fpRÉS PENDANT LA CUERRE - Novembre Ï9141 Mai 1915 .6-28 HetYpersche - 2e Bijvoegsel - N° 12 - V F» R E S Réponse a l'article de Jean d'ARDENNE (15 Novembre 1917) - x" Suite Le Comité Provisoire Expédié le 20 Novembre au XXe Siècle (Suite) Après quelques semaines de séjour dans cette cave, le r mité se réunit a la caserne d'infanterie, et plus tard dans Ja rue de I ille a l'école communale pour filles. Maintes fois des obus bèrent a proximité de la caserne même sur les batimentset la séance n'en continuait pas moins, sans qu'on y fit plus attention. Ainsi nous passions les jours et les nuits dans une inquié- tude presque continuelle et ce pendant plusieurs mois. L'auteur de l'article regrettera certainement son absence, hommage car il n'aurait pu résister au charme de rester a Ypres, et nous ne serions pas actuellement seuls a nous souvenir de ces lecousses mystérieuses que nos ames bouleversées ressentent a la lecture de quelques scènes vécues. Comme nous toutefois il aurait Lnti la douleur de son impuissance, tout en faisant ce qui humai- Lement parlant était possible d'etre lait. Mais que fit il done ce fameux Comité Provisoire De quoi s'occupèrent ses membres se rendant chaque jour a leur antre par [ous les temps Car souvent il pleuvait des obus Eh bien les nrocès-verbaux de leurs séances existent et relatent sommairement laconiquement les faits et gestes de ces bourgeois, de ces jouvriers, qui s'occupèrent des intéréts de la population restée en ville. Ils s'occupèrent de la police, des incendies, de l'hygiène et ela voirie. Ils se mirent en relations avec les Autorités militaires et s'entendirent avec elle. Tout au début du premier bombardement, la ville d'Ypres était sans relations avec l'extra muros. Elle était sans nouvtlles de iguerre, et ignorant tout, elle pouvait tout supposer. Mais il ne agissait pas de prendre des informations. Avant tout, il fallait nourrir la population, rechercher la farine abandonnée dans les boulangeries désertes, faire cuire du pain et le distribuer, recher cher le charbon et les vivres et on le fit dans la mesure du possible. Le Comité Provisoire n'avait en effet pas d'autre but, pas d'autres prétentions, paree qu'a ce moment il était impossible de aire autre chose, et a cause du bombardement presque continuel, tta cause de la main d'oeuvre qui manquait. Néanmoins pendant l'incendie des Halles et de l'église St-Martin un grand nombre d'objets furent arrachés aux Hammes. Immédiatement aussi les doubles des registres de l'Etat-civil toutes les communes de l'arrondissement, se trouvant au grefie iu Tribunal, ainsi que les principales archives, furent transportés ious les voütes de l'ancien couvent des Pauvres Claires. Après evacuation de la ville d'Ypres, pendant le second bombardement, furent retirés de ce dépot et transportés au Havre. (l) Le Comité Provisoire renoua bien vite contact avec Mon jiour Colaert, bourgmestre d'Ypres, qui s'était rendu a Poperinghe fquelques kilomètres d'Ypres. Eh oui il y eut quelques tiraillements, quelques petites [ifficultés causés par des malentendus mais bien vite dissipés ós la première rencontre, et le 3x décembre 1914» Monsieur le 'ourgmastre Colaert forma un Comité Définitif, reinpla Jitle C>m té Pro/isoire diisoa^ a >ette date, et il en prit Présidence. 2e Suite Le Comité Définitif Transmis le 20 Novembre igij au XX'Siècle A la date du 2 Janvier 1915, afin de laciliter la tache des Membres du Comité et de rendre leur travail plus productif le 'Oïïuté fut divisé en plusieurs groupes que voici I 1 Direction générale. 2 Hygiène malades et blessés bienfaisance. Archives, documents et objets d'art. 4 Travaux publics. pfeUe 5Ü Ravitaillement. 6° Croix rouge rapports avec l'Armée. 7° Service des incendies. Ces différents groupes fonctionnèrent immédiatement et s'acquittèrent trés consciencieusement de leur besogne. Les procés-verbaux des séances du Comité le prouvent amplement. Mais soyons plus précis, puisque Jean d'Ardenne semble mettre quelqu'un en cause voyons ce que fit le groupe qui eut dans ses attributions les objets d'art. Ces mêmes procés verbaux dès le 5 Janvier 1915mention- nent un rapport détaillé décrivant les dégats occasionnés par l'incendie a l'église St-Martin. En voici les conclusions Nous voits proposons de construire une espèce de coffre ou d'armoire en bois, mettant a l'abri les tombeaux des éveques d'Ypres. II faudra toutefois au préalable démonter le monument de Henin», jus qu'a la corniche. Tous les tableaux se. trouvant encore a l'eglise doivent ctre enlevés. (1) La chair e de vérité doit ctre démontée. II en est de même des statuettes en albatre et de quelques autres objets. Quant d la chapelle du doyen, il y a lieu de construire une cage en bois proiégeant entièfement l'autel. A noire avis eet autel pourra êlre compléte et restauret plus tard ce chef d'oeuvre de Van Poucke trouvera toujours une place digne de lui. En ce qui concerne le mur sitd du chceur nous avons immé- diatement fait appel d Monsieur 1'entrepreneur Angillis, qui est venu sur les lieu.x. II estime que ce mur va s'écrouler a bref délai et qu'il entraintra dans sa chute ioute la partie de la nef droite se trouvant d Test du transept. II préconise la démolition de ce mur jusqu'au triforium. etc Ces conclusions furent approuvées et un crédit de 400 francs fut accordé pour sauver le plus tót possible et mettre a l'abri des intempéries les objets d'art, tableaux, statuettes etc. mentionnés dans le rapport. Immédiatement deux équipes d'ouvriers (maqons et char- pentiers) se mirent journellement au travail sous la surveillance des membres du groupe. Ce travail fut non sans danger a cause des briques qui se détachèrent continuellement de la voute et des shrapnells qui interrompirent bien souvent la besogne des ouvriers j en les chassant de l'église. Le 16 Janvier 1915, une note détaillée des dépenses fut soumise au Comité, qui en autorisa le paiement. A cette même date le Comité décida de faire déposer a l'école communale pour filles les livres de la bibliothèque. Le local de la bibliothèque était bouleversé de fond en comble par la chute j d'un obus. Plus de 16000 volumes imprimés, les collections de brochu res et opuscules, ainsi que l'importante collection d'estampes, plus de 200 cahiers et manuscrits, les Sanderus au complet, les archives de l'église St-Martin et quelques archives concernant l'évèché de Tnérouanne, se trouvent actuellement a Paris Plage. Uninventaire en a été dressé par le bibliothécaire. Le 23 Janvier 3915un deuxième rapport concernant Ia bibliothèque, lemusée, le local des archives et l'hótel de la Chatel- lenie fut déposé et les mesures de prései vation, préconisées dans ce rapport, furent prises. Je regrette beaucoup que ce deuxième rapport ne se trouve pas inséré au procés verbal de la séance, comme le fut le premier auquel il fait suite. Cela m'aurait permis d'en reproduire sommai rement les conclusions. J'ose espérer que ce rapport annexé au procés verbal ne sera pas perdu. Le 25 Janvier 19x5, un crédit de 10.000 francs fut demandé au Gouvernement pour travaux de conservation et de consolidation a effectuer aux monuments en ruines. Ce crédit fut accordé et le travail continua sans désemparer. "i A la date du 16 Février igi5, il fut donné connaissance au Comité de la découverte du coftre gothique représentant St Geor ges (meuble ancien de trés grande valeur) et d'un antependium brodé appartenant a l'église St Martin. Ils furent retrouvés au cabaret La Conciergerie non loin de l'église, oü ils furent sans doute transportés dans le désarroi lors de l'incendie de l'église. Ce coffre y demeura ignoré les habitants du cabaret s'étant enfuis d'Ypres apiès avoir fermé portes et fenètres. Le tableau «Adam et Eve», qui figura'avec honneur a l'expo- sition des primitifs a Bruges, et d'autres objets furent également découverts. - A la date du 6 Mars 19i5, la chute d'un obus dans la cour du Musée Merghelynck fut signalée au Comité. Ce musée étant la propriété de l'Etat, immédiatement Monsieur le Ministre compé tent fut avisé avec prière d'envoyer un délégué sur les lieux afin. que des mesures puissent être prises de commun accord. (A suivre). d) Ce fut aussi k la même époque que Monsieur Delaere, curé de St-Pierre, ®mb T' Curé-D°yen. rendit a plusieurs reprises dans Ypres continuellement »etlt Ee avec quelques hommes dévoués, pour sauver des objets d art et notam ie, S,rrmeubles anr'ens se trouvant dans 1'hospice St-Jean, mieux connu sous lenom iar les ''ève Ces objets furent conduits d'abord a Poperinghe, en autocam.on '«rent'e' Monsieur Bastin, commandant de gendarmerie beige. De Poperinghe Plusi en France par chemin de fer. Item,s raPportB, concernant les locaux du Tribunal et les archives, furent kal fnV gl'effier res>* a Ypres, h M. le Président du Tribunal. Puis un rapport ba.ismis au Havre a M le Ministre de la Justice. L autorisat.on de les 're ici n a Pa» été demandée. (1) M. A. Wouts, menuisier a pres, fut chargé de construire un grand rouleau a claires-voies. Tous les tableaux furent soigneusement roulés sur ce cintre et expédiés en France. Voir l'article du Standaard du 28 septembre 1927 reproduit a la dernière page.

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Het Ypersche (1925-1929) | 1928 | | pagina 17