LE MOUSSE GRINGALET. mmmm Mercredi 17 Mai 1874 annee '@5! Le Journal parail le Mercredi et Ic Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes. Les numéros supplémcntaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exempiaires. HE E M I ar S 19 E V E E§. L'INTOLÉRANCE DU MINISTÈRE. Le ministère est violent, intolérant, agressif. Voila le théme ipTonl ressassé loos les oraïeurs de la gauche durant la dis cussion politique qui s'esl terminée d'une iiiaiiièresi misérahle pour leur parti. Notons qu'aijcun d'eux, depuis M. Frére jusqu'a M. Joltraud, ne croit un mot de tous les boni- nicots qu'ils ont déhiiés sur eet air-la, pas un; tons savent qu'ils en imposent. Le mmislère violent, inlolérant, agres sif; mais cela n'est et ne peut ètre sérienx, el certes, eeux qui ont le plus a se plaindrede lui, ce sont avnnt lout les calho- liques; si MM. Frére et Rara avaient gou- verné comme gouvernent MM. Malou et De Lanisheere, ils n auraient pas rencontrés 1 opposition qui les a renversés. Que de lois la presse catholiqne n'a t-elle pas fail entendre ses doléanees au sujel des nominations signées par les ministres ac- tuels"? Que de fois nos eandidats a nous n'onl- ils pas dü recoler devanl eeux des libéraux? El cependant, la justice, Téquiié, les conve nances exigeaieni que, d abortl. Féquilibre de la distribution des places, si violemmenl i'onipu par le libéralisme, fut réiabli. Ouvrons XAlmanack Royalel il nous apprendra que, depuis Juillet 1870, neuf conseillers a la Cour d'appel de Bruxelles ont élé nommés, el n'esl-il pas vrai que l'opinion libérale a en, dans ces nominations, la plus large part? Tout le parquet de cette Cour, sauf un membre, a élé renouvelé, el les li béraux n'ont-ils pas élé les mieux pariagés? Dans le tribunal de lc inslance de Bruxel les, il a élé fail, depuis (avénemént des ca- tholiques, dix-neuf nominations, et plus de la moitié appartienl a nos adversaires. Deux conseillers out été nommés prés la Cour d'appel de Gand depuis 1870, ct ce soul deux libéraux. Et qui a nommé le Hls de M. Frére-Orban vice-président du tribunal de Liége? Un ministre catholique. El qui a placé M. Desoer, du Journal du Liégea la Cour d'appêl de cette ville? Le même minislre. Et qui 3 donné la place si lucrative de grefiier du tribunal de 1c instance de Gand au franc-mncon Parmenlier, qui aiijourd'hni va travailler dans les clubs libéraux contre le gouvernement?Encore le mème ministre. Et c'est en présence de pareils actes que la gauche parle de la violence et de (into- lérance ministérielles! Alors que M. Frére faisait, dans son administration, des passe-dro:ts révoltants, M. Malou a laisséa son nombreux personnel suivre la filiére régnliére de l'avancement, et jusqn'ici pas le plus petit grief n'a été allégué contre lui de ce chef. Nous pouvons en dire autanl du département des travaux publics. Mais esl-ce peut ètre M. le ministre de (intérieur qui a justifié les reproches de Top- position?... Mais que Ton consulte ses bu reaux, et on y verra que des fonctionnniros, accuses d'écrire dans les feu il les libérales contre M. Delcour et ses collégues, ont ob- tcnu de l'avancement. Dans le personnel des gouverneurs et des commissaires d'arrondissemenl, personne n'a élé deslitué ni molcsté, et l'honorable mi nistre de (intérieur a eu garde de suivre le systéme deslilutionrtel iniroduil en Belgique par Van Maanen que M. Rogier a copié. Sous ce dernier, un gouverneur catholique, qui atiraif aimé en parlie double les glacés, les lustres et les girandoles comme le gouver neur de Bruges les aime, eüt été destitué depuis longlemps; et M. Vrambout estenco- re a se mirer dans les glacés payes deux fois; et a s'eclairer a la luiniére des lustres el des girandoles idem! Rappelons que M. Delcour a eu a faire environ neuf mille nominations de bourg- inestres et d'échevins, el (opposition n'a pu en critiquer que neuf! Uue par mille! Et le ministère est violent, intolérant et agressif! Mais en lancant cette accusation, la gau che n'use pas mème un peu de ee gros bon sens, de cette logique vulgaire que priseut si fort nos ruraux; car en mème lemps, elle lui reprocbe de ne pas avoir rapporlé les nombreuses lois libérales que nous avons blamées quand nous étions opposition. Done d'un cölé, (administration catholique a élé tolérante jusqu'a l'excès daus les nomina tions, et de (autre, elle a respeelé la legis lation libérale. Oü done secachcnt sa violence, son into lerance et son caractére agressif, qu'on ne puisse les découvrir dans aucun de ses actes? C'est ce que doctrinaires et radioaux ont oublié de dire: ils ont beaucoup déclamé, mais personne ne les croit. atlendn qu'eux- mêmes n'ajotilent pas foi a leurs propres dé- blatéralions. (Rati ie.) OU SONT LES PERSÉCUTÉS? QUI SONT LES PERSÉCUTEURS? Dans quel pays de (Europe voit-on aii- jourd'hui des hommes poursuivis, condiin nés, emprisonnés, exiles a cause de leur croyances religieuses? En Italië, cn Suisse, en Allemagnc. Quels sont ces hommes et a quelle re ligion appartiennen t-ils? Ce sont exclusivement des prètres, des religieux des évêques ealholiques. Quels sont leurs crimes? C'est leur obéissance au Pasteur des pasteurs; c'est leur union avec le Saint-Siége, centre de (unité catholique; c'est leur croyance au magistère infaillible du Vicaire de Jésus-Christ; c'est enfin leur refus d'obéir aux hommes plutót qu'a Dieu. Quels sont leurs perséculeurs? Des gouvernements libéraux a la lète desquels figurent les chefs de la Franc-ma- connerie européenne. Par qui cette persecution est-elle ap- prouvée? Par (universalis de la presse libérale et eu particulier par la presse libérale beige! Peut-on croire, après cela, a la sineérité des libéraux qui prolestenl, au nom de leur parti, de leur loyal désir de respecter la liberie religieuse des ealholiques? Evidemmenl non. Faut-il croire, au contraire, a la sineé rité de eeux qui trouvent que la Suisse et l'Allemagne nous donnenl un exemple bon a i in iter? Evidemmenl oui. QUEL EST EE DEVOIR DES CATIIOLIQUES? Dans ces circonstances, est-il du devoir des ealholiques de declarer la guerre au libéralisme et de chercher, par tous les moyens légaux a defendrc leur liberie religieuse el (indépendanoe de (Eglise? Ce devoir est d'autant plus iinpérieux que le libéralisme est aujoiird'hui plus ou- vertemenl anti-cbrétien cl que les ealholiques inveslis par le régime représentatif d'rine fru cl ion do la sonverainelé, ont, dans une proportion équivalente, les meines devoirs d rempltr d Cegard de CEglise que le souve- ruin lui-mème. Or, (obligation du souverain chrétien est de défendre (Eglise, de la pro- léger contre ses ennemis, de travailler a son accroissement et a son iriomphe. Ces quelques principes nets et pratiques, justifiés par des fails 11011 tnoius irrécusables, nous piraissent de nature a frapper les ea lholiques el a déterminer leur attitude dans la nouvelle bataille qu'ils auront a livrer, Ic 9 Juin, a ionics les nuances du libéralisme. Voila des vérités élémentaires qui planenl, nous semble-t-il au-dessus de toutes les controverses, de tons les dissentiments, et qui sont accessible.?, par leur simplicité mé- me, aux esprits les moins familiarisés avec les vicissitudes de la politique. (Uien public.) LA DIVISION DES LIBÉRAUX. A11 corps electoral, qui aura a se décider le 9 Juin proehain entre les deux partis divi- sant la Belgique, nous recommandons in- stammenl ce qui se passé dans l'opinion libérale: ses deux fractions doctrinaire et radicale sont en guerre ouverte et ne se ménagent pas iiors la Chambre: mème dans celle-ci, M. Oris a fait clairement entendre qu'il ne suivrait pas la ligne de conduite des radicaux. A Gand et a Vcrviers, la discorde est tont aussi accentiiée; l'organe des radicaux de cette première ville écrivail Dimanche que l'enseignement obligatoire, laïque et gratuit fer ail Cobjel dl un mandat spécial impose aux eandidats. Les doctrinaires accep- teron t ils cc mandat spécial et for mei, accoinpayné d'une sanction e/ficace? Lc mème journal demande qu'on aillc résolüment de l'avant: Une politique d'im- mobililé, dit-il, füt-elle mème praliquée par des hommes qui s'inlituleraient libé- raux, nousserait inévitablement funeste. A Bruxelles, les feuilies radicales affectent pour la scission, présidée par M. Orts, 1111 dédain insolent: ce sont des railleries qui s'approchent de la grossièfeté, et les doctri naires seraient des cléricaux qu'on ne parle- rait pas deux avec plus de mépris. Or, si nos adversaires des deux nuances ftfiuSlBSS® Poperinghe-Ypres, 5-13,7-25,9-30,10-58,2-13,3-05,9-20 Ypres-Poperinghe, 0-50,9-07,12-05.3-57,0 50,8-45,9-30. Po peringhe- Hazc.brouck7 13, 12-23, 4-17, 7 13. IJazebrouckPoperinghe-Ypres, 8-33, 10 -00, 4 10, 8-25. Ypros-Rpalers, 7-50, 12-25, 0-45. Routiers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-30. Uoulers-/)Vtti/e$, 8-45,11-34.1-13, (L. 5 55), 7-30, (9-55. Lichterv'.)' Lichterv.- Thourout, '4-25 ra. Bruges-Ito uiers, 8-25, 12-30, 5-13,0-42. Lichterveide-Courtrai, 5-25 in. Zedulghein Thourout12-00. Ypres-Courtrai, 5-34,9-49,11-18.2 35,3-25. Counrai-Y>«», 8-08,11-02,2-36,5-40.8-49. A pres-thourout, 7-13, 12 00, 6 20, (le S;ini.eeli a 5-50 du malin jusqu'a Langhemajck). '(hourout- Ypres, 9-00, 1-18, 7 45, (le Samedi a 6-20 du malin de Langhemarck a Ypres). CominKs^W'arriêlon-Le Touquet-HoupIrriés-ywTflfêMliefes, 6 00, 11-50, 3-35, (les Merer. 8-40 m. 0-30 s.) Annenl.ières-IIoupli- nes Le I oiKjgei-W »ri\èloii-Comines 7-40, 2-00, 4-45. (le Merer. 10 33 m. 8 00 s.) Comines- Warnéion 8 40, m 9-30s. (le Lundi ii 3d sWarnêton ('omines 5-30, 11-10, (le Lundi 6-30 s.) Co,urirai -ftrages, 8-03, 11-00, 12-33, (L. 3-131,6-53. (9-00 s (Lichterv.)— Bruges-CWlmt', 8-25, 12-50, 5-13, 6-42. Bruges, Bjaiikenherglie. Hevst, (station) 7-30, 11 04, 2-30, 7-33. Heyst, Blankcnberghe, Biuges, 5-43, 8,30 11-25, 5-30, Blankenberghe, Bruges. 6-10 8 55. 12-00. Ingelniunstcr Deynze- Gand. 5-15, 9-412-13. Ingelmunster-Deyn^e, 4-30 2" cl., 7-13. Gand-Deyiiie-Ingelmunster, 0-58, 11-20,4(39. Deynze Jngekmunsler9-10 2C cl, 8-20 s. Iiigelmun<ier-/1 nseghem6-05, 12-10, 6-15. Anseglieni-Ingel munster7-42, 2-20, 7-45. Liclitervelde-Dixrr.ade Furnes el Dunkerke, 6-30, 9-10, 1-33, 7-34. DiwïAerAc-Furnris-Dixmudc et Lichterveide, 6-33, 11- 15, 3 45, 3-10. 1ixliiude-Niewpoit9-35, 2-20, 8-40. Nieuporl-DAxwttde, 7-40. 10-45, 12-00, 4-23. Tlioürout-Oslen.de, 4-50, 9-15, 1-50, 8-05. Oslende-Thouroul, 7-33, 10-10, 12 25, 6-15. Selzaete-Eecloo, 9-05, 1-23, 8-25. Eeeloo-Selzaete, 5-35, 10 13,4-22. Gand-Terneuzen, (station) 8-17, 12-15. 7,23 (porte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. lerneuzen-Gand, 0 00, 10-30, 4 40. Selzaete-LoA-ere«, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5-10 in.) Lokeren -Selzaele, 6 00,10-23, 4 43. (Ie March, 9,30.) COH.B.ESPOJTDiV.NCES, COURTRAI, BRUXELLES. BRUXELLES, COURTRAI. Courtrai dep. Bruxelles arr. 640 9,20 10,53 1,35 12,33 2,23 COURTRAIT0URNA1LII.LE. Courtrai dep. Tournai arr. Li He 7.00 7,51 8.33 10,56 2,54 11,47 3,48 11,53 4,00 COURTR VIGARD. Courtrai dep. Gand arr. 6,42 8,01 12,31 1,52 3,45 0,06 3,34 6,29 6,32 3,47 3,03 0,38. 9,10. 8,47. 9,41. 9,55. 6,40. 7,36. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8',00 8,28 10,43 12,21 2',41 5,35 7,53 0,47. 8,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. BRUGES, GAND, BRUXELLES. Binges dép. 6,49 exp. 12,39 3'34 exp. 6,43 Gand arr. 7,34 1,54 4,19 7,38 Bruxelles 8,50 4,03 5,26 9,31 Lille dép. Tournai arr. Courtrai Gand dép. Courtrai arr. Bruxelles dép. Gin l arr. Bruges 5,20 5,43 6,37 8,25 8,56 9.47 11,03 11,34 12,26 2,82 2,47 3,42 3,20. 5,39. 0,36. GAND, COURTRAI. 5,38 6,37 9.39 10,32 1,28 2,49 4,24 5,31 7,21.. 8,42. BRUXELLES, GAND, BRUGES. 8,14 6,00 9,41 7,13 10,34 11,53 1 23 2,38 3 12 4,26 exp. 6,37. 3,11 7,22. ^©3Q&e«-. Suiie. Voir le N° precedent. Cnuiijie 011 fait sou lit 011 se couche, dit en riant un des matelots. Le particulier trouve la place limine a ce qu'il parait, el il dort la comme sur rédredon. Mais lont de même c'est gênant pour nous ipi il soit verin jusiemeiit flaner en eet cndroil, il ne sera priè facile 'peut-être de lui faire lever le siége. Me pourrait-un profiler de son sommci| pour (Mtaquer? deuiandu Frederic. Mou oflieier, ne vous v tic/, pas. Le sour- nois ne dort que d un eed.- Vovcz-vous <]u'il cligne mamteuanl la paupière et lourué la lête du cólé de nous pour nous lorgner en tapinois. brigand! quel ralelier il montre. L'altaquer de de prés avec 110s baches on nos sabres, ce serail trop périlleux. Essayons d'abord d'un autre moven. El le matelot, avisant a quciqiie pas dans la plaine une énorme pierre. fit signe ii son compa gnon ct tons deux.la coulant avec effort, l'arne- ncrent au bord de la falaised'oü ils la précipitorent sur le monslre. J.e lourd projectile, tomliant avec fracas, heurta la carapace de l'auimal, mais glissa sur elle comme sur du niarbre poli et rebondil de l'autre eOlc écrassant a moitié deux des pclits moins solidement cuirasses. On les vit se débattre en poiissant des cris plaintifs. La mère leur répon- dit par une espèce de rale effrayant et sinistre. en se tournant avec iin mouvement violent du có lé des 3gres?eiirs;battant le sol de sa queue, l'aisant avec ses machoires un bruit formidable, l'ocil terri ble elle s'élanca.vers la falaise mais en vain tenia de l'cscalader. Plus furieuse alors. elle bondit sur elle-même, heurlant de son nniseau bientöt en- saglanté la paroi avec la force d'un bélier, et de temps en temps revenant a ses pclits (jiii la rappe- laient par des cris douloureux. Ca devient embarrassant, dit 1111 malelot. Tentons quelquechose encore: car enfin, on ne peut pas croiser les bras. Alors,prenant sa haclieil choisit Ic moment oii l'auimal se trouvait au pied de la falaise, et lanca (arme a la manière d'un harpon. Le tranchant du fee ouvrit dans la têle du monslre une large bles sure qui lie fit qu'exaspérer sa rage. O11 ne savait plus qu'imaginer, quand tout a coup Gringalet dit a fun des matelot: Maitre, vous fiimez n'eSt-ce pas? Out, petit, mais ce n est guère le moment et Lu me fais la une d ról e de (piestion. V ons avez sur vous briquet et allumetie's? Oui, je ne m'embarque jamais saus biscuit, comme dit l'autre. Sulüt alors, monsieur Frétléric, s'il vous plait, prêtez-moi voire sabre. Qu'eii veiix-tii faire? J'espère que til n'as pas le projet de le mesurer seul a seul avec ee monslre? Non, non, ne craignez rien, pas si mala droit, il ne fcrait de moi qirune bouchée; j'lii mon idéé, vous verrez, voire sabre seulement. Le voila. Armé du sabre, le mousse alors. a la grande surprise de ses compagnons, se mit ii faticher les haules bniyéres et les herbes, la plupart brii- lées du soit'il, dout la plaine était eouverte. II pna eu même lemps les matelots d'aller sur la lisière de la furét ehercher quelques brassées d'écorces tombées ct de branches desséehées, ce qu'ils firent. Mais quel est ton projet?deinandaientalafois Frédéric el les matelots. Vous allez voir. Mais faites comme moi pour haler la besogne. Et le mousse, avec la bruyère et les écorees, eut promplemenl fabriqué un petit fagot de la nature la plus inllammable. Comprenez-vous? dit-il. Pas béte décidéinent pas béte, Gringalet. s'écria le matelot, il vent griller le monslre. Une idéé originate! Mon petit, tu es un malin, adroit de les mains comme un castor de sa queue. En peu d'inslants, une pyramide de bottelles et de FAGOTINS eut reiiiplacé l'autre monceau. Maintenant. dit Gringalet, ouvrons le feu. Prenant l'allumette qui lui tendait le matelot. il embrassa (un des fagots et le lanca sur le mii- sean de l'auimal qui, seutant la elialetir, fit un bond en arrière. Mai.s un autre projectile tomba aussilót sur sa queue et le forga de se rejeter en a va ut. Bientöt ce int comme une pl uie de feu qui, toTibant de tous le,-- cóiés a la fois, couvrit le munstre et ses pclits. II bondissait, il se cabrait, il se tordait au niillieu de ce brasier dout la cha- leur deveuait de plus en plus vive, et si sa carapa ce était iuviilnérable, son ventre ne loochail pas iinpunément ce bt de charbons adents qui lui faisait d'inc'essantes et cuisantes brulures. Les petits, les premiers effarouchés el a moitié rofis. gagnèrent la mer, et le munstre lui-même, après s'être longtemps débattu, l'aisant dans ses soubre- sauts voler an loin les tisons, el répandant (out antour de lui une odeur fétide de chair calcinée, épuisé par ses efforts, presque mourant, se traina jusqu'a la mer dans laqtielle il se laissa glisser, et oil bieiitól il eut disparu Embarque! cria Frédéric. et ne perdons pas le temps, crainte de quelipie autre mésaventure. Lecapiiaine d'ailleurs doit étre inquiet. On descendit rapidement la falaise, et courant, au risque de quelques bn'ilures, sur ce lit de bra- siers, bientöt lous furent daus la yolc. Les matelots saisirent les ramus ut l'embarcalion s'éloigna rapi dement d'un rivage qui avait failli étre a tous si funeste. Arrivé a bord, Frédéric ne dissimula pas a son onde ses imprudences et les perils auxqiiels el les avaient exposé ses compagnons et lui. II raconta, avec les éloges qu'ils méritaient,lcs hauls fails du mousse. C'est 1111 brave, brave enfant, dit le eapitaine, je vuux le ineitrea l'ordre du jour de (équipage. Mais je ne in en tiéndrai pas la, et je vais songer sérieusement ii sou avenir. Mou oncle, dit Frédéric, écoutez. J'ai i» Cfxiur moi aussi, de payer la dette de la reconnais sance. Ge (jue me donue chaquc mois ma mère et ce que vous y ujoulez peut être mieux employé qua des bagatelles, et, a notre retour, si vous le voulez bien, je me charge de paver la pension du pelit a l'Ecole navale ou dans quelque aulre si la marine n'est point sa vocation. Bien, mon ami, voila une bonne parole et pour laquelle je te pardoune lous les lorls d'au- jourd'hui. Mais je ne veux pus que le prix d'une pension a payer niette la bourse trop a sec, d'au tant que je sais l'emploi que tu fais de ton argent, et tu ne le gaspilles pas eu bagatelles, ton coeur pour cela est trop noble. Sols tranquille sur l'en- funt.je rn'en charge;au besoiu d'ailleurs ton excel lente mère m'aidera.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1