I Comment et ou finit IIeni-pierrot et de la i wJKy Ujxe reflexion en passant /£rg.a Nr LES TROIS INVALIDES. i^SM» -^v - -' Mercredi 2 Seplemb. 1874. 9me annce. Nos 905. Gk f V!W^^i r? z >- Z Lc Journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions coülenl la centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 80 centimes la ligne. Un numéro du journal, pris au Bureau, lb centimes. Les numéros supplémenlaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exeinplaires. II i: 11 I V S UE FEU. LIBÉRAUX ET CLÉRICAUX. La tyrannie des mots est absurde aulant et au même litre que cellc des préjugés. Qnand on a pu lancer a quelqu'un cette triomphanle apostrophe: Vous ètes un clérical! eet homme est jugé, et l'on peut se dispenser envers lui de la justice, de la niodéralion, du raisonnement, voire du bon sens. Vous êtes un clérical! Aimer la Religion avec sa sublime vérité, inébranlable au milieu desassautsde Ter reur; avec sa charilé qui bénil pendant que Ia calomnie, Texil et la mort récompensent les dévouements qn'elle inspire; avec sa justice lice au poteau de la persécution, mais n'oublant jamais son droit el son devoir d'avertir les prévaricateurs; avec son admi rable enseignement et sa miraculeuse propa- gande; avec son peuple fidéle, son héroïque sacerdoce, ses confesseurs et ses martyrs; aimer tout cela, e'est done êlre clérical? Alors on a bien dit; car il n'est pas un catholique qui ne soit fier de ramasser l'outrage pour s'en faire un litre de gloire. Clérical sera celui qui ne prétendra point diviser ce que Dieu a uni et qui confondra dans une com mune affection TEglise et ses ministres. Düt-on maintenant nous représenler com- me des fanaliques rélrogrades, des ennemis du progrés et des amis de Tignorance, des hommes d'argent et de mauvais ciloyens, mon Dieu, tout cela s'est dit toujours est-il que nous portons un nom dont la signification est définie et un drapeau qui ne se cache pas. Mais vous, adeptes du faux libéralisme, pouvez-vous bien en dire autant? Vous qui entrez en lice au nom de la liberté, qu'avez- vous fait de cette noble faculté que Dieu nous donna pour accomplir le bien? Depuis les catacombes jusqu'a la Révolu- tion franqaise et jusqu'a nos jours, vous avez adulé les persécuteurs et les despotes, coopéré ou applaudi aux décbirements cau- sés par Torgueil et par les vices des héré- siarques, précipitó le peuple dans les orgies démagogiques sous prétexte des droits de Thomme; el quand vous établissiez votre do mination a l'aide de ces bonnéles moyens, vousosiez bien vous proclamer libéraux! Vous aviez affranchi la raison en lui appre- nant a secouer Ie jong salutaire el nécessaire de la foi, c'esl a-dire de la vérité, et quand vous la rendiez ainsi désordonée et malfai- sante selon vos vues, vous vous prétendiez encore libéraux. Invenleurs ou plulót modernes restaura teurs de la morale iiidépendante, de la mo rale que chacun se fait a soi-mème, vous jelez a Thomme la liberté du sauvage, et vous ètes toujours libéraux. Par vous il y a des pères libres-penseurs, des femmes émancipées, des enfants scepti- ques, une familie pervertie; par vous done aussi nous perdrons, si Dieu u'y met órdre, le foyer domestique, le foyer chrélien, fidéle gardien de la liberie, et plus que jamais vous vous déclarez libéraux. Kous en savons quelque chose de voire amour de la liberté. Les hauts fails en sont écrits tout au long dans les anuales de ce libéralisme doclriuaire qui, malheureuse- menl, a trop longtemps pesé sur la Belgi- que. Celui qui parcourra un jour cette his toire, trouvera plus d'un sujet d'étonnement il ne comprendra point qu'une Constitution ait pu vivre avec des franchises dénaturécs, écornées, paliemmenl percées a jour en quelque sorte, el que ie travail ait pu êlre poursuivi pendant dn longues années, syslé- maliquemcnt, au vu et au su du pays et avec la seule precaution de crier de temps a autre: liberie! legalito! Mais ce qui le surprendra davantage encore, ce sera de voir les démo- lisseurs ils ont bien mérité ce nom avoir la pretention de ne point lacher prise quand ils étaient démasqués el deconlinuer i'eeuvre aprés la signification d'un congé qui aurait dü leur sulïire. Oui, le lecteur admi- rera la robuste complexion politique, I'an- géliquc patience de ce peuple, el aussi la téuacité des ambitious qui avaieul eu I'arl de se faire prendre pour la chose publique. Concluons de tout ceci qu'il serail bon de s'entendre sur les termes. On peut cerles, sans offense, nous appeler cléricauxCidee du fond est vraie, et nous prendrons notre parti de l'intenliou malicieuse. Mais de dou ner sérieusemenl aux autres le 110m de libé rauxqui done pourrait encore y songer? Doctrinaires, avancés, radicaux, doclrino- gueux, gueux tout court, ce qu'on voudra, il y a du choix; libéraux, e'est impossible! Ce nom n'est pas la vérité, ce pavilion ne doit pas couvrir une marchandise de contre- baude. DOSSIERS. Les valets de plume que le libéralisme a chargés d'occuper dans la presse les foric- tions de ministère public, el de venger la mora li té publique, dressent depuis quel- ques jours ce qu'ils appel lent le dossier du ministère a présenter aux Chambres pen dant la session prochaine. C'est, on lesait, sous forme d interpellations formulées par un Rossius, un Bara ou un Bergé que cette presentation aura lieu. Sou! iNous atlen- dons, el nos amis de la droite attendent de pied ferme les attaques que les janissaires de M. Frére livreroul au gouvernement, du niois de Novembre 1874 au mois d'Avril 1875. Mais a interpellation, interpellation et demi. Ainsi en sera-t-ii: que les procureurs doctrinaires le sachent dés maintenant. Une dizaine de membres de la droite que nous pourrions nommer, sont fermement décidés a ne pas laisser nos odversaires jotter exclusivement de Tinterpellalion. Ils mter- pelleront eux aussi et ils tiendront a ce que le pays sache une bonne fois a quoi s'en tenir sur divers points délicalset depuis longtemps en discussion. Au nombre de ces points se range en pre mière ligne le can Vrnmbout. Four le mo ment on ne parte plus guère de cette affaire qui eül alimenté la faconde de cinq Bara, s'il avait été question d'un gouverneur ap- parlenant a I'opinjon conservatrice; mais ce silence momentané ne doit pas décourager les véritables vengeurs de la moralilé publi que. II y a a la Chatnbre une libre tribune a la dénonciation des abus et il en sera fail usage. Le gouvernement sera mis en demeu- re de s'expliquer et il s'expliqucra. Nous verrons alors la figure que feront ceux qui formcnl actuellcmcnl le dossier du minis tère. Rira bien qui rira le dernier. (Pair ie.) QUELQUES CONSEILS DE PROI'AGANDE CATHOLIQUE. On insiste beaucouji aujourd'hui stir la nécessité de répandre la presse cullioiique, cette grande et puissante anne do prupa- gande. Voici a ce sujet quelques conseilsdont l'exéculion est facile a cbacuu de nous, et donl Telficacite esl reconnue par la pratique: 1° Ne jamais acheler dejournaux liberaux dans les gares de chemm de for, aubeltes, etc., ei acbeter au contraire les bons jour- naux, quand bien mèine on n aurait pour but que de lavoriser la bonne presse. 2,J Abandonner dans les voitures de che- min de fer les journaox catboliques. Ces feuilles seroul reprises aprés vous par quel- que nouveau Iccteur qui peul-être y trouvcra la réfulation du mensonge qu'il vienl de lire dans son journal liberal. 3° A ceux qui ne liennent pas collection des journaux auxquels ils sont abonnés, nous conseillons d'envoyer journellement ces jour naux, soil a quelque café ou estaminet do village, soit ii quelque prètrc ou particulier auxquels leurs inoyens ne permeltenl pasde s'abonner a ces feuilles. 4° Ceux, au contraire, qui tiennent collec tion, peuveut 1 rès bien en faire don a une bibliolliéque calbolique, ou ils serviront de cette manière a 1'utililé do tons. Enfin, les vieux journaux, vieux pa piers et vieux Iivres soul destinés a line propagande spéciale, qui a pour titre: VOEu- 1ue des vieux papiers. On sail que cette oeuvre a son siege a Tournai, rue du Cure Notrc-Dame, 7. Pour faire enlever les vieux papiers a domicile, il sufiil d'envoyer un mot par carte-correspondance, a Tadressc indiquée, a M. Ie Directeur de la Société Si- Charles-Bon omée. Depuis les elections législalives de Juin dernier, la morl a fait coup sur coup cinq vides dans noire Legislature: deux au Sénal: MM. les vicomtes Bernard et Albéric Du Bus de Gisegnies; trois a la Cbambre des Représentants: MM. David, de Muelenaere et le comte de Thcux. La mort de M. de Theux cause également un vide dans te ministère, puisque cet hom me d'Elat était chef du cabinet, quoiquo ministre sans portefeuille. Lc bruit court que M. Prosper Cornesse sera élu tnembre de la Cbambre des repré sentants, par Turroudissemcnl de Hasselt. Ciuq triomphes pour les catboliques! V üw— o- Ct" c-- E3 TJ 23 •jc O rn 2 -O •H 33 rn •H 33 ra C/Ï *n 33 O c/a c* o n c*i 2 flC rn C/3 -3 33 Popèriiighe- Ypres, 5-18,7-28,9-30,10-88,2-13,5-08,9-20. Yprus-Poperinghe, 0-80,9-07,12-08,3-87,0 80,8-48,9-80. Po- |>«ringlie-ilazebrouck7 13, 12-28, 4-17, 7-13. Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-38, 10 00, 4-10, 8-28. Ypres-FtoiUers, 7-80, 12-28, 6-43. Roulers- Ypres, 9-28, 1-80, 7-80. Itoulers-Drojes, 8-48,11-34,1-13, (L. 8 86), 7-36, (9-88. Lichterv.) Licliterv.-Thourout, 4-28 m. Bruges-Boitfers, 8-23, 12-80, 8-13, 6-42. Lichtervelde-Coizrfrai, 8-28 m. 9 01, 1,30, 8,48 7,21 Zedelgtiem Thouroul, 8-40. 1,08, 8,26, 6,88. Ypres-Courlrai, 8-34,9-49,11-18,2-38,8-28. Courtrai- Ypres, 8-08,11-02,2-86,8-40,8-49. Ypres-Thourout, 7 13, 12 06, 6 20, (le Samedi a 3-30 du matin jusqu'a Langhemarck). Thourout-Ypres, 9-00, 1-18, 7 48, (Ie Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck a Ypres). Cmniiies-Warnêton-Le Touquel-Houplines-Armentidres, 6 00, 10,13, 12-00, 6-40,Armentières-Houplines Le Touquet-War- nèion-Cotnines 7 -28, 10,80, 4-10, 8 -40. Comines- Warnéton 8 40, m 9-30 s. Warnêton-CowMtes 8-30, 9-85, Courtrai--Bruges, 8-08, 11-00, 12-38, (L. 8-18), 6-83. (9-00 s. (Lichterv.)Bruges-Courlrai, 8-28, 12-30, 8-13, 6-42. Bruges, Blankenberghe, Heyst, (Elat) 6-30,7-30,9 48,11-04,1,20,2 23,2-30,8 20(exp.) (S 8-30)7-38 (exp.)8 43. (bassin) 7-00, 7-36,9-81,11-10,2-31,2-36,8-26(exp.)(S.8-56)7-4l(exp.)8-S1.— Heyst, Blankenberghe, Binges, 8-48,(L. 7-20) 8,30,11-28,1-28, 2 4.j,(exp.)4-10,8-30,(D. 6-13)7-23. Blankenberg, Bruges, 6-10',(L. 7-42)8-88,11 88,1-48,3 08(exp.)4-30,6 00(D. 6 38) 7,00 V 48, 9-00. Ingelmunster-Deynze-Gawd, 8-18, 9-412-18. Ingelmunster-.Dqw.2e, 4-80 2" cl., 7-18. Gand-Deynze-Ingelmtmster, 6-88, 11-20, 4-46. Deynze-Ingelmunster, 7,31 9-10 2*= cl, 11,84 8,19, 8-20 s. lnge\nwnsier-Anseghem, 6-08, 12-10, 6-18. Anseghem-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-43. Liehtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerke, 6-30, 9-08, 1-38, 7-38. D««£er£e-Furnes-Dixmude et Lichtervelde6-43, 11-18, 3-43, 8-03. üixmude-AYet/port,9-88,10,38,2-20,3,10 8-40.(10,10 D) Nieup-Dm»,(ville)7-40,12-00,4-24,3,S0,9,30,(bains)7,30,11,S0,4,IS, 5,50, 9,20. Thourout-Os/ewde, 4-80, 9-18, 12,08, 1 -80, 8-0810,18— Ostende- houroul7-88, 10-10, 12 28, 4,48. 6-18. 9,18. Selzaeie.Dec/00, 9-08, 1-28, 8-23. Eecioo-Selzaete, 8-3.8, 10 18, 4-22. Gand Terneuzen, (slation) 8-17, 12-18, 7,28 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-48. - Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4 40. Selzaete-LoAeren, 9-04, 1-30, 8 30. (Ie Merer. 8-10 m.) Lokeren-Se/zaete, 6 00,10-28, 4 48. (le Mardi, 9,30.) C O IX 11 esfoitdaiices. COURTRA!, BRUXELLES. BRUXELLES, COURTRAI. Bruges Gand Bruxelles Courlrai dép. 6,37 10,83 12,33 3,47 6,35. Bruxelles arr. 9,20 2,25 6,14 8,58. 1 )Oi) courtrai, tournai, LILLE. Courtrai dép. 6,37 10,36 2,84 8.34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,29 9,41. Lille 7,37 12,05 4,00 6,32 9,83. COURTRAI, GAND. Courtrai dép. 6,42 12,31 3,44 6,40. Gand arr. 8,01 1,81 8,04 7,56. BRUGES GAND, BRUXELLES. dép. 6,49 exp. 12,34 3,52 exp. 6,43 8,19 exp. arr. 7,34 1,40 4,00 4,42 7,88 8,80 5,50 9,31 10,26. Bruxelles dép. Courtrai arr. 3,22 8,00 8,28 10,46 12,21 2,44 3,38 7,86 6,47. 8,44. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. Li lie dép. Tournai arr. Courtrai Gand dép. Courlrai arr. 8,20 8,42 6,34 8,28 11,08 8,86 11,34 9.47 12,26 GAND, COURTRAI. 3,18 6,34 9,38 10,81 1,28 2,49 2,18 2,40 3,38 4,24 8,31 8,20. 8,39. 6,33. 7,21. 8,42. BRUXELLESGAND, BRUGES. Bruxelles dép. Gand arr. 6,00 Bruges 7,20 8,14 9,41 10,34 11,83 1,23 2,38 3 j 2 4,26 exp. 6,37 8,11 7,22 3,33. 7,22. 8,38. Suite. Voir le précédent. CHAPITRE XVII. Mais tout de mëme, dit le veteran, il parail qu il v a de bons diables parmi les Arabes. Assurément, mon ancien, il v a dn bon rhez ces hommes du désert cerlains arhres du pavs aussi donnent nalurellemenl d'assez beaux fruits saus culture. Mais comhien la terre et les hommes plus encore ne gagneraient ils pas a qnelques fa- tons. Et maintenant je comprends que notre divine religion eiil pu beaueoup pour ce progrès. Qnand, a Bone et a Oran, apparurent ponr la première fois nos Sceurs de Saint-Vincent-de-Paul, ces ad- mtrables (illes que nous élions si hetireux, nous soldals, de relrottver dans les hópitaux, les Mau- res iren crovaient pas leurs yeux; ils conlem- plaient nos religieuses comme des divinités et s'empressaient pour baiser leur robe au passage. J'ai ouï dire alors que si Ton avait laissé faire les bonnes sceurs elles auraient converti tont le pays. Ce n'eüt pas été d'une si mativaise politique, pour civiliser les indigenes: une belle occasion qu'on a manquéc la, paree qu'il y avait quelque sournois juif ou autre qui n'v trouvait pas son comple, ral de bureau en train de gngnoler dans uu coin la ration du soldat. CHAPITRE XVIII. BF.El.E MORT Qu'tE FIT Bleu parlé! reprit le soldat d'Inkermann; mais Tinterruption de noire ancien ni'a coupé la parole au moment oil j'allais vous dire, sergent, que votre ami Bén i-Pierrot, je crois Tavoir conuti en Crimée. Vraiment, alors j'aiirai grand plaisira enieu- dre de ses nouvelles. J'espèrc qu'il se porte bien7 Pas précisément, du inois eomme nous I'en- tendous. Voire ancien camarade esi de ceux dont on d 1Le pauvre un tee. mais d esl moi l de la belle mort, en brave soldat el en bon chrélien. Allons, dit le zouave d'un air trisle, encore un qui a pris les devanls. Mo is par la bonne route. Ecoulez: le brave soldat avail été placé en avant d'unc Handier pour douner I éveil en cas de sortie ties Busses, el cuipê. cher une allaque de surprise A Tapprodir des en nrmis, il devail, en klclianl son coup de fusil, se rcplier imniédiatemenl sur la redoute, cerlain d'etre soutenu. Mais Ie ciel étnit nuageux, el de temps en temps la lune, en se cachant, ne permet- tait pas a la senlinelle de bicn voir. Lrs Busses profilant de Tobseurilé prodiiile par une de ees eclipses, sortirenl en force, et ils n'était plus qtj a quelques pas du Francais, quand celui-ci s'aper- de leur presence. On lui criaii de se rendre, qu oil 11e lui It-rail pas de mal. Mais lui Les canards l'on bien passée! Va-Cen voir s'ils vicnnenl! pas si nigaud de me laisser enlorliller! mes agneaux. El les amis qui la-bas comptent sur moi el dormenl peut-êlre!... Foul en iniirmtininl cel aparté, il avait du doigt taté si la capsule était bien a sa place, el alors, levant son arine: .Iocf.. 'ff.u! il lira au plus épais des ennriiiis, comptanl que le bruit de I'explosion prévieudrail les caiuarades. Buis, payaiil d -iudace et juge int la retraite impossible, il foudii sur les Busses ii la baïoniieUe. Déjii il en avait lardc plu- sieurs, quand ii son tour il lomba percé de trois balles. Au mime instant les camarades arrivaienl au pas gymnastique. Les Busses décampèrent subi- to, regagnant leurs murailles, comme les lapins leur terrier dès qu'il voient poindre le chasseur. On releva Ie blessé vivnnt encore, mais alleint mortelleinent, et qui fut porté a 1'ambulanee. Sa première parole fut pour demander raumonier. C'éluit après lukerinann, el j'occupais lelit voisiu; je n'ai done rien perdu de la scène. Le pauvre blessé, après setre eonfessé, pria lain mónier de faire approcher ses catnarades, qui se- laient retires a distance. II leur serra tour ii tour la main avec affection. Ce pauvre Pierrot, murtmira le plus Agé, en tordant sa moustache grisonnanlc pendant que de grosses lannes eouiaienl le long de ses joues. Merci, vieux, de ion amitié; mais u taut se consoler, ii la guerre couinie it la guerre. Aujour. d hui 11101, demain uu autre; eela nous pend ii To re 1 He a lous, 1111 pen plus lót, uu peu plus lard. J aura is préléré plus tard, vii que j'ai encore au pays un brave homme de pèrc auqut-l j'avais re- passé ma pension de la médaille. liens! tu n'en avals jamais rien dit? Esl-ee qu'on dit ees choses-la? El Ie bon veillurd, cela lui fera faute. Je voudrais que la pension lui hit continuée, el pour sur I eiiipcieiir ue deniandera pas mieux. Je le cliuige, v.eux, de le voir ii eel effet, en le pnanl d a> ranger ia chose. Bien entendii que In 11 ou- blieras pas de présenter mes respects a Sa Majes té. Mais nigauds, dit-il aux jeunes soldats qui sanglotaient, ne pleurez done pas ainsi. On est des hommes, chacun son tour. D'ailleiirs, il faut prè- tei attention; car monsieur I abbe a quelque chose ii ions dire 111 111011 110m. Mieux voudrait peut-êlre Ie faire vous-même 111011 ami, dn Taumönier, si vous 11e vous sentez pas U op fatigué. Fatigue, 11011 pas absoltinient. D'ailleiirs, ce soil- et jours suivanls, j aurai du temps de reste pour me reposer. Or, les amis, voila. Pour lors, sacliez ceci: c est qu'a 1 hen re qn il esl, entre les elioses qui me faclient sensiblenicnt et me pèsenl sur le eauir, vionnent un première ligne toulus ces pillu- ries, volei ies, et autres vilenies. qu'on cujolive du mot de chenapardises. Les deux ou trois années oü j'ai pratique ce brigandage me sont amèi-es au souvenir, d'autant plus qu'il n'y a pas de restitu tion possible. Mon ami, inlerrompit Ta-umonier, avez con- tiance; votre repealir sincere et voire sang versé géoéreusement pour une sainte cause v supplte- ront et serviront d'expiation. Je l'espère, mon auinóiiter, mais nYnipêcfte qu'au lieu d'entrer t&ut droit ea Paradis par la porte, j'aurai pas mal dammes peut-êlre ai lanter» tier en Purgatoire... li la volonlé du bon Dieu! N'avais-je pas mérité mille fois Tenfer par ees solli- scs el par d aulres? Je suis trop he ure in... trop heureux... monsieur l'abbé. Mes amis, merci de vos bons soins, merci! Allons,aurevoir, au revoir! adieu... a Dieu... Vive... II n'acheva pas, et baissant la têle, il expira pap une morl plus prompte qu'on n'avail pensé, avant qu'on eül apporté les saintes huiles pour l'adminis. Irer. L'absolulio», par boriheur, a- ee que nous dit Taumönier, sulïisail pour lui ouvrir le ciel. Mais, nies amis, vos viliageois sounent de la cornemuse el j'altends la- clochette des vachcs. A demain la causerie. Et tous trois regagnèrent le village. En ren- trant, Pierre Dumonl irouva uue leitre qui le rap- pelait immédialcmenl a Paris. A gonij-nler.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1