ioRNM D UNE SIEUR D'ÏPRES Octobre 1914ÜaU915 ,g^9-28 Het Ypersche - 2e Bijvoegsel - La Flégion d'Ypres N° 25 Suite 12 DÉCEMBUE. Pendant la nuit,' aucune explosion ne fait enten li1-c- nest que dans la soirée, de 5 heures a h. iji plusieurs grands shrapnels et quelques marmit s nt expl°si°n- 11 en tomba sur le couvent du Nazareth oir :S soldats franpais malades étaient en repos. Huit furent tués beaucoup d'autres blessés. Les époux Eu. Vanuxem Duilou deux enfants repurent également des blessures, un shrapnel jrlt tombé sur la inaisón. Un troisième renversa la demeure Georges Roscamp Coffyn. Père, mère et trois eniants restè- jit ensevelis sous les décombres. Un grand nombre de person- s de la me Basse furent blessees. Une bombe éclata tout prés 5 casemates et dans une maisonnette de bois le mari, la ntne, la vieille mère et deux enfants de la familie Cam. Velghe- irlier sont blesses un troisième enfant fut tué net. On nous jène les blessés de Vanuxem-Duflou et Devos pour les panser. itre temps, M'11 Cloostermans part aux casemates soigner la nille Velghe, tandis que M. le Curé court vers la demeure jscamp Coffyn. 1 ous ses efforts pour sauver les victimes furent ins. Après deux heures de recherches parmi les décombres on retira que cirq cadavres. Quelle douleur pour le bon M. le iré qui aime tant ses paroissiens On fait avertir les Quakers pour qu'ils viennent cher- er au couvent et dans les casemates les plus gravement bles- 3, Les Allemands, nous dit-on, ont dü abandonner trois inchéts Ce terrible bombardement serait-il un effet de leur ?e impuissante Le soir, un poste de secours francais fit n entrée chez nous, justement avant le bombardement du soir. n médecin se montra peu conciliant a notre égard. II voulait oir a sa disposition la classe du milieu oü se trouvaient réunis js les meubles du couvent sauvés du bombardement. II était h. 3/4 et pour 6 heures tout devait être pret pour recevoir soldats. Je fis poliment remarquer que la chose était totale- ;nt impossible et qu'il fallait se contenter de la grande salie récreation oü se trouvait un bon poële et oü les fenêtres isées avaient été rafistolées. Done, Soeur Antoinette et moi, ras préparames la salie. Vers 6 heures arrivaient les soldats ii, encbantés de trouver une bonne salie chauffée, ne purent sez nous témoigner leur reconnaissance. Vers 6 h. 1/2, les nons fr an pais tonrèrent assez fort. Les Allemands ne manquè- ut pas de répor.dre. 13 Décembre. La nuit fut calme, mais dans la mati e le bruit des canors était tonitruant Dans l'apiès-midi, il nba plusieurs de ces affreux shrapnels, qui explosent jusqu'a s, quatre fois. Le soir, le bruit des canons reprend de plus 11e tandis que mitrailleuses et fusils se mettent de la partie. Le it devient assourdissant. 14 Décembre, Lundi. Calme jusque vers 7 heures du tin, puis les canons l ancais grondent avec fureur un affreux [rabat s'engage Au champ de bataille cela doit ètre terrible, possible de se faire «ntendre dans notre cuisine. Veis 8 h canons allemands répondent. Plusieurs obus tombent dans re voisinage. Notre couvent en reqoit: quatre en 7 minutes, rareusement que les soldats franqnis ne sont pas dans la classe le docteur avait si impérieusement exigée, car plusieurs raient payé de 1 ür vie ce local se tropva complètement ruit. Dans la salie personae n'était atteint, ure porte était lement enfoncée. I.e piemiér obus m'avait trouvée a la ma- rae a coudre, occupée a ioindre quelques bandes de panse- fit. Ioutes lts ferèrres de la salie d'ouvrage volè'ent en ats une pluie de pu-rns et de vet re me tomba sur le oos te notre pharmacie qui se ffcuvait sur la table iut brisée. un instant, saus trop S tv,oir comment, je me trouvai dans [Corridor, oü je lus accueülie par une grosse planchle siège n pupitre, qui me tomba sur le derrière de la tête un saut 0re et je m'en fus a la cuisine, oü je trouvai Soeur Marie l^cbmans, clouée sur place et pale de Irayeur... sss pan un |°nd obus tombe devar.t la porte de la classe, a cóté de la pe. Soeur Marie et M'11 Cloostermans s'élancent en coup |Vent dans la cuisine, toutes couvertes de poussière des bri- es Projetées. On ne put y voir pour quelques instants et nous us engoufframes toutes les quatre dans la cave pour y atten- la fin de l'orage. La classe déja bombardée n gut le troisieme |Us et le quatrième alla éclater dans la remise et le poulailler.' |a^s étaient .tombés chez Van.Campo, coin de la rue Cra- |udiere sur magasin de M Werbrouck, a l'entree de notre Rardienne, rue Sainte Catherine, prés de L'église Samt- Ïes' me de Dixmude, etc. - Lorsque le premier obus a SUr le couvent, les soldats furent efirayes. Quelquesmns L'nt la fuite et un d'entre eux fut tué pres de la porte. M. e eut le temnc 1„; administrer l'Extrême Onction, le pau- bo temps de lui SU-r r a avait les jambes enlevées Un autre encore fut frappe P°rte de Lille, ainsi que deux civils le pere Ghe raert, dans la lue de Lille, devant la maison', Lalou, et M. V. Deva: vér, rue de Dixmude. Les blessés fure'ht entre autres les deux sceurs Borremans, de la cour des Veuves Declercq, volontaire des pompiers, et Louis Vandevelde, etc. Le poste de seCours du 94® est obligé de quitter notre couvent et prend son refuge dans les caves de la brasserie Gillebert. Ce qui nous étonne, c'est la peur puérile de quelques soldats de la Cr- ix- Rouge. On en vit prendre la fuite au moindre bruit, se cacher, trembler et se précipiter dans les fosses au seul caquetage d'une poule D'autres cependant ét ient pleins de courage et de sang froid. Dans l'après-midi visite de quelques shrapnels et petits obus. Nous avons bien a faire aujourd'hui pour rafistoler portos! et fenêtres, les clouant par endroits car, outre les obus, il y a encore Messieurs les veleurs, qui rendent des visites a domn cile Et voila comment, cette fois, je devins charpentier Erf c'est qu'il en faut des clous. J'en ai déja employé pas moins de 1 kil. 1/2 de gros et 2 kil. 1/2 de petits. Le soir, nouveau cliquetis d'armes. 15 Décembre. Pendant la nuit, a trois reprises, des obus arrivent sur la ville. Vers 9 h. 1/2, trois ou quatre obus vers 4 heures, six ou sept obus vers 5 heures, trois obus. Ils sont tombés un peu partout et ont occasionné d'assez grands dégatf. II y en a eu un sur la salie de récréation du couvent, détruisant une partie du toit et d'un mur. La maison A. Ver- beke en a requ un. Cependant, pas de vies humaines a déplorer pas même de blessés I.e matin tót, il faut commencer a nettoyer notre nouvelle petite pharmacie et a boucher les fenêtres de l'oüvroir. Pendant-i la journée, quelques shrapnels font explosion par ci, par la. II parait que les Allemands ont subi quelques pertes. Comme je voudrais que ce fut vrai et que nous fussions bientót délivrés de ces fusillades meurtrières 1 16 D: cembre. Tout démeure calme et c'est a peine si Ton entend dans le lointain quelques coups de fusil. Dans l'avant-midi, quelques shiapnels vers l'Ecole de Bienfaisance et vers la Gare. Puis, tout a coup, vers 3 heures de l'après midi, se succèdent une demi douzaine de ces affreux shrapnels, plu sieurs fois explosibles. Les obus que les Allemands nous envoient aujourd'hui n'explosei.t pas (ce sont de ceux qu'ils ont pris aux Francais a Maubeuge). Quand le premier obus arriva, j'étais au second étage du couvent, essayant de boucher les ouvertures des fenêtres avec les restes des stores bombardés, car par le déplacement d'air mes nouvelles vitres d'étofie sont déchirées. Le second obus tombe juste devant moi dans la remise chez Dehaene. Vous dire combien de temps je m:s a descendre me serait difficile. En un instant je me trouvai devant la porte de la cuisine, tr< mblan'.e et pale, tenant dans une main' mon mar- teau et dans l'autre mon sac de clous «Ce n'est rien, Sceur M rgueute, me dit i-n riant Sceur Antoinette, vous vivez enco re J'en remeiciai le bon Dieu et remontai en me disant que, cü un obus était tombé, il n'en tomberait sans doute pas. un second. Arrivée en haut, je vis que tout ce que j'avais cioué était de nouveau défait tt déchiré. II fallait recommencer Mais: mon coinage fai-blit mon coeur battait encore trés fort et j'avais- encore mal a la tête de la planche qui était tombée dessus lundi.' Le travail ne marchait plus, c'est mon pauvré pouce qui rece-.j vait la plupart des coups de marteau destines-aux clous. Force me fut done de remettre le travail a un aiüre jou/. La mai son contigue au Manége fut détiuite par un obus. II en tomba aussi un au Zaalhof, dors la rue de Lille tt dans lau Plaine d'exerci'ces oü deux soldats furent tués et trois hle-sés. 17 DéclMBEE. La nuit ue luc troublée que par l'effon- drement de quelques murs effrités. Quelques shrapnels éclatèrent vers l'Ecole de Bienfaisance pendant la journée. Le canon cor.-1 tinue de tonner et les fusils de crépiter. On dirait que le bruit se rapproche. Quelques obus tombent a la «Kruisstraat» et au quartier du Commerce; ils causent de grands dommages aux habitations. LTn docteur du Friends Unit viert me cheicher pour ailer visiter quelques malades, car l'hópital du Sacré-Coeur est réservé exciusivement aux blessés. A l'exception de M. Van Robaeys il n'y a plus de docteurs dans la ville. Les Quakers visitent gratuitement tous les malades qui les réclament et ils leur donnent gratuitement tous les medicaments, les accompa- gnant encore de dons en ardent, en vêtements, en nourriture, st-lon qu'ils le jugent nécessaire. Leur charité, leur générosité et leur droiture sont admirables Par tous les temps et pour tous, pauvres ou richt s, ils sont pi éts a se sacritier. M. le dv c teur Van Robaeys aussi est d'un dévouement a toute épreuve, toujours en course par les temps les plus mauvais et ne se sou- ciant aucunemer.t du danger. M. le docteur Van Robaeys a été de ceux qui sont restés le plus longtemps a Ypres et il y a fait beaucoup de bien. Que Dieu l'en recompense - - Le soir, canons, fusils, mitrailleuses font chorus. C'est le cinquième jour de la furieuse attaque franqaise, mais on n'a pas encore réussi a déloger les Allemands de leur forteresse. A suivre. uinie fie la i I

HISTORISCHE KRANTEN

Het Ypersche (1925-1929) | 1928 | | pagina 15