celte exhortation, vous auriez fait voire
devoir. Aussi, Nous n'avons pas encore nban-
donné I'espoir que Dieu dclournera les maux
cxistants. Ce qui Nous encourage a cet es-
poir, e'est la devotion et la foi de Notre fils
hien-aimé dans le Christ, I'empereuret roi
Francois-Joseph, que Nous avons instam-
mcnl adjuré, dans une nouvelle Icttre de ce
jour, de ne jamais lolérer que dans son vaste
empire l'Eglise soit assujettic a un asscrvis-
sement ignominieux. el ses sujets cailioliques
aux plus grandes afflictions.
Mais comme Ie nornbre des assaillants de
FEglise esl grand et que cbaque assaut est
cminemment dangereux, vous pouvez au
moins persévérer tranquillement. Que Dieu
daigneguider vos decisions el vous soutenir
de sa protection puissante, afin que vous
puissiez decider heureusement et rcalisercc
qui sert la gloire de son nom et le salut des
ames. Comme signe de cetle protection divi
ne et de noire bicnveillance particuliere.
Nous vous accordons affectucusement a tons
et a cliacun, chers Filset Vénérables Fréres,
ainsi qu'aii clergé et aux fiddleseonfiés a
voire vigilance, Notre bénódiction aposto-
fiqtie.
Donné a Rome, prés Saint-Pierre, le 7
Mars de l'année 1874, dans la 28e amiée de
Notre Pontifical.
PIE IX.
LA PERSECUTION.
Nous lisons dans le dernier numéro des
Missions cai/iolii/ues:
«Aladernière beure, nous recevonsde
trés douloureuses nouvelles du Tong King.
Elles sont du 10 Janvier. En voici Ie résumé:
84 chrétientés saccagées, plus de 300 chré-
liens massacrés, 3 prétres indigenes tués, pas
de nouvelles de plusieurs missionnaires fran
cais. Prochainement des détails.
La persécution sataniqtie sévit partout,
dans I'extréme Asie par le massacre, en Eu
rope par la prison, par la spoliation el par
l'exil, hélas! parfois móme par le meurtre.
Nous appelons sur cet étal du monde l'at-
tention des philosophes de Berlin, des scepti-
ques de Paris, des sectaircs de Genéve el des
juifs de Vienne.
C'est un beau spectacle d'émulation pour
les ennemis de l'Eglise el du nom chrélien.
CONVOCATION DU COLLÉGE ELECTORAL
DE [.'ARRONDISSEMENT DE GAND,
pour l'élection d'un SÉNATEUR.
Par arrèté royal du 23 Mars, le collége, de
l'arrondissement de Gand est convoqué pour
lo 10 Avril procbain, a 0 beures du matin, a
Teffet d'élire un sénateur, en remplacement
de M. Van de Woeslyne, décédé.
En cas de ballotage, s'il ne pent comrnen-
cer au plus lard a 3 beures, il aura lieu, sans
convocation nouvelle des élecleurs, Ic 23 du
mèmemois, a 9 beures du matin.
Le Journal de Gand nous apprend que,
cn exécution de la resolution bclliqueuse
prise par l'étal-major du parti, les sous-co
mités de l'Associalion libérale ont été réunis
Mardi et comme de justeils ont
adopté par acclamation la candidature de
M. le comte Ch. de Kercliove de Denler-
ghem, bourgmestre de la villédeGand,
le généreux Burgervader a qui les contri-
buables doivent, cetle année, un si notable
accroissement des centimes additionnels, co-
tés surleurs bulletins de contribution.
Sans vouloir cn rien préjuger la décision
du comité central, le Bien public opine pour
Tabstenlion dans cette élection éphémère et
dérigoire.
Les lulles électorales ne sont pas déja si
agréables, dit-il, qu'il faille stérilement les
multiplier. En présence surlout des inégali-
tésdevant le scrutin que consacre noire le
gislation, il nous parait trés-inutile d'imposer
a prés de trois mille élecleurs un déplace-
ment désagréable, dispendieux el inutile.
Nous ne voyons pas, d'ailletirs, dans quel
but nous imposerions a nos amis une cor-
vée qui n'a en elle-méme rien d'attrayanl.
Supposons M. de Kerchove-Delimon, élu
le 16 Avril, sénateur de l'arrondissemenl de
Gand. Et aprés?... La session legislative sera
vraisemblablement close au commencement
du mois de Mai. Done M. deKerchovene
siégera probablement pas au Sénat, ou s'il y
siége ce ne sera que pour quelques jours.
Son vote, en supposant qu'il y ail a voter,
n'entravera pas la marche du gouvernement,
ct sa parole, qui n'a pas le poids de sa bour
se, n'est pas de nature a exercer une influen
ce appreciable ou a créerde sérieux embar-
ras. Si on lui fail un discours il Ie récitera;
mais si on répond a ce discours, il ne ripos-
tera plus. Nous connaissons I'homme!
Au fond, il est nssez difficile de s'expli-
quer la decision que vientde prendre l'As
socialion libérale. Le Journal de Gand dit
bien que les libéraux out bate de laver la
bonte de l'élection de 1870, mais personne
nest dupe de cette rengaine, mème parmi
les libéraux. Nous croyons plulót qu'il s'agit
de salisfaire une fantaisie de notre richissime
lord-maire et de lui perinetlrede bien réga-
ler les élecleurs libéraux de Gand. Dans un
parti oü le bal de M. le bourgmestre est élevé
a la hauieiir (l'uue institution nationale,
le champagne doit ét re considéré pour Ie
nioins comme une glorieuse coiiquèle de
la civilisation moderne.
li faut done croire que M. le comte de
Kercliove aura d'aulanl plus lenu a satisfaife
les aspirations de ses amis poliliques, lo
16 Avril, qu'il est moins certain de pouvoir
renonveler la féleau mois de Juin. Lorsqu'on
est qualorze ou quinze. fois millionnaire.
lorsqu'on posséde plus d'hecares dé térres
labourables et de prés que tons les: convents
de Belgique réunis,, on peut se permettre ce
luxe vraimenl princier.
Ces gros millionnaires ont parfois d'élrani-
ges caprices!
Crésus aimail les belles étofïes.
L'icullus les fins soupirs.
T.illeyrand raltolait des tabaliéres el lord
Palmerston des cbevaux.
Eugene Sue se faisait remettresa corres-
pondance sur un plat d'or par un valetcn
gants blancs el cn grande livrée.
Victor Hugo est un grand collection-
netir.... (Tactionsde la Ranque deRelgi(|ue.
Le schab de Perse a la passion des dia-
mants et des pierres précieuses.
Potirquoi M. le comte de Kerchove, le
Crésus du libéralisme et le grand schah des
Loges, ne se paierait-il pas une election au
Sénat?... C'est lont naturel; mais il nous
semble naturel, aussi que. pour les beaux
yeux deM. le lord maire, les catholiques ne
se mcllent point en frais, ne chauffenl pas
a toule vapeur la machine électorale, saufa
recommencer dans six semaines, et pour de
bon cette fois, le mème exercice. Soyonsde
bon compte: ce n'est pas la peine de monter,
de charger el de pointer un canon-krupp
pour alteindre un moineau....
Lorsque nous avons écrit un article de
journal, on nous le rapporto en épreuve de
l'imprimerie pour que nous [missions y cor-
riger les fnutcsd'impression;maiséetlee/0re«-
ve esl lirée a la main, sur une petite presse,'
et non pas a la machine el a la vapeurcomme
le journal. Eh bien! M. le comte de Kercliove,
candidal au Sénat pour l'élection du 16
Avril, nous apparait un peu comme une
épreuve electoralece qui tie veut pas dire
néanmoins qu'il soit homme de caraclére. Ce
n'esl pas le easde mellre en train la machine,
daiManl plus qu'au tirage définitif, le pa-
quel risque fort de lomher en pate....
Nous nous rappelons qu'en 1836, le comte
Félix de Mérode, de nohle elgénéretise mé-
moire, promu au grade de Grand Cordon de
l'Ordre de Leopold, refusa celte promotion,
pour ne pas dé runt/er, disait-il, les élecleurs
de l'arrondissement de Nivelles. A noire avis,
il est bien plus inutile encore dedérangor, a
l'occasion du scrutin du 16 Avril, les élec
leurs de l'arrondissement de Gand. Nous
estimons done, salvo meliori el sanf a nous
rélérer a la décision de I'Association conser
vatrice, qu'il y a lieu de laisser M. de Ker
chove prendre paisiblement. le mois pro-
chain, un train spécial pour Ie Sénat. Ses
moyens lui permeltenl cette dépense. Ah! le
bon billet qu'a la notie lord-maire!.... est
settlement facheux pour lui que ce soit un
billet aller et retoura peine valable pour
six semaines.... Vous verrez que s'il lui
arrive malheur, M. de Kerchove-Delimon est
capable de du e: Cast la faute a Wassei-
ye!
ÉLECTION DU 16 AVRIL.
Nous recevons les communications sui-
vanles:
A l'unanimilé, le Comité decide qu'il y a
lieu de s'absieiiit;
En consequence, il invite ses amis a ne
prendre aucune parta l'élection du 16 Avril
prochain.
LOJ SUR LA DETENTION PRÉVENT1VE
ET LES LES VISITES CORPORELLES.
Le projet de loi relalif a la déterition pré-
venlive, si longtemps et si ardemmentdésiré,
a été voté en trois séances, et il faul savoir
gré a M. le minislre de la justice de l'avoir
élucidé de manière a obtenir une aussi
prompte adoption. Tel qu'il est, il sauvegar-
3e les intéréts de la société et les droits du
prévenu. Celui-ci n'est plus exposé a végè-
ter, pendant des mois entiers, soit dans la
prison, soit dans le secret, sans pouvoir dé-
montrer sa non-culpabilité s'il est innocent.
Un inculpé ayant sa résidence en Belgique,
ne pourra étre arrèté prévenliveinent que
dans des circonslances graves et e.xception-
nelles, si le fait mis a sa charge est de nature
a entrainer un emprisonnement de trois
mois ou une, peine plus grave, a moins que
son arrestatioii qesoit réclauiée par l'intérèt
de la sécuriiè publique, el le mandat d'arrèt
devra specifier ces motifs.
La mise au secret pendant trois jours
seulement. ne pohrra avoir lieu qu'cn cas de
nécessitè el par ordonnance motivèe.
Le mandal (Uarrèt ne sera pas maintenu
si. dans les cmqjjoiirs de lUnlerrogatoire, la
chamhre du conseil ne le confirme pas, el
cette chamhre devra slatuer sur la preven
tion dans le mois,J a compter de l'inierroga-
toire, sinon IHivetffpé sera mis en liherté, a
moins qu'il n»^9it|léd.aré^uej*ir»,l^rét ptii-
blic exige le mnintien de la detention!
Aprés I'inlerrogatqire, Ie prévenu peut
communiquer avet son conseil.
L'inculpé, s'il est acquitlé, sera mis immé-
dialement en liberté. nonobstanl appel, a
moins qu'il nesoil délenu pour autre cause.
Telles soul les principales dispositions' du
projet adopté, au premier vote, par la Cliani-
bre. el que Fopinion publique a ralifiées
d'avance.
Une autre disposition trés-importante a
élé adoptee, c'est celle qui. hors le cas de
flagrant délil, ne permet aucune exploration
corporelle, a moins que la chamhre du con
seil, la chainbre des inises en accusation, Ie
tribunal on la cour ne 1'ordonne.
Cet article met un terme aux actes scan-
daleux qui ont causé dans le pays taut d'é-
moi. que la preste catholique a flétris avec
la plus grande énergie. C'eSt a elle que l'on
doit une stipulation qui sanvegardel'lionneür
de nos femmes êt de nos lilies, outrage sur
la simple requisition d'un cointnissaire de
police. i
Sans nul dönte, le pays saura gré au mi
nislre de la justice d'avoir présenté la loi
sur la detention preventive et a la Chambre
de l'avoir adoptée.
CHRONIQUE JUDICIAIRE.
Affaire Mandei,. La 6",c cliambre du tri
bunal correct ion nel de Bruxelles, présidée
par M. Demeure, a rendu hier son jugement
dans l'affaire Tesch contre Mandel. Ce dernier
a élé condainné 3 mois d'emprisonnemenl,
1,600 fr. d'amende et aux frais du procés.
En ce qui concerpe la partie civile, M. Man
del est coiidamné, par corps, a lui payer
10.000 francs a titre de dommages-intéréts;
il devra en outre insérer le jugement en tète
du journal la Cote libre, dans trois numéros
successifs, faute de ce faire, a payer a M.
Tesch 100 fr. pai^chaque jour de retard. Le
jugement, qui est Irés-longuement motivé,
sera ptiblié dans >six;joumaux beiges, au
choix de M.' TeSch, el dans deux journaux
étrangers.-M. Mandel est aussi condamné a
tons les frais en vers la partie civile. Lejuge-
ment fixe a six mois la durée de la contrainte
par corps. u a;
Clirunique locale,
L'INSPECTION ECCLÉSIASTIQÜE.
La gauche parlementaire, dit le Progrès,
aurail voulu obtenir de M. Delcour l'assu-
rance que les eeclésiastiques, se trouvaot a la
léte d'élablissemenls d'instruclion, nefus-
sent plus admis aux fonctions d'inspecteurs
des écoles du gouvernement. Ce iïétait que
justice mais l'honorable chef du dépar
tement de l'intérieur a bien d'autres soucis
que de se rendre aux reclamations fondées
de ses adversaires....
Et le Progrès en conclut qu'il doit avoir
un front d'airain et one conscience bien
élastique, ce M. D<'lcour! Mais loutemiro-
bolanle que soil celle conclusion, elle est
peut-ètre encore ce qu'il y a de moius co-
casse dans la complainte du Progrèsbien
plus ébourilfantes soul les reclamations
fondées des adversaires auxquelles ce M.
Delcour, grace a sa conscience élastigue, a
eu le from d'airain de ne pas se rendre.
Le Progrès les sert a son public, en bon
style de maitre d'éeole; il a toujours le style
de son sujet.
Une première raison, c'est que les éta-
blissements religieux sont déja assez pros-
péres comme ca; el puisqu'tls menacent de
succomber sous le trop plein, de mourir
du pléibore, comme on disait l'autre jour
a la Chambre, il ne faut pas leur fournir un
moyen de plus de recrutement. Cela s'est
chanlé sur tous les tons.... de la sollise.
L'autre raison, c'est que les établisse-
ments religieux sont dans une situation
trop précaire pour pouvoir se passer de
l'appui des amis au pouvoir. En elïet,
voyez quel mal ils out a se soutenir: c'est
en vain qu'ils lultent et se sacrifient, la
mine les poursuit partout....
On esl prié de conciiier ces deux recla
mations fondées!
On est prié encore de se rappeler, comme
prcuve a l'appui, que lesdils établissements
précaires ont vécu et prospéré, durant un
quart de siècle, inalgré l'hosiiliié systémali-
quede leur «nncmi au pouvoir.
On est prié.surtout. ti'adinirer la peinlure.
trés probaute, qui fail le Progrès de cctle
situatie»!) précaire, la voici:
Les moinillonS arrivent dans une locnlité
déponrvue de maiS'qïO d'è(bicatipn; Üs sbrit
20. 30. 40 mème, Ic gousset bien garni cl
l'èscnrcelle pleine pour aider aux frais de
de premier établissement: la plus belle
maison de l'endroit leur doit étre vendue
et rien n'est épargné pour donner a la jeu-
nesse son entier développeinent physique,
moral el intellecluel,
Pour une situation précaire, en voila
une.
A d'autres.... reclamations fondées! Les
deux suivantes ferorit la paire. pourvu que
l'on parvienne encore une fois a les ineltre
d'accord:
Première reclamation fondée: L'enseigne-
ment religieux fait a l'eiiseigiieinent laïc une
concurrence ruineuse, etc.... Qui ne le sail?
Deuxièine reclamation fondée: L'enseigrie-
ment de i'Etat tue raide l'enseignement des
moinillons. Malgré tout, dit le Pro
grès, dés que la Commune organise sou en-
séignement laic, chacun y court et parlout,
sauf peut-èlre dans qtielque bourg pourri
desFIandres h con fiance des parents y
u/]lue!
En voila deux bien fondées! Et dire que
M. Delcour ne s'est pas rendu! Front d'ai
rain.
Un mot cependant. Le Progrès songeait-il
ausSi a Vpres, quand il affirmait ainsi crane-
ment, que, malgré tout, dés que la Com
mune organise son enseignement laïc, cha
cun g court? Songeait-il a chacun des 30
nourissons qui courent a sou collége com
munal y songeait-il? Ou bien, soutiendra-
t-il que la ville d'Ypres compte parmi les
bourgs pourris des Flandres? Est-ce
au collége communal que la con fiance des
parents a/flue? All! ce sont bien plulót
leurs beaux deniers qui y affluent; c'est leur
or qui y afllue, y afllue par torrent, y con-
flue el s'y engoullre, sans profit pour eux;
mais aussi, heureusement, sans autre dorn-
mage que la perle sèche, puisqu'ils ont,
grace a Dieu, Ie bon esprit de n'y laisser pas
courir leurs enfauls.
Considéralion fondée d'un autre genre:
lis ont bien le confessionnal, la chaire, la
bonne presse pour faire du la propagande,
mais cela ne conslitue pas encore le mono-
pole, el c'est a cela qu'ils aspirenl.
Et M. Delcour, qui est un chrétien prati-
quant, n'igiiore pas, sans doute, que les in
specteurs eeclésiastiques, par cela méme
qu'ils sont chefs d'établisseuient, n'ont in
confessionnal, ni chaire; el il aura compris,
car sous son front d'airain se loge une
assez bonne intelligence, que, duns ces
conditions, ni le confessionnal, ni la chaire,
doul ils n usent pas, ni méme la bonne pres
se, doul lout le moude peui user,ne sauraient
constiluer un monojiole en leur faveur.
Simple reflexion qui n'aura pas inanqué de
mellre a I'aise sa conscience élasuque.
Une réclamation encore avant de tirer
l'échélle.
«■Les locaux laics, dit Ie Progrès, sont
bien plus simples, les prolesseurs moins
gros....
II serail difficile d'admettre que les lo
caux laics soicut indistinctcmeni plus sim
ples; il faudrait excepter au moins ces locaux
iaïcs, qui ne sont que d'anciens séminaires
confisqués ou d'anciens couvents d'oü l'on
a expulsé les religieuses; il faudrait excepter
encore, peul-èlre, les écoles de Giles qui
coüient deux cent mille francs! Quant aux
professeurs, on pourrait tomber d'accord. On
esl assez généralement d'avis qu'ils ne sont
pus gros du lout, y compris mème leur
bagage scientifique; ces messieurs n'ont de
gros que leurs chiffres au budget. Et il faut
l'avouer: ce peut étre quelque chose de gê
nant, pour les gens du Progrès, de voir que
des hommes compétents, apparlenant a l'en
seignement libre, soient admis ainsi a con-
staler sur piéce et sur place l'excessive ténui-
té de la plupart des pédagogues officiels.
Mais est-ce la une raison pour que M. Del
cour. incline son front d'airain?
Nous ne le croyons pas.
Et nous n'avons non plus aucune consola
tion a ofl'rir aux professeurs moins gros. Si
les inspecteurs eeclésiastiques leur sont une
géne, ils seront longtemps génés; et s'ils
n'acceptent l'inspection de bon gré, ils Ia
subiroïilde inauvais gré.
Qu'ils en fassent leur deuil.
Par arrèlés royaux du 23 Mars sont nom-
iriés dans les ditférentes ar mes:
Duns l'infanterie.
Majors. Les capitaiiiés de i™ classe: E.
baron Van Rode, des grenadiers, officier
d'ordonnance du Roi; J. VVtjndelen, du lr
de hgne attaché au dépot de la guerre; et O.
Paschal, adjudanl-inajor au 1' de ligne.
Duns la cuvulerie.
Lieutenants-colonels. Les majors: P.
Creten, du lr de guides, et A. Fischer, du
2C id., coiniiiaiidani l'école d equitation.
Majors. Le capitaiue commandant: P.
De Puscli, du 'fr lanoiers, aide decanrpdu
lieutenant-général Maréchal. II est déchargé
de son einploi.
FAITS DIVERS.
j. IjjJ
Un acte de cl tartte.Nous avons élé léinoiu,
hier, du Eoénementd'une scène qui, nous l'a-
vouous sanslausse lionle, nous a fori ailendri.
Sousla porie coclière du N° IA du Faubourg
Monimarlre, un de ces puuvres penis maiheureux
i(aliens, a peine vëiu, éiail aceroup;, son violon en-
tre ses jambes, el souffltnl dans ses doigls bleuis
par le l'roid.
II éiaii a peine 9 beures du matin, et le brouillard
n avail pas encore eu le leiups de se dissiper sous
I action des rayons du soleil, donl le disque appa-
raissait rouge comine du sang, au-dessus des mai
son s.
L enfant grelotlait; de temps a autre sa petite main
savanciit vers les passants el d'une voix presque
lionleuse, il demandail i'aumóne.
Un p lit sou M'sieu suuplet,disait il en im-
ploranl du regard ceux qui lui semblaienl devoir
étre charilables.
Vint a passer un vieux monsieur qui, en I'enten-
dant, s'arréta a Ie considérer
Aprés avoir examine quelques instants, il fit le
geste de fouiller dans sa poclie, mais se ravisani il-
dit a I'enl'ant:
Viens avec moi.
Le petit se leva el suivit l'inconnu.
As lu fain»? lui deinanda celui-ci.
Oh! oui, Monsieur, «i to ago ars faint.
Eh bien, lu vas mangel.
Et Ie vieux monsieur conduisil I'enfanl ciiez un
patissier vuisin.
La, maintenant, régale.loi a ton aise, lui dit-il,
ne te gene pas.
Le bambin ne fit ni une ni deux; avec le flair que
donne un estomac vide, il sauta d'emblée sur une
assietie de petnes patés templis de viandle, et en fit
une vérilable liécatombe,
C'était plaisir de le voir manger.
Le repas durait depots quelques instants, quand
vim ent se collet* au carreaux de la boutique les vi
sages de deux petites filles, exertjant Ie méme mé-
lier que le pent italien, a en juger par leur accoutre
ment, et qui, de leurs grands yeux étonnés, regar-
daient avec envie leur compatitote se régaler.
Le vieux monsieur les ayant apercues, leur fit
aussitót signe d'entrer.
Trois grandes assieltes de gateaux y passéren!.
Une vingiaiue de curieux, parmi lesquels nous
étions regardatent celte singultère scène a travers
les vines, et nous remarquames que plus d'un pa-
raissait grandetnent ému.
Enfin, au bout d'un grand quart d'beures, les ent
fants eurent lerminé leur déjeuner. Ils songèren
alors a teinercter leur btenfaiteur, mais celuï ci,
aprés avoir mis a chacun une piéce blanche dans la
muni, s'esqutva prestement.
Une peltte tntinayére. Le-père. Allons
petite, aide, un peu la uière et essute ces verres.
La fille. Oui, papa.
La petite fille sort de sa poche un mouchoir et
veut essuyer les verres a liqueur.
Le père. Mais inon enlant, a quoi penses-tu?
Lu fine. Ceia ne lait riee papa, mon mouchoir
est sa ie. (Histuriqae),
Lo moulin a vapeur du sieur Louis Duques-
noy, proprtétaire a Menin, a été consumé 1'auire
jour par les 11 mimes avec <oul ce qu'il conlenait.
La pene est évaluée a 4J,üdO fr. Le lout était
ussu
On écrit de Mouscron: Deux petites filles
jouuient prés du cinielière de noire locnlité, Lundi
vers l'heure de tnidi. Elles ont vu une femme dépo-
ser uit fardeau prés de la huie, a l'extérieur du
cimetière.
Dans un linge bleu on trouva enveloppé Ie ca-
davre d'un enfant du sexe féminin, agé de prés de
quinze jours. L'enfant portalt des blessures a la
léte. Le médecin a consiaié que lu mort avail élé
produile par strangulation.
La coupableque 1 on suppose étrangère, est
inconnue.