispositions du projet du gouvernement en ce qui concerne les soumissions sous pli cacheté et qu'il reprend la disposition sage du projet de la section centrale concernant l'adjudication de gré a gré pen dant les deux premières années. M. Renkin. Ce n'est pas du droit civil, c'est une dispo sition de droit administratie M. le Président. La parole est a M. Fieullien. M. Fieullien. L'amendement de M. Brutsaert, qui sub stitue la location par voie de soumission sous pli cacheté 4 la location par voie d'enchères publiques, retnédiera grande- ment aux abus que nous sommes unanimes 4 vouloir sup- primer. II est certain que les hauts prix atteints pour certaines locations aux enchères proviennent surtout du fait que les concurrents y sont en presence les ums des autres, et s'exci- tent mutu»llement, poussés souvent par des motifs de jalousie ou de haine, font monter les prix a des taux hors de propor tion avec la valeur réelle. J'appuye done la première disposition de son amendement.

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersche (1925-1929) | 1927 | | pagina 5