EN CRIMÉE.
Ah! me rcpumlil-il, qa, monsieur le cure,
c'est pouk mes petits péchés. Le père Parabêre
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Samcdi 12Septemb. 1874. PUL 9
annce. Nos 908.
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I e Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions content 15 centimes la ligue.Les réclames, dans le corps do journal, se paient '30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les nuuiéros supplémentaires commandés pour articles, Kéclames on Annonces, coülenl 20 fr. les 100 exemplaires.
t II E H 1 N E F F lt.
LE GUIGNON DES LIBEBAUX.
Onl-ils du guignon, ces puuvres libéraux!
Ce serail, pour ceux a qui il resie des
cheveux, se les arracher jusqu'au dernier.
Voyez en eflet, si I on peul ètre plus mal
heureux. plus humilié!
lis avaienl combine un si beau plan pour
remonler au pon voir, el ils chaniaient déja
vicloire: a force de moyens inavouables, ils
parviennent, a V'erviers, a éliminer deux
catholiqnes éminenls, dont l'un esi leur plus
redoulable anlagonisie, leur cauehemar a
tons, et Gand, ils n'en doulenl pas.vacom-
pléier leur triomphe, acbever la déroutedu
Ministère.
Ilélas, liélas! Gand change leur vieioirede
Verviers et de Charleroi en iléfaile, et l'ad-
mirable organisation qui y a permis aux
caiholiques de resler mailres du ebarnp de
balailie, devïenl poor leurs amis de loules les
provinces un exemple, une iecon, dont ils
vont se faire a l'envi un devoir de profiler
pour retarder de pins en plus le retour du
parli franc-maconniqne au pouvoir.
Buis bienlót, voila ib ja M. Simoriis qui
renire a la Cham^bre par Verviers, en atten
dant que M. Cornesse y relourne a son lour.
Buis, continuant a déranger leurs plans,
voila la Providence qui nous rend un séna-
teur a Oslende, a Oslende! ce fii'f liltéral
bien prés de devenir irrémédiablement ca-
lliolique.
Et pour comble d'humiliulion, il avait
falln, dans l'inlervalle, laisser élire, un séna-
leur catholique a Dixmude, et un représen
tant catholiqlie a Thielt. M. Beernaerl,
I'honorable mmistre des travaux publics,
Anecdotes et t'lilsodcN.
sans pouvoir iriéuie songer a combalire ni
run ni Baulre.
Moralement, lasiluation parlementaire'est
ainsi redevenne la inème qn'avant les elec
tions du 9 Join, pour lesquelles Ie libéralis
me avail préparé de si longue mam ses
inavouables moyens.
B voil les catholiqnes s'alTermir de plus
en plus au pouvoir, regulièremenl, par la
force naturelle des choses el par les sympa
thies du pays, el pour comble (J>- dépit. loin
qu'il puisse entrnvoir la chance d'améliorer
sa situation lors des elections de 1876 et de
1878, les disposiiions de ses adversaires
s'organisanl a Hoy, a'Namur, a Alb. a'Soi-
gnies, etc., lui font redouter de nouveaux
rnécomptes.
C'était bien la peine, pour aboutir a une
si trisle situation et a une si sombre perspec
tive, de s'éire désbonoré par des énieutes,
d'avoir affaibli le prestige de nos institutions,
d'avoir violenté Ie Sénat, d'avoir répandu a
pleines mains la corruption et la demoralisa
tion dans le pays, d'avoir crié sottemenl a la
baiiqueroule frauduleose et jet'e un a un par
dessus les nioulins, tons les principes du
grand parli libéral, en se monlranl e.xclusif,
partial, oppresseur, gaspilleur, el en applau-
dissant a toutes les turpitudes, a toutes les
persecutions dont se rendent coupables cha-
que jour les chefs du libéralisme europeen!
Que de hordes!
El comment un homme sensé peut-il con-
sentir a apparlemr encore a ce parti-la?
UN BEU DE STATISTIQUE.
Savez-vous combien la France dépense
cbaqueannée pour loger et nourrir dans les
baliments de I'Etal loute la population des
criminels el des vagabonds? La depcnse ne
s'éléve pas a moins de 33,979.899 francs.
II est vrai que les détenus. fabriqiienl des
chaussons de lisières pour une valeur de
B, 131,000 francs.
En tenant comple decelte recette, il n'en
reste pas moins une dépense nette de 28 a 29
millions, dont I'entrelien des prisonniers de
toute catégorie gréve annuellemenl la fortu
ne publique.
Si encore la prison rendait les prisonniers
meilleurs, il n'y aurail que demi-mal; mais
il n'en est pas ainsi. Lisez plutöl celle phrase
du rapport sur la sialislique criminelle pre
sentie (n 1870:
II ressort des enseignements de la sta-
lisiique un fait ineonleslable: raccroisseinent
incessant de la, recidive... II est impossible
de méeonnaitre qu'il ue soit dü, en grande
parite, a l'insuflisance du régime pémten-
tiaire au point de vue moralisateur.
D'oü il rèsulte que la France dépense 29
millions par an pour eiiireieiiir une école
spéciale et professioiinelle du crime. Avouez
que cetle instruction esl plus obigatoire que
gratuite.
A Baris Ie chilTre des debits de vin esl
exorbitant. On en comple plus de 25,000,
munis de 7,226 billards. Ces boutiques mal-
saines sont pleines d'ouvriers, le soir, a la
sortie du travail; elles sont pleines le matin.
C'est en ellel un prejuge uuiverselleiiieni ré
pandu, dans la classe ouvriére, qu'avant de
se meitre a la besogne il faut tuer Ie ver.
Cette expression piltoresque remonte au
régne de Francois Ir.Au mois de Juillet 1519,
la femme d'un sieur de La Vernade, maitre
des requêtes, mourut de mort subile. On fit
l'autopsie.et les chroniqueurs naïfs du lemps
assurèrent que la mort avail été causée par
un ver qui avail percé le cceur. On appliqua
sur ce ver mystérieux un morceau de pain
irempé dans du vin, et immédiatement il
mourut. Par quoy il s'ensuyl qu'il est ex
pedient de prendre du pain et du vin au
matin, au inoings en temps dangereux, de
peur de prandre le ver.
Cependanl rien n'est plus nuisible que
i'usage matinal de l'eau de-vie. L'eslomao a
jeun ne s'accommode pas du contact dcce
liquide irritant; peu a pen la muqueuse s'al-
tère, l'eau-de vie agit direciemeni sur elle el
des troubles de plus en plus graves survien-
nent. En somine, eelte coutume de tuer le
ver est des plus faoheuses.
Un autre fait: II y a, dans cc grand Paris,
200,000 mdividus qui se lévent quand
par hasard ils out trouvé a se coucher.
sans savoir comment ils resoudront le ter
rible problème du diner. Ils vivenl cepen-
dant, car tout le monde vil; mais comment,
par quels expedients, par quelles inavoua
bles ressources? Deux cent mille misérables
inoccupés! N'est-ce pas que le chillYe est
ell'rayant? Cetle armee du vice n'a jamais
pu étre reslreinte; pour dix pris, virigt re-
paraissenl. Elle se grossil incessammenl du
Hot de population nomade qui s'abat chaque
année sur Paris. Le role de la police est de la
surveiller, de la contenir, plutöl que de la
supprimer: lous ses elïorls appuyés par les
jois les plus rigoureuses n'y arriveraient pas.
LEURS ILLUSTRATIONS.
Nous lisons dans une leltre bruxelloise
adressée a la Patrie:
Les journaux libéraux annoncent avec
fracas qu'on monument va èlre érigé sur la
place du Palais de Justice a la mémoire de
M. Alexandre Gendebien. lis parient égah-
ment d'une statue a dresser en l'honneur de
M. Dcfacqz, le président de la Cour de cas
sation dont les funérailles civiles ont fait taut
de bruit. Enfin a Louvain il existe une
commission qui en ce moment frappe a tou
tes les porles pour recueillir les fonds né
cessaires a l'éreetion d'un monument a M.
Sylvain Van de Weyer, ministre de Belgique
a Londres, el décédé l'beureux mari d'une
anglaise archi-millionnaire.
Je ne conleste pas aux doctrinaires le droit
de célébrer leurs illustrations; mais ce que
je critique, c'esl Ia facililé avec laquelle,
nous catholiques, nous nous prètons a ces
glorifications posthumes, tandis que nos plus
éminents citoyens les vrais grands hom
mes de la vraie Belgique ceux-la atlendent
encore un souvenir en marbre ou en bronze.
Oü sont done les statues des Gerlache, des
Félix de Mérode, des Sterckx el des Dupé-
tiaux? Ou sera dans dix ans le buste du vé-
nérable comte de Theux?... Je sais bien que
la mémoire de ces hommes d'elite vivra
aussi longtemps qu'il y aura une Belgique
catholique et libre, mais ce que je sais éga-
lement, c'esl qu'il est temps que nos co-reli-
gionnaires cessent de contribuer par leur
bourse a placer sur nos places publiques les
images d'hommes que vivanls ils combal-
taient avec ardeur. Si nous aimons a voir
élever des statues, songeons a nos gloires.
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Poperinghe- Ypres, 5-18,7-23,9-30,10-58,2-15,8-05,9-20 Ypres-Poperinghe, 6-50,9-07,12-0:;,3-57,6 50,8-45,9-50.
peiinyhe-llazebiouck, 7 13, 12-25, 4 17, 7 13. Hazebrouek Popeiinghe-Ypres, 8-35, 10 OU, 4-10, 8-'23.
Ypres-Haulers, 7-50, 1-2-25, 6-45. - Huulers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Kouiers-//nnpes, 8-45,11-34,1-13, (L. 5 56), 7-36. (9-55. Liclueiv.) Lichtel-v.- Thourout, 4-25 in. Bruges-Routers, 8-25,
12-50, 5-13,6-42. l.ichlervelde-Courlrad, 5-25 m. 9 01. 1,30. 5 45 7,21 Zeilelgliem 'IIwaroiU, 8-40. 1,03,5,26, 6,58.
pms-Cnurtrui, 5-34,9-49,1 1-18.2 35,5 25. Couilrai Ypres, 8-08.I-o2.2-56,5-4o,s 49.
A pres -Thourout, 7 13, 12 06, 6 20, (le Sumedi a 5-50 du iiiuiin jusqu'a Langhemarck). riiuuroul- Ypres, 9 00, 1-18, 7 48,
(le Samedi a 6-20 du mann de Laugliemarek a Ypres).
Comines-Warnêion Le Touquet-Houplines-Arme»t«è/-es, 6-00, 10.15, 12-00, 6-40,Aiineiiuères-Uoupliues Le louquet-War-
Iiêlo n-Comines 7-25, 10, öo, 4-10, 8-40. Coin mes- Warnplou 8 4o. ui 9-3os. Warnèidii-(mtiines 5-30, 9-50,
Courlrai Hruges, 8-05, 11-00, 12-35, (I,. 5-15), 6-53. (9 00 s. (liiohleiv.)Briiges-Couró-'/i8-28. 12-50. 8-13, 6-42.
Bruges. Blankenherghe. Hevst, (Elal) 6-50,7-30.9 45,11 04,1 20 2 25,2-50.5 20(exp.) (S 5 80)7-38 (e*p.)8 45. (bassin)7-00,
7 36,9-51.1 1-10 2-31 2-36,5-26(exp.)(S 5 56)7 41(exp )8 51.— Ilevst', Bluiik.-nherglie, Binges. 5-45,(L. 7 20) 8,30,1 1-25,1 25,
2 45,(exp.,4-10.5-30,(19. 6 13)7-25. Blankenberg, Bruges, 6-lo,(L. 7-42)8-55,11 55,1 45,3 U5(exp.)4 30,6 U0(L). 6 35) 7,00
7 48, 9 00. p
Ingelniunster Deynze-GYmd, 5-15, 9-41, 2-15. Ingelirmnster-se. 4 30 2' cl., 7-18. Qand-Oeyiize-%«feMiMfer, 6-88,
11-20, 4-46. Deynze Ingetmwister, 7,31 9-10 2ccl, 11.54 5,19, 8-20 s.
lngelmunster-.4nsej/»e»t, 6-05v 12-10, 6-15. Aiisegliem-Ingelmanster7-42, 2-20, 7-45.
Licluervelde-Uixiriade-Furnes el Uankerke, 6-30, 9-08, 1-38, 7-55. Oit/iArerAe-Furnes-Dixmude el Lichtervelde, 6-45, 11-15,
3 45, 5-05.
Vwmude-Nieuporl,9-55,10,35,2-20,5,10 8-40.(10,10 D) Nieup-ÖW7«,(ville)7-40,12-00,4-24,5,56,9,30,(bains)7,30,11,50,4,15,
5,50, 9,20.
Thourout-Oslende, 4-50, 9-15, 12,05, 1-50, 8-05. 10,15— Ostende-Thoiirutd, 7-55, 10-10, 12 25, 4,45. 6-15. 9,15.
Selzaeie Eccloo, 9-05, 1-25, 8-25. Eecloo-i>e/2rae(e, 5-35, 10 15, 4-22.
Ga ad-Terneazen, (station) 8-17, 12-15, 7,25 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7- 45. lerneuzen- (rand, 6-00, 10-30, 4 40.
Selzaele-LoA-ere», 9 04, 1-30, 8-30. (le Merer. 8-10 m.) Lokeren Selzaeie, 6 00, 10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.)
con a Esi*oarr>AWOB8.
Courlrai dép.
Bruxelles arr.
C0URTRAI, BRUXELLES.
6,37 10,53 12,33
9,20 1,35 2,25
BRUXELLES, COURTRAI.
C0URTRA1T0URNAIL1LLE.
Courlrai dep.
Tournai arr.
Lille
6.37
7,28
7,37
10,56 2,54
11,47 3,-48
12,05 4,00
COURTRAIGAND.
Courlrai dep.
Gand arr.
6,42
8,01
12,31
1,51
3,47
6,14
5.34
6,29
6,32
3,44
5,04
6,35.
8,58.
8,-47.
9,41.
9,55.
6,40.
7,56.
Bruxelles dép.
Courlrai arr.
5,22
8,00
8,28
10,46
12,21
2,44
5,35
7,56
6,47.
8,44.
LILLE, TOURNAI, COURTRAI.
Li He
Tournai
Courlrai
dép.
arr.
5,20
5,42
6,34
8,25
8,56
9.47
11,05
11,34
12,26
GAND, COURTRAI.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruges
Gand
Bruxelles
dép.
arr.
6.49 exp. 12,34
7,34 1,49
8.50 4,00
3,52 exp. 6,43
4,42 7,58
5,50 9,31
8,19 exp.
10,20.
Gand dép.
Courlrai arr.
Bruxelles dép.
Gand arr.
Bruges
5,15
6,34
9,38
10,51
1,28
2,49
2,18
2,40
3,38
4,24
5,31
5,20.
5,39.
6,33.
7,21.
8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
6,00
7,20
8,14
9,41
'10,34
11,53
1 23
2,38
3 12
4,26 exp. 6,37
5,11 7,22
5,55.
7,22.
8,38.
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métier de la guerre-* arajt (lit de Maistre,
comme on putiirail le crone on le craindi'e, ne
tend nnlleinenl ii drgiVidcr. a rrndre féroce et due,
an moins celui qui lexcrce; au contraire, il lend
a le perfecliunner. el penl-élre que les senlimenls
les plus exaltés el lis plus généreux se trouvenl
cliez les miliInices.
Anus lisons dans une ietlre dalée du bivouac de
('Alma:
La guei re en elle-même esl une rliose inal-
heureuse, mais pourtant elle fail naiiie au roeur
ces sentiments iiiagoaniuirs qui reléveul illumine.
Ou s exalte ru presence d un danger common; les
■iidividualilés sYflaeenl devanl le noni de la pa-
trie. et il ne resle plus que dos hommes préls a
faire le sacrifice de leur vie puur le salut de tous.
Sous cel aspeet. la guerre a de la grandeur; tlie
développe les instincts génereux et ennoblit
l'homme.
La guerre d'Orient, en efïet. a mis admirahle-
menl cn relief tuut ce qu'il y a de chevaleresque,
de vaillant et de leligieux, comme aussi d original
el de vif dans noti e caraclère nalional. auquel une
longue paix, dans des condiliuns parfois facheu-
ses, avait fait perdie quelque chose de sa viriliié.
Pour nous aussi, chrétiens et Francais, n'est ce
pas line juie suprème de voir que la France, a
1 ombre de ses aigies viclorieuses, auxquelles se
marie gloneuscnienl la croix, a repris sa place a
favant-gaide des nations, et que de nouveau
I'admiraiion de I'Europe et du monde, elle est
remontée, par Ie dévpuement de ses tils, a ce haul
rang d'oii Ie malheur des temps Favait fait dcchoir.
Venons aux anecdotes: commencons par celle
de 1'aveugle, qui a le tort d'etre bien connue;
mais elle est si charmante, qu'on ne se sent pas le
courage de la passer sous silence. Quel aimable
tableau de genre, si nos jeunes peinlres, dans le
ehoi.x de leurs sujets, étaient moins curieux de la
baualilé et de la uiaiserie
Un pauvre avcugle élait assis sur Ie pont du
bateau el grignolait un inorceau de pain sec. Per-
sunur ne prenail garde a lui. lorsqu'uu chasseur
d"Afi ique s'approcbe el lui dil
Mon vieux, votis m'avez.l'air de faire mai-
gre cbére. I'tnez, partageons mon demi-lilre el
I'acerssoire; qa vous fera du bien el a mui aussi.
El voiia le brave soidal s'assi yant a cölé du
pauvre el égayant Ie déjeuuer par de9 épisodes de
la guerre d'Afriqne. liienldt les passagers eurent
fail cercle aulonr des convives. Le repas terminé:
('.'est pas lout, mou vieux, reprit le militai
re. il faut bien que demuin encore vous puissiez
arroscr voire pain sec.
El sans facon il cnlève a la Iclc de I'aveugle son
feil Ire crasseux; puis le voila I'aisanl le lour du
bateau, éveillanl ccux qui dormaient cl présëiilant
a lous son auiuoniérc.
Qlland il vinl it inoi, dil lYccléo.islique qui
a raconlé l'anecdolr je lui serial la main en ajou-
taul: e'esl biiu, mon brave!
M
EU LES GHOS.
Et au même inslant il m'cchappait porlant
avec empressement sa collected I'aveugle.
Des soldals, avail! de partir pour l'armée, se
préparaieut a leur première communion.
Je vais me ballre pour mon pays disail l'un
d'eux; mais celle communion de demaiii, je le
sens, c'est le plus beau jour de ma vie. Puis, avt-c
uue larme dans les yeux. il ajoula:
Je n'ai ijii'un regret.
El lequel?
II v mauquera ma mère!
Apiès la messe. lous se retiraienl avec recueil-
lemenl, emportant les medailles et les chapélèls
qu'on leur avail distribliés sur leur demande.
Plusicursccpend.ini. n'ayant pn se confcsser, re-
fusèrcnl par un loiichaul scrupule.
A Uimanche, du enl-ils, quand nous serons
en régie
Autre mot d'un soldal:
C'est bien, mon brave, lui disail-on. c'rst
beau ce que vous lailes_,la. Mais comincnl vous
arrange/-vous a la caserne avec les mauvais plai-
sanls el les esprits foi ls?
Bali! ce n'est plu's ga, répundaii-il a i Kéifre
qu'il est. Voyez-vons, on ne se unique plus de
nou»; c'est nous qui nous moquoris de ceux qui
lie se confessenl pas.
Ce maréehal, dont le nom n'a pas besoin d épi-
tlièle, mlnistrede hi guerre aujourd'hui, envoie
la décoration de la Legion d'Honneur a un vieux
brave, qui d'ailleurs I',avail méritée. Celui-ci, dans
l'ivresse de sa joie, s'empresse d'adresser line let-
tre de chaleureux remerciments au maréehal, qui
lui répond:
Mon ami, ee n'est point ii moi que vous de-
vez ce bonlieur, ce u'esl pas mëme a I'Empcreur,
mais au bon Dieu; c'est lui qu'il en faut remercier.
Voici une belle parole encore a propos de la
mort du maréehal Saint-Arnaud, le vainqueiir de
I'Alma. sur la poitrine duqiiel on trouva, an mo
ment de l'ensevelir, une médaille de la sainte
Vierge et un scapulaire.
Muurir au leodemain d'une victoire et mourir
en chrétien, c'est la plus belle mort, disait au
premier aumuuicr, dans un salon des Tuileries,
le general coniinandanl la garde impériale. Parole
noble et vraie qui honore celui qui I'a dite, et
qu'on pourrail inscrire cornmc épiiaphe sur la
luinbc du héros!
Le lieutenant Poidevin fill lué, comme on sail,
an moment oil il planum le drapt-au du ;39me de
ligue en lace des batteries russes. Dans une leltre
destinée ii sa soeur, el iruuvée sur ce brave officier
apiès sa mort, se l rou va il cette phrase:
e Le maiéch.'il, cn passant hier la revue, m'a
dit: Monsieur, vous porlcz un drapédu, mais
j'espère bu n que vous m en rapporlcrez un russe
avec celui-lil. J'ai répondu que je ferais mon
possible pour le contenter. Ou sail si le vaillant
jeune homilie votilail iciur parole.
Lc lieutenant avail prié en outre un caraaradc
d'envoyer a sa familie les objets auxquels il tenait
le plus. Ouels élaient ces objets? Le portrait de
sou père, de pieuses médailles et un chapelet.
Ui s soldnts passent prés d'un officier general
étendu a terre, le pied percé d'une balie.
Mais, s'écrient-ils, c'est un Anglais, il faut
l'emporier.
Non, dit loyalement le blessé, vous vous
ti'ompez,,je suis Kusse
Ah! vous êtes ltusse, eh bien! c'est la même
ehosc, puisque vous êtes blessé; tous les blessés
sont nos amis. Allons, camaradt-s, un coup de
main, et a l'ambulance
Un soldat avail eu les deux bras emportés par
un boulet.
Encore s'ils m en avaienl laissé un pour man
ger la soupe, disait-il gaiemenl, pendant qu on
'emportait.
Uu zouave était couché sur un fourgon auprès
l'un Russe.
All! Bédouin, lui disait-il, tu m'as coupé
a main droite, toi ou quelqu'autre, mais avec la
[auchej'en tuerai el j'en mangerai du cosaque.
- Mais, mon brave, lui du quelqti'un, c'est un
oldal comme vous, il a fail sou devoir.
llono, bono, vous avez raison et j'ai tort,
noi, dc lui en vuuloir. Allons, Moscow, une poi-
iiéede main, el sans rancune! ajouta-t-il en ten-
laut ii sou voisin la main gauche.