mème effrayer ni causer la moindre émotion
douloureusea de si bons libéraux.
COLONEL DE GARDE CIYIQUE ET
REPRÉSENTANT.
Mercredi s'esl réunie l'Associatoin libérale
de Rruxelles: a en juger par Ie compte-rendu
de celle assemblée que public Ylndépendance
on dirail nn service funcbre dc7c classe: Ie
scul discours qui y ail ótó prononcc est celui
du président Van Humbéeck.
Lui jadis si fier, si sur de vaincre, conslale
a regret que presquc tout son exposé doit
être consacré au récit cl a l'apprécialion
de lulles fratricides. el au moment de
quitter ce triste sujet, il Ie reprend pour
constalcr ce qei suit: Aucun mouvement
lumultueuxdit-il, (M. Ie cornel aime-t-il
done Ie lumulte?) aucune passion bruyanle
ne vienl agiter l'esprit public; on est t nté
de s'imaginer que les partis politiqucs ne
présenlent plus en eux mèmes aux citoyens
aucun motif de preference. Ces deceptions
ont affaissé el ubullu les aspirations libé-
rules.
Et quel remède presente Pamatcur de
mouvements lumultueux a eet état de
choses?... Ecoulons-le, cela en vant la peine:
Sous rinfliience du délire de la doulenr,
poursuit-il, se poserail unc eITrayante al-
lernative: se conrber sous Ie jong de l'ul-
tramontanisme ou Ie secouor autrement
que par les forces légales. qui n'existe-
raient plus qua Petal, de fictions En
d'anlrcs tenues: reoouuir a l'ésieute! C'est la
1 'ultima ratio du libéralisme: la force bruta
le, qui devrail anéanlir la force légale!
C'est une nouvelle menace révolulionnaire
qui vient d'etre lancce au nom d'> n libéra
lisme qui accuse le radicalisme d'aller trop
loin? Mais qui s'abuse encore aujourd'hui sur
le but auquel aspirent doctrinaires et radi-
caux? Pas un homme sense, car lout Ie mon
de sail que doctrine et progrés n'ont qu'un
drapeau, celui de 1 emeute.
Heureusement, les pouvoirs publics sonl
avertis, et si un jour M. Van Humbéeck, pré
posé comme colonel de la garde-civique an
au maintien de I'ordre, tenia it de réduire
les forces légales a l'élat de fictions, il
trouverail une resistance réelle qui lui laisse-
rait I'alternative ou de s'enfuir ou d'aller en
prison.
LA RÉHABILITATION DE FONTAINAS.
Lesjournaux libéraux sont fort embarras
ses du vote de VAssociation lil/érale de
Rruxelles qui vient de refaire a M. Fontainas
une honorabililé politique.
Quelques-uns mème se décident a désa-
vouer cette manifestation. Cesont les doctri
naires, enlre autres YEcho du Pw lement,
la Mouse el le Journal de Lié.ge. II est vrai
que ces journaux ne font que rendre a !'/!.«-
socialion libérale les gracieusetés dont elle
a gratifié naguére leurs l'réres et amis.
Quant a Vindépendance qui, le lendemain
du scandale, s'écriail avec emphase: «Fon
tainas n'est plus des nótres, elle se tail
aujourd'hui comme une carpc devant I'au-
dacieux essai de rehabilitation ten té par
l'aroopage dont M. Van Humbéeck est le
président.
II nous semhle pourlant que la cause n'est
pas désespérée et que si nos adversaires
avaient un pen de logiquc et de franchise,
ils la plaidraient, non pas seulemenl en in-
voquanl les circonslances atlénuanlcs, mais
au fond et a loules fins.
Quels sont, en efl'el, les principes de la
morale indépendanle, professes et próués
ebaque jour par la presse libérale? El com
ment au nom de ces principes est-il possible
de répudier et mème de blamer Fontainas?..
Certes ce n'est pas le duel qui répngnc aux
doctrines du libéralisme. Ebaque jour nous
voyons des partisans avérés du lihre-exa-
inen recourir a ce moyen de vider leurs
querelles, et la presse libérale reproduit avec
emprcssement le compte-rcndu de ces coups
de pistolet ou de ces coupsd'épéea la suite
desquels I'honneur est déclaré sauf.
L'Eglise qui réprouve le duel et quiuxcom-
munie les duellistcs est accusée de ne rien
comprendre aux maximes modernes. Com
ment done Fontainas serait-il coupable de
les avoir mises en pratique?...
II est vrai que ce Iibrc-penseur ctait aussi
libre-viveur, qu'il n'a pas respectè la foi
conjugale el qu'il a fourni aux feüillelonnis-
^es du progrés Ie sujet d'une Iragique A'on
veile, qu'on pourrait inlituler le Roman
d'une instiiutrice. Mais encore uno fois,
quels reproelies la morale indépendanle
peut dle aiticuler conlre ces fanlaisies du
libre amour? Qu'est ce que le mariageaux
yeux du libéralisme? Un pur contral civil,
comme le contral de vente, de louage et
d'hypothèque! Et va t-on exclure quelqu'un
du Comité de l'Association libérale paree
qu'il a joué de mauvais tours a son proprié-
taire ou qu'il a diminué les garanties réelles
stipulees en faveur de son créancier? M.
Fontainas est-il le seul, après cela, qui ait
fait ménage en partie double? Etcombien de
ses coreligionnaires poliliques n'ont pas le
droit de lui jeler la première pierre?... Som-
me toulc, Ie libéralisme est la libre-pensee
ou il n'esl ricn, c'est le Journal de Gand
qui l'a dit. Si le libéralisme est la libre pen-
sée, il engendre et il accepte toutes les con
sequences de la libre-pensée et dés lors aussi
le cas de M. Fontainas.
- Découpez ce tbéme pn considérants dans
le style judiciaire, couronnez-le d'une for
mule d'acquiltement absolti el vous obtien-
drez un jugemenl si logique et si hieri mo-
livé, au point de vue liberal, que nous dè-
fions bien les casuistes doctrinaires les plus
retors d'y découvrir un point faibic ou un
moyen de cassation.
Nous sommes seulement étonnés que ce
système n'a it pas encore été défendu au nom
de 1'Association libérale de Rruxelles et
opposé par ses partisans aux scrupules de
YEcho du Parlement el de sa séquellc. II est
vrai que pour aborder celle these le libéra
lisme rul dü èlre franc et se monlrer tel qu'il
est. Or, c'est ce qu'il redoute souveraine-
ment, sacbant, et pour de bons motifs, qu'il
n'a rien a gagncr a él re connu.
(Rien public.)
LES GRANDS CENTRES DE LUMIÉRE.
Vivent les grands centres! Vivenl nos
grandes cités liberates! La règne l'mtelli-
gence politique! La marebe le progrés, la
brillent toutes les lumiéres.
Tels sont les cris que nous entendons
pousser, après chaque élection, par la presse
libérale.
Aux votes des petites villes, des campa
gnes el des provinces flainandes, elle oppose
Iriompbalement ceux de Rruxelles, de Liége,
de Moiis, et de quelques aulres bourgs pourc
ris du libéralisme.
Tons ceux qui volent pour les cléricanx
sonl des crétins; lous ceux qui donnent leurs
suffrages aux libéraux soul des aigles a deux
lêles; ils ne sortent pas de la.
Eb bin! ils sonl jolis les grands centres!
llsaimenl la lumiére, nous n'en disconve-
nons pas, mais c'est celle du pétrole qu'il
leur fa ut.
Nous n'en voulons pour preuve que ce qui
vient encore de se passer a Paris, a Lyon, a
Marseille et dans les grandes villes de France.
En voila des grands centres assurément!
Ces grands centres la qui valcnt bien Rru
xelles, viennenl lésolument de se codTcr du
bonnet rouge.
lis out mis a leur lète lout cc qu'ils onl
pu trouver de plus accentuo, de plus coloré,
deplus révolulionnaire en fail de radicaux.
Si Raoul Rigault, Delescuse, Flourenset
les autres inceudiaires do la Commune n'a-
vaient pas été expédiés par les balles des
Verseilluisilsauraieut voté pour eux, c'est
a-dire, quils auiaient bravemeut demandé
le retour des pillages, des mcendies, des
cm prison ncineii ts, des massacres d ólages,
etc.
Admirables grands centres! O que le
libéralisme a bien raison de s'cxtasicr devant
voire intelligence, de se laisser éblouir par
vos lumiéres!
Les journaux cléricanx vous ralomnient
lorsqu'ils prétendent que vous n'étes que des
foyers de déhauche. Ils soul dignes, les cré
tins, d'etre liés dans une mème bolle avec
ces naïl's campagnards el ces ignaros Ifu-
mands qui ont la simplicité de croire en
Dieu. (Beige.)
QUELQUES PARTICULARITIES SUR PLATON.
Platon, comme Plularque, s'esl élévé plus
d'une fois, dans ses écrits conlre les infantes
superstitions da paganisme, superstitions
en grande partie reprises par nos libéraux
modernes et conlre les pratiques impies
d'un culte absurde. D'un autre cólé, aucun
auteur païén n'a parlé d'une maniére aussi
sublime des attributs de la diyinité de la
Providence, des supplices el des recompen
ses d'une vie future.
La doctrine de Platon sur les trots per-
sonnes en Dieu, quoique.défigurée en bien
des points, présente une grande analogie
avec celle des livre Saints; bien plus, d'après
ce que des hisloriens rapporteul, en 7'JO on
ouvrit un sépulcre fort ancien, dans lequel
on trouva un corps mort, qu'on crul ètre
celui de Platon. Ce cadavre avail une lame
dor a son coti avec celte inscription: Ie
Christ nuitra d'une viergeel je crois en
luiII n'en fallul pas davanlage pour confir-
mer l'idée que Platon avail été un des hé-
rauts du chrislianisme. Grotius el Bossuet
ont paru favorables a ce sentiment,mais ils se
fondent parliculièrement sur ces paroles
trés-remarquables dans la bouche d'un phi-
losophe païen: qu'il vienne, ce divin légis-
lateur, imprimer en traits de feu, sur le
marbre el l'airain, la loi antique que les
passions et les préjugés ont elïacée du cceur
de l'homme; qu'il vienne la proclamer aux
qualre coins de l'univers, qu'il dissipe
lous les nuages, si l'austérité de la loi
décourage, si elle effraie nolrefaibles.se,
qu'il envoie encore un homme juste dont
les vertus servent d'cncouragemenl et de
niodèle. I! faul que eet homme n'ait pas
mème la gloire de paraitre juste, pour ne
pas èlre soupconné^de l'ètre par vanité; il
faiit qu'il soit dépouillé de lout, a l'exeep-
lion de sa verlu; il faul que saus nuirca
personne, il soit traité comme le plus mé
chant de tous; il faut qu'il persévére jus-
qu a la fin dans la justice; qu'il soit fouclté,
chargé de fers; qu'on Panache en croix;
qu'on le fasse expirer dans les plus cruels
supplices!
OUVERTURE D'UNE UNIVERSITÊ
CATHOLIQUE A LILLE.
On écrit de Lille, a YUnivers
Loué soit a jamais Notre Seigneur Jésus-
Chrisl! Aujourd'hui 23 Novcmbre 1874, fèle
de St-Clément, pape el martyr, l'instiliit
calholique de Lille a ouvert ses cours de
droit. Ce matin, la messe a été dile dans
l'ancienne salie des séances du conseil de
préfeclure du Nord, et la benediction du
Trés Saint Sacrement a été donnée aux
fondaleurs, aux zélateurs, aux professeurs
el aux élèves. C'est un bien humble com
mencement, si on le considére au point de
vue matériel; mais il est bien grand pour le
chrétien puisque Ie,divin Maitre lui mème y
a preside!
Nousdemandonsa nos eberscollaborateurs
de Paris de prier pour que le grain de
senové devienne un arbre, a l'oinbre duquel
l'Eglise et la France yoient grandir des
génératior.s fortement. trempécs et dévouées
au bien.
SÉANCE DE LA CHAMBRE.
La Chambrè des représentanls a clos
Samedi l i discussion du budget des voies et
moyens.
Aprés une nouvelle édilion du discours de
M. Demeur, auquel M. le ministro des finan
ces a jugé supërflii d'opposer unc nouvelle
réplique, un débat s'esl engagé sur l'aboli-
tion de la patente des médecins.
M. Vleminekx vous ètes doctenr M.
Josse, s'est étonné de ce que les médecins
fussenl astivinis a la patente alors que les
avocats en sont exempts.
M. Malou aurait pu répondre que les avo
cats onl fait la loi; mais il a préféré promel-
tre aux disciples d'E^culape la procliaine
suppression de i'iiiipót qui les contrarie si
fort.
Non pas! s'écrie M. Pirmez, vous pourricz
suppnmer plusieurs éiccleurs incdccins cl
le corps electoral ést as.-ez inalade ponr en
avoir impéne'usemciil besoin.
M. Malou estimë que Pobjcclion n'cst pas
foudée et que le iiomhre des médecins qui
allpigneiil Ie eens electoral giacc li la paten
te, est infinimeut' petit. Lc goiiverneinenl
fcra dresser ene slalisiique sur ce point.
Nous regretIoïfs pour noire part, que la
question ail etc absorbée par ces có.tcs mes
quins. II cut fallu (rancher dans le vifel
demander résolüment la suppression com
plete de la patente, impót trop souvent arbi
traire, dont la repartition est exlrèmemenl
vicieuse el qui donne lieu a des inégalités
bien autrement clioqnantes pue celle que M.
Vleminckx a signalee enlre les avocats el les
médecins. Tons les hommes pratiques, a
quelque opinion qu'ils appariieuiient, doi-
venl être d'accord sur ce point.
La fin de la séance a été marquee par une
sotle tirade de M. Couvreur conlre l'indus-
Irie ganloise.... Elle a été vehement ei jus-
tcmenl relevée pas Uhonorable M. Deleliaye.
Nous disions l'aulrejour que sous peuaux
deqx places de procureur du Roi vacanles a
Bruges et a Gand viendraienl se joindre
cellos de procureur du Roi a Hasselt el a
Mons, leurs lilulaires élanl premiers Candi
da ts aux fonclions dc conseiller prés les
Cours d'appel de Liége et de Rruxelles. On
nous mande dc Gand qti'une affiche placar-
dée au coin des nies annonce la vacance
d'une autre place dans la magistrature: celte
affiche mentioiine pour cause de depart
la vente des meubles, vins, etc., de M. Dc
Villegas, conseiller a la Cour d appel de
ladite ville, vente fixée au 15 Décembre
courant.
En effel, ce magisrat a cessé de siéger
depuis deux a trois semaines. Pulrie
NÉCROLOGIE.
M. DcKeiixver, avocat, ancien éclievin,
ancien conseiller provincial, membre des
hospices, a Funics, est décédé Jeudi a l age
de 43 ans.
Cli ron ine locale,
TI1ÉATRE.
Nonsavons été vraiment édifiés en lisant
une cbarmante causerie d'un journal liberal
sur la Literature, lamorale et le theatre du
jour. Le chroniqueur qui a du style, du bon
sens ct de I'cspril, démontre que nous cou-
rons aux abimes, a grands pas avec les ten
dances actuelles. Tout ce que I'on respectail
jadis, dit-il, les vertus domestiques el les
joies de la familie, Uéducatiori simple et
plcino dc retenue, lout cela est bafoué au
jourd'hui sans vergognc.
Citons les deux paragraphes stiivants sur
Ie lliéatre:
«Le théalreUnc éeole de morale disaient
les antiques; et les grands gèriies des temps
elassiques ont produit des eeuvres admira
bles qui lendrniont a nous faire croire que
ce n'était la ni une illusion ni un mensonge.
Roei no, Conieille et mème Molière étaient de
bonne foi quand ils écrivaient les pages bril-
lanies qui les out immortalises. II est vrai
que la réa i brutale el les pieces a suecés
des temps d aujourd'hui sont la pour nous
niontrer qu'entre la morale et Ie theatre il
n'existe plus aucune communauté, et que
c'est une dérision amère de croire que la
scène contemporaine puisse encore donner
quelque utile enseignemenl. L'on ne pour
rait mieux caraciériser le theatre moderne
qu'en Ie définissanl... le triomphe du vice
exalte sous toutes ses formes les. plus entrai-
nantes. On a fait tout une litléralure. tout
un répertoire pour décrire les mceurs de nos
courtisanes et louer bien haul ce qui leur
resle de verfu.
J'étais, il y a quelques mois, a Paris et
j'assislais a la première d'Orphée aux en-
fers. Toutes les premières se ressemblcnl:
quantilé de jeunes filles en blanc accompa-
gnées de leurs mères faisaient dn balcon el
des loges un véritable parterre de fleurs.
Des crevés en gants blancs, en cravates
blanches, raides el compassés encombraient
les couloirs. Le rideau se léve, et pendant
trois hen res entiéres ces scènes imirioudes
qui n'étaieut qu'nn luzzi de plaisanteries gra-
veleuses. une exhibition de filles de mauvai-
se vie a moitié nues se trémoussan» en feil)
mes que l'orgie a entiéremenl formées, tout
cela accompagné d'une musique entrainante
ct passionnée, ont soulevé renlhousiasme de
l'auditoire! Des jeunes filles, presque des
cnfanls, applandissaienl et riaient a gorge
déployèe a chaque facet ie obscène de la
piéce. Je suis sorti dégoülé. et cependant, il
faut le recönnailre, c'est dans l'audace seule
que reside loul le succes des pièces du jour.
L'imincnse vogue des operettes de terroir
el l'abandon complet du théatre honnète
sont la pour lc prouver, et si je passé d'un
genre pour aborder l'autre j'aboutis a un
résultat aussi triste. Une comédie qui a tenu
longirmps l':il'liche au Gymnase MAlphon-
se) ma donné l'occasion de le constalcr.
L un dus prmcipaiix róles est tenu, connne
on sail, par une petite lille. Elle a onze iins,
ju pense. Cut enfant est le complice de sa
mere qui troinpe tout bonnement son père.
Ou lm met dans la bouche des propos
qu'elle tloii souligncr avec intention el qui
sont lout hou nemen l revoltants.
Comment veul-on,qua la jeune fille dont
l'adolcsccnce sc passé dans cette atmosphére
vicieuse ne garde pas l'impression de ce
qu'un liornmc éminent appelait cette pour-
riture hrillante et devienne plus tard une
épouse fidéle, une mére de familie ayanl la
conscience de son devoir?»
Tont cela cal lort bien pensé, fort bien dit,
et ce journal a lrès-bien fait de publier ces
vérités dans ses colonnes. Mais pourquoi
done lc voyons-nous faire constaminenl a sa
chronique t lu at rale, l'éloge des polissonne-
riés qui constituent presquc exclusivement
aujourd'hui lc répertoire contemporain?
Dans le mème numéro ou il insérait l'ex-
cellente causerie dont uous faisons l'éloge, il
s'énoncait avec ie plus vif enthousiasme au
sujet d'une representation splendide de
la Fille Angot, qu'il appelait «une char
mante operette. Tous les moralistes
libéraux sonl ainsi fails.
Video melioru probogue, deler tor a se-
c/uor.
M. Verschaeve-Ledure, ancien receveur
communal de la ville d'Ypres, vient d'etre
décoré de l'Ordre dé Léopold.
Le public apprendra avec satisfaction qug
M. Seys-Vanderjengt est nommé, par arrélé
de la Députation permanente, membre de
la Commission directrice de l'Atelier modéle
d'Ypres. Nous faisons des vceux pour que M.
Seys, dont l'expérience. dont le dévouement
cl dont l'auloriló sur la classe ouvriére sont
si jnstement appréciés, réussissea inlroduire
le bon ordre et une exacte discipline dans
cette institution, quia, pour ètre utile, taut
besoin d'etre réformée.
Ltindi, M. I'ahbc Hoogo, cure dc Rumbe-
ke, a eélébré ses noces d'or.
Le C> Décembre est pieusement décédé a
Ypres, a I'age.de 83 ans-, M. Pierre Scholaert,
ancien curé a Pollinchove.
Vendredi matin, a 8 heures et demie, un
horrible malheur est arrivé dans la station
dc Dixmude. Un train manceuvrait pourse
débarrasser de quelques waggons. Pendant
ce temps M. Rernainv el sa femme étaient
occupés a vider un waggon chargé de fari-
ne. La femme Bernanweut I'imprudence de
traverser la voie devant le train qui s'appro-
cbail. Elle ne put se garer a temps, le train
arrivail. II prit la mnlheureuse en pleine
poitrine, la rejela a deux metres de la et lui
broya le corps d'une facon épouvanlable.
Qu'on s'imagine Ie désespoir du pauvre
mari que ce malheur rend veuf avec quatre
pelits enfanls.
Par arrrêlé royal du 7 Décembre. M. E.
Delecourl procureur du roi prés le tribunal
de première instance de Mons, est nomine
conseiller a la Cour d'appel scant Rruxelles,
en remplaceinen de M. Mockel, démission-
naire.
On nous écrit de Lille:
Le h u vient de réduire en cendres la plus
ancienne et en inèiiie temps la plus grande
imprimerie du Nord, celle de M. jttancl, a
Lille. Ce brasier, d une étendue immense,
projetail des Hammes qu'on pouvait voir, a
trois lieues de distance, de la fronliére beige.
La perte est énorme: on Revalue de Ir.
1.800,000 a 2,000,000. Letablissement éiait
assure par diverses sociélés pour unesonnne
de 700,000 fr.
Le sinistre a éclalé a 3 h. du matin el a
4 h. tout él a it en flummes. C'est avec jieine
qu'on a pu sauver l'hópital militaire qui
louche a I'iinprimerie.
Le vent était trés-fort.
Malgré la grandeur de la perte subie, M.
Da nel vient de donner un exemple de géné-
rosité admirable. Ayant rassemblé, ce midi,
ses ouvriers (ils sont 350j, il leur a déclaré
qu'il tacherait de les occuper jusqu'au réla-
blissement de 1'imprimerie; et qu'en tout cas
loutes leurs journées seraienl payees a raison
de fr. 3,50 par jour. Les employés recevront
leur pension entière, etc. Celte générosilé
vraiment calholique excite dans tout Lille
I'admiration la plus grande.
M. Lefort a généreusement offert ses ate
liers pour en disposer dans la mesure du
possible.
SOCIETE DE LA CONCORDE. Programme
des morceaux qui seront exéculés/le Jeudi
lODécembre 1874, a 7 1/2 heures, par la
Musique du 1r Régiment de ligne, sous la
direction de M. Ch. Simar.
Le Dieu et la Rayadère, ouverlvre, (Au-
ber). Sonneries du soir de la Cavalerie
beige, fanlaisie, (Ch. Simar). Un jour
d'été en Norwège, fanlaisie pastorale, (Wil-
mcrs). Péle mèle de mélodies anciennes
el modernes, (arr. Rernhard). Sturm!
galop, deuiaiidé, (arr. Mornard).
FAITS DIVERS.
TRÉS KKIKIAVr.
Le Figaro rapporle a propos dc la catastrophe
do l'usinc Poirier le Irail suivanl:
Un vicaire de l'égliso de Sainl-Denys, arrivé
des premiers, marchait litléralemcnl dans le feu
pour aller cnlever les ouvriers blesses cl privés de
sentiment. Je lui demandai son nom.,.
Pour un journal? me dit-il, landis qu'on
pansait ses pieds briilés. Ne me noirimez pas: je n'. i
fait que mon devoir. Mettez simplemeni: U"
prêtre!
Les premières neiges en Suisse. L'énormc
chute de neige qui, depuis le tti Novembre, a
cncomhré toutes les hautcs vallées des Alpcs, a
fourni aux journaux de la Suisse allemande une
rubrique spéciale. Voici les principalcs nouvelles
qui y sont contenues:
Le 16, déja, un grave accident est arrivé sur la
la route du Golhard. Ce jour la de bonne heure, le