mmmmmm 8 S3r LA CROIX D OR. Meraredi 18 Novemb. 1874 9me année. N"s 927. lira KI Hil: Le Journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne.Les réclames, dans Ie corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes. Les numéros supplémenlaires cominandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemplaires. CHE1IÏS I)ë FEK. ARM EM ENT UNIVERSEL. M. do Bismark se sera félicilé apparem- menl des longs com men la ires de la presse européenne sur le discours de Fempereur Gtiillaume. C'est un art, croit-on, de mettrede l'am- b i in li té dans le langage, soil qu'on veuille se rendre menacant ou pacifique: ou se croit ainsi maitre de se désavouer selon ('occur rence. Mais c'est un art médiocre, personne n'y est trornpé, Nous aimons, pour nous, tout aiilant le procédé de Louis Napoléon, faisant a I improviste une sortie de rnauvais goül en pleine solennilé courloisede nouvel an. Le niieux est de dire sa pensee, lul-ce au prix do la dignité. Q-ioi qu'il en soit, les commenlaires sur le discours impérial de Berlin auronl leur fin. Co qui va resler, c'est un fait étrange, inouï, palenl, plus significant' que tons les dis cours, nous ne disons pas les plus clairs, inais los plus dissimulés et les plus téné- bretix. Co fait, c'est l'armement en plein soloil de deux triilliotis d'hommes, comrne s'il s'agis- sail de jeter la moitié de l'europe sur l'autre inoitié. A cela il n'y a a pas d'ambiguilé ni de commeniaire. De quoi done s'agit-il? Mon Dieu! est ce que des peuplades de Scythic se sont levées pour se ruer sur la civilisation de l'Occi- denl? Est-ceque des myriades de Huns sont aux portes de la chrétienté? Et la Prusse de Voltaire et de Frédéric arme-t-elle ses races de philosophes pour proléger la liberté bnmaine contre des invasions de sauvages exlerminaleurs? C'est ceci, c'esl ce fait qui donne plus a penserque la péroralson alambiquée du dis cours de l'empereur Guillaume. Remarquez, s'il vous plait, que les nations sont en pleine paix; remarquez surtout que ce mot de paix n'exprime pas seulement un besoin du monde présent, mais que d'un bout de TEurope a l'autre tous les raison neurs de politique en ont fait depuis trenle ans Pénoncé d'une théorie humanitaire, con tre laquelle il eül été crimiuel d'élever un doute et de formuler une objection. Nous avons eu, el cela surtoulen Alletnagne, des congres de la paix, de la paix universelle et continue, il fallait déclarer la guerre stip- primée, et volontiers on eüt mis le feu aux quaire coins du monde pour faire ratifier cette philosophie de la paix élernelle; c'était le couronnement fortuné du progrès mo derne. Magnus ab integro, et Ic reste: une autre humanilé venait de naitre! Ne serait ce pas qu'il y a dans l'hisloire de la sociéié bumaine comme une succes sion périodique de maladies mentales et de verliges? Remarquez aussi que, tandis que se faisait ce travail de paix obligatoire, la guerre élait préparée et bientöt allumée avec des rnffine- menls inconnus, et ce qu'on appelle la scien ce s'épuisait en ces la bora loi res a la recher che de tout ce qui pou va il donner une aclivilé plus süre a l'exterminalion des hom mes. Depuis 1830 et surtoul depuis 1848, voila ce que nous avons vu! ISol y a mis un caractére particulier, en jetant ce cri de présage: 11 Empire c'esl la paix! Et, cette fois, c'était plus que de la contradiction, c'était du mensonge, sorle de pi per ie a laquelle les peuples se laissent prendre le plus aisément. Bref, la philosophie humanitaire de la paix est devenue la pratique universelle dc la guerre, et de quelle guerre! N'est-ce done pas le signe d'un vertige social que ce travail en sens inverse d'un courant de convention allanl a la paix né cessaire, et d'une conduite pratique allanl a la guerre inévitable? Lc monde se ment a lui-même; il aspire a la paix et tl se plonge dans la guerre; et un chef d'empiro met deux millions d'hommes sous les amies pour faire croire qu'il n'a nul dessein de troubler l'harmonie des Etats. Encore une fois, la brutahlé de eel autre pacifique au jour de Fan, avail son mérite, c'était de ne pas se prèler a la fanlaisie des interpretations, et, a ce mème point de vtie, une invasion soudaine de hordes barbares pourrait ètre une surprise, elle ne voudrait pas ètre tromperie. Ce qui élonne, c'est ceci, c'esl qu'il y ait de certains rapports subsistants entre les gouvernements qui sont encore debout. et que I'un d'entre eux puisse se dresser devant tousles aulres avec eet appareil menacant j de guerre, mème quand ce ne serait qu'un i appareil de forfanierie. S'il y en a un a qui il soil donné de faire cetle MONTitE, comme disait la langue du moyen age, niontre de forces arinées comme pour la conquèle d'un monde inconnu, il est j impossible que tous les autres ne soient pas tenusa une montre égale ou analogue. L'Eu- rope, celle region des races civilisées, va done ètre un camp immense oü des peuples fréres s'organiseront en peuplades barbares, prètes a s'exterminer an premier signe, de qui? d'un fou peuLètre ou d'un idiot. Belle fin de la grande familie d'Elats, a on avail donné Ie nom de chrétienté. Ceci, on le voit, va au-dela des interpre tations coniradictoires du discours impérial de Berlin. L'élat politique de l'Europe se révèle rien qu'a ce signe des armemenls militaires que M. de Bismark étale a plaisir avec des des seins quelconques, mais qui, quels qu'ils soient, vont, selon loule apparence, ati-dela de la voloute d'emprisonner quelques évê- ques, de vendre les meubles de quelque au- mönier, ou de mettre la main sur quelque prétre au moment oü il montea l'autel pour dire le niesse. Ei c'esl aussi toute ia remarque que nous soumettous a l'examen des politiques, s'il y a encore des politiques, ce qui est douteux. Laurentie. ENVIABLE SITUATION DE LITALIE. On écril de Rome, le lr novembre: M. Minghetti, premier ministre de S. M. Vielor-Eminanuel, prononca l'autre jour, devant ses électeurs de Legnago, un grand discours oü il leur dit: II existc quelques provinces du royaume oü les crimes de rapine et de sang se mulliplienlles ran- connements et les assassinats augmenlent chaque jour. L'audace des sicaires, des brigands, se montre deplus en plas d'une violence incroyable. La crainle est si gran- de parmi les honnêies gens, qu'ils n'osent opposer au mal aucune resistance. On ne trouve pas de témoins; les jurés déserlent leurs siéges; la magisirature elle-méine demeure inlerdile. Le propriélaire n'ose plus visiter ses lorres; l'homme d'affaires, dans les villes métne, hésite a sortir dc sa maison a cerlaines heitres; chacun craml pour les sieus, et cette déplorable siiua- tion, en élargissuni le cercle d'action des rnalfaüeurs, leur fournii de nombreux recéleurs. M. Minghetti ajoute que ces fails enlè- vent a l'ltalie une grande pa rite de Pesti- me el du crédit que, par tant de litres, elle a mérités (sic); et, passant de la aux différents services du gouvernement, i! mon tre la marine dans un élal voisin del ou- bli les cötes dégarnies les passages des Alpes ouverts les ports méridionaux donton a tant parlé menaoésde «ritme,» faule de quelques travaux nécessaires; Ve- nise attendant en vain des quais pour ses magasins généraux; les employés mal re- tribués, au point que, dans certains cas, leurs appointeinents ne leur suffisenl pas pour vivre, quelque modeste que soit leur existence; et par-dessus lout cela, une différence de 54 millions entre la recette et la dépense, non-seulement pour 1875, ce qui serait une question de trésorerie, mais encore pour les années a venir. Et nunc erudimini. ROME. La parole du Pape géne les usurpateurs de Rome; ils voudraient tien plus entendre ÏZ O ca •fel co co O co C> b3 O O O O- TJ rc zc •H en co 53 m o G H O G H tj 53 >- O CO ÜC O O 2 •H cn CO 2 Popei inghe- Ypres, t5-1f>,7-25,9-30,10-58,2-13,3-05,9-20. Ypres-Poperinghe, 6-50,9-07,12-05,3-87,0 30,8-40,9-30. IV peiinghe-llazeDfouck, 7 13, 12-25, 4-17, 7 13. Ilazebrouek-Poperinglie-Ypres, 8-35, 10 00, 4-10, 8-23. Ypres-noulers, 7-30, 12-23, 0-45. Roulers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50. Roujers-11 rages, 8-48,11-34,1-13, (L. 5 5b), 7-30, (9-35. Lichterv.) Lichterv.-Thourout, 4-25 m. Bruges-/to«/ers, 8-23, 12-30, .)-13, 0-42. Licluervelde-Courtrai, 5-28 m. 9 01, 1,30, 5,48 7,21 Zedelghem Thourout, 8-40. 1,05, 5,20, 0,88. Yprno Ctfw ft-nf, 5-34,9-49,11-18,2 35,5-28. - Courtrai- Ypres, 8-08,11-02,2-86,3-40,8-49. Ypres-thourout, 7-13, (2 00, 6 20, (le Samedi a 8-30 du malin jusqu'a Langhemarck). Thourout- Ypres, 9-00, 1-18, 7-48, (Ie Samedi a 0-20 du matin de Langhemarck a Ypres). nelou- Ingelinunster eynze Gand5-15, 9-41, 2-15. Ingelmurister-Det/z- 11-20, 4-46. Deynze Inge/munster, 7,31 9-10 2° cl, 11,54 5,19, 8-20 s. Ingeimuntter-Anseghejn, 0-05, 12-10, 6-15. Aïiséghetft-Ingehnunster, 7-42, 2-20, 7-45. Lichterveldé-Dixnciude-Furnes el Üunkerke, 6-30, 9-08, 1-33, 7-55. DitwA'erAe-Furnes-Dixmude el Licluervelde0-45, 11 15, 3-45, 5-05. nixmude-iyze«por(,9-55,10,35,2 20.5,10 8-40. Nieup-Dm»,(ville)7-40,12-00,4-24,5,56,9,30,(bains)7,30,11,50,4,15,5,50. 08. 10,15— Oslende-Thourout, 7-55, 10-10, 12 25, 4,43. 6- Tlinuroul-Ostende, 4-50, 9-13,'l2,03, 1-30, 8-05. „w.me- j Seizaete Eecloo, 9-08, 1-25, 8-23. Eecloo-Se/jaete, 5 35, 10 15,4-22. 15. 9,18. G:\r\A-Terneuzen, (station) 8-17, 12 15, 7,23 (porie d'Anvers) 8-30, 12-40. 7 48. Terneuzen-Gand, 6-00, 10-30, 4 40. Selzueie-i-o/iÉ/'e/t, 9 04, 1-30, 8 30. (Ie Merer. 5-10 in.) Lokeren Seizaete, 6 00, 10-25, 4 45. (Ie Mardi, 9,30.) c o le b r: H i' o N jd xv c B s C0URTRA1, DRUXELLES. Courtrai dep. 0,37 10,53 12,33 3,47 0,35. Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,28 0,14 8,88. Bruxelles d< Courtrai arr BRUXELLES, COURTRAI. COURTRAI, T0URNA1LILLE. Courtrai dép. 6.37 10,56 2,34 5,34 8.47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,29 9,41. Lille 7,37 12,08 4,00 0,32 9,83. -75,22 8,28 12,21 5,33 6,47. 10,46 2,44 7,56 8,44. 8,00 LILLE, TOURNAI, COURTRAI. COURTRAI, GAND. Bruges dép. Gand arr. Bruxelles Courtrai dép. Gand arr. BRUGES, GAND, 6.49 exp 7,34 8.50 6,42 8,01 12,31 1,51 3,44 3,04 6,40. 7,30. Lille dép. 5,20 8,23 11,03 2,18 5,20. Tournai arr. 5,42 8,80 11.34 2,40 5,39. Courtrai 6,34 9.47 12,20 3,38 0,33. GAND, COURTRAI. Gand dép. 5,13 9,38 1,28 4,24 7,21. Courtrai arr. 6,34 10,51 2,49 3,31 8,42. 12,34 1,49 4,00 BRUXELLES. 3,52 exp. 6,43 4,42 7,58 5,30 9,31 8,19 exp. 10,20. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruxelles dep. 8,14 11,83 3,12 Gand arr. 6,00 9,41 1 23 4,20 exp. Bruges 7,20 10,34 2,38 3,11 6,37 7,22 3,53. 7,22. 8,38. Suite. Voir le N° précédent. Je me 9 us né pour les joies de la familie et du foyer domeslique Je m'ahandonne avec voluplé a cette sensation; elle est honnête, elle est sainle. La familie! je la vénère tant que je voudrais voir les hommes, vivant dans la fraternité la plus par- faile, dans I amour le plus chrétien, n'ayanl qu'u- ne settle pitrie, le ciel; n'ayanl qn'un settle m dlre, Dien; et formant tons une seule et métne famil ie!... Vons connaissez inaintenant Ia plupart des ha bitants de la Maria. matelots el passagers. Ponr le moment, ces derniers sont presque tons soumis ii une recrudescence du mal de nier. Nous n'avons pus un seul niédecin a bord; inais un émigrant, donl le cousin a été valei du neven d'un docteur de l'Université de Gottingue, nous assure que, pour que nous soyons bientöt guéris, il nous sufiirait de manger beaucoup. Malheureusenient personne n'a faim, excepté Immigrant. qui pense que Ion n'est stir tin navire que pour v manger le plus de biscuits et de pom- nies de terre qu'il est possible. Telle est son opi- nion politique que vous avez certainement le droit de trouver anarchiqiie. Halons-nous cependanl d'ajouter que, dans la pratique, elle reeoit de grandes modifications, en ce sens que I émigrant est aslreint a une distribu tion quolidienne de vivres bteti inférieure a celle qu'il pourrait désirer. II n résulle qu'il ne cesse pas, du matin au snir, (I avoir un terrible appélit, qualité qui manque a presque tous ses compagnons. II est seulement facheux qu'il ne puisse pas le satisfaire entièrement. Quant ii ceux a qui il ne manque que de l'appé- til pour matiger beaucoup el gtiérii-du mat de mer, ils ne peuvenl s'empêcher de porter envie au susdit émigrant, et de s'écrier. avec tin financier du dernier siècle: Que ce gueux-la est hetireux d'avoir faim! 8 Juillet. II n'est personne a qui il ne soil arrivé, an moins une fois de se trouver enfermé, pendant quaranle- huit hemes, dans line voiture piiblique, en com pagnie d'autres persorines. et I'on a pu juger combien. dans cecas, on ne tarde pas a se rendre désagréable I'un a l'autre. En entrant, on commence it regarder ses voi- sins avec méfiance; au premier relais, on les accu se inlérieurement de vouloir empièler sur votre part de coussin et d'air, ou plulót de poussière. Au secoud et au troisième relais, on se propose d avoir recours a des moyens extremes pour les conlraindre a déloger. Ensuile, it niesure que I on s habitue ii leur voisinage, on se borne it laire des vouiix ponr que la Providence iulervicnne ft vous en déiivre an moyen de quclque accident. Vous vondriez par excmplc, que le Mon sieur gros el rouge, bourgeois volopluetix et béte, assis ii vos cötés. eut une attaque d'apoplexie; que la voiture roulat au fond d'un précipice, pour que votre voisin de droite courtin la chance de se rompre un mernbre quelconque; que leS che- viiux prissent le mors aux dents, afin que tous les êlres incommodes qui vous entonrent subissent le triste sort «jn'Hippolyte. lils de Thésée, éprouva au sortir des portes de Trésène. Mais la Providence n'a pas l'habitude de se mêler des affaires de ee genre.et vous devez vons eonten- ter de donner votre malédiction a la voitnre. anx chevanx, au conducteur, et généralemcnt a lout le monde. Si cela ne fait de bien a personne, cela ne peut pas, dn moins, faire de mal. Si l'on en est réduit a cette extrémité pour un voyage de deux jours, que doit -il se passer enlre line rentaine de prrsonnes condamnées ii séjotir- ner ensemble, ïi bord d'un navire, pendant prés de deux tnois, d autant qu'il y a mille manières de se rendre insupportable, sans parler de la néressilé «it l'on se trouve de raconter des histoires pour tuer le temps, et de rassembler au motos un audi leur pour chacune de ses histoires? Jtisqu'ici tout va bien. La grande affaire, c'est le mal de mer, qui ne laisse pour ainsi dire a per sonne le temps ni la volonté de tendre des piéges a ses semblables pour les entraincr dans une de ces positions critiques d'oit l'on ne soi l que par la capitulation, en passant sous les fourehes caudines d'une romance oil d'un récit forré. II n'y a gtière que le capilaine qui joue fréquemmeiil du violon el chanle, avec accompagnement de guitare. tons les airs qu'il sail, et, malheiireuseraeiit aussi, beaucoup d'autres qu'il ne sail pas. Depuis deux jours, les nuages, ces vaisseanx du ciel, coiM ent rapidement sur notre tête. 1. horizon est littéralement violet. J'invite ceux qui ne me croiront pas d'y aller voir. 9 Juillet. Forte brise; beaucoup de rotilis; toutes voiles possibles dehors; misaine goëlette. brigantine, flèche, perroqnets, grand kakatoës; la mer est houleuseet déferle a grand bruit Malgré tout cela, nous ne filons guère que trois ou quaire nocuds a l'heure, Notre navire est paisible, modeste et rangé; il n'y a pas de raison qui piii««f le determiner a accélérer sa marcht il fait son client in tranqnillement comme un bour geois endimanché qui se promène en familie. Nous avons fait route, cöte a cöte, pendant quelques heitres, avec on brick de commerce qui avail, tout d'abord. I'apparence d'un navire de bonne compagnie. Les deux bdtiments étaient assez rapprpchés I'un de l'autre pour que leurs équipages pussent causer ensemble en criant a Ine tête. Certainement Ie brick n'aiirait pas demandé mieux qui de continuer son chemin de cette ina- njère; il faisait mème signe a la Maria d'accélérrr sa marche, paree que de son eólé il étail pressé d'affaires,: et n'avait pas le temps de s'amuser anx bagatelles de la route. Par malheur, la Maria, ilont vous connaissez l'indolenee. n'ayanl pas voulu se déranger et filer plus que se- trois nauid- d'u- sage, Ie brick n'a pas tardé a prendre le devant, et les deux navires se sont séparés pleins de mépris I'un poui l'autre. De ia pa.il du brick, ce senti ment étail bien justitie; j'en suis honteux pour notre pauvre trois-miils. Nous avons vu ce malin un grand nombre de poissons-volants. Rien dc plus agile, deplus gra- cieux, de plus original; ils marchenl par bandes, piongent avec vivacité dans les vagues, puis na- gent pour s'élever au dessus. et leurs ailes, toutes baignées d'eau salée, resplendisseni au soleil com me des diamants. Nous apcrcevons de temps en temps, a leavers la brume, les cötes d'Angleletre, et. le long des cötes, les voiles rouges des pècheiirs; nous es- pérons démancher (sortir de la Manche) dt inaiu et entree tout a fait dans l'ücéan. On ne peut faire aulrement que d'avotier que les Anglais comptent de grands marins. Cela vieut de la sollicilude du gouvernement pour la marine. Si ceux qui se sont succédé au pouvoir, eu Fran ce. depuis tin siècle, l'avaient voulu. nous rivalise- nons avanlageusement avec nos voisins. Coivsultez la carte maritime du monde, et comparez la richesse coloniale de l'Anglelerreet notrepauvrelé! Tant que la France laissera faire l'Anglrlerre, cel Ie-ci aura la domination des mers. Notre devoir, d'accord avec notre intérêt, nous com- mande de fortifier notre marine, e! de pactiser avec les Flats que la déioyale Albion a dépouilles perfidement. Les marins anglais rie sont pas supérieurs aux marins francais; nous l'avons prouvé dans cent combats; les nötres sont moins nombreux, voila lout; ie jour ott un gouvernement patriotique donnerait de l'exlension a notre marine, serait celui oft la puissance de la Grande-Krelagne serait frappée au coeur dans cc qu'elle a d'atlenlatoire a la liberté générale. Telles sont les réflexons que m'inspire la vue l de ces cötes. a continuer.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1