SOUSCRIPTION
COMMENT ON NE GAGNE PAS
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Samcdi 21 Mars 1874
9""' année. N° 858.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi.
Les insertions content l'i centimes la ligrte.Les reclames, dans le corps
Les imméros supplétnentaires commandés pour articles, Réclames
du journal, se pnient 30 centimes la lignc.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 een[imes.
ou Annonces, content 20 Ir. les 100 exemplaires.
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K F E 05.
CLERGÉ PERSÉCUTÉ DE SUISSE.
§c|>(iènic Eiste.
Total fr. l,15t»-ttO
AVIS.
LA CR0IX.
LA PAROLE DE PIE IX.
Audience a été accordce par Sa Sainteté au
cercle des femmes populaires qui a été créé
a Rome sous le nom de Cercle du Sacré
Cceur de Marie.
On lira avec un inlérét lont spécial Padmi-
rable discours que Pie IX a prononcé et dont
nous donnons ici la traduction enliére d'a-
prés le Journal de Florence
On a souvent répété que pour obtenir la
fin des calamités présentes, il est nécessaire
de pricr avec ferveur et conslance. Mais
aujourd'hui que les dangers grandissent el
que notre sainte religion est persécutée de
toutes parts, il faut joindre a la priére des
bonnes ceuvres et travailler avec zèle au
salut des ames.
C'est pourquoi je vous félicile d'avoir
firis la charge Ia plus importante de toutes,
cel Ie de maintenir la pureté de la foi au sein
des families et parmi le grand nombre de
jeunes personnes qui fréquenlcnt vos écoles,
oü vous leur enseignez tout ce qui forme
Pinstruclion propre a voire sexe.
Pour maintenir la foi dans le cceur des
jeunes personnes, il faut les éloigner de cer-
taines écoles, oü l'instruction est infeetée,
par la raison que ceux qui enseignent ont le
cccur et l'esprit gatés et qu'ils ont accepté la
mission diabolique de gater aussi le cceur et
l'esprit de la jeunesse qu'on a l'imprudence
de leur confier.
De tels mailres sont bien plus dange-
reux que les scribes el les pharisiens. Ledi-
vin Sauveur dit a la multitude, en parlant de
ces derniers: Suivez leurs doctrines, mais
gardez-vous de suivre leurs exemples. II
parient, mais ils n'agissent pasconlormément
a leurs paroles. Quant a la plupart des
inaitres actuels, il est nécessaire de prénni-
nir- le public non-seulement conlre leurs
exemples, mais encore contreleursdoctrines.
C'est précisément ce qui doit vous faire
comprendre combien il est nécessaire de
joindre Taction a la priére. Vous le faites, et
je vous en félicile. Ne vous laissez point
décourager dans Taccomplissement de ce
noble et saint devoir. Vous rencontrerez des
difficullés, vous trouverez des oppositions.
Mais rappelez vous que les délices spiri-
luelles du Thabor sont raremenl le partage
du ehrétien durant sa vie militante, puisque
les assauts de Pennemi 1'attendenl loujours
dans I'atrium de Pilate. C'est précisément a
ces assauts qu'il doit résister.
Vous m'avez dit que vous vous proposez
avec l'aide de Dieu de prémunir les ames
dont vous prenez soin conlre les er reu rs
contemporaincs. Afin de vous inspirer plus
de courage pour trioinpher de ces erreurs,
je vous propose les exemples contemporains
de conslance et de fermeté que donne au
monde une si grande partie du clcrgé calho-
lique en Alleinagne, au Brésil, en Suisse et
aiileurs. Ce sont de grands et beaux exem
ples; ïmilez-les.
Je dis plus: tout en les imilant, racontez
aux jeunes personnes confiées a vos soins,
quelques-uns des fails qui s'y raltacbent,
afin qu'elles sentenl elles-mêmes grandirleur
courage el qu'elles prennenl la ferme résolu-
tion de garder dans leurs coours, comme
le plus précieux des trésors, la foi de Jésus-
Christ.
Diles-Ieur qu'en Allemagne on prépare
des lois dans le but detestable de détruire Ie
sacerdoce de Jésus Christ, et qu'un grand
nombre d'évêques, de prètres et bons laïques
subissent des pemes trés graves pour n'avoir
pas voulu deserter leur foi.
Diles-leur que la haine maconnique a
réussi a faire emprisonner des évêques et a
en mallraiter d'aulres pour le mème motif.
Dites-leur que dans une contrée trés-
vaste, un grand nombre de bons lidéles ont
préféré perdre la vie, plulót que de renoncer
a leurs traditions calholiques et a l'exercice
de leurs pratiques religieuses qu'on voulait
violemmeni leur faire abandonner.
Que ces hommes vous portent a prier
avec plus d'ardeur que jamais et a redoubler
de courage pour défendre des einbüches et
des violences de l'enfer vos enfants et tant
de jeunes personnes auxqueljes vous pi'odi-
guez dessoins maternels.
Je prie Dieu de vous bénir et la Trés-
Sainte Marie de vous protéger, car sans cela
nos faiigues demenreraient stériles et seraient
iuuliles. Mais j'espére que par la verlu de la
bénédiction que je vous donne au nom de
Dieu, vos ceuvres recevronl de la vie et de
la vigueur et que vous en retirerez consola
tion pour le temps et paix pour l'éternité.
i> Benetliclio Dei, etc.
LA PERSECUTION DE BISMARK JÜGÉE
PAR UN PROTESTANT.
VEconomisle de Londres, journal protes
tant et liberal, public un trés-remarquable
article sur les événemenls religieus qui se
passent en Prusse et spécialement sur la let-
tre de l'empereur Guillaume a lord Russell.
Nos lecteurs nous sauront gré d'en repro
duce quelques passages:
«Cette leilre, dit le journal anglais, ex-
prime moins la politique de l'Empereur que
la politique du prince de Bismark. Elle parle
de Tabsolue incompalibilité qui existe entre
les lois de TEglise romaine et les droits civils
des gouvernements de TEurope.
Cette incompalibilité, la Prusse yient
seulement de la décou vrir, tout en préten-
danl que les lois ecclésiatiques récentes ne
reslreignent ni la liberté de TEglise romaine,
ni la liberté des catholiques d'observer leur
ieligion et qu'elles se bornent a défendre
Tindépendance du pays en lui donnant des
garanties qui existent depuis longtemps dans
d'aulres pays et que la Prusse possédait au
trefois.
II est vraimenl fort extraordinaire que
la Prusse, n'ayunt aucune de ces garanties,
n'entendait s'élever aucune plainte, ni des
calholiques, ni des protestants qui forment
cependanl la majorilé du pays. Nous ne les
avons pas davanlage, dous autres Anglais,
et si nous les avions nous serions conslam-
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Poperinghe- Ypres, 5-15,7-25,9-30,10-58,2-15,5-05,9-20 Ypres-Poperinghe, 6-50.9-07,12-05,3-57,6 50,8-45,9-50. Po
pe rint^lie-Razeiuouck, 7" 13, 12-23, 4-17, 7 13. Haxebrollèk IVporinglie Ypres, 8-35, 10 00, 4 10, 8-23.
Ypres-Haulers, 7-30, 12-23, 6-43. Kouiers- Ypres, 9-23, 1-30, 7-30.
Koulers-ZlrM</es, 8-43,11-34,1-13, (L. 3 36), 7-36, (9-33. Lichtèiv.) Lichterv.-Tliourout, 4-23 in. Bruges-floater*, 8-23,
12-30, 3-13, 6-42. Lichtervelde-CWrtrai, 3-23 rn. Zedelghem Tliourout12-00.
Ypres-Cottrfrai, 3-34,9-49,11-18,2-33,3-23. CourtrairYpres, 8-08,11-02,2-36,3-40,8-49.
Ypres-Tliourout, 7-13, 12 06, 0 20, (le Samedi a 3-30 du mali» jusqu'a Langhcniarck). Thouroul- Ypres, 9-00, 1-18, 7 43,
(le Samedi a 6-20 du matin de Langliemarck a Ypres).
Comines-Warnêton Le Touquel-Iloupliiies-Krmeratóères, 6 00, )1-30, 3-33, (les Merer. 8-40 m. 6-30 s.) Armentières-lloupli-
nes Le Touquel-Warnêtori-Comiwcs 7--4Ö, 2-00, 4-43. (Ie Merer. 10-33 m. 8 00 s.) Coinines- Warilêlon 8 40, m 9-30 s. (le
Lundi 6 30 s.) Warnêton-C'owines 5-30, 11-10, (Ie Lundi 6-50 s.)
Courtrai Bruges, 8-05, 11-00, 12-33, (L. 3-13), 6-35. (9-00 s. (Lichterv.)— Bruges-CWWrftt', 8-25,12-30, 3-13, 6-42.
Bruges, Blahkenberghe, Heyst, (station) 7-30, 11 04, 2-50, 7-33. Ileyst, Blankenberghe, Btuges, 5-43, 8,30 11-30, 5-30,
Blankenberglie, Bruges, 6-10 8 55, 12-06.
Ingelmunster Deynze Gand5-15, 9-41, 2-15. Ingelmunster-Dcj/Mze, 4 30 2" cl., 7-13. Gand-Doynze-Ingelmunster6-38,
11-20, 4-39. Deynze Ingelmunster, 9-10 2*= cl, 8-20 s.
Ingelmunster-/lMse<7/tem, 6-05, 12-10, 6-15. Anseghem-/w<7e!»Mzw.s!er, 7-42, 2-20, 7-43.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerke, 6-30, 9-10, 1-33, 7-34. Z)n/tAerAe-Furnes-Dixmude et Lichlervelde6-35, 11-15,
3-45, 5-10.
Dixmude-AY'ewjoor!, 9-55, 2-20, 8-40. Nieuport-Dixmude, 7-40. 10-45, 12-00, 4-25.
Hiourout-Ostende, 4-50, 9-15, 1-30, 8-05. Oslende-Thourout, 7-35, 10-10, 12 23, 6-15.
Selzaele
Gand
Selzae'e
Eet:ldo9 05. 1-25, 8 25. V.etdoo-Selzaele, 5-35, 10 13,4-22.
'erneuzen, (statioji) 8-17, 12 13 t.25 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43.
■Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5-10 in.)
Térneuzen Gand. 6 00, 10-30,4 40.
Lokoren .Se/öaete, 6 00, 10-23, 4 43. (le Mardi, 9,30.)
c o n h ESi'oiïuzi.iv cBa.
COURTnAl, BRUXELLES.
Courtrai dep. 6.40 10,53 12,33
Bruxelles arr. 9,20 1,33 2,25
COURTRAI, T0URNA1, LII.LE.
3,45
6,06
Courtrai dép.
Tournai arr.
Lille
7.00
7,31
8.33
10,56
li, 47
11,53
2,54 3,34
3,48 6,29
4,00 6,32
0,38.
9,16.
8,47.
9,41.
9,53.
URUXEt.t.ES, COURTRAI.
Bruxelles dép. 3,22 8,28 12,21
Courtrai arr. 8,00 10,43 2,41
5,33 6,47.
7,33 8,44.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Lille dép. 5,20 8,25 11,05 2,82 3,20.
Tournai arr. 5,45 8,50 11,34 2,47 5,39.
Courtrai 6,37 9.47 12,26 3,42 6,36,
Courtrai dép.
Gand arr.
COURTR tlGAND.
6.42
8,01
12,31 3,47 6,40.
1,32 5,0.3 7,50.
Gand dép.
Courtrai arr.
BnUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruges dép. 0,49 exp. 12.39 3'34 exp. 6,43
Gand arr. 7,34 1,34 4,19 7,38
Bruxelles 8,30 4,03 3,26 9,31
GAND, COURTRAI.
3,38 9,39 1,28 4,24 7,2t.
6,57 10,32 2,49 3,31 8,42.
BRUXELLES, GAND, BHUGES.
Bruxelles dép
Gand
Bruges
8,14
arr. 6,00 9,41
7,13 10,34
11,33 3,12
I 23 4,26 exp. 0,37.
2,38 3,11 7,22.
PCHJR LE
Monlant des lisles précédenles, fr, 1,08410
PAROISSE nF. ST-MARTIN (YPIIES).
M. et M"" Struye-Van'denpeerèboorn, 20—00
Mn,e veuve De Bruyne-Vïindezande, 3—00
Anonyme, 1 00
M. et M"" de Brauweie, 10—00
M. Napoléon Meersseman. 10 00
PAROISSE DE ST-P1ERKE (YPRES).
Sophie Van de Casteele, 200
PAROISSE ST-JACQUES (YPRES).
Léonie Blomme, 3-00
Bernard Deraeve, 5 00
Virginie Doleu, 1—00
Anonyme, 100
RENINGIIELST.
M. Verbrugge, prévöt, 8—00
WESTYLETEREN.
Onbekende, 50
MM. les Ecclèsiasliques de l'arrondissement
voudront bien recevoir les souscriptions.
Toutes autres perso'niies de bonne volbnté sont
vgalenient considèrèes comme parfaitement aptes
a recueillir, d rccevoïïet d trahsmettre les ofj'ran-
des.
On les percoit également au lil] HE Al! DU
JOURNAL D'VP 11ES et du NIEUWSBLAD.
Pour pennettre une exacte comptabilitê:
Cétait en 1809 ou 1810, la frugale frangaise,
i.e Jules-Cesar, commandée par le eapilaine
Kubern, l'im des officiers les plus énergiqnes de la
marine impériale, croisait sur les iedtes de Breta-
gne, qu'inquiétaient fréquemment les navires de
guerre anglais. Les besoins du service exigèreut
Renvoi it terre d'tin ca nol; inais pour le piloter
srirement a travers les écueils dont la cöte est
semée en cel endroit, il fa I la it un marin coiinais-
sunt parfaitement ces parages.
Envoyez moi le contre-mailre Yvon, dit le
eapilaine a l'aspirant qui devait commander Ie
canot; nul mieux que Itii'riéconnail ces eaux puis-
qu'il est né dans les environs.
1Oui, commandant.
Quelques instants après, le conlre-maitre se
présentait devant son supérieur, la casqtielle a la
main et avec un air respectueux qui n'ólail tien h
l'expression résolue de sa male figure. Dans sa
déférence pour son chef, on sentait qu'il entrait
plus d'affection encore que de crainle.
Contre-mailre, dit le eapilaine, faites parer le
pelit canot et prenez avec voos quelques hommes
pour eonduirea terre l'aspirant un tel.
Oui, nion commandant. Et le matelot tour-
nait déja les talons. Un signe du commandant
l'arréta.
Je n'ai pas lout dit.
Pardon alors, mon commandant, je virc de
V Le donateur et Son intermédiaire sont in-
slamment priés de remettre simultanéntent la
note de la souscrip lion et V argent qu'elle.com-
porte.
/.es personnes qui seraient cmbarrasséespour
faireparvenir au centre de l'wuvre le monlant de
leur souscripliön, peuoent t'envoger en mandats
sur la posle d M. le Dogen d'Vprcs.
2° Nous tie pourrons publier cliaque semaine
que les souscriptions dont la note et I'argent sc
roti! parvenus au centre de I'lvuvre, chéz M. le
Dogen d'Vprcs, avani leJeudi midi.
AUX OEUVRES CATUOL1QUES d'EiNSEIGNEMENT.
bord et reprends le port d unnes.
Ecoutez, v o je vous ai choisi pour aller a
terre, parce que, mieux que per>onne, vous avez
pu eludier la cote el que nous n'avons pas de
temps a perdre. Avant deiix heures il faut qu'on
soit de retour h bord. Vous le savez, d'après ce
que nous onl dit les pécheurs one fregate anglaise
accompagnée de deux pclits Bricks, röde dans les
environs. D un instant a l'autre elle peut apparaitre
et je eomple lui dunner une lecon dont elle se
souviendra. Mais en paieil cas je n'aurais pas Irop
a huid de tout mon monde; ainsi nagez vigoureu-
sement et pas une minute de retard.
Comptez sur moi. mon commandant. J'an-
rais trop peur d'ailleurs, si l'on vient a s'accrqeher
avec l'Anglais, de n'étre pas de la fête.
Très-bien! Un mol encore. Je vous connais,
Yvon, et je sais que, dans tont mon équipage, i|
n'est point de matelot plus intelligent et plus
brave, quand il s'agit d'afTronter la lempêle ou de
de sela,neer sur le pont du navire liarpouné par le
grappin. Je suis lout cela et aussi que nul pbis que
vous n'est dévoué a son pays et a l'Empereiir.
Pour ca, mon commandant, sans me flatter,
je crois que j'en tiens. Vous n'avez qu'ii dire un
mot et, s'il le faut pour le bien du service, me
voila! dans l'eau comme dans le feu, je ferai le
plongeon.
Je n'en doute pas, mon brave; mais pour
l'instant e'est une chose moins difficile que je vous
demande.
Parlez, mon commandant, et regardez-la
comme faite.
Eh bien, contre-maitre, si jc connais et ap-
m
piécie vos bonnes qualités je ne puis iguorer
vos... ou plulöl votre faible. Vous ne savez guère
résister a la tentation quand une boulrille pleine
vous fait les yeux doux.
-- Mon...on commandant, je... je... je ne dis
pas que..., pourlant... voyez-vuus, balbntiait Ie
matelot déeonlenancé et dont les joues lialées se
coloraient d'une teinle presque écarlate.
Ne cherchez point ii vous excuser pour un
del u qui plus d'une fois déj'a vous a valu de
facheiises pniiilions, et dont mes reproches, bien
plus, mes conseils amicaux n'ont pu parvenir a
vous cori iger.
C'est vrai, mon commandant, j'v tSclie pour-
taut, el tous les matins je me fais ii moi niême des
morales, et rildes, ailez; mais je ne m'en souviens
pas ton jours Tapiès-rtijdi si ('occasion cl Ie diable
ine tentent
II ne faut qu'une bonne fois dire: Je le veux!
Et un homilie de cueur comme vous, cela lui de-
vrail êlre facile, surloiil quand il v a lanl de gra
ves molifs ii l'appui. Pensez a ceei en particulier:
quelque chose, mon brave, manque a votre bou-
tonnière, et ce malheureux défaut seul en est
cause. Aujourd'hui peut-être une bonne occasion
va se présenter. Si nous abordons l'Anglais, faites
comme d'habitüde, et je vous donne ma parole
de vous signaler de telle faeon au rapport qu'en
dépit des notes passées, vous aurez le ruban.
Suffit, mon commandant, dit le matelot dont
I'ocil étincelait. Que l'Anglais tombe dans nos Glets
et vous verrez ce qu'on sait faire.
Mais prenez garde en allant a terre de céder
a quelque tentation. Non-seulement je défends
qu'on entre au cabaret, s'il s'eii Iron vail par ha-
sard uil dans les environs; mais, vus hommes et
vous, je lie veux pas inêiiie que vous mettiez les
pieds a terre.
Ou obéira, mon commandant, je vous le
promets.
C'est bien, maiiilciianl embarque!
Cinq minutes après, le canot nageait vers la
cóte, et une demi-lieurè ne sélait paséeoulée
(ju'il abordait. L'aspirant sauta ii terre et s'éloigna
laissant les hommes dans le canot avec le contre-
mailre, auquel il renouvela les rccouiinandations
du eapilaine.
Suffit, suffit, c'est entendnmon officier,
répondit le conlre inailre, et il avail la ferme in
tention de lenir parole. A quelques pas, (il le
saviiit) s élevait une chaumière bariolée de rouge
et ornée du gui iradilionnel, au dessus dtiquel ou
lisait en earactères parfaitement iritelligibles pour
les amateurs, bien que Tortbographe laissal un
peu il désirer:
Ici, bon vain, bon sidre, sans os.
Malgré cette toute séduisanle invitation, le
contre-maitre ne bougea pas de son banc, et mê-
me, crainte de mauvaise pensée, il eut soin de
lourner la lête d'un autre cöté.
Les marins attendaient depuis quelque temps les
bras croisés ou les mains nouchalamtnent posées
sur les avirons au repos, quand line barque de
pêcheur monlée par deux hommes, rasant la cöte,
arriva tout proche du canot.
A la vue d'Yvon, l'un des deux pécheurs poussa
nn cri de surprise, et, au risque de faire cbavirer
les embarcations, il pril Ic contre-maitre ii bras le
coi'ps en Taccolanl de ia manière la plus fraternel-
ie. En mème temps, tl s'éeriait avec un accent ému
et joyeux:
Ah! bien, c'est toi, pays, c'est toi?
Vraiment oui, c'est moi, répondait le contre-
maitre, qui ne semblait pas moins heureux de la
rencontre.
Se retronver comme cela subito, quand on
ne s'est pas vu depuis trois ans; des camarades quj
ont navigué ensemble et si bons amis, les deux
doigts de la mam, quoi! se relrouver ainsi, c'est
une chance.
C'est vrai! moi qui te croyais sur les pon
tons, prisonnier des Anglais.
En effet, j'ai têté quelque temps de leur
cuisine qui m'avait rendu see comme un hareng
fume a la liollandaise. Par boiiheur une occasion
s'est offerte de brüler la poiitesse aux habits rou_
ges, et j'in ai profile. De retour en France, j'ai
irouvé le deuil dans la chaumière: mon pauvre
pèrt était mort pendant in >n absence; la rtl'ère,
infirine et agée avail besoin de tnoi. J'ai demandé
et obtenu mon congé. Et me voila.
Je l'eu félieite, une bonne idéé que tu as eue
de venir par ici.
Ab! ga, reprit le pêcheur, c'est bien le moins
qu'on trinque a la rencontre. Justement onna
pas besoin de se déranger beaucoup, la maison du
père lloè'l, un bon endroit que je connais et toi
aussi, est a deux pas. Allons, camarade, ou plu-
tót camarades, ajouta-t-il en se lournant vers les
rameürs.
A COSTJXUER.