sombre, d'aulrc lieu de repos el de récréa- lion que la rue el le cabaret, oü se fomenlent les Iron hies civils, oü se conlraclenl ces hon- teuses habitudes d'intempérance quiaménent le dégoüt rlu travail, la misère et la baine sociale. A cel élai de choses il élail urgent d'apporter nu retnède. Les Cercles calholi- ques onl étè instiluès précisémenl pour pré server les ouYriers de. ces enlrainements, en leur olïrani des lieux de reunion convenables oü ils puissenl irouver la sauvegarde de leurs mceurs, des diverlissemeuls bonnètes, des moyens d'instruclion, des comeils et un soutien dans leurs embarras. Une bibliolbè- que de choix, des salons de jeu, des jour- naux, des billards, un jardin avec gyinnase, sont a la disposition des membres. De's con ferences scienldiques, lilléraires et profes- sionnelles y son ouverles graluitemenl pour ceux qui veulen-L s'inslruire en se reposant bonnèiernent du travail manuel. Enfin di verses institutions se rallacbent aux Cercle" saus aucune contrainte: caisses d'épargne es de secours, sociétés coopératives et de cha 1 rité, restaurants, logemenls, etc., etc., etc. Les Cercles s'administrenl eux-mêmes au moyen d'un conseil éln par les sociétaires, c'est a-dire par les ouvriers qui en font par- tie, et qui se dévouent a y enlretenir la con- corde cl l'bonncur. Les membres paient une colisalion annuelle de 50 centimes pour les frais généraux de celte institution, que, par respect pour la fier té légitime de l'ouvrier, on n a pas vou-lu assimiler a une oeuvre de bienfaisance. Mais ce n'est pas tout: les fondateurs des cercles d'ouvriers n'auraient rempli qu'une faible partie de leur mission, si aprés avoir songé au bien-être el a l'inlelligerce de l'ou- vrier, ils ue s'étaieiil pas occupés de la loi religieuse. C'est une vérité vieille comme le monde que riiomme ne peut vivre sans civyances. L'ouvrier obéit, comme tout au tre, a celte loi; détruiso/ en lui la foi cbré- tieune, il ric restera pas un instant dans l'in- crédulilé absoiue: a la place du prètre qu'il a quitté, il irn irouver d'autres guides el apprendra de leur bouche utie autre religion; on sait depuis 1871quelle est cette religion el quelles sont ses pratiques. Rien n'est done plus louable, plus patrio- tiquo que les efforts fails dims les Cercles, pour conserver ou rend re a l'ouvrier la foi religieuse. Que les anarchistes du parti radi cal qui out déclarè la guerre a Dieu s'irrilenl deces efforts, cela se comprend. Mais qu'ils soient aides par des répubiicains qui se pré tendent modérés, voila qui est inexplicable. L'expérience n'a-t elle pas encore appris a ces .hommes que l'ouvrier qui s'ecarte du cbrislianisme ne s'arrêle pas a moitié chennn comme eux? qu'élant logique avanl lout, il ne reoule pas devant les conséquences ex tremes de ses nouveaiix principes, et que le jour mème ou il n'est plus cbrélicn, il est devenu ennemi acharnc, non-seulemenl de la religion, mais dc la familie, de la pro- jiriélé ct de I'ordre social tout cnlier? Sans doute, en travaillanl a rcslaurcr el a développer les croyances de l'ouvrier, les directeurs des cercles out le devoir de ne jamais user dc la contrainte; ils ne poursui- 'venl leur bul qu'a l'aide de la persuasion el du bon exemple. Mais quand onl-ils faiili a ce devoir? Quand out ils fait violence a la liberie de l'ouvrier? Qu'on nous cilc, dans tons les cercles acluellement exislanls, un soul exemple d'une seniblable oppression. L'ceuvre des Cercles catboliques d'onvriers existe depuis quclques amiées a peine, cl dé- ja ses résuliats- méritent d'élre signa lés. En 1871, un soul cercle, celui de Moiitparnasse, exislail a Paris; aujourd'liui, il y en a sept aulres, ceux dc Belleville, dc iMontmartre, de Vaugirard, du faubourg Saint-Antoine, dc Passy, de La Villelle el du Gros-Caillon. Des conférencs soul ouverles sur plnsiettrs aulres points de nolre capitale. Dans le seul cercle de Moiitparnasse, ouverl depuis six ans a peine, on compte déja cinqnante ouvriers qui sont devenus chefs d"atelier ou patrons sans autre capital pri mil if que le travail el la bonne conduite. En province, des cercles out èté ouvei ts, d'abord dans les grandes villes, a Lyon, a Marseille, Bordeaux, puis dans les nombreux centres industriels. On en comple, en tout, quatre-vingts environ, qui tiennent préserves de la corruption plus de douze mille ouvriers. Voila Ips premiers résuliats: que sera-ce quand l'OEuvre se sera dévelop- pée, el quand des cercles auront élé établis parioul oü le besoin s'en fait sentir? Nous pcrmeltra-t on d'ajouter que cette oeuvre est salulaire pour les classes élevées autant ipie pour les ouvriers? On a reproché a la bourgeoisie d'avoir, depuis de lougtics années, negligé l'ouvrier, de n'avoir pas assez éltidié ses besoins matériels et tnoraux, et les moyens de les satisfaire. Dans ce re- proclie, il y a de l'exagération, mais il y a nnssi. sachons-le reconnaiire, une pa cl de vérité. La tulelle des classes populaires, abandonnée par ceux qui rnèritaient autrefois le nom d'autorilés sociales, a passé a d'autres hommes indignes de cette mission, el de la des désordres qui menacent aujourd'liui l'exislcnce méme du pays! Indiquer la cause du mal, c'est indiquer le reméde: Les classes éclairées, qui les premières avaieul embrrassè la philosophic impie et subversive du dix-builième siècle, commencent a reve- nir a la foi; qu'elles comprennent doncjus- qu'an bout leurs devoirs, et témoignenl pour tons ceux qui iravaillenl el qui soufïrent cette soliicitude éclairée, active, que la reli gion leur commando, el que leur inlérèt mème sufiirail it leur conseiller. L'oeuvre des cercles leur fournit une occasion excellen te de reinplir cette mission. On connail maintenant les cercles catbo liques d'onvriers. Ceux la seuls doivent les attaquer qui out a ccetir d'eiilretenir les dis- cordos, les harnas sociales. et d'achever, par ce moyen, la ruïne de notre pa trie. CERCLE CATHOLIQUE. Tout Bruxelles catholique apprendra avec joie que Mgr Carluyvels, vice-recteur de 1'Universilé catholique de Louvain, pronon- ceraunealloculion, le 11 Novembreprocliain, a la messe solennelle qui se célébrera en I cglise des SS. Michel et Guduie, a l'occasion de 1'installation definitive du Cercle cal/toli- que de Bruxelles. Mgr Carluyvels est l'uu des premiers ora- teurs dc la chaire beige. L'égiise collégiale sera pleine. La messe sol cnelle en musiqueaura lieu a II bcures. LE TOCSIN LIBERAL. «Aux armos! au combai, libéraux! Ainsi relent it sur loule le ligne de la presse gueu- se lecri de guerre et de clétresse. L'un rica- ne, 1'autrc géntil, un iroisiéme tonne el n'en niontre pas moins avec terreur les progrès croissants de l'opinion conservatrice, son organisation cl ses efforts. Aux armes! Vain appel, pas un écho ne répond. Le soldal reste immobile et com me paralyse par le pressentiment de nouvel- les défaites, non moins que par l'indigtiilé de la cause. Vous voulez le lancer en avant, el qu'avez- vous pour lui demander le dévouement et le sacrifice? Voire bon droit? Personne n'y voudra croire; ear, voire parti nie le droit, en sape les bases, le persecute dans le monde entier et déclare qu'il est primé par la force. La justice peut-être? Pas plus que le droit elle ne se séparc de la vérité et la vérité qui vous condamne ne trouve jamais grace de vant vos passions. La liberlé? Mais dans le camp libéral, il n'y a d'allernaiive qu'cnlrc la licence et le despotisme: la licence, qui réclame le droit de lont faire, mème le mal; le despotisme, qui snbordonne toutes les liberlés a la sienne. Serait-ee par hasard le devoir ou l'honneur? Belas, depuis que la libre-penséequi est tout le libéralisme a émis la pretention de supprimer Dien, le devoir n'est plus que l'ohligalion dejouir, el quant a l'honneur, un drapeau souillé dc toutes les hypocrisies el de toutes les vio lences et trainé dans la boue de toutes les morales independantes, n'est point un insi gne a rallier les it mes généreuses, Cherchez bien, et vous ne trouverez plus d'autre mobile possible que l'intérèt. Mais l'inlérêt, c'est précisémenl le dissolvanl qui vous tue, c'est l'égoïste mercenaire qui vous abandonne dés que vous ne savez plus assou- vir ses appél its ou que des craquenients annoncent la debacle. Etrange logique, ces mêntes libéraux qui font des appels désespérés au travail el au combat, paree que la lulle c'est la vie, ces pseudo-libèraux dénoneent comme un dan ger public, comme une menace permanente pour la paix, la liberlé et la palrie, ('organi sation des conservateurs, leur presse, leur travail electoral et les cercles qu'ils fondent. La contradiction est évidente, mais il n'est pas malaisé de se rendre compte du mobile. Le doctrinaire sent le pouvoir loi échapper et il se débat en vain pour conlenir dans les liens d'une discipline désormais impossible la troupe qui se débande de toutes paris. Croycz-vous qu'il puisse voir sans envie ct sans irritation une cause si grande qu'elle domine et attire toutes les volonlés, une fo. vivace et capable d'imposer silence aux suggestions de l'égoïsme, une constance su périeure aux désastres ct rendue plus iné- branlable encore par la certitude de la victoiré finale? Les catboliques s'orgnnisent el ils font bien, et l'opinion publique applaudil a leur virile attitude. A quoi servirnit il d'avoir l'amourde son pays et de sa religion, pour ne point les servir de toutes les facnllés de son ante; la presse pour laisser insuller tout ce qu'il y a de respectable; des institutions pour se croiser les bras, des forces vives pour ne point les rendre in vinei bles en les groupant dans lefaisceau de l'association? Le libéralisme doctrinaire s'est cru néces saire pendant bien longiemps; ila cu l'liabi- leté de créer de grandes illusions el de les enlrelenir. Son règne devait cesserie jour oti la lumière se forail et il est permis de croire que, dans notre pays, ce moment est ibTniilivement venu. Sur ce point les a ha t - lements des organes les plus accrédités de la gneusorie, alternant avec leurs clameurs et leurs colères, sont un indice significalif et qu'on n'accusera pas du moins d'avoir élé invenlé par les conservateurs. Laissons done sonner l'alarme, el don- nons y des motifs autant que nous pourrons. Plus le libéralisme cnera et plus nousaurons des raisons de penser que nous sommes dans la droite voieet qu'il nous est permis d'avoir la conscience tranquillc. Pour son malheur il est ainsi fait, qu'une opinion qui lutle avec vigueur, el un gouvernement qui déploie de ('intelligence et de l'équilé dans la qu«s- tion des affaires publiques lui sont égale- ment redoulables. OUVERTURE DUN TEMPLE PROTESTANT A ROME. Aujourd'liui, dernier Dimanehc d'Oeto- brn, a au lieu, a 11 heures du matin, Po;<- verlure d'un temple protestant clevé prés d'une brasserie, au coin de la place St-Syl- veslre in Capileen face de l'égiise de ce nom, el du convent des religieuses Clarisses transformé en bureaux a l'usage du Ministè re des Iravaux publics. La cérémonie ne mérite, en efïet, d'aulre nom que celui d'ou- verture, tout cotnme on dirail Couverture d un Tliéatre, d'un Cercle. Aucun rile spécial ne l'a signalée, et le temple, tel qu'il a èté bati par la main de ITiomme, s'est Irottvè consacré a la priére, comme il aurail pu I'ètre a la danse ou a tout autre exercice. Quelle différence entre celte ouverture roide el morne d'un temple protestant, et la dédicace solennelle dc nos églises! L'évèque, qui a la plenitude du sacerdoce, bénil en grande pompe nos sanctuaires, et par celte bénédiction il sanctifie le lieu qui doit servir de demenreau Dieu de I Eucharistie. La circ I'huile et I'encens, I'eau et le feu, tons les cléments qui concourent a la splendeur de la cérémonie, l'édifice méme du temple, depuis ses fondements jusqu'a la croix qui s'élance dans les airs, sont consacrés au Seigneur: de la le nom de dédicace; ils deviennenl dans la liturgie de i'Eglise autant de syniboles de la dépendance de la créature envers leCréaleur, el ils forment un concert plein des sublimes harmonies a Ia lonange de l'Elertiel. Enfin, l'évéque consécralcur dépose des reliques dans les autels, afin que le corps ct le sang de Jésus-Christ soienl offerts chaque jour, comme ils l'étaient dans les calacombes, sur les glorieuses dépouilles des confesscurs de la foi. Des inscriptions gravées sur marbre constatcnt la date de la dédicace, el chaque année on en fète l'anniversaire en remetlenl sous forme d'indulgence accordée aux pieux visiteurs la peine temporellc due aux péchés, afin qu'en ce jour d'allégresse le chrélien soit soulagé de lont poids, et qu'il puisse pa- raitre sans lache dans la maison du Seigneur. Ces consolations cl cette grandeur iricom- parubles du seul culte qui réponde aux besoins de l'homme, et qui sont en harmonie avec la Majeslé divine, nous les avons cher- chées en vain dans le nouveau temple pro testant. Sur le seuil, nous avons trouvé un portier ciré el ganté qui se charge Irès-poli- ment degarder les Cannes et les parapluies, et d'introduire les visiteurs dans l'intérieur du temple, qui est un vrai salon, au plafond doré, au parquet en bois hiisanl avec plu- sieurs lignes de tapis pour amorlir le bruit des pas, aux parois flanquées de lampes a pélrole. Au reste. pas un emblème religieux, pas une image, pas mème une croix pour rappeler le sacrifice de la Redemption. Les protestants croient en Notre Seigneur Jésus- Christ, et cependanl ils n'osent exposer son image dans leurs temples comme s'ils crai- gnaient que la vue de Celui qui fut obéissant jusqu'a la mort.ne leur reprochat leur rebel lion contrc le Chef visible de I'Eglise. Pour nous, nous aimons it reeonnaitre la faiblesse de la nature humaine, el le besoin qu'elle a de signes sensibles pour s'exciter a l'amour envers l'Homme Dieu Crucifié. C'est pour- quoi nous adorons le Christ dans ses images, de mème que nous vénérons les images des saints qui triomphent au ciel, oü ils sont nos amis et nos intercesseurs. Rien ne choque la raison de ce culte exté rieur oü le corps vient en aide a 1'ame, oü les sens élévenl l'esprit en Péclairant el réchauf- fenl Ie cceur en lui rappelant qu'il doit aimer. Au contraire toutes les negations des protes tants oppriment la raison et dessèchent le cceur, car toutes ces negations ont leur source dans la folie révolte et dans Uahjec- tion d'un moine apostat. Aussi avons nous éprouvé tin sentiment de compassion profonde tandis que dans le leniple-salon ('assistance récilait, en les alter nant avec son pasteur, quelques versets de la Bible, dont Ic pasteur donnait son inter pretation a luiessenliellement sujelle aux interprélalions multiples et contradictoires de chacun de ses auditeurs. {Journal de Florence.) CHRONIQUE JUDIClAIRE. Lundi s'est onveile la 4e session de la Cour d'assises de la Eland re occidentale. En dehors des affaires que nous avons men- tionnées la semaine passée, la Cour s'occupe- ra le 9 Novembre de cel le a charge d'Eudoxie Nonckel, agée de 41 ans, garde malade a Courlrai, accusée d'avoir empoisonné l'en- fanl du commissaire d'arrondissement. L'ac- cusée sera dófendue par Me Verriest du bar- reau de Courtrai. Le siége du ministère public sera occupé par M.le substilul W'urlh. On se rappelle l'insigne fourberie dont le parti dit des honnêles yens, du progrès et des lu/nières s'était servi lors des élections du 9 Juin dernier pour ravir des voix aux candidats catboliques de Verviers. L'ue cir culaire allemande, concue en termes lelie qu'elle paraissait émanéede notre opinion et méme de nos propres candidats, fut adressée aux éleeteurs des cantons d'Aubel el du Lim- bourg, pour leur recornmanderspécialement la bonne confection des bulletins el leuren donner un modéle, un modéle parfait. Or, ce modéle ne conlenanl que trois noms, de vait annuler un suifrage au détriment d'un des nölres, le premier nom complant pour le Senat, a defaut d'autres designations. La fameuse circulaire ne contenait pas de nom d'imprimeur. Une plainte fut déposée, et après d actives recherches, l'lmprinieiir a enfin èté découvert a Liége: il a «ié d'abord, puis force d'avouer, il a assumé toute la res- ponsabilité du délit comtnis. Le tribunal correcliotinel de Liége, dans sa séance du 24 courant, l'a condamné a 24 francs d'amende et aux frais. Le tribunal de Verviers a rendu son juge- ment dans l'affaire inlentée a AI. David par M. le doyen de Limbourg. Ce jugement por teen som me: Altendu qu'il est établi que le prévenu iclor David a volontairemenl porlé des coups et fait des blessures au sicur Ileu- scheni a Limbourg, Ie 19 Juillet 1874. Vu Part. 398, etc. Atlendu qu'il y a des circonstances atlé- nuantes resultant des bons antecedents du prévenu, du peu de gravilé des coups, de I emotion produite par la lecture de la lettrc pastorale, etc. Condamne Victor David a 200 francs d amende et aux frais y compris ceux de la parlie civile pour tous dommages-inlérèts, fixe a 8 jours de prison la contrainte par corps en cas de non paiement de 1'amende.» C'est peu pour le délit dont M. David s'é tait rendu si brutalement coupable; c'est quelquc chose pour le tribunal de Verviers, qui n'avait jamais jusqu'a ce jour prononcé une amende aussi forte a propos de coups et blessures. Outre 1'amende d'ailleurs, une flétrissure oflieielle est infiigée au conpabla paree jugement, el celle la lui pèsera plus quel'autie; celle-la le marquera pour jamais d'uu signe distinctif aux yeux des honnêles gens. Le verdict du jury de Liége, dans l'affaire Jaumarl, a causé une heureuse sensation. Cerlaines personnes s'atlendaienl a voir Jau marl acquit té. On a remarqué quo générale- ment les tenants de la franc-maconnerie por- laient a l'accusé une tendresse parliculiére. Aucuns alTirment que les chevaliers de l'é- querre avaient inlérèt a voir acquitter Jau marl qui élail, on lesail, un libéral accentué. Peu m'importe! Je me donnerai dc garde de m'échiner a rechercheree qu'il y a de vrai dans ce que l'on raconte au sujet des libera li lés que Juumartse proposail de faire a la Loge en cas de succès. Celte pauvre Loge trouvera bien moyen de se consoler et je ne la erois pas morte encore paree que l'un de ses protégés vient d etre frappé par le jury des assises de Liege. Toutefois je ferai remar- quer que s'il s'agissail d'un catholique, d'un jésuite, les journaux libéraux feraienl actuel lement un bruit d'enf r. Ils n'auraienl pas assez de toule leur indignation pour fou- droyer l'audacteux aventurier qui a essayé d'enlever aux héritiers du sang un heritage s'élevanl a sept ou huil millions. Quelle belle maliére a tirade sur la captation! Aujourd'liui les vengeurs de la moralilé publique se lui sent, et c'est ce qu'ils ont a faire de mieux. Palrie NÉCROLOGIE. M. Ic cbanoine R. De Decker est décédé Vendrtdi soir a Gaud, a l'age de 72 ans. Cette mort est une perte immense rion-seu- lement pour les nombreux instituts chnrila- bles dont M. le chanoine De Decker était Ie chef, pour les ceuvres qu'il dirigeait avec lanl d'inlelligence el de bonté, mais encore pour un grand nombre de families dont il était le guide et l'ami. Cliroii i<j ue locale, LES AFF1NITÉS. II est certain que si la loi des affinités est une des grandes lois du monde physique, elle n'a point une influence moindre dans Ie monde moral el mérite d'élre soigueusenient étudiée par quiconqne s'occupe du mouve ment dans lequel les sociétés et les peoples son! enlrainés. Dans I'ordre physique, c'est quelqne cbose de mystérieux que cette loi de l'affinité et de l'attraclion. L'óbservateur le plus obsliué peul en constater les phénomènes eten si gnaler l'existence. Mais la cause el la inaniè- reéehappent a son regaix! et reslenl enve- loppées d'insondables mysléres. II en est de mème dans le monde moral. On peut y signaler des affinités et des attrac tions qui agissent avec une force desponta- néilé vraiment étoimante, et dont les elïels v'iennent se poser sous le regard avant mème que l'on ail soupconne la cause qui les pro duit. Seulement, en remontant des effets a la cause, on se retrouve plus facilement dans les choses de I'ordre moral que dans les phénomènes du monde physique, el l'on enlrevoil plus distinclernent les causes se- condaires qui onl préparé le résullal final. Ainsi peut-on voir, en parlictilier, quelles affinités agissent sur le libéralisme moderne el dans quel sens ce grand agent de nolre époque e.xerce sa force d'aüraction ou de répu Ision. Or il est évident que tout ceil qui sait voir, que dans tons les pays, comme dans Ions les rangs et toutes les conditions, Ions les ele ments mauvais dont la présente atmosphere est chargée, vont d'eux-mèmes jusqu'a ee centre d attraction oü le libéralisme se les assirnile et les confond tous dans ce mon- slrueux mélange auquel il donne son propte nom. Plus notis nous éloignons de l'époque oü éelatérent les premières lult es conlre ce que Ion appel le, dans le jargon du journalisme, le parti clerical, plus il se manifeste que celte lutle, finalement, est celle du mal con lre le bien, el, pour ressusciter un vieux nom tout plein de vérité, la lutle de la cite du démon conlre la cilé dc Dieu. Nous ne voulons point descendre jusqtte dans les petits détails, qui soul cependanl ri- chargé ct'années. Mallii'iircnscmwit l'éloile (jn'il filail ites yeux n a pas filé a l'liorizon a I epoque voiilue. el George, voyant que son oncle ne vient pas a lui, prend le parit d'aller vers son onclc. Enfin, il y a ill. le comte de Iloltenlerre. qui passe son temps a avoir le mal de mer, mal hor rible s'il fin fill, que je ne puis apprécier qu'a- vee les yeux, ne I'ayant jamais ressenli, mais dont Je spectaele m'arrache des gémisscments depilié. Eigiirez -vous un malheureux coin hé sur le pont ou dans sa cabine, se roulanl dans des tortures inom'es, ralant dans les convulsions les plus dou- loureuses, ayant perdu complétrment ie sentiment de Itu-même. meurtri par les clinles. hrisé par les efforts qn'il fait pour rejelrr par la bouche ce que contient son estomac. C'est snrlonI lorsque la nier est houleuse et lorsque l'on va veul arrièrc, que les personnes sujet les a ce mal en sont attaquées. II faut pourtanl ajouter que, a quclques excep tions prés, les personnes les plus délicates s'halii- tticnt au langage du navire, ct ne sont plus incommodées après les premiers jours de naviga tion. Les matelots appetlenl railleusemcnt compter ses chemises, avoir le mal de nier. Quant a ('équipage de notre navire, que puis je vous en dire? Ce sont tons des enfanls de nolre elière Fiance, rildes, pieux, bons, eouragenx, désiiitéressés, laborieux. Voila hien le peuple. ee pauvre people dont les soulfrances sont si rudes, si rildes les éternels travailxce people que les révoluiionnaires appellent sottverain, et que, du fait, ils laissenl dans l'esclavage du vice et tlaus rignorance!... A COX IIX LEK.

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 2