nous contentons pas de compatir, par nos
gémissemenls el nos larmes, aux maux
profonds qu'en ce momenl elle endure, sa-
chons lui offrir un viril concours, el, au
liesoin, degénéreux sacrifices; servons d'un
effort ncfn moins résoln et non moins efficace,
noire ehère palrie; comprcnons ce qu'elle
exige de nous pons se relever, se refaire, se
guérir. En un mot, soyons une generation
énergique et dévouée,intelligente et capable,
croyanle et agissante, qui comprenne les be-
soins et la marche des agitations humaines,
et np s'en montre pas plus effravée qu'il ne
convient a eens qui doivent puiser dans les
Inmiéres de la foi quelque chose 'a sages-
se et la patience de Dieu; et qui, sans recou-
rir a do vains et suspects oracles peuvent
trouvor dans l'hisloire de leurs pores et dans
les souvenirs du passé, les secrets de la Pro
vidence et les espéranccs de l'avenir.
AVEUGLEMENT.
Nous lisons dans le Journal de Florence:
La Providence écrit d'admirables choses
en Espagne; ne nous donnons pas le remords
de fermer les yeux, pour ne pas les lire. Ce
sont des enseignemenls qui s'adrcssent a
loute l'Europe, et dont elle doit faire son pro-
fit, si elle veut se sauver. Econtez surtont
vous, Francais, qui èles, et serez toujours
a la lète de la race latine.
Bilbao est une ville populeuse, ricbe, Iet-
tree. Elle a vu passer dans un trés-court
espace de temps Serrano, Prim, Amédée, Py
y Margall, et les autres: les trait ros, Petra n -
gcr, les coquins el les fous: elle a tout
acccptó. Elle n'a ferine ses porles qu'a Don
Carlos se présentant au norn de son droit et
du Christ.
Peut-on supposer que la ville de Bilbao
ne soit peuplée que de fous, de traitres et de
coquins? Non pas, la majo'rité est au contrai
re catholique, conime Don Carlos, ou se
vante de Pet re. Cetle niême majorité a vu
disparailre avec plaisir de la scène du monde
Ie fameux Prim: elle a eu un sourirede
compassion lorsqu'ellc apprit la fuite hon-
leuse el précipitée de Serrano; elle a assisté
avec bonheur a la culbule de Py y Margall
de Caslelar el des autres.
Bdbao reconnait que tons ses jongs si di
vers quant au nom étaient lous égalemcnt
détestables, et elle les déteste. Elle les accepte
cependanl; elle s'y soumei; le seul homme
qu'elle repousse, con ire lequel elle élévedes
barricades, el l'homme qui lui apporle
Pbonneur, Ia paix, la prospérité, l'ordre et
la liberté, elle le repousse paree que eet
homme vient au nom du Christ, el qu'il est
rec'u, convenu, bien décïdé et düment établi
que ce seronl les éhrétiens eux-inêmes qui
refuseront leur adhesion au gouvernement
chrélien. Ainsi Ie veut Ie monde moderne.
Plutót Tinfamie el la mort que le bonheur el
la gloire avec le Christ!
Lc fait est la, et il parle. Les inlransigeants
eux-mêmes ont bien certainement de nom-
breux adeptes a Bilbao: les eatholiques seuls
n'existent pas dans celte ville, qui pourlanl
figure dans les dictionnaires géographiques
comme ville catho'i que. ou s'ils y existent
ils ont trouvé moyen de se conduire en sorle
de ne pas s'opposer a ceux qui neveulent
plus l'interveution du Christ dans aucune
question politique et sociale.
Qu'on ne vienne pas nous dire que la ter
reur régne a Bilbao, et oblige les honnètes
gens a refouler au fond du coeur leurs sen
timents. La lacheté n'excuse rien ni devant
les hommes, ni devant Dieu. Un catholique
ne connait pas la terreur: il ne fait pas cause
commune avec lesalhées, les francs-macons
et les fous pour accepter la domination de
Satan sous loules les formes'el rcnoncer a
celle que Dieu a légitimement établie.
La Providence a opéré dos prndigescn
faveur de don Carlos; ces prodiges nes'éten-
dent pas a l'Espagne, elle ne s'en est pas
monlrée digne jusqu'ici. Les chenapanset
les charlatanls ont encore de beaux jours en
Espagne ct ailleurs. II fuut que la main ven-
geresse de Dieu ajoute bien de ruines a celles
qui existent déja pour ouvrir les yeux aux
aveugles et relever le coeur aux laches.
La secle a tellement pelri les peoples dans
la boucet dans le sang que l'héroïsme chré
lien fait peur anx multitudes: elles n'y trou-
vent rien qui soit a leur taille: le galérien en
rupture de ban s'il se gallonne et se convre
de crachals leur va mieux: ces peuples savent
qu'ils peuvent le payer du même mépris
qu'il professe ponp eux.
Mais Dieu ne fait rien d'inutile: les prodi
ges qu'il vient d'opérer en faveur de Don
Carlos démontrenl a l'Espagne oü sont sa
grandeur, son honnour el sa prospérité: celle
demonstration est palpable: si l'Espagne
préfère suivre les aberrations du monde
moderne, libre a elle: les nations comme
les individus, ticnnenl dans leurs mains leurs
propres destinées. Dieu ne fait que ratifier
la condamnation que nous écrivons nous-
mèrnes dans la plénitude de nolre libre
arbitre.
L'armée de Don Carlos est un premier
campement de l'ordre chrétien futur que la
Providence jette a travers les ruines que la
secle antichrétienne entasse sur l'Europe.
Lorsque cette impieaora ravagé les nations
qui se sont aveuglérnent jetées entre ses
mains, lorsqu'elle les aura pillées, meurtries,
ensanglanlées, bouleversées de fond en com-
ble, les peuples ouvriron! les yeux el les
tonrneront vers ces campcments, car ce sera
la ou la vérilé. la justice el le droit, chassés
brutalement de partout, auront trouvé un
dernier refuge.
ESPAGNE.
Sur les hauteurs de Bilbao, l'Espagne du
Cid nous apparait pour consoler la conscien
ce huniaine. Ne parions pas de ces vieilles
gloires, si riches el si éclatantes. Dans ce
iècle mème, au sein de la commune deca
dence, elle a par les mains de son people et
de son clergé, eueilli deux palmes durables
I et pures. Elleaforcé Napoléon a descendre
du faile; elle a élé, au Vatican, la nation la
plus entiére dans la confession do la vérilé.
un paysan espagnol a porlé le premier le
coup au colosse de l'empire, un évèque es
pagnol a terminé leconcile.
L'Espagne, disait un grand évèque de
France, a plus de théologie que les autres
nations. Nous com'prenons maintenani cette
parole. Lc people théologien a foorni l'armée
que nous voyons a Bilbao. II y a moins de
deux ans, cette armée se composail de quirize
hommes et avait coritre elle loute la force
militaire du pays, toute la complicité des
gonvernements, toute l'opinion du monde.
Aujourd hui rangée autour de la croix, elle
tientl'épéed'avant-gardequiempèchera l'isla-
misme d'envahir l'Europe. Regardez-moi, je
suis la vieille Espagne, Ie dédain de I'autre
Espagne, I'amusemenl de vos politiques et de
vos gens de lettres. Je suis l'Espagne du
crucifix.
Noble people! People de la vérilé el de
i'espérance! De la gloire qui l'e.nveloppe, il
fait une gloire pour son indigne fiére, le
people ennemi. En face de lui ces forbans
et ces traitres, ne pouvant rien acheter ne
pouvant rien vendre, meurent du moins en
soldats. Ne pouvant él re grands, ilsse mon-
trent braves, lis succombenl en Espagnols
sous leurs canons prussiens. La vraie Espa
gne, qu'ils veulent assassiner avec des armes
prèlées a leur apostasie, n'aura pas a rougir
1 de n'avoir imrnolè que des laches. Devant
les rochers oü la justice de Dieu lesappelle,
ils viennent se briser avec une fureur héroï-
quc. Le vainqueur doit les décorer de la
pourpre de son sang.
On vondrait oser se livrer a I'espérance.
En donnanl a Dieu tous les délais qu'il vou-
dra demander. la foi ne peul s'empècher de
i trouver dtir l'ajournemenl qui sera peul êlre
imposé au plein succésde lanl de sacrifices.
Néanmoins ces grands combats assurent le
triompbe de la cause qui les livre. On meurt
pour elle, done elle ne mourra pas. Les dé-
fenseurs du droit ne seront point frustrés.
Morts, ils combattront toujours, leur cause
est vivante. Elle vit de leur sang. Devant
Dieu, le martyr n'esl jamais mort.
M. FRÉRE LE PUR.
M. Frère a élevé conlre M. Malou un véri-
table acte d'accusation.
II prélend que dans le projet relatif au
port d'Anvers le gouvernement favorise Ylm-
mubütère, société financiére, paree que M.
Malou a été son président et que la Société
générale dont M. Malou est actionnaire, pos-
séde beaueoup d'aclions de XImmobilière. I
Bref, les discours de M. Fiére peuvent se
résumer en ces mots: M. Malou sacnfie les
intéréts publics aux inlérèis de sa boutique.
II est facile de réfuter ces odieuses accusa
tions par deux arguments bien simples, ar
guments lirésdes fails.
1° Un des plus acharnés ennemis du gou
vernement, M. Anspach, bourgmeslre de
Bruxelles, a proclamé hantement que la con
vention était juste, honnète, et qu'il votait
avec le gouvernement. Ce faisant, il désa-
vouait M. Frère, sa politique violente, son
attitude odieuse.
2" Les administrateurs de' Xhmnobiiière
sont tous des libéraux, M. Tesch, l'ancicn
ministre de la justice, se trouve a leur tète.
Mais demandons-nous ce que faisait M.
Frère lorsqu'il était ministre.
En arrivant au gouvernement, M. Malou
s'est démis des ha«jles functions qu'il occu-
pait dans la finance. II a donné sa démission
se privant ainsi de plus de cent mille francs
de rente.
M. Frére, lui, est resté administrateur de
la Société liégeoise pour l'éclairage au gaz;
de la Société des charbonnnges de Bonne-Foi;
des hauls fourneaux de Grivegnée.
Eiout ministre, la Société du Gaz a oblenu
plusbeurs arrètés royaux: l'un aulorisant le
triste contral passé avec la ville de Verviers
el que le dernier contral a dii sanctionner,
les autres aulorisant la société a placer ses
luyaux sousla voirie de l'Etal (grande voi-
rie).
M. Frére étanl ministre a fait nommer un
de ses fils juge au tribunal de Liége. Cc jeu
ne homme n'avail jamais eu un cliënt, il est
directement nommé a Liége.
Le second de ses fils est nommé membre
du Comploir d'escoinple de la Banqtie Natio
nale a Verviers.
Qu'on compare les deux hommes, M. Frè
re el M. Malou et que Pon juge.
CURIEUX ET ÉDIFIANT.
II est de loute nécessité denkver aux
Cours d'appel le droit de. decider en matiére
électorale, carcelle de Qand tripote de ma
niére a enlever lout respect pour les arrets
qu'elle rend dans l'espéce. Nous avons déja
fait connailre quelques-unes des sentences
trés étranges qu'elle a rendu es; en voici en
core une que nous révéle Ie Uien public et
qui prouve que I'ignorance ct la légèreté
font florés a cólé de la politique: Un élec-
leur, rayé tie la lisle comme ne payant pas
le eens, est reconnu par C arret mème qui hi
raie comme alleignanl plus que le chiffredu
eens électoral, et cette injustice, reconnue
par le conseiller-rapporteur De Schryver,
n'a pu êlre réparêe.
Voici les détails de celte affaire:
On parle beaueoup au Palais d'un incident
de procédure qui vient de se produire a la
Cour d'appel de Gand, en matiére de récla-
mations électorales.
Un contribuable de la commune de Moer-
befce, nommé Goethals, avait réclamé son
inscription sur la lisle des éleeleiirs pour la
Chainbre des Représenta.its,
Sa reclamation u'ayanl pas élé accueillie,
il se pourvul devant la Deputation perma
nente qui ordonna son inscription.
Nos adversaires appellent de eet arrêté et,
devant la Cour d'appel, Me Oswald de Kerc
hove-Lippens demande la radiation de Goet-
iials qui, de son cólé, avail pour eonseil M°
Van den Peereboom.
Les conclusions de l'avocal bbéral len-
daient a faire declarer que Goelhals, en lui
attribuant toutes les contributions auxquelles
il avait droit, n'atteignait pas encore le chif-
fre du eens électoral.
Ces conclusions furenl adoptées par la
Cour qui, sur le rapport de M. le conseiller
De Sehryvere, rendit un arrèt de radiation.
Mais voici le cólé curieux et significatif de
l'affaire. Le conseiller rédacteur de l'arrèt,
en s'assimilant les conclusions de Mc Oswald
de Kerchove, avait négligé de vérifier les
calculs sur lesquels ces conclusions étaient
basées.
Or, il se fait que ces calculs contenaienl
une grossière erreur d'arithmélique etqn'en
reclifiant cette erreur, on arrivait a atlribuer
a Goethals, mème dans le systéme de Me de
Kerchove, une somme d'impóts supérieure
de prés de trois francs au eens électoral.
La Cour d'appel de Gand avail done rayé
un électeur qui, l'arrèt de radiation en main,
pouvail étublir mulhèmaliquement son droit
a l'électorat.
La remarqueen fut faile au conseiller rap
porteur dans l'affaire Goelhals. Force lui fut
bien d'en reconnailre la juslesse el de eon-
clurc lui-mémea une rétraclation del'arrèt.
Malheureusemenl celui-ci était déja cou-
ché sur la feu il le d audience.
On s'avisa alors d'une procédure en requè-
te civile. Plusieurs avocats consultés décla-
rérent que cetle procédure élail inapplicable
dans l'espéce.
Dans l'inlervalle, et pendant les pourpar
lers relatifs a cette affaire, les délais de cas
sation étaient expirés.
Goethals demeure done indiimenl rayé de
la liste électorale de Moerbeke, bien que son
droit a l'électorat soit établi c'esl le cas
de le dire comme deux et deux font qua-
tre.
Nous laissons a nos lecteurs le soin d'ap-
précier, comine il Ie merite, ce nouvel
ëchanlillon des lumières et de Fimparlialité
de la Cour d'appel de Gand.
CI1RONIQUE ÉLECTORALE.
A Soignies, les conservateurs opposent
liste a liste. Ils sont positivemenl décidés a
offrir une candidature a M. Beernaert, minis
tre des travaux publics.
Les doctrinaires, de leur cólé, écarlant
définitivement M. Boucquéau, il est possible,
nous écrit-on, que eet ancien représentant,
pour n'élre pas combattu par les catholiques.
se porie caudidat au Sénal, en opposition
avec M. Wincqz, qui lui fait dés a présent
une guerre trés-peu d-éguisée.
Dans l'arrondissement de Thuin. ou Ie
prince de Caraman-Chimay pose sa candida
ture, toutes les probabilités sont pour un
succés au moins partiel des catholiques.
M. Hagemans, si le bruit de son désisle-
ment se confirtne, n'aura fail que devancer
le verdict du grand jury électoral. Quanta
ses deux eollégues, MM. Warocqué et Puis
sant, qui, dans la fameuse campagne du
chocolat, n'onl échappé au ridicule que par
le silence et TelTacement, la nullité absolue
de leurs services ne laisse pas de décourager
leurs partisans. Aussi l'opposilion frériste et
inacoriniqne pourrait - elle bien éprouveren
core de ce cólé quelque mécomple.
L'assemblée générale de la Federation des j
Cerc/es calboliques qui doit avoir lien a la
fin de ce muis a Gand. se présente sous les
plus brillants auspices. Cliaque jour apporle
de nouvelles adhesions et de nouvelles re-
ci ues a la Federation qui est, comme on l'a
dit fort juslemeiit l'armée active de l'opinion
catholique en Belgique. On se rappelIe que
l'assemblée de la Federation, tenue en 1870,
préluda a la victoire des catholiques beiges
et qu'elle contribua puissamment a hater
l'arrivée du soulagement universel.
La Fédération des sociétés ouvriéres ca
tholiques beiges tiendra sa douziéme session
dans son assemblée générale qui aura lieu le
10 Mai prochain, a Lierre.
L'ordre du jour de cette session porie:
Première séance, a 11 1/2 heures du ma-
tin: 1" Rapport du bureau central; 2° com
munications des délégnés étrangers; B° rap
ports des membres correspondents; 4"
rapports des sociétés fédérées; 5° discussion
de la proposition de remplacer dans le litre
lc mot «ouvriéres» par populaires.
Deuxiéme séance, a 2 1/2 heures de rele-
vée: 1° Question du repos dominical: a.
résultal des démarches votées a l'assemblée
générale du 19 Oclobre 1873, a Courlrai;
b. discussion des conclusions on propositions
nouvelles, s'il y a lieu; c. organisation des
conférences sur le repos dominical; d. asso
ciations ou ligues pour lc repos du Dunanche
el pour l'abolition du chömage du Lundi;
2" résultal des démarches auprés de NN. SS.
les évéques pour la création des comités
diocésains; 3° Choix du lieu de la 13mc ses
sion.
A 2 heures, un salut solennel sera célébré
en l'église paroissialc de Saint-Gommaire, par
M. De Coster, curé doyen de Lierre.
NECROLOGIE.
M. P. Van de Maele, ancien sacristain spi-
ri.tuel de l'église de Si-Michel a Roulers, est
décédé le 9 de ce mois en cette derniére vdle,
a l'age de 09 ans.
Chlocale,
Les élections approchent et Ia presse libé
rale s'efTorce de persuader a ses lecteurs que
les catholiques, depuis qu'ils sont au pouvoir,
ont dépensé des millions el fait suhir aux
impóts une augmentation considérable.
Vieille rilournclle dont les élecleurs ne
peuvent êlre dupes.
Ils savent que si des dépenses exlraordi-
naires ont été failes par le gouvernement, ce
n'est pas en gaspillant les deniers publics,
comme les libéraux qui ont enfoui l'or de
l'Etat dans les forlications d'Anvers, mais
pour améliorer le sort des petits fonction-
naires oubliés el dédaignés par le parli doc
trinaire. Loin de le criliquer de ce chef, on
doit désirer qu'il poursuive avec zèle la ré-
paration qu'il a commoncée. Lesjournaux
libéraux eux-mèmes l'y poussenl pour cher-
cherase rendre l'opinion publique favora
ble, sauf a lui reprocher ensuile d'avoir été
trop large dans la voie dos dépenses.
II va sans dire que les chiffres de VEc/io
du Parlement reproduits par le Progr'es pour
faire croire aux élecleurs que la dette publi
que s'est accrue el que les contributions ont
été augmentées, sont des chiffres qui ne
reposent sur rien.
Désespérés de voir que la dime, requisi
tion, la main-morte et leurs autres chevaux
morveux, efllanqués et fourbus leur rendent
si peu de services, les libéraux essaient de
grunpera la suite de M. Frére, sur le dada
des finances, pour arrivcra la conquète des
einplois au mois de Juin.
Les-catholiques com promet tent les finan
ces. Voici que les voies et moyens ne se ba-
lancent plus avec les dépenses, pareil fait ne
s'étail plus produit depuis 1848. II est temps
que le libéralisme remonte au pouvoir. Mes
sieurs les élecleurs, garde a vous!
Evidemmenl, dit la Gazette de Liégecetle
polémique est un theme électoral el rien de
plus.
M. Malou a parfaitement démontré l'absur-
dité de cette accusation et fait voir, par des
chiffres irrécusables que nolre situation finan
ciére est magnifique.
II fut un temps oü le gauvernement vint
piteusement déclarer a la Chambre que le
déficit s'étail emparé des finances, et qu'il
fallail avoir recours a des expédienls pour
nouer les deux bouts de l'année.
Qui était alors ministro? M. Frére-Orban.
Et le grand homme, le génie financier de la
Belgique, proposa d'arréter l'amortissement
de la dette.
Ayanl obtenu un vote favorable de ses
mamelouks, M. Frère parvint a se lire d'af
faires... au détriment de notre dette.
Ce temps n'est pas bien éloigné de nous.
Cot incident parlementaire suns précédent
se passa peu de temps avant la chute do M.
Frère. avant le célébre soulagement de 1870.
Quand on a de pa rei Is anlécédents la mo-
deslie serail de inise, mème pour M. Frére-
Orban.
Nos libéraux, sur un ton qui dit assrz
qu'ils necroient pas eux-mèrnes a ce qu'ils
écrivenl, cliantent leur victoire et la défaile
corn[»!èle des catholiques aux prochaines
élections de Juin.
Gand, disent-iIs, nous reslilunra, c'esl
certain sept représenlunts libéraux!
Et a cette fanfaronnade, ils ajoutent un
calcul qui aboutit, sans compter bien en-
lendu les penes que les libéraux feront cer
tainement, a laisser aux catholiques une
majorité de cinq voix.
El eux qui croienl que leur parti, avec line
majorité de vne voix peut gouverner, pré
senter et voter les lois les plus injusles et les
plus oppressives, ces illumines libéraux de-
mandenl d'un ton triumphant:
Le parti clerical peul-il gouverner avec
cinq voix de majorité?
Avant derépondrea celte question, nous
en poserons quelques-unes a notre tour.
Puisque nos libéraux prétendent que
Gand élica leurs candidals, voudraienl-ils
bien nous dire avec quel drapeau ces mes
sieurs se présenteront aux suffrages? Ose-
ront-ils y inscrire les doctrines, les idéés
républicaines, anarehiques, tyranniquement
progressistes, que leurs scribes défendent
pour la France el d'autres pays? Se présen-
teront-ils bravement, comme il conviendrail,
sous la protection du radicalisme révolulion-
nairesi souvent pröné par nos libéraux? Ou
bien, sachanl que les élecleurs ne les accep-
teraienl en aucune faqon sous celte enseigne,
auronl-ils la lacheté de cacher ce qu'ils sont
et ce qu'ils veulent?
La réponse affirmative a la derniére ques
tion peut èlre donnée comme la plus proba
ble.
Et mainlenant nous répondons a la ques
tion de nos libéraux:
Oui, cinq voix sufiisent aux catholiques
pouretnpècher le radicalisme révolutionnai-
re et républicain, auquel vous appartenez,
de perdre, en' porséculanl la religion el tout
ce «jui esi bien, nolre pays avec ses institu
tions el sa jeune monarchie.
Mais pour celle oeuvre palriotique, les élec
leurs, qui veulent rester flamands et Beiges,
donnerontaux catholiques une majorité im
posante.
Voici encore un e.xemple a citer a ecs
honnètes journaux qui ne cessenl de repré-
senler les convents comme les asiles ouverls
a la fainéanlise, a la paresse, oü n'entrcnt
que des paresseux et des crétins pour s'y
gorger de richcsses.
I.OU1S YEL'ILLOT