LE SOLDAT QUI SE CONFESSE
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Mercredi 17 Juin 1874.
9me année. N° 883.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions content lo centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.(Jn numéro du journal, pris au Uureau, 15 centimes.
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C II F H fi S I» E V E IC.
LA BANQUEROUTE LIBÉRALE,
Toutes les déclamations creuses de M. Frè-
re sur Eétat de banquerouie ou se trouverait
la caisse de l'Eiat, onl laissé les élecleurs
aussi calmes qu'indiff'érents: ont-elles con-
tribué quelque peu au résultat desélections
du Hainaut et de Verviers, nous l'ignorons;
mais dans la Flandre orienlale et dans le
Limbourg, on leur a assigné leur but vrai et
réel: le dépit de M. Frére de ne plus possé-
derson portefeuille chéri.
II y a eu élection dans quinze arrondisse-
menls: neufd'iceux élaienlen possession des
catholiques, et cel le possession, la libéralerie
n'a osé la contesler qu'a Gand, oü elle est
lombée en déconfiture: par jugement du
corps élecloral de l'arrondissement de Gand,
en date du 9 Juin 1874, la gueuserie libérale,
sous la firnie de M. de Kerchove dit de Den-
terghem, Julius Vuylsteke, dit mei handen
en tanden, Jules Van der Slichelen el con
sorts, a élé déclarée en élat de banquerouie,
et des milliers de bulletins onl apposé un
sceau réprobateur sur les vilenies dont, au
nom de cetle firme, on s'était rendu coupa-
ble.
C'est, au resle, un fait remarquable que,
ni dans la Flandre orienlale, ni dans le Lim
bourg, nos adversaires n'ont osé tenter la
lutte, tandis que les calholiques ont élé atta-
quer les libéraux a Alh, a Soignies et a
Thtiin. lis n'ont pas réussi dans ces localiiés,
mais le grand nombre de voix que leurs
candidats ont obtenu, prouve qn'il snffira de
compléter leur organisation pour triompher.
Nous en disons aulant de Verviers. La défaile
ne doit jamais engendrer le découragement
chez les calholiques, qui lultent pour des
ET CELUI QUI N'EN USE PAS.
principes el non pour des portefeuilles. Que
dés aujourd'hui, dés demain, nos amis de
Verviers, de Charleroi, de Soignies el de
Thuin se réunissent, examiuent le défautde
la cuirasse et se préparent a soulenir une
nouvelle lutte avec plus de succes.
D'autre part, le ministère doit pouvoir se
convaincre qu'il ne gagnera rien en prodi-
guant les places et les faveurs a la gueuserie
libérale; nousi'avons dit souvent, il imporle
de rétablir avant tout lequilibre, violem-
ment rompu par la tyrannique domination
des Frére, des Rogier, des Tesch el des Bara.
Ceci fait, on aura égard aux sollicitalions a
arriére-pensée des libéraux; car inardi les
calholiques de Gand, debout sur la bréche,
éprouvaienl de pénibles sentiments en voy
ant des hommes, doués de places opiines
par le cabinet actuel, se démener comme
des enrages pour renverser ce méme cabi
net. lis se demandaient, tout eu faisanl vail-
lamrneni leur devoir, pourquoi on créait a
Bruxelles des retranchements qu'en province
ils devaient enlever les arines légales a la
main.
Soyons done dorénavanl nous-mèrnes; en-
courageons les nólres par la fidélité aux
principes et par la justice distributive. Lais-
sons nos adversaires se vautrer dans l'hypo-
crisie, mais qu'au moins celle-ci ne soit pas
récompensée par des faveurs.
Palrie
Voici en quels termes le Franc de Bruges
salue le triomphe électoral des catholiques
de notre Flandre:
LE 9 JUIN.
Somme toule, nous sommes conierAts de
cejour de grande lutte. Napoléon disait que
vaincre, c'est couchersur le champ de ba-
taille. Nous y couchons.
C'est a la giorieuse phalange de la Flan
dre orienlale que nous devons ce succèssi-
gnificatif. Honneur a ces intrépides combat-
tanls, bonneur sul tuut aux valeureux soldats
de l'arrondissement de Gand!
La Belgique catholique, s'tinissant cha-
que jour dans une solidarité plus élroile, a
exprimé avec un élan d'enthousiasme ses
plus chaleureuses felicitations aux sau-
veurs de la religion et de la patrie.
Nous joignons nos felicitations et nos
remerciments a ceux dont le télégraphe, au
moment méme du triomphe, a transmis la
prompte et énergique expression; el nous
aussi, nous nous écrions avec joie el bon-
heur: Vivent les calholiques ganlois!
Nous aimons surtoul a donner ici le sa
lut d'armes le plus sympalhique a notre
dévoué confrère le Bien public qui, dans ce
tournoi sur lequel lant d'yeux se fixaienl, a
sonné la charge avec son ame tout entiére et
a levé le drapeau catholique, en déployant
fiérement tuus ses plis glorieux.
La franchise est la meilleure politique.
Et quand cetle franchise porte sur des ques
tions religieuses, auprés de populations
comme les nötres, elle doit immanquable-
ment aboutir a des triomphes.
Oui, honneur aux Gantois! Mais surtont
courage aux vaincus des provinces wailon-
nes et prompte revanche sur le terrain ca
tholique.
Nos adversaires qui avant la bataille fai-
saienl d'hypocrites protestations a I'endroit
de la question religieuse, jettent leur masque
a présent el osent écrire ce qui suit, dans un
de leurs organes les plus irrités du dernier
échec:
Un liberal doit êlre libéral d tons les in
stants de sa vie privée comme a tons les in
stants de sa vie publique. II faut clre logique!
Que I'on comprenne enfin qu'une convic
tion libérale est incompatible avec le credo
ultratnonlainet par malheur, it n\j a en
Belgique d uutre credo calholique que ce-
lui-la.
A la bonne heurelC'est aussi notre avis.Et
nous ajoutons qu'un calholique a son lour,
doit èlre catholique toujours et parloul et
qu'une conviction catholique est incompati
ble avec Ie credo libéral. Quand cetle vérité
sera bien comprise, e'en sera-fait du libéra
lisme en Belgique.
Puissent les populations wallonnes, si
fidéles a la foi, si généreuses dans leurs sen
timents catholiques, comprendre et pratiquer
cette maxime, qui est la seule vraie, la seule
digne de lour antique loyauté!
Lorsqu'au 16c siècle Ie protestantisme,
qui était Ie libéralisme d'alots, meuacait
d'envahir toutes nos provinces; quand les
grandes villes llamandes, Anvers, Bruges,
Gand, étaienl déja courbées sous le joug
protestant, ce fut la Confédèralion WArras,
ce furenl les Wallons qui sauyèrent les Fla-
mands contre 1'invasion des doctrines pro
les tantes.
Aujourd'hui les Flamands viennent de
payer leur dette, en sauvant les Wallons, en
sauvaul la Belgique entiére d'une nouvelle
invasion libérale, pire que I'invasion de la
réformc.
Espérons que nous verrons se répéter
en 1874, ce qui se passa en 1979. Alors les
Flamands surent apprécier le service que
leur rendirent les Wallons et biemöl l'union,
cimenlée par la foi, s'élablit enlrq toutes les
provinces Beiges. Que cetle méme union,
sur le terrain religieux, se fasse et se conso-
lideet que les principes catholiques, résolü-
ment aflirrnés, confondenl lous les cceurs et
lous les courages dans une action commune,
el assurenl aux Wallons comme aux Fla
mands le triomphe défioilif de la grande
cause catholique!
JOLI ÉPISODE ÉLECTORAL.
Un joli épisode électoral a beaucoup ré-
joui les habitants de Renaix.
Un membre du Cerclc calholique de cetle
ville avail demandè a un sien ami de Gand
de lui envoyer un télégramme annoncanl
le résullal des elections de la grande cilé, et
il avail éléconvenu enlre eux qu'en cas de
triomphe des calholiques, le Ganlois aurait
lélégraphié ceci: Nous sommes batlus d
plate couture, et de determiner le chiffre de
la majorilé.
Au moment opporltin arrivé a Renaix un
télégramme envoyé a un ardent calholique
par un idem de Gand. Ce télégramme porie:
Nous sommes batlus d plate couture a lbO
voix de majorilé. On ne sait comment,
mais le conlenu de ce télégramme est immé-
diatemenl connu, ébruilé et avoué ii Renaix.
Aussilöt les maisons des libéraux de se pa-
voiser du haul en bas, exemple qui fut in
continent suivi par les catholiques, de sorte
que la ville entiére était en fète. Les libéraux
Renaisiens, voyant la joie des catholiques,
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Poperinghe-Ypres, 3-15,7-23,9-30,10-88,2-15,8-03,9-20 Ypres-Poperinghe, 6-50,9-07,12-03,3-37,6 50,8-45,9-50. Po-
peringhe-Hazebrouck, 7- 13, 12-25, 4-17, 7-13. Ibuehrouck Poperinghe-Ypres, 8-35, 10-00, 4-10, 8-25.
Ypres-Haulers, 7-30, 12-23, 6-48. Kou Iers- Ypres, 9-23, 1-30, 7-50.
RouIers-Bruges, 8-43,11-34,1-13, (L. 3 36), 7-36, (9-33. Lichterv.) Lichterv .-Thourout, 4-23 m. Bruges-Row/ers, 8-28,
12-50, 5-13,6-42. Lichtervelde-Courtrai, 5-25 m. Zedelghem Thourout12-00.
Ypres-CWlroi, 8-34,9-49,11-18,2-35,5-25. Courtrai- Ypm, 8-08,11-02,2-56,8-40,8-49.
A pres-I hourout, 7-13, 12 06, 6 20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langhemarck). Thourout-Ypres, 9-00,
(le Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck a Ypres).
Gomines-Warnèton -Le Touquet-Iiouplines-^metttières, 6-00, 11-30, 3-33, (les Merer. 8-40 m. 6-30 s.) Armentières-Höupli-
nes-Le Touquet-Warnêton-Cowizies 7-40, 2-00, 4-45. (le Merer. 10-38 m. 8-00 s.) Comines- Warnêton 8 40, m 9-30 s. (le
Lundi 6 30 s.) Warnêton-Comines. 5-30, 11 -10, (le Lundi 6-30 s.)
Courtrai Bruges, 8-08, 1 1-00, 12-38, (L. 5-15), 6-35. (9-00 s. (Lichterv.)— Bruges-Courlrai, 8-23, 12-30, 3-13, 6-42.
Bruges, Blankenberghe, Beyst, (station) 7-30, 11 04, 2-50, 7-35. Heyst, Blankenberghe, Bruges, 5-45, 8,30 11-23, 5-30,
Blankenberghe, Bruges, 6-10 8 53, 12-06.
Ingelmunster Deynze-GYmcf, 5-15, 9-412-15. lngelmunster-Z)et/rte:e, 4-30 2" cl., 7-15. Gand-Deynie-Ingelmunster, 6-58,
11-20, 4-39. Deynze Ingelmunster9-10 2cel, 8-20 s.
Ingelmunsler-dMsep/iew, 6-05, 12-10, 6-15. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-43.
Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerke, 6-30, 9-10, 1-33, 7-54. Z)«rcAerAe-Furnes-Dixmude et Lichlerveld*6-83, 11 15,
3-45, 5-10.
Dixmude-JVtewporl, 9-35, 2-20, 8-40. Nieuport-Di'imwde, 7-40. 10-43, 12-00, 4-28.
Thourout-Ostendo, 4-50, 9-13, 1-50, 8-05. Ostende-Thourout, 7-35, 10-10, 12 23, 6-18.
Selzaele-itec/oo, 9-05, 1-25, 8-23. Eecloo-Selzaele, 8-38, 10-15, 4-22.
Gand Terneuzen, (station) 8-17, 12-15. 7,23. (porte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Leriieiizen-OowtJ, 6 00, 10-30, 4 40.
Sélzaele-Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30. (Ie Merer. 5-10 in.) Lokeren-Se/saefe, 6 00, 10-28, 4 48. (le Mardt, 9,30.)
COR.B.E;
COURTRAI, BHUXELLES.
IPOMDAKCEa.
BRUXELI.ES, courtrai.
Courtrai dep. 6,40 10,83 12,33 3,45 0,38.
Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,23 6,00 9,10.
COURTRAI, T0URNA1, LILLE.
Courtrai dép. 7.00 10,56 2,54 3,34 8,47.
Tournai arr. 7,81 11,47 3,48 6,29 9,41.
Lille n 8.33 11,83 4,00 6,32 9,35.
COURTRAI, GAND.
Courtrai dép. 6,42 12,31 3,47 6,40.
Gand arr. 8,01 1,32 3,03 7,50.
BnUGES, GANDBRUXELLES.
Bruges dép. 6,49 exp. 12,39 3'34 exp. 6,43
Gand arr. 7,34 1,54 4,19 7,88
Bruxelles 8,50 4,03 5,26 9,31
Bruxelles dép. 5,22
8,28
10,43
12.21
2,41
Courtrai arr. 8,00
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
8,35 6,47.
7,83 8,44.
Lille dép.
Tournai arr.
Courlrai
Gand dép.
Courtrai arr.
8,20 8,28 11,03 2,82 8,20.
5.48 8,86 11,34 2,47 5,39.
6.37 9.47 12,20 3,42 0,30.
GAND, COURTRAI.
8.38 9,39 1,28 4,24 7,21.
6,37 10,32 2,49 5,31 8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruxelles dep, S.I4 11,53 3,12
Gand arr. 6,00 9,41 1.23 4,26 exp. 6,37.
Bruges 7,15 10,34 2,38 5,11 7,22.
Suite. Voir le N° précédent.
N'est-il pas vrai, lorsqu'une bonne (ièvre,
bo nne, tu m'enlends, lorsqu'une fluxion ou quel
que autre scmblable désagrément te met au Ut, tu
n'est pas faché de voir arriver le médecin?
Certes, car rien ne m'ennuie comme d'étre
la ii grelolter et claquer des dents entre deux
toilcs.
Et que fais-tu d'ordinaire quand le docteur
t interloge sur la cause présumée du mal
Je ne lanterne pas ii répondre, en lui dé-
chifFrant depuis pater jusqu'a amen tons les te
nants et les aboutissants de la chose. Et s'il ne
voit pas clair dans rnon individu, ce n'est pas ma
faute.
Trés bien Et même si tu crains que la ma-
ladie ne soit la punition de quelque soltlse, tu ne
le dissimules pas au docteur.
Pas si nigaud. D'abord, je sais que le doc
teur n'est point bavard. Et puis, si je lui taisais
mon escapade, il pourrait juger tont de travers et,
me'ïlonnant précisément la drogue qu'il ne me
faudrait pas, m'envoyer... oit je ne suis pas pres-
sé d'aller.
Eh bien, mon camarade, il en est des mala
dies de l'ême comme de celles du corps; pour les
guérir, il faut les eonnaitre. Mais celles-la, plus
encore que les autres, échappent aux regards, et
les symptómes ne les révèleul pas ou les révèlent
niai au médecin. Celte connaissance intime, c'est
la confession senle qui peut la lui donner.
1 out de même voila un raisonnement.
Coinbien d'autres on pourrait faire! Mais il
en est un fort simple et qui coupe court a tout
sur 1 institution divine de la confession, sa néces-
sité et ses résultats salulaires, admirables, mille
fois confirmés par l'expérience. Tu as, je crois,
pour patron un giorieux saint, le grand saint
Vincent de Paul, celui que les bonnes soeurs de
la charité bénissent comme leur fondateur.
C'est mon pati on. en elFet.
Et crois-tu qu'il fut hounéte liomme?
Dröle de question Puisqu'on l'appelle un
saint, c est-a-dire plus qn'uii homme. fl élait de
ceux-la qui vienneut du ciel sans don té, pour y
retourner toujours trop tót. llonte ii qui ne ferait
pas le salut militaire a ses reliques et ne lui met-
trait pas un cierge a l'occasion
D accord. Et tori brave père, comment se
nomme-t-il
Charles, de Charles Borromée, un évêque
fameux. a ce que j'ai ouï dire.
Célèbre par sou dévouement pour les pesti-
férés de Milan, et qui fut toule sa vie un homme
sublime, un miracle de vertu et de charité.
C'est ce que j'ai entendu raconter étant
marmot.
Or, dans le calendrier, il est, par centaincs,
de ces hommes merveilleux, des saint Charles
Borromée, des saint Vincent de Paul.
Possible.
Tu as entendu encore parler d un Fénelon,
d'un Bossuet, d'un Bourdaloue, ces gloires du
pays, ces hommes rares aussi renoininés pour la
vertu que pour le talent?
Ceux-la, les moins dévots mêmes font leur
panégyrique, et devant leurs statues portent la
main au chapeau.
Fort bien Et de nos jours n'as-tu pas
d'aventure approché de quelque digne prêtre, de
quelque vénérable évêque?
J'étais ii Rome naguère avec mon autre
régiment. J'ai vu Pie IX, le premier en grade, le
général des évêqiies, et d'assez présattendu que
j'ai monté plus d'une fois la garde a la porte de ses
Tuileries.
Et il t'a fait l'effetlui aussi, d'un honnète
hoinme?
Tu te moques, ah! certes, mieux que cela,
comme je le lui ai dit a !ui-même, la main auképi
et lui eausant comine je le parle Mon Pape,
voiis êtes le meilleur des hommes el le rui des Évé-
quesVous avez l'amitié du troupier avec Ie
respect, ga va sans dirc.
F.h bien, inon ami, eet illustre Pape, ces vé-
nérables évêques ou prêtres, ces glorieux saints
que l'on compte par mille, e'est-a-dire par millions,
tons sans exception, tons a I'envie, ils ont recom.
mandé, vanlé, exallé la confession. Crois-tu qu'ils
n'avaient pas d'yeux pour apercevoir les abus qui
peuvent, en s'y glissant, dénaturer cetle sainle
pratique? et s'ils ont néanmoins lénioigné pour
elle d'une telle vénéralion c'est qu'ils ne doulaieni
pas de sa toute céleste origine, c'est qu'ils avaient
recorinu par une longue expérience ses effets mer
veilleux pour l'amélioralion des maim s et le pro-
grès dans la vertu.
C'est vrai ce que tu dis la. Comment n'y
avais-je pas pensé Franchemenl, jc ne sais Irop ee
qu'on pourrait répondre.
Un petit mot encore prends bien garde a
ceux qui déblatèrent le plus haul contre la confes
sion., A part certains braves gens qui, on ne sail
par quelle malheureuse préveution, se font du
prêtre un croque-mitaine et de la religion des t;iil
lumes avec lesquels ils bulailleul ensuite comme
Don Quichotte contre les moulins il venta part
les ignorants, en plus grand 'nombre encore, qui
parlenl de la religion comme je pourrais faire de
la médecine examine de pies ceux qui fuient
l'église et redoulcnt le coufessionnalel lu m'en
diras des nouvelles. Dans cette bande, dont je
m'applaudls fort de n'être pas, figure an premier
rang tout ce qu'il y a de méchanle clique dans la
sociélé, en haul comme en has les liberlins el les
débauchés, tons ces vauriens du bel air qui pas.
sent leur temps a séduire les femmes, duper les
filles et sont Ie fléati des families honnétes les
joueurs, les ivrognes et les banqueroutiers, usu.
riers, accaparcurs, grignoteurs, grecs et lilous,
héros de barricades, voleurs, assassins, et bien
d'autres ejusdem farin.e. Toute celte racaille, il
faut bien dire le mot, ne se confcsse guère et ne
manque pas une occasion de brailler, j'allais dire
de braire, contre les abus de la chose. Or. mon ca
marade, c'est nn fier argument en faveur de l'in-
sliiuiion qu'elle ait eu pour elle, dans tons les
temps, les plus honnétes gens, et contre elle toutes
les espèces de dróles. Cela seul devrait faire réflé-
cliir les hommes de cceur fourvoyés par les préju-
gés ou les passions en si méchanle compagnie;
qu'en dis- tu?
Je dis, je dis, que je lie sais plus que dire.
Une dernièrc réflexion. Nous nous troii-
vous par exemple a di ux ou irois cents lieties du
pays, lu as eu poehe un portefeuille conlenant
vingt ou Irente mille francs.
Moi. dans le goussel, j'ai deny sous.
C'est une supposition que je fais. Or, tu te
vois, malade ou blessé, tont prêt a passer l'arme a
gauche, el tu cherches a qui conlier ton trésor
pour qu'il parvienne intact a la familie. Eh bien
lii, franchement, la main sur la conscience, entre
deux camarades dont l'nn sera chrétien, un loyal
chrétien, qui se confcsse et qui communie comine
Bayard et Turenne, et un autre, bon enfant
sans dunte, mais qui se gouaille de la religion el de
la confession, jure en sacripant el n'a pas 1 air de
croire beaucoup ii Dieu et moins encore au diable,
entre ces deux camarades lequel choisirais-tu pour
lui conlier ton dépot
Belle question. Le premier, certes, II n'y
aurait pas ïi balancer.
J'attendais celte réponse. Quand tu plaides
si bien toi méme la cause de la religion et de la
confession, j'aurais lort de prêcher davantage.
Le fait est que tu prêches maintenant pres-
que un converti.
Presque est de trop. Méfie-toi, c'est line
porte de derrière que messire Satanas a voulu se
ménager quand il a vu que tu jetais sa garnison
pardessus les murs.