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Const a nti x e. Un mot nu colonel Combés.
f.E maréchal Huge au d faisant mentir
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LES TROIS INVALIDES.
9me annee. N° 894.
Samedi 2d Juillet 1874.
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Le Journal parail Ie Mercredi cl le Samedi. Lcs insertions coütent IS centimes la ligne.— Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne. Un numero du journal, pris au Bureau, lo centimes.
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, content 20 fr. lcs 100 exempaues.
LA LECTURE DES MAUVA1S JOURNAUX
Suite el fin.
IV.
Quels sont done les devoirs des catholi-
qnesa l'égard dos mauvais journaux? Les
évêques de Belgique, dans leur. leu re collec
tive du 2 A out 1842, lesonl resumes en ces
quelques points:
I. Nous renouvelons, aulant qu'il est en
nous, les defenses faiies par I'Eglise, sous
peine de péché mortel, d'imprimer, de ven-
dre, colporler, distribner ou donner tons
livres, tous journaux, revues, feuilles pério-
diques contraires a la foi ou aux mceurs,
sous quelque dénomination ou formal que ce
soit.
II. Nous renouvelons égalerpent la defense
faitc a tons les enfants de I'Eglise d'acheter
lesdits ouvrages, de les accepter, lire, con-
server, pröner, conseiller.
III. Par suite dc ces defenses, nous rappe
lons aux pères et méres. aux mailres et inai-
frcsses, aux insliluleurs el i nsl i tti I rices, I'o-
bligalion grave de veiller avec le plus grand
soin, pour que ces livres nesoienl poinl in-
trodtiiIs dans letirs maisons, de les rclirer
au besoin des mains des enfants ou sujels
dont ils doivent répondre devanl Dieu, el de
n'épargner aucune peine pour que la funeste
contagion ne pénétre pas plus avant.
IV. Lorsquo, dans l'inlérét de la science ou
pour I'accomplisseinenl des devoirs d'une
profession, d'un étal honnèle, des fidélcs
croiront nécessaire de lire ou de consulter
soit un liore, soil un journal, ou quelque
autre publication.périodiqueutile ei; parlie
a ccux qui cultivent cetle science ou exer-
ccnt eet art, cette profession, maiscn parlie
dangereuse pour les principesou les mceurs,
ils devront s'adresser a leurs cures ou a
leurs con fessen rs, afin d'oblenir par leur in
termédiaire la permission requise. Cetle per-
mission ne peut s'aecorder qu'a des person-
nages graves el fermes dans la foi, el jamais
pour des ouvrages obscènes, écrits unique-
ment en vue d'enflammer les mauvaises pas
sions. Tous ccux qui auront oblenu cette
permission devront toujours prendre les
precautions nécessaires pour qu'il u'cn résul-
le aucun dommage m pour eux, ni pour les
personnes de leur maison.
V. Nous enjoignons a messieurs les curés
el aulres ayant charge d'ames, d'exereer sur
leurs ouailles, au sujet des mauvais livres, la
plus grande vigilance, et, it eet effet:
1° Ils les averlironl premiérement en pu
blic. c'est-a-dire au pröne, dans l'assemblée
des fidèles, mellanl dans leurs instructions et
exhortations autant de force que de pruden
ce, el sans jamais se permeltre aucune per-
sonnalilé: secondement en particulier, au
tribunal de la penitence ou chez eux, publico
el per domos, les pressant, selou le précepte
de l'apölre, a temps el a contre temps, les
suppliant avec menaces de la part de Dieu,
en toule douceur el selon la sciencede
renoncer enliérement et pour loujours a la
lecture des mauvais livres et des mauvais
journaux.
2" Ils insisleront parliculiérement auprès
des parents, I n ten rs, mailres, chefs de pen
sion ou aulres, qui, devanl. par état et par
office arréter les ravages du torrent, n'y op-
posenl aucun obstacle cl deviennenl,par leur
coupable negligence, la cause de la perle
d'un grand nombre d'ames.
3" Ils doivent saus cesse remontrerque
dans un si grand scandale public, qui ne
lutle pas conlre le mal s'en rend en quelque
sorle complice; qui ne repousse pas de soi la
conlagion s'expose a eri ètre alleinl; qui
n'inlerdil pas l'enlrée de .sa maison aces
écrils infames, se souide de leur corruption
el la répand. Dans cetle guerre a mort de
loutes les erreurs conlre la vérité, et de tous
les vices conlre la vertu et la sainleté du
chrèlien; dans eelte guerre enlre Bélial, l'es-
pril impur, el Jesus Christ, I'anleur de noire
foi, de noire justification et de noire saint,
qui ne prend pas hautemenl parti pour ce
Dieu sauveur se declare conlre lui. Qui non
est mccurn contra me est.
Ainsi pensent, ainsi parlenl les gardiens
du troupeau chargés par Dieu de veiller sur
les brebis el de repottsser les loups ravis-
seurs. b est done bien établi que la lecture
des journaux qui font la guerre a la vraie
religion est prolnbée non-seuletnenl par
I'Eglise, mais aussi par la loi naturelle. Done
les libres-penseurs, pas plus que les fidèles,
les protestants pas plus que les calholiques,
n'ont droit de les lire, ceux ei paree q ui Is
s exposeraient a perdre la foi, ceux la paree
qu'ils s'enfonceraient de plus en plus dans les
ténèbres qui les éloigneul de la foi. A nous
de réformer, s'il y a lieu, nos idéés cl noire
conduite, el de les régler sur ce qu'ensei-
gnenl et prescnvent les interprétes antorisés
de la morale chréliennc.
Nous n avons pas besoin de rappeler ici
les avertisse'ments tanl de fois repetés des
évèques de France conlre la mauvaise presse.
Ce qu'iis nous disent, I'Eglise enseignanle le
dit partoul aux lidéles. Encore aujourd'bui
uue voix episcopale s'eléve de l'autre eótè
des Alpes comre les mauvais journaux. Dans
une publication récente, dont le dernier
numéro do la Civilta donne l'analyse, un
évèque de Lumbardie rappelle avec elo
quence les dangers de ces feuilles perverses
et robligatiou grave que la loi naturelle lm
pose a lous les hommes de ne point les lire.
Personne, pas méme le Pape, dil-il avec
sainl Alphonse, n'a le droit de vous permel
tre la lecture d'un livre ou d'un journal qui
pourruit étre jtour vous une cause de per-
version.
LE B1LAN DES CARLISTES.
On écrit de l'Espagne, 16 juillet, au Mon
de:
II y a aujourd'hui tm an que le roi Don
Carlos VII, seul suecesseur legitime tie Phi
lippe V, enlrail en Espagne.
Ee 16 juillet 1873, le roi d'Espagne, dignc
fills d'Heuri IV, franchissail lcs Pyrenees avec
quelques amis pour commander une petite
division basco-navarraise a peine armée.
Malgré Ic zele et Ic courage de 1'immortel
Olio en Navarre, dc l'inlrépide Velasco en
Biscaye, du general en chef Dorregaray el
de l'illustre maréchal Elio, ces 2 provinces
complaient a peine six balaillons. Quant a
leurs sceurs, la Guipuzeoa et I'Alava, clles
comtncncair.nl seitlcmenl a cn organiser qua-
tre ou cinq, en lout 6 ou 6,000 hommes.
En Catalogue, malgré lcs efforts energi-
ques de Tristany, Suva lis, Miret, el la hau
te et intelligente direction de I'augusle frère
du Roi, il y avail toul au plus 6 ou 7,000
homines..
En Aragon, a Valence, a Murcie, pas un
Carlisle armé. Les Caslilies, les Asluries, la
Manche, l'Eslramadure n'avaient guérc que
quelques bandes se cltilTranl par un millier
de volontaires.
Ces diverses provinces, occupées par
100.000 républicains, avaient foriifié plus
de 200 villes, et les faibios balaillons carlis-
tes ne pouvaient se déplaeer sans lutler ma
tin el soir coutre leurs garnisons.
Eb bien!dans cette premièreannée,lesqna-
Ire provinces baseo navarraises ont formé
qtinlre divisions; 40,000 hommes environ
avec 1,000 chevaux et SO canons, et inscrit
dans l bistoirc les victoiresd'Eraul, Mohtejur-
ra, Somorrostro, Abarzuza, Puenle la Reina.
Ees divisions des qualre provinces de la
Catalogue s'élèvenl a 20,000 homines, avec
1,000 chevaux et 20 canons, et se sont il-
lustrées par lcs vieloires de Berga, Olot,
Nouvilas Alpens, Igualada.
Lcs deux Aragons el Valence sons 1 intré-
pide cominandenient dc Marco, Cucala, etc.,
etc., ont armé 20,000 combattaiits avec
1,300 chevaux el 10 piéces sillonnant les
provinces du centre, pénétranl dans leurs
villes lcs plus importantes, et permellant a
I'infant Don Alphonse de franchit' CEbre et
d'attaquer aujourd'hui Cuenca, au sud de
Madrid
Lcs deux cents villes forlifiécs dont nous
avons parte plus haul out élé, jiour la plu
part occupées par l'nrmée royale ou abun-
données par i'armée républicaine. Plus
encore, dans loulcs ces provinces nos enne
tnis sont maintenant sur ia defensive.
Voyez les débris des troupes de Concha recu-
ler jusqu'a Logrognev; Vaiduspma avec ses
Biscaycuss'avancer dans la province dc San
tander; Tristany sc promencr aulourde Bar-
celone, el Savals, ne pouvant pas altemdre
ses ennemis, les atlirer vers Puycerda.
Cet accroissemcnt considerable des forces
carlisles, ces succes éclatants sont-iis dus a
des emprunts élrangers ou a la protection
de quelque gouvernement?
non! non! non!
Lcs balaill'es gagnées, 1'organisation dc
I'armée Carlisle, ne sont dues qu'a deux cau
ses:
1" L'aUnchcmont tradi lion nel dos popula
tions au cl ra peau: Dieu, Patrie, Roi',
2° Lc prestige d'un roi de vkig-einq ans
se faisant au début chef de bandes, pointant
les premiers canons qui ouvrenl les portes
d'Estclla, et se mélanl, a Montejurra, aux
premiers tirailleurs.
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Poperinghe-Ypres, 0-15,7-25,9-30,10-88,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-80,9-07,12-03,3-87,6 80,8-48,9-80. Po-
peringhe-Hazebrouck, 7 13, 12-23, 4-17, 7-13. llazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-38, 10-00, 4 10, 8-26.
Ypres -Routers, 7-50, 12-28, 6-43. Kou Iers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Roulers-örw^es, 8-48,11-34,1-13, (L. 8 86), 7-36, (9-55. Lichierv.) Licht<jrv.-77»0twoMf, 4-23 m. - Bruges-Routers, 8-23,
12-30, 5-13,0-42. Lichlervelde-Cowrirai, 8-25 rn. Zedelghem Thouroul, 12-00.
Ypres-Courtrai, 3-34,9-49,11-18,2-33,5-25. Co'unrai- Ypres, 8-08,11-02,2-50,8-40,8-49.
Ypres-Thouroul, 7-13, 12 06, 6 20, (le Samedi a 5-80 du matin jusqu'a Lat/gliemarck). Thouroul-Ypres, 9-00, 1-18, 7-45,
(le Samedi a (i-20 du matin de Langhemurck a Ypres).
Comines-Warnêton-Le Touqiiet-Ilouplines-AnMöWÜÜéres, 0 00, 11-50, 3-38, (les Merer. 8-40 m. 6-30 s.) Armentièrcs-IIoupli-
nes-Le To u quel-Warndton-Comiwes 7-40, 2-00, 4-43. (le Merer. 10-33 m. 8-00 s.) Coinines- Warneton 8 40, m 9-30 s. (le
Lundi 6 30 s.) Warnêton-Comwies 5-30, 11-10, (le Lundi 6-50 s.)
CourtraiBruges, 8-05, 11-00, 12-35, (I,. 5-15), 6-53. (9-00 s. (Lichterv.)—Bruges-Cowrtmi, 8-28, 12-50, 8-13, 6-42.
Bruges, Blankenberghe, Heyst, (Etal) 6-50,7-30,9 43,11-04,2 25,2-30,5 20(exp.) (S 5-50)7-38 (exp.)8-4'i. (bassin) 7 00,7-36,
9-31,11 -10 2-31,2 36,5-28(exp.)(S.5-56)7-41(exp.)S 31.Beyst, Blankenberghe, Binges, 8-43,(L. 7-20) 8,30,11-25,1 25,2 45
(exp.)4-10,8 30,(1) 0 15)7-23. Blankenberg, Bruges, 6-10,(L. 7-42)8-55,11-55,1-43,3 03(exp.j4-30,6 00(L). 6 33)7 48,9-00.
ingeImunster -Deynze (land, 5-15, 9-41, 2-18. Ingi;lmunsler-Z)eyw2e, 4-50 2" cl., 7-18. Gand-Doynze-lngelmunsler, 6-38,
11-20, 4-39. Deynze Ingel,munster, 9-10 2' cl, 8-20 s.
Ingelmunsler-Anseghem, 6-08, 12-10, 6-15. Anseg hem -Ingelmunster7-42, 2-20, 7-45.
Lichtervelde-Dixmude Furnes et Dunkerke, 6-30, 9-10, 1-35, 7-54. DtzwAer/ce-Fu rnes-Dixmuile el Lichtervelde6-55, 11 15,
3-45, 5-10.
Dixmude-ATetzpo/f, 9-55, 2 20, 8-40. Nieuport-Di'aimttde, 7-40. 10-45, 12-00, 4-25.
Thoifrout-Ostezidc, 4-80, 9-15, 1-50, 8-03. Ostende-Thouroul, 7-55, 10-10, 12 23, 6-15.
Selzaete Eecloo, 9-05, 1-25, 8-23. - Eecloo-Se^aete,8-33, 10-18, 4-22
Gand-Ternmzen, (station) 8-17, 12-13, 7,23 (porie d Anvers) 8-30, 12-40. 7-4.,. - Ferneuzen-(rand, 6-00, 10-30, 4 40.
Selzaete-LoA"erai, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 3-10 in.) Lokeron Se/sae«e, 0 00, !0-28, 4 48. (le Mardt, 9,30.)
c O B. B li! S I3 o IV D i\. IV C
COURTRAI, BRUXELLES.
Courlrai dép.
Bruxelles arr.
6,40
9,20
10,35
1,33
12,33
2,28
COURTRAI, TOUKNAl, LILLE.
Courtrai dép.
Tournai arr.
Lille
7.00
7,51
8.33
10,86 2,54
11,47 3,48
3,48
6,06
8,34
6,29
6,38.
9,16.
8,47.
9,41.
Bruxelles dap.
Courlrai arr.
33 S
BHUKEI.LES, COURTRAI.
5,22
8,00
8,28 12,21 5,38 6.47.
10,43 2,41 7,83 8,44.
11,58 4,00 6,32 9,53.
COURTRAI, GAND.
Courtrai dep. 6,42 12,31 3,47 6,40.
Gand arr. 8,01 1,52 8,03 7,36.
BRUGES, GANDBRUXELLES.
Bruges dép. 6,49 exp. 12,39 3'3'4 exp. 6.43
Gand arr. 7,34 1,31*- 4,19 7,88
Bruxelles 8,50 4,03 3,26 9,31
LILLE, TOURNAI. COURTRAI.
Lille dep. 5,20 8,25 11,03 2,82 5,20.
Tournai arr. 8,45 8,56 11,34 2,47 5,39.
Courtrai 6,37 9.47 12,20 3,42 0,36.
GAND, COURTRAI.
Gand dep. 5,38 9,39 1,28 4,24 7.21.
Courtrai arr. 6,57 10,52 2,49 5,31 8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruxelles dep.
Gand arr.
Bruges
8,14
0,00 9,41
7,13 10,34
11,53 3,12
1.23 4,26 exp. 6.37.
2,38 5,11 7,22.
ET LES PROHIBITIONS ÉPISCOPALES.
Suite. Voir le N° précédent.
CAAPITRE V.
L'aFRICAIN N'OUS RAMENE EN AfIIIQUE. Qui
ENTKEK.A. DANS LA CAVEKNE? l.'.ASSAUT DE
Abd-El Kader.
e En 1843, dit mon officier, des tribus ingoti-
mises iiiqniélaienl la colonisation. Uue expédilion
fut résoluc pour elialier les Arabes. Un colonel,
donl j'étais le chcl d élal major, Ie commandait.
Nous nous luimes en campagne, guides par
d'aiilres Arabes qui avaienl promis de nous eon-
duire dans les gorges oil les tribus ho.-uilcs, leur
coup fail' Iroiivaieiil uue retraite assurer. Aprés
line longue el pénible inarché a travers les sables,
lions arrivons en vue de crètes escarpées oii des
grolles, donl nous apercevions seuleiuenl les ou-
vcrlurcs, pouvaient servir d'asile et même de
redoute aux ennetnis.
C'cst lii qu ils sont, nnirmiirèrent les guides
en s'arrêlanl ii qoehpies cents pas, la est legile: a
vous d'y forcer les lions!
Les chacals, dróle, reprit quelqu un; c'is;
faire trop d bonnette'a ces brigands.
Le bal va commence!', dit un autre, en avant,
les violous, el un air de circonslance! l iens, qu'a
done le colonel? il se lienl lii en panne, comme
disent nos inarins, ne bongeanl non plus qu'un
block ha us et toul uiéditalif, au lieu de nous dire:
Pi'i'Slo! ;i la baïonueile, el faites dégiierpir le
gibii i I Nous prend-il pour des chasseurs d'al-
loueiles?
II y rul en fF<-l un momenl d'indérision chez le
colonel, indecision louable, ptiisqu'elle avail pour
motif la erainte d'exposer lémérairrmenl la vie
des soldals. Cependant il fallait bien se decider a
sonder Ic repaire devanl lequel on rre ponvhit
éternellemen r -ster l'arme au bi as.
Uue compagnie de voiligeurs formail la lêle de
la colonne. Le clief s'en approcha:
Vous avez eiitendu les guides, dit-il, la mort
pent - êt re attend les premiers qui se risqueront
dans cel autre, d'oii pourlant il nous fuut débus.
quer les eoquins. Maïs devanl un peril certain je
ne veux cumrnaiidei' norninalivemeiH personne;
que les hommes do bonne volonlé surteni des
rangs!
Un murmiii e se lit entendre, puis ee cri qui lot
le premier élan dcvaneanl la reflexion:
- Tous! nous irons tons! uion colonel.
Braves gens, dit le colonel avec emotion; en
avant done les dix premiers.
Et Ie peloton s'avanca vers la grotte, précédé
du lieutenant. Mais quand on aniva proche de
I'onvertore, un revirenient, suite de !a reflexion,
parut s'être opéré dans la petite troupe, et devanl
la redoulable erilrée les soldals hésilèreut.
II fait uoir coinnie dans tin four, observa 1'tin
d'eux.
Et eest profoud conime le irou de I'enfer,
grotninela son voisin.
I'ois ees gredins d'Arabes qui sont lii sans
doute en train d'amorccr, reprit un autre; ne
vois-je pas, dans t'obscnrilé, reluire leurs yeux de
pa nthère.
Tont en échangeant ces reflexions les soldals
s'étaient arrétés el leurs pieds semblaient clones a
la lerre.
Eb bien! dit le lieutenant qui les voyait
sntirds a ses invitations réitérées, [inisqne volts
recnlez el que les Arabes vous font eur, consents,
j'irai seul.
Et il se disposait en effet a pénétrer dans la
grotte, quand un caporal soit de rangs et, lui
mellanl la main sur l'épaule, il le pousse respee-
liieusement de eöté:
Pa.idon, lieuteuant, mais s'il y a du plomb
li reeevoir, c'est li nous qu'il revient d'abord.
El le brave soldal disparail avec sa torclie dans
Pél roil conidor oti ses eainarades, enlrainés par
son exemple el honleux d avoir liésité, se préeipi-
teut sur ses pas. Bien enlendti ipie le lieutenant
ne resta pas en arrière, et bientöt il eut rejoitil
sou caporal.
Immobiles, nous les suivions du regard, el
quand les premiers franchirenl le dangereux pas
sage. il y eut parmi nous un momenl de terrible
anxiété. Tons s'atlendaienl a une explosion, et, la
main sur leurs annes. se préparaienl a volér au
secuurs des cainaraib s. Le sib nee qui eonlinua de
régner iious rassura par deg.rés; el enfin les hardis
exploraletii'S rrparurenl pour uous dire que la
grotte était vide: les Arabes avaienl pu s'en éeliap-
per par une ouverture qui se Irouvail a l'autre
exlrémilé.
Bien que le dévouement de ces braves n'eüt pas
eu cette fois de perils réels a affrnoter, en était-il
molus mériloire? ajouta I'ollicit'i' en teuniuant
son récit
Mais pour bien apprécier l'intrépidilé de nos
Africains, il faut Irs voir sur tin plus grand théatre:
a I'assant de Conslaniine, par cxrmple, tin mor-
ceaii diir a a valer; jen puis par Ier car j'étais de
ceux qui lenaienl ia loiirehrtte. Mais quGqu'un
qui fut acteur aussi dans crtle sanglante bagarre
l a si bien déci itr, quej aime iniciix lui laisser la
parole. Le vainqunir de I'Aima s'rulrndait a ra-
coulcr héroiquriin nt les choses héroiques. ai
relrnii, je crots. a pen pros lextuellenienl son l écit
tanl il m'a frapjié:
Après I'explosion dr la mine il y rut tin
moment sublime. Les ér.happcs. bnilés ii tnoilié,
blessés, défigurés, Irs habits rn lambratix, cls-cen,
dairnl en couraul la bréebe rt criant: «Amis,
camaradrs, n'avancez pas, tout est miné, vous
allez saiiter comme uous! Les soldals étonnés
hésitaient el rrgardaienl leurs chefs. C'est alors
que Ir colonel Combes, le commandant Bcdrau et
nu autre (Saint-Arnaud), se sont élanrés le sabre a
la main et criant et criant: En avant! en avant!
camarades, ce n'esl riru, a la baiounelle! Du is
lous se sont précipilés dans Ir goufl're qui vrnait
d eiigloulii' leurs camarades. Les soidals exallés,
lêle baissée, a leur tour ont sauté en croisant la
baionnrttr. aux cris dr: llourra! bourra! Eu
avant! El la ville a été piise. grace a cent traits
de ee genre qu'on pourrail cilcr, ajoulail le
commandant Saiut-Arnaud.
Le colonel Combes que j'ai nommc, atteint
d'une balledans la poitrine,après s'élre assure que
lu victoire était complete, se rend d'un pas l'eniie
auprès du généial pour lui faire sou rapport, qu'il
termine par ces mots: Ceux qnt snrvrvronl jouit
ront done des résultals de ce beau jour. C'est
alors, qii'entrouvraiil sun uniforme, il dit qu'il se
sentail frappé ii mort. l.e lendi main il avaiü nesse
1 d'cxister.
En fait de bravoure heroique il ne faut pas
oublier ce terrible épisode de la Zaïalcha, oir le
colonnel Canrobrrt, aujourd'hui le maiéelial,
surgil le premier sur la brèche, suivi de ses zoua
ves, donl je n'élais plus, par malheur, a junta rn
soupirant 1'Africain, grate ii ertte mnuditc loque
vide de sou iocalaire. El i! secouail sa manche.
Quant aux aulres sentiments des camarades,
j'aime ii me rappeler ceci: Après la prise de Hli-
dah, oil la resistance avail élé vivo, le general
Clauzel donna I ordre d évaciicr la ville, dont il ne
jugéait pas l'occtipalion utile. Ees débris de la
population, craiguanl de tomlier aux mains (les
Kabvles, suivirent les colonnes; ce n'étaient guêre
que des femnies, des enfants, des vieillards qui,
pieds nus pour la plupart, se trafnaknt pénible.
ment derrière les balaillons. Nos soldals, touchés
de compassion, sc mirenl ii leur prodiguer les
soins les plus loucbants, porlant lcs marmots,
souleiiMMt les vieillards cl les mères. Ucs officiers,
les premiers, donnanl l'cxoinple, dcscendaient dc
cheval ponr faire monter ces infortunés et parfois
lenaient eüx-memes la bride. Nous arrivémes, sur
Ie soir, au bivouac dc Sidi-Haid, lit-u aride oit
vaiuement on chercha une source. Tons ces mal-
hciireux cependant, plus que nous encore, souf-
l'raieut de la sod", exténués déjii par la fatigue. Ees
enfants surlout tie savaitnt pas toujours reltnir