oSfeer van vermaak, van vrede en gezellig- be,d' Monsieur le Gouverneur, Votre presence parmi nous donne a cette un lustre inespéré, lustre que lui valent la fetuiesSe de votre race, la dignité de vos tone- n.° ]e relief de votre personnalité et la saine tl0nuiarité qui s'attache a votre nom. P°Par ailleurs, le témoignage de haute estime vous apportez au jubilaire est non seule- ntle plus flatteur mais aussi le plus auto- 0e, jyiieux que personne vous avez pu suivre Taopfécier la carrière administrative de celui ui a vécu a vos cótés et qui a partagé certains le vos travaux. A ce double titre nous vous félicitons de t,e participation a cette fete. Permettez v s de vous remercier et de saisir cette "ccasion pour vous témoigner respectueuse- C ent notre profonde estime et notre indéfec- tible attachement a celui qui représente a la province notre Roi bien-aimé. Monsieur le Jubilaire, Vous voici entouré d'une part d'un groupe compact d'autorités qui épuisent toute une gam me hiérarchique, qui représentent le Roi X la Province, le Gouvernement dans la per sonne d'un ministre d'hier, M. Ruzette qui avait accepté avec joie d'être au nombre des invités et qui, tmpéché par un deuil récent, regrette beaucoup une absence forcée, le Sénat dans les personnes de Mde Pontieu et M. Mullie, la Chambre dans la personne de M. Brutsaert qui m'écrit du Congo qu'il est de coeur avec nous, la Députation Permanente, le Conseil Provincial, le chef lieu d'arrondis- sement, le canton, la ville de Wervicq et en dehors de cette gamme compléte la ville de Wervicq-Sud dans la personne de son maire, de son adjoint et de son curé, et la ville de Bruges dans la personne de son secrétaire, unglorieux enfant de Wervicq. Vous voici entouré d'autre part d'une légion d'admirateuis sortie des rangs de la noblesse, del'industrie, de la magistrature, en un mot de tous les rangs de la société, accourus des quatre coins de la province et même du cher ■et beau pays de France. Ce sont comme autant de fleurons qui ornent votre front de jubilaire d'une couronne réservée a de rares privilégiés. C'est une escorte d'honneur digne d'un grand chef, semblable a celle qu'évoquait ce matin dans notre esprit la marche triomphale de Tann- hauser. La parole ne peut rien pour ajouter a l'éclat de cette démonstration. Aussi me bornerai je i résumer les raisons qui ont motivé cette manifestation et en ont assuré le succès. Ces aisons je les trouve dans la longue durée de votre carrière, dans les services que vous avez rendus, dans les exemples que vous avez donnés, dans le prestige et les mérites de la familie dont vous êtes issu. Quand une ville fête un centenaire, des toces d'or, toute la population, la presse, le Pays sont en émoi. C'est que d'instinct on admire la longévité, enviable a tout mortel, ®-'l même bücheron. Or vous avez duré tomme homroe et comme politicien. Durant cinquante-sept ans vous avez con- )er|'é intacte la confiance de vos électeurs ®algré les bouleversements successifs du eblme electoral, malgré la vague de bolché- 'sme larve qui sévit sur l'Occident. Durant 'nqua.nte ans vous avez été l'élu du Conseil jj° vinei al justifiant a la lettre votre titre de ^puté Permanent. Ce demi siècle de victoi- ,S]ln^err°mpues, ce demi siècle d'activité d,1 deputation constituent un fait unique y es annales du pays. vant°US aVCZ (dur® comme homme en conser- m Une remarquable verdeur. Récemment iepr(Je' en gentilhomme sans peur et sans d'un e v°us pressiez élégamment les flancs jjSci l°Urs^er écumant, récemment encore en co,,,^6 ae. Nemrod vous sautiez les fossés Wnt Ul? 1'5vre aux abois- Hier encore en "tut 1 C t'en vous suiviez respectueuse- l}iSait Pr?Cessi°n sur un vaste parcours qui Hètue esiter bien des jeunes, aujourd'hui iFsiteetl amoureux de la campagne vous °isinesZ Pas a gagner pédestrement les villes °sjj a]ssant aux plus jeunes le confort rrées 6 et ^bilitant des autos et des voies ^6 an éne s- s Vous nous apparaissez comme un ®Seies ulaire, honneur de la région, qui We kjpns les tempêtes et protégé de son "'l'e&tou 1Sante cbamp et les plantes 1-ette f Jös Cet°ls ne puis parler de fait unique. e niême ville, dans cette même salie je vous trouve un redoutable rival en la per sonne de M. Godtschalck, eet autre rejeton d une familie patricienne, ce beau vieillard au profil léopoldien. Pour une fois qu'il se pré sente en public et prête un peu le liane a une démonstration je m'en voudrais de ne pas 1 avoir congratulé a son tour, de ne pas lui avoir adressé l'hommage de notre admiration, de notre vive sympathie et de nos voeux les plus chers. Monsieur le Jubilaire si nous admirons votre carrière paree qu'elle fut longue, paree qu'elle constitue un triomphe sur la caducité humaine et sur les vicissitudes de la vie poli tique, nous la bénissons paree qu'elle fut con- sacrée toute entière au bien public.Ici j'aborde un thème si vaste que la division du travail s'impose. Je laisse a des voix plus autorisées le soin de parler des services que vous avez rendus a la Députation,au Conseil Provincial, al'Asso- ciation catholique d'Ypres. Le premier magistrat de la cité a rappelé ce matin avec éloquence combien les intéréts du canton et de la ville ont fait constamment l'ob- jet de votre sollicitude. Monsieur le Curé nous dira ce que vous doivent la Fabrique d'Eglise, les Ecoles libres, les oeuvres catho liques. Parlant au nom des particuliers, en témoin oculaire je puis dire de vous ce qu'on ne pour- rait dire de beaucoup d'hommes politiques actuels que vous n'avez pas c.onsidéré votre mandat comme une sinécure ou en style plus poétique comme un fromage ou une assiette au beurre, mais que vous avez pris a coeur votre mandat. L'aube naissante vous trouvait a la gare comme un familier, prêt a gagner Bruges pour une session, ou quelque coin perdu de la province pour une mission spéciale confiée a votre compétence ou réclamée de votre savoir-faire. Le crépuscule vous rame- nait fatigué mais content. Le Dimanche, jour de repos, vous receviez a votre domicile une procession de concitoyens en quête c'un con seil ou d'un service. Vous les receviez avec bienveillance quelle que fut leur situation sociale, quelles que fussent leurs opinions, vous les ecoutiez avec patience et, dédaignant l'eau bénite de cour,vous tachiez de leur ren- dre service par un conseil éclairé et sincère, par une lettre de recommandation ou par une démarche personnelle. je cote un trait qui est propre a votre carac- tère, qui est rarissime chez un homme politi que et dénote une grande délicatesse. Sitót rendu, un service s'effaqait de votre mémoire, dans la suite jamais plus vous n'y faisiez la moindre allusion et jamais vous ne tachiez d'en tirer parti. Malgré votre grand age vous étiez a l'avant- garde pour encourager des initiatives agréa- bles ou utiles au public. Vous avez donné l'exemple de l'assiduité aux répétitions de notre belle harmonie, aux leqons introduites par M. Delva sur l'aviculture et la cuniculture. Ces deux branches de l'activité nationale constituent pour nos deux Flandres une nou velle industrie, source de richesse ou peuvent passer les plus humbles. Vous assistiez a toutes les séances de la Société des Habita tions Ouvrières. Cette société fut fondée a l'initiative de M.Serruys, notre Haut-Commis saire, qui après l'armistice vint s'installer dans nos ruines, s'adonna a la tache ingrate de la reconstitution avec beaucoup de dévoue- ment, d'intelligence et de succès et qui em- porta dans sa retraite un souvenir reconnais- sant. Cette société est actuellement dirigéepar M. Geuten qui vient d'obtenir, grace a son inlassable activité, un crédit d'un million pour Wervicq. Monsieur le Jubilaire quand on esquisse votre portrait il est difficile de ne pas vous mettre en page sur votre terrain favori, le teirain de la culture quand on parle de votre carrière, même avec le souci de ne pas empiéter sur un thème réservé aux agricul- teurs, il est difficile de ne couper toutes les fibres d'association qui réunissent dans notre esprit votre nom a la notion de culture. Vous avez toujours eu un faible pour la culture. La sélection des races chevaline et bovine a trouvé en vous un champion de la première heure et vous avez votre part de mérites dans les résultats qui ont été obtenus dans ce domaine et qui font l'admiration du monde. Si vous aimiez la culture, la culture habi- tuée comme la terre a rendre avec usure, vous aimait bien en retour. Laissez moi vous rappeler un fait dont je fus témoin et qui m'a vivement frappé. C'était a l'époque des dernières élections provinciales. Permettez de parler iqi le lan- gage de la grande masse des électeurs, de ceux qui peinent et qui écopent, qui contem- plent a distance la mêlée et désertent le champ clos des tribuns avec un sentiment de pitié et un geste de découragement. C'était l'époque oü de belles théories subis- saient l'épreuve du feu. De belles formules promettaient l'union par la division. Au con tact de la réalité elles firent osciller le dra- peau, livrèrent a la politique des instruments de discorde et menacèrent de faire sombrer l'intérêt de la communauté dans la mare de l'incompétence et dans la fange de tristes compétitions. Les électeurs étaient divisés en trois grou- pes, chaque groupe avait le droit de présenter un candidat sorti de ses rangs. Les cultiva- teurs du cton de Wervicq renonqèrent sponta- nément a ce nouveau privilège et déclarèrent en ma présence qu'aussi longtemps que vous restiez en lice il n'y avait pas place sur la liste pour un des leurs, que sivous étiez de droit le candidat de la bourgeoisie vous restiez a la fois le candidat, le candidat de coeur de la culture. C'est un triomphe du bon sens sur la magie des mots a l'actif et a l'honneur des cultivateurs, mais c'est aussi le plus bel hom mage qu'un homme politique put recevoir dans une période aussi troublée. II est peut- être unique dans son genre. Puisse-t-il être un heureux présage. Que dire de votre vie privée Elle fut un exemple de foi solide comme un roc, de tra vail assidu, de probité et de dignité aristocra- tique. Aux yeux du peuple qui observe et qui raisonne eet exemple venu de haut constitue une prédication vivante, une apologétique populaire autrement persuasive que les paro les. Et si les classes élevées n'avaient a rem- plir que cette seule mission d'apostolat elles auraient déja leur raison d'être ce sont les pieds qui marchent, c'est la tête qui dirige, et la masse est plus sensible a ce qu'elle voit qu'a ce qu'elle entend. Vous avez pratiqué votre religion sans respect humain, sans ostentation, sans calcul, tout simplement comme si vous obéissiez a une force innée. Et en effet si on recherche le secret de la belle ordonnance de votre vie, on tombe sur un facteur trés important qu'on nomme l'hérédité. L'hérédité n'est pas un vain mot. C'est elle qui accumule dans les générations qui se suivent les tares et les vertus, c'est elle qui fixe les caractères d'une race avec l'aide du temps, qui n'aime pas les sauts brusque et ne respecte que ce qu'il a cónstruit. Votre race était noblement fixée et il vous a suffi d'écouter la voix du sang, d'appliquer la maxime Noblesse oblige pour devenir ce que vous êtes homme public et homme de bien. Jadis la familie Verhaeghe personnifia en quelque sorte la politique de Wervicq, politi que qui avait ses défauts et ses qualités comme toute oeuvre humaine mais qui eut le grand mérite de n'avoir connuque des succès. Votre frère présida aux destinées de l'asso- ciation catholique locale, aux destinées de 1'Harmonie communale sous le nom toujours populaire etun peu légendaire de «Capitaine»; il succéda comme bourgmestre au trés regret- té M. Delva, succomba a la tache sous le poids de l'occupation et laissa un lourd fardeau a un grand serviteur de la cité M. Dumont. Son épouse ouvrait largement son coeur et sa bourse aux infortunes et aux oeuvres. Je regrette son absence et prie la familie de lui transmettre de la part de Wer vicq un souvenir fidéle et reconnaissant. Vos sceurs prélevaient sur leur fortune, sur leurs loisirs, pour fonder et soutenir des oeuvres. Le toit même qui nous abrite proclame ce besoin d'apostolat dans la familie Verhaeghe et chaque pierre de cette salie nous répète et répètera aux générations futures les noms de Mme Verhaeghe-Limpens et MeIle Berthe Ver haeghe. Cette maison est destinée a la forma tion postscolaire de la jeune fille. Les princes de l'Eglise, le récent Congrès des oeuvres féminines ont insisté sur la nécessité de cette formation. C'est vous dire l'importance de cette oeuvre, c'est citer a l'ordre du jour le groupe des demoiselles d'élite qui se sacrifient a cette oeuvre avec tant d'initiative, avec tant d'abnégation et si peu de soutien. Ainsi done, Monsieur le Député, vous nous apparaissez comme le centre d'une belle con stellation formée d'éléments de grandeur iné- gale mais a même reflet familialconstellation qui gravite Adèlement autour de son póle, je veux dire autour du bien. Ma tache est terminée, limitée par le

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Het Ypersche (1925-1929) | 1927 | | pagina 5