WÊÈÈé 0NÉSIME DOUILLET. 9me annce. N° 890. Sarnedi 11 Juillet 1874. p öè2 Le Journal parait le Mercredi ct le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la lignc. Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes. Les rmméros supplémentaires commandos pour articles, Réclames on Annonces, content 20 Ir. les 100 exemplaires. II'-E MUS II K F JE 86. UN NOUVEAU SCANDALE. Les scandales se sucrèdenl d'une maniére tellomorii, effrsyanle dans rios cimolières que nous nous demandoiis si Ie ministère ne re- connailra pas enfin non-senlemcnt la riéces- sité mais I'urgence d y mellre un (erme. Ce lui que nous avons a signaler anjourd'lini fait apparailre sous un jour nouveau les pré- lentions tyrannicpies de certains bourgmes- tres ruraux qui Irouvenl dans les con 1]iis exislants, lout a la fois le moyen d'exercer leur autorité despotique cl celui d'assouvir leur haine contre l'aulorilé religieuse, leur acharnemcnt contre i'Eglisc. Voici les fails: Pendant les derniers mois de l'année 1873, un nouveau cimetiére a elé établi a Ellignies Ste-Anne. Le bourgmestre y annexa son ci metiére particulier donl il fii benir la moilié. Quant au grand cimelière, il consenlit a ce que Ton y enlerral, mais il voulul que la bénédiclion en fin retardéc pendant deux ans. Le curéde la pnroisse n'ayant point cour- bé la lèle devanl cette décision hostile a la liberie religieuse de ses paroissiens, se vit insulté par des mascarrdes organisées a grands frais. Les vauriens des communes voisines, convoqués a ces orgies, allérent répéter a I'adresse de leurs cures respectifs les outrages appris a Ellignies. II y a Irois semaines, le premier échevin ayant perdu sa femme, demanda que I'cn- tcrremenl se fit en terrc sainle dans I'ancien pimelicrc. Le Bourgmestre ordonna a son secrétaire de délivror un permis d'inhtimcr, declarant le Bourgmestre absent el donnunt ainsi, a son ami, la facilité de faire légale- ment rinbumation prés de l'église. A neuf heures du soir, la vei lie de renterrement, Ie Bourgmeslre voulut retirer sa délégalion; mais récheviu répondit qu'i.1 était trop laid L'inhumation fut done faite en terre sain- te; non point pendant la nu it, com me. lo ra- conte le Productcur de Leuze, mais de 4 a 5 heures du matin. Les parents de ceux dont les corps sonl. enierrés dans Ic nouvrau cimetiére, allcrenl réclamer auprès du Bourgmeslre; ils lui di- rent que leurs morls té thai ent pas plus chiens que lu femme de Cécheuin el ils coin- mencérent a proférer la menace de déterrer leurs cadavres pour les inettre en lerre sain- te dans le cimelière de l'Eglise. Le 23 Juin le Bourgmestre écrivit a Té- chevin: je ferai rexhumalion du corps de voire femme le 25 et a cette menace, Pê che v i n répondit par un appel au Gouver neur. Saus tenir compte de eet appel, le Bourg meslre, accnmpagné de la gendarmerie el d'une cinquaniairie d'homrnes, arriva pen dant la nuit du 24 au 25. Les parents el des voisins veiilaienl a la garde de celle tombe qui allail être vióléë. Le Bourgmestre leur cria: Voila la force qui arrive. Vous n'approcliercz pas, répondit le beau-fils de la défnnie, je,vous defends de toucher a la fosse de ma mere; nous défen- dons nos droits, nos papiers sunt en régie; vous avez permis de la mellre ici. Ca u'est pas vrai, repliqua le Bourg meslre. Ace moment, le beau-frére de Ia rnorte, vieillard dc 75 ans, se couclia sur la fosse en criant: Vous n'oseriez y toucher... Vous pou- vez me couper en quatre avec vos pelles! Que Ion travaille, vociféra le Bourg meslre, je prends sur moi loulc la respousa- bilite! Le beau-fils riposta: Vous avez recu aujourd'hui un télé- grammedu procureur du Boi, qui a eu l'or- dre du Gouverneur de ne pas laisser déterrer ma niére! Ca n'est pas vrai, répliqua Ic Bourg mestre en ricanant. Si eela est, on vous la rapportera; mais elle sera delerree el el le ira au cimelière communal. Tout chrétien a droit de se faire enter- rer en terre sainle, s'ceriait le beau-fils. Elle ira au cimetiére communal, répé- tail le Bourgmestre. A ce mom&nt, l'échevin, époux de la dé- funle, suppliait avec larmes le Bourgmestre de lui laisser 24 heures et qu'il dé'errerait le corps de sa femme pour Ie transporter a l'é- tranger en terre sainle. Pas une minute! vociférait le Bourg meslre. main forte!... futidra t il lui inettre les menottes? C'esl aux malfaileurs el aux voleurs que l'on met les inenotles! riposta le beau- fils, vous ne la prendrez pas!... e'cst a nous cette morle!... elle reutrera cbez nous!... El moi, criait le Bourgmeslre, jo dis qu'elle ira au cimetiére communal!... Jc re- quiers la force pnblique!... Main-forte!... L'efTroi et 1 epouvante avail gagné tout le monde. Après tin moment diiésilation, les gendarmesarméss'emparérenj,de la fosse... et le cercueil fut arraché de la terre sainle; il fut emporté... et on alia l'enfouir comme le corps d'ttn chicn, en terre profane. De tels faits ne sont-ils pas de véritables abominations. Voici maintenant qnc nos pe dis lyrans de village, grace a l'arbilraire qui leur esl laissó, ne so bornent plus a pro faner les cimcticres catholiques en y enfonis- sant les cadavres des sojidaires. Ils poussenl l'audace jusqu'a faire exhumer des ehréliens qui reposent en terre sa in te pour les faire jeler dans lenrs charmers communaux. Et c'est sous un gouvernement catholique que nous voyons s'accomplir d'aussi odieu- ses profanations! Jusques a quand eela durera-t-il encore? (Le Beige.) LE SCANDALE FONTAINAS ET LA JUSTICE. Personne dans la presse, n'acccple la lecon qu'a l'occasion du scandale-Fonlainas, M. Hoyvaerl, procureur du Roi a Bruxelles, a voulu lui dunner: a gauclie comme a droile on cunteste ia qualilé de celui qui s'esl posé en sermoiieur et. nous, nous ajotiions que ce magistral aurait dit, dans son inlérèt, s'ab- slenir de dunner des locons lit oü l'on était en droit de lui en administrcr. Quelle était la cause pendante devant le tribunal? Une lache seduction suivic d'un assassinat plus lache encore; ttous tlisons: assassinal, paree qu'il nous répugne, sous le rapport htimain et chrétien, de donner un autre notn a l'infame habitude du duel, el nous rcpélonsavec le poöle: II y avait done assassinat, ayant pour cause la seduction de Ia sceur dc l'inforlu ié Lehembre. Cette seduction élait le fail d tri homilie haul placé, chargé par ses fonctions de vei lier sur celle donl il a fait sa mailresse; il lui devait la protccton, ct il lui a infligé lo désbonneur, non pas Ic déshonneur latent, mais celui qui écrase, qui brise Pavenir de la jeune fille et la rend robjet de In repu gnance générale. C'est le sienr Fonlainas qui l'a voulu ainsi cn fnyantavec sa viclïme en abandonnant sa fenune et ses enfanls et en donnant sa démission d'échevin. L'ini- tiative dc la publicitö est sun fait, et non celui de la presse. Dans celle occurence, le procureur du Boi avail, une belle mission a retnplir: il devait blamcr, tlelrir énergiquement le sieur Fon lainas, qui n'avait pas craiut d'abuserde ses fonclions pour devenir un lache suborneur de jeune fille; il devait monlrer a quellcs terribles consequences ce premier attentat avail conduit et combicn il était cuupable et égoïste celui qui luuit Ic frére après avoir corromptt la sceur. Plus le coupable était élevé en grade, plus le langage du ministè re public devait ètre severe el produire une saluiaire impression. O CO In O •fej en Co rn Cb CC Q S 3 ZO IQ OS x: Po- Poperinghe-Ypres, 3-15,7-28,9-30,10-88,2-15,5-08,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-80,9-07,12 OS,3-87,0 80,8-48,9-30. peringhe-Ilazebrouck, 7 13, 12-23, 4-17, 7-13. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-33, 10 00, 4 10, 8-28. Ypres-flow/ers, 7-80, 12-28, 6-48. ltoulers- Ypres, 9-28, 1-80, 7-80. lioulers-//r«je4', 8-48.11 34,1-13, (L. 8 30), 7 30, (9-88. Liehlerv.) Liehlerv.-Thourout, 4-28 in. Bruges-Haulers, 8-28, 12-80, 8-13, 0-42 Lichte'ivekle-Courtrhi, 8-28 m. Zedolghem Thourout, 12 00. Ypres-Courtrui, 8-34,9-49,11-18,2.38,8-28. Courlrai- Ypres8-08,11-02,2-80,8-40,8-49. Ypres-7houroul, 7 13, 12 00, 0 20, (le Samedi a 8-80 du matin jusqu'a Lungheinarck)Ttiuuroul-Ypres, 9-00, 1-18, 7 48, (le Samedi a 0 20 du irialin de Langhemarck a Ypres).. Coniines- Warnoiun Le Touquel-llmiplinies-i4?7»e««ièrfeS; 6 00, 11-80, 3-38, (les Merer. 8-40 m. 0-30 s.) Arinënlières-Uoupli- nes Be Touquet-Warnêtoii-Comines 7-40, 2-00, 4-48. (le Merer. 10-38 m. 8 00 s.) Coin i nos-WarnéUm 8-40, in. 9 3ns. (le Luridi 0 30 s.) Wa melon - Comines 8-30, 11-10, (le Luricfi 0-80 s.) Courlrai Bruges8-08, 1 I-00, 12-33, (B, 8-18), 0-88. (9 00 s. (Biehlerv.)— Bruges-Courlrai, 8-28, 12-80, 8-13, 6-42. Bruges, Blankeiilierghe, lleyst, (siaiiou) 7-30, II 04, 2-80, 7-38. Beyst, Biankenberghe, Biuges, 8-48, 8,30 11-28, 8-30, Blarikeribertilie, Bruges, 0-10 8 88,. 12-06. Jngelmunsler Deynze Gand, 8-18, 9-412-13. Ingelmunster-.Deywze, 4-80 2" cl., 7-18. Gand-Deynze-Ingelmunster6-58, 11-20, 4 39. - Deynze Ingelmunster, 9-10 2cel, 8-20 s. Ingclmunsu-.r-Anse'gheni, 6-08, 1210, 0-18. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-48. Lichtervelde-Dixir,ade Furnes el Dunkerke, 6-30, 9-10, 1-38, 7-84. Z)tzw4er&e-Furnes-Dixmude el Lichlerveldc6 88, 11 13, 3-48, 8-10. Dixmude-A*ieupoti, 9 88, 2 20, 8-40. Nieupori-AtemMde, 7-40. 10-48, 12-00, 4-28. 1 imuroul-Oótew/e, 4-80, 9-13, 1-80, 8-08. Oslende-Thourout, 7 88, 10-10, 12 28, 6-18. Selzaele Eecloo. 9-08, I-28, 8 28. Leelon-Se/;(zefó, 8-38, 10 15,4-22. Gand-Terneuzen, (stalion) 8-17, 12 15, 7,28 (porie d'Anvcrs) 8-30, 12-40. 7-43. lerneuzen Guiiii, 0 00, 10 30, Selzaete-LoAera», 9 04, I-30, 8 30. (le Merer. 3 10 in.) LukeniiiSelzaetet 0 00, 10-25, 4 43. (le Mardi, 9,30.) •40. Gourtrai dép. Bruxelles arr. C0URTRAI, BRUXELLES. 6,40 10,38 9,20 1,33 COKBESPONDAWCES. BRUXELI.ES, courtrai 12,33 3,43 0,38. I Bruxelles dep. 3,22 8,23 2,28 0,00 9,10. I Courlrai arr. 8,00 10,43 12,21 2,41 8.38 7,53 0,47. 8,44. C0URTRA1, TOIJRNA1, LILLE. LILLE, TOURNAI. C0URTRAI. Courlrai dep. Tournai arr. Lille 7.00 7,81 8.33 10,86 11,47 11,53 3,48 4,00 COURTRAl, HAND Cuurtrai dep. 6,42 12,31 Gand arr. S,0t 1,32 BRUCES, GAND, BRUXELLES. 8,34 6,29 0,32 3,47 8,03 8,47. 9.41. 9,53. 0,40. 7,30. Lille dép. Tournai arr. Courlrai Gand dep. Courlrai arr. 8,20 8,48 6,37 8,23 8,50 9.47 1 1.03 1 1.34 12,20 GAND, CUURTRAI. 3,38 6,37 9,39 10,52 1,28 2,49 2,82 2,47 3,42 4,24 8,31 8.20. 8,39. 0,30. 7,21 8,42. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges dép. "Gand arr. Bruxelles 0,49 exp. 12.39 7,34 1,34 8,50 4,03 3"34 exp. 6,43 7,38 9,31 4,19 5,20 Bruxelles dép. Gand Bruges arr. 0,00 7,15 8,14 9,41 10,34 1 1,53 1 23 2,38 3,12 4,20 exp. 3,11 0.37. 7,22. Suite. A'oir le N" precedent. On jugca prudent fie rrnforcrr hi garnison rle I'iiris, el Ie icgimcnt d'Oncsimc dul se mellre en joule pour hi c.vpihilc. Le eonsenl, eourbc sous Ie poids di' son fusil, de son sue el de lu ni.umile. I'rouvail bien longue line (Tape, el plus d'une fois i! fallul en faire deux. Puis, a moilic eliemin, le eiel convrit IcTilement, des niiées sombres de tons eölcs se condenseren! a I'liorizon, el une plu ie ballanle el froide vint ajouler aux agrémeuts d nne promenade au pas de course celui d'une douche il la mode russe. Trauspercé jiisqu'aux os, erollé jusiju'aux oreilles, l'anii Doublet Irot- lail sous Inverse, la iele basse, et morne comme uil eondauiné qu'on inène ii la polenee. lie! lil un vieux sergenl en lui loiiehanl le eoudt eani.iraile, Ie b.un n a pas l air de vous di- verlir/ saus compliment, quelle grimace! Ce nest pas gai non plus, uioiiillé jiisqu'a la moetle au risque d line fluxion el d une eourba- lure. Bali! ball! consent, eela vous treinpe un nointne; liens, fameiix le caleinbour! Bans les commencements, saus duule, le désagrémenl est sensible; mais un s'y fail et l'averse eoule sur Ie peau eouniie sur une loile cirée. Itloi, qui vous pai h., j en ai bien vu d'aulres! J élais de la faniou- si iiliaileen revenanl de Moscou par la Rérésina, et la promenade actuelle semble folalre raisun. Pourtani en compa- I, vous savez, on n en meurt pas. In bon moyen d'ailleurs pour se dunner du cceur et des jambes, e'esi de penser qu'on rend service ail pays en ('ais,uit son devoir. Voila ma reeclle. el e e<t la bonne. Son devoir, gioniiiiclail Onésime. Oil! |e sais; jeune, cc n'est gnère a eela qu'on peuse: hs grades, les e.roix d lioiiiienr, l'a vaneement, voilii sneloiil ee qui nous énioiislille. L'euuilation, je nu ia blame pas assiiiémenl, mais on peul y troiivcr du mécompte. Tont Ie monde lie peut pas êlrc maréehal de France oil même officier, de même que dans le civil toul marehand lie fail pas sa fortune. Le plus grand nombre mê me resle a Barrière-garde. Mais avec du palriolis- me, de la religion et du bon sens, on s'en console. J'en ai la preiive, et souvent, dans les plus gran- des misères, e est alors qu'on est le plus heureux. Par exeniple, murmurail Onésime. - B'esl poiirlaul vrai. La pralique d aeeord avec. ia théorie... Mais a demairi les raisonne m en Is, ear je vois la-bas le village et d fa u I que je peeniie le devanl pour mes billets de logement. Onésime toinb i par sa fortune cbez de braves geus dont l'aee.iieil lui pronva que Bnniforme est parfois un utile passeport. Séebé par un liori feu, réconfoi'lé par un meilleur souper, il s'endormit un pen moins morose, malgré la pensée qu'il lui fatidrail se révciller avant le jour. Le resle de la route se fit avec les mêmes ennuis et les mêmes compensations. On était depnis deux ou Irois jours seulement ii Paris quaud Ie tambour rcsoiiua; vite tl fallul eoui ir au fusil et sëlane.er au pasaecéléré vers un ean efour oil l'éuieule faisail sou vacarme. A l'ap- proche des uniformes, les tapageurs el les curieux disparurent comrae une volée de perdeeaux mais les groupes se reformaient sur d'atilres points pour s'évanouir aussitot qu'on voyaitpoiu- dreun plmnet on l'ombrr d'uiie b-uonelle. route hi joiirnée, pour les puuvres inilitnires, se passa dc la sorle, en marelies el eoulre-mareties qui (irenl grand doiuinage li leurs ebaiissiires, s its écouomi- saient les cartouches. Les eireonstances étaient lelies, qu'on nc jugéa pas prudent de rentrer a la caserne; cl la eonipagiiie d Ouésiine dut bivoua- quer en pleine rue. On apporla dtk, Ivourrées et des bodies qui bieiitót formèrenl un spleudide brasier, qiieiques bolles de paille furent cparpillées sur le pavé pour crux qui voudraient dortnir. Voila le lil ite plumes, dit un farceur; un pen mince, par exeniple, mais la litière est ton Ic fraiche, on nous gate Comment! e'est la que nous couclierons, m ti r in it ru 11 Ouésiine eonsterné, sur les pavés. Tout est aux écolieis couchettes et malelas, reprit I'aulre; on peut en dire aulant du soldat. Vous verrez eamarade, quand on a soinmeil lien de moelleiix eomme le gics! faui pas être trop maigre lout de même! Allons, jc bailie, bon- soir. Ft se eonebant lout du long la tête contre tin mur rn guise d'oreiller, il rondait déja. Onésime y mil plus de fagon, il aceapara de la paille autanl qu'il put et s'étrndit duuceinent en faisanl tie son sac un traversin; mais, malgré ces préeautions, il n'rn senlil pas moins sous la lilière la saillie des pavés. Vingl fois, i| se tourna, se se reloiirna, se dieesa sur. son sé.inl en talaut les omoplatrs.el erne fill pas Vans peine qu'il s'cudor. mil. M. is au réveil il lit plusd'uue grimaceetsou- pira maint hélas! en se frotlant les cötes et les mol- lets qu'il avait conliis. Cependant, après l'exereiee de la veille, l'appé- ul se [aisait scntir de bonne heuie. Dto provisions avaienl été appoi'técs, on ranima les feux ct les cuisiniers se mirenl en besogne. Ucja les amateurs formaient le cercle autoiii' des mannites d'oit s'échappait un parfum de bon angure; l'on s'ar- mait des écuelies et des cuillers, quand soudain retenlit le cri fatal: Aux acmes! ctlëstoinac cceux, il fallul laisser cuillers et fourchetles pour courir aux ustensiles moins paeifiques; puis s'élancer dans la direction indiquée. Onésime était blème de faim el d'autre chose encore. On avait parlé de barricades, de coups de fusil, el l émolioii faisait que son esloinac vide exécutait avec le colon un duo des plus bruyants. I es reriscigncinents étaient exacts. On arriva au délour d'une cue devant une baccicade élevée la unit pac quelqties dcóles dont la plupact décampècent ii l'aspect des uniformes; plusietics cependant li cent bonne contenanee. On aperctil au-dessus des pavés en étages des canons de fusils qui s'abaissèrent avant que les soldats eusserit préparé leurs amies, el des coups de feu cetcntlcent. Onésime, aux premiers rangs, mar- ehait comme nu homme ivre et n'y voyant plus, une balie sillle par basard a ses oreilles; II pousse un eri douloureux tandis que le fusil s'éeliappait de ses mains, et tombe le nez dans le ruisseau. Ses camarades enjainbèrcnl par dessus son corps et ripostèreot par tin feu de file qui mil promple- menl en fuite les races défenseurs de ia barricade. Après line courte poursuile, les soldats reviureut sur leurs pas et s'cinpressèrent pour ramasser Onésime, seul reslé sur le carreau Pauvre gareon, disait le sergenl, c'est avoir dtt guignon! ii sa première affaire! mais voyons, peut être n'est-il que blessé, je cruis qu'il remue encore. Lt Ic charitable sergcut se hala dc retourner el Si l'on me deniandait quels sunt les plus sauv 'ges; Ou dos gens a duel ou des antliopophages; Jc no sais.. mais j'aurais eneor plus de remords De tuer des vivants que de inanger des moits. HP!-!"!." tie soulever ünésitne. Mais sur la figure et sur les habits, mille trace tic sang; il lata le crêne, Ia poitririe, Ic bas du corps, nou, nen! En voila une dc sévèrc, s'écria-l-il, riant d'un joyeux rire, mais c'est qu'il n'a rien, ricn de rien! Pas plus de blessures que sur ma main! c'est la peur ton te seule! Tcncz, il ouvre lesyeux. Eb! I'ami, ne craignèz lirn, il n'y a plus personne et vous êles sain el sauf. Je ne suis pas mort, murmura I'aulre, nu sachanl trop ee qu d disait et comme uil lioiiime qui rêve encore. Au contraire! inon gareon, vous n'êtes pas même blessé! pas la moiudic égraliguure! Talez- vous plntói! Allons, allous sccouez les oreilles et n'ayez point l'atr si penauil. Le première fois. eela se cotnprend, mais il ne fatidrail pas y revcnir. Ron, laissez rpe les camarades el allons déjeuner; eela vous donnera du coeur el des forces. Poiirvu que la marmite u'ail pas comme vous fait la cul- bute. Onésime se rcleva tont conftis; mais il n'avait plus faim, et ses deols claipiaienl la (ièvre. Ea vue de sou fusil qu'on lui préseula lm donnait comme des éblouissenienls. II nc pouvail regarder linear, me saus que le Irrniblenienl le prit, cl bégayait comme paralyse de la langue. Ee chirugicn, ap- pelé pour eouslater ee singulier phéiiomène, lui fit donner un billet d'hópital. Après un séjouï'au Val de Grace el un régime approprié de douchis ct de calmants Onésime, eu apparence guét'i, dut rentrer a la caserne. Mais les mêmes symptómes se produïsirent. les mêmes accidents se renouvelè- reut chaqiie fois quo le pauvre diable fut mis en presence d'une arme offensive qucleonque, fut ee un simple eustache a lame pointue. Conde',

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1