LA BALLE TACHEE DE SANG.
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9me année. N° 868.
Samedi 25 Avril 1874.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions couient 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.— Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les numéros supplémentaires cómmnndés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemplaires.
C II E M Ii\S 1» E F E B5.
UN DISCOURS DU PAPE AUX ÉTUDIANTS
CATHOLIQUES ROMAINS.
Le 29 Mars dernier. Sa Saintelé a daigné
recevoir en audience spéciale les étudiants
de l'Université calholiqtie de Rome.
Nous devons dire, pour cetix de nos lec-
teurs qui l'ignoreraient, que depuis le jour
ovi des mail res i rn pies vinreril occnper les
cliaires de I Universilé de la Sapienza, avec
la mission de corroïnpre IV,sprit el le coeur
de leurs éléves, en leur enseignant les prin
cipes ré vol ij 1 ion na i res, plttsieurs centaines
de jeunes Romains cesséren 1 spontanément
de fréquenter les cours, aimant mieux se
priver du bienfai! de la science, que de s'ex-
poser a perdre leurs ames.
Mais le Souverain-Ponlife ne voulut pas
que ce sacrifice tournai. au détriment de cetix
qui avaient eu la générosité de se l'imposer.
Telle est l'origine de l'Université calholi
qtie de Rome. Le Sl-Pére a trouvé dans
1 oeuvre de sa fóndalion de zólés coopéra-
tenrs, donl Ié plus actif, Ic plus intelligent el
le plus généreux a ctsans conlredit, Son
Excellence Slgr de Mérode, grand aumónier
de Sa Sainleté. Cet illuslre prélat a consacré
line somme trés-considérable pour la poor-
voir du matériel nécessaire a l'étude de la
médecine et des haules sciences.
Malgré tons les obstacles que lui a créés
le pouvoir, cette admirable institution fon'c-
tionne de la facon la plus satisfaisanle. Les
étudiants sont, de Ta ven méme des feuiIles
ennemies de toutes les institutions calholi-
ques, des modules de régularité, de doei I i té,
d'ardeur pour le Iravail. Le gouvernement
nffecte de ne pas reconnaitre les études qu'ils
font: mais les connaissaitces qu'ils acquiéreot
n en sont pas pour ccla inoins réellcs.
I.
Le Saint-Père a vu avec bonheur rétmis
autour de sa persorino les professeurs et les
étudiants de l'Université catholique. A Pap
pa rttion de Sa Saintelé, les assistants ont
fait relentir la salie de leurs applaudisse-
ments. Vive Pie IX, s'éc'riaient its avec
en.thousasiue' Vive le Ponlife-Roi! Vivenotre
Sonverain!
En s'avancanl vers le tröne qu'on lui avait
préparé, Le Saini-Père a adressé quelques
paroles de bienveillance aux étudiants placés
au premier rang. Lorsqu'il s'est assis sur son
fauteuil, un des professeurs a donné lecture
d'une belle et touchanle adresse qui a pro-
fondóment ému Sa Sainteté.
Pie IX a répondu par un remarquable
discours dont voici le texte:
ÉTATS DE L'ÉGLISE.
On écrit de Rome, 18 Avril, au Journal
de Florence'.
«Son Em. le cardinal Reenter, archevê-
que de Cambrai, est arrivé hier soir et a pris
sa residence a l'ambassade de France.
L'éminenl arcbevêque a été recti aujour
d'hui méme en audience par le Sainl-I'ére
qui l'a longuemeul enlrelenu des affaires de
France.
On s'attend généralemcnl a unecrise dou-
lourettse pour ce pays el peut-èlre plus ter
rible que celle qui a suivi le 4 Septembre.
Tout a été préparé par la secie afin de ren-
verser le gouvernement acHiel. Devenuela
chose de quelques ambitieu.x, la «pauvre
France sera de nouveau livréeaux cupidi-
tés et scélératesses de la secle, jusqu'a ce
qu'a l'aide d'mier ven trons dont Dieu garde
le secret, elle puisse rappeler son roi.
C'est l'opinion qu'on irouve dans le pres
sentiment general de 1'Eurojie entière et
qui émeut toutes les ames cuiholiques.
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Poperinghe- Ypres, 9-30,10-68,2-1.1,;'» 06,9-20 Y-pres-Poperiiiffbe-,6-po ,ft- 0712 -033-676 $0,8-45,9-50. Po-
peringlie-llazebrouck, 7 13, 12-28, 4-17, 7-13. ffazebruuck Popcringhe- Ypres, 8-38, 10 -00,. 4-1U,'8-25.
Ypres-Roalers, 7-80, 1.2-28, 6-48. Kou Iers- Ypres, 9-28, 1-80, 7-80.
Roulefs-ZMo/es, 8-48,11-34,1-13, (L. 8 80), 7-30, (9-88. Liclnetv.) Lichterv.-Thourout, 4-28 m. - Biu°e?-Roulers, 8-28,
12-80, 8-13, 0-42. - I.ichtervekle-Courtrai, 8-28 m. Zcdclgliem Tliqurout, 12-00.
Ypres-Courtrai, 8-34,9-49,11-18,2-38,8-28. Courtrai Yprhs, 8-08.11'-02,2-80,8-40.8-49.
Ypres-Thourout, 7-13, (2 00, 0 20, (le Sarnedi a 8-80 du matin jusqu'a Langhemarck j. Thotiroul-Ypres, 9-00, 1-18, 7-48,
(le Samedi a 0-20 du malin de Langhetriai'ck a Ypres).
Comities-Warnélon-Le Touquel-Ilouplines-.Az'OTentóère.s, 11-80, 3-38, (les Merer. 8-4Ö m. 0-30 s.) Armentières-lioupli-
nes Le Touquet-Warnêton-Comines 7-40, 2-0,0» 4-48. (Ie Merer. 10-38 in. 8-00 s.) Gomintss- Warnêton 8-40, m. 9-30 s. (Ie
Lundi 0 30 s.) Warnêton-Cowmex' 8-30, 1110, |(le Lundt ,9.(50 ,s.)
Courtrai -lirages, 8-08, 1 lr00, 12-33, (L. 8-13), 6-33. (9-00 's. (Lichterv.) Briiges-Courtrai, 8-28, 12-50, 5-13, 6-42.
Bruges, Blankenborghe, Ilcyst, (slation) 7-30, 11 04, 2-50, 7-33. lleyst, Blankenberghê,' Binges, 5-43, 8,30 11-28, 5-30,
Blahkenberglie, Bruges. 0-10 8'85.' 12-00.
Ingelmunster Deynze Gand. 3-1S, 9-41, 2-13. Ingelmunster-Zlejtwje, 4 50 2" cl., 7-13. Gand-Dgyniè-Ingelmunster, 0-88,
11-20, 4-39. Deynze Inge/munster, 9-10 2" cl, 8-20 s.
Ingelmunsler-^wse^'/iew., 0-05, 12-10, 0-15. Ansegliem-Ingelmunsler7-42, 2-2(17-43.
Lichtervelde-Dixmude Furnes et Dunkerke, 0 -30, 9-10, 1-33, 7-54. Z)««A<?/'A:e-Furnes-Dixmude et LiclUervelde0-53, 11-13,
3-45, 3-10.
Dixmude-McMpo?/, 9-35, 2-20, 8-40. Nieuport-Dixmude, 7-40. 10-48, 12-00, 4 -28.
Thourout -Ostende4-80, 9-15, 1-30, 8-08. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12 23, 0-18. I
Selzaete Eecloo, 9-05, 1-25, 8-23. Y-edoo-Selzaete, 5-38, 10-13, 4-22
Gand-Terneuzèn, (station) 8-17, 12-15, 7,25. (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43, Terncuzen Gand, 0. 00, 10-30, 4-40.
Selzaeta-Lokeren, 9-04, 1-30, 8-30. (Ie Merer. 8-10 m.) Lokeren-jSelHaele, 0 00, 10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.)
COB.B.E!
COURTRAI, BRUXELLES.
IPOWDAWCES.
BRUXELLES, COURTRAI.
Courtrai dép. 0,40 10,38 12,33 3,45 0,38.
Bruxeliés arr. 9,20 1,33 2,23 0,00 9,10.
COURTRAI, TOURNAILILLE.
Courtrai (iep. 7.00 10,50 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,81 11,47 3,48 0,29 9,41.
Lille 8.33 11,83 4,00 0,32 9,53.
COURTRAI, GAND.
Courtrai dep. 0,42 12,31 3,47 0,40.
Gand arr. 8,01 1,52 5,03 7,50.
BRUGES, GAND, BRUXEI.LES.
Bruges dép. 0,49 exp. 12,39 3'34 exp. 0,43
Gand arr. 7,34 1,84 4,19 7,88
Bruxelles 8,30 4,03 5,20 9,31
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22
8,00'
8,28
10,43
12.21
2,41
5,35
7,53
0,47.
8,44.
Lille dép.
Tournai arr.
Courtrai
Gand dép.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
1 1,03
1 1 .34
12,20
5,20 8,28
3,48 8,50
0,37 9.47
2,82
2,47
3,42
3,20.
5,39.
0,30.
GAND, COURTRAI.
5,38 9,39 1,28
4,24 7,21.
Courirai arr. 0,57 10,82 2,49 5,31 8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruxelles dép. 8.14
Gand arr. 0,00 9,41
Bruges 7,13 10,34
11,53 3,12
1 23 4,20 exp. 0,37.
2,38 3,11 7,22.
J etuis tin jour ch«* Ie capilaine 1)nn brave
jeune lionune qui reven,til avec sou régiment (le
I VIYique on il avail ga.gné ses epaulettes. Je le
connaissais depuis pen, mais la cordiale siinplicilé
de ses manières. en excitant mes vives sympathies
nous avail réttdu's déjlt pr'esque iutiines; aussi,
tout eu restant avec lui dans les lenncs de la cour
toisie, je le leaitais eu ami; c'esl-ii-dire qu'a l'oc-
caston je ne me gênais point pour lui demander
un service. J avais,. ce-jour-la, hesoin de prendre
quebpies notes pour un article dont j'avais fait Ie
plan dans ma tèle en ine rendant cltez le capilaine.
que je trouvai écnvant devant sou secrétaire.
Après l'échatige ordinaire des poiguées de main,
je Ie priai de me ceder un instant sa place et sa
plume.
Volontiers, me dit-il, en quit lont la chaise
sur laquelle il sétail assis pendant que je tu'iri-
stallais dans le fauteuil, s'il vous feut d'aulre pa
pier, des plumes, ou de la cite, ouvrez le second
tirmr a droiie.
Merci, lui dis-je, vous in'excusez, dans
qu.clqnes minutes je suis a vous. Mais vous savez,
une idee, eest le gibier qii'iJ faut lirer quand il
vous part, autremeul on risque' fori de lemanquer.
- Failes, failes, el a voire aise, j'ai la sur ma
table tine brochure que je vais parcourir eu atleti-
Toutes les fois que dans la société humaine il
n s est produil quelqec désordre, quelque révo-
lution, quelque tenversement de l'ordre public,
la jeunesse a loujours èlé prise commë point de
mire par les uns pour la rappeler ou la maintenir
dans la bonne vote, par les autres pour la cor-
rompre d'abord dans son cceur, et ensuite dans
son esprit. Vous-mêmes, vous l'avez vu.
Dans cês dernières années, les bataillóns uni-
versitaires ont surgiles appels a la jeunese ont
paru do louie-part, ut tnoi-niéme j'ai vu des pro
oi fesseurs de l'Université enflamrne/ les esprits fa
il ciles des jeunes gens pour les pousser a toutes
ii sortes de désordres, sous Ie prétexte de briser les
chaines, d honorer la patrie el de la rendre libre
et inilépenitanle, mais pour la róduire au contraiie
a a être pauvre, malbeureuse, digne de pilió.
Par un miracle de Dieu et. par Fintercession de
ii sa très-sainte Mere, l'Université romaine, eomme
)i dans les années qui ont précédé la funeste broche,
'is est mainlenue pure eIle n'a ouvert les oreiIles
ii ui aux sifllements des serpents venimeux, :ii a la
n voi.x des sirènes, séd.uctrices. C'esl vraiment un
ii proilige que cette dOcililé de cceurs des jeunes
ii geus, cette surveillance incéssante des supérieurs,
ii colle conduite si sage du nos professeurs.
dant. Et il prit le livre pendant que de mon cölé
je prenais la plume.
Mes notes rédigées, je ine rappélai certainelettre
a laquelle il étail urgent de répondre dans lajjour-
née, et je profitai de la liberie que me laissait le
capilaine pour griflbnner le billet. La léttre écrité,
j'avtsai ii la cachéter; mais distrait, au lieu d'ou-
vrir Ie second liroir. je lirai le troisième, el en
homilie pressé avec si peu de pr'écatition. qu'il se
renvèrsa éparpillaut sur la table du sécrétaire des
lettres et divers óhjels dönt il'élait rempli. D'iin
papier jaune, qui se décbira. je vis s'éebapper tine
petite boule qui, roulant sur la planche, tomba
lourdemenl sue le parquet. Au bruit que fit l'objet
dans sa chuie, le capilaine tourna la lêle.
Qu'esl-ce? deniauda-t-il.
Une tnaladresse eausée par tnon étourderie.
Voyez le beau chef-d'oeuvre, lui dis-je eu inonlrant
le In oir sens dessus dessous el les papiers pêle-
inêle.
-Le mal n'est pas grand, reprit-il en souriant;
ce liroir renferme mes papiers de familie et tna
correspondance, tont cela fort en désordre par
suite du voyage. La maladresse dont je vous sais
gré ine force ii faire aujourd hui menie le travail
qn'en vrai paresseitx je remeltais depuis cinq ou
six semaines.
Cependant j'avais ratnassé Fob jet. lotnbé a lerre,
el au poids je senlis que c'élail une balie de plumb.
J'allais la remetlre indiCféremmenl dans Ie liroir
avec le reste, quand, tont autour, a la surface, je
muarquai des tuclie# igut ressemblaient a des i
Maintenant je vous le répète, dans toutes les
revolutions, qu'elles soient l'oeuvrede la violence
d'un conquérant, ou d'une conspiration sectaire,
loujours oil a cherché a corrompre la jeunesse. On
ii lie manque pas d'exemplus anciens et modernes
ii qui vienrieul a l'appui de cette abirmalive consi-
ii dérée sous sa double origine.
ii Nabuchodonosor, après avoir orgueilleusement
ii coriquis Jerusalem, mil un soin spécial a atnener
ii avee lui, eomme prisonniers, beaucoup de jeunes
a gens qu'il pbiqa dans un lieu convonable, sous la
ii surveillance de supérieurs sévères, chargés de
a les efllrainer a la pratique de coUtumes du
ii paganisme, et de leur faire abandonner les tradi
ii lions de leurs pères.
ii Le jeune Daniel résista a ce conseil impie, et
n d'autres jeunes gens couragetix s'unirent a lui-, en
n declarant qu'ils resturaient fidèles aux lois de leur
ii pays.
ii Mais les revolutions les plus pernicieuses sont
n cel les qo i próviennent des conspira'teu'rs, auxquéls,
ii se réunissenj des gens en grand nomhre qui rè-
ii vent la félicilé et n'arrivent, a un temps donné,
ii qu'a de tristes deceptions le nomhre de ces mal-
ii heureux est trés-considerable mais après la dé-
ii 'ceplion, iIs ont liiêmé perdu (oule cette acliviié
a qu'ils ont móntrëe quand, dans leur aveuglement,
■I ilseoncouruient au grand renversemenl de l'ordre.
ii Ce sont eeux-ei que je nomme séditieux. Voici
ii deux autres exeinples un dans lessiècles reculés,
a et l'auirè que nous avons sous les yeux.
a Ouvrons le livre des Machabées. A Jerusalem
a l'espril de la l'oi commencait ii l'aiblir. Un roi voi
a sin qui aecueillail avec intérét les piaintes des
ii impies el l'omentait leuis passions perverses.ee roi
a que l'Ecrituru désigne sous le nom de .racine du
ii péché (Radix paccatrix), el qu'on notiiuiii.it An
a tioelius, ce roi llailait ces impies (sarroxermU
ii impii ex Israël)el en lil les instruments' do sort
a ambition et de sa cupidité. Ce fut alors qu'on Vit
ii ouvrir a Jerusalem uu gymuase selun la méthode
n des Genlils. Un y instruisail les Hébreux déja
ii corrompus el a eeux qui ne l'étaienl pas encore,
v on disnii qu'ils ne leraient jamais une grande
ii nation s'ils ne se Cbnfdrmaieiit pas aux usages et
a cbutumes des infidèles. Chez les Grecs les gym-
caillots de sang desséché. Je la repris el l'exaiuuiai
plus attentivenient avec l'air de la cui iosilé.
Vous regardez cetle balie, tnè dit le capi
laine.
En effet, a la couleur on dirait qu'elle a
malheiireusemenl servi, e'est a dire qu'elle a sé-
jounié duns ijtielque plaie feite par elle. Eeiit-être
lm devez-vous voire croix el vos épaulettes. et
vous la gardez cotntue une relique... par reeon
naissance?
Non, me dit-ilce u'est pas it moi que cette
balie a valu ia decoration, mais poiirtanl vous
conjeclurez juste a certains égards. Les tuches
dont elle est notreie' soul des laches de sang, le
sang d'un noble et généreux coeur. qui, liéias! u
cessé de batlre, ajoula le capilaine d une voix
éinue. Cette balie est loute une bisloire, une dou-
loureuse et navrante histoire.
Capilaine, s'il u'y a pas indiscretion?...
Au contraire. Ce souvenir mest pénible et
pourlant j'éprouve un élrange bonheur a le ravi-
ver. J'aitne qu'une occasion se présente d'en par
iet', surtout a nn liomrae de coeur et feil pour me
comprendre. Ecoutez done.
II.
Engagé volontaire, je me liai au régiment avec
Anclié Itellemare, jeune hotume de 245 a 24 ans,
volontaire eomme moi, et qu'une vocation bien
irresistible, dtsail-bn, avait dü entrainer; car, fits
unujue et par la mort de son père maitre d'une
ii nases servaient a des séances littérairës et a cer-
ii tains exercices pour les jeunes gensces élablis-
ii sements l'urent d'aboid recommandubles puis ils
ii décnurenl et deviriVent des licux de reunions con-
ii dainnables. Ce lut sous ces tristes auspices que
ii s'ouvnt le gymuase de Jerusalem sous la protec-
ii liou du plus mauvais des rois et avec l'appal de la
'I plus basse corruption.
ii C'est a peu, prés sous les mémes formes que se
ii présente aujourd'hui l'esprit des séditieux c'est
ii ainsi que Nous voyons dans les chaires des pro-
ii fesseurs incredules que Nous voyons exclure des
Universités et autres lieux d'éducaiion tout é!é-
ii ment reiigieux que Nous voyons induire perfi-
i> dement en erreur la jeunesse dont on s'étudie a
ii allumer les passions, en diminuanl chaque jour,
et en écartant méme lout ce qui rappel le a son
ii esprit Dieu, la foi, la religion et ses minislres.
w
ii Au milieu de tant do maux atixquels ont ouvert
ii la porte les cpnquérants du jour, contempteurs de
ii lous droits, et les rebelles impies, le vrai refuge
ii offert aux jeunes gens conlre tant de dangers, le
ii vrai palladium pour eux, c'est de s'unir a ces
ii jeunes gens dont parle l'Evangile d'atijourd'bui
ii qui accompagnaient JésOs-Christ a son entree
ii triomphale a Jéruznlem et qui le saluaienl en
ii criant: Hosanna, fitio David. Renedicius qui venit
ii in nomine Domini. Qu'il soit béni, celui qui.
ii vienl au milieu de nous au nom de Dieu. II vient
n pour réconforter l'Eglïse d'ópouillée pas sës'enhe-
n mis et dbntier du courage a s'es mihistres injuste-
ii inent persecutes; in.spi.rer aux jeunes cmurs l'es-
ii prit de foi eonli'e le venin de l'incrédulité, l'esprit
ii de piéió et de recueillument conlre l'esprit de
ii dissipation, présenté sous mille formes diabo
ii liques.
ii II vient encore la balance a la main, et, eomme
n uil roi qu'il est, il mom re, il dési'gno par avance'
ii lous cc-ux qui sont destines a éprouver, quand le
ii lumps sera venu, les rigueurs do sa justice irritée.
a Quant a nous, chers jeunes gens, suivons ia
ii voie qu'il nous trace. II a dit Ego sum via.
a Suivez les pas du divin Maitre, el vous vous
ii trouverez, prcsquc sans vous en apercevoir, dili-
ii gents pour les exercices scolasliques, assulus aux
n devoirs reiigieux, fermes dans lés bons principes.
ii Aussi je pric Dieu de vous bénir, d'aplanir les
ii difficultés et d'écarter les iniques obstacles quo
ii créentceux qui s'obstinont a nous refuser la liber-
ii té d'enseignement que nous voulons entière. Us
ii sont venus parmi nous la liberie sur ses lévres,
ii ils nous ont parte de fors brisés et du joug rompu;
ii et après cela, après tant de promesses de liberie
ii on ne voudra nous donnet' qn'un abject esclavage?
ii Fortifies par notre benediction apostolique, re-
ii lournez dans vos families et failes en part a vos
ii parents. Suppliez, insistez, laites violence au Di
li vin Coeur; demandez-lui que, dans le trésor iné-
n puisable de ses graces, il vous donne celles dont
ii vous avez besoin, mais surtout la grace de la per
il sévérance dans le bien, afin qu'a la fin de votre
ii carrière mortelle vous puissiez, quand le temps
n viendra, participer aux consolations éternélles.
belle fortune qui lui donnait rindépendanee, il
avait quitté la position la plus heureuse, une vie
de plaisirs et de fèles, pour celle du soldat, plei-
ne, au début de la carrière surtout, de tant de
sujétions facheus'es, de rildes et périll nx labeurs
pour qui, eomme nous, venait faire l'apprênliss»-
ge du métier en AfriqUe. Muis le camai-ade, ainsi
que moi, jaloux de porter le fiisii le moms long-
teuips possible, sarail que FA'/rique étail le cbemin
le plus court pour urriver loyaleuieiit a l'épaulette.
Nous fumes, lui et moi, nomniés presqtte en
méme temps caporaux, puis sergenis, el la con-
formtté des gouts eouiaie les rap.pi'ocheinents
forces (le position resserrèrent dayanjage les liens
de notre intimité. L'édncation que j'avais recne
me donnait eomme a Aut'lré peu de penchant pour
les distractions bacbiques, et je leur préférais une
lecture, une promeriandé ou quelque intéressante
causerie. A la suite d'uue expédition ou j'avais été
assez heureux pour parer un coup de yatagan
destiné a André, il n'eut plus de secrets pour moi,
et il m'avoua que ce n'était point du lout par pas
sion pour l'état militaire qu'il s'était engagé, mais
par un tout autre motif.
Ilomme du monde, me dit-il, enfant galé
dans ma familie et dans les salons, ne conoaissant
de la vie que le cöté briljant el doux, je ;r mvais
cette existence fort agréabie, et je ne pouvais son-
ger a la quitter et surtout a quitter ma mère que
j'aimais de la plus tendr'e afieeiion. II est vrai que
que mon bonheur élait sou unique préoccnpation. j
Aussi, tualgré son age et ses gouts peut-èlre, elle
oiivrait a tnon intention ses salons a une soeiété
aiina'b'le et cboisie. Pai tiii lés jeunes filles qui fei-
Saient rornrment de ces reunions brillait, inoins
encore par sa beauté que par les graces de sen
esprit et la charmante douceur de sou earactè're,
mademoiselle Léonie JJarbois, lille d'im capilaine
en retraite, l'un des vie»x amis de mon père ami
de collége et qui me trailaitavec une bienveillance
femilière, presque eomme un fiis; honnèle et digne
homme, mais rude a l'écqrce, trop arrêlé dans
certaines idéés, et poussant jusqu'au fanatisme sa
prevention pour l'état militaire.
Ent re les carrières liouorables la nötre assuré.
ment est au premier rang, mais elle n'est ps«s la
settle digne d'un galant homitte, coinme ledéela-
rait imperlurbablement le capilaine, dont les
boutades qu'on ne prenait pas au sérieux provo-
quaient notre bilarité. II iielint pas a lui cepen
dant que je n'étudiasse pour Saint-Cyr ou pour
l'Ecole Polytecbnique. Mais mon père voulait faire
de moi uu diplomate, ei i;i teudresse de ma mère,
qu'alaimaient les périls de l'a ut ré carrière, applatt-
dissait a ces projets. Pour moi, en quHlant le col.
lége, j'avais pris gout aux arts, et il me sembJait
que la peinlure et la niusique avec les bals et les
soitées élaieut une occupation snflisante. La mort
demon père me laissa libre de ne suivre aucune
carrière, et je in'arrangeai une existence des plus
paciGques qui me valait quolidien,nemenl les bro-
cards du capilaine atiquel je riposlai pat'd'autres
épigrammes.
a continues.