I Ei ^Sfwr/yj; s® LES TROIS INVALIDES. 3 i p. G A IV Mercrcdi 19 Aoüt 1874. 900 ct 901. annee p a -< Le Journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligtie.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 120 fr. les 100 exemplaires. CHEjMISfS IJ JK V 15 K. FANATISME 1RRÉLIGIEUX. Le mouvement liberal en Europe serail inexplicable, tant il est anormalet fanlaisiste, si on ne le savait réglé par Ie fanatisme irré- ligieux. A ce point de vue tout devient clair, mèmelogique,etles contradictionsapparentes ne soul que des écarts momentanés ou pluiól des évolutions habiles qui raménent toutes les forces du parti dans les voies communes du progrésanti-catholique. Lesexemples abondent avec le caractére de preuves déci- sives. Revenons-y. La popularité du gouvernement prussien dans le monde libéral est le phénoméne poli tique le plus curieux et aussi le plus mon- strueux des temps modernes. Au fond ce gouvernement pratique l'antilhése du pro gramme que le libéralisme a préebé pendant un demi-siécle. II n'admel aucune des gran- des libertés modernes ni celle de la presse, ni celle de Penseignement, ni celle des cultes, ni celle d'association. II est es- sentiellement absolutiste et militariste, et bien résolu (l'expérience l'a déja démontré) a snpprimer net les formalités électorales et parlementaires dés qu'elles lui paraitraient gènanles. Si le libéralisme aimait la liberlé il n'aurait garde de vanier l'Empire allemand comme uri Etat modéle, comme la realisa tion de son ideal de 1830. Mais la liberie ne fut jamais que le masque du libéralisme; ce qu'il voulait après 1789, ce qu'il veut pas- sionnément aujourd'hui, c'est la ruine de l'Eglise, de son clergé, deses dogmes, desa morale, de son influence sur les families et les peuples. Or, les grands mailres de Berlin persécutent le catholicisme; c'est assez, c'est tout; dés lors plus rien n'est illicite. lis feraient, eux les impérialisles de droit divin, avec les démagogues d'Espagne, et la chose parait naturelle el francbe. lis ont aidé les soudards de Garibaldi et les éléves de Mazzini, c'est parfait; ils liennent avec les rèpublicains doctrinaires de Berne contre les loyaux démocrates des vieux canlons, c'est bien encore. Un seul point est a coosidérer dans leur conduite, le reste est bagatelle: sont-ils, otii ou non, avec les ennemis de l'Eglise? L'affirmative étant clai- re ils peuvent compter sur le concours mo ral et au besoin materiel de toutes les écoles libérales. II en est a peu prés de mème en Italië. Le gouvernement de Victor-Emmanuel laisse a désirer aux libéraux sous divers rapports: il repousse le suffrage universel, il a triplé les impöts, il en percut de cruels el de rui- neux, sur la mouture. entr'aulres, el sur les objet de grande consommation populaire; a l'heure présent il poursuit etemprisonneles radicaux, lesrévolulionaires de l'avenir; i! a aggravé le fardean de la conscription sul les épaules des pauvres; assurémenl ce sont la des tachesau soleil ilalien, mais nne cho se les efface cornplélement aux yeux du libé- 1 isme europeen, c'est la persistance coura- geuse «avec Inqnelle les gouvernants de Ro me humilient, abatlent l'ullramontanisme c'est-a-dire les puissances morales de la religion qui libéra, éclaira et civilisa le mon de. SANCTIFiCATION DU DIMANCHE. Depuis 1846, ce fut un des grands soucis des catholiques de travailler a faire reflenrir la sanctificalion du Dimanche. Les congres de Belgique, les cercles calho- liques, les institutions rcligieuses ont jeté les bases d'tine association pour la sanctifi- cation du Dimanche. Plusieurs projels de statuts ont éléélabo- rés et soumis a S. Gr. Mgr Dechamps qui, aprés en avoir délibéré avec ses vcnérables suffragants, a daigné approuver le projet de M. I'avocat Poncelet, de Liége. Voici la teneur de ce document: ASSOCIATION BELGE Memenlo ut diern sabbali sanotifices. (exod. xx, 8). 1° Les membres de cette Association s'ab- stiendronl. les Dimanches el les jours de fètes obligatoires, de tout travail défendu. 2» Ils ne permetlront a leurs enfanls, a leors domesliques et aux personnes qn'ils emploienl aucune oeuvre servile qui ne serail pas strictement nécessaire. 3° Ils n'ouvriront pas leurs magasins, ate liers, usines, sans une vraie nécessjté; ils ne vendronl et n'achèieront que les objeis qu'il n'est pas possible de se procurer uu autre jour. 4° Ils imposeront aux entrepreneurs qu'ils emploieronl, de cesser lout travail le Diman che et les jours de fètes obligatoires. b° Ils useront de toute leur influence pour faire sanciifier ces jours spécialemenl. en don- nanl la preference pour leurs achats et leurs travaux, aux magasins, ateliers, usines, aux ouvriers, aux ouvriéres qui observent le repos dominical. 6" lis sanclifieronl le Dimanche et les jours de fètes obligatoires, en se conformant aux prescriptions et aux intentions de l'Eglise; ils veilleront a ce que leurs enfanls, leurs domesliques et les personnes sous leur auto rité remplissenl fidélement leurs devoirs. 7° L'Association est di visée en dizaines. Les dizainiers percoivent les cotisations, fixéesa 10 centimes au moins par an. 8° Un eonseil central, siégeant a Louvain, relie tous les comités particuliers el les sec- lions paroissiales. 9° Le eonseil central est formé de vingt- quatre membres, a raison de quatre par diocese: deux ecclésiastiques el deux laiques. La première nomination sera faile pour trois ans, par les chefs des diocèses respec- til's. Le mode défïnilif de nomination et de re- nouvellement sera fixé ullérieurement, d'ac- cord avec NN. SS. les évèques. 1° Le eonseil central détermine la propor tion suivant laquelle les sections el comités particuliers concourent a alimenter la caisse centrale. 11° II s'oceupe, selon les ressources dont il dispose: A) De provoquer des conférences el de propager des écrilsen faveur de la sanctifi calion dn Dimanche; B) D'encourager les eetivres particuliéres qui fun missen l, les Dimanches et les jours de fèle des récréations utiles el bonnètes a la classe ouvnéreou aux mililaires; CDe protéger les ouvrier ou les pairons qui se trouveraient lésés dans leurs inlèrèls, par stiile de leur obéissance au précepte religieux. 1"2° II y aura tine reunion générale au moms par an duns chaque centre de ('Asso ciation. Les coinptcs-rendus qui y seronl présenters servirout a élablir un rapport général, que le eonseil central adressera a loules les seclions de l'oeuvre. 13° MM. les curés sont priés de vouloir bien ét re les protecteurs de l'oeuvre dans leur paroisse. 14° Tous les points non prévus dans les présents statuts seronl réglés par le eonseil central el feronl au besoin i'objet d'un régle- meni spécial, qui sera soumis a l'approbation de NN. SS. les évèques. II y a dans ce fait une consolation pour les cceurs calholiques, mais surloul une lecon et un encouragement. LES ASSOCIATIONS ET LA PRESSE. Un article, puhlié par M. Charles Woeste, dans la Revue généraleest venu appeler Pallention des calholiques sur la nécessitéde s'organiser solidemenl et sérieusement dans les provinces xvallones. II est certain, en effet, que si le libéralis me a conquis dans le Hainaut, par exemple, et dans la province de Liége, une forte pré- pondérance politique, il faul atlribuer cette situation, non pas aux sentiments irréligieux qui prévaudraient dans ces conlrées, mais a l'isolement des calholiques, peu habitués a sc concerter et a s'unir pour defend re, dans l'arène de nos lultes poliliques, leurs liber tés religieuses el fmdépendance de l'Eglise. II y a peu d'annéesencore,la jirovincede Lu xembourg pouvait, el le aussi, él re considérée comme uu fiel du libéralisme. Qu'ont fait les calholiques lu.xembourgeois? lis se sont or ganises, ils soul devenus inajorilé au eonseil provincial el dans la déjuitation permanente, ils ont conquis plusieurs siéges a la Ghambre et au Sénal. M. Woeste a done raison de rappeler aux calholiques wallons que l'union fait la force el qu'il est plus que temps d'opposer aux en- vahissements liostiles du parii libéral une organisation puissante et bien concue. Nous sommes heurenx de coristater que celte vérilé est comprise par ceux qu'elle in téresse directemenl; que, de divers cötés, on s'est mis résoliiment a l'ceuvi e el qu'a Huy, par exemple, un premier essai d organisation vient d'obtenir un suceès qui dépasse toutes les espéranees.... Mats il ne suffil pas, pour obtenir des ré- sullals satisfaisauls et durables, de posséder une organisation matériellement forte, il faut encore que cette organisation se développe cl agisse sons le souffle de convictions ar- dcrilcs et bien définies. La meilleure locomo tive n'est, sans vapeur et sans feu, qu'une masse inerte. Vouloir, c'est pouvoir, dit le proverbe. II s'agit done, avant toutes choses, de bien savoir ce que Pon veut, d'avoir un programme bien tracé, d'y con former sa conduite el son plan de campagne, a travers les vicissitudes de la politique. Saus doute, il faut savoir faire aux événe- menls el aux circonstances la part a laquelle ils ont droit et qu'ils se font d'ailleurs cux- mêmes; sans doute les intéréts matériels mé- ritenl d'ètre sauvegardés; mais des calholi ques ne doivent jamais oublier que le hut de O cc co 5 O O 'O 5 -o x =3 ra rd VJ -3 ra O CAI CT3 53 O —5 H O c: i ra ra z ra •H "3 ra CAI m ra C/2 •H p- pp ra Poperinghe- Ypres, 5-15,7-23,9-30,10-58,2-15,5-05,9-20. Ypres-Poperinghe0-80,9-07,12-08,3-87,6-80,8-43,9-80. Po- peimgtie-Mazebrouck, 7 13, 12-25, 4-17, 7-13. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-33, 10 OU, 4-10, 8-23. 1 pres-haulers, 7-80, 12-28, 6-45. Kóu Iers- Ypres, 9-28, 1-80, 7-80. llouinrs-flrurjes, 8-48,11-34,1-13, (L. 8 8(i), 7-36, (9-88. Liclile'rv.) Liclucrv.- Thtiarout, 4-28 m. Bruges-Hou{$rs, 8-23, LiclUervelde-Cowrfrai, 8-28 m. 9 01, 1,30, 8.48 7,21 Zedelghem Thouroal, 8-40. 1,08, 5,26, 6,88. Thouroul-Ypres, 9-00, 1-18, 7-48, 12-80, 8-13, 6-42. A pres-( ourtrai, 8-34,9-49,11-18,2-38,8-25. Courtrai- Ypres, 8-08,11-02,2-86,5-40,8-49. i pres-1 houroul, 7-13, 12 06, 6 20, (le Samedi a 5-80 du matin jusqu'a Langbemarek). tie Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck a Vpres). Comines-Wnrnêlon Le Touquel-Houplines-.lmettlières, 6 00, 10,15, 12-006-40,Armenlières-llouplines Le Touquel-War- neion -Comines 7-23, 10,30, 4-10, 8-40. Corn i nes- Warneten 8-40, ril 9-3usrfW a r nêlo n - Corn mes 8-30, 9-30, Courtrai Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, (L. 5-15), 6-55. (9-00 s. (Lichterv.)— Bruges-CWt/m, 8-25, 12-30, 5-13, 6-42. Bruges, Blankenberghe, Ileyst, (Elat) 6-30,7-30,9 45,11 04,1,20 2 23,2-50,5 20(exp.) (S 8-50)7-35 (exp.)8-43. (bassin) 7-00, 7-36,9-51.ll-io.2-31,2-56,8-26(exp.)(S 5-56)7-41(exp.)8-51.- Ileyst, Blankenberghe, Biuges, 5-45,(L. 7-20) 8,30,11-25,1 25, 2-r i,(exp.;4-10,5-30,(D. 6-15)7-28. Blankenberg, Bruges, 6-10,(L. 7-42)8-55,11-55,1-45,3-0Ö(exp.)4-30,6 00(D. 6 35) 7,00 48, 9-00. Ingelniunsier-Deynze-Grtrat, 5-15, 9-41, 2-13. Ingelmunsler-fleywze, 4-50 2' cl., 7-15. Gand-Deynze-lngelmunster6-88, 11-20, 4-46. DeynzeInge!munster7,31 9-10 2' cl, 11,54 5,19, 8-20 s. Ingelinunsier-.lttse^Aer», 6-05, 12-10, 6-15. Anseghem - Inge! munster7-42, 2-20, 7-43. Biclilerveldc-Dixiriude-Furnes et Dankerke, 6-30, 9-08, 1-35, 7-55. öwwAerAe-Furnes-Dixmude et Lichtervelde6-45, 11 15, 3-45, 5-08. Dixmude-AVewporJ,9-55,10,33,2-20,5,10 8-40.(10,10 D) Nieup-öwtm,(ville)7-40,12-00,4-24,5,56,9,30,(bains)7,30,11,50,4,15, 5,50, 9,20. Thourout-Qslewde, 4-80, 9-15, 12,05, 1-50, 8-08. 10,15Oslende-Thouroul, 7 5b, 10-10, 12 25, 4,4a. 6-18. 9,15. Selzaete Eeclott, 9-08, 1-28, 8-25. Eeeluo-.Se/zaele, 5-38, 10 15,4-22. Wwid-Terneazen, (statiuu) 8-17, 12-18, 7,'25. (porie d'Auvers) 8-30, 12-40. 7 45. Terneuzen-érrwjrf, 6-00, 10-30, 4 40. Selzaete-ZioAerew, 9-04, 1-30, 8-30. (Ie Merer. 8 10 ui.) Lokereu Selzaete, 6 00, 10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.) O O n U BSPONDAWCES. COURTBAI, BHUXELLES. BltUXELI.ES, COURTBAI. Courtrai dép. Bruxelles arr. 6.37 9,20 10,53 1,35 12,33 '2,25 3,47 6,14 6,33. 8,58. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,2-2. S,00 8,28 10,46 12,21 '2,44 5,35 7,56 6.47. 8,44. COURTBAI, TOURNAIL1LLE. Courtrai dép. 6.37 10,86 2.54 8,34 8,4 Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,29 9,4 til ri Ol 4 r !\t\ IV 1.' Lille ,47. I- 7,37 12,08 4,00 0,32 9,55. COURTRAI, GAND. Ceurirai dép. Gand arr. 0,4-2 8,01 12,31 1,51 3,44 5,04 6,40. 7,56. Lille dép. Tournai arr. Courtrai Gand dép. Courtrai arr. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. '5,20 8,-25 11,03 2,18 5,20. 5,42 8,56 11,34 2,40 5,39. 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33. GAND, COURTBAI. 5,15 0,34 9,38 10,51 1,28 2,49 4,24 5,31 7,21. 8,42. BRUGES, GAM), BRUXELLES. BRUXELLES, GANO, BRUGES. Bruges dép. Gand arr. Bruxelles 6.49 exp. 12.34 3,82 exp. 6,43 8,19 exp. 7.34 1,49 4,42 7,58 8.50 4,00 5,50 9,31 10,26. Bruxelles dép. 8.14 Gand arr. 6,00 9,41 Bruges 7,20 10,34 11,53 3,12 1.23 4,26 exp. 6,37 2,38 5,11 7,2-2 5,55. 7,22. 8,38. Suite. Voir le N° précédent. CHAPITRE Xtll. Ou l'Africain REPRENI) ra paroi.e. Mésa- VKNTEKES 1)E BeNI-PiERKOT I.E CltEIXAPAR- DEUK. Ü'UNE ÉlK.VNGE PÊCHE QU'lL FIT. Dans notre compagnie, dit l'Africain, se Iroiiv.iii un individu du nom de... de... liens, j'ai oublié son nom qu'a la vérilé je n'ai jamais bien sti. Ce particulier, qui étail le plus drólede pa It oq liet que j'aie cotiuu, avail trenle-six sur- iioms (lont l'avait baplisé un chacun, et auxquels il répondait bonnemeat, lout aussi bien qu'a son nom de baptême ou de familie. Quoiqtie Parisien, Ie camarade pouvaitse féliciter que la poudreeüt clé découverte avant lui. II élail quelque pen Nicodème, el dans la conversation il lui échap- pait 'u lont propos de ces pointes a la Jocrisse dotit, sous l'uuiforine même, il avail assez fair ct 'e Pr°fiL petit, rnaigriot, et la figure en laine de rasoir. i)u resle, le meilleur caractére, toujours en belle humeur, ne se fachant jamais, encore qn il en etit dix fois par jour ('occasion paries taquineries auxquelles son ingénuité l'exposait. Coquelicot, Pied-d'Allouette, Hauneton, Vol-au- Vtnt, Beau-Danseur, Eperlau, Beni-Pierrot et Beni-Laid, telles étaient, avec beaueotip d'autres, les épilhètes dont, je tie sais pourquoi, on avait pris I 'habitude de saltier le parisien; ce qui n'em- pêchait pas les camarades d'avoir pour lui quelque amitié et aussi de l'estime. On faisait grand cas sur tont de son talent culinaire. Le fait est qu'il acommodait la fricassée de rats entr'aulres dans la perfection; on s'en léchait les doigts pendant hint jours. Et il faisait des patés de lé/ards et des vol-au-venl de sautereiles sans lesquels, pour les gourmets, tl n'élait pas de beau déjeuner. Ularmi- lon cliez Véfour pendant plusieurs anuées, il avait appris la les bonnes traditions. Malheureusement ces solides qualilés, le Pari sien les gJtaitpar un défaut dont rien ne pouvait le corriger. Chcnapardeur fini, dés qu'on arrivait quelque pari, il élail toujours, en niaraudeur, a fureter de cólé et d'autre afin d'atlraper n'importe quoi pour la broche ou pour la marmite; même en pays ami et sur les lerres de nos colons il ne pouvait sedéfaire de celle vilaine habitude que, pour raori conipte, je u'ai pas a ine reproeher d'avoir jamais praliquée. Chenaparder, marauder, cliiper, toutes expressions dont on se sert pour désigner une même el laide chose! c'est loujours prendre ce qui ne vous appartient pas, imiter plus ou moios le coquin qui fouille dans la poche d autrui pour reniplir la stenne, el j'y sens, en ce qui me eoneernc, unc invincible répugnance. POUR LA SANCTIFICATION DU DIMANCHE. N'avoir rien a personne, les mai is franches et neltes. pour un soldal quoi de plus beau? Mais le Parisien n'avait point de ces délicalesses. Or, a la suite d'une expédition dans les monta- gnes, nous rev'inines par un long détour chez les tribus amies. Nos hommes ayant besoin de repos, le général ordonna de dresser les lentes pour passer la unit dans fendroit oil nous nous Irou- vious. Pendant que Ton s'occupait a celte besogne, le Parisien, dispense de la corvee, se glisse hors du camp, selon sa coutiime pour eourir les champs, au risque des rencontres facheuses, soit de gens, soit de béles. Après avoir marché quel que temps il arrive au bord d un ruisseau asssz profond qui le séparait d un bois laillis silué de l'autre cólé, mais ii quelque distance. L'eau coulait lentemenl, un pen chargée de vase, a travers les herbes, et le camarade s'avisa qu'il pouvait y avoir la du poisson dom ilétait friand. Eli! eh! dit-il, tout de méme, si je pouvais atlraper quelque truite, cela réjouirait les anus. Par bonheur que je ne m'embarque jamais sans biscuit et que j'ai sur nioi mes engins. En effet, notie hoiume lira desa poclie une ligne garuie de ses hamecons, chercba dans le roseau des insectes pour servir d'amorce, coupa la tige d un jeune aloès en guise de scion et jeta sa ligne a l'endroit jugé par lui le plus favorable. 11 resta fa, l'oeil fixé sur le liége, presque une demi-heure a allcndre saus le moindre résullal, ut il commeiigait ii tiouver le temps long qtiarid le liége oseilla, puis s'agita vivement et finit par plo'nger au fond de l'eau. - Et d'un, dit joyeusement le pêcheur qui lira prestement la ligne en senlant quelque resistance. II n'en lira que plus vile et jela sur le sable... un énorme tétard. Dróle de début, dil-il eu riant lout seul, par bonheur que les amis tie soul pas la; en feraienl-ils sur moii comple des gorges chaudes! C'est pour le coup que les loustics auraieut beau jeu! Mais je ne me vanlerai pas de la chose; pas si béte, quoiqii'ils disenl. El il rejela sa ligtie. Après quelque attente de nouveau le liége fré- mil el ne tarda pas, comme la première fois, il plongerau fond. Le pêcheur lira proniptemenl et il amena, en guise de poisson. un... un ral d'eau, orné de superbes moustaches, el, ce qui seinblait assez élrange. accroché par l'abdomen L'hameeon sans doule l'avait rencontré au passage. Le pê cheur ne parvinl pas sans peine a débarrasser sa ligne de l'amphibie, ct, pour avoir voubi trop se pressor, il n'évila pas quelques morsures. Décidément c'est un soit, exclama-t-il; mais quel guignon aujourd'hui! Sur quelle cou- leuvre ai-je marché? Fourtant je n'en aurai pas le démenti, II me faut mon poisson, ne füt-ce qu'uu éperlan. Essayons une troisième fois. Et il rejeta sa ligne. Peu d'iuslants après, voyant Ia plume trembler il lira légèrement le erin et sentit l'hameeon com me arrêlé au fond de l'eau. II (il un effort et il lui parut que I'objet, se dclachant, était enlraiué par la ligne, mais comme tin poids inerte. Allons, pensa-t it, qu'est-ce que j'aniène encore? C'est lourd el ne remne pas plus qu'une citrouillc. Encore quelque altrape. En tirant la ligne, il lil apparaitre au-dessus de fonde unc babonehe liors de service, une vicille, vieille babonehe que quelque pauvre hère de marabout, après favoir trainee un quart de siècle, avait oubliée sans doute dans le ruisseau en le traversant. Mais le diable s'en mêle, grommela 1-il, ou quelqu'un de ses subslituls! Teut-elre ce gueux de Mabomet, leur cousin gennain, qui m'a pris en grippe paree que je bois mon vin sans eau et qu'ii l'oceasion je ne dédaigne pas tine tranche de lard. II y a de lont dans ce maudit ruisseau, ex- cepté ce qu'on devrait y trouver, il savoir du poisson. Je ne in'étonnerais pas qu'il en sortit un crocodile. Stiremeul je ferais mieux de continuer ma promenade. A CONTINEER.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1