Si les lois de Dieu ne'sonl pas a la base des sociélés, rien ne demenre ferme, immuable. Le jour, en effet, oii le people entend parler exclusivenaent de rlroils, sans plus jamais en tendre parler de devoirs, qui pourait l'arrê- ter en ses usurpations*?... II fanl done «avoir gré au Pape, mèmeau simple point de vue de la conversation so ciale, d'avoir proclamé les grandes vérités qui protégenl le droit et la liberie contreles coups d'état du nombreet de la force. Seule Ja Papauté a la puissance d'aflirmalion qui imprime ces enseagnemenls sa I eta ires dans la conscience des Tonics,refréne cflicacement les convoilises dc l'envie. Si les libéraux n'é- laicnt pas aveuglés par leurs préjugés anti- rcligieux, its devraient ét re les premiers a le reconnaitre et a mettre I'Encyclique et le Syllabusdont ils se font des idéés si étran- ges et si fnusses, au nombre des actes les plus utiles, par lesquels l'Eglise a jamais prouvé sa sollicitude pour la civilisation et pour la sociélé. {Bien public) NOS LIBÉRAUX PLAGIARIES DE L'ÉTRANGER. Nous voici, pour one nouvelle période, replaces en face du vieil adversaire, dans les mèmes conditions de Intte, mais un peu plus inslruits, s'il est possible, an sujet des ten dances de son implacable hoslilité. Dans un pays généreux et droit par ex cellence, el surtout sincérement religieux, il n'esl pas élonnanl que l'nmbition égoïste et l'incrédnlité cherchent ailleurs des exemples a suivre. Et cn effet que voyons-nous ai ri- ver? L'ensemble, nous ne disons pas des doctrines, mais des negations et des haines du parti maconniqne, n'est qu'un mélange informe de ce que l'élranger pratique de plus mauvais. Toules les formes nouvelfes dc I'absoln- tisme gouverm mental sont jalousemenl étu- diées par ce parti, et il y cn a d'étranges modcles en Europe! Or nos anciens maitres nous réservaient ccci n'est plus un mys- tcre pour persohne un rcdoublcment de despotisme pour le cas ou le 9 Juin les au- rait ramenés au pouvoir. L'esprit révolulionnaire ne lui est pas moins agréable, et rinfluence de cette sym pathie s'infiltre si bien parini les doctrinaires les plus huppés, que lei d'entre cux ne se fcraaucun scrupule d'alleran dehors frater- niser de collégue a collogue avec un maire radical des plus hauls en couleur. Un deces homines déchus du 4 Seplembre qui ont été si fatals a leur pays, oublie-t-il son passé pour se faire conférencier el propagandiste, aussitöt sa tribune est entourée de la fleur des partisans du progrés, et il n'y a pas jusqu'au moine apostat qui ne les trouve dans son auditoire pour écouler béatement ces prèches de l orgueil oü l'on s'elïorcede battre en bréche les bases mèmes de l'auto- rité et de la morale. Si Ia persécution spolie le Pape, emprison- ne les évêques et cfiasse les cures de leurs églises, on applaudil et l'on appelle a grands cris la revision de la Constitution, la sépara tion de I Eglise et del'Elat, la suppression du budget des cultes. Si dans d'aulres pays les membres des ordres monastiques sonl jelés a la frontière, on a les plus hypocrites lerreurs au sujet de leur invasion en Belgique. el comme d'ail- leurs, en fail de hainc contre les moines, le liberal commence par les siens, on ne de- mande ni plus ni moins que la surveillance des convents, a litre de première mesure. La liberie sen arrangera comme 'elle pourra. L'Allemagne a depuis longlemps la con- trainlc scolaire el cbaeun sail qu'elle est en voie de la posséder avec des instiluleurs socialisms; la Commune de Paris a fait mar cher de pair avec toules ses horreurs Eaffreu- se utopie de ("instruction obligatoire sans Dieu, et que font nos progressisles? lis in- scrivenl Eenscignement obligatoire, gratuit et laïqueen tèle de leur programme électo- ral, et peu s'en faul qu'ils ne lui donnent pour répondant non moins obligatoire le mandat impéralif. L'élranger, toujours l'élranger. Nos pa- triotiques libéraux lui ont emprunlé jusqu'a ses reptiles de la presse et ils voudraienl bien aussi lui emprunter une landwehr quelconque. Que dis-je? N'ont-ils pas avoué, ces .doux anti-militarisles du lendemain, qu'tyte seule armee ne leur snffisail point, qu'il leur fullait en outre quelque trcnle ou quarante mille gardes civiques mililairement organises allant passer leurs vacances au camp de Beverloo, el que ['accident du 14 Juin 187-0 les a soul empéchés d'exliiber la reforme qu'ils avaient en portefeuille? Eh bien, on pent hardiment l'aftirmer quiconque cspére fonder une suprematie durable sur des bases pareilles, ne connait pas la Belgique. Le servilisme et l'irréligion sonl égaleinent contraires a sa nature, et l'on sait ce qu'il est advenu des régimes qui blessaient le sentiment national, qui osaient toucher a nos franchises, a l'enseignement libre et religieux, a la langue maternelle, aux cimeliéres, a la lbi catholique. Et ce n'est pas quand nous avons lebonheurdc vivre sous unedynastie de notre choix,quand nous tenons des armes pour nous défendre, qu'un parti complélemenl déconsidéré, mau vais copiste des tyrannies élrangères, peut se flatter de confisquer nos institutions au profit de son égoïsme et de réussir oü des princes ptiissanls ont echoué. Catholiques, en lultant pour nos droits, nous luttons pour le pays mème; la victoire est a la fois une question d'exislence, et une question véri- tablement nationale. Unis el persévéranls nous devons étre, nous resterons viclorieux. (La Dyle.) CORRUPTION ELECTORALE. Nous lisons dans I'Union de Charleroi: Le parti doctrinaire a essuyé a Gand une défaite compléte et voila qu'il pretend que le triomphe des catholiques est dü a la fraude et a Ia courruption. Toulefois, jus- qu'ici cette accusation n'est basée sur aucu- ne preuve tandis que l'on produil contre les gneux gantois de nombreux faits de fraude. C'est ainsi que, dans le but de rendre l'an- nulation des bulletins catholiques inévilahle, ils out eu recours a des faux bulletins, a de fausses circulaires, a de fausses signatures. C'est encore et toujours le truc de ces auda- cieux (ripons qui, surpris la main dans le sac, se metient a crier au voleurl pourdé- tourner d'eux l'altenlion. Ce n'est pas a Gand seulement que nos adversaires onl essayé d'obtenir le succes au moyen de manoeuvres malhonnctes et dé- loyales. On ne chercherait pas longtemps pour trouver a leur charge, dans lesarron- dissements oü ils ont triomphé, des faits d'audacicuse corruption cl de pression scan- daleuse. Voici par exemple ce qui s'est passé a Charleroi, dans deux bureaux, au vu et au su de tous lesélecteurs présents. Un employé d'un établissement indus- triel était posté dans la salie. Tons les élec- teurs qui dépendent de eet établissement a un litre quelconque, soit comme fournisseurs soit comme ouvriers devaient défiler devant lui. lis lenaient a Ia main un pli cacheté. A 1 appel de leurs noms et sous les yeux de l'employé, ils déchiraient l'enveloppe et en retiraienl le bulletin qu'ils allaient déposer entre les mains du président du bureau. Ce bulletin leur avait été remis par le chef de l'établissement ou par ses délégués; pour étre certain qu'il ne serail pas change, il était renfermé dans une enveloppe qui était d'une certaine couleur, et il ne pouvait en èlre retiré qu'en présence de l'employé chargé de Ia surveillance des élecleurs. Nous le demandons: esl-ce qu'une sem- blable manoeuvre ne constitue pas la viola tion manifeste du secret du vole? N'est-ce pas la corruption et la pression pratiquées au grand jour? Certes, si le parti doctrinaire pouvait articuler un fait pareil contre l'élec- tion de Gand. il en demanderail l'annulalion a grands cris; mais il se gardera bien d'éie- ver aucune objection contre l'éleclion de Charleroi qui a tourné a son avantage. II a triomphé et pour lui la fin juslifie les moy- ens, quelque malhonnêtes qu'ils soient. DÉMONSTRATION LIBÉRALE A ROME. On écrit de Rome, 25 Juin, a I'Union de Paris: Hier soir la musique du 2C régiment de grenadiers jouait sur la place Colonna. Le dernier morceau du programme était une sorte de pot pourri ititilnlé Brèckc de la Porte-Pie,qui est fori long.couiienl lesdillé- renls airs révolutionnaires d"Italië de 1848, 1859 et 18(i0, el se lermine par la marebe royale. Cetennuyeux et fatiganl morceau de musique n'avail pas été placé dans le pro- gramme sans intention. En effet, dés que la musique commencaa jouer la marche royale, le public decircon- stance, qui savail pourquoi il attendait sur la place, oommenca a applaudir et a crier; Vive Victor-Emmanuel! Vive Citatie! mort aux prétres.' mort aux catholiques! etc. Tout a coup une voix de Stentor cria du milieu de la foule: A a Vatican! au Vatican! et aussitöt tous ceux qui s'éiaient déja passé le mol se mirent en marche pour le Vatican. Arrivés prés de Saini-Louis-des Francais, ils iirent entendre Ie cri: Mort aux Francais, mort au cardinal vicaire! el dans la rue des Coronaiï on cria méme vive le pétrole! Tout le long de la route on alternait simullanément les cris de Mort au Pope! Mort d Pie IX! avec ceux de: Mort au cardi nal vicaire! Muit aux jésuites'. Mort aux prétres! Mort aux corporations religieuses! A bas I Inquisition! A bas le Vatican! Mort aux défenseui-s du Pape! Mort aux écrivains ca tholiques! (el on cilait le nom dc plusieurs). On cria it aussi parfois: Vive Garibaldi! Vive la République! A bas Victor Emmanuel! Toule cette canaille traversa le pont Saint- Ange sans que te poste du chateau trouvat rien a reprendrea ces vociferations a une heure aussi indue; il était en effet plus de ouze houres du soir. Arrivés sur la place Pie, au dela du pont Saint Ange, les hom mes de la demonstration virent venir a eux des individus portam des torches a vent allumées qui se mirent a leur lête et éclaiiè- rent la route. On arriva enfin sur la place Saint-Pierre, et la, aprés s'étre rangés devant l'obélisque, en face des apparlemenls du Saint-Pére, les burlements et les cris de: Mort au. Pape! Mort d Pie IX! A bas le Vati can! A bas les prétres! etc. furent potissés ne chceur. Quand ils s'en furent donné tout a leur aise, les gendarmes parurent et prié- rent courtoisement la canaille deserelirer, en disant que e'éteit assez, et que leur bul était sufiisamment alteint. En mème temps la troupe arriva, mais les hommes de la démonslralion élaient loin d'avoir tons des sentiments monarchiques, et ils ne se pressérent nullement d'obéir aux injonctions de la force armee, et certains poussaient mème le cri de: Mort au Hoi.' Mort a la police! etfirent entendre des sifilets sonores. Alors la force armée fit les sornma- tions d'usage, et Ie méme délégué, qui le Dimanche auparavant avait poussé les gen darmes et s'élait rué avec eux contre les ca tholiques qui criaienl: Vive Pie IX! annonca qu'on procéderait a l'arreslation de ceux qui tie se disperseraiknt pas. Les séditieux se dispersèrent peu a pen sans étre moleslés davanlage; irois seulement qui continuaienl a vociférer et firent resistance furent arrètés, non sans lulte violente. Un de ees Irois est Ic fameux Tognelti, proche parent du décapilé de 1808, et qu'on suppose étre un des principaux organisateurs de la demonstration. Les quatre catholiques arrètés pour avoir poussé spontanément le cri de: Vive Pie IX! ont été condainnés a deux ans, a dix-huil mois et a six mois de prison. Leur jugement a été plus sommaire que si la ville était en état de siége. En moins de quarante-huit heures, ils ont été arrètés, jugés sans témoins et condamnés sur la sim ple accusation des agents de poiice. La canaille d hier a pu parcourir toule la ville de Rome et faire prés de trois kilome tres en vociférant et en pöussant les cris de: mort! et a bus! et c'est seulement une heure aprés le commencement de h? demonstra tion que ia police donna signe de vie, alors que tout était a peu prèsfini. Ceux qui ont été arrètés bier ont poussé de vrais cris sédi tieux et out fait résistance a la force; nous verrons quelle condamnation leur sera infli- gée. II va sans dire qu'ils seront renvoyés absous. Je vous laisse imagincr si Injustice ilalienne pourra condamner un patriote comme Tognelti qui se vante que le Pape ne niourra qu'assassine de ses mains, et qui a déja été absous dans deux ou irois autres circonstances, notamment aprés les fails du 8 Décembre 1870, oü il fut prouvé qu'il avail tiré un coup de revolver et donné un coup de hachette a des jeunes gens cónnus par leur dévouement au Pape et a UEglise. LES DÉSORDRES A ROME. L'autoritè aura beau faire, elle ne pourra jamais échapper a la responsabilité qui lui incomble dans les fails de la soiree du 24 juin dernier. Si la manifestation se füt dirigée vers le Quirinal,elleeüt bien Irouvé le moyen de s'y opposer el de l'empêcher d'arriver jusqu'au palais. Si elle s'est faite contre le venerable Ponlife, c'est évidemment qu'elle n'y a voulu mettre aucun obstacle. La force matérielle ne lui manquait porlant pas. Elle avait a sa disposition loute la force publique et militaire qui se trouvait sur les lieux mè mes oü se sont formés et d'oü sont partis les perturbaleurs. Sur leur passage elle pouvait requérir les soldats des casernes deSora, du chateau St-Ange, de la caserne Scrristori, etc.a l'enlréedu Borgo elle pouvait laire descendre un piquet de soldats du fort Saint- Ange, barrer le pont el empêcher ainsi lout passage aux furieux qui allaient oulrager le Pape. Elle ne l'a pas fait, dés lors on est en droit de suspecter sa bonne volonté. L Europe doit comprendre désormais, par les fails qui viennent de se passer depuis quelques jours autour du Vatican, quel est Ie degré de liberlé dont jou'l le Pape, et de quelle valetir soul les promesses el les garan ties italiennes. - Ou a toule latitude de proférer les outra ges et des paroles dc mort contre le Pape, et si, en reconnaissance de ses bienfai(s,on fait reinonter jusqu'a lui un cri d'afl'eclion el d'auiour, on est violemment saisi, empri sonné el condamné a deux aunécs de peine. Désormais a Herrie, le cri de: Vive le Pape! Vice ie Ponlife-Hoi! est un délil et un crime» el celui de: A bas le Pape! Mort au Pape'. est un cri légal el aulorisé. Tiouvera-ton encore qnelqtie catholique assez simple el assez pen intelligent pour demander de nouveau pourquoi le Pape ne sort pas de sou palais, et pourquoi il ne se repmid pas a pontrfier a Saml-Pierre? Les fails répondent aujourd hui assez catégori- quement d'eux-mèines. Le Pape nesort pas paree que désormais il n'y a plus pour lui aucune sécurité a sonir Qti'arriverail-il du Suuverain-Poniife de vant une troupe de furieux comme ceux de celte nuil? Ses jours seraienl-ils en süreté, surtout si l'intervenlion de l'autoritè était aussi tardive el se faissait aussi longtemps altendre qu'hier soir? La preoccupation des catholiques doit étre vive et viligante en ce moment. La prison ne suflïi plus pour le Pape; il faut faire ('iso lement autour de lui et empêcher que les Portes du Vatican s'ouvrent aux députations de catholiques du monde enlier. N'ous mar- ehons vers de fort mauvais jours. Que les ca tholiques veillent et se tiennent sur leurs gardes! LE CONGRES CATHOLIQUE DE MAYENCE. L'adresse envoyée au Saint-.Pére est cou- verte de 30,000 signatures. En voici la te neur: Ciironiqiic luctilu, Ne croirait-on pas cel article spécialement écrit pour Ypres? Voici sur la moralité du théalre contem porain le témoignage d'un romancier fort connu, dramaturge lui-méme, et que certes on n'accusera pas de rigorisme, M. Paul Fé- val Dins une conférence donné récemment a Paris el qui vienl d'élre pubiiée en brochure eet écrivain s'exprime dans les lermes sui- vants Non, sur rnon honneurje ne suis pas ou de braves gens peuvenl conduire leurs fit les. II y a de bonnes piéces encore assurément, et, Dieu merci, il y a de bel- les piéces aussi; mais il n'y a pas un bon theatrepas un théalre oü, aprés de no- bles émotions, aprés de saines gaités, on soit a l'abri de quelque gros scandale, ser- vi brutalement el lout cru sur le plat mal essuyé du réalisme, ou de ce rire chinois provoque par les con torsions de l'Olympe qu'on traine dans le ruisseau, pas un théalre enfin oü l'on soit sür du lende- main: non, dans tout ce grand Paris, il n'y en a pas un, et c'est une honte pour la France Ce que M. Paul Féval dit du théalre pari- sien, on peut le dire du théalre contempo rain en général, car parlout Part dramalique se traine dans la boueuse orniére tracée par Paris. En Belgique surtout, nos entrepreneurs de spectacles ont une espéce de flair dépravé qui les attire vers les productions les plus immondes des théalres francais, lis dedai- gnent les rares piéces supporlables qui émer- gent au-dessus de la putridilé générale, ils ne donnent plus guére du Racine et du Cor- neille; mais, en revanche, il n'est pas de po- lissonnerie en vers ou en prose, avec ou sans musique, dont ils ne régalenl aussitöt le public beige. La Fille de Madame Angot la Timbale d'Argent, les vaudevilles les plus grivois du répertoire parisien, voila les mo- dernes chefs-d'oeuvre par lesquels l'école des maiurs prétend éclairer les intelligen ces, èlever le goüt, propager la civilisation et les lumiéres Nous ajouterons que le théalre flamand, mérite, a ce point de vue, les mèmes repro- ches que le théalre francais. Son répertoire se compose, du reste, en trés grande partie, d'imitations et de paraphrases des plus tris- tes productions de la scène parisienne. Ces reflexions appellent une conclusion pratique que nous avons souvent formulée, en protestant contre les subventions accor- dées aux théalres par l'autoritè publique et sur les fonds des contribuables. De I aveu des appréciateurs les plus indul- gents, ces genres de subsides constituent aujourd'hui une veritable prime accordée au scandale, une complicité officielle dans une entrepri.se de depravation sociale. Ajoulons qu'au point de vue de la justice distributive, il est inadmissible, comme nous I avons élabli maintes fois, que les délasse- ments suspects sinon coupables de quelques désceuvrés, la plupart doués d'une certaine aisance, soient subventionnés des deniers pris dans la poche de ceux qui abhorrent le théalre ou qui doivenl prendre sur leur né- cessaiie les taxes desiinées a solder le budget du plaisir, du luxe et de la corruption. On nous écrit de Foperingho a Ia date du 2 Juillet: II y a une chose qui caractérise le parti de la moralité publique et qui est comme la marque de sou origine voltairienne: c'est Ie mensonge et la calomnie. Le correspondant poperinghois du Progrès répand a pleines mains mensonges et calomnies dans la rela tion superlativemenl fanlastique qu'il donne du tapage qui a marqué ici la nuil du 21 Juin. Nous recourons a la publicité de votre es timable journal poursignaler les falsifications les moins pardonnables: Notre paisible localilé, dit Ie correspon dant du Progrèsa élé miseen éinoi; on a f.nt ieleiitir 1 air des plus infames injures; on a été jusqu'a proférer des menaces de mort,... On Irémit en songeanl aux mal heurs qui seraient arrivés si les deux par tis en élaient vetius aux mains. Sans cette dermére circonslance des deux partis mis en présence, loutes les scènes do désordre dont le correspondant ému fait un si lenifiant el si fanlastique tableau, fussent m ADRESSE AU SAINT-PÈRE. «Trés Siiini-Père, Les puissances interludes sonl soulevées contre la sainte Eglise. Vous, successeur de saint Pierre, vi caire de Jésus Christ, Vous êles dépouiIIé de la inanière la plus iniquedo Voire patrimoine légilune ainsi que de celui de la sainte Eglise; Vous êles prtsonuiet dans Votre prypre maison, empêché dans I administration de l'Eglise et dans l'exercice des missions spiriluelles par le fait qu'on achassé de Ho me les généralats des divers ordres religieux. Dans d'aulres pays, oh traine les évêques el les prêlres devant les Iribunaux et en prison, on les menace de l'exil, on éloigne les ordres religieux de l'enseigne ment public, on chasse le clergé de sa patrie el on expose les ouailies restées fidèles a l'Eglise a d'in- nomhrables préjudices lemporels. Le principe que l'Etut est la source de tout droit, principe condam- nable au plus liaut degré, guide le législateur mo derne deltas ses pmcédés envers l'Eglise. Partunt de ce principe, nos adversaires invoqueni pour l'Eia.t le droit d'intervenir dans I'éducation préparatoire, l'examen et la nomination du clergé lis veulenl exercer leur influence dans l'administra- tion des diocèses et cures, sans consulier les orga- nes légiiimes de l'Eglise. lis lenient de meitie des entraves a l'exercice de la puissance disciplinaire et d'aulres attributions épiscopales. Par cette voie ils pensent amener la destruction de l'Eglise du Christ lis ont franchement avoué que l'objet de leur lulte était Home. Heureusement qu'avec la fureur de l'at- taque on voit aussi dans l'univers tout entier s'ac- croitre la fidéle el courageuse conviction augmen- ter le nombré de ceux qui se rongent avec une fer- veur de plus en plus grande autour de la cliaire dc saint Pierre et recóïinaissent et honorent en Vous le chef de l'Eglise, le docteur iiifailfiblê de la vérilé, Ie gardien des mmurs. du droit et de la tiberté, lejuge suprème et Ie vicaire de Jésus-Cbrist, préposé a la garde de I.ordre moral dans la vie privée et publi que de la sociélé chrétienne lout entière. En nous réunissant ici a Mayence en assemblée générale des catholiques allemands pour vous pré senter nos vceux, en compagnie des fidèles de lout I univers, a l'occasion du 29' anniversaire de votre avénement au iróne, nous croyons ne pouvoir vous causer une plus grande joie qu'en Vous aflii manl que, dans notre pauvre palrie, si malheureuse et déchirée, qui parait èlre fe centre des atlaques diri- gées contre I Eglise de Dieu,les fidèles resteronl fer- mement unis a leurs évêques el a leur clergé, rem- plis de courage aposlolique, et, suivanl l'exemple de leurs chefs, sont préts a n'importe quel sacrifice. Nous combatlrons puur la légitime liberie et pour l'ordre légal de la sociélé menacée, pour la déli vrance de I Eglise encbainée et pour la siluaiion qui incombe a I Eglise de Dieu, selon renseigiiemem de son divin fondateur. Notre association, qui par Votre Grace a eu déja le bonheur d'élre approuvée et bénie, ne cassera pas d'invoquer les sacrés Cmurs de Jésus et de Ma rie, sous Ia protection desquels elle s'est placéo, afin que nous voyions la défaite de Vos ennemis.'qui sont ceux de la religion de l'Eglise ct de la sociélé. Prosternés a vos pieds, nous implorons Votre bé- nédiction apostolique pour nous et les nötres, ej tous ceux qui font partie de noire association, u Mayence, le IS juin 1874.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 2