M. Wallher Frère, fiIs de l'ex-diclateur, est administrateur du Comploir d'escomple deVerviers, ce qui lui a valu, pour la seule année 1873, fr. 33.000 M. Georges Frére, deuxième fils, est prési dent du tribunal de première instance de Liége. M. Leopold Orban, beau-frère, est direc teur au ministère des affaires élrangères. M. Léon Orban, autre beau frère, est di recteur a la Société générale. M. Nagelmaekers-Orban, autre beau frère? est censeur a la Banque Nationale. M. Simonis Orban est directeur de l'Aca- démie de Bruxelles. M. Jules Orban, cinquième beau-frère, est administrateur du Comploir d'escomptc a Liége. M. Lamarche-de Rossius, neveu, est admi nistrateur du mèmc Comploir. M. Maüs-Orban est juge a Vervicrs. Ces messieurs et quelques au ires parents sont encore administrateurs d'une foule dau- tres Sociétés el de liouilléres; menlionnons, entre aulres, la Société de Grivegnée. Ie gaz de Liége, la Société de navigation a vapeur sur la Meuse, etc., etc. Nous ne parions ici que des functions ré- tribuées. Si nous devious entrer dansPénu- mération des positions iulluenles gratuiles et dans celle des decorations clout la familie est accablée, nous u'en finirions pas. LA SITUATION. Le but de loutes les attaques furibondes dont le Parlement a été le theatre était de provoquer (U-s scènes comme celles de Juin 1837 ct de Novembre 1872. Mallteureuse- ment, il manque a ce plan deux pièces es sentielies, la garde civique et M. Anspach. D'abord les bayonnelles inlelligentcs ne sont pas allignées dans les nies de la ca pi ta le. Les prud homines bruxellois n'ont pasen l'occasion de se servir de leur sabre legen da ire el voila pounpioi fauje d emeuiiers il n'y a pas eu demente. I) autre part M. Ans pach dont on sail le deplorable role dans les troublesde Novembre, a d'excellenlex raisons de se lenir Iranquille a I benre qu'il est. Aussi avez vous pu reinarquer qu'il est de- venu presque gracieux pour Ie ministère. II y a de méchanles langues a Bruxelles qui disent que uotre loid tnaire est dans les neiges et qu'il ne lui va point en ce moment de faire du feu. Je iPeu sais ra n. Toujours CSt-il que son vote sur les installations uiari- limos d'Anvers et son attitude dans la discus sion actuelle out cte tiès remarquees. Pel qu'il se produil dans les circonsiances pré- sentes, il ne fora rien conue le minislèie. et il tic laissera point dcscendre dans la rue ces cohortes disciplinees que le liberalisme con signe dans ses casernes pour les grandes occasions. Ainsi se fera-t-ii que l'agitation que Pon a voulu lane, pour chauffer la ma- liére electorale, se enlmera avanl que de nai- tre et que les procliaine» elections se feront dans la paix et le repos, (lette situation fait les affaires du pays beaucoup pins que celles de MM. Fiere et B oa. Ces deux enrages du pouvoir mordent leur fn in, avec accompa gnement de vigoiireuses mades qu'ils ne donnent pas a droite settlement. C'est assez dire quo Pon s attend gènéraleiuent tu plein succés des caiholiques dans la lutie procliai- ne. M. Jacobs, dans son admirable discours, a vigoureuscmenl tracé le programme réel du libéralisme cosmopolite, «Jont üismark est Ie cliel; Pellet produit a la Cbambre cl dans le pays par Pèloquent depiiié d'Anvers, ne restera point sterile. A bas les masques! On Pa crié plus d one tois avec moins de raison qu'aujourd hui. Nous repetons ce cri comme un cri de guerre et nous dcinamlons formel- lemcnt que la question rcligieusc soit nclle- menl poséè devant Ie corps electoral. Le libé ralisme doctrinaire voudra, pour la milliètrte fois, combattre a Pombre. Four nous, nous faisons Ie voen d Ajax cl nous deniandons le plein soleil et la lumiére éelaianle. Nous avons tout a gagner a faire nette la position de tous les cumbaltants. LA SITUATION FN BFLGIQUF. Ou le libéralisme est la lihre pensee, ou il n'est rien, a dit un publiciste liberal. Le libéralisme est plus em-ore q-ie la libre- pensée; c'est la haiue du calbolicisme. Plus on est liberal, plus on est ennemi de l'Eglise et du clergé. Lorsque le libéralisme est le maitre, celte aversion se manifeste par les plus lyranni- qnes excês. Nous le vovons, comme en Ailemagneet en Suisse, user de sou influence prépondé- ranle pour bannir les Jésuites, expulser les religieux, chasser jusqu'aux Sceurs de Cha- rilé, jusqu'aux Fréres de la Doctrine chré- tienne, dépouiller les prètres et les évèques et les trainer en prison, tandis qu'il donne Phospilalité a des incendiaires, a des com munards qui ont de commun avec lui la haine de l'Eglise. II ne faut pas s'élonner après cela de voir des journaux beiges comme ï1 Indcpendance el YEc/to du Parlement applaudir aux per- sécutions dont l'épiscopat allemand est l'ob- jet. Plus on persécute l'Église catholique et plus on est liberal. Le génie national et liberal qui s'est ré- vélé a Berlin ct qui y veil Ie, verra venira lui, en persist»rit dans sa marche progfé's- sive, les sympathies que la France va s'a- lienor, disait il y a quelque temps le Pré- curseur dü Anvc.rs. en parlant de M. Ie due de Bisuiaik, en reprenant les mauvais res- les de la tradition latine; il aura le beau róle en Europe; il sera accepté par le inon- de liberal comme son bras droit corilre les derniers efforts de Pultramonlanisme. Done M. de Bismark est le génie «Taprés lequel doit se modcler partout Ie libéralisme. C'est lui qui donne le signal; c'est lui qu'on doit suivre. M. Jacobs a eu raison des'écrieren mon- tranl oil nous mène, au nom et sous piétexte de liberie, Ie pnrti de la perséculion religieu- se: Ou a cru jusqu'a présent queM. Fiére était le chef du parti liberal en Rrlgique. Erretir, il u'es! que le délégué pour la Ihl- giquo, il n'esl que le lieutenant du prince de Bismark. Nos adversnires ont marché dans la voie du progrès; la separation do l'Eglise et de l'Eial n'esl plus aujourd'liui leur axióme. l'Elat opprimaut l'Eglise, voila leur rève, voila le but qu'ils veulcul atleindre. L'un des hommes les plus importants de leur parti en a fail derniérernenl l'aveu, Beaucoup de libératix. a t-il écrit, croient (pie I Allemagne el la Suisse nous donnent un cxemple bon a suivre. La liaine, l'acliarnement que MM. Frère et Ba ra ont apportés dans les discours fouguetix qu'ils out prouoncès a la Cbambre ne nous font que Irop prevoir qu'il sera suivi si le liberalisme redevienl le maitre dè uotre r.her pays, si heureux, si calme, si prospérede- puis que Ie parti catholique est au pouvoir. LA VÉRACITÉ DE M. BABA. M. le seiiaicnr Solvyus, grossiérement at- taqué a la Cbambre par M. Ba ra, au moveri d amies que tons les gens d'lionneur doivenl considérer comme prohibées, vienl d'adres- ser au depute louniaisien la lettre suivante. File est peremptoire et élail d'ailleurs su perfine pour tons ceux qui connaissaicnl la situation electorale a (land il y a quelques années et Ie zéle e.xccssil' avec leipiel M. le gouverneur De Jaegber servait la politique doctrinaire. Voici la lettre de l'honorable sénateur de Roulers: Monsieur, Je recois ce matin les A finales par/emen- t air es qui ui'apporlriil voire discours du 3 de ce mois. Vous avez introduit mon nom dans le dé bat politique engage a la Cbambre des re- présetants. C'est voire droit. Vous vous él es servi de correspondances privécs, dérobées ou copiéesdans mie mor- tuaire. Cesl la un procédé de poleirnque ipie je defére avec coiifiance a Pappréciaiioti de tout bomnie loval, de toule conscience liou- ncte. Je plains ceux qui onl le courage de s'en servir. Vous avez coniplélement dénaluré ma p<m- sée et nies intentions. Ne pouvant vous re- pondrc a la tribune d'oti l'accusaiion est partie, je n'ai d'autre voie tjue celle de la presse et je m'en sers. La lettre que vous avez citée est elle exac le? L'ai je écrite telle que vous l'avez Ine et lelie que je la tronve aux Annules? Je l'iguo- re, je n en ai pas gaidé de souvenir assez précis. Mais quelle qu'elle soit, repróduite I fidèleinent ou non, airangée ou non.j'en ac- I cepte ia responsabililé, et j'ajoute que. si je me relrouvais dans des circon.stances idonli- ques. ma conduite aujonrd'hui serail confor me a celle que j'ai tenue il y a sept ou huil. ans. Si j'avais a me mettreen garde, comme je dus le fa/re alors, contrc les infidélités el les iudiscrétions de certains agents de la posle, je prendrais des precautions: je demanderais a mes correspondants demodifier l'écrilure de le'urs adresses. Si j'avais a examiner tine contestation elec torale, convaincu qu'une decision equitable ne peul éti'c prise sur un dossier incomplel, Je chercherais a combler les lacunes qui pourraient exister,afin de réunir les éléments d'une solution basée en fail et en droit. Les renseignements donl j'aurais besoin, je les demanderais-la ou je pourrais les trou- ver el, s'il Ie fallait, je m'adresserais au par ties en cause, soit directemenl soil par voie administrative, sauf a examiner la valeurde leurs réponses. Celle valeur reconnue, je n'hésilerais pas a me servir des renseigne ments ainsi obtenus. Enfin, lorsqu'un collége comme la Depu tation permanente aurait a résoudre des cen- laines, que dis je? des milliers do contesta tions électorales, je croirais faire chose utile el de bonne administration en écarlanl lout ce qui pourrail inulilement allouger uue be sogne rude el ingrale, et en circonscrivanl la discussion aux fails de la cause, abstraction faite des personnes. Voila I'explication simple et claire des phrases que vous avez incriminées avec taut de violence. Si j'avais reel lemon t dit ce que vous voulez faire entendre, ma place sera it aux Petites Maisons. I'ersonne, voulant for- I'aire a son devoir et a son honneur, ne serail assez sot que de l'annoncer et de laisser des traces écriles desa forfaiture. Je borne ici ma réponse. II n'entre ni dans moil education, ui dans mes habitudes, d'in- jurier mes adversaires; les injures nesoiit pas des r aisons et qua11d on me losadresse, elles ne sauraient m'èmouvoir. Agréez, etc. (signé); e. solvyns, Sénateur. Le Journal de Gand a recu également la lettre suivante qui lui est adressée par M. Th. Léger, secrétaire de V Association con- servati ice constilutionnelle Monsieur, Dans voire n° d'liier vous ne parliez pas de moi; aujourd'hui vous le fait es, et vous vous (ignrez que je ne. répondrai pas: je tiens a vous détromper bien vite; mon silence ne sera pas long: faiips-en voire deniI Emboitant le pas derrière M. Bara et sur la loi de malhoniiètes 11 i pol eu rs de lettres, vous vous permetlez de dire que j'ai pariici- pé a la creation de faux élecleurs et vous vous prévalez de quelques passages Ironqués d'une longue correspondence que j'ai ene avec feu M. Terltt/den. Je ne veux pas m'oc- cuper d'apprécier la conduite de ceux qui, sous pi étexte de soigner les intéréts de leurs clients, profiled! d'une bonne occasion pour sal isfaire leurs pet its appénts politico litlé- raires, sans voir d'abord si leur conduite est büiiuète oui ou nun. Comme les,conpables soul de vos Icctcurs et plus que cela, je leur dis nettement que, prenanl la jieine de me citer, les notions les plus éléinenlaires d'lion- neur et de délicatesse leur faisaicnt un de voir de me citer exaclement, loiu de se met- tre a falsifier tua pensee a plaisir. Ma correspondance, je ne m'en cache pas le moins du monde, engageait M. Terlinden a obtenir des campagnards partageani nos sentiments politiques, des declarations sup- plcmclaires do cuniribiilioiis, el cela en vuo d'arriver au eens electoral législatif. Mais'ce que cachent el vos fournisseurs de renseignements el. M. Raraparee que Ie coupaurail manqué, c'est que ma corres pondance porie, non une fois, maïs dix fois cl pl-s, que pnreiIles declarations ne peiivent ètre laiies que pour le feu, Ie domeslique, les objets possédés, Ie néjoce ni-.ri.i.miivXT ex- ercé. Or, cela est parfailemenl honiièle et légal. La Gourde Gand Pa déclaréen vingl arrets rendus en 1869 et 1870, cn cause de recla mations dirigées contie vos amis d'Alost et aillcurs. qui avaient parfailemenl agi de celte mèmc manière. Je laisse le mouopole des faux élecleurs a ceux «pu n'oni triomplié le 13 Juin 1863 et le 11 Aoül 1864, que par la presence sur la lisle electorale et par le vote de 114 je dis rent quutorze élecleurs figurant sur Petal des votes irrécoüorables, c'est a dire n'ayanl pas payé les contributions' requises pour étro él'ecleur. Si vous lenëz a coil! in iter sur cé pied, fi bre a vous: mats je vous previous (pie vous anrez I'avauiage de rcproduire ma circulai re el les rcllexiotis dont ellc puurra èlre ac- compagnée. Je vous présente mes civililés, monsieur, ponr aulaut que de raison. ENCORE LA LOYAUTÉ DE M. BARA. Voici une lelt re qui répond victorieuse- ment a une allegation de M. Rara ct qui prouve que ce que Ic depute louniaisien con- sidére comme une fraude e^t un principe quia été consacré par Padmuustration doc trinaire Monsieur Ie rédacteur, En lisant Ie discours de M. Rara, j'ai été trés elounè de voir qu'il reproche a PAsso- ciation conservatrice de Gand de prendre a sa charge le pavement d'une fraction du eens éloctoral de certains élecleurs. La plupart des associations liberates pratiquenl, a ma connaissancc, ce petit sys- lème. Un jour que je le critiquais devant un gros bonnel doctrinaire, il me représenta que, dans la discussion de Ia loi sur les irau- des électorales, le 12 Juillet 1863, M. Jacobs ayani proposé un amendement dans le bul de réprimer ce fait, cel amendement fut com- battu par MM. Tesch. Bara, Frère ct Guilie- ry, el rejeté par 53 voix (toute la gauche) contre 29 (toute la droite.) Je n'eus rien a répliquer au point de vue de la légalité; mais n'osl-il pas singulier de voir ceux qui ont rendu ce fait possible, et qui l'appliquent partout off ils peuvent, cri- liquer leurs adversaires lorsque ceux ci les imitent? un électeuu. L'ARMÉE CARLISTE. L Union publie la lettre suivante dalée de Vieli, ville donl les troupes de Don Alplionse se sont emparéès le 3 de ce mois: Nutre rnarebe a travers la Catalogne est une vraie marche triomphale; Pennemi fuit devant nous. Nous espérions marquer notre enirée par une vieloire signalée sur deux colonnes republic,aines cominandées par les génératix Mendtvial cl Moréno, mais ces mes sieurs jugeni plus prudent d'aller s'enfermer a Rarcelone que de nous alicndre en rase campagne. Nos forces se concentrcnt ici, notre armee esl plcine d'entliousiasnic cl do (Lu Bed (je.) Tronchiennes-lez Gand, 7 Mai 1874. A ïM. Bar amttmbre de la C/uunbre des représentanls, d Bruxelles. Gand, 7 Mai 1874. Til. I.ÉGER, BV'. Bruxelles, 7 Mai. CISF.Z ET JUGEZ. DISCOURS DE M. MALOU EN RÉPONSE A M.FRÈRE. LA QUESTION FlNANClÈnE JI1SE A LA POUTÉE l)E TOUT LE MONDE. J'aborde maintenanl, messieurs, la question finan ciële. De puis que Pon a noirci notre situation financière, il s'est produit un fait qui esl assez rassuranl cl, selon moi, a-scz signffiealif. Le marché des fonds heiges étuil depuis plusieurs mois assez déiaissé. La baisse paraissait imminente. Depuis que nos debits sont engages, au contraire, une certaine annimaiion s ust élablie dans les négo- cialions de noire '3 p. e., ei c'est la demande qui a prévalu et menie duns une certaine mesure la hausse qui s'est faite: M. Coomans. - lis ne l'ont pas fait expres. M A/idoii, minisire des finances Messieurs, l'honorable membrc a puhlié au Monilvur ui'i ta bleau (pu esl demi financier el demi politique el dont voici les conclusions puur le vulgaire: Administration cléricale, 1840 a 1847: excédant définitif de dépenses, 3ii,448,6*29 francs; Administration libérale, 188 a 1884: excédant dcfini'if de recettes, 38:;s4t> 1 francs; Administration cléricale, ISiiiia 1887: excédant définitif de dépenses, 3,089,698 francs; Administration libérale, 1888 a I807; excédant définitif de recettes, 34,803,888 francs; Et puis, enfin, pnur 1,870, en six mois, adminis tration cléricale, excédant de dépenses, 11,468,691 francs. Messieurs, que résulte-l-il de la? Que nos finances som en tiéfieil lorsque l'admi- nistra (ion n'esl pos libérale, que la situation de id s finances est excellente lorsque au contraire eelle administration est gérée par nos honorables adver saires. J'avais bien enlendu dire, en 1846, que l'honora ble conue de Theux était l'inveiiteor de la maladie d. s pommes de terre; j'avais bien enlendu dire, sous l'adniiuis.lraiion de Al. YVasscige, qu'il faisait déradler les locomotives en les regardant; mais je n'avais pas encore enlendu dire qu'nn simple chan gement de systemic politique avail pour effel de transformer, en trés j,eu de temps, une situation splcndide en une situation deplorable, et de motlre le pays sur le chemin de la lianqoeroutc, lorsque l'opinion catholique arrive au pouvoir pan le fibre jeu de nos institutions. M us, messieurs, il faut réiablir a la fois In vérité liistorique et la vériré financière. Quurid je dis la véritéj'enlcnds I'oxactitude. Pour cela, j'ai dressé a moil tour un tableau mixte, noté pit- les cUangemerils politiques qui se sont opérés depuis 1830. Ce tableau ne eonijirend que le service ordinaire, et je parlerai tout a I'lieure d'un autre tableau qui comprend les services extraordinaiies. En ellel, messieurs, et j'espère Ie démontrer a la Ciiambre, ii est iiiqiossible de se rendre coinji,éle ment co nipt e de la vraie situation de nos finances si Ion nélablit pas et si I'on ne mainlienl pas la distinction que je viens d'indiquer. qu'est ce que le service ordinaire? QU EST ce que le service extraordinaire? Pcnnettez mot uue, coinparaison Noire Service ordinaire, noire budget des recedes cl des dépenses ordinaire», c est le comptc de noire revenu ct des dépenses que nous bisons sur notre revenu. Le conipte des butljels exlraordinaires, c'est le budget de nul)e capitalsuit que nous I ayons on nous- mèmes, soit que nous nous le procurionfe par noire crédit. Ainsilorsqu on confond le.service ordinaire et le srivicc extraordinaire, ou pose bien des chiffres, qui soul via is comme couiplabilito, niais qui, ainsi jespeie Ie démonirer, ne jirout ent absolument rien quant a In situatioii réelle dos finances un moment doiiné. Celte distinction est done dans la nature des choses Nous avons noire ménage lielge, s'il m'est permis do piiner ainsi. c est a die Ic comple do ce que nos iinpij.s, do ce quo los produits divers «pii aiimente.nl Ie iiésor donnciit cheque année, ct des dépenses ordinaii es m no-males qui y cut respondent. Occupons nous done d'abord do celle question la, do cetto partie la do nos finances. CONSEQUENCES DE LEUR CONFUSION. A ii pa rn va in je tlois encore faire ressortir quel- Jes sont los consequences do la confusion qui esl établie par le tableau dont je viens d'indiquer tout a I'lieure les résullals. Prenons, par excmple, l'annéé 1848. Voici les fails quant a celte année-la: Nos recettesordinaires nous ontdonné I08.90n.oon francs, les dépenses ordinaires onl été 126,100,000 francs. II y avail done sur le service ordinaire un déficit de 17,200,000 francs. Mais comme on avail fail tin cmprunt qui n'a pas été entièrement dépensé en 1848, on a eu une res- source extraordinaire de 37,100,000 francs. On a dépensé 8,900,000 francs, d'oCt un excédant de 28,288,000 francs. Et Ie résullat final comme comptabilité p0Ur I'exercicc 1848, c'est d'avoir tin boni de plus de t j millions, lorsqu'on a eu un déficit de 17 millions sur les reverius de l'Etal affeclés aux dépenses ordi naires et que toute la difference provient de ce qUe l'on a créó une dette qui, en comptabilité, s'appe||e un actif, et qui, pour lout Ie monde, est un passif De pareiis bénéfices sont faciles a faire; si, par exemplc, la Chambre décrétail cn ce moment une ressource extraordinaire de 100 millions, ctsi, dnns Ie courant de I'oxercice, il n'en était dépensé que It) millions, j'aurais un iioni sur I'exercicc 1874 do 90 millions. J'aurais ainsi une situation splendido mais il est vrai quo jo léguerais a I'avonir une dette de 100 millions. Jo pense qu'il suffit do cos simples observations pour faire ressortir combien il est nécessaire, en discutanl la question financière, do s'atinclicf séjia- réinont aux résultats dos deux services quo je viuns d'esquisser. KTAT DU SERVICE ORDINAIRE DE 1830 A 1873. Lo premier tableau que je fcra'i insérer au Moni- leur, coirime l'a fait l'honorable menibre, indique d'après les lois voices, présentées ct d'après los fails actuellement connus, quel a été l'actif et Ie passif de tous nos budgets ordinaires depuis 1830. Ainsi.de 1830 a 1834, administration libérale ou mixte: excédant de déjrense du service ordinaire 10,800,000 francs, soit une moyenne de 2,800,000 Irancs par an. De 1838 a 1839, administration catholique: excé- d.iul de dépenses, 3.900,000 francs; moyenne de l'exeédant de dépenses, 790,000 francs. De 1840 a 1841 (celle date ministérielle ne coin cide pas naturellement avec le calendrier, il y a pa tinge. II y a eu au pouvoir pendant ces deux oxercices a jieu prés la moilié du temps, dcscathu- I icq nes el l'autre moilié des libératix)De 1840 a 1841, excédant de dépenses: 18,900,000 francs, soit une moyenne de 7,977,000 francs. De 1842 a 1847, administration inixle, puis ad ministration catholique: excédant de dépenses, 30,400,000 fiancs; moyenne, 3,000,000 Dc 1848 a 1884 (et ici j'uppelle l*att< niion de la Chambre), de 1848 a 1884, administration libérale, excédant de dépenses du service ordinaire 19,800,000 francs, moyenne 2,839,000 francs. Je prends ici les dates de l'honorable membre: de 1888 a 1887, administration calholiqne, excé dant de recettes de 14.300,000 francs, moyenne 4,781,900 francs. Vous le voyez done: quand on prend les dates, réelles, en presence des fails, leis qu'ils sont aclés dans les documents que l'honorable inembrelui- nième a re.mis a la Chambre, pendant les quatre premières périodes, il y a sur Ie service ordinaire uil excédant |rtns ou moins considerable de dépenses sur les recettes quelle que soit la couleur politique du cabinet, mais a partir de 1888, et malgré l'in- fiuence nefaste d uo ministère clerical, il y a un excédant de recettes sur Ie service ordinaire. La menie cliosé se continue sous l'adininislralion de M. Frère-Orban. De 1888 a 1869, il y a un excédant de recettes sur le service, ordinaire de 1 17,000,000 francs, soit une moyenne de 9,829,000 francsq>ar an. Mais de ce que les vicissitudes politiques ont amené en 1870 l'opinion catholique au pouvoir.il ii en est pas résulté quo le déficit su soit immédiale- meni produit. Jo no parle pas de I année 1870, paree que dans Ie cours de celte année le pouvoir a été occujié pen dant six mois par une opinion et pendant six mois par l'autre; d'ailleurs, en citani les fails, je cruis qu il faut tenir comple des circonsiances: ainsi il est évident que pour i'année 1848 comme pour l'anuée 1870 el un peu aussi ponr les années I846 et 1847, il faut prendre en consideration les conditions éco- nomiques et ies événemonls politiques qui out réagi, soit sur les recettes, soit sur les dépenses. Je disais done que de 1871 a 1873 et l'hono rable inembre a négligé de reprendre, dans le docu ment qu il cilait, les fails déja patfaitement connus il y a un texcedant de recettes sur le service ordinaire de 33,613,000 francs, c'est-a-dire que, malgré notie piésence au jiouvoir el malgré une reduction d'impêts que j'ai indiquée dans mes pré- cédenles observations, il y a eu, pendant ces trois années, un excédant moyen de recettes do plus de 1 I millions de francs: Ces faits-la sont indiscutables; ils sont ofïiciels; il faudrait nier les écrilures de la trésorerie et leconti'óle de la cour des comptes jiour pouvoir les conle&ter. Ga plupart sont emprunlos aux documents publiés par l'honorable menibre lui- móme. Vous voycz done bien qu'en réalité la situation de nos finances, en ce qui concerne la partie du service dont je parle cn ce moment, est aussi satisfaisanle, aussi bonne qu'on peut le désirer. (/I conlinucr.)

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 2