I és vv\ 1 LA CRQIX D'OR. ^OAN£^\ Samedi 28 Novemb. 1874. Nos 980. annee MhlT 1 IffrY' SaaH® r5 or >- z n m z •H Le Journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne.Les réclames', dans le corps du journal, se paiemt 30 centimes erne Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes. Les numéros suppléinenlai'res commandés pour articles, Réclames on Annonces, coütent 20 Ir. les 100 excmplaircs. t II K JI Ji i\ S II E F E K. g,oo LES POSITIONS NETTES. La décomposition du libéralisme beige fail des progrés visibles; elle déconcerle les chefs el les lourmente d'aulant plus qu'ils en out a chercher les remédes quand il fan- drait pouvoir les appliquer. Ce n'est point qu'il manque des panacées: chacun pesséde la sienne, mais elle a géné- ralement la valeur des phrases, et Pon sait bien qu'il ne sert de rien d'y recourir dans la pratique. Le libéral en grince des dents, car il lui est de plus en plus démonlré qu'il y a lésion inlérieure, altération profonde et que le mal est irrémédiable. Tant mieux! Ce qui se dégage le plus clairement de eet élat de grande agitation, c'esl la penséc des meneurs que le moment est venu if/iarmo- niser les tiuances dans une synthese pour nous servir du langage mystique de l'un d'eux, d'aborder de front le problème reli- gieuxsuivant son expression un peu plus positive, et, pour appeler les choses par leur nom, des'unir pour rompre résolument et tons ensemble avec les idéés chréliennes. Les crédules, les dupes peuvent mesurer maintenant le chemin que l'on a parcouru. A les entendre ce n'élait pas a la religion qu'ils en voulaienl, oh non! ils reslaient attachés a la religion de leurs pères; leurs femmes allaient a l'église el leurs enfants fréquenlaienl les écoles du clergé; eux-mé- mes n'auraient pas manqué d'aller a la messe le Dimanche; mais, on avail ses prin cipes, les immortels principes de 89, on ne voulait pas de la domination du cler gé, on réclamait Emancipation du monde par les idéés libéralosjugez done de la grandeur de cette mission! Les habiles s'en frottaienl les mains, bien entendu, et tont en laissant ces braves gens s'envelopper dans leur moderation, ils les pliaient doucement a toutes les exigences. Pas une mesure machiavélique ou violente qui ne recüt le concours des modérés, pas un vole hostile a l'idée religieuse qui n'eüt l'appoint de leurs voix. C'est par eux qua pu s'accomplir la secularisation de Enseigne- ment, des cimetiéres, de la charité; ils n'au raient pas mème osé protester quand l'émeu- te envahissait la place publique et brisail les vitres des couvenls. A présent qne le libéralisme se sent mena- cé et appelle ses réserves, on les met en de- meure de servir jusqu'au bout. Ce que le Journal de Gand leur disait, il y a quelques années: le libéralisme est la libre-pensée ou il n'est rien, leur est répété aujourd'hui par toutes les voix de la franc-maconnerie, de la guenserie et du radicalisme. Aprés tant d'avertissemenis venant ües points les plus opposés, il leur faudrait un endurcissement incroyable pour ne pas voir enfin, a la lu- miére de Evidence, que la guerre est fla grante entre la Révolution et l'ordre social, entre l'aihéisme et la religion. Cette guerre, ne I'oublions pas, est uni- verselle, et si quelqu'un pouvait se faire illusion a eet égard en présence des fails dont nous sommes témoins chaque jour, les enne- mis de la foi se chargeraient eux-mémes de dissiper les doules. On donne, en effetcom- me positive la nouvelle que le conseil suprè me maconnique de France vient de convo- quer tous les conseils suprèmes du monde a une reunion générale définilivemenl fixéeau lr Lundi de Seplembre 1875, et qui aura lieu a Lausanne. Or, quand on dil que la macon- nerie conspire, il n'est plus besoin d'ajouter oü elle entend porter ses coups. II est bien permis de conclurede lout cela que l'heure n'est pas aux accommodcmenls ni aux capitulations dc conscience, qu'on est inévitablement tout 1'un ou tout Entre. pour I'Eglise ou pour la Loge, pour le Christ ou contre lui, et que ceux qui, parce qu'ils ont conservé un certain fond de sentiment reiigieux, prétendent rester bons cathoüques tout en donnant leur appui, par inlérèl, par peur ou par ambition, aux plus acharnés en- nemis du catholicisme, se font d'étranges chimères et se préparen! de cruelles décep- tions. La separation se fera nécessairemenl el elle s'accentuera davanlage de jour en jour. Pourquoi faudrait-il s'en plaindre après lout? II est juste que chacun soit vu tel qu'il est el porie sa responsa bi I i té, comme il est utile aux amis du bien d'avoir la connaissance exacte de leurs forces et de pouvoir compter les adversaires qu'ils renconlreni devanl eux. LA QUESTION DE L'ENSEIGNEMENT. Les lecons de l'expérience ressemblenl a la parole dc Cassandre: on ne croil pas a leurs prophéties, el pourtant el les ont cel avantage sur la fille de Priam qu'elles ne parlenl qu'en apportant la preuve des aflir- malions. Nous n'en sommes que plus coupa- bles lorsque nous fermons l'oreillea leurs enseigncments. Rien de plus désolanl et de plus terrible que le peuple sans Dieu; quelques-uns Tont vu déchainé el le connaissent par ses ceuvres; d'autres l'entendent mugir et se précaution- nent comme ils peuvent contre le flot qui monte; mais, chose étrange, les plus mena- céssonl encore les plus léméruires a courir au devant du péril. C'est de Education viciée que vient tout le mal; les fails soul d'accord sur ce point avec le lémoignage des hommes d'Eial et des philosophes. Et cependanl que voyons-nous? En maint pays l'enseignemenl vraimenl chrélien el ceux qui le donnent sont en bulic a l'hoslililé du pouvoir foi l ou de ses parti sans, loujours prèls, pour masquer leurs violences, a prélexler Ie som d'une indépen- dance qui n'est point menacée. lis prennent volonliers pour devise: le prèire hors de l'école, rignorantin hors la loi, le religieux a la fronlière! Insensés qu'ils soul! Qui con- tiendra le Active quand la digue sera roin- pue? Tont récernment encore les jeunes athécs de l'Ecole de médeeine de Paris poursui- vaient de leurs htiées un professeur coupablc dc croire en Dieu, et brisaient les vitres pour établir qu'ils avaient raison. El huil jours après cette sedition au petit pied, le Conseil gènéral de la Seine émet un vceu en faveur de Enseigncment gratuit, obligatoire et laïque! N'esl-ce pas exactement ce qu'on a vu le lendemain de la Commune? La triple formule avail élé proclamée au milieu des horreurs de ces jours néfusles, par des hom mes bien dignes, hélas! de montrer en leur personue co que vaul I"utopie rèvolulionnni- re, el les ruines de Paris fumaient encore en quelque sorle, qu'un ministro venait déposcr a l'Assemblée nationale ce projet de loi sur l'inslruclion obligaloire qui arraeha a Uépis- copat de France un cri d'alarme si bien justi- lié, une si vigoureuse prolestation. Ces cxemples ne sont pas les seuls. Les fails se produisenl de toutes paris avec l'en- semble qui révèle un vaste syslème parfaite- ment organisé. En Belgique n'avons-nous pas eu, parallélemenl en quelque sorle, le Denier des écoles sécularisées, misérable avorlon, la propagande furieuse en faveur de l'enseignemenl pnrement laïque, et E- ineute faisant rctenlir son cri de predilec tion: A bas la calotte! Ccux qui'jouent ainsi avec les passions populaires, onl la réponse prèlc a loules les objections. Plcins de confiance dans leur propre habilelé, dans leurs richesses, dans leur savanle organisation, dans leur presti ge, dans la force dc leurs baïonnelles, ils se Haltent bien de contenir aiscinent les masses, et ils n'onl d'autre souci que de faire la guerre a I'Eglise qui les condamne el ne veul point se soumettre. Les imprndents ne réfléebissent pas seulement que ces doctrines qu'ils sèmcnl sont un dissolvant qui décom- posera leur propro puissance el auquel au- cune force ne saurail résistcr. Dire a 1'hommc que Dieu n'exisle pas ott qu'il ne s'occupc point de sa créature, et demander ensuile au souverain improvisé de se soumettre a un pouvoir bumain; ensei- gner a un eceur plein de convoitises qu'il se fait sa morale a lui-méme, el lui conseillcr de s'incliner respectueusemenl devant un colfre lort; dormer a la foule la soif des jouissances lont en lui ötant l'espoir d'une vie future, et caresser encore dos rèves dc sécurité pour lejour oü elle se seniira légion, lout cela n'cst-il point le comble de la folie.' Qu'on regarde les fails contemporains et qu'on dise si la furcur démagogique sest conteulée d'avoir le prètre pour viclime, si elle n'a pas enveloppé dans une commune proscription lout cc qui représentait la pro- priété, le pouvoir el l'ordre social. Quand la saine éducation disparait, il n y a place que pour les désastres. Cette seule consideration peut nous donner la mesure de l'importance que revèl, mème au point de vue purement lemporel, la question do l'en.seignement, et la mesure aussi des de voirs que nous avons a remplir, füt cc au prix des lultes l«s plus rudes, pour que ja mais, sur ce point, la vraie civilisation ne puisse ètre entaméc par l'ennemi qui la menace. CDgle LE MAL APPELLE LE MALHEUR. Pendant Ic Iroisiéme trimeslre de l'année courante il est né a Bruxelles 341 balards el seulement 11 S3 enfants legitimes. II y a clone a peu prés un tiers de naissances illé- gitimes, et, qu'on veuille le remarquer, il ne s'agit ici que de Bruxelles seule, les fau bourgs si populcux formant des communes distinoles. La capilale beige se démoralise deplus en plus: cela est évident pour tous ceux qui la connaissent de prés: tous les jours de nouvelles oeuvres immorales y font éclo- sion cl se propagent avec la plus grande rapidité. La police a des yeux pour ne pas voir et Paction de l'aulorité judiciaïre est trés souvent impuissanle. Ce deplorable état de choses ne peut qu'empirer lorsqu'on voil un individu comme Fonlainas gracié, après avoir abusé de ses functions, séduit la sceur, tué le frère, et ces crimes abomi nable s'expienl par deux mois et demi de prison! Bruxelles devient une grande capilale, mais aussi un efl'rayanl centre d'immoralilé: l'impiété, le sensualisme, l'immoralilé, y nq O en or —i or m CO -H 03 m O CO OS O m CO or Poperinglie-Ypres, 5-15,17-23,9-30,10-58,2-15,5-05,9-20 Ypres-Poperinghe, 6-80,9-07,12-08,3-87,6-80,8-48,9-80. Po- peringhe-Hazebrouck, 7 13, 12-25, 4-17, 7-13. Hazehroück-Poperingtie-Ypres, 8-35, 10 00, 4-10, 8-23. Ypres-Huulers, 7-50, 12-23. 5-43. Kou Iers-Ypres, 0-23, 1-50, 7-50. Hooiers-Druges, 8-43,11-34,1-13, (L. 5 36), 7-36, (9-55. Eiclilerv.) Licliterv.- Thourout, 4-23 in. Bruges-Houlers, 8-25, 12-50, 5-13, 6-42. Licliiervelde-Courtrai, 3-23 m. 9 011,30, 5,43 7,21 Zedelgliem Thourout, 8-40. 1,05, 5,20, 6,58. Ypres-Courtrai, 5-34,9-49,11-18,2-33',5-25. Courtrai- Ypres, 8-08,11-02,2-56,5-40,8-49. Ypres-Thourout, 7-13, 12 06, 6 20, (le Samedi a 3-30 du matin jusqua Langhemarck). Thourout-Ypres, 9-00, 1-18, 7 48, (le Samedi a 6-20 du matin de Langhemarck a Ypres). Comines-Warnëton Le Touquct-llouplines-Arwe»i<iéres, 6 00, 10,15, 12-00, 6-40,Armentières-Houplines Le Touquet-War- nèton-Comines 7 -25, 10,30, 4-10, 8 -40. Comines- Warnêlon 8-40, m 9-30 s. Warnêton-Comines 3-30, 9-30, Courtrai liruges, 8-05, 11-00, 12-33, (L. 3-15), 6-55. (9-00 s. (Lichterv.)Bruges-CoioVrot, 8-23, 12-30, 3-13, 6-42. Bruges, Blankeniierghe, Heyst, (Etat) 7-30,9 43,11 04,1,20,2 23,2-50,5 20(exp.) (S 5-30)7-35 (exp.)8-48. (bassin)7-00,7-36, 9-31,11 -10,2-31,2 36,3-26(exp.)(S.5-56)7-.41 (exp.)8 31Heyst, Blankeniierghe, Biuges, 5-45,(L. 7-20) 8,30,11-23,1 25,2 45, (exp.)4-I0,g L30,(D. 6 15)7-23. Blankenberg, Bruges, ö-10,(L. 7-42)8-33,11-55,1-43,3 05(exp.)4-30,6 00(L). 6 35) 7,007 48. Ingelmunsler eynle-Gand, 3-15, 9-41, 2-13. Ingelmunsier-öei/wze, 4-30 2'' cl., 7-13. Gaitd-l)eyme-Ingelmanster6-58, 11-20, 4-4ö- DeynzeIngelmunsler, 7,31 9-10 2° cl, 11.54 5,19, 8-20 s. Ingelmmislet-A ns»ghem6-03, 12-10, 6-15. Ingdmunsler7-42, 2-20, 7-43. Lichtervelde-Dixmude-Furnes et Dunkerke6-30, 9-08, 1-33, 7-53. DizwAerAe-Furnes-Dixmude et Licliiervelde, 0-43, II 13, 3-43, 3-03. Dixmude-A%«po7<,9-3810,35,2-205,10 8-40. —Nieup-DÉm,(ville)7-40,12-00,4-24,5,80,9,30,(bains)7,30,11,30,4,15,3,50. Thourout-Ogende, 4-50, 9-15, 12,08, 1-50, 8-03. 10,15Ostende-'/Yioitrovt, 7-55, 10-10, 12 28, 4,43. 6-15. 9,15. Selzaeie-ü'eefoo, 9-03, 1-28, 8-25. Eecloo-ie/raete, 3-35, 10 15, 4-22. Gand Terneazen, (station, 8-17, 12-15. 7,25 (porie d'Anvers) 8-30 *12-40. 745- Terne"»»-f™*' f. 0"',!.0;30' 4 40 Selzaete-Lokeren, 9 04, 1-30, 8 30. (le Merer. 5 10 in.) Lokeren Selzuete, o 00, 10-2o, 4 4o. (Ic Mardi, 9,30.) COR.nESI?OPïr)ANCBI COURTRAI, BHUXELLER. Courtrai dép. 6,37 10,53 12.33 3,47 6,35. Bruxelles arr. 9,20 1,35 2,28 6,14 8,58. COURTRAI, TOURNA!LW.LE. Courtrai dép. 6.37 10,86 2,54 8,34 S.47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 0,29 9,41. Lille 7,37 12,08 4,00 0,32 9,55. DRUVELLSS, COURTRAI. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,28 10,40 12.21 2,44 5,35 7,56 6,47. 8,44. COURTII VICAN!). Courtrai dép. Gand arr. 6.42 8,01 12,31 1,51 3,44 3,04 6,40. 7,36. BRUGES, GAND BRUXELLES. Binges dép. 6,49 exp. 12,34 3,52 exp. 6,43 8,19 exp. Gand arr. 7,34 1,49 4.42 7,58 Bruxelles 8,50 4,00 5,30 9,31 10,26. LILLE, TOURNAI, COURTRAI. I.ille dép. 5,20 8,23 11,05 2,18 5,20. Tournai arr. 5,42 8,50 11,34 2,40 3,39. Courtrai 6,34 9.47 12,20 3,38 0,33. GAND, COURTRAI. Gand dép. 5,15 9,38 1,28 4,24 7,21. Courtrai arr. 6,34 10,51 2,49 5,31 8,42. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruxelles dép. 8,14 11,53 3,12 5,55. Gru I arr. 0,00 9,41 1 23 4,20 exp. 6,37 7,22. Bruges 7,20 10,34 2,38 5,11 7,22 8,38. II. FACT CHOISIR. Suite. Voir le N° précédent. Londres est nne ville plus grande que Paris. Ceci est un pen vague; si vous voulez êlre un pen mieux renseiguée a ce sujet, veuillez prendre la peine d'interroger un Guide, un Manuul, un Vade mecum a l'usage des personnes qui vont ii Lon- d res. Londres est d'un aspect excessivement imposant. Toutefois, si cette capilale d'une politique souvent peu loyale a le don de séd ni re pour un instant des ames fuliles, elle inspire au philosophe chrélien des reflexions amères; el a celui qui a le sentiment de la foi, elle rappelle des joiimées mauvaises pour notre mère a lows, I'Eglise. Basée sur la Ivrannic et l oppression protestantes, sur un égoïsme mer cantile et sur un amour immodéré du gain-, la puissance de l'aristocralie anglaise ne sera pas du rable. I-e succes de la ruse, de la force brutale et de la bassesse, les surcès des méeliants qui exploi ted leurs frères, qui écrasent les pauvres, qui les 0 font fléchir et suer et mourir, ne sera pas d'éter- nelle dui'ée. Plus la grandeur est éphémère el plus elle est brillanle; aussi Londres offre-t-il un aspect splen- dide par la multitude de ses chemins de fur, par l'activité de ses habitants, la richesse somplueuse de son aristocratie cl le luxe de ses équipages, par ses rues larges el étincelantes, ses squares élé gants, ses pares immenses, et ses navires aux mille mals qui se balaneent fièreinenl sur la Tamise au gré de la hou le el aux caprices de la brise. Si loules ces choses procurenl quelque étonne- ment a l'étranger, quelque admiration, elles n'in- fluent pas sur les sentiments des hommes habitués a porter leurs soucieiix regards au dela du présent et a descendre dans les profondeurs des choses httmaines. Cenx-la neselaissent pas fasciner par des splendeurs extéricures, et devinent uneépoque de décadenee, sohs ce luxe pernicieux qui, ainsi que la débauchc, a loujours présagé la chute des grands empires. L'aristocralie de Londres est ri'che; la classe ou- vrière est affreusement miserable: plus les op- presseurs sont opulents, plus malheureux sont les opprimés. Le peuple anglais est livré a la domina tion fatale d'un pouvoir égoïste, cruel, déluyal. I.a cause de ses maux, de sa misère, la voil'a: eest le mépris des principes. L'Angletcire tiouvera les causes de sa perte dans l'égoïsme odieux de son aristocratie hérétique qui s est inise a la tëte du pouvoir. Puissantc et servdenienl admiiée, comme. ne le mérilcnt pas ceux dont Ie principal talent est d'êlre puissants, l'aristocralie anglaise n'a pour tout syslème que de réduire a la servitude la plus dégradante et a la misère la plus horrible, le peuple, viclime des abus de la force, béiail bu main, matière corvéable el taillable. Non conlente d'avoir asservi vingt millions de pauvres, elle s'esi appliquée a faire des traités avec la rovaulé qu'cn réalilé elle a asservie a ses volonlés. I.es malheurs du peuple de la Grande-Brctagne sont le chéliment de son hérésie. Londres se <1 ivise en trois grands quartiers bien différents qu'il est impoilanl de ne pas confou- dre: la cité, les faubourgs et le West-End. La cilé se compose de pelites rues étroiles, lai- des, malsaines et puantes, dont les maisons, fort mal balies, sont pour la plupart baignécs par la Tamise. Ce quarlier, voilé au commerce, ren- ferme un grand nomin e d eglises dc loutes les Srclt'S. Les faubourgs sont les quartiers dans lesquels les lovers sont le moins cber, aussi sont-iJs Ic plus teislemcnt habiles. C'cst la que iogenl les volenrs de Londres, dont l'adresse memorable leur a pro cure une si honlense célébrilé, el rilfin le peu ple, masse d'ouvriers maigres el pales dont les families éplorées décimées, soul rrdmtes a la mi sère, a l'auinöne. Le Wesl End est habile par la cour. la noblesse de provincee et la haute aristocratie. Le vice esl Iii aussi Irès-profond, mais il a des formes agréables; il est parfumé, saline; sa face bideuse esl couvertc d'un masque de fine soie; il est habillé d'or, de satin, couvert de diamanls; il cache sa laideur sous son luxe; c'est un vice infame, mais élégant. Celle partie de Londres, la seule que les vovageiirs superficiels aunenl a voir, se compose de rues hien alignées, mais d'un earaclère monotone, de maisons plus commodes qu'éléganles. A chaque pas, on y renconlre des équipages splendides, des chevaux fringants, des valets écrasés sous de riches li vrees, des femmes et des dandys paiés avec la plus grande recherche.Au premier coup d'ccil, on voil bien qu'elle habile le West-End, cette aris tocratie hautaine et méprisante, Iraitre a I'Eglise, i|iii jouit doublement de sa splendeur par le spee- lacle élernel, ut désolanl pour ceux qui out dc l'ame, de la misère du peuple quelle écrase de son luxe, après lui avoir arraché la foi calho- lique. Ea propricté se trouvant concenlrée, en Angle- terre, dans un pelii nombre de mains, on prélèvc sur le revenu de la ter re un certain impót pour nourrir les malheureux, ou plutot les paresseux. Cela s'appelle la laxe des pauvres. Rien n'est fu neste comme ce syslème. II y a aussi des maisons de travail (workhouses) pour les indigents. Dans ces prisons, les hommes sont horribleincnt traités et ils y meurent a pen prés du faim. Ce principe de ehnnté legale et obligaloire est deplorable. Ea supériorité morale de la France calholique sur l'Angleterre protestante est ici ma nifeste. A COimSCER.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 1