n'est plus qu'un absurde non-sens quand ce
sent des rainorités qui la pratiquent.
Les vexations sont aujourd'hui arrivées a
leur comble et ce inal appelle un prompt
reméde. Dans un pays de foi le sentiment
religieux ne saurait êlre long-temps ni im-
punéflaent méconnu. II faut que les lois et
leur application soient I'expression de la
justice et de la vérité des choses. Ou bien
done Ie décret de Prairial ènergiquement
appliqué, on bien une loi nouvelle qui pro
tégé Ie droit et próvienne les conflits. De
l'aveu des plus modérés la situation est deve-
nue intolerable.
Un arrèté royal, paru ces jours derniers
au Moniteurportait -suspension pour trois
mois du bourgmesire.de Biesmerée (Namur).
L'article suivanl du Courrier de Bruxelles
jeite quelque lumière-sur les fails qui ont
obligé le Gouvernement a prendre cette
niesuro:
Pour en mieux comprenare 'la valeur, il
est nécessaire d'expliquer comme quoi, dans
quelques villages de l'Entre-Sambre-et-Meu-
se, certaines processions, éminemmcnt' cliré-
tiennes dans leur origine, ont dégénéré au
point de n'avoir plus rien de chrétien, mais
de ressembler singuliérement a des baccha-
nales païennes. La jeunesse des environs s'y
rend vètue d'uniformes fanlasliques et pré-
tentieusement grotesques, armee de mau-
vais fusils, boit, mange, tire avant, pendant
etaprès la procession, puis danse, saute,
gambade el amuse au plus grand profit
du diable el des cabaretiers du lieu. Le peu
d'esprit religieux qui survivait ericore nes'y
manifeste guère que sous des formes super-
stitieuses.
En présence de pareils désordros, il est
tout simple et naturel que Ie cl er gé se préoc-
cupe du soin de les faire cesser et de dégager
lont au iïioins sa responsabililé le plus pos
sible. S'il ne peut empècher le scandalede
se produire sur la voie publique, il a le
droit et le devoir d'empècher qu'il necher-
che a s'autoriser de prétextes religieux el
d'empècher que la superstition ne s'empare
de Ia vérité pour s'en couvi ir et s'excuser_
Or, le prétexte d'une de ces processions,
au village de Biesmerée (Naiuur), élait la fète
de Saint-Pierre. On y promenail la statue
de ce saint, au milieu d'un cortege de zoua
ves, de turcos, de horse guards, de chas
seurs, de fusiliers plus burlesques, plus
bruyanls, plus alLérés les uus que lesautres.
Saint Pierre ji'étail la que pour la .forme et
prolpgeail ue sou auréole Ie culte rèel de
ceriums dieux de l'Olyutpc. L'autorité ecclé-
siastique, aprés de vains efforts pour exlir-
per Ie mal, supprima la procession, en ce
sens qu'elle defendil au curé d'y prendre
part et de laisser sortir la statue de Saint-
Pierre.
Cette mesure n'empêcliait nullement les
jeunes fauaiiques d'uniformes variés de se
promener, de liradler el de boire a son gré
dans la commune, si lei elait le bon plaisir
du Bourgmeslre. Mais ce vaillanl magistral
étail lui menie enchanté d'etre débarrassé
d'un vacarme qtu lui donna il plus d'un sou-
ei, et il n'eül pas liougé, si de menaces ano-
nymes d'incendie et de devastation n'étaient
venues le surexciler. Puisant son courage
dans sa frayear, il déclaraque la procession
a 11 rait lieu avec Saint-Pi-u-re et au jour tra
ditiounel, pénétra vioksmment dans I église.
remplit lui-mème les fonclions de curé. fit
sortir la slalue de Saint-Pierre, les hannié-
res, etc., et parcourut les rues, braillaiU,
comma dit le Journal de Gand, les litanies
pleins peumons.
II ramena la procession a l'église, donna
gravement sa bénédiction aux assistants et
revint chcz lui manger la tarte tradilion-
nelle, tout fier de ses exploits ecclésiasti-
ques.
Cette fierté le conduisit plus loin.
A la suite de la violation de l'église, l'au
torité compétente avait lancé sur elle l'tn-
terdit, retiré le curé et chargé le vicaire de
Meltetcommune voisine de Biesmerée, du
soin de velllcr aux besoins spirdwels des
habilan is.
Un cultivateur tomba malade. Le vicaire
levisita, iui administra les sacrements, I ai-
da a mourir et pril jour avec la familie pour
accoinpagner le corps de la maison au cime-
tière.
Mais le vicaire avait compté sans la nou
velle manie du Bourgmeslre de jouer au
curé.
Lorsqu'il se présenta a Biesmerée, il trou-
va que le zélé magistral l'avail prévenu et se
disposait a procéder lui-mème aux cérémo
nies* de renieriement religieux. II out beau
prier, prècher, supplier, faire appel a la rai-
son elan bon sens le plus vulgaire. Rien n'y
fit. Le Bourgmeslre avait tatè du curé et
n'en voüiait plus démordre. II se fit livrer
par la force les clefs de l'église, puis enton-
nani en fausset le Liberail partit majes-
tuéusement, accompagné, dans tous les sens
du mot, par le garde-champètre et les gros
bonnets du lieu. II entra dans l'église avec
le corps, chanta les priéres liturgiques,- bref,
fit poncluellèment le curéjusques et y com-
pris les aspersions d'eau bénitesur la tombe.
Cel ineptc Grosjean iriérilait cent fois d'e
tre révoqué et mille fois d'ètre envoyé a
Gheel. Le ministre de l'intérieur s'est borné
a le suspendre, en attendant, sansdoute, le
résuliat de l'enquéle judiciaire, a laquelle il
parait impossible qu'on ne se livre pas.
Le Journal de Bruxelles nous apporle, ce
matin, un document destiné a figurer avec
honneur dans les archives de l'enseignement
sécn larisé.
C'esl le diplome d'admission de MUc Alix
Lehembre, l'amie de M. Fontainas, dans
la société la Libre-pensée
Mademoiselle,
J'ai l'honneur de vous informer que la
commission directrice, dans sa séance du 21)
septeinbre 1871, a agréé votre présenlation
en qualiléde membre effeclif.
En consequence, M. le trésorier vous
fera remetire, contre payemeut du monlant
de votre cotisation de l'année courante, la
carle-quittance dont vous devrez ètrë por-
teur pour pouvotr assister aux réunions de
la Société.
>i Agréez,Mademoiselle, l'assurance de ma
parfaile consideration.
A Mademoiselle Alix Lehembre, rue du
Progrès, 34.
Le Secrétaire
Apparemmenl, M"c Alix Lehembren'cst pas
seule, panni les inslitutrices de la maison
Gatti, a faire parlie de la secle des sohdaires.
Le titre de 1 ibre penseuse est trés bien
porté dans le personnel enseignant, placé
sous la direction de l'auiorilé communale
bruxelloise. II donnc d'ailleurs droit a la
bienveillance exceptionnelle du libéralisme!
qui tieni, a l'hótel-de-ville, les cordons de la
bourse!...
Toules ces circonstances viennent ajouter
au récent discours de M. l'échevin De Keyzer
un commentaire significalif. Nous pouvons
apprécier de mieux en mieux 1'éducalion
saine ct forte que l'édililé de la capilale
prétend opposer a 1'éducalion énervante,
basée sur la religion!...
M. Fontainas voudra sans doute compléter
ccs données et utiliser les loisirs qu'il s'est
créés cn écrivant un Traité sur Céducation
des filtes, destiné a supplanter l'ouvrage
énervant, écrit sur le même sujet par
l'ultramontain Fénélon.
de l'opinion comptaient sur une majorilé de
300 voix dans la ville; mais je l'avais affirmé
dans ma dermère lettre, un reviroment sen
sible, dirigé contre M. Jean Van Iseghem,
s'elait opéré au sein de la population osten-
daise. Elle élait lasse des mystifications et
des mysières de son versatile bourgmeslre
arboranl un drapeau aussi niullicolore que
Farc en «iel. Le spectre solaire s'est eva-
noui!
Quant an canton de Ghislelles, il a vail-
lammenl donné. On peut, sans exagération,
évaluera 130 voix la majorilé qu'il a four-
iisii-e a l'opinion catholique.
Voila done ce district d'Osleridc que l'on
considérail comme le dernier boulevard du
liberalisme dans les Flanel res pris d'assaut
dés la première attaque.
Pour ce qui concerne M. Bèhaeghel, il
n'esl guère besoin de s'occuper benucoup de
ce brave homme. S'il avait en quelque peu
de perspicacilé, s'il avait connu le travail
electoral et les sentiments de la population
ostendaise, il eut dü, dès le commencenient
de la lutte. s'appercevoir qu'en acceptant le
patronage d'un homme frappé d tmpopula-
rité comme l'est M. J. Van Iseghem, il cou-
rait au devant d'un échec certain.
Comme dans presque tonics les elections
oü Ie parti doctrinaire se croit sur de la
vicloire, tl avait déja préparé une petite
échauffourée. Aprés le dépouilleinent des
deux premiers bureaux qui dounaient un
fatble avantageau parti, lescerveaux se sont
aussilöl eebaulïés; quelques voyous libéraux
ont aboyé au tricorne, et s'apprétaient a se
nier sur le venerable doyen d Oslende. Mais
un de nos honorables représeiïtahis catholi-
ques, M. Mulle de Terschèuren qui se trou
vait avec sa familie en villégialure aux bords
de la tner, s'est courageusement inlerposé
pour proléger le prêlre qu'on outrageail.
La canaille ramasséesur le quai l'apoursuivi
de ses huées el de siffl'ets et l'a brutalement
frappé. Cette scène de sauvagcrie s'est pas-
sée sur la Grand'Place, en face du bureau
dc police, et a duré environ une demi-beu-
re.
Le soir, les scènes de désordre ont pris
un caraclère plus affigeant encore. Les car-
reaux du Cercle catholique et du doyen
d'Ostende ont été brisés.
On comprend la douloureuse impression
que de pareilles scènes ont produile sur la
colonie étrangère d'Ostende el sur la bour
geoisie de la ville qui, il faul le dire a sa
louange, n'u pas pris part 5 ces manifesta
tions.
Depuis l'élection du 11 juin, quatresiéges
sont devenus vacants dans les Chambres
legislatives. A Dixmude eta Thiell le parti
doctrinaire, malgré ses rodomontades, a re
fuse le combat. A Verviers et a Ostende, oft
nos adversaires élaient en possession, nous
n'avons pas hésilé a engager la lutte et nous
en sommes chaque fois sorlis triomphanls.
L'opinion catholique s'est ainsi reuforcée au
Sénat cotnme a la Chambre des Beprésen-
tants, dans le pays Wallon comme dans les
Flandres.
II élait 10 heures du matin.
Plusieurs agents de ville sont alors arrivés
a la rescousse, mais, instruits par I'exemple
du premier, ils out adoplé un autre plan de
campagne, dans le but de surveiller la mai
son suspecte; ils out entourè tout le quar-
lier. On ne pourrait faire mieux pour ètablir
un cordon sanitaire.
lis ont fait le guet depuis 10 heures du
matin jusqu a 2 lieures 43 de relevée, mo
ment ou les ['elites Soeurs des Bauvres se
rendaient a la station pour fuir notre ville.
Comme vous Ie dites trés-bien, l'indigna-
tion des habitants et des étrangers a éte gé-
nérale; aussi plusieurs Dames et Messieurs
ont-ils résolu d'accompagner les Pel iles Sceurs
jusqu'a la slation afin d'èloigner d'elles mute
insulte.
A peine étail-on arrivé sur le marché que
deux agents accourenl: déja l'un d'eux met-
tail la main sur une Soeur, la tirait par le
inanleau et allait la renverser, lorsqu'on
sfinterposa; de cette manière eet acte de bru-
talité n'eul pas d'autres suite.
Les agents se mirenl alors a suivre legrou-
pe; sans se li vrer a d'autres violences.
Les Petites Souii s out pu q utter noti e ville,
il est vrai nou sans les protestations isolées
de deux ou trois indmdus, mais aussi avec
les sympathies non cachées dé la foute qui
leur
L'ÉLECTION D'OSTENDE.
L'élection d'Ostende est un coup de fou-
'dre pour le parti doctrinaire. II se croyait si
certain du triomphe que les moms optimisies
LA POLICE DE BLANKENBERGIIE
et les Petites Soeurs des Pauvres.
On nous écrit de Blankenberghe les dé
tails suivants sur le fait scandaleux que Ia
police de M. Dujardin vienl de perpétrer en
cette ville de bains:
Monsieur l'éditeur,
Dais votre n° de ce jour, vous mentionnez
un fait révollant qui a ému loute la colonie
étrangère de notre ville. Je me permets de
vous envoyer a ce sujet quelques notes dont
je vous garanlis l'cntiére exactitude.
Vous vous rappelez comment l'année der-
nière notre bourgmeslre doctrinaire a traité
cavalièrement les Petites Soeurs des Pauvres.
Cette année-ci l'abus du pouvoir a été pous-
sé jusqu'a la violence.
Deux Petites Soeurs des Pauvres sont arri
vées bier matin a Blankenberglie.
F.llcs ont été dans trois maisons ou elles
élaient certaines d'ètre recues en amies, el
elles n'onl aucunement mendié sur la Digue
ou la Plage, comme vous le dites par erreur
dans votre numéro d'aujourd'hui.
M. le bourgmeslre, s'atlendant a la visite
des Petites Soeurs des Pauvres, avait donné
des ordres spéciaux a toute son escouade
d'agents de ville.
Deux de ces derniers, apercevant les Pe
tites Soeurs, veulenl les emppigner, celles-ci
ont a peine le temps de se réfugier chez M.
le docteur Verhaegbe. A cette vue, l'un des
agents court chercherdu renfort, tandis que
le second, ne possédant pas une notion bien
lummeuse sur l'inviolabilité du domicile,
pénètre chez le docteur pour y faire une
arreslalion. Sans trop de cérémonie on a
ruis eet homme a la porte. On a bien fait,
mais la lecori n'esl pas compléte.
On dit que Ie père Hyaeinlhe, revenu de
ses erreurs, a donné sa demission de curé
des vicux-impier de Geneve Si cette conver
sion. s'accentue, que dcviendra Mme Loyson.
Aux termes du droit canonique, ce mai'ia-
ge est radicaleinent nul, nous le savons;
mais enfin, il faut qne M. Loyson en lasse
lui-mème pro non eer la nullité par l'officialité
de son ancien diocese. Ira-t-il jusq'ue-la?
D'un autre cóté, les tribunaux helvétiques,
si Mnie Loyson s'adresse a eux, mainliendront
certainement la validité du lieu civil. 11 y a
la matière a une cause célèbre!
Clu'oiiiq:ie locale,
UNE FAUSSE POSITION.
Ce n'est pas seulement que M. Behaeghel
auquel les électeurs catholiques de Fumes
et d'Ostende ont cherché noise Mardi der
nier.
Jugez done de la position qn'ils ont faite
a ce bon et rare Sénateur Iibéral qui a nom
Mazeman de Couthove.
Lui imposer, a lui tont senf, la charge de
représenter les intéréts libéraux des
Flandres au sein du Sénat!
C'est un manque d'égards dont ces dam-
nés cléricaux setils sont cap'ables ct qui peut
tout au plus s'expliquer par une confiance
illimitée de leur part dans les talents de
notre Démostbéne
Toutefois que M. Mazeman ne se mette
pas martel en téte pour si peu de choses.
II a toujours cru que nous étions mal in-
lentionnés a son égard.
Forts de la rectitude de notre conscience
nous n'avons opposé a ces suppositions ca-
lomnienses et bien pénibles surlout pour un
citoyen qui aimeso.n Sénateur, qu'un silen
ce passif et endurant, sachant bien qu'a nn
moment donné les circonstances nous offri-
raient l'occasion de venger notre honneur et
notre diguité.
Non, M. Mazeman de Coufiiove, cher et
venéré Sénateur, il ne sera pas dit que quel
ques calolins de Furnes el d'Ostende vien-
dront impunément tenir le fou avec vous.
Non! Notts ne voulons pas!
A nous aujourd'hui de prouver combien
vous aviez mal jugé de nos intenlions:
NOUS VOUS PROMETTONS SOUS SER-
MENT QU'A LA PREMIÈRE OCCASION NOUS
CONTRIRUERONS PUISSAMMENT A VOUS
FAIRE SORTIR DE CETTE FAUSSE POSI
TION.... ET DÜ SÉNAT.
N. B. La condition du eens doit exister
avant la cloture definitive des listes. II est
done important, pour les personnes qui out
a faire valoir une délégalion de mére veuve,
de juslifier de leur droit a fhólel de ville
avant le 31 'Aout.
Nous engageons inslamment nos conci-
tovens conservateurs a bien se pénétrer de
l'importanec de la revision des listes ct a agir
en conséquenee.
La révision, c'est le dénombrement des
combattants qui prendront part aux iutles
futures, oü lanl et de si graves intéréts se
ronl en jeu, et il y a tout a la fois une ques
tion d'honneur et de devoir pour tous a
revéndiquer leur place dans les rangs. Que
ehaenn s'assure done de son inscription sur
les listes ou veil le a s'y faire porter en
adressant a l'autorité compétente, en temps
utile, une reclamation appuyée des piéces
juslificatives, et qu'on vcille aussi cela
est essentiel a faire rayer des listes qui-
conque y serait inscrit contrairement a la loi.
RÉVISION DES LISTES ÉLECTORALES.
Les listes électorales révisées par le Collége
échevinal sont alïiehées depuis le 15 de ce
mois a l'hölel de ville; elles le resteront
jusqu'au 30 Aoüt inclusivemertt et seront dé-
finiiivernent clöturées le 3 Septembre; les
observations doivent ètre adressées au Collé
ge avant le 31 Aoüt, el les réclamations a la
Dépulation permanente du Conseil provin
cial au plus lard le 2b Septembre; l'appel
des decisions de la Dépulation permanente
doit être interjeté a la cour d'appel, dans les
huit jours de la notification de la décision.
Nous faisons suivre ici quelques extraits
du Code electoral qu'il est important de ne
pas perdre de vue.
Variétés.
Plus loin, un bruissement d'ailes nous annonce
la Colombo grivelée, a la cltair exquise, au gai
plumage marqué de noir et de blanc.
1 f
que le bon Arabe, en quittant le gourbis, avail
vonln que son hóle pril une des plus belles oies
méés la wille, ba béle.pltimée en un etin d'oeil et
embroobée 1'resto servit de rotiet les convives
en savonrant la chair délicate félicitèrent l'Arabe
de faire d'aussi .excellentes 011 plutót succulentes
-élèves.
Le Parisien seul ne mangeait pas du même vail-
lant appétit, sans doule paree que la vue du pau-
vre oiseau lui rappe'lait trop ses méfaits, le dernier
et tos aulres.
(Pest dröle, pensait-il, comme la conscience
devient chateuilleuse dos qu'unc fois quelque cir-
constanoc kii met la pucea i'oreille.
Un cainarade s'étant a-viséde lui vappeler avec
Pair du compliment son talent de chenapardeur:
Uamarade, répondit-il ciienapardenr, a
compter d'aujourd'hui je lie le -urn plus; e'est nn
métier inal'bonnête et plus que je ne cnoyais.
Puis il ajouta en portant a sa boucbe un débris
qui se trouvait sur sou assiette:
Voila le dernier morceau du a la chenapar-
dise que je mangerai de ma vie.
II tint parole, il n'y eut pas dès lors un plus
honoêie horome dans la compagnie. Sa délicatesse
nliait jusqii'au scrupule; on le vit jeter èi terre un
fruit enlamé, en apprenant qu'il avail été cueillj
sans la permission du propriétaire. II est de pré.
lendus beéux esprits qui Irouvent matière a plai-
santeric pans les cbosés même les plus sérieuses.
Le changement de liéni-Pierrot fut pour certains
loustics une occasion de le gratlifieé d'un surnom
nouveau. Sous prétexte qu'il avait mis de l'eau
dans son vin ils ne l'appelèrcnt plus pendant quel
que temps que I'Abohda®ce.
A eOKTlKUER.
LA LIBRE PENSEE.
>1 Bruxelles, 12 Octobre 1874.
M. VAN MEENEN.
Blankenberglie, Ie 2li Aout.
3" Verser au irésör de l'Etat, en contributions
directes, patentes comprises, la somine de 42 francs
32 centimes.
Pour être électeur provincial, il faul.-
1° Eire beige de naissance ou avoir obtenu Ia na
turalisation.
2" Eire agé de 21 accomplis;
3" Verser au Irêsor de l'Etat, en contributions
directes, patentes comprises, la somme de 20
francs.
Pour être électeur communal, il faul:
1° Etre beige de naissance ou avoir obtenu la na
turalisation.
2° Etre agé de 21 ans accomplis;
3° Verser au trésor de l'Etat en contributions
directes, patentes comprises, la somme de 10 francs.
L'électorat se constate par ('inscription sur les
listes d'électeurs.
Les conditions d'indigénat et des eens doivent
exister avant la cloture definitive des listes; la
condition d'üge avant l'époque ou elles servenl aux
Ejections.
Les centimes aditionnels pcrcus sur les contribu
tions directes, au profil des provinces on des com
munes, ne sont point complós pour former le eens
.electoral
Mul n'est inscrit sur les listes électorales, s'il
n'esl juslifió qu'il possèdc le eens pour l'année de
l'insci iplion et qu'il a affeclivemenl payé le eens
pour l'année anlérieure.
La contribution personnelle et les patentes n'en-
irent en compte que iorsqu'elles sont imposées pou r
une année entière, l'impöt foncier et la redevance
sur les mines sont complés a l'acquéreur a partir
du jour oü la mutation peul être opposee aux tiers.
Sont complés au successeur par suite de décès
|cs contributions dues et les payemenis fails par son
auteur.
Sont comptées au mari les contributions de sa
femme, snul' le cas de separation de corps, et au pè
re celles de ses enfants mineurs. Toutefois, pour
l'électorat généraL les contributions de ses enfants
ne seronl comptées au père que pour auiuni qu'il
ait la jouissance des biens sur lesquels elles por
tent.
Pour les elections provinciales et communales, la
veuve payant le eens peut le déléguer li celui do
ses fils, ou, a défaul de fitsli celui de ses gendres
qu'elle déslgne, s'il réunil d'ailleurs les aulres con-
ditions requises pour être élecieur.
La déclaralion de la mère veuve est faite a l'au
iorilé communale: elle peut toujours être révoquée.
Puur les elections communales, le tiers de la con
tribution foncière d'un domaine rural exploilé par
un fermiér est compté au locataire, sails diminution
des droits du propriéiaire.
Pour êlre électeur général, il faut:
1° Eire beige de naissance ou avoir obtenu la
grande naturalisation.
2" Etre agé de 2l ans accomplis;
LA COLOMBE VOYAGEUSE.
C'est dans les volières des Jardins Zooiogiques
oü se rengorgent les pigeons, que coquettent et s'ó-
ballenl les jolies colombes de l'Austrahe, du l'Ama-
rique et de l'Tride.
Ici le roi des pigeons, le Nicobai' de Cocliinehine,
au bee noir, a la queue blanche, aux tongues plu
mes vertes, soyeuses et effilées, qui recouvrtm ses
épaules d'un camail éblouissanl.
La le Colombard d'Océanie, ce parent des per-
roquets, habillé de gris, de jaune, de ven, orrié
d'un bec robuste et crocliu, affamé de muscades.
Le Pigeon bronzé d'Ausiralie trottine sur ses
patles roses, en faisant miroiter ses belles couleurs,
e! Hresse fièremenl sa tète qu'enloure un diadème
de plumes blanches.
Perchée sur un tronc d'arbre, comme pour être
mieux vue, la Colombe a longue huppe incline sa
cornette d aslrologue en secouant ses plumes ardoi-
sées, teintes de pourpre el de rose.
Prés d un petit bassin a l'eau trouble se lient im
mobile la Colombe poignardée, a l'air repentant
et doux, oiseau mélancolique et charmant, dont Ie
nom ressemble au titre d'une piece de l'Ambigu et
caclie peut-être un drame conjugal. De temps en
temps elle penche sa petite téte et regarde sa helle
gorge blanche luchée de rouge, de gouttelcttes de
sang.
Les aulres colombes ont l'air de la dédaigner et
de la fuir; mais le Nicobar, la regarde tendremeut,
a travers le grillage.
Nous voici en face de la colombe voyageuse, la
plus sympalhique el la pin» tf.ipnjss;ini,- t|e getto