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LE EOL'SSE GR1HGALET.
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Samcdi 1G Mai 1874
9nie année. N° 874.
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Le Journal paraille Mercredi ct lc Samcdi. Les insertions coulent 1 o centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, lö centimes.
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames on Annonces, content 20 fr. les 100 exemplaires.
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ll IB E M Ij^S B5 E F E IS.
AUX CATHOLIQUES.
Nous poblions avec empressement la tra
duction du bref qui vient iTètre adressé a
VUnion cutholique 1Uitulie
A nos chars fUs Jean Grassi, avocatvicc-
présidcnlel anx au tres membres du
Conseil central de /'Union catholique d'l-
talie, a Florence.
PIE IX, PAPE.
Bien chers tils, salul ct benediction
apostolique,
Lorsque, dans voire reunion du com
mencement de cetie année, vous nous fites
parvenir I'expression de voire piélé filiale
a l'égard de ce Saint-Siége, nous y avonsété
d'aulant plus sensible que vos sentiments
revètaient un plus grand caractère de no
blesse par la resolution que vous formiez de
fuller encore plus aclivement el plus efiicace-
ment pour la cause de i'Eglise.
Telle est aujourd'hui la condition de cet-
tc Eglise qu'elle ne peut allendre de saint et
de triomphe que de la Puissance divine; car,
a aucune autre époque, il n'y eut conlre elle
conspiration plus vasle ni plus haineuse,
jamais plus de ruse ne fut déployée dans le
but de rumer sa constitution divine,el jamais
lion plus les moyens et les secours humains
ne lui firent plus defaut. C'est pourquoi, bien
chers fils, il faul prier Dieu avec plus d'in-
stances el d'assiduilé, afin qu'il se léve et
premie en main sa cause; celle priére ne
peut manquer d'etre exaucée. Au milieu dus
perils si grands qui, en menacanl la sociélé
religieuse el civile, menacenl cliacun de
nous, il ne convic.nl pas que nous restions
indifférentsni meme que nous nous con
tentions d'ètre animés de bons désirs; mais,
commedes auxiliaires de Dieu, nous devons
lui préparer, lui aplanir la voie et combattre
vaillamment pour sou nom divin, afiu que
lui-méme daigne resterau milieu de nous et
combattre pour nous. Déja on ne peut plus
énumérer les contrées oü, pour paralyser
leur ministère auprés des peuples, on fait
souffrir aux évèques et aux ininislres de
Dieu la persecution, les confiscations el le
banisssemenl; oü les droits les plus sacrés
sont arbilrairemenl violés, l'exercice du cul-
tedevenu impossible par le pillage des biens
de I'Eglise, le jour du Seigneur indignement
profané, les ceuvres de charité enlravées par
des mesures vexatoires, les sources de la
science empoisonnécs par la suppression de
loute saine institution, et enfin l'esprit du
peuple, mais particuliérement de l'enfance
et de la jeunesse, systémabquement cor-
rompu par unefoule de pamphlets, dejour-
naux, de gravures, de spectacles impies et
par un eóseignemenl antireligieux. Evidem-
ment, pour remédier a taut et de si grands
maux, faction individuelle ne suflit pas; il
faul done que lous ceux qui veulenl réelle-
mcnl venir en aide a la religion et a leur
pa trie formenl dans leur pays comme autanl
de phalanges qui puissent lot/jours sous la
direction de tautorité ecclésiaslique (mode-
rante semper ecclesiastica automate) s'oppo-
ser a chacun des elforls de l'ennemi. Et
comme tous onl a lutler conlre un soul et
rnème ennemi, ils doivent conséquemment
se proposer un seul cl rnème bul; mais il
importe que tous soienl lelternenl unis qu'ils
ne formenl qtt'une seule et mëme année,
une armee tellement compacte el si pénctrée
d'un rnème esprit, que ni la ruse ni la vio
lence de l'impiélé ne puissenl mille part la
désunir, la faire tomber dans ses piéges, ni
s'en rendre mailresse par surprise. Aussi, ne
pouvons-nous que recommander hautement
l'ardeur, le zèle et la sollicitude avec les-
quels vous travaillez a élabliret a consolider
cette union.
Nous avons tout lien d'espérer que la
violence et l'audace des ennemis de I'Eglise
seront enfin confondues, pourvu qne tous
ceux qui ont entrepris avec vous cette sainte
croisade n'aient en vue que le bien general,
et qu'ils se pénétrent profondéinenl de celle
pensee que le triomphe du bien general peut
seul faire la force et assurer Ie triomphe de
toute autre oeuvre particulière. Voila ce qui
nous fail bien augurer du succés de vos la-
borieux efforts. Dans l'atlente de cette heu-
reuse issue, et comme gage de la faveur
divine aussi bien que de notre pateroelle
bienveillance, nous vous aceordous a tous,
avec la plus vive tendresse, la benediction
apostolique.
Donné a Rome, prés Sa int-Pierre, le
neuf Fevner de l'annèe mil huil cent soixan-
te-quatorze et de notre pontificat la vingl-
huiliéme. PIE IX, PAPE.
LISEZ ET JÜGEZ.
DISCOURS DE M. MALOU EN RÉPONSE
A M FliÈRE.
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Poperinghe- Ypres, 3-13,7-25,9-30,10-58,2-13',5-05,9-20 - Ypres-Poperinghe, 6-W,9-07,12-08,3-57,6 «0,8-45,9 t>0.
pertnglie-IIazebrouck, 7 13, 12 23, 4-17, 7-13. llazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-33, 10 00, 4 10, 8-25.
Ypres-Routers, 7-30, 12-%8, 6-43. Routers- Ypres, 9 23, 1-30, 7-30.
Routers-/Jrujes, 8-45,11-84,»1-13, (L. 3 50), 7 710, (9-35. LichteYv.) Lichte rv.- Tlioarout, 4-23 in. Bruges-Holders, 8-23,
12-30, 3-13,6-42. Lichtecyplde-CpwlrMy 3-25 m. Zedelghem Thouroul, 12-00.
Ypres-Courtroi, 5-34,9-49,11-18,2 33,5-25. Courlrai- Ypres, 8-08,11-02,'2-8.0,5-40,8-,49.
Ypres- 7houroul, 7-13, 12 00, 0 20, (le Samcdi a 5-30 du matin jusqu'a Lunghemarck). Thourout-Ypres, 9-00, 1-18, 7 45,
(le Samcdi a 0-20 du maiin de Langhemarck a Ypres).
Comines-Warnètou Le Touquel-Houplines-zlmewfteres, 0 00, 11-50, 3-33 (les Merer. 8-40 m. 0-30 s.) Armentières-Houpli-
nes-Le Touquel-Warueton-Comiwes 7 -40, 2-00, 4-43. (le Merer. 10-33 in. 8 00 s.) Comines- Warnéton 8-40, in 9-30 s. (le
Lundi 0 30 s.) Warnêton-C'owiwes 5-30, 11-10, (le Lundi 0-30 s.)
CourlraiBruges, 8-05, 11-00, 12-35, (L. 3-15), 0-53. (9-00 s. (Lichterv.)— Briiges-Courtmt, 8-25. 12-50, 5-13, 0-42.
Bruges, Blankenherghe, Beyst, (station) 7-30, 11 04, 2-50, 7-35. - Heyst, Blankenherghe, Biuges, 3-45, 8,30 11-25, 5-30,
Blankenherghe, Bruges, 6-10 8 35. 12-06.
Ingelmunster Deynze Gand5-15, 9-412-15. Ingelmunster-Zieywae, 4 50 2" el., 7-13. Gand-Dcynze-/»pe/»n<ns(er, 0-38,
11-20, 4-39. Deynze Ingelmunster9-10 2" el, 8-20 s.
Ingelmunster-.^nsegliem, 6-05, 12-10, 0-15. Ariseghem-Mgelmunster7-42, 2-20, 7-43.
Lichlervelde-Dixmude Furnes el Dunkerke, 0-30, 9-10, 1-33, 7-54. /)/i?i/.c/7re-Fumes-Dixmude el Lichlervelde, 0-55, 11 15,
3-45, 5-10.
Dixmude-Mewporl, 9-55, 2-20, 8-40. Nieuport-DiTmwde, 7-40. 10-43, 12-00, 4-25.
Tliourout-Ostewde, 4-50; 9-15, 1-50, 8-05. Oslende-Thouroid, 7-55, 10-10, 12 25, 0-15.
Selzaete A'ec/oo. 9-08, 1-25, 8-25. hadoo-Selsaete, 5-35, 10 15, 4-22. 0„
(land Termazen, (station) 8-17, 12 13. 7,23. (pone d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. - rerne.izcn Gand, 00, 0-30, 4 40.
Selzaeie-LoAere«, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5-10 in.) Lokeren-Se/zaele, 6 00, 10-23, 4 43. (le Mnrdi, J,30.)
COR R ESROWDA.WCE
COURTRAI, BRUXKLtfiS.
Courlrai dep. 6,40 10,55 12,33 3,45 6,38.
Bruxelles arr. 9,20 1,3a 2,23 0,00 9,10.
BRUXEI.LBS, COURTRAI.
Bruxelles dep. 5,22 8,28 12.21
Courlrai arr. 8,00 10,43 2,41
5,33 0,47.
7,53 8,44.
COURTRAITOURNA ILILLE.
Courlrai dép. 7,00 10,36 2,54 5,34 8,47
Tournai arr. 7,51 11,47 3,48 0,29 9,41
Lille 8.33 11,55 4,00 0,32 9,33
COURTRAI. GAND.
COURTRAI, GAND.
Courlrai dép.
Gand arr.
6,42
8,01
12,31
1,32
3,47
5,03
0,40.
7,30.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruges dép. 0,49 exp. 12,39 3'34 oxp. 0,43
Gand arr. 7,34 1.84 4,19 7,38
Bruxelles 8,50 4,03 8,20 9,31
LILLE, TOURNAICOURTRAI.
Lille dép. 5,20 8,23 11,05 2,82 8,20.
Tournai arr. 5.48 8,80 11,34 2,47 5,39.
Courlrai 0,37 9.47 12,20 3,42 0,30.
GAND, COURTRAI.
Gand dép. 5,38 9,39 1,28 4,24 7,21.
Courlrai arr. 6,57 10,52 2,49 5,31 8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruxelles dep. 8.14 11,83 3,12
Gand arr. 0,00 9,41 I 23 4,20 exp. 0,37.
Bruges 7,18 10,34 2,38 5,1 1 7,22.
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Suite. Voir le N" précédent.
Michel Robert, dit la Douceur, par auliphrase
sans doule, le quarlier-inaitre qui avail engage le
nouveau uiousse, oubliait le premier a quellrs
conditions; et l'enfant, plus d'tine fois, pour une
élourderie ou une maladresse bien pardonnable,
se vit sanglé d'uu bout de garcetle qui lui faisait
presque regi etter la cravache de Beau-Soleil. Ylors
ce caractère qui semblail assoupli et que la bien-
veillance tiouvait facile <9 enjoué, s'cxaspéra de
nouveau par la dureté. et se monlra obsliné,
san vage, iudoniplable. Trop faible pour se défru-
dre. il se vengea par le mauvais vouloir, la negli
gence, I'insouciance, par des inaladi esses calcnlées
qui lui valurcnl d'aulres chaliinents. Le mousse
pleurait, pleurail, mais ne s'amendait point; et
chaque jour sa position devenail plus facbeuse:
les matelots, de leur cöté, perdaient loule pilie
devant ce qu'ils jugeaient orgueil, enlêtement,
malice réfléchie.
Dr un jour que Robert, dil la Douceur, vcnait
encore d'adminisirer a l'enfanl une correction
assez pen paternelle, un aspirant s'approcha; il
étail neveu du capilaine, ce qui lui donnait mora-
lemenl a bord une cerlaine autorité, et son carac-
l<-'e généreux ct noble ajoulail encore a la consi-
déiation que lui valaient celle circonslance et son
grade.
II me scmble, dil-il. que vous ètes bien
sévère pour eet enfant. Je l'ai rencontré plus d'une
fois pleurant.
Mon officier, c'est sa faute, il a le diable au
corps, et n'imporie cc qu'on lui commanife il fait
toul a rebourj, hisloire de laquiner, car il est
adruil de ses mains et de ses pieds cominc un
singe, mais non moius malicieux.
Tu n'es done pas sage? dil l'aspirant a l'en
fant.
Pourquoi qu'on me bal! Les premiers jours
on ne me louchail pas,comme on ine l'avait promis
et je faisais tout ce qu'on voulait.
II me seilible, en clfet, qu'il n'y avail pas
d'abord de mousse plus leste que ce bainbin et
dun plus gen til caractère. Vous-même, quartier-
maiire, je vous ai entendfaire sou éloge.
C'esl vrai, mon officier, dit le matelot em-
barrassé; mais il a cbangé.
JXon, j'ai pas cbangé, dit l'enfant avec
vivacilé, j'ai pas cbangé, c'est les antres. Pourquoi
m'a-l-on ballu? Pourquoi encore ni'appelle-t-on
tonjours Gringalel? C'esl pas mon vrai nom, je
m'appelle Louis.
L'aspirant ne pul s'empêcber de sourire, car,
le premier, il ne s'était pas fait scrupule d'employer
ce sobriquet donné par les matelots a l'enfant h
cause de sa taille finelle et aussi de ses précé-
dents.
Tu es susceptible, mousse, et il ne faut pas
se facher pour un mot; les coups, je ne dis pas.
Vovons, si l'on ne te frappe plus, me promets tu
d'etre docile et de nc plus mériler de reprocbes?
Oh! otti dit l'enfant qui, en entendant la
parole amicale de l'aspirant avait essuyé ses yeux
et par ses regards expressifs trahissait sa gratitu
de. Oh! je ne suis pas méchant, allez, surtout
quand on est boil avec moi, ajouta-t-il avec naï-
veté.
Quartier-maitre, vous entendez. Et je suis
sur que eet enfant liendra parole; a l'avenir plus
LA VÉR1TK sun LA SITUATION FINANClliRE EN 1847.
de boiiiT Jiles. plus de coups! lliiuvais syslèine,
quoique consacré par l'habitude, mais pen du goi'it
du capilaine. Ainsi pas de rechuteen ce qui con-
cerne eet enfant en particulier; vous m'obligeriez
il m'en plaindre, ce donl j'anrais grand regret et
vous aussi.
Trés bien, mon officier, on sera sur ses gar
des; du moment que Ie marmot a voire esliinu, on
le ménagera.
A daler de ce moment, en effet, les beaux jours
recoinmeucèrcnt pour le mousse, sur lequel nul
n'osait lever la inain après que le quartier-maitre
eut raconté sa petite scène avec M. Frédéric:
c'était le nom de l'aspirant.
Dlainlenant, mes gars, dit le quartier-maitre
en lerminant, attention! flus permis de toucher a
Gringalel. II est tabou, eomuie disent les sauvages
océauiens. Dans piusicurs des iles de la Polynésie,
en eITet, on nomine tabou les objets rendus sacrés
par la superstition et qu'il est interdit aux profanes
de toucher.
Gringalel (car les matelots, un peu par rancune,
conliniiaient de lui donner ce nom, qu'ils ju
geaient d'ailleurs plus pittoresque), Gringalet
avait retrouvé tout son zèle, et le quartier maitre
lui-même commenqait a lui rendre justice et a le
regarder d'un oeil de moins en moins sévère,
lorsqu'une eirconstance fortutite fit tomber tou-
tes les préventions et valut a l'enfant l'estime et
l'amitié de tous.
La frégate avait pour mission d'aller croiser
sur la cóle d'Afrique, du Sénégal jusqu'aux éta
blissement du Cap, afin de donner la chasse aux
négriers. En se rendant a sa destination, un peu
au deiii des Canaries, le navire fut, pendant quel-
ques jours, arrêté par le calme plat. Uu après-mi-
Loisque, en 1847, s'esl formée l'adminislration
dans Liquet le l'honorable M. Frère a eu d'abord la
position de ministro des iravaux publics, mon suc-
cesseur a domié line situation du trésor dans luquel-
le il faisait la distinction que j'espère avoir démonlré
ét re essentielle.
Cette situation se rapportait au 1 Septembre
1847 et en voici le résumé:
ii En résumé, messieurs, on peul réduire a des
tenues trés simples i'exposé qui précède:
Les exereicès qui som en cours d'exécuiion dc
1843 a 1847 nous lais'senl uu déficit de fr.
1,300,901 70
u Les exercices de 1830 a 1844
nous domieni unexcédaulde ressour
ces de 1,944,080 81
ii La gestion des aonées antérieu-
re> a 1848 se présente done, quant
aux recettes el aux dépcnses ponées
aux budgets ordinaires, avec un sol-
de actif de fr. 643,094 81
ii Situation du trésor au t Septembre 1847 (p.
x. Doc. pari., N° 4.
Mais, messieurs, un an plus tard tout était cban
gé. Alois aussi, comme on le luit malboureuscnient
aujourd'hui, la politique avait un peu i-nvahi le do-
meine, d'ordinaire si pacifique, des chiffres et des
questions financières.
Il s'agissait de prouver qu'avant 1847 los fiances
du pays avaient éié conduiles dc munière a créér
la situation la plus épouvanlable. Et pour cela, ou
a procédé comme je vais l'expliquér. On a d'abord
confondu le service ordinaire avec le service extra
ordinaire; puisAin a reponé sur les exercices anté-
rieurs a 1847 toutes les dépenses itont le principe
avail été déeiété el qui avaient élé en partie couver-
les avant 1847, mais qu'il s'agissait de terminer.
Ainsi, on avait voté des credits pour des dépen
ses décréiées; mais il s'agissait d'achever des tra-
vaux publics, ot on a reporté les dépenses qu'on
di que le chalenr était accabiaule les aspirants,
fibres de tout service, vouluréht se donner le
plaisir du bain. Ils nageaienli gaieinent depuis un
quart d'heiire autour du vaisseau, lorsque tout a
coup de la gabie un cri sinistre retenlit:
Requin a babord, requin!
Et en efict, a qnelque distance, oil voyait la nier
partoul aillenrs si calme, s'agiter bouillonante, et
un énorme requin. en y traqant de profonds siI-
lons, nageait rapidetnent vers les baigneurs. Mais
ceux ci uvertis a temps, de tons cöté se pendi-
aux cordes qu'on leur jetait de la frégate, ou bien
ils escaiadèrent les éuhciles. Uil seul se trouva en
retard, l'aspirant Frédéric qili s'était trop éloigné
de la frégate. Cependant il avait eutendu le cri du
gdiier, et i! se hala de regagner les eaux du navi
re; mais le requin, ipli avait vu toutes les antres
pi oies lui échapper. et atiqtiel il ne reslait plus en
perspective qué cellc-ci, faisait des bouds, terribles
afin d'arriver a temps. C'était un effrayant specta
cle et que ('équipage tout entier, penché sur les
bastingages, comtemplait avec consternation; le
capilaineéperdu avait ordonné le mettrc uu cauot
a la mer. llais milgré l'empressement des mate
lots, il était douteux qu'on put sauver Frédéric,
qui cependant, en jeune homme intrépide, sans
s'élonner du péril, continuait de nager, tournant
de temps en temps la tête du cöté de son ennemi.
Voyant que cclui-ci le gagnait, il fut un effort su
prème et de vigoureuses brassées l'amenèrent a
que ques toises du navire.
II est sauvé, il est sauvé, s'érriail-on de tons
cótés, en voyant l'aspirant toucher presque de la
main l'une des bouées qui flottaienl sur la vague.
Mais tout a coup le nageur relenlit sou élan; épui-
sé par ses efforts meines, paralysé eu partie peut-
faisait dans les années posiérieures a 1847 sur les
exercices anlérieurs.
On a fait plus.
On a repris pour les exercices postérieurs tont co
qu'il y avait d'aclif réaliser anlérieurement a
1847.
Ainsi, notre liquidation qui avail été faite avec
les Pays Bas, a la suite du traité du mois de No-
venibre 1842, avait donné a la Belgique, non-seu-
lenienl des vaieurs imuiobibères, mais des valeurs
réalisables, des litres de la dette publique et antres,
et toutes les valeurs actives de ce qui restait en
1847 des valeurs actives aequises a la Belgique et
appurtenant, d'après un vote de la Cbambre, a I ex-
ércice 1843, onl été apphquées, impulées, portees
en eomple sur les exercices postérieurs a 1847.
El ce n'esl pus peu tie chose.
J'ai fait Ie relevé des sommes provennnt des
exercices anlérieurs a 1847 et qui onl été appliquées
a d'autres, el cites s'élèvenl a 29,470,000 francs.
Pour ne parler que d'un ou deux cbiffres, it y
avail, en 1830, une encaisse qui avait élé convertic
successivement en valeurs du trésor. Lorsque, dans
nos discussions de eette époque, je pariais, en 1847
et en 1881de la valeur réeile de ces tilres, on di-
sait que c'éiaieiii des joujoux.des cbiffres de papier,
et un beau jour, en 1880, on les realise et on porte
de ce chef a l'aclif de l'exercice 1830, 10,393,000
francs
On avait réservé sur les fonds d amortissement
du 4 1/2 p c. des sommes qui avaient été porlées
comme dépenses dans les budgets ordinaires de
1840 a 1842 pour 5,900,000 francs et un beau jour,
en 1833, un les pone a l'actif de l'exercice de cette
année.
En presence de ces fails, que j expose sans les
discuter et en tenant comple des circonslances, on
compt end qu'il soit trés facile d expliqucr que, jus
qu'a 1847, lós exercices des dépenses ordinaires
aient laissé une insuftisanee de ressources qui était
déja, comme vous le voyoz, compensée, et qui se
réd uil presque a tien, si 1 on avait laisse a ces exer-
élre par les crampes, il n'avaugait plus que lente-
ment, pénibteinent. El le requin, lui, continuait
de bondir en avant, de plus en plus rapide et me
nacanl. Bientöl il ne fut plus qu'a quelques pieds,
et l'on vit au-dessus des (lots apparaitre sa guetile
béante pendant qu'il se retournait sur lui-méme
pour saisir sa victime.Un cri d'épouvante el d'hor-
reur retenlit a bord, plusieurs ferraaient les yeux
pour ne pas voir la catastrophe. Mats au metne
instant, dans Fair un harpon silïla qui, lancé avec
une adresse merveilleuse, passant par dessus la
tête de Frédéric, alla s'enfoncer profodément dans
la gorge de son formidable ennemi. Le requin
plongea soudain pendant que Frédéric nageait
plus tranquillement pour gagner le canot prés dc
toucher la iner. Or, celui qui avait lancé le har
pon si hardiment et si a-propos, c'était le mousse
Gringalet qui, comme les autres, penché sur les
bastingages et paie d'anxiété, voyant tous les
moyens de sauvetage inuliles et trouvant tout a
coup cc barpon sous sa main, de son faible bras
donl inio rage héroïque centuplait les forces,
l'avait dardé sur lc monstre.Ce qui prouvait la vi-
gueur du coup, c'est que le requin, après avoir
entrainé la cable a une assez grande distance, fut
rarnené pen a peu jusqu'au navire et enfin bissé
sur le pont oil la hache l'acheva.
Cel exploit fit grand honneur au mousse. Le
capilaine le félicita en présence de tout l'équinage
et promit qu'il n'oublierait pas uu pareil service,
et Frédéric plus que jamais prit l'enfant en amitié.
Puur le quartier-maitre et les matelots aussi, il fut
bien davantage encore tabou, mais par des motifs
plus généreux que ceux de la crainle.
A CON'TIN'UEll.