Garibaldi se rend dans les Vosges. Al.
GARIBALDI EN FRANCE.
Mercredi 30 Scptcmb. 1874. ^aKÉS>^
9me année. Nos 913.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi. Les insertions content lb centimes la ligne.Les réclames, dans Ie corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
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C M K M I V S 1» E V E K.
UN DISCOURS DE PIE IX.
Les élèves du Séminaire romain ont eu le
bonheur d'etre recus en audience par Sa
Sainteté Pie IX.
Le Saint-Pére a répondu aux belles paroles
prononcées par M. le clianoine Santori, rec-
teur de ce séminaire,; par un discours donl
nousdonnons plus bas la traduction.
Pie IX y clablit un paralléle entre le saint
hom-me Job et la position acluelle de l'Eglise,
et (race en peu de mots aux séminaristes les
temps présents et a venir.
En voici la traduction d'aprés le Journal
de Florence:
Nous appelons I'attention de nos leclenrs
sur la grave nouvelle que nous empruntons
au Journul de Florence.
LE ROI MARTYR.
On ne saurail mettre en doute que la
Révolution qui fit lombor la tele de Louis
XVI n'a voulu surlout abatlre Ie principe de
l'autonté divine.
Tant qu'il y aura des rois par la grace
de Dieu, dil Robespierre, la Revolution ne
sera pas en süreté.
Si la formule de roi par la grace de
Dieu est encore usitée dans certains actes
officiels, el le n'a plus le sens que l'Eglise et
les peuples lui avaient donné. Les monarques
ne sont plus les oinls du Seigneur, ils ne
gouvernent plus, ils ne sont plus responsa-
bles,.. et la Révolution se croit en süreté.
Que Louis XVI soit martyr, le Pape Pie VI
l'a affirmé solennellement dans son allocution
consistoriale du 17 Juin 1793 sur la mort du
roi de France (1).
En plusieurs passages de celte allocution
il prononce le mot de martyr. S'appuyanl sur
la grande autorité de Benoit XIV, il s'écrie:
Eh! qui pourra jamais douter que ce
prince (Louis XVI) n'ait élé immolé en liaine
dc la foi et par un esprit de fureur contre
les dogmes catholiques?
Parlant des résislances que le roi avait
opposées a la haine des ennemis contre la
religion, le Pape dit encore:
«Tout cela ne suffit-il pas pour qu'on
puisse croire et soutenir, sans témérilé, que
Louis fut un martyr?
Repoussant le reproche fait a Louis XVI
d'avoir signé la Constitution tin clergé, il
dit encore:
Mais quoi qu'il en soit de ce fail, car
nous n'en jirenons pas sur nous la responsa-
bililé, el quand méme nous avouerions que
Louis, séduit par défaul de reflexion ou par
erreur, approuva réellemenl la Consliiution
au moment ou il y apposa sa signature, se-
rions-nous pour cela oblige de changer
de sentiment au sujet de sou martyre?
Nou, sans doute. Si nous avions un
pareil dessein, nous en serious délourné pat'
sa retractation subséquente, aussi certaine
que solcnnclle, et par sa mort méme, qui fut
votée, comtnc nous l'avons démontré, en
haine de la religion calholiqne; de sorle
qu'il parait difficile que l'on puissc rien lui
conteslerde la gloire de sou martyre.
Dans un autre passage, Pie VI revient
encore sur la signature donnée par le roi a
la constiution civile du clergé, et dit aussi:
Voyant que la rélractation de Louis XVf,
écritede sa proprc main et constatée encore
par l'effusion d'un sang si pur, était cerlaine
et inconlestable, Nous ne croyons pas Nous
éloigncr du principe de Renoit XIV, non pas,
il est vrai, en prononcant dans ce moment
un décret parcil a celui que Nous venons de
citer (2), mais en persistant dans l'opinion
que Nous Nous sommes formée du martyre
de ce prince, nonobstant toute approbation
qu'il aurait donnée a la constitution civile
du clergé, quelle qu'elle eül élé.
fl faut enfin citer lesderniers paragrapbes
de l'allocution.
Ah! encore une fois, France, (u deman-
dais toi-mème auparavanl un rui calholiqne.
Th disais que les lois fondnmentales du
royaume ne permettaient pas de reconnailre
un roi qui ne lïit point catbolique. Et voila
ma in tenant que lu l'uvais, ce roi calholiqne;
e( c'est précisémenl paree qu'il était catholi-
que que tu viens dc l'assassiner!
O jour de triompbe pour Louis XVf, a
qui Dieu a donné la patience dans les tribula
tions el la victoire au milieu de sou supplice!
Nous avons la ferme confiance qu'il a heu-
reusement écbangé une couronne royale,
toujours fragile, et des lis qui se seraient
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Poperinghe- Ypres, 5-15,7-25,9-30,10-58,2-15,5-05,9r20. Ypres-Poperinghe, 6-50,9-07,12-05,3-57 ,.6;50,8-45,9-00. Po-
peringlie-I Jazebrouek7 13, 12-28, 4-17, 7-13. Hazebrouck Poperinghe-Ypres, 8-38, 10-00, 4-10, 8-29.
I pres-Houlers, 7-5012-23, 6-45. Kouiers- Ypres,9-25, 1-50, 7-50.
Kouters-Urntjes, 8-49,11-34,1-13, (L. 5 56), 7-36, (9-55. Lichierv.) Lichterv.-ThourotU, 4-25 m. Bruges-fiotz/ers, 8-25,
12-90, 8-13, 6-42. Licliterveldë-Cöyrtrai, 5-25 m. 9 01, 1,30, 8,45 7,21 ZedelgheinThouroul, 8-40. 1,05, 5,26, 6,58.
Ypres-Conrtrai, 5-34.9-49,11-18,2-35;5-25'. 'Conrtrai- Ypres, 8-08,11 -02,2-50,5-40,8-49.
Ypres-'/houroul, 7-13, 12 06, 6 20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langheiuarck). Thouroul-Ypres, 9-00, 1-18, 7-48,
(Ie Samedi a 6-20 du inatin de Langhemarek a Ypres).
Comines Warnêton Le Tnuquet-Houplinus-Armeretières, 6 00, 10,15, 12-00, 6-40,Armentières-lfouplines Le Tbuquet-War-
nèiow-Comines 7 -25, 10,90, 4-10, 8-40. Comines- Warnêion 8 40, m 9-30 s. Warnêton-Comwes 9-30, 9-90,
Courtrai llrages, 8 05, 11-00, 12-35, (L. 5-15), 6-55. (9-00 s. (Lichierv.)Bruges-Coc«2rat, 8-25,12-80, 5-13, 6-42.
Bruges, Blankenberghe. llevst, (Elat) 7-30,9 45,11-04,1,20,2 25,2-50,5 20(exp.) (S 5-50)7-35 (exp.)8-45. (bassin)7-00,7-36,
9-91,11 10.2-31,2 56,5-26(exp.)(S.5-56)7-4t(exp.)8 51.— Heyst, Blankenberghe, Binges, 5-45,(L. 7-20) 8,30,11-25,1 25,2-45,
(exp.)4-10.5-30,(D. 0 15)7-29. Blankenberg, Bruges, 6-tO,(L 7-42)8-55,11 55,1-45,3 05(exp.)4-3ü,6 00(D. 6-35) 7,007 48.
Iiigelinunsier-Deynze-Gand, 5-15,9-41, 2-15. Ingelmunsier-Deynze, 4-50 2' cl., 7-15. Gand-Deynze-/zrjie/»iM?w/er, 6-58,
11-20,4-40. DeynzeIngelmunsler7,31 9-10 2C cl, 11,54 5,19, 8-20 s.
Ingeimumier-Anseghem, 6-05, 12-10, 6-15. Anseghein-Ingetmunsler7-42, 2-20, 7-45.
Lichtervelde-Dixiriade-Furnes et Dunkerke, 6-30, 9-08, 1-35, 7-55. Z)«»4'er/;e-Furnes-Dixmude el Lichtervelde, 0-45, 11-15,
3-4-3, «>-05.
Dixmude-.Vf'gMpor2,9-5510,35,2-20,5,10 8-40.—Nieup-Dixm,(ville)7-40.12-00,4-24,5,56,9,30,(bains)7,30,11,50,4,15,5,50.
I nourotu-Oslende, 4-50, 9-15, 12,05, 1-50, 8-05. 10,15— Ostende- Thouroul, 7-55, 10-10, 12 25, 4,45. 6-15. 9,15.
Selzaeie -üec/oo, 9-05, 1-25, 8-25. Eeeloo-Se/zraele, 5-35, 10-15, 4-22.
Gand-Terneuzen, (siation) 8-17, 12-15, 7,25. (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7 45. - - Terneuzen-GW, 6-00, 10-30, 4 40.
Selzaele-LoAere», 9-04, 1-30, 8 30. (Ie Merer. 5-10 m.) Lokeren-SeApete, 6 00, 10-25, 4 45. (le Mardi, 9,30.)
COH ïl ESPOWU/VWCES.
COURTRAI, BRUXELLES.
Conrtrai dep. 6.37 10,53 12,33 3,47 6,35.
Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,14 8,58.
COURTRAI, T0UR.NA1LILLE.
Courtrai dep. 6,37 10,56 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,29 9,41.
Lille 7,37 12,05 4,00 6,32 9,55.
COURTRAI, GAND.
Courtrai dep. 6,42 12,31 3,44 6,40.
Gand arr. S ,01 1,51 5,04 7,56.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
Bruges dép. 6,49 exp. 12,34 3,52 exp. 6,43 8,19 exp.
Gand arr. 7,34 1,49 4,42 7,58
Bruxelles 8,50 4,00 5,50 9,31 10,26.
BRUXELLES, COURTRAI.
Bruxelles dép.
Courtrai arr.
5,22
8,00
8,28
10,46
12.21
2,44
5,35 6,47.
7,56 8,44.
LILLE, TOURNAI. COURTRAI.
Lille dép. 5,20 8,25 11,05 2,18 5,20.
Tournai arr. 5,42 8.50 11,34 2,40 5,39.
Courtrai 6,34 9.47 12,20 3,38 0,33.
GAND, COURTRAI.
Gand dép. 5,15 9,38 1,28 4,24 7,21.
Courtrai arr. 6,34 10,51 2,49 5,31 8,42.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruxelles dep. 8,14
Gand arr. 6,00 9,41
Bruges 7,20 10,34
11,53 3,12
1 23 4,20 exp. 0,37
2,38 5,1 f 7,22
5,55.
7,22.
8,38.
Mes très-cliers enfants, e'est avec plaisir que
je rec.ois ce témoignage de respect et d'amour
filial que vous venez de me donner ce matin,
vous qui conslituez le Séminaire pontifical, dans
cetle Sainle Cité (comme on la nommnit jadis).
i' II est certain qu'en tout temps le démon a taché
d'assaillir ce siége du caiholicisme et celte chaire
de la vérité. Cepondant, aujourd'hui, il semble
que le prince des ténèbres ait recu de Dieu la
permission de l'attaquer par toute sortc de moyens
et sur tous les points.
L'Eglise, pendant ces jours-ci, nous donne,
dans I'Office divin, l'bistoire de Job, et je trouve
dans les temps actuels plusieurs circonstances
analogues l'bistoire du patient de llus. II est
certain que, par d'impénétrables desseins de
Dien, le démon obtint la permission d'exposer a
de rudes épreuves eet bomrne juste et qu'il s'y
'i acharna avec toute la rage que lui inspiraitla
sainteté du patient.
Dabord, il tua ses fïls; dans nn terrible orage,
il renversa ses maisons, et il inspira a des voleurs
l'idée do s'empnrer de son nombreux bétail et de
11 tous ses biens. Enfin, tourment plus fort que les
autres, il suggéra a sa femme et a ses amis d'em-
ployer a son égard des termes qui n'étaient rien
moins que bienveillants.
--to -gt»
Suite. Voir le N» précédent.
V.
Dom A LAIN REFUSE DE LUI OBÉlR.
Garibaldi parlil pour l'Esl de la France avec les
litres de généralissime el de pléuipotentiaire, du
moins e élaienl les litres dont il se revêlait.
II se rendu a Besaneou pour conferee avec le
general Canihriels, eommaiulanl des forces de
I Est. AI. Keiler, commandant des corps francs,
Al. Grévy, président du comité de defense de
l'Esl, el AI. Ordinaire, préfet du Doubs. II fut
escorlé, a son arrivée. par la compagnie franche
de Marseille, dit I Egalité Après celte compagnie,
eétait le tour des francs-liia'i.rs bidons de faire le
service anprès de Garibaldi. Al. Ordinaire fit de-
maiider line compagnie a Al. Donialain, ancien
lieutenant de vaissean, qui eommandait ce hatail-
lon de francs-tii enrs fort de cinq compagnies. AI.
Domal.iin se rendit auprès de Al. Ordinaire et
déclina eet honneiir dans les termes suivants:
Je regrette, monsieur le prefer, pour la pre
mière fois que vous me demandez un service,
d avoir a vous apporter un refus formel. Je suis
l rangais, je suis Breton, je suis calholiqne! Si
vous me deniandiez de commander un peloton
pour fusilier Al. Garibaldi, je le ferais avec plaisir;
mais pout lui rcodre des honneurs, nou! Fuisque
Aujourd'hui, Dieu a permis au démon de la
revolution de tenir la méme conduite vis a-vis
des bons et des honnötes. Le démon a tué Ic fils
)i de Job; la revolution arrache les enfants du foyer
domestique pour les exposer aux fatigues el aux
dangers de la guerre.
a Mais tout cela lie snfTit point: ces enfants et tous
ii les jeunes gens sont entourés de piéges, et le
ii démon de la revolution clierche a tuer leursames
ii avec les faux principes qu'il leur inspire, avec
ii l'iminoralité qu'il enseigne et avec l'infernaI
ii esprit de l'inerédulilé, par lequel il lente de
ii déraciiier de leur ame le don le plus précieux, la
foi.
n Le démon a renversé les maisons de Job par le
ii souffle de la trmpête, et le démon de la révolution
ii rend désertes les maisons claustrales et les modes-
ii tes demeures des vierges, épouses de Jésus-
ii Christ. Le démon a envoyé les Sabéens voler a
ii Job son bélail el tuer ses pasteurs. Le démon de
ii la révolution enlève a l'Eglise ses possessions el
ii soumet tout le monde a d'énorines charges Le
ii démon a mis dans !a Louche des amis et de la
ii femme de Job des paroles de mépris, et la lévo-
ii lution, après les avoir dépouilléés, méprise ses
ii victimes el traite de gent paresseuse, et pis enco-
ii re, tous ceux qui se sont consaciés a Dieu dans le
ii saint ministère
ii Or, que doivent faire les minisires de Dieu en
ii presence d'une si iriste situation? Prêcber la
pénitenco et insinuer tous de répéter avec Job:
ii Si nous avons regu de Dieu les biens que nous
ii possédons, pourquoi ne devrions-nous pas rece-
>1 voir avec résignation les maux et les fléaux?
ii Mais c'esl par l'exemple que l'on doit prêcber
ii si l'on veul prêcher avec fruit el vouer lajeunes-
i> se a faire provision de piélé et de science. Et
a c'est ce que vous devez faire, vous aussi, dans la
ii lutle actuelle, pendant le lomps que vous passez a
ii faire votre noviciat au séminaire. Mais puisqu'il
ii devra s'écouler encore un certain temps que vous
n puissiez étre de robustes alblèles aples a combat-
ii tre les combats du Seigneur, vous ne serez point
i> do ceux qui prendronl part aux Iuiles piésenles.
a Dieu ne permeltra jamais que ces violences cor,lie
vous connaissez Al. Garibaldi, monsieur le préfet,
gurdez-le pour vous; quant ii nioi. je ne le conuais
pus.
Al. Donialain regardait la nomination de Gari
baldi comme mie itisulle a la loyaulé francaise el a
la religion chréliennc. Dans les mains du misera
ble qu on lui proposait do servir, il vovait des
laches de sang, el ce sang élait celui dos Francais,
morls a Caslelfidardo et .i Montana; sur sa lête, il
voyait le bras du Seigneur qui se vengeait en con-
du in na ii I dabord au mépris celui pour lequel il
aura tin jour d'aulres justices.
VI.
CoXIPTE-RENDU I)E LA RECEPTION FAITE A C.ARI-
BALDI A liESANCON.
Le jour méine de l'arrivée de Garibaldi a
Besaneou, uri habitant de cetle ville écrivait au
journal I'Dnivers:
Aotre ville. jusqii'ici très-calme, a eu ee nialin
un instant d'étnoi. Dès ciuq beures on baltail le
rappel, et quelques gardes nationaiix se réunis-
saient dans la cour d'honneur de la préfecture
pour recevoir qui?... Garibaldi! Une dépêche
reeue dans la nuit avait annoncé l'arrivée du
héros
Je ne vous dirai rien de la reception, sinon
que reulhoiisiasme ne débordait pas, et qu'a
part les criaillcries des salaries des loges et les
rares bouquets tombés des mains des fcuimes du
demi-monde, noire population, pleine de sens,
gardait tine froide réserve, conservant son enthou
siasme ponr des héros de meilleur aloi.
On n'a pas vu sans surprise le général commnn-
daiit la division militaire, qui jou it de l'estime de
n la justice et contre la religion unique du vrai
i trainenten longueur.
ii Oui! les persécuteurs actuels passeront, et
ii l'Eglise, du haut de son solide rocher, les verra,
n humiliés, marcher vers leur destruction. Avec le
n calme, ses biens et ses enfants revinrent a Job;
ii dc méme, la paix et les biens qui sont insépara-
ii bles de la paix, reviendront a l'Eglise, el méme
plusieurs de ses fils égarés rentreront dans son
ii sein.
ii Mais puisque l'Eglise se dit militante, et que la
ii vie do l'boinrne est un combat, de nouvelles luttes
ii devront venir après la paix; et vous, pour vous
trouver aptes a les soutenir, vous devez a présent
n faire provision d'armes pour comballre; tel est le
ii premier avis que je vous donne.
ii Le second vous regarde personnellement, c'est-
ii a dire l'étude de vous mêmes. Après l'étude des
ii sciences, de la théologie, des canons, vous devez
ii étudier atlentivement votre ame: Anima mea in
ii manibus mets semper. Examiner quel en est le
ii défaul prédominant, pour l'attaquer et le vaincre.
n Oh! certainement, dans la vieillesse la plus recu-
ii lée. vous ressenlirez les salutaires effels de ces
ii triomphes remporiés pendant la jeunesse sur vos
propres défauts.
n Dieu vous soutiendra avec l'aide de sa grace;
ii qu'il vous bénisse nénnmoins par la main de son
ii Vicaire, et qn'avec celte bénédiction il répande
ii dans votre ame l'amour de ces deux études: cel le
ii des sciences et cel le de vons-mêmes; c'est ainsi
n que vous deviendrez dignes d'évangé iser les
ii peu pies avec succes, de vous sanctifier vous-
ii mêmes; et vous serez de plus l'honneur de voire
ii patrie, qui n'a pas besoin de feuiIles qui se fié
ii trissent, mais de fruits qui donnent une nourri-
ii lure spiriluelle.
e lienadiciio Deietc.
tons, se joindre avec sou état-major a qnelqiies-
unes des autorités civiles pour recevoir ii sou
arrivée en gare ee ridicule aventurier; mais la
boute pril la place de la surprise qiinud nn le vit
humblement suivre dans un pauvre liaere, a tra
vers les rues dc notre ville, eet homilie dont la
seule gloire est le complot. Pauvre France, esl-ec
assez d'humiliation, el devait-il étre dit que Dieu
pour le cli.ilier meltrait les plus pures de les
gloires el les plus nobles de tes fils ii la remorque
d'iin forban!!!
On disait qn'un comniandeinent supérieur lui
avait élé doiuié dans les Vosges. el qu'il guidi rail
de son expérience les francs-tii-eurs de l'Est.
Kassiiroiis-nous, ceux-ci n ont pas encore onh'.ié
Alonte-Rutoudo et ils out refusé nel l'bistrion.
Bravoil y a encore de nobles antes.
Aos francs lireiirs vosgiens et alsaoiens décli
nent la honlc d'etre commandés par celui qui sail
hien micux jeler la bone a la face de lout ce qui
est vénérable et sacré que lirer l'épéc el baltre
Fennemi.
A onze heures Garibaldi partait. On affirmait
qu'il se rendait ii Belfort. Bon voyage; mais puis
que I'enneini menace notre ville et que dès domain
Cambriels et SO,000 hommes bien organises gar-
deront ses murs, que le relour de Garibaldi nous
soit épargné, et qu'au besoin nos ponts-levis
lestent levés devanl celui dont les armérs qu'il a
combattues ont toojours niteux connu le dos que
la figure.
VII.
AI. Gambetta va dans les Vosges rouR faire
ACCEPTER l'ho.M.HE DE SON CU01X.
(I) Chose trés liigne de rennrque, celte allocu
lion latino se ironve iraduite el inscrile en fiancais
dans le Bnllariuni Homanum, el c'est la seule qui
figure dans celte i uigue, parmi loules les allocutions
des Papes.
I.es difliciillés qui surgii-ent dans les Vosges, a
l'arrivée de Garibaldi, I'urenl si graves, que At.
Gambella fut oblige de conrir après son chevalier.
Cependant le journal ofiiciel de la délégation de
Tours, disait:
e L'éloquence de Al. le minislre de l'intérieur
ne sera pas inutile pour mainlenir I'linion el le
bun accord entre Ie général Cambriels et Garibaldi,
entre Garibaldi el M. Keller.
El plus loin:
Peul-êlre eül-il élé ii désirer que Ie héros de
Varèse pul opérer d une manière indépendanie
ii la têle de quelques milliers de volontaires ila-
liens; mais, puisqu'il est venu sen I offrir a la
France line épée qil'elle ne doit pas dédaigner,
nous* ne poiivons qu'engager Al. Cambriels a
oiiblfer, ponr se concerter lovalenieni avec lui,
les prévenlions qu'inspire toiijours ii uil officier
de troupes régulières un chef de partisans; nous
ne poiivons que supplier Al. Keller, qui joiiit
d une si grande et légitime influence stir les francs-
liretirs des Vosges, de mettre un moment decöté
Diversion qu'en sa qualilé de fervent catlioliquc il
pent épreuver pour l'adversaire de la papauté, et
d'imiter le grand exemple de patriotisme que
vient de lui donner le gouvernement républicain,
en acceptant sans hésitaliun le concours des Cba-
relle el des Calhelineau.
Cela signiliait en francais que Ie gouvernement
avait peur de Garibaldi, et qu'il avait accepté un
concours qu'il aurait volontiers refusé s'il avait
osé. La leltre de AI. Gambella au général Cam
briels renfermait ii peu prés cetle méme pensee.
Le AiuNiTEUE. le redisuit plus expliciteinetit et
(2) II s'agit d'un décret do Benoit XIV, 2 Juillet
1741, relntifa la cause du vénérable Jeau de Brilto
et a la rélractation de ce saint personnage.
pnait avec plus d'insistance. Cela prouvait jus
qu'a l'évidence qua l'aide de l'épée que Garibaldi
venait seul olfi ir ii la France, la Délégation du
gouvernement de Tours désorganisait la defense
de l'Est.
Alalgré son éloquenee, AI. Gambctta De put
faire accepter le héros de son choix. Le général
Cambriels, AI. Keiler et tous leurs soldats, a l'ex-
ceplion du corps franc dit I'Egalité, refuséren-
de mettre leur main dans celle du fratricide Garit
baldi.
Devant ce refus nnanime, AI. Gambctta se
trouva fort embarrassé de son vieil aventurier, et
AL Ie ministre de la guerre aurait certainement
voulu n'avoir jamais accepté ses services et siirtont
ne I'avoir pas nommé a l'étourdie général en chef
des fraucs-tireurs de l'Est.
Le refus des dix-huit compagnies de franc«_
lireurs de l'Est ne fut pas moins net que celui des
Bretons. Les compagnies franches de f'Alsace
dcpulèrent méme AI. Keiler au général Cambriels
pour le prévenir que. si AIGaribaldi mettait les
pieds en Alsace, elles le feraient fusilier.
Pour sortir Ie gouvernement d'embarras, le
général Cambriels donna a Garibaldi le comman-
dement de la compagnie I'Egalité, el lecomman-
dement des gardes mobiles de Nice.
Celte affaire arrangée, AL Gambella revinta
Tours, et Garibaldi, sons pretexts de faire des
connaissances dans le pays, s'esquiva doucement
et alia fixer son quarlier-général a Dole.