LA PÊCHE EN EAU TROUBLE. C'est l;i spécialité He nos libéraux, depttis plus de (rente nn*. de l roti hier Peau d'abord el de faire Lontte pêche après. lis savenl par experience que quand le pays est calme; quand la reflexion et la sngosse président aux paisibles évoltilioris de la vie pnblique, le libéralisme hargneux el intolérant selrouve nécessairement refoulé a Barrière-plan el fa- la lemen l rem is au vieux fer. Or, ce róle d'annquaille ne lui va point et pour n'y point être réd uit, il esl brelleur en permanence et eliercbe querela a lont venanl. Le tapage est son élément et la con fusion fail ses délises. Toule l'bisloire de nos luiles poliliques en lémoigne: cbaque fois que les caiholiques sont montés an pouvoir, ce fut dans une pé riode de paix, ce fnl tine conclusion logiqne, venant a la suite d'un sérieux cl paisible rai- sonnemenl. Cbaque fois qu'ils en ont élé renversés, ce fut a la suite de qnelque brus que commotion el dant tin délire fiévreux, dont le pays, dont les grandes villes surlout, se Irouvaicnt frenéliquemenl saisis. Faut-il rappeler Ie scandale de 18S7 et cet indigne attentat commis contre la majo- rilé des Cbambres, c'esl-a-dire contre le principe meme du gouvernement représen- talif? Et qui ne sail que. sans l'énergie et le dévouement dos bonimes aujourd'hni au pouvoir, le même coup de rue se serail ac compli, en Novembre 1871. quand la garde eivique mil la crosse en 1'air et erin a l'adres- se de la Royauté les belles cbosesque l'on sail? Ce que I on voulail alors c'élait renverser encore une fois la majorité, provoquer une dissolution, agitcr Ie pays, escompler au profil du libéralisme los crainles snscffées en bant ct en bas, et rcconslituer la domina tion de Pémeule et de ses exploitants. Heu- reusement. la droite ne donna point dans le piége et grace a sa solidité. a son accord, a son patriot isme, lc coup monté rala complé- tcmenl ct c'esl. a rccommencer. Anssi ccla recommence. On nous l'avait promis. On lient parole. Les dernicrés séan ces de la Chambrc onl élé, aidant que la gauche l'a pu, un traquenard ouvert sous les pieds du ministère, une excitation aussi vio lente que celles dont nous rnppelions tantót lc souvenir, pour faire lourner de nouveau les têtes, et Ia majorité avec olies. M. Frére-Orban doit s'ètre fait lire. dans ses jnsomnies, les annales de sa vie publi- que; il doit avoir rencontré dans celte lecture la page oü-sont racontés ses exploits de 1S37, el son cri sauvage, jeté par les fené- tres du parlement a la canaille Rruxelloise, pour provoquer cette sponlanéité foudroy- ante qui mil le couteau sur la gorge de Leopold i" et lui fit chasser sou ministère. M. Rara, lui aussi, aura rèvé de son triom- pbe avorté de Novembre et de ses insolences de solennel gamin, quand il crut avoir jelé a bas les ministères caiholiques, en sotnmanl audacieusement la couronne de renvoyer, comme des esc roes et des vauriens, W. d'A- neihan et ses coliégnes. Ces denx hommes, qui se valent el se compléten!, nous ont donné ces jours-ci la reprise des röles qu'ils ont créés et qui vont si bien a leurs instincts de comédiens,comme aux calculs de leur ambition. Et de la les scandules dans lesquels vient de finir le premier semestre de la session législalive. M. Frérea étéjaloux des lauriers de son pétillanl nonrrisson, el a son tour il a voulu sonner la cbarce conlre M. Malou, comtne M. Rara l'avail sonnée, il n'y a guè- re, contre M. Kervyn de Lettenhove. Ce sont les mèmes aménités qui onl été dites: Tous fripons et coquins. W. Malou n'est rien qu'un détrousseur et un escroc. II a volé le trésor public el coupé la bourse de l'Etal. Voilé le résumé exact de toule la diatribe du tribun liégeois. El le but final que l'on voulail atteindre? Exciter de nouveau les plus inauvaises pas sions, pocher de nouveau dans les eaux que l'on troublait avec tanl de violence. Ileureu- sement la garde eivique de Bruxelles ne montait point la garde antour du Palais de la Nation; sans quoi Novembre recominen- cait. Lc manque de cette piéce a fait dévier toule la manoeuvre, el la Chambre s'en va, prendre ses vacances, sans que Bruxelles soit sens dessus dessous. Mais enlretemps nous avons eu une preu- ve nouvelle des infamies du libéralisme. On visait aux électons prochaïnes. On a peur du calme ct de la inodération. On voulail de nouveau pécher en eau trouble L'opération préliminairen'a point réussi el la pêche ne réussira point davantage. Franc de Bruges.) Lc rapport sur les travaux de la Sociétê WEmulation de 'l'Universilé calholique de Louvain pendant l'année 1872-73 vient de paraitreen brochure. Du a la plume élégante et exercée de M. Nossent,, ce rapport nous apprend que la Sociélé d'Emulation comple aiijourd'bni 22 années d'existence. Durant l'année 1872-73 le nombre de ses membres actifs s'est élevé a 80. Dans la inème période, les travaux suivauts onl été présenlés: Une étucle sur Abraham Lincolnpar m. ra. sciiou.aert; Le droit cfasite au Mogen- Agepar m. mattiiieu; La nature et Chumme dans ia poésie grecque, par m. de maqnefne; La peine de mort, par m. nossent; Une étude sur les différentes formes de gouvernement par M. iiébette; La liberie de ia pressepar M. saintraint; La théorie de J.J. Rousseau sur la propriété, par m. jacobs; La Question jlamandcpar ui, victor begerem; Le milita risme, par m. VEiuÉ. Cette analyse rapide permet de conslater combien cette socièté, comme toutes celles qui sonl érigées a i'Universilé calholique, est florissante et prospère. LE TIMBRE D'AFFICHES. Bien des fois déja les journaux de province ont appelé l'attention du gouvernement sur la nécessilé d'établir un bureau de timbre dans les chefs-lieux d'arrondïssement. Un scul bureau par province pouvait sufiire a l'époquc oil la consommalion du timbre d'affiehes était moins générale et oü les ateliers d'imprimcrie étaienl raresen dehors des cbcfs-lieux de province. Si l'on ne songe pas bienlöt a abolir com- plétement lc timbre d'afliches, a l'exemple de nos voisins de Hollande, il est plus que temps que le gouvernement fasse disparaitre les inconvénients dont souffrent les nolaires, les imprimeurs el toutes les personnes qui, en dehors de.chefs-lieux de province, doivent se servir des timbres d'afliches. Serail-ce done une si grande affaire d'allacher un timbrour au bureau d'hypothcque ou d'en- registremenl des chefs-lieux d'arrondisse- ment? Si Ia creation de ce petit emploi est même considérée comme étanl trop onéreuse pour le trésor, il y a un moyen plus économique de faire droit aux reclamations, c'est de créer pour les affiches un timbre adhésif. Nous engageons nos confrères ajoindre leurs réolamations aux nótres pour qu'il soit au plus lót fait droit a cette demande. FÉDÉRATION DES CERCLES CATIIOLIQUES. 6° Assemblee gèxéiiale axxuelle. C'esl le 23 courant, a 3 hen res, que sYiu- vriia a Grüd, au local du Gcrcle calholique la 6'- session de la Federation des Cercles. Des places seront réservées a MM. les ré dacteurs des journaux caiholiques qui vou- dront rendre comple des déhals. Dans la soiree, un concert sera offert a MM. les membres par la Section musicale du Cer- cie calholique de Gand. La discussion sur les questions mises a l'ordre du jour sera reprise le Dimanche, 2G, a 10 heitres du matin, et se prolongera jus- qu'aü moment du banquet, qui aura beu a 1 heure, au Casino. La sonscription au banquet sera close le Dimanche 19 Avril. On peut souscrire dans les -41 Cercles fédérés el au Seerélariut-géné- ral, rue du Gouvernement 11, Gand. Les carlés d'admission au banquet seront rigou- reusemenl exigées. MM. les membres qui voudront faire rel.e- nir des logements a Gand, sont priés d'en informer le secréiaire-général en temps utile. Avis leur sera donue du résultal de ses dé marches. II est utile de rappeler a MM. les membres habitant a 13 lieues de distance dc Gand, que leurs billets d'aller et retour, pris le Samedi 23, sont valables jusqu'au Lundi 27 inclnsivemept. Ou annonce que des 41 cercles fédérés arriveront de nombreuses deputations; beau- coup de membres de la legislature së só'nl déja fait inscrire. Le Secrétaire Général. A. NEUT. NOMINATION ECLLÉSIASTIQUE. Mgr l'Evènue de Bruges a nommé.curéa Eerneghein, M. Loys, auinonier de la garni- son de Bruges. Les blessés des armées espagnoles ont surlout besoin de bandages. Toutes les personnes qui en deslinent aux malhetireuses victimes de la guerre, peuvent dépoeer leurs offrandes: A Ypres, clmz M. Struye el chcz M. Bie- buyek. Les dons rccus seront partagés entre les blessés des deux camp's. i'Si i*o(9 i q nc Itrnrn lc, LES CATIIOLIQUES, M. FRËRE ET LES FINANCES DU PAYS. Les ministres catholiques ne sont pas seu- lement des incapables, ce sont des maltotiers. M. Frére-Orban n'y va pas a la légere. Pour lui, M. Malou sacrifie les intéréts publics a ses intéréts privés, favorise VL/nmobilière paree que la Sociélé générale en est Ie grand actionnaire el que M. Malon possède des actions dans la Sociélé générale. Bref. a part l'expression qui n'y est pas, M. Malou est représenté cómme un voleur; enfin s'il a donné, en devenant ministre, sa démission des nombreuses places d'administrateur de sociélés finanCières, ce n'est que pour la forme. II aura soin de les rèprendre aprés sa sor tie du Cabinet! Et la presse libérale, avec l'avidité d'une meute précipitée sur la cur'ce, a repris, dé- layé, envenimé ces odieuses accusations. Voyons ce qu'elles présenlent de vrai. Les travaux d'Anvers sont confiés a \'hn- tnobilière a laquelle s'associe la ville d'An vers. Pourquoi I'Iminobilière? Mais paree que celte sociélé élait aux droits du docleur Slrousbers, et le docleur Sronsbcrg, c'esl ce trisle financier Berlmois qui, aprés avoir écrasé Berlin de son luxe et de ses entrepri- ses, a fini par la ruine. VÓila l'hotnme avec lequel, en 1869, M. Frérea traité, poussésans doule vers lui par son amour prussien des hommes prussiens, des choses prussiennes. Eli bien! par son habileté M. Malou a oble- nu de Xlmmobilièredes concessions énormes. Entre le contrat Slrousbcrg, rédigé par M. Frére et le contrat de Ylmmobilière, passé par M. Malou, il y a des differences considé- rables, toutes au profil de l'Elat. Cilons en deux: Ulmmobdière paie les terrains de la cita del le qtialre et demi millions dc plus que le prix slipulé avec le financier Berlinois. Ulmmobdière cede a l'Elat pour trois mil lions une exploitation qui devait procurer a la sociélé un revenu de 900.000 francs pour une dépense de dix millions. Voila l'bisloire du fameux cadeau de trois millions. Elle vaut la prophétife sur l'or et l'argent. Remarquons-le bien: le ministère callio- lique lorsqu'il iraiiait et avec les Bassins- Houillersel avec ïlmmnbi/ière, ie ministère élait Iié, lié par des conlrats signés par M. Frére-Orban. El il a fallu bien de Tliabilelé pour sorlir des difficullés amassées a plaisir par legrand liomme liégeois. Mais Vlinmobilière va faire vingt neuf millions de bénéfice, s'écrie la presse libé rale! 29,000,000 de bénéfice!! C'esl joli. Alors les actions de I'Iminobilière vont doubler, tripier a la Bourse! Or, qu'arrive-l il? Ellos restent stationnairos el plus d'un vendeur se présente, effrayé des chances mativaises de la speculation entreprise ;i An vers! Ecoulez Vl'Jloile... dans son bulletin finan cier: Les Immobiliéres de Belgiquè cönservent Eli bien! ce fliit n'est pas a l'éloge de la presse libérale. Si ces lecleurs ont confiance en elle, pourqoi n'achélenl ils pas des actions de I'Iminobilière? II y a la l'occasion de doubler ou tripier son capital; mais les lec leurs des feuilles libérales les connaissent, ils sav.ent le cas qu'il faul faire de leurs dia- tribes. lis ont eu soin de garder leur argent. Gageons que les journalistes libéraux auront fait de mèrne! Si, d'ailleurs, les finances de l'Elat élaient sacrifices a I'Immobitière, pourquoi M. An- spach est-il vonu declarer a la Chambre que projet de loi élait equitable et profitable au pays? M. Anspaeh n'est pas, que nous sa- cbions, un clérical. N'oublions pas d'ajoutcr que Ylmmobilière a pour administrateurs tous grands person- nages libéraux: M. Orban, M. Tesch, M. Bischoffsheim, etc., etc. Ce seraient done eux qui ruincraicnt l'Elat a leur profil. Le Journal de Liége l'ira-l-il dire a Arlon? M. Malou en acccptanl le pouvoir a donné sa démission d'administraleur dans toutes les sociélés dont il faisail part ie, renoncant ainsi a des reven,us magnifiqnes. II l'a nette- ment declare a la Chambre: il a donné celte démission définilivemenl: il ne reprendra plus, cessat-il d'etre ministro, les functions abandoimées. C'est une belle conduite! Qu'a fait M. Frére? A-t-il donné sa démission d'administrateur du Gaz, de Grivegnée, de Bonnelin? II s'en est bien gardé. L'bomme qui a jeté sa fortune aux qualre venls du ciel, a eu soin de ne pas livrer ses places a ces méchants venls. Et comme un journal de Verviers le rapportait récemment, la Compagnie liégeoise d'éclai- rageau gaz a passé avec l'Elat, sous le mi nistère de M. Frére, des conlrats importants. Voila la conduite du Calon de la gauche. Que nos lecleurs eboisissent enire le mal- totier de la droite ct lc Spartiatc du libéra lisme, entre M. Frére et M. Malou! (Gaz. de Liége.) UN SIGNE DU TEMPS. QU'EN Dl RA LE PROGRÈS? Comme il sonna la charge, sonnera-t-il la victoire? L'élection du 16 Avril qui devait élite pour le libéralisme gantois le prélude d'une écra- sante revanche, a complement trahi les espérances de Pétal-major doctrinaire. On avait fait appel a tons les dévone- ments: on avail convié tons les freres ét amis a affirmer leur foi politique, a manifester la force du libéralisme dans Parroiidisse- ment de Gand, a donner une marque de sympathie' et de reconnaissance a l'bomme qui, dans sa carrière déja longue, a fait preuve d'un dévouement sans hornes a la cause libérale. Or, lout ce zèle, déployé pour entrainer le corps électoral, a abouli a une déconvcnue, nous ailions dire a une déconfiture dont la révélation officielle a singulicremcnt allongé les figures doctrinaires qui se pènehaient avanl-hier sur Turne éleclorale. Dans tous les bureaux, les courtiers élecloraux du libé ralisme maugréaienl, peslaient, sacraient contre la coupable indifference des élecleurs A vrai dire, il y avail de quoi; Sur 7,079 élecleurs inscrits, M. deKerc- hoye-Delimon, le chef et surlout la caisse du libéralisme dans l'arrond issement de Gifnd a obtenu 1,893 voix, soit vingl-septpour ccntl Le nombre des abstentions s'est élevé a 3,122, soit snixante-lreize pour eend Cc qm, aprés les efforts des inenenrs el de la presse, donne une assez iriste idee de la force du libéralisme dans rafrondissement de Gand! En ville, sur 4,423 élccteurs, il n'y a eu que 1,618 volants, soit treniè-septpour cent memeen comptanl les bdlets mils ou blancs! A la campagne, sur 2,671 élecleurs, il y a eu 339 volants, soit trcize pour cent Lc chiffre total des abstentions s'élóve a 3,122. Faisons maintenant un peu dc slatistique rélrospective et comparée. En 1863, aux elections communales du mois d Oclobre, et sur un corps électoral composé seulement de 3.870 élecleurs, les candidals les plus favorisés, MM. de Kercho- ve, Vuylstek-é, Voilu'ron, Laurent, oble- naient respectivemeni 1713, 1700, 1613 et 1611 voix. II n'y avait pas de lelie. En 1874, sur un corps électoral de 4,433 élecleurs urbains,M. le bourgmestre rccueille seu lenient 1,336 suffrages. En d'autres termes, le nombre des élec leurs gantois a augmeule de prés d'un tiers et M. de Kerchove sq trouve avoir encore cinquante-cinq suffrages dc moins que M. Laurenl, le plus impopulaire el le moins favorisé les candidals libéraux en 1863. Ce résullat allesle pour le parti liberal une perte d'environ deux cents voix! Ln Journal de Gand a prudemment laissé ignorer a ses a bonnes le nombre des élec leurs inscrits! Dans des bureaux trés-importants, com me par exemple celui de Loochristy jadis ac quis aux libéraux, Evergem ct Somergem, il s'est respectivement présenté 80, 37 et 30 élecleurs... Nouveau sympiömedcs progrés de I opinion libérale et du désir qu'éprouve le pays de rétpeter le .verdict qui a élé, en 1870, de I avou des libéraux eux-mèmes, rexpression du soulagemcnt universel! L election du 16 Avril, au lien de rc- lever le moral du parii doctrinaire, a dü, au contraire, singuliérenionl défriser les capitames Fracasse qui s'imnginaient déja infliger aux cléricaux une défaite si écrasan- le qu'au mois de Juin, pas plus qu'au mois d Avril, ils n'auraienl osé affronter la lutle. Qn'en pense le Progrés? Le Journal de Courtrai annonce que M. Guillaume Lebrocqui, rédacteur-de la Cloche donnera au Ccrcle de Pie IX une conférence sur le Repos du DimancheMardi, 21 Avril, a 6 h. du soir. Un succes inconnu jusqu'a cc jour altend la 6« Assemblee générale annuellcde la Fé- dóration des Cercles catholiques, qui aura lieu a Gand les 23 et 26 courant: les adhé- sions arrivenl de tous les col és dp pays et bcaucoup de membres dc la droite dc la Chambre el dn Sénal se font inscrire. Aux 41 Cercles caiholiques faisant parlie de la Fédération vient de se joindre un 42% celui d'Avelghem; sa demande d'adhésion est arrivée bier. Ce mouvement vraiment national indique I'activité et l'énergie avec lesquelles l'opinion calholique entend ma in ten ir sa position, con- quise sur un parti intolérant, profondément divisé cl incapable degouverner. Aux échénnces des coupons, les guichels de nos principaux élablissemenls financiers sonl loujours envahis par une foule pressée. C'esl aussi regrettable pour le public, qui est servi lentement que pour les caissiers, qui sont exposés a commottre des erreurs dans les paiements. Aussi a'pprouvons-nous haule- ment la decision prise par la Banque Natio nale de payer a pariir du 17 de cc mois, les coupons des emprunts beiges 3, 4 et 4 1/2 p. c. a l'écbéance du 1' Mai prochain. Communiqué Dans une reunion des comités catholiques q-ui vicnl d'avoir lieu a Paris; on a insislé particulièremonl sur l'obligatiofi quis'impose aux catholiques de poufsuivre, même judi- pressant a fluts dans les églises et rcdoublant de fo' et de prière. Non! rien ne fut jamais plus grand et plus beau que ce spectacle d'un peuple entier cou rant a sesautels avec les signes d'une piété qui fait croire au retour des ages Chretiens les plus fervents et les plus purs. D'oü vient ce contraste avec Ie travail monstrueux qui pousse ce même peuple a l'athéisme? C'est un grand jcombat qui se fait dans la con science humaine. Plus l'impiéié syslémaiique a dë prise sur la passion des foules, plus ('instinct social .réagd par line impulsion de droilure oü se mêle une •secrète épouvame; c'esl qu'on a vu de fires les abimes oü va la débauclié de' l'esprit, et on se retourne iflïec tressaillement vers les regions sereines' oü règne la tranquillitc de la foi. II y a done deux courants dans Ie même peuple: Ie courant persistant qui va aux révoltes de l'alhéis- me. et Ie courant reriouvclé qui remonte aux lois divines; c'est la lutt'e antique: Ie hen. c-t Ie hart., el dans la langue clirétienne Dieu el Ie Démon, Ie ciel el Kenter, ia vie et Ie néant. Et selon que Ie monde incline vers l'un ou l'autre de ces denx lermes, c'est l'ordre ou c'esl l'anarchie, c'est la liberté ou c'est Ja servitude. m ft Ce double travail dans I'humanilé n'est pas ce qui étonnc; c'est Phistoire de l'liomme. Le mystère, c'est que les pouvoirs institués pour la conduite des peoples, tenus, comme ils le sont. de choisirenlre deux courants si contra ires, eboisissent a coup sur celui qui va au désonlre el a la ruine. C'esl l'expli- cation des grandes pet turbal ions de l'Europe depuis cent ans. La Revolution, qui est le hal, sévit dan's les Etats paree que ]es gouvei nemonls onl peur du dien; les goiivcrnement.s se sonl fails instruments de la force aveugle qui les a lour a tour ébraiilés ou perdus. Oü est le vrai peuple? Est-il du cóté oü règne la foi? Le doute n'est pas possible. Et pourtant, tenez pour certain que lc pouvoir nc mènera pas le peuple dans la voie oü vont ses libres instincts de.saint. il y a une popolanlé que vetilent les pouvoirs de cc temps, la poptilarité du mal ou cl-' l'erreur; quelle témérilé. el quel péril, s'il plais'ait a un pouvoir de chercber ia poptilarité du hien et de la verlu! Cortes, les foules qui viennent de rcmplir nop 'catliódrales et nos basiliques no sobgeaienl point a manifester une pensee de gouvernement; mais. sans lp vouloir, ellos laissaienl ecliapper l'instincl social qui fermonte au sein de. toules les nmes. Ce n'est pas une nation révolutionnaire, la nation qui prie dans les temples; el vainement on lui opposeroit la multitude qui s'agile dans les scrutins, la vraié nation franeaisc est cel le qui offre le spectacle de l'ordre et des vertos; chercber nillours l'inspiration des lois, c'est faire do la diseoide humaine le prin cipe de l'ordre; les impiétés n'onl jamais engendré que la tyrannic; si la France doit rovivre, c'est par la foi qü'ello sera rajeunie; il n'y a de politique d'avenir que cello qui se ravivera a la (lamme sainle des autels. c 1 EN P.ÉPONSE AU PROGRÈS ET TUTTI QUANTI. LEURS COURS d'aVANT I E PItOJET DE l.OI. ft ft ft

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 2