Saint Pcre attendcnt de Nous. N. T. C. F.,
autre chose encore que de la compassion: ils
réclament l'aide de nos prières. Voos ne les
leur refuserez point; voire charilé vous in-
spirera encore d'y juindre des secours maté-
riels que leur silualion rend nécessaires el
mème urgents.
De l'aveu de I' In dépendance elle-mème,
1'inlernemenl de Mgr Ledochowski quoique
prévu a produil tine cerlaine sensation a
Berlin. On a beau avoir la force en mains,
il est impossible de méconnailre que le droit
demeure aussi une puissance el que le wore
possumus de la conscience episcopale est une
barrière difficile a franchir. L'arrestation
de Mgr Ledochowski a été, dit encore l'Indé-
pendance, comtne le premier coup de canon
d'une Dalai I le decisive. Ces paroles,
bien que prononcées au nom d'un homme
qui ose lout et qui malériellemenl peul tout,
ne respirenl pas une grande confiance dans
la vicloire!
Les journaux officieux calculent combien
de temps se prolongera la caplivilé de l'illus-
tre otage du césarisme germanique. Mgr
Ledochowski a été condamné a 30,000 tha-
lers d'amende. Or, comme unedelte de 100
thalers répond a une detention de six semai-
nes, l'arcbevèque devrail rester en prison
durant trenle trois ans, ce qui équivaudrail
a une détention perpétuelle. On sedemande
avec un certain embarras dans les haules
spheres gouvernemenlales ce que la justice
va faire des autres évèques, qui, condamnés
et se faisanl condamner chaque jour a des
amendes considérables, refusent de les ac-
quitter ou déelarent qu'ils soni hors d'état de
payer. Tel est particulièrement le cas de Mgr
l'archevèque de Cologne chez lequel on ne
trouve plus d'objets de valeur a saisir et
auquel ori prêle l'intention de passer la fron-
tière et d'aller chercher un refuge dans Ie
Limbourg hollandais.
LES LIBERTÉS MODERNES.
Le vieux patriarche doctrinaire M. Rogier
avail, avec un pleur dans l'oeil, déploré la
transformation des catholiques beiges, qui
out, disait-il, perdu leur ancien enthousiasme
pour les hbertés modernes, tandis que les
libéraux sont de chauds partisans de toutes
les hbertés, nolamment de la liberlé d'asso-
dation et de la Iiberté des cultes.
M. Coomans lui a démontré ncttement que
c'est le libéralisme qui s'est transforméen
uoe sorte de despotisme autoritaire, hostile
surtoul a la papaulé et a 1 a religion chrétien-
ne par excellence.
Voici un passage de son éloquent discours:
«Eli quoi! le libéralisme applaudil aujour-
d'hui a des fails que vous n'oseriez pas, dés
a présent recommander en Belgique, que la
plupart d'enlre vous repousserait assuré-
inent de loule leur influence dans leur appli
cation immédiale a notre pays; il applaudil
a l'expulsion des jésuites et d'autres ordres
religieux de J'Allemagne du Nord.
II applaudil a l'expulsion d'évéqnes et de
pièlres de Suisse, au renversement de chai-
res cat hol iu ues.
Oui, il est des libéraux d'une loyauté bru
tale (je ne leur en fais pas un reprocbe. je
leur en sais gré) qui m'ont répété que lout
cela au fond élait deplorable, facheux, mais
öécessaire, et qu'un jour viendrait ou l'on
serait obligé d en faire aulanl chez nous,
altendu que toute la prèlraille devait être
mise hors la loi de l'humauilé. Voila le fond
des choses.
M. Rogier. Qui a provoqué cela?
M. Coomans. Voila. Oh! je corinais très-
bien la fable du Loup et dn CAgneuu. (In
terruption). Le loup de La Fontaine est le
plus infame des raisonneurs, paree que c'est
un hypocrite. II n'avail pas besoin d'argu-
menter faussemenl contre l'agneau, de l'ac-
cuser d'etre Ie coupable, d'avoir provoqué
son coup de dent, son coup d'Etal, puis-je
dire. (Interruption.) II l a fail; vous devinez
bien pourquoi?... parfausse honte, par pu
deur int i ine.
Est-il étonnant qu'en présence de celte
transformation du libéralisme beige et euro-
péen, les catholiques y aient regardé de plus
prés aussi et que leu.s espérances, leurs
illusions, si vous voulez, se soient évanouies
a la vue du libéralisme pratique foulant ses
programmes aux pieds.
La vérilé est que le libéralisme jelte de
plus en plus le masque.
II a loujours eu les mèmes aspirations el
tendances, el il a loujours été prèl a commet-
tre les mèmes excés. S'il s'est conlenu qttel-
que temps en Belgique, aprés 1830, c'était
pour mieux arriver a ses fins.
Bon nombrede catholiques ont été dupes
de ses artifices. Presque tous voient clair
maintenanl et savent ce que valent les
Liberlés modernes.
LES MISÈRES DE LA CHAMBRE.
C'est avec trislesse que nous parions des
dernier» débats de la Chambre des Représen-
la'lts, car il ne fant pas hésilcr a le dire, ils
constituent une veritable honte, et M. Du-
mortier a dit avec raison qu'ils amoindris-
sent le parlement beige aux yeux du pays et
de l'étranger. «Autrefois, ajoulail-il. l'on
disentail ici les grandes questions nationales,
on disculail l'mdépendance du pays, on dis
entail la constitution de la liberlé, on discu-
tait tous les grands intéréts du pays. Mainte
nanl nous sommes tombés a examiner ce
qui se passe a propos de chocolat donné dans
une école. Ei vous direz que vous grandis-
sez le prestige du parlement dans l'opinion
publique! Je dis que vous I'amoindrissez au
plus haul degré el qu'il est vraimenl déplo-
rable d'enlendre de pareilles discussions
dans un parlement.
Cela est vrai, cela est incontestable; mais
qui ne sail que les crgoleries et les laquine-
ries de I'opposition lui sont dictées par la
haine la plus aveugle, et aussi par la peur
que lui inspire le verdict national de Juin?
Oui, le parli libéral a peur, il sail que le
pays est contre lui, il sail que les hommes
modérés et ils sont en grande majorité
remercient le gouvernement actuel de la
sagesse qui le guide, el pour s'étourdir, pour
essayer de troubler Ie calme dont nous
jouissons, il crie, il dilïame, il fait du lapa-
ge, mais dans le vide: la nation reste indiffé
rente aux mièvreries de M. Hagemans com
me aux clameurs de MM. Bara, Boulenger et
Sainclelette.
Ces tapageurs sónt réeliement curieux, et
si on ne les voyail pas gratis, il y aurail
peut-ètre de l'argent a gagner en lesmon-
trant a la foire. Se figure-t-on. en olTel, que,
d'aprés ces messieurs, les catholiques aprés
avoir été si longtemps victimes, devraient
non-seulemenl être dupes, mais se dupcr
eux-mèmes?... Oui, voila ce que, pendant
toute une séance, la gauche a demandé!...
Dés qu'une ou plusieurs places deviennent
vacantes, le ministère devrait les donner a
des libéraux, quoique leurs partisans oceu-
pent déja les deux tiers des fonclions ptibli-
ques dans le pays. Tous les candidats catbo-
liques devraient être impitoyablement écar
lés; sans cela, le gouvernement n'est ni
modéré, ni conciliant, et il manque a son
programme.
Ce jeu de dupes ne se faisant pas, il est
évident que le ministère est intolérant et que
la politique seule le guide.
V'ainement a-t-il casé des libéraux dans
les différentes sphéres administratives, vai-
nernent leur a-t-il donné Ie pas sur les ca
tholiques au point d'exciter parmi ceux ci
des plainles trés-l'ondées, tout cela n'est rien.
de tout cela on ne lui tienl pas comple.
De ces critiques injustes et malveillantes
découle cependant une lecon dont nous eti-
gageons MM. les ministres a tirer profil.
Qu'ils continuenl a être justes et impar-
tiaux, nous le voulons bien; mais désormais
ils seraienl coupables si, a litres égaux, ils
préféraient encore les libéraux aux catholi
ques. De ce jeu la, qu'on peutappeler celui
de la modéralion et de la conciliation, nous
avons été trop souvent les dupes, mais il
imporle de le faire cesser. Nous n'avons pas
conquis le pouvoir au profil de nos advejrsai-
res; l'égalité devant la loi, rompue par les
brutales injustices des Fiére et Bara. la
justice dépravée par les violences de ce der
nier, doivenl d'abord étre rélablies. Nous
verrons bien aprés.
Si toutefois Ie ministère voulait continuer
a recneillir los borions de nos adversaires
pour prix de ses complaisances, nous décla-
rons n.ettemenl que nous ne lesuivrions pas
et que noire appui dépendrait de la ligne de
conduite qu'il suivrail. C'est a prendre du a
laisser. (I'ulrie.)
LE PRÉFET
DU DÉPARTEMENT DES DEUX GLACÉS
DEVANT LA CIIAMBRE.
Monsieur Bara a réveillé, l'aulrejour, a la
Chambre, un chat qui sommeillail depuis
quelque temps. Nous doutons que M. le
Rréfet du département des Deux Glacés et
ses amis aient lieu de se félieiler de l'inter-
vention du député de Tournai dans celte
affaire.
11 règne, comme on lesait, au Gouverne
ment provincial de Bruges une comptabilité
des plus fanlaisistes. témoin les mèmes
objets payés deux fois, les viremenlset
les transferts les plus ébouriffants.
Monsieur A. Visart, député de Bruges, a
relevé avec une grande énergie les attaques
inqualifiables de M. Bara a l'adresse de la
Députation permanente de notre province.
Nous reproduisons le discours de I'hono-
rable membre de la Chambre d'aprés les An
nates parlementaires.
M. A. VISART. Messieurs, malgré la lépu-
VOL GOMMIS A ST MICHEL.
Lu 7 Févriora 1 heure 10 minutes, Ie jury
renlre eri audience.
La Irc question se rnpporteau fait même
du vol. Réponse: Oui.
2cquesiion. Le vol a-l-il élé commis:
A. avec effraction? R. Oui. B. avec es
calade? R. Out.
3P quesiion. Adolphe De By est-il coupa
ble du vol? R. Non.
4° question. Subsidiairement. Adolphe De
By est -iI coupable de complicity de vol? R.
Non.
5° question. Celine Mohimon! est-elle cou
pable decomplicilé de vol? R. Oui.
6® question. Céline Mohimont esl-clle cou
pable de reeel? R. Oui.
7® quesiion. Patil De By est-il coupable de
complicity de vol? R. Oui.
8'- ipiestiou. Paul De By est - il coupable de
recel? li. Oui.
0® question. Paul De By est-il complice de
recel?
La 9® question vient a tomber.
La cour élanl rentree .'V. Ie président don
né lecture de Barrel qui condamne Céline
Mohimont. épottse De By. a 3 ans pour le
premier délR et a 2 ans pour le second, Paul
De By a 2 arts pour le premier et a 2 ans
pour le second et tous deux solidairemenl
aux frais.
M. le president. Celine, Mohimont el Paul
De By vous avez trois jours pour vous pour-
vuir eu cassation.
Les condamnés cl Adolphe De By quiltent
1'atidicncè.
La Course retire. El Ié renlre a 2,20 avec
un arret qui condamne Alpbonse de Kérck-
hove. acluellement fitisilif ott latilaiit, a dix
ans de rèclusion el aux a'utres pomes comtni-
nées par la lot, fixe a 20 ans la durèe de
rinlerdiclion.
[BIBLIOGR APHIE.
NECROLOGIE.
M. le colonel ponsionné De Salmon, qui a
cominandé pendant plusieurs années le 3,;
larmiers, est décétlé avant hier matin a Mons,
aprés une courle et cruellc maladie.
C!Si roii i «i ue loca le*
Dans tine intention facile a comprendre,
le Progrès a servi, Ie b Février, a ses lec-
teurs tin extrail de I 'Echo du Parlement an-
noncant que l'opération projetée a Londres
par M. Ie Ministre des finances avail complé-
lement échotté.
Disciple fidéle de son loyal maitre Jam-
bonus il trouve profondétnent regrella-
ble qu'une série de mesures inconstdérées
ait mis Ie crédit public dans un si tléplora-
ble élat.
Or ces bruits malveillants avaienl été de
mentis trois jours auparavant. L'opération
financiére don! il parlnit, el qui avail po«jr
objet remprunl beige 3 av:>it au contrai
re' pnrfaitement réussi. De plus une hausse
sur celle valeur et I de baisse sur Ie ianx
de I'escompte a la Ranque nationale, coïnci-
daient avec cette henreuse solution, el en
étaient certainemenl la consequence.
La polémiqne du Progrès n'est pas lou
jours des plus loyales,
Sou vert l même cela dépasse toutes les
hornes.
II est deplorable de voir lesouvriers yprois
forcés par certains patrons a violer Ie pré-
ceptedu Dimanehe. Nous ne voufons sitjna-
ler ici que ce qui s'est passé. Dimanehe
dernier, aux yenx de tout Ie monde. Nulla
urgence ne san rait étre irivoquée pour ex-
pliqtier les travaux executes a la baraquedu
Cirque Rancv. situéeen pleitte Grand' Place
Des travaux qui ne soul fails qu'en vue des
plaisirs comported! moins que tons autres
l exemption d'un précepte que l'intérèt social
aussi bien que le devoir religieux rendent
sacré. Les tra vaux exéctités Dimanehe con
stituent un véritabie scandale.
Nous apprenons que. dans leur réunion
de Dimanehe dernier, MM. les délégtiés de la
Fédération des Cercles catholiques ont déci-
dé que l'assemblée générale annuelle des
Cercles se tiendrail en 1874 a Gand, oü. en
1870. elle prodnidt une si vive impression.
Cetle assemblee durera deux jours, savoir:
les Dimanehe 26 et Lundi 27 Avril prochain!
Le banquet aura lieu le Lundi.
Des mesures ont été prises pour que Ia
réunion des membres de trente-huit Cerclps,
dissémmés sur toute la surface du pavs. eüt
lieu dans les conditions les plus favorablesa
la cause cathoiique.
Un journal de la capilale annonce que la
prineesse Lottise-Marie-Amélié. filleainéedu
roi Leopold, serait prochain ment fiancéea
un prince de la maison d'Attlriche.
Lundi dernier, deux machines occupées
a des tnanceuvres dans la gare d'Hazebrouck
se sont reneontrées et ont oecasi'onné nn dé
raillement.
Le train de 11 h. 30 dn matin est arrivé
ici vers deux heures, au grand détriment
des voyagettrs.
Les expositions de rhevnux aurortt lieti
dans noire province comme suit:
A Courtrai. Lundi 9 Février 1874. a 10
heures du matin; a Ypres. Mereredi, 18 Fé
vrier. id.: a Gliistelies. Mardi. 24 Février,
id.; a Dixmude. Mardi. 3 Mars, id.; a Bru
ges, Mardi, 10 Mars, a 9 heures el demie du
matin.
La baisse sur les eharbons continue. Les
courtiers abondent- dans toiites1 les nsines.
Hier on offrait a fr. 12 50 les fines pour
forges qui ont élé a 21 fr. On offrait 12 fr.!
Un industrie! de IJége dont l'honorabilité
nous est eorinue. dit Ie Précurseuraffirme
avoir traité pour tous ses besoins en ehar
bons gras lout venant de toute première
quality, pendant le tnois de Février, au prix
de 20 francs la tonne.
F A ITS DIVERS.
gnnnce prononcée que j'éprouve pour les debuts
personnels, je suis dans la nécessilé de dire quelqucs
niois sur un sujet délicat que l'on aurail mieux fait
de ne pas soulever ici.
Je ne puis pas laisser sans reclamation certaines
paroles échappëcs hier ii l'lionornhle M. Bara dans
l'ardeur de /'improvisation, d'autant plus qn'elles
ont été rejiroduiies el nullemen! ntiénuées dans les
Annates parlementaires qui out été distribuées ce
matin.
(/honorable membre faisanl une comparnison,
pai'faiteinenl superflue dans nos débats, entre la
députation permanente du Ilainaut et celle de la
Flandre occidentale, s'est expriiné de la manière
suivante:
MHard. Nous sommes en complet désac-
cord politique avec I'honorable M. Delcour et il en
est de même de la députation permanente et du
gouverneur du Ilainaut.
M. Da Mortier. Et le gouverneur de Bru
ges!
MHarn. Je suis très-heureux de l'inlcr-
ruption. Voici la difference:
C'est qu'a Bruges, la deputation permanente, a
pour but de renvorser l.e gouverneur paree qu'il
n'est pas de son opinion, tandis qu'a Mons la dépu
tation permanente, bien qu'elle ait tin gouverneur
qui ne soil'pas de son rtpinihn. ne eroil pas devoir
user de moyeris délmjaux pour comballre sou in
fluence.
La difference, c'est qu'a Mons les dépulés per
manents se conduisent en.gentlemen tandis qu'ail-
leurs ils ne le font pas.
Je croirais faire preuve de faiblesse si je ne pro
testais avec la plus grande énergie contre des paroles
aussi blessantes el aussi injustes adressécs ii des
personnes parfaitenienl honórables el qui ne sont pas
ici pour se défendre..
II est probable que I'honorable M Bara ne con-
naii ntillcmenl les deputes perinanents dont il a
p.irlé d'une manière si déplaisante: mais mui qui ai
t '1 ioi i ire ii r de les migraine depuis longtemps qui ai
des relations iniimes avec plusieurs d'enlre enx.
je me fais un devoir de protester de mules mes
forces contre les qualifications, pen réflécliies sans
dunte, de I'honorable membre.
J'aflii me que les députés permanents de Bruges
sont «Ie- gons aussi, loyanx. d'aussi parfaits gentle
men que les deputes perinanents de Mons cl que
l'honoiable M. Bara lui même.
Je le défie de produire ici l'ombre d'une preuve
qui justitie ses paroles ou de signaler le moindre
fail qui puisse jeier un donle settlement sur l'hono-
rabiliié el la loyautéd'aucun des six membres de la
dépiiiatiuu de Bruges.
I/honorable M. Bara m'objeeteraii vainemeut que
des luit es plus ou .moins vives, plus ou moins pas-
sionnées out eu lieu entre M. le gouverneur de la
Flandre occidentale et les membres de la députa
tion.
Si les procédés ne soul pas les memos la que dans
le ilainaut et dans les aii.tr.es provinces, c'est que les
situations ne soul pas les meutes non plus et les
procédés de M Ie gouverneur <ie la Flandre occi
dentale, vis-a-vis de la deputation-et du const-iI
provincial, soul exlraordinsireiiienl différents de
ceux qui sont en usage uilleurs
ii y a eu des lutjes faeheuses et des débats dé-
plorablcs, je le veux bien, mats tuuie la question est
de savoira qui il faut iinp'uier la laule.
Je ne parle pas de la violence plus ou moins
grande de certaines discussions pohiiques, car je
suis couvaincu que M. Bara moins que personne
songerait a eu faire uu crime aux adveisaiies de M.
Viamboul.
Le vocabulaire habituel de l'lionprable membre
est, a coup sur, plus i iclie et plus véhélnent que
celui de n'imporle quel oraleur de la Flandre occi
dentale.
Mais ii v a eu aussi des débats d'une autre na
ture.
Eli bien, messieuis, ici encore, je défie de citer
un seul acte des membres de la députation qui soit
indigne d'hontntes loyaux ou seulemenl d'iiommes
bien élevés.
Qui oserait dire que l'on cesse d'etre un gentle
man paree que, templissant les devoirs de sa posi
tion politique, oóiproleslo avec porsistance et avec
énergie contre des alius manifesles?
Tout le monde Ie sail, en efl'et, depuis treize ans
le désordre aduuidsiranf règne airgouverncment
provincial de la Flandre Occidentale.
Tous les fails qui soul coiinus aujourd'hui démon-
t rent que la violaiidn répêiée denla loi de comptabi
lité, l'einploi ijlégitl de sommes appurtenant aux
fonds spéciiiiix, la confusion des reerths el ih s dé-
penses diverses, 'en tin inol, lés iriegnlariiés' les plus
énormes étaiejit tféveifntèt; a Bruges, une pratique
de tous les jifns. Lés mémbres de la dépiitatioB ont
fail les plus' grainl.i efloi is pour pol ler rciriè'de ii un
paleil élat de chiisès; ils ont demandé des explica
tions, ils ont exigé xtcs rembomsemoiits, ils ont pro-
leslé saus cessè; oQ én agissanl ainsi, loin de nian-
quer aux lois de la. loyauté et du savoir-vivre, ils
ont prouvé qu'iljéétaient, avanl tout, des hommes
de deyoir el «fe ConjNiction.
i v 'i-r. y i.
Ce n'est pas eux Seulemenl qui ont eu des relations
diiliciles avec M. tè gouverneur de la Flandre. occi
dentale. Leurs («iéilécesseurs étaient, comme cu'x,
des hommes des plus honorables, mais ils éiaieid
parfaiteinént lihéiaux. Leurs relations avec M. le
gouverneur de la Flandre öce.ideiuale n'étaient giière
méilleuies cepöfiÜant, et ils outa diveisès reprises
protesté contre les désurdres admitiisiiaiifs dont ils
étaient témoins.
Messieurs, je ne veux pas m'étendre plus long
temps sur i n question qui nous est éirangère. Je
termine en exprimanl la conviction que si M. le
prince de Caranian était gouverneur de la Flandre
occidentale, ses telations avec le conseil provincial
et la députation seraient aussi bonnes qu'elles le
sont aujourd'hui a Mons.
II y aurait du reste un moyen bien facile de tout
concilier cl de salisfaire tout le monde. Que I'hono
rable ministre de l'intérieur envoie a Mons M.
Vramhout et nous dnnne M. le prince de Caraman
Je réponds que la Flandre occidentale l'accueillera
avec enthousiasme et MM. les députés du Ilainaut
nuront un gouverneur aussi libéral qu'ils peuvent le
dés ter.
La question si importante du repos Dominical a
élé longuement éludiée et disculér (l.nis bcaucou.p
de revues cl d'uuviages. Ndijs avons vu la Snclélé
suisse pour la sanclifieatioii du Dun.niche s'ifforcer
a faire chercher des solutions pratiques et facih-s de
la question, el ouvrir a cute fin chaque année un
concours sur uu point spécial et déterininé. La
fédération des sociétés onvrières n'a pas voulu tes
ter vn arrièie, el dans deux de ses Assemblées gé
nérales celle de Louvain el celle de Courtrai,
l'ordre du jour portuitItepos Dominical. Le bu
reau central s'est chargé d'un travail des plus éten-
dus el des plus compliqtiés, mais en même temps
des plus pratiques. Doaze mille circulaires ont élé
lancées aux industriels, aux ingénieurs, aux mem
bres du clergé, aux médeeiiis, aux employés des
administrations du Chemin de fer, Puste, Télégra
plies. Cetle enquête colossale n'a pu manquer de
produire des résullats sérièux. Lés nornlireuses ré
pottsés parvenuesau bureau central ont élé éludiées,
discutées el collalionnées par une commission spé
ciale et les différents rapports parus contiennent des
solutions ingénieuses, des idéés tieuvos. qui inléres-
senl au plus haul degré les amis du peupiu. On peut
dire sans exagéraiion que l'Assemhlée de Louvain
n jeté un nouveau jour sur la question.
Le compte-rendu tie ces travaux forme nn volu
me in 8" de 13.'i pages que l'on peut se procurer uu
bureau du Journal au prix de b0 centimes.
N'ous eopions l'initoduciion
Une guerre intestine ronge les nations Euro-
péennes, quoiqu'elles ne les couvre que par inter-
valles de sang el d'incendic, el le ne cesse d'y rester
a l'état latent
En effel, sa cause interne subsiste, c'est l'hosti-
li'.é des hommes qui gagnenl de leur bras leur
salaire quotidien. contre ceux qui paraissent plus
favorisés de la fortune.
Pourquoi celle hostilité elle même? Paree qu'on
oubiie trop généralement les lois de Celui qui s'est
annoncé au monde sous le nom du Prince de la
paix.
a Conjurer le mal par la pratique de ces lois, tel
est Ie hut cotiimun, des ceuvres dont se compose
la Fédération. Tandis qu'ailleurs on disserie,
leurs membres agissent ei monlrent la puissance de
la charilé chréiicnne.
L'espoir de susciter par leur exeyiple de nou-
veaux dévouements nous a inspire la publication de
notre compte-rendu
ii Au surplus, la fédération, cnmine corps, s'est
atlachée a la quesiion dn Dimanehe. Et l'importanec
qu'etle attribue au repos du septième jour n'a rien
d'exagérë; car le preceple qui fétablit n'est, consi-
dété a un autre point de vue, que le premier com-
mandement du Decalogue: un seul Dieu tu ado-
reras!
n Nous ne doutons point que la lecture de nos
débats n'iiiiéres.-se lont esprit désireux du salul de
ses Irères en 'celte vie et dans la vie future. Elle
eonli iliuera en oiilre a satisfaire l'un des besoins
prnvidenliels de l'licure présente, l'union plus
éiiotie et la coopéralimi des homines de bonne
volunlé. II
a
Chucun snit ca.
I.e drame de Nunteuü. .bimnis certcs ima
gination de dramaturge ou de romancier a sensa
tions n'a pu mettre au jour une situation aussi pni-
gnante que celle dans laquelle s'est trouvé hier
matin, a Nanteuil, un puuvre dtable de paysan
nommé Franqois Mallet.
Braconnier émérite, comme la plupart des gens
de la campagne, Frantjois Mallet lend le soir drS
filets qu'il léve au petit jour le lendemain matin.
Inutile de dire qu'il prend pour cela les plus
grandes precautions, et qu'il ne s'amuse pas, lors-
qu'il a ses panneaux sur Ie dos avec quelqucs la-
pins ou quelques lièvres, a suiv re des chemins bnl-
lus, ot'i il peut rencontrer les gardes cl les
gendarmes.
La nuitdernière, selon son habitude. Mallet avait
lendu ses filets. Vers trois lieures il se leva pour
aller les visiter. Merchant a travers les champs, it
avail a passer la ligne du chemin de fer, a quelque
distance du tunnel, et par conséquent en contre-bas.
Comme il descendait le long du talus, assez rapt-
de en eel tndruil, son pied s'embarrassa dans une
raeine pendente el i! roula jusq'au milieu de la voie,
juste en travels sur les rails.
Pendant quelques minutes, il fut comme étourdi.
Puis, revenant a lui, il voulut se relever
Impossible, sa jambe droite était inerte et I"1
semblail peser un poids inoui. Croyant a un engour-
di-semcnt il voulut la frictionner, mais il ne put
retenir un cri de douleur. II avait la cheville 'dé-
boiiée!
Un instant Mallet bés la s'il devait appeler a lal
de. II craignail qu'on ne lui demanda compte de sa
présence a ce.lte heure sur la ligne. Pourtant, il ne
pouvait resltir la. II appela done, mais personne ne
vint. Les employés dortnaienl sansdoule ou étaient
nop loin.
Toul-a-coup un grondement loinlain se fit enten--
dre. L'orei I Ie exercée du braconnier ne s'y trompa'
pas: un train arrivait!