GARIBALDI EN FRANCE. Mercredi 14 Octob. 1874. c>S^M£,/v^ 9me année. Nos 917. P >- >- X d >- 33 Le Journal paraii le Mercredi et Ie Samedi. Les insertions content lb centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, lb centimes. Les numéros supplémentaires coinmandós pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 IV. les 100 exemplaires. II K TI I S 1» K F E K. L'HEURE DES LAMENTATIONS. Quand Phornme combat pour Taccomplis- sement de son devoir et pour la defense de ses plus chéres convictions, quand il com- prend, comm'e le disait Mgr Dupanloup au Congrés de Malines, le grand secret de !a vie chréiienne, qui est la luile ici bas, les mauvais jours peuvenl venir, le découra- gement ne ralleindra jamais. Mais cbez Ie c libéral qui s est habitué a circouscrire les questions politiques on religieuses dans des limites mesurées au rayon de son égoïsme, et pour qui c'est tout perdre que d'etre vain- cu, la défaite produit parfois de singuliers phénoménes. Le libéral beige a fonrni sous ce rapport d'assez curieux sujets d'observa- tion. Dans le premier moment la stupeur, puis la colére; après la colère une arithmétique de consolation et les faux cris de triomphe. Lc sentiment vrai de la situation reprenant le dessus. on a eu recoursa toutes les prati ques, vieilles ou nouvclles, pour reconqué- rir une prépondérance perdue, el plus l'in- succès se dessinait, plus on est allé loin dans la voie des méchaules finesses et des puériles recriminations. De par la coterie, noire Belgique a été, comme chacnn sait, perdue et ruinée pen dant quelque temps, jusqu'au lendemain des éleclions du 9 Juin, sans plus, suivant la spirituelle prediction de M. Malou; actuelle- nicnl elle est encapucinée. Ne riez point: les symplómes sont très- graves. I'rèires ou religieux qui enseigneni (1§?0>1§?I.) le pettple el qui ont l'audace de s'élever au- dessus de l'enseigoement officiel pour la diffusion de la science et pour la saine édu- cation, obscurantistes que tout cela! Moines et nonnettes qui s'arrachent au monde, pour soulager toutes les douleurs en recueillant lous les mépris, faineants bons a insuIter et lèpre des couvents? Hommes de la retraite et de la meditation, de la priére et des bonnes ceuvres, de la pre dication el de l'apostolat, tous capucins, tri ples capucins! Et partant de la la presse du progrès se désolera sur notre decadence intellecluelle, paree que la béguine de Gand, chassée par une odieuse intolérance, ose a la face du soleil s'élablir ailleurs, absolumenl comme si elle vivaitdansun pays de liberté indivi- duelle, de libre domicile et de libre associa tion. Dans le mème ordre, ou plutót dans le mème désordre d'idées, le premier goujat venu croira remplir une mission en prodi- guant l'outrage au religieux qui passe ou en s'attachant a tlétrir sou houneur d'homme et de prétre. Au fond de cette stupide persécution, il y a toujours quelque chose. Pauvres Beiges, semble-t-on dire, vous voila tristeinent clé- ricalisés, voulez-vous marcher encore dans les voies de la civilisation? Dites un mot; vous retrouverez vos guides d'auirefois. Nous sommes tout préts a nousdévouer de nou veau. Relourner a vous, qui avez divisé et demo ralise le pays, jusqu'au point de le faire dottier de lui-mème! A vous qui avez prati- qué l'égoïsmeau pouvoiret la haine aveugle dans l'opposilion! A vous qui ornez vos an- nales des émeules de Mai et des émeutes de Novembre, sans compter tout le menu re gain de la sponlanéité! A vous qui déteslez la religion et qui ne travaillez qu'a ruineren loute chose, saus regarder aux malheurs, sa divine et salutaire influence! N'y complez pas, bons libéraux; la nation vous a condam- nés aftrès vous avoir jugés; elle vous con- damne encore a chaque nouvelle épreuve, ct elle u'a, vous le voyez bien, aucune envie de courir les aventures, après s'ètre trouvée si tnal de la longue experience que vous lui avez infligée. Quoi que l'on puisse crier et faire, il faut toujours a la longue en revenir avec l'opi- nion publique a la vérité des situations. Or la situation est telle aujourd'hui, qu'a la période des temps troubles et de la politique a entrance a succédé celle du paisible déve- loppement et d'un gouvernement impartial el trtoderé; personne ne saurait se tromper a eet égard. Ce n'est done pas seuletnent tine mauvaise action, c'est encore une insigne maladreSse que de froisser le sentiment ge neral par des brulalités impardonnables dans les actes et dans le langage. Le public fail ses comparaisons; il lient a l'équité plus qu'on ne pense, et lorsqu'il voit un parti chicaner a la vertu et au bien cette mème liberté dont les dröles et les drólesses de la morale indépendanle font étalage jusqu'au plus scandaleus abus, il se révolte naturelle- meni et il refuse le pouvoir a qui ne recule pas, pour se le procurer, devant des moyens véritableinent bonteux. LE LIBÉRALISME MOT D'ORDRE DE TOUTES LES TYRANNIES. Le libéralisme est le mot d'ordre de toutes les persecutions et de toutes les tyrannies. Voila ce que nousavons protivé plus d'une fois, eu mettant sous les yeux de nos lecteurs les tendances liberticides et les prélenlions tyranniques des diverses fractions du parti libéral. On peut affirmer sans crainte d'exagéra- tion qu'on Belgique le libéralisme est au moms lel que 1 'Union de Paris le décrit pour l'Allemagne, l'lialie, l'Espagne el la France dans Particle qui suit: Ce qu'on appelle le libéralisme a fïni par faire justice de lui-mème en so dormant comme la designation de tons les partis hostiles a la liberie humaine, aux droits de la conscience, aux droits des peuples. Nous ne connaissons pas de tyrannic donl le libe ralisme ne se soit fait l'allié. On appelle du nom de parti libéral le parti qui soulient en Allemagne les entrepri- ses gouvernementales contre la liberie reli- gieusc, contre l'indépendance des Etats, contre tous les droits et toutes les franchises. On appelle aussi en Italië le parti libéral celui qui a concouru a la formation de Purine italienne par la conspiration, la fraude, la destruction des Etats, la fusillade et l'empn- sonnement, et qui, aujourd'hui, fait cause commune avec l'oppression du monde chré tien. li y a en ce moment une Espagnc officiel le sans institutions poliliques, sans garanties, sans libertés, sans organisalion d'augune sorte, née d'un coupd'Etat, vivant de i'clat de siege, representee par la voloulé d'un seul, pour le bon plaisir el la volonté: elle s'appelie l'Espagne libérale. Nousavons en France un parit libéral qui fait, depuis longtemps profession d'etre trés-chatouilleux en matiére de liberté; ce parti a battu des mains aux enlreprises prussiennes et italiennes; il est resté du cölé des oppresseurs, et protégé aujourd'hui, de concert avec les Allemands, I'Espagnc libérale produite il y a buit tnois, par le sabre de l'avia. Le libéralisme, dont nous venons d'indiquer et peu de mots les goüi et les ceu vres, s'était présenté au monde comme le couronnemenl de la civilisation moderne, comme le dernier mot de l'afïranclnssement des peuples et du progréssocial.Que d'écnts, de livres et de discours en son honneur! Que de pays s'y étaient laissé prendre! et la piperie dure encore! Mais pour qu'une civili sation en soit venue la, il faut que l'ignoran- ce occupe une bien grande place cbez les peuples. Tout vice est issu d'anerie, dit Montaigne. Lesuccès du libéralisme dans les letups nouveaux est la plus frappante, la plus eflrayanle prouve de decadence. ENCORE LE DIEU PÉTROLE. Décidéntenl, dit le Jour/ml d'Anvers, nous avoris en notre ville de fervents pé- troleurs. Aprés les Litanies dediees a ce dieu, voici venir son Evunyile. Nous le traduisons d'un carré de papier gueux qui se publie a Anvers: EVANGILE DU PÉTROLE. Au commencement était le Pétrole; le Pélrole donna la Puissance, et ce Pétrole était la puissance. 2. Le Pélrole était auèommencementavec la Puissance. U2 O C2 7, O k O CO SKMMi TIEIEcWi .:i.ii> A-/ A_^u -n •o O Q9 CO ZT i CD (A "O co" co 3 O 33 CD r^3 33 ra ra 33 C~> C/i O O C5 2 cS rn "O 2 IV Bruges-Routers, 8-23, Poperinglie- Ypres, 5 15,7 25,9-30,10-88.2-13,3-05,9-20 Ypres-l'uperinghe, 6-50,9-07,12-03,3-87,6 50,8-43,9-50. peringlie-liazehroue.k, 7 13, 12 *23, 4-17, 713. 1 lozchronck-l'operinglie-Vpres, 8-33, 10 00, 410, 8-25. Ypres-Houlers, 7-30, 12-28, 0-45. lloulers- Ypres, 0-28, 1-30, 7-50. Ruiilers-/Sruffett, 8-48,11-34,1-13, (L. 3 80), 7-30, (0-88. Liciiterv.) Lichterv.-Tlwurout, 4-28 m. 12-80, 8-I3, 6-4*2. Lichiervelde-Courtrai5-28 in. 9 01, 1,30, 5,43 7,21 Zedelgliem TkouroiU, 8-40. 1,05, 5,26, 6,58. Ypres-Courlrai, 5-34.0-40,11-18.2-38,8-28. Courtrai- Ypres, 8-08,11-02,2-56,3-40,8-49. Ypres-Thourout, 7-13, 12 00, 6 20. (Ie Samedi a 5-50 du matin jusqu'a Langbemarck). Tliourout- Ypres, 9-00, 1-18, 7-48, (Ie Samedi a 6-20 du iriaiin de Laiiglieniarck a Ypres). Comii nêion- Courti 9i l IU.Z-ÖI 2 00,!) "20iexpv,^.„ w. (exp.;4-l0.3 30,(IJ. 6 15)7 28. Blankenberg, Bruges, 6-10,(L. 7-42)8-55,11 55,1-43,3 03(exp.)4-30,6 00(Ü. 6-35) 7,007 48. Ingelmunsier Deyn/.e Gand, 5-15, 9-412-15. lngelmurisier-Z)e?/W2re, 4 50 2" cl., 7-"' 11-20, 4-46. Devnze Ingeimtmsler, 7,31 9-10 2'' cl, I 1.34 5,19, 8-20 s. Ingelmunsler-,4nseghém6-03, 12-10, ti-13. Ansegliem-Inyelmanster, 7-42, 2-20, 7-43. Lichtervelde-Dixmude-Furnes el Uankerke, 6-30, 9-08,1-35,7-35. 17 1 3-45, 5-05. Dixmude-Niewport,9 55,10,35,2 20.5,10 8-40. Nieup-Dto»,(ville)7-40,12-00,4-24,8,86,9.30,'(hains)7,30,11,50,4,15,5,50, Tliourout-4-80, 9-13, 12,03, 1-80, 8-05. 10,15 - O-dende-77«wro«<, 7-88, 10-10, Selzaele Eecluo, 9-05, 1-25, 8-23. Eecloo-iY/saefó, 5-35, 10-15,4-22. 18. Ga nd- Dey nze-inyelmanster, 6-58, Ti, i-i.,, -45. D «n/;« r4*e - F u r n es - L) k m u d e el LicfUervelde„ 6-45, 11-18, i ns)730,11,50,4, 12 25, 4,45. 6-15. 9,15. Gand-Terneazen, (station) 8-17, 12 15, 7,23 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7- 43. 'l'emeuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4 40. Selzaeie-LoA*erai, 9-04, 1-30, 8 30. (le Merer. 3 10 in.) Lokeren-6e/zae«e, 6-00, 10-25, 4-45. (:1e Mardi, 9,30.) COK.H.E8ï»OHrx>AWCJ38. BRUXEU.ES, CO0RTRA1. OOURTRAI, BRUXELLES. Courlrai dep. 6,37 10,53 12,33 3,47 6,33. Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,25 6,14 8,58. COURT RAITOURNA!LILLË. Courlrai dép. 6.37 10,56 2,54 5,34 8,47. Touraai arr. 7,28 11,47 3,48 6,29 9,41. Lille 7,37 12,05 4,00 6,32 9,33. COURTRAlGAND Courlrai dep. 6.4*2 12,31 3,44 6,40. Gand arr. 8,01 1,81 5,04 7,36. Bruxelles dép. Courlrai arr. 5,22 8,00 8,28 10,46 12,21 2,44 5,33 7,36 6,47. 8,44. LILLE, TOURNA!, COURTRAl. Lille dép. 5,20 8,25 11,03 2,18 3,20. Tournai arr. 3.4*2 8,56 11,34 2,40 3,39. Coutirai a 6,34 9.47 12,26 3,38 6,33. GAND, COURTRAl. Gand dép. 3,15 9,38 1,28 4,24 7,21. Courlrai arr. 6,34 10,51 2,40 5,31 8,42. Bruges Gand Bruxelles BRUGES, GAND, DRUXELLES. dép. 6,49 exp. 12,34 3,52 exp. 6,43 8,19 exp. arr. 7,34 1,49 4,42 7,58 8,50 4,00 3,30 9,31 10,26. BRUXELLES, GANU, BRUGES. Bruxelles ddp. 8,14 Gand arr. 6,00 9,41 Bruges 7,20 10,34 11,33 3,12 1.23 4,26 exp. 2,38 8,li 6,37 7,22 8,33. 7,22. 8,38. Suite. Voir le N° précédent. Arrivons <*tn f:iit principal. C'était. comme nous l'avons dit, a la retraite des Pasquès. Une parliede l'armée garibaldienne fuyait en déroute. Delpech, l'ancicn préfet de Marseille, chargé de proléger la retraite, faisait massacrer ses hommes et ne protégeait personne. Le colonel Chenet, voyant le danger, fit faire halte a sa légion. la rangea en bataille el dit a Delpech qu'il se char- geait de soutenir le clioe a sa place, puisqtie les volontaires qu il commandait ne pouvaienl arrêter la marche de lYnnemi. Un pareil acte de bravoure ne pouvait qu'hu- milier profondément Garibaldi et ses acolytes. Le danger passé, les garihaldiens se souvinrent de l'affront et se vengèrenl de eelui tpii le leur avait iufligc en s'exposant pour eux. Pendant cette retraite, qui ne fut qu'un long combat d'arrière-garde, les braves volontaires de Chenet perdirent leurs sacs, et furent épou- vantablement déeimés. II fallait penser a se ravi- tailler. En arrivant a Autiin, le colonel Chenet donna ordre a ses hommes d'avoir a se tenir préts pour se dirigersur Roanne. C'est en sortant d'Autnn que les gendarmes, sur l'ordre de Garibaldi, arrétèrent le colonel, a la lête des hommes qui lui restaient encore. Ranteué a Aulun, cotnme un traitre, comme uit lücho, il fut, dans la unit, dirigé sur Lynn. Trois jours après, on le ramena 'a Aulun, ou il fut immédialeinent conduit devanl une cour martiale, coinpo«ée de quatre officiers garihal diens qui le condamnèreut it la dégradahon et it la peine de mort. Ou cohnait l'épisode de la degradation; mais ce <|ti'oii tie sait pas. c'est la longue agonie qu'on lil souffïir a cel houitne de courage et d'honuetir, dunt le seul crime éiait d'avoir sauvé l'armée garibaldienne. Saus lui, la retraite de cette année se serail changée en une épouvantahle déroute. Arrivé a la prison, SI. Chenet apprit qu'il se rail ftisillé dans une heure. La settle grace qu'il demanda, fut d'avoir le bonheur qu'un prétre l'as- sistiit it ses derniers moments. Coudautné injtistement par des athées qui lui devaient la vie, après s'être battu comme uit héros, il voulait mou- rir comme un chrétien! O séïdes de la revolution, apölres de Garibaldi, ennemis jurés de l'Eglise et de Dteu, comparez entre nos hommes et les vötres!... Après une heure, la celluie de SI. Chenet s'ouvrit; il erut le moment venu, et il s'appréta a marcher a la mort. Pas du tout, on lui an- nonga que l'exécution était retardée de quatre heitres. C'était quatre heitres d'angoisses terribles, qua tre heures d'agonie a passer dans un cachot. Après ces quatre mortelles heures, on le lira de sa prison pour le faire monter en waggon, entre deux gendarmes et garotté. avec un individu con- damné pour assassinat snivi de vol. C'était la uuft; une nuit froide et sombre; a m chaque station, le colonel croyail de nouveau que riiisictnt était proche el qu'il allail être ftisillé der rière uit.) haie Ce sunt ses propres expressions. Mais le convoi reprenait sa course et le colonel relombait dans ses tristes pensées; encore qiielques minutes, se disait-il, el j'en aurai iini avec tant de souiïran- ces! Eli bien! c'est it Marseille settlement que le colonel Chenet apprit qu'on lui avait fait grace de la vie et qu'il n'était condamné qu'aux travaux furcés a perpétuilé. Comment qualifier ce raffinement de cruauté barbare! Qui done a vu infliger it un liumme les tourments d'une attssi lorqpte agonie?... Le cortege arrivé it Toulon, le drame se ehangea cn coinédie. Le jugement n'ayant pas été signifié, les em ployés du bagtte ne voulurent pas reccvoir le colonel Chenet. Les gendarmes, alors, conduisirenl leur pri- soiinier devant le général commandant la divi sion. Ce general, apprenant que M. Chenet était dégradé et ne faisait plus partie dc l'armée, déclara que cette affaire n'était pas de son ressort. Enfin, l'autorité civile débarrassa les gendarmes de leur prisonnier en lui ouvrant les portes de la maisou d'arrêt. C'est alors que M. Gambetta, informé enfin de ce qui se passait, télégraphia immédiatement, au sous-préfet de Tuulon, l'ordre que voici: J'ai demandé dossier Chenet a Garibaldi; sttr- seoir a execution jugement; retenir Chenet duns la maison d'arrêt oü il se trouve. (t'OUJOUCAT.) Qiiclquesjours plus l.tt*d M. Cliniet recouvrait Ia liberté et on lui reuieltait un passeport, por- tant de nouveau son litre de colonel. XIV. Succes compromettan rs des Garibaldiens. Comment Ricciori conquit un drapeau prus- S1EN En marchant sur Belfort, le général Bourhaki et sa vaillanle année avaient laissé it Garibaldi le soin de les eouvrir el d'assm er leur retraite en cas d'insuccès. Que lit notre héros? II se latssa sur- piendre par les ruses de l'enneini. Au iieti d'arrè- tcr, ou du inoiits de gêner et d'inquiéter Manleuffel dans sa marche, tl lan^.a ses troupes contre quel- qties bataillons que le général prussien avait envoyés coniic Dijondans le dessein de masquer ses mouvements. Garibaldi livra deux ou trois escatmouches aux quelqties Prussiens qui l'amusaient et s'occupa ensuite a chanter sa victoire. On a fait grand tapage d'un drapeau ennemi pris par Ricciotti; mais la vérité au sujet de cette capture vient de se faire jour: Le drapeau en question, dit lc général Pradier, avait été enlevé aux Prussiens, par un maitre d'études du lycée de Macon, engagé volontaire dans les mobi les de Saóne-et-Loire. Les braves enfants de Macon rapportaient trioinphalement ce prix de leur courage lorsqu'ils rencontrèrent, a une ceitaiue distance en arrtère, le corps de Ricciotti. C'est alors quece dernier se précipita sur le drapeau prussien, et l'enleva des mains francaiscs qui l'avaient arraché a l'enne- nti!... Pendant cpte les Garihaldiens célébraient leur victoire, ManteulTel passait trauquilleuieat a eóté d'eux et allait mettre notre année de l'Est dans la nécessité de capituler ou de passer en Suisse. XV. Garibaldi déi»uté a l'assemblée constituante. Quelqties jours après la retraite de notre armee de l'Est en Suisse, l'armistice venait arrêter les exploits des Garihaldiens, et leur chef. éltt repré sentant it l'assemblée constituante, dans deux ou trois déparlements, venait a Bordeaux, non pour remplir sou mandat. car il savait que son election discutable, serait discutée, mais pour dunner sa demission II lui fallait deux jours pour preparer son entree it la ehatill)re, Le 13 Février, vers deux heures, le grand chef italien déboucha sur la place du theatre, en voilure découverte, escorlé de soit état-inajor, oil figurait naturellemeut le général Bordone. II y avaitgrande loule et bien enlendtt tous les claqueurs atlilrés de la démagogie. On leva les chapeaitx, on trépigna, on cria: Vive la Répnblique! Vive Garibaldi! Garibaldi descendit de son liacre, monta l'escalier et pénélra dans la salie. I' alia s'asseoir au point culminant de la montagne. li hauteur des premiè res loges, garda sou chapeau pointu sur la tète, se drapa supei beutent dans son manteau, fit tout en un mot pour que la mise en scène ne laissSt t ien It désirerMais déception! <i vanité des illusions humaines! Les deputes entrèrent, les uns après les aulres, afferent trauquillement prendre leurs places, et personne, persoune! tie (it atten tion it I'tlluslre uvenlurier. a contineer.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1