ment duns Lcaw bouillanle avec nos conci-
toyens catholiques. Nous avons eu autrefois
des garanties de ce genre, pas lont-a-fait
semblables cependant, et il n'y eut jamais de
paisf entre les protestants et les cathoüques.
Nous n'avons plus aucune de ces garan
ties et nousvivons en paix.
Après avoir énuméré les principalos dis
positions des lois religieuses prussicnnes,
VEconomisle en fait ressortir en droit et en
fait Ie caractère violent. Los professeurs
des universités et des faeullés do théologie
sont choisis, dit-il, en Allemagne, parmi les
théologiens qui n'admelloni pas los decrets
de l'Egüse calhoiique. En parlant du but
que poursuil le gouvernement en s'aüribuant
le droit de valider toute nomination on toute
promotion, il ajoule:
On ne doit pas s'étonner que les évèques
ct les prétres orlhodoxes, qui forment la
grande majorilé, se révoltont contre une
telle législalion, qui tend a introduire par
fraude, dans leur Eglise, ce qu'ils considé-
renlcomme une hérésie, et préférent souf-
frir la prison plulöt que de s'y soumetlre.
Non-seulement les prétres cathoüques souf-
frenl de ces lois, mais anssi les Luthéricns
qui occupenl en Prusse une position setnbla-
lile a celle du clergé de la haute Eglise eliez
nous, et qui ne peuvenl en conscience accep
ter le pouvoir assume par 1 "Etat de se mèier
a leurs affaires ecclésiastiques. Et des minis-
tres luthériens iror.t égalemcnt en prison.
II nousparait que toute cetle législation
ccclésiaslique prussienne est un renonceinent
enfantin el maladroit a ce régime adopté
avec tanl de profit pour tout le monde en
Anglelerreet en Amérique.
La régie est que l'Etal ne doit aider au
cune croyance reiigieuse qu'il .croit perni-
cieuse a la, sóciélé. Si le prince de Bismark
prouvait que les prétres cathoüques ensei-
gnenl la trahison el la révolte contre l'Empe-
reur, il ponrrail cerlainement retirer (out
appui a l'Egüse calhoiique et punir les cou-
pables. Mais prélendre que c'est un crime
d'enseigner ia doctrine de l'infaillibilité du
Pape ou toute autre et d'obéir au siége de
Rome, c'est un anachronisme et une mala-
dresse de la pire espéce.
Nous estimons que le prince de Bismark,
quoique homme d'Elal de premier ordre
pour les choses matérielles, a une concep
tion très-imparfaite de l'énorme force des
idéés morales et des influences spirituelles ct
déprécie cnliérement l'importance sur la
sociélé humaine des craintes et de l'espoir de
Pautre vie qui agissent précisémenl sur la
conscience, le cceur el Pirnagination; crain
tes el espérances saus rapport avec les crain
tes des maux d'ici-bas et l'espérance de la
vie et de la liberie. II sait comment il fuut
s'y prendre pour preparer une nation a la
guerre el il connail égalemcnt Penlhousias-
me qu'excite dans une nation une attaque
injuste.
Mais lorsqu'il s'éléve dans une sphère
plus élevée il perd sa perspieacilé. Ilcroit
que les hens qui unissent les ames aux vieil-
les crovances ne sont que des toiles d'arai-
gnée et il ne considére pas comme séricuse
la force de Pennemi avec lequcl il lulte.
Le prince de Bismark ne se trompe pas
en croyant que la constitution d'un grand
empire protestant inspire des craintes aux
cathoüques de PEurope, et s'il pouvait écra-
ser Ie catholicisine, il écarterait une difiictil-
té considérable du chemin de la nouvelle
puissance. Ce dont nous doulons, c'est de
l'elïicacité du régime adopté. La persecution
pour élre cflicace doit étre plus forte que le
prince de Bismark n'oserail la faire. II niétte
done son maitre dans un danger dont il ne
calcule pas la portee. II crée t;on.lre l'empire
d'Allemagne une armée de ressentiments
d'autant plus redoutables qu'ils sont désin-
léressés. II n'a rien a y opposer que le fana
tisme ultra - liberal qui posséde parfois une
puissanceredoulable,mais qui variesouvenlet
qui, n'ayanl aucune racine, aucun principe,
disparail subitement.
L'Economiste protcste ensuite contre Ie
Iangage de lord Russell.
Lord Hussel Idit-il, a offert sa sympa
thie a l'Allemagne sans étre appuyé par le
sentiment du people anglais. Nous désirons
viveinent que l'on puisse faire com prendre a
l'empereur d'Allemagne combien pen le mee
ting d'Exester-ll ill représentail Ie sentiment
anglais dont lord Russell se prélendait l'or-
gane. Nous sommes persuadé que s'il cön-
naissait Ie sentiment anglais il rcgrellerait
vivement le sentiment de gratitude qu'il a
exprimé trop halivement a lord Russell.
UNIVERSITÉ CATHOLIQUE A ROME.
Le Journal de Florence annonce qu'un
prélat des plus nobles de la cour de Rome,
et dont le zclc a des élans et des emporle-
ments adtnirables et admirés par les ennemis
de l'Egüse eux mèmes, vienl de fonder de
ses deniers une université nouvelle au palais
Altemps.
On a reconnu, ajonte le Journal de
Florence. Mgr Navier dc Mérode.
Li 11 us t re arcltevèque de Mélythéne veui
quo les Remains puissctil se former a l'élude
des sciences exacles el induslriclles, sans
cesser d'étro citréliens, ct que, dans les pro
fessions d'architecles, de peintres, d'ingé-
nieu'rs, de mecaniciens, iIs soient gnidés par
les principes dc la vraie science qui vient de
Dicu.
i) Loin de s'opposcr au développement des
faeullés inlelléctuclles et a l'appücation de
ces faeullés aux arts el aux industries de
noire temps, settle capable de donncr au
génie humain toute sou ampleur, l'Eglisc,
disons-nous, posséde et distribue gratuite-
menl les sciences. Notre Dieu s'appelle Deus
scienliarum.
Eu agissant avec une libèralité de grand
seigneur, el avec un courage de saint évé-
que, Mgr de Mérode a acquis un nouveau
litre a la reconnaissance des Romains el a
l'affeclion de sou souverain.
L'UNIVERSITÉ MACONN1QUE DE
BRÜXELLES.
L'Université catlioliqu.e de Louvain sub-
siste au moven des dons des catholiques:
eux' et eux seuls Ieksubsidient et l'énfreirèn-
ncnl. L'iiniversité macönniquc de' Bru-
xelles est presqtte exelusivcmenl alimentéc
par les caisses pubüques, c'est a-dire, par
les subsides qu'accordent a cctte institution
lecotiseil provincial du Brabant, la viile de
Bruxelfes et les commuues suburbaines de
la ca pi tale.
Mais ce ne sont pas les uniques faveurs
officielies dont jouit l'iiniversité dile libre:
elle ne vit pas settlement des deniers des
conlribuables, mais ceux-ci lui fournissent
encore un large contingent de ptofesseurs.
Si les administrations communales el pro-
vinciales lui donnenl de rargent, Ié gouver
nement lui donne des hommes. C'est ce que
la Gazelle de Louvain élablil clairement par
des fails inconlestables.
Le quart environ, dit-elle, dn corps ensei-
gnant de l'université inaconnique de Bru-
xcllcs se compose de fonclionnaires du
gouvernement, payés comme leis des deniers
publics, et qui cumulent avec leurs fonetions
salariées par l'Etal celles qu'ils remplissent a
l'Université libre.
On le voit, l'Université libre de Brtixelles
vole si pen de ses propres ai les. que non-
seulement elle paie ses professeurs avec
l'argent des conlribuables, mais qu'elle em-
primte encore une bonne partie de ses pro
fesseurs a l'Etal, qui les lui préte bénévole-
ment.
II est évident que, si le quart des profes
seurs de l'université calhoiique de Louvain
étaient des fonctionnaires dn gouvernement,
il n'y aurail pas assez de toules les voix de
la presse libérale pour crier contre une pa-
reille situation.
Mais quand il s'agitde l'université macon-
nique, cela est trouvé tont naturel.
QUELQUES AXIOMES DU LIBÉRALISME.
I. Tont calhoiique, eül-il invenlé la pou-
dre comme Ic nioinc Schwartz ou le systéme
du monde, comme le chanoine Copernic;
eül-il écrit comme Bqssuei, gouverné com
me Richelieu, pensé comme de Maistre ct
parlé comme Laeordairc est un crétin par
cela seiiI qu'il est calhoiique.
II. Tout liberal est un phénix par cela seul
qu'il est liberal.
III. Le liberal est né pour occuper Ie pou
voir.
Le calhoiique est ne pour payer Uimpól ct
servir lont au moins dans ia garde civique,
s'il a le moyeu de s'exonérer du service dans
l'armée.
IV. Tout liberal intelligent se tient a égale
distance des catholiques qui affirment des
principes et dos révoiutionnanes qui n'ont
que des appélits.
Le vrai lihéral n'a que des intéréts.
V. Le juif se proslerne devant l'arche, le
chrélicn devant 1c tabernacle, le lihéral de
vant Ie coffre-lbrt.
VI. Les doctrinaires se recommandent par
le mérite éclatant de n'avoir pas de doctrine.
Dót rui re c'est ódifier.
Vil. La liberie des culles consiste a n'avoir
pas de culte, sauf a empècher les autlres
d'en pratiquer un.
VIII. L'Etal est la source unique de tous
les droits. Ni droit naturel ni droit divin.
Le pére de familie n'a le droit d'élever ses
enfants el l'Eglise celui de sauver les times
que pour aulanl quq l'Etal leur en confére le
pouvoir.
IX. La moralilé, c'csl faire tont ce qu'on
veut dans la li mi té du Code pénal.
X. Toules les religions sont des faiblesses
d'espri! égalemcnt bonnes el inauvaises; le
lihéral intelligent s'adorc soi niéme, sauf a
faire adorer l'Etal quand ilcslau pouvoir.
XI. Tout peuple et tont gouvernement ca
lhoiique est inévitablemènt cpndaniné a la
decadence. Tout gouvernement liberal est
infailliblement voué a une prospérité stable
et presqu'infinie (témoin, parexemple, l'Es-
pagne depuis l'avénement d'lsabelle, et la
France depuis l'avénement des imniorlels
principes.)
XII. L'Etat c'est nous.
XIII. Prendre les biens dc l'Egüse ct
des pauvres, c'est restitner a l'Etat.
XIV. En lout temps, en tout lieu, en toute
circonstance, en tout ordre d'tdées, sera
vouê a l'exécralion tont liomme ou toute
chose qui porte l'empreinte du catüoücisme.
Le bon lihéral est pour toules les hérésiës
contie tons les papes, pour tons les perséeu-
leurs contre tous les lopprimés dés que ceux-
ci sont des cathoüques.
Le bon liberal esl pour tous les gouverne-
ments qui supprimont la liberie, pourvu
qu'ils supprimenl d'abord la liberie reii
gieuse.
Le libéralisme est:
Pour les Moscoviles conlre la Pologne;
Pour l'Anglelerre conlre l'lrlande;
Pour les grands scélérats de 93 conlre la
Vendée;
Pour Bismark conlre ceux qu'il exile;
Pour Loyson et tous les aposlats contre
les prétres du Jura, fidéles jnsqu'a I'exil;
Pour Garibaldi conlre Pie IX.
XV. Le progrés, c'est le bouleversement
périodique, incessantélernelpresque in-
fini,
XVI. L'instruclion sans principes dc morale
et sans religion va sauver ce monde. Quand
lout citoyen sera a rnéme de lire une feuille
de trottoir, el saura ce qu'est le théoréme de
riiypotbénuse, il n'y aura plus ni Troppman,
ni communards, ni gréve de J'lirtornalio-
nale. {Cloche.)
LA QUESTION DES MAISONS OUVRIÉRES.
Petite correspondance, qui ne date pas
d'hier; mais qui n'en mérite pas moins
d'èlre médilée. Voici ce qu'écrivait Francois
Myron, prévosl des marchands, a Henri IV:
Cbersyre, vous m'avez dit: Cotnpére,
j'aulneray vosHre affection aux véritez que
vous oserez me signaler. Mon doux sei
gneur et bon maistre, mon a fleet ion de
subject va étre chose provée, carj'aydes
reprosches a vous faire...
Oü done avez-vous la teste, clier syre,
que vous appelliez a son de trompe tant
d'ouvriers étrangers a Paris? Faictesdenos
villes secondaires des citez commercantes et
et artisannes, c'est bien pensé; mais Paris,
votre eappitalle, cilé ouvriére el ruche d'ar-
tisans, c'est poser vostre couronne sur un
lonnelel de poudre pour y metlro le feu
vous-mesme.
Clier syre, permettez que je me retire.
En jurarit fidélitéau Roi, j'ai proinis soubte-
nir la royauté. Or Votre Majesté me com -
mande un acte pernieienx a la royauté... je
refuse! je le repéte a mon clier maistre et
souverain bien-aimé: c'est une malheureuse
idéc de bastir des quartiers a usage exclusif
d artisans et d'ouvriers. Dans une, eappitalle
oü trosne le souverain, il ne faul pas .<pic les
[lelils soient d'un costé el le gros et (Indus de
l'aulre; c'est beaueoup tnieux et sürcment
meslange. Vos quui tiers poores devien
droie/tl des ciladelles qui b/uqueroient ros
quartiers riches; or, coinuie Ie Louvre est
la parlye belle, il pourrait se faire ijne les
balles vinssent ricocber sur vost re couronne...
Je ne veux pas, syre, estre le eompüee de
cesle mesure.
Francois Myron,
Prévosl des marchands.
Henri IV répóndait le méme jour:
Compére, vous étes vif comme un han-
neton, mais a fin de complc un brave et
loyal subject.
Soyez content, on fera vós vollonlés, et
leroy de Franceira longtemps a vostre belle
école de sagesseel de prud hornie. Je vousat-
tends a souper et vous embrasse.
La Fédéralion des Cercles catholiques,
dans sa réunion de Lundi, a modifié quelque
peu le programme de sa prochaine Assem-
blée générale, qui sera tenue a Gaud: elle en
a fixé les jours aux Samedi 2o et Dimanche
20 Avril prochain. Préeédemment le
Dimanche et le Lundi avaienl élé indiqués,
mais on a pensé que la disposition prise
a va ut hier répondrail tnieux aux convenan
ces de tous.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
La presse libérale a fait beaueoup de bruit
autour d'un procés inlenté par.les héritiers
légaux de Mllc Zeghers en nullilé du testa
ment de cclle-ci et de certains acles de vente
par elle consenlis en faveur du cardinal
Sterckx. Celte cause a été plaidée pendant
dix audiences devant la deuxiéme chambre
du tribunal civil de Bruxelles. A l'audience
du 18 Mars, M. de Rongé, subslitut du pro
cureur du Roi, a doniiéson avis. Adoplant et
faisant siens tous les arguments de droit et
de fait présentéS par M - Bilaut, avocat des
défendcurs, rhonOrable organe dii ministère
public, dans un savant el -lumineus réquisi-
toire, a conclu au rejèt de la demande des
héritiers Zeghers. Nous, rcndrons ultérieure-
irienlcompte dujugemcnl qui interviendra.
Clirosiiqiic loenlc,
QUELQUE CHÖSE QUI AIDE A COM PRENDRE
POURQUOI L'ON NE 'RÉDUIT PAS
LE CONTINGENT.
Si vis pacem para helium. Ces cinq mots
sont appliqués avec acharnement, si nous
pouvons nous expliquer ainsi, dans la plu
part des pays de I'Europe. Tout en parlant
de paix, on ne chercbc pariout que les
moyeris de s'entredétruire.
C'est ce qu'un journal d'Anvers détnontre
comme suit:
La Russie fait une loi qui oblige tous ses
nationaux de 20 ans a prendre I'uniforme.
Elle avail un effectif de 830,000 hommes sur
le pied de guerre, et elle veut en avoir deux
millions. Elle conslruil un navire blindé
aprés l'aulre. Les chantiers de Nicolaïef lan-
cenl a chaque momennl un monitor dans la
mer Noire. Elledépense 10 millions de rou
bles pour I instruction publique et prés de
200 millions pour son armée, en attendant la
nouvelle organisation qui lui coütera encore
davantage. Le budget de la guerre s'élévera
alors a beaueoup plus de la moilié de toules
les autres dépenses fuites pour I'administra-
tion du pays.
L'Allemagne est occupée égalemenl a dis-
culer dans son Reichstag une nouvelle orga
nisation de ses forces tnililaires. Ce qu'on
construit chez elle de forteresses, dechemins
de fer slratégiques, de navires blrndés; ce
qu'on fond de canons, ce qu'on fabrique de
fusils, cest épouvantable!
La France ne reste pas en arriére. Elle
aussi s'artne jusqu'aux dents. Elle veutriva-
liser aves son ennemie. Les dépenses qu'elle
fait pour son arinée s'élèvent a 39 1/2 pour
cent de toutes ses autres dépenses, abstrac
tion faite des intéréts que réclame sa delte
publique.
A la Chambre italienne, on discule en ce
moment un projet dé loi qui ouvre au minis
tère un crédit de 80 millions, pour la defense
du royaume. L'llalie veut batir des forteres
ses dans. I;e passage des Al pes, établir des
camps retranchés autour de Rome et de
Capoue, se pourvoirde canons el rein pi ir ses
arsenaux de munitions. Quoiqu'en principe
la majorité des deputes ne soit pas favorable
a ('augmentation du budget de la guerre, la
loi sera voice, l'llalie suivra l'enlrainement
gétiéral.
En Hollande on ne parie de rien inoins
que de fortifier toules les passes de uier,
d'augmenlei considérablement la flotté, de
compléter les cadres de ('armée, d'entrcpren-
dre des travaux pour les inondaliotis. Le
pays esl résolu pour se garantir conlre ren-
nemi de 1'exlérieur, qu'il vienne d'Allema
gne, de France ou d'ailleurs, de s'tmposer
tous los sacrifices qu'il est en état de suppor
ter.
En 1873 les différentes armées de I'Euro
pe comptaicnt sur le pied de paix 3 millions
320 mille hommes et sur le pied de guerre
peul étre 10 millions d'hommes! Que l'on
compare ces chiifres a ceux d'il y a Unc
dizaine d'années!
Voila ce qui explique pourquoi notre gou.
vernement ne diminue pas le contingent.
Les journaux s'occupenl beaueoup de la
question de la milice pour démontrer ('ag
gravation des charges qui résulle de la loi
du 18 Seplembre 1873 el annoncer que le
'prix des remplacanls est considérablement
augmenté. Ces incriminations ont une funes
te conséqüènce: c'est d'eticourager les agents
dc rcmplacemetu dans leurs exorbitantes
pretentions et a force d'exagérer les prix
qu'il faudra prochainement payer pourobte-
nir un remplacanl, on fait en quelque sorle
de la réclame en faveur des trafiquanis de
cctte catégorie, et on leur facilite l'écoule-
ment, a haul prix, .de leurs marchandises.
Si la loi du 18 Seplembre 1873 constitue
a certains égards une aggravation des char
ges tnililaires, elle est inférieure pourlanl j
celle qu'un ministère liberal nous eüt infli-
gée. Déja la loi libérale du 3 Juin 1870 avait
consacré une onéreuse aggravation de ces
charges, en supprimant la substitution. Sous
l'empire de la loi de 1817. qui a élé en vi-
gueuf jusqu'en 1870, les miliciens pouvaient
pour une somme ininrme, 800 francs au
pi us, se fournir un substituant qui, pendant
lout le temps qu'il élail au service, procurait
aux frères du milicien l'éxemplion de se
rendre sous les drapeaux, comme si le mili
cien étail au service lui-méme.
II faul espérer que la legislature opérera
une prochaine révision dés töis de 1870 ct
1873, en facilitant le remplacement aux
miliciens; mais la mesure la plus efficace a
prendre serait de rélablir la subslitution/uni-
quement toutefois entre les miliciens d'une
méme levée; de la sorle on ne verrait plus
renaitre les abus auxquels donnait lieu ce
systéme de remplacement.
A BAS LES JÉSUITES!
Le cri de guerre de la libre-pensée, de la
doctrine, de la gueuserie, des adorateurs du
veau d'or el de la déesse raison, de la ca
naille repue él non repue, des habitués de
mauvais lieux.des fauteurs d'émeutes a coups
de pavés, des Voltairiens de cabaret el des
Bismark d'hier et d'aujourd'hui, n'a pas va-
rié depuis un siècle: 4 bas les Jésuites!
voila le perpétuel refrain de tous ces brail-
lards.
Ce n'est pas ici le lieu de refaire l'hisloire
des jésuites, auxquels Voltaire lui niéme,
d'AIamberl et Lalandc out payé le juste tri
bui de leur admiration el de leurs sympa
thies.
Bornons- nous a dire avec un éminent pu
bliciste:
Notts connaissons les jésuites; nous les
avons vus dans leurs maisons; nous nous
sommes agenouillés devant eux au confes-
sionnal, oui, MM., au confessionnal; nous
les avons éeoulés dans nos églises; nous
avons lu leurs livres,... Nous vous connais
sons aussi, vous et les vólres. Messieurs les
romanciers, plnlosoph.es, rédacteurs, édi-
leurs, menteurs et calomnialeurs de la presse
du ruisseau; nous connaissons ceux qui vous
suivent et ceux qui vous font vivre; nous
avons lu vos ceuvres malsaines, les fruits de
voire imagination pétrie d'ordures; nous
avons entendu vos discours; nous vous avons
sifllés et méprisés; nous vous avons vus a
jeün et ivres, ivres non-seulement de vanité,
d'ambition et de haine, mais ivres de viande,
de vin et de lubricité.
En notre ame et conscience, le moins ir-
réprochable des jésuites, est mille fois meil-
leur qu'aucun d'entre vous: il n'y a pas un
jesuile qui n'éloignat avec horreur la seule
pensée de faire celle de vos actions quoti-
diennes que vous regardez comme la plus
innocente. Ou ciiasserail de la Compagnie
comme un galeux, celui qui paraitrait capa
ble de la plupart des ceuvres dont vous vous
glortfiez.
Et c est pourquoi les jésuites sont debout
én dépit'de vos lüreurs.
L'adinmislration des posies croit devoir
reppeler au public que, depuis Ie lr Juin
dernier, le port des lettres chargées, avec
valeur declarée, onginaires et a destination
de I intérieur, a stibi une reduction considé
rable et qu'il est etabli commé suit:
1° La taxe au poids des lettres ordinaires;
2° Un droit proportionnel fixé:
Jusqu'a 230 francs inclusivernenl, a 30
centimes.
Au-dessus de 230 francs et jusqu'a 1,000
francs inclusivernenl, a 40 centimes;
Au dessus de 1,000 francs cl jusqu'a 2,000
francs inclusivernenl, a 00 centimes;
Du Parloupi- des Bourgeois,
le 2!)e ifaousl IS84.
17 octoFer.
a