LA BALLE TACHEE DE SANG. ^G. A IV £- m&am 9me année. N° 868. Samedi 25 Avril 1874. O >- 55 Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions couient 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.— Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes. Les numéros supplémentaires cómmnndés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemplaires. C II E M Ii\S 1» E F E B5. UN DISCOURS DU PAPE AUX ÉTUDIANTS CATHOLIQUES ROMAINS. Le 29 Mars dernier. Sa Saintelé a daigné recevoir en audience spéciale les étudiants de l'Université calholiqtie de Rome. Nous devons dire, pour cetix de nos lec- teurs qui l'ignoreraient, que depuis le jour ovi des mail res i rn pies vinreril occnper les cliaires de I Universilé de la Sapienza, avec la mission de corroïnpre IV,sprit el le coeur de leurs éléves, en leur enseignant les prin cipes ré vol ij 1 ion na i res, plttsieurs centaines de jeunes Romains cesséren 1 spontanément de fréquenter les cours, aimant mieux se priver du bienfai! de la science, que de s'ex- poser a perdre leurs ames. Mais le Souverain-Ponlife ne voulut pas que ce sacrifice tournai. au détriment de cetix qui avaient eu la générosité de se l'imposer. Telle est l'origine de l'Université calholi qtie de Rome. Le Sl-Pére a trouvé dans 1 oeuvre de sa fóndalion de zólés coopéra- tenrs, donl Ié plus actif, Ic plus intelligent el le plus généreux a ctsans conlredit, Son Excellence Slgr de Mérode, grand aumónier de Sa Sainleté. Cet illuslre prélat a consacré line somme trés-considérable pour la poor- voir du matériel nécessaire a l'étude de la médecine et des haules sciences. Malgré tons les obstacles que lui a créés le pouvoir, cette admirable institution fon'c- tionne de la facon la plus satisfaisanle. Les étudiants sont, de Ta ven méme des feuiIles ennemies de toutes les institutions calholi- ques, des modules de régularité, de doei I i té, d'ardeur pour le Iravail. Le gouvernement nffecte de ne pas reconnaitre les études qu'ils font: mais les connaissaitces qu'ils acquiéreot n en sont pas pour ccla inoins réellcs. I. Le Saint-Père a vu avec bonheur rétmis autour de sa persorino les professeurs et les étudiants de l'Université catholique. A Pap pa rttion de Sa Saintelé, les assistants ont fait relentir la salie de leurs applaudisse- ments. Vive Pie IX, s'éc'riaient its avec en.thousasiue' Vive le Ponlife-Roi! Vivenotre Sonverain! En s'avancanl vers le tröne qu'on lui avait préparé, Le Saini-Père a adressé quelques paroles de bienveillance aux étudiants placés au premier rang. Lorsqu'il s'est assis sur son fauteuil, un des professeurs a donné lecture d'une belle et touchanle adresse qui a pro- fondóment ému Sa Sainteté. Pie IX a répondu par un remarquable discours dont voici le texte: ÉTATS DE L'ÉGLISE. On écrit de Rome, 18 Avril, au Journal de Florence'. «Son Em. le cardinal Reenter, archevê- que de Cambrai, est arrivé hier soir et a pris sa residence a l'ambassade de France. L'éminenl arcbevêque a été recti aujour d'hui méme en audience par le Sainl-I'ére qui l'a longuemeul enlrelenu des affaires de France. On s'attend généralemcnl a unecrise dou- lourettse pour ce pays el peut-èlre plus ter rible que celle qui a suivi le 4 Septembre. Tout a été préparé par la secie afin de ren- verser le gouvernement acHiel. Devenuela chose de quelques ambitieu.x, la «pauvre France sera de nouveau livréeaux cupidi- tés et scélératesses de la secle, jusqu'a ce qu'a l'aide d'mier ven trons dont Dieu garde le secret, elle puisse rappeler son roi. C'est l'opinion qu'on irouve dans le pres sentiment general de 1'Eurojie entière et qui émeut toutes les ames cuiholiques. TJ 55 ■<1 »C 55 3 53 rn C/3 55 CTJ G 33 O G -*1 55 o m O* O ra 2 ;H ss: CTJ C/3 "5 25 i Poperinghe- Ypres, 9-30,10-68,2-1.1,;'» 06,9-20 Y-pres-Poperiiiffbe-,6-po ,ft- 0712 -033-676 $0,8-45,9-50. Po- peringlie-llazebrouck, 7 13, 12-28, 4-17, 7-13. ffazebruuck Popcringhe- Ypres, 8-38, 10 -00,. 4-1U,'8-25. Ypres-Roalers, 7-80, 1.2-28, 6-48. Kou Iers- Ypres, 9-28, 1-80, 7-80. Roulefs-ZMo/es, 8-48,11-34,1-13, (L. 8 80), 7-30, (9-88. Liclnetv.) Lichterv.-Thourout, 4-28 m. - Biu°e?-Roulers, 8-28, 12-80, 8-13, 0-42. - I.ichtervekle-Courtrai, 8-28 m. Zcdclgliem Tliqurout, 12-00. Ypres-Courtrai, 8-34,9-49,11-18,2-38,8-28. Courtrai Yprhs, 8-08.11'-02,2-80,8-40.8-49. Ypres-Thourout, 7-13, (2 00, 0 20, (le Sarnedi a 8-80 du matin jusqu'a Langhemarck j. Thotiroul-Ypres, 9-00, 1-18, 7-48, (le Samedi a 0-20 du malin de Langhetriai'ck a Ypres). Comities-Warnélon-Le Touquel-Ilouplines-.Az'OTentóère.s, 11-80, 3-38, (les Merer. 8-4Ö m. 0-30 s.) Armentières-lioupli- nes Le Touquet-Warnêton-Comines 7-40, 2-0,0» 4-48. (Ie Merer. 10-38 in. 8-00 s.) Gomintss- Warnêton 8-40, m. 9-30 s. (Ie Lundi 0 30 s.) Warnêton-Cowmex' 8-30, 1110, |(le Lundt ,9.(50 ,s.) Courtrai -lirages, 8-08, 1 lr00, 12-33, (L. 8-13), 6-33. (9-00 's. (Lichterv.) Briiges-Courtrai, 8-28, 12-50, 5-13, 6-42. Bruges, Blankenborghe, Ilcyst, (slation) 7-30, 11 04, 2-50, 7-33. lleyst, Blankenberghê,' Binges, 5-43, 8,30 11-28, 5-30, Blahkenberglie, Bruges. 0-10 8'85.' 12-00. Ingelmunster Deynze Gand. 3-1S, 9-41, 2-13. Ingelmunster-Zlejtwje, 4 50 2" cl., 7-13. Gand-Dgyniè-Ingelmunster, 0-88, 11-20, 4-39. Deynze Inge/munster, 9-10 2" cl, 8-20 s. Ingelmunsler-^wse^'/iew., 0-05, 12-10, 0-15. Ansegliem-Ingelmunsler7-42, 2-2(17-43. Lichtervelde-Dixmude Furnes et Dunkerke, 0 -30, 9-10, 1-33, 7-54. Z)««A<?/'A:e-Furnes-Dixmude et LiclUervelde0-53, 11-13, 3-45, 3-10. Dixmude-McMpo?/, 9-35, 2-20, 8-40. Nieuport-Dixmude, 7-40. 10-48, 12-00, 4 -28. Thourout -Ostende4-80, 9-15, 1-30, 8-08. Ostende-Thourout, 7-55, 10-10, 12 23, 0-18. I Selzaete Eecloo, 9-05, 1-25, 8-23. Y-edoo-Selzaete, 5-38, 10-13, 4-22 Gand-Terneuzèn, (station) 8-17, 12-15, 7,25. (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43, Terncuzen Gand, 0. 00, 10-30, 4-40. Selzaeta-Lokeren, 9-04, 1-30, 8-30. (Ie Merer. 8-10 m.) Lokeren-jSelHaele, 0 00, 10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.) COB.B.E! COURTRAI, BRUXELLES. IPOWDAWCES. BRUXELLES, COURTRAI. Courtrai dép. 0,40 10,38 12,33 3,45 0,38. Bruxeliés arr. 9,20 1,33 2,23 0,00 9,10. COURTRAI, TOURNAILILLE. Courtrai (iep. 7.00 10,50 2,54 5,34 8,47. Tournai arr. 7,81 11,47 3,48 0,29 9,41. Lille 8.33 11,83 4,00 0,32 9,53. COURTRAI, GAND. Courtrai dep. 0,42 12,31 3,47 0,40. Gand arr. 8,01 1,52 5,03 7,50. BRUGES, GAND, BRUXEI.LES. Bruges dép. 0,49 exp. 12,39 3'34 exp. 0,43 Gand arr. 7,34 1,84 4,19 7,88 Bruxelles 8,30 4,03 5,20 9,31 Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,00' 8,28 10,43 12.21 2,41 5,35 7,53 0,47. 8,44. Lille dép. Tournai arr. Courtrai Gand dép. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. 1 1,03 1 1 .34 12,20 5,20 8,28 3,48 8,50 0,37 9.47 2,82 2,47 3,42 3,20. 5,39. 0,30. GAND, COURTRAI. 5,38 9,39 1,28 4,24 7,21. Courirai arr. 0,57 10,82 2,49 5,31 8,42. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruxelles dép. 8.14 Gand arr. 0,00 9,41 Bruges 7,13 10,34 11,53 3,12 1 23 4,20 exp. 0,37. 2,38 3,11 7,22. J etuis tin jour ch«* Ie capilaine 1)nn brave jeune lionune qui reven,til avec sou régiment (le I VIYique on il avail ga.gné ses epaulettes. Je le connaissais depuis pen, mais la cordiale siinplicilé de ses manières. en excitant mes vives sympathies nous avail réttdu's déjlt pr'esque iutiines; aussi, tout eu restant avec lui dans les lenncs de la cour toisie, je le leaitais eu ami; c'esl-ii-dire qu'a l'oc- caston je ne me gênais point pour lui demander un service. J avais,. ce-jour-la, hesoin de prendre quebpies notes pour un article dont j'avais fait Ie plan dans ma tèle en ine rendant cltez le capilaine. que je trouvai écnvant devant sou secrétaire. Après l'échatige ordinaire des poiguées de main, je Ie priai de me ceder un instant sa place et sa plume. Volontiers, me dit-il, en quit lont la chaise sur laquelle il sétail assis pendant que je tu'iri- stallais dans le fauteuil, s'il vous feut d'aulre pa pier, des plumes, ou de la cite, ouvrez le second tirmr a droiie. Merci, lui dis-je, vous in'excusez, dans qu.clqnes minutes je suis a vous. Mais vous savez, une idee, eest le gibier qii'iJ faut lirer quand il vous part, autremeul on risque' fori de lemanquer. - Failes, failes, el a voire aise, j'ai la sur ma table tine brochure que je vais parcourir eu atleti- Toutes les fois que dans la société humaine il n s est produil quelqec désordre, quelque révo- lution, quelque tenversement de l'ordre public, la jeunesse a loujours èlé prise commë point de mire par les uns pour la rappeler ou la maintenir dans la bonne vote, par les autres pour la cor- rompre d'abord dans son cceur, et ensuite dans son esprit. Vous-mêmes, vous l'avez vu. Dans cês dernières années, les bataillóns uni- versitaires ont surgiles appels a la jeunese ont paru do louie-part, ut tnoi-niéme j'ai vu des pro oi fesseurs de l'Université enflamrne/ les esprits fa il ciles des jeunes gens pour les pousser a toutes ii sortes de désordres, sous Ie prétexte de briser les chaines, d honorer la patrie el de la rendre libre et inilépenitanle, mais pour la róduire au contraiie a a être pauvre, malbeureuse, digne de pilió. Par un miracle de Dieu et. par Fintercession de ii sa très-sainte Mere, l'Université romaine, eomme )i dans les années qui ont précédé la funeste broche, 'is est mainlenue pure eIle n'a ouvert les oreiIles ii ui aux sifllements des serpents venimeux, :ii a la n voi.x des sirènes, séd.uctrices. C'esl vraiment un ii proilige que cette dOcililé de cceurs des jeunes ii geus, cette surveillance incéssante des supérieurs, ii colle conduite si sage du nos professeurs. dant. Et il prit le livre pendant que de mon cölé je prenais la plume. Mes notes rédigées, je ine rappélai certainelettre a laquelle il étail urgent de répondre dans lajjour- née, et je profitai de la liberie que me laissait le capilaine pour griflbnner le billet. La léttre écrité, j'avtsai ii la cachéter; mais distrait, au lieu d'ou- vrir Ie second liroir. je lirai le troisième, el en homilie pressé avec si peu de pr'écatition. qu'il se renvèrsa éparpillaut sur la table du sécrétaire des lettres et divers óhjels dönt il'élait rempli. D'iin papier jaune, qui se décbira. je vis s'éebapper tine petite boule qui, roulant sur la planche, tomba lourdemenl sue le parquet. Au bruit que fit l'objet dans sa chuie, le capilaine tourna la lêle. Qu'esl-ce? deniauda-t-il. Une tnaladresse eausée par tnon étourderie. Voyez le beau chef-d'oeuvre, lui dis-je eu inonlrant le In oir sens dessus dessous el les papiers pêle- inêle. -Le mal n'est pas grand, reprit-il en souriant; ce liroir renferme mes papiers de familie et tna correspondance, tont cela fort en désordre par suite du voyage. La maladresse dont je vous sais gré ine force ii faire aujourd hui menie le travail qn'en vrai paresseitx je remeltais depuis cinq ou six semaines. Cependant j'avais ratnassé Fob jet. lotnbé a lerre, el au poids je senlis que c'élail une balie de plumb. J'allais la remetlre indiCféremmenl dans Ie liroir avec le reste, quand, tont autour, a la surface, je muarquai des tuclie# igut ressemblaient a des i Maintenant je vous le répète, dans toutes les revolutions, qu'elles soient l'oeuvrede la violence d'un conquérant, ou d'une conspiration sectaire, loujours oil a cherché a corrompre la jeunesse. On ii lie manque pas d'exemplus anciens et modernes ii qui vienrieul a l'appui de cette abirmalive consi- ii dérée sous sa double origine. ii Nabuchodonosor, après avoir orgueilleusement ii coriquis Jerusalem, mil un soin spécial a atnener ii avee lui, eomme prisonniers, beaucoup de jeunes a gens qu'il pbiqa dans un lieu convonable, sous la ii surveillance de supérieurs sévères, chargés de a les efllrainer a la pratique de coUtumes du ii paganisme, et de leur faire abandonner les tradi ii lions de leurs pères. ii Le jeune Daniel résista a ce conseil impie, et n d'autres jeunes gens couragetix s'unirent a lui-, en n declarant qu'ils resturaient fidèles aux lois de leur ii pays. ii Mais les revolutions les plus pernicieuses sont n cel les qo i próviennent des conspira'teu'rs, auxquéls, ii se réunissenj des gens en grand nomhre qui rè- ii vent la félicilé et n'arrivent, a un temps donné, ii qu'a de tristes deceptions le nomhre de ces mal- ii heureux est trés-considerable mais après la dé- ii 'ceplion, iIs ont liiêmé perdu (oule cette acliviié a qu'ils ont móntrëe quand, dans leur aveuglement, ■I ilseoncouruient au grand renversemenl de l'ordre. ii Ce sont eeux-ei que je nomme séditieux. Voici ii deux autres exeinples un dans lessiècles reculés, a et l'auirè que nous avons sous les yeux. a Ouvrons le livre des Machabées. A Jerusalem a l'espril de la l'oi commencait ii l'aiblir. Un roi voi a sin qui aecueillail avec intérét les piaintes des ii impies el l'omentait leuis passions perverses.ee roi a que l'Ecrituru désigne sous le nom de .racine du ii péché (Radix paccatrix), el qu'on notiiuiii.it An a tioelius, ce roi llailait ces impies (sarroxermU ii impii ex Israël)el en lil les instruments' do sort a ambition et de sa cupidité. Ce fut alors qu'on Vit ii ouvrir a Jerusalem uu gymuase selun la méthode n des Genlils. Un y instruisail les Hébreux déja ii corrompus el a eeux qui ne l'étaienl pas encore, v on disnii qu'ils ne leraient jamais une grande ii nation s'ils ne se Cbnfdrmaieiit pas aux usages et a cbutumes des infidèles. Chez les Grecs les gym- caillots de sang desséché. Je la repris el l'exaiuuiai plus attentivenient avec l'air de la cui iosilé. Vous regardez cetle balie, tnè dit le capi laine. En effet, a la couleur on dirait qu'elle a malheiireusemenl servi, e'est a dire qu'elle a sé- jounié duns ijtielque plaie feite par elle. Eeiit-être lm devez-vous voire croix el vos épaulettes. et vous la gardez cotntue une relique... par reeon naissance? Non, me dit-ilce u'est pas it moi que cette balie a valu ia decoration, mais poiirtanl vous conjeclurez juste a certains égards. Les tuches dont elle est notreie' soul des laches de sang, le sang d'un noble et généreux coeur. qui, liéias! u cessé de batlre, ajoula le capilaine d une voix éinue. Cette balie est loute une bisloire, une dou- loureuse et navrante histoire. Capilaine, s'il u'y a pas indiscretion?... Au contraire. Ce souvenir mest pénible et pourlant j'éprouve un élrange bonheur a le ravi- ver. J'aitne qu'une occasion se présente d'en par iet', surtout a nn liomrae de coeur et feil pour me comprendre. Ecoutez done. II. Engagé volontaire, je me liai au régiment avec Anclié Itellemare, jeune hotume de 245 a 24 ans, volontaire eomme moi, et qu'une vocation bien irresistible, dtsail-bn, avait dü entrainer; car, fits unujue et par la mort de son père maitre d'une ii nases servaient a des séances littérairës et a cer- ii tains exercices pour les jeunes gensces élablis- ii sements l'urent d'aboid recommandubles puis ils ii décnurenl et deviriVent des licux de reunions con- ii dainnables. Ce lut sous ces tristes auspices que ii s'ouvnt le gymuase de Jerusalem sous la protec- ii liou du plus mauvais des rois et avec l'appal de la 'I plus basse corruption. ii C'est a peu, prés sous les mémes formes que se ii présente aujourd'hui l'esprit des séditieux c'est ii ainsi que Nous voyons dans les chaires des pro- ii fesseurs incredules que Nous voyons exclure des Universités et autres lieux d'éducaiion tout é!é- ii ment reiigieux que Nous voyons induire perfi- i> dement en erreur la jeunesse dont on s'étudie a ii allumer les passions, en diminuanl chaque jour, et en écartant méme lout ce qui rappel le a son ii esprit Dieu, la foi, la religion et ses minislres. w ii Au milieu de tant do maux atixquels ont ouvert ii la porte les cpnquérants du jour, contempteurs de ii lous droits, et les rebelles impies, le vrai refuge ii offert aux jeunes gens conlre tant de dangers, le ii vrai palladium pour eux, c'est de s'unir a ces ii jeunes gens dont parle l'Evangile d'atijourd'bui ii qui accompagnaient JésOs-Christ a son entree ii triomphale a Jéruznlem et qui le saluaienl en ii criant: Hosanna, fitio David. Renedicius qui venit ii in nomine Domini. Qu'il soit béni, celui qui. ii vienl au milieu de nous au nom de Dieu. II vient n pour réconforter l'Eglïse d'ópouillée pas sës'enhe- n mis et dbntier du courage a s'es mihistres injuste- ii inent persecutes; in.spi.rer aux jeunes cmurs l'es- ii prit de foi eonli'e le venin de l'incrédulité, l'esprit ii de piéió et de recueillument conlre l'esprit de ii dissipation, présenté sous mille formes diabo ii liques. ii II vient encore la balance a la main, et, eomme n uil roi qu'il est, il mom re, il dési'gno par avance' ii lous cc-ux qui sont destines a éprouver, quand le ii lumps sera venu, les rigueurs do sa justice irritée. a Quant a nous, chers jeunes gens, suivons ia ii voie qu'il nous trace. II a dit Ego sum via. a Suivez les pas du divin Maitre, el vous vous ii trouverez, prcsquc sans vous en apercevoir, dili- ii gents pour les exercices scolasliques, assulus aux n devoirs reiigieux, fermes dans lés bons principes. ii Aussi je pric Dieu de vous bénir, d'aplanir les ii difficultés et d'écarter les iniques obstacles quo ii créentceux qui s'obstinont a nous refuser la liber- ii té d'enseignement que nous voulons entière. Us ii sont venus parmi nous la liberie sur ses lévres, ii ils nous ont parte de fors brisés et du joug rompu; ii et après cela, après tant de promesses de liberie ii on ne voudra nous donnet' qn'un abject esclavage? ii Fortifies par notre benediction apostolique, re- ii lournez dans vos families et failes en part a vos ii parents. Suppliez, insistez, laites violence au Di li vin Coeur; demandez-lui que, dans le trésor iné- n puisable de ses graces, il vous donne celles dont ii vous avez besoin, mais surtout la grace de la per il sévérance dans le bien, afin qu'a la fin de votre ii carrière mortelle vous puissiez, quand le temps n viendra, participer aux consolations éternélles. belle fortune qui lui donnait rindépendanee, il avait quitté la position la plus heureuse, une vie de plaisirs et de fèles, pour celle du soldat, plei- ne, au début de la carrière surtout, de tant de sujétions facheus'es, de rildes et périll nx labeurs pour qui, eomme nous, venait faire l'apprênliss»- ge du métier en AfriqUe. Muis le camai-ade, ainsi que moi, jaloux de porter le fiisii le moms long- teuips possible, sarail que FA'/rique étail le cbemin le plus court pour urriver loyaleuieiit a l'épaulette. Nous fumes, lui et moi, nomniés presqtte en méme temps caporaux, puis sergenis, el la con- formtté des gouts eouiaie les rap.pi'ocheinents forces (le position resserrèrent dayanjage les liens de notre intimité. L'édncation que j'avais recne me donnait eomme a Aut'lré peu de penchant pour les distractions bacbiques, et je leur préférais une lecture, une promeriandé ou quelque intéressante causerie. A la suite d'uue expédition ou j'avais été assez heureux pour parer un coup de yatagan destiné a André, il n'eut plus de secrets pour moi, et il m'avoua que ce n'était point du lout par pas sion pour l'état militaire qu'il s'était engagé, mais par un tout autre motif. Ilomme du monde, me dit-il, enfant galé dans ma familie et dans les salons, ne conoaissant de la vie que le cöté briljant el doux, je ;r mvais cette existence fort agréabie, et je ne pouvais son- ger a la quitter et surtout a quitter ma mère que j'aimais de la plus tendr'e afieeiion. II est vrai que que mon bonheur élait sou unique préoccnpation. j Aussi, tualgré son age et ses gouts peut-èlre, elle oiivrait a tnon intention ses salons a une soeiété aiina'b'le et cboisie. Pai tiii lés jeunes filles qui fei- Saient rornrment de ces reunions brillait, inoins encore par sa beauté que par les graces de sen esprit et la charmante douceur de sou earactè're, mademoiselle Léonie JJarbois, lille d'im capilaine en retraite, l'un des vie»x amis de mon père ami de collége et qui me trailaitavec une bienveillance femilière, presque eomme un fiis; honnèle et digne homme, mais rude a l'écqrce, trop arrêlé dans certaines idéés, et poussant jusqu'au fanatisme sa prevention pour l'état militaire. Ent re les carrières liouorables la nötre assuré. ment est au premier rang, mais elle n'est ps«s la settle digne d'un galant homitte, coinme ledéela- rait imperlurbablement le capilaine, dont les boutades qu'on ne prenait pas au sérieux provo- quaient notre bilarité. II iielint pas a lui cepen dant que je n'étudiasse pour Saint-Cyr ou pour l'Ecole Polytecbnique. Mais mon père voulait faire de moi uu diplomate, ei i;i teudresse de ma mère, qu'alaimaient les périls de l'a ut ré carrière, applatt- dissait a ces projets. Pour moi, en quHlant le col. lége, j'avais pris gout aux arts, et il me sembJait que la peinlure et la niusique avec les bals et les soitées élaieut une occupation snflisante. La mort demon père me laissa libre de ne suivre aucune carrière, et je in'arrangeai une existence des plus paciGques qui me valait quolidien,nemenl les bro- cards du capilaine atiquel je riposlai pat'd'autres épigrammes. a continues.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1