LE HÉROS GARIBALDI.
On a dislribué Lundi anx deputes de
Versailles un document qui no manquera pas
d'exciter vivenienl raileniion: c'est la Iroi-
sième partie du travail de M. Perrot aujour
d'hui décédé, sur les actes, au point de vue
militaire, du gouvernement de la defense
nationale; olie a trail aux operations mililai-
res de Tar-naée de l'Esl cl de l'armée des
Vosges.
Le rapport soulienl que Garibaldi n'a pas
rempli la mission dont il avail élé chargé et
qu'il n'a jamais essayé de disputcr aux
Allemands les passages dont la garde lui
avail éléconfióe. La commission auraileu Ia
preuve que Ie general n'a pas combatlu
paree qu'il y avail cbez lui un parli pris de
ne livrer bataiIIc que lorsqu'il étail sur du
succes.
Garibaldi n'aurail jamais tcnu le gouver
nement au courant de ses operations, cl il ne
saurail prétendre que son inaction a été
cnusée par l'insuffisancc des moyens mis a
sa disposition.
Le rapporteur conclut que si Garibaldi
avail été un general francais, la commission
anrail dó renvoyer les piéces soutnises a
l'A-ssemblée au ministro de la guerre, afin
d'examiner si le général ne devait pas ètre
traduit devanl un conseil de guerre pour y
répondre de sa conduite comme ayant
abandonné a l'ennemi, de propos déiibré el
sans combat, les positions qu'il avail recu
mission de défendre el avoir, par la, amené
un désastre militaire qui n'a de comparable
que ceiiN de Sedan et de Melz.
Les conclusions du rapport sont, comme
on le voit, excessivement dures pour Gari
baldi.
L'italie revienl aux beaux jours oü la
chemise rouge du solitaire de Caprera se
prélassait dans les earosses royaux. Une
récompense nationale, une rente au général
Garibaldi et le projel de loi annoncé par un
minislre, cela peut compter sans doule
parmi les curiosités de ce siècle, qui en a
tant. On avail Gru jusqu'tci que le grand
homme ne savait manger que du prétre, et
l'on s'était trompé: il digérera fort bien les
rentes de LEtat. L'exposé des motifs nous
apprendra probablement comment ce con-
spiraleur est devenu un éminent citoyen,
ce coureur un grand capilaine, cc candidal
redouté et combattu par le gouvernement
tin sauveur de la palrie. Au fait, puisque
Garibaldi lui-même écritses actions superbes,
qui dépassent de bien loin la retraite des
Dix-Mille! Victor Hugo le lui a dit: Comme
Xétiophon vous failes l'épopée cl,aprés
l'avoir faite, vous la diles, ma is vous ètes
plus grand que Xénophon. II n'avait en
lui que l ame de la Gréee, vous avez l ame
des peuples. Alons ministres et législa-
tcurs, donnez du réconfortant a fame des
peuples-, l'italie est assez riebe pour payer
ses deltes a la démagogie. Quel abaissemenl,
quel chaiinieirt duns cotte terrible logique
des compromis!
ETATS DE LEGLiSE.
Au sujet des elections poliliqnes cn Italië,
la Sacrée-Pénitencerie vient de donner une
decision que public VOsservatore catlolico
de Milan. Nous donnons la traduction de
cette piéee adresséea NN. SS. les évèqucs
d'ltalie:
Illustrissime et révérendissitne seigneur,
II vient coiitinuellement a ce sacré tribunal
d'un grand nombre des dioeëses d'ltalie des
demandes relatives aux èlections poliliqnes
et a la fonction que rcmplissent les deputes
dans la Chambre qui siége en cette capitale
du monde catliolique. L'on n'a pas cru devoir
répondre direclemcnl a ces questions, mais
l'on a répondu de consulter l'Ordinairc du
lieu.
II y a done lieu de croire que Voire Illus
trissime Seigneurie sera consultée u ce sujet.
Par suite, et afin de supprimer toute équi-
voque el d'écarter les insinuations qu'on
met un grand zèle a répandrc sur ce point,
il n'cst pas superflu de rappeler la maxime
déja tant de fots rendue publique par ce
mème tribunal, a savoir, quant aux éleclions
poliliqnes, que, loates les circonslances étanl
inurement pesées, il ne convient pas d'y
prendre part. Quant a l'exereice de la fonc
tion de sénateur el de depute dans Rome, il
n'est pas permis.
LA PERSECUTION EN SUISSE.
La place nous manque pour recueillir les
récils de petséculion extravagante que nous
apporlcnl les journaux calholiques de la
Suisse. Le Japon seul rivalise avec cette
frénésie.
Un seul fait dit oü en soul les maniaques
protestants de cette Suisse si paisiblc autre
fois el memo si tolérante. Nous le trouvons
dans Ie Pups, feuille trés intéressante de
Porren truy:
On nous communique que le gendarme
de La u Ion I (village du canton) aurail tiré sur
l'abbé Weber. Ce prétre étail venu baptiser
un enfant dans le village, et la police étail a
ses Irousses.
Ce fait n'est pas isolé. On ne tire pas lou-
jours des coups de fusil sur les prètrcs qui
rcmplissent leur ministère mais on les tra-
que el on les chasse.
En ce canton e'est un abbe Pipy, écbappé
de France, qui fait les fonctions de curé
vieux-catbolique. On le laisse seul avec son
sonneur de cloches, pendant que la police
tient cn respect les calholiques lidèles hors
de leur Eglise.
Voila la libcrlé du libéralisme.
SUISSE.
On annonce qu'un nouveau malheur est
encore arrivé sur IcGolhnrd. Lo21 Novem-
bre, une troupe d'une centaine d'ouvriers
ilalicns avail persisté, malgré l'énorme
quanlité de neige tombéc a cette époque, et
malgré lous les averlissements qui lui furent
donnés, a partir d'Hospital pour l'hospicede
Got hardLorsqu'ils furent arrivés a la Fang-
ga, passage dangereux en hivcr, sur le ver
sant nord de la montagne, la troupe fut as-
saillic par une puissante avalanche. Presque
lous réussirent a se sauver, saufcinq mal-
heureux, dont on n'avait pas encore décou-
vert les corps nprès deox jours de recher
ches. En outre, le 24 Novembrc, on a Irouvc
enamontde Prodoul le eadavrc d'un voya-
geur gelé sur la route. Cet hivcr a doné déja
causé la mort de buit personncssur la route
du Golbard.
ESPAGNE.
La Igualdald fait l'énumération stiivante
des sujcls qu'il est interdit a la presse de
trailer en Espagne et de ceux dont il est
permis de s'occuper:
1° Snjets défendus: la due de la Torre et
lout ce qui le concerne; l'armée, la marine,
la guerre; la France, la Prusse; M. Camacho,
ministre des finances; l'envoi de troupes a
Cuba; le 3 Janvier, les crises, l'administra-
tion des gouverneurs, les étudianls, les dis
cours diplomaliques, les contrals sans sou-
missions préalables et sans concours; l'hisloi-
re politique des ministrés, les déercts sur
l'enseignement, le provisoire, etc.;
2" Sujcls permis: liberié compléte aux
journaux de l'opposilion do s'insultcr les tins
les aulres tons les jours; la pluiele beau
temps,encore ne faul-il pas faire d'allu-
sions malignes ou d'insinualions malveillan-
les en cc dernier cas.
PARIS.
On lit dans une correspondanec parisien-
ne:
Les éleclions de Paris sont effrayanles;
elles dénotent un clat d'espril épouvantable
dans la grande majorité desclasses ouvriéres.
II y a la lous les é>énéments d'une nouvelle
Commune, pi re que Ja première. Paris est
sur un volcan. Et cepondant, voulez-vous
savoir comment les classes aisécs se préoccu-
penl de la situation? Lisez cel article très-
exact du GauloisParis est au comblc de
la gaielé. Premières representations partoul.
Revue a Déjazct, revue aux Folies-Marigny.
Bals masques TOpéra-Comique. Des discus
sions passionnéesde Versailles, pas de traces!
Des preoccupations de la politique, pas
l'ombre! Paris vil, Paris danse. Après le
quadrille de Giro/Ié, Ie quadrille de Madame
l'Archiduc... On veut absoluincnt faire
prendre le douil a Paris et Paris scdéguise.
On veut que Paris soit sérieux el Paris fait
cabrioles. On veut que la population se
recucille et soit altristée; elle répond a cette
invitation, qui iTcsl pas dans ses allures, cn
faisant sauler les bouchons du Roederer et
en faisant les huitres, etc.
C'élail Samedi soir 1'ouvcrture des bals
masques a I'Opcra Comique, qui en a le
monopolc cctle année par suite de I'incendie
dc LOpéra. Un de mes amis s'esl égaré en
obrervalcnr dans cet enfer. On ne saurail
rien imaginer de plus ignoble, de plus
grossier, d'aprcs lc tableau qu'il m'en a fait.
Le liberlinage fait des progrès d'anuée en
année. II n'y a plus l'espóce dc bon ton dans
la débauche, ui le genre d'espril qui avail
valu autrefois aux bals masqués de l'Opéra
leur reputation européenne dans le monde
de la galanterie. Aujourd'hui, pardonnez-moi
le mot, cc n'est plus que de la crupule. Et
cependant, il y a le même empressement uu
public mondain pour ccltc ignoble spectacle
que la police se contente de maintenir dans
les strides limites de la lubricilc.
PROFESSION DE FOI.
Voici une nouvelle profession de foi de la
Flundre libérale ou, pour iiucux dire, uue
nouvelle declaration de guerre lancéeaux
calholiques:
La guerre est entrc nous et elle subsis-
tera jusqu'a ce que, soit l'Eiat, soil voire
Eglise succombe. Mais nousavons foi daus
not re cause; i'avenir est a nous et c'est
voire Eglise qui, rte potivanl plier, sera
br 'sée el disparui tra de ia scène du
monde.
L Eglise a connu d'aulre cnncmis que les
Césars du libéralisme moderne, elle leur a
snrvécu et n'a done point a craindre les as-
sauts qu'on lui annonce... Elle est assise sur
une pterre gam ne brise pointmais oü les
plus foils vienneni se briser. C'est ce qu'ul-
leslc I historre dedix-huit siécles, et c'est uu
lait dont l'évideuce devrait s'nnposer, non
pas seulemenl aux regards de la loi, mais a
lous les yeux que n'aveugle point la ha inc.
Mais laissonsaux fanatiques de la Flundre
libérale lours incurables illusions!... L'es-
senliel pour nous est de rclever une fots de
plus Ie caractêre essentiellement anti-catlio.
lique du libéralisme, ses tendances avérées
et avouées. Ce caractêre el ces tendances se
révélenl aujourd'hui avec une lelie clarté
qu il n'est plus possible a la bonne foi dc les
tnéconnaitre. Ennemi de l'Eglise, Ie libéra
lisme juslifie, par Ie cynisme mème de son
hostililé, les ébndamuations qui l'alteignenl
el le signalent a la juste horreur de lous les
calholiques.
LE MINISTÈRE DE LA RANQUEROUTE.
Le ministre en qui sc personnifie, pour
les finances, oe cabinet qu'un parti sans
scrupule n'a pas eu honte d'appeler le
ministère de Id bunqueroute, vient de décla-
rer aux Chambres et au pays que ('augmen
tation du produit de l'impöt provient du
développement naturel de la richesse publi
que, que les budgets s'équilibrent sans peine,
qu'il ue faut pas de no ve ux impots et qu'on
ne prévoit pas la nécesMio d'y avoir recours.
«La situation du liésor est telle. dit tM.
Malou, et la balance memo das budgets
le prouve, qu'il n'est pas nécessaire de
recourir a de nouvonux impöts et que je ne
prévois pas qu'il soil nécessaire d'y recou-
rir.
En presence d'une affirmation anssi
catégorique et aussi conoluante, verrons-
nous les inveiiteurs de cc nom brutal de
ministère de la bunqueroute et la presse a
lours gages faire amende honorable ou du
inoins garder le silence? Vous l'espéreriez
en vain. Leurs passions politico-religieuses
sont de celles qui ne désarmenl jamais et que
la vérité confond sans les amener a résipis-
cence. II fan I done laisser les choses au
jugcmenl du pays, dont ie bon sens a déja
prononcé, et dont la quiétude parfaitesur
le crédit public et l'élal financier se traduit
a la Bourse par le taux élevé des valours
nationales.
NECROLOGIE.
On annonce la mort du pcinlrc baron
Gustavo Wappers, ancien directeur de l'Aca-
démie il Anvers, mort dans la journée de
Dimancbe a Paris.
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
Mgr l'Evèque de Bruges vient de nomnter
curé a Ledeghem, M. Laridon, curé de Ten
briefen (Comines.)
Cl» ron i ne locale*
APPLAUDISSEZ, CITOYENS.
Tout homme sensé a le droit de savoir ou
on le mëne. L'élecleur sensé veut savoir oü
le mèneront ses élus?A en croire l'orga-
ne de MM. Beke, Carton el Clc, telle nedoil
ètre la prétention de l'élecleur liberal. L'é
lecleur libéral ne doit avoir qu'un souci, il
n'a qu'un droit, c'est dc retirer MM. Beke,
Van Morris, Carton el Cic du precipice ou ils
gisent depuis 1870.
Et quand MM. Reke, Van Morris, Carton
et C'° seront hors du puils, que feront-ils,
que fora le grand parli libéral? Elccleur
liberal, cela ne vous regarde pas; a ca vous
n'avcz rien a voir. Arrière ceux qui croienl
le contraire; arriére ceux qui veulent tout
savoir; arrière ceux qui veulent connaitre le
but a atleindre, les réformes a oblenir; arriè
re ceux qui veulent s'assurer si, au jour du
triomphe, on respectera ou on violera le
pacte constitulionnel; si on supprimera le
budget du cullc catliolique. La lèpre des
couvents sera-l-clle extirpée; les écoles ca
lholiques el les institutions de bienfaisance
catliolique seront-elles confisquée>; la presse
catliolique sera-t elle traquée; les évéques,
les pi'ètres, les religieux seront-ils emprison-
nés, ranconnés, cxilés? La Relgique libérale
imilera-l-ellc l'Allemagne libérale, l'Espagne
libérale, l'italie libérale, chaque jour admi-
récs, exaltées, lonées par tonle la presse
libérale? Arrière, éleeleurs libéraux indis"
creis, a lout cela vous n'avcz rien a voir et
rien a dire. Sur lout cela vous n'avcz ni voix
au ehapilre ni parli a prendre. Enfoneez le
clerical, c'est la voire róle. Retirez du puils
les Carton-Van Morris, c'est !a voire affaire.
La Francmaconncrie répond el se charge
du resle, et cola doit vous suflire.
Surtoul plus de Congres libéral, surtout
plus de convent liberal, surtoul plus do pro
gramme libéral officiel et a tons impose.
Eeoulez plutót: Depuis 1870 nous avons
une indigestion de convents el de pro-
grammes, c'est, en effet, le programme du
fainenx convent de 1870 qui nous a fait
dériver, el aujourd'hui que nous sommes
dans le précipiee(sic) nous nepouvons
«(Eeoulez, Eeoulez.) nous en re.tirer qua
faille d'une politique qui ne F écarté pus si
radicalerne.nl du tempérament politique de
nos populations.... Que chaque associa.
lion se reorganise et adopte un program-
me en rapport avec les aspirations politi-
ques de son corps electoral. Voila tout
ce qu'il y a a faire.... Les aspirations po
tt liliques de I'Association bruxelloise n'ont
uucuna chance d'etre comprises par les
populations llamandes.
Rons Elecleurs libéraux, que vous de-
vez ètre fiers après avoir écoulé ce discours
siricère et dépouillé d'artifice. Voyons, vous
êles aussi intelligents que nous pour le coin-
prendre, n'est il pas vrai qu'en bon francais
cela veut dire:
Nous n'avons garde, nous directeurs du
corps électornl libéral de l'arrondissemenl
d'Vpres, de méconnaitre Texcelleuce du pro-
gramme formulé par nos seigneurs el mai
lles reunis en 1870 a Bruxelles, el pour rien
au monde nous n'oserions combattrece pro
gramme. Seulemenl vous aulres, éleeleurs
libéraux et simplols d'Vpres et des environs,
vous en avez peur el n'en voulez pas. Eb
bien, messieurs, vu qu'a cause de ce pro-
gramme de 1870, vous nous avez jetés dans
Ie précipiee, si bien que nous y gisons enco
re. saehez que, pour les éleclions prochaines,
cc programme nous le mettrons soigneuse-
inenl en poche. A cello, condition nous
complons bien que vous nous retirerez du
précipiee. Mais une fots dehors, sacliez le,
nous dévorerons avec les loups bruxellois,
anversois, liégeois, gantois, etc., lout ce que
la Franc-maconnerie, mailresse suprème du
libéralisme, nous dira de dévorer. En atten
dant, oubliez le programme libéral ofliciel-
lement proclamé et universellement accepté
de 1.870, le programme du grand parti libé
ral de Relgique et dc lous aulres lieux, et
envisagez seulemenl le programme que nous
form uierons lout exprés pour ne pas vous
efl'aroucher et aux settles fins d'ètre retirés
du puils.Electeurs jlibpraux el sim
plols, cette petite ruse est de bonne guerre
conlre vous; ne la Irouvez pas mcuvaise. Si
nous voulons vous dauber, remarqiicz-le
bicii, nous ne vous jugeons pas seuls assez
nigauds; nous cngageons, en même temps,
toutos les Associations libérales qui se Irou-
vent en province et surtoul dans les
Flantlres a dauber de mème leurs intel
ligents éleeleurs. Voila tout ce qu'ily
a a faire-, car le programme de 1870 n'a
aucune chance d'ètre compris par les
populations flamandes. Et nous vouloris
nous, Reke, Van Merris, Carton elC'°, sortir
a tout prix du puits,
Par arrèté royal du 7 Décembrc, M. D.
Delva, avocal a Wervicq, est nomméjuge
suppléant a justice de paix dece canton, en
remplacement de M. J.-Ü. Delva démission-
naire.
Le public est prévenu que la circulation
est inlerroinpue, a partir du Lundi 14 de ce
mois jusqu'au 21suivant, sur le pont dil du
Pelican, élabli sur le canal de Nicuporl vers
Dunkerque, pour la Iraversée dc la route de
Nicuporl par l'urnes it la fronlière de France.
Un individu, se disant prétre polonais, a
snrpris un célébret(aulorisation de célébrer
la inesae), dans un diocese voisin, el a la
favour dece document, il a exploitédiverses
locnlités. Comme il pourrait essayer sa cou-
pable industrie dans nos environs, Ie clereé
el les fidèles feront bien de se tenir sur leurs
gardes.
F A ITS DIVERS.
ii Rome, 30 Octolire.
IO, 10 ET BIS 10, PBAUDITE, CIVES.
II existo cn Norwógc un icyimcnl de pntineurs
compose de qnntre compagnies. L'uniformc dc ces
soldats est vert rosse comme celui dos chasseurs de
Vincennes. Un fusil léger snspendu a l'épaule p;ir
une courroic cl uné épée poignard soni lis seulcs
amies de ce regiment; un baton ferré complex
l'éqiiipomenl Le soldat s'en serl pour se meiire en
mouvement, accélérer ou ralenlirsa course el s'en
Iniro un point d'apptti lorsqu'il vent s'arrdter. Rim
do plus curieus que de voir lo régiment de pad-
neurs exécuter ses manoeuvres. En tin clin d'ceil,
nu millicti de la course la plus vertigineuse, ils
font 1'cxercice avec I'arme blanche et I'arme a feu,
grayisscnt les montagnes et en redesccndcnt avec
une agilrié merveillense, et exécutent lous leurs
mmivcments avec unc adresse, une rapidilé ct uno
precision incroyalilcs
Le régiment des patineurs est ceriainement une
des curiosités de la Norwógc.
- Un mot qui vient dc Madrid: Lesrépubli-
cains s'ennuienl lellenienl en Espagne qu'ils y
jouent aux echecs.
A propos de l'armée territoriale, le Figaro se
demande qfiel sera le sobriquet qu'ou appliquera
aux nouveaux soldat.
II serail, en effetsans exemple, qu'un corps
frariQais ne recül pas ce second baptême qui n'a rien
d'offensanl.
Demandez a n'importe quel gamin comment
s'appelle le soldat de la ligne, il vons répondra:
I.e lignard. Le zouave: zouzou ou chocal.
Les chasseurs a pied: les vitt.ic.rs. Les soldats
de train: les tringlbts. f .'infanterie de marine:
les marsouins ou bigornaux, a lour tour, oppcllcnt
leurs camarndes de l'armée de terne: les lerriens.
Les mobiles devinrent vite los mohlots, les
gardes nalionanx; escargols de rempart-, les gardes
mobilises; les découcheurs
Vite un nom car enfin: Soldat de l'armée territo
riale, c'est beaucoup tros long pour I'histoire.
Les pelils gueux. On nous signule. dit !e
Journal d'Anvers, un nouveau fait de gucuserie:
Hier, vers quatre lietires de l'après midi, des clèvcs
de l'Athénée de cette ville.quitlanl I ecoleau moment
oü deux pères Récollets passaienl. ont insullé ces
religieux et leur ont jeté de la boue. Les passants
étaienl indigncs des procédés de ces giieusithms.
Nous espérons que justice sera faite el qu'un
vigoureux pensum et une réprimande en règle seront
donnés ces prêlrophohes en herbes. Que l'on jet e
de la bone a nos religieux en plein conseil commu
nal soit! D un Irou a charbon il ne peut guère sonir
du fronifcnt Mais que eette boue leur soit lancée en
pleine rue, voila qui esl trop foil.
L'OEavre des pelils Chihois. 1! n'est pas
un homme de bonne foi qui ne saclie aujourd'ln t
que l'horrible plaie de l'infanticide en Chine, plaie
a laqnelle ICEimre deta Saint-En fance s'cl'fuee
de porter remède est uu fait trop réel et mille fois
attesié par des récits irrécusables.
Nous n avons que l'enibarras du ehoix entre les.
Iémoignages les plus précis et les mieux fails pour
confond re la cnlomnie
En voici on qui a l'avantage d'etre tout récent et
d'éninncr d'une plume aulorisée. On lil dans Ie
I ogage. auipiir du monde par Ie comle dc Beauvoir
(Java, S;arn, Canton, p. 423:)
Soudain, tnndis que nous pressons le pas dans
les sentiers bouetix et deserts qui longent les murs
en lerre d un petit Village presque en mine, nous
voyons a trois pas, dans des hei bes ahaltucs par la
gelée, un petit panier en naties cousu a son orifice:
quelque chose semble remuer dedans, la natte molle
se soulève, puis retombe; avec un couteau, nous
entr ouvrons le tissu grossier et nous y trouvons un
pauvre petit etre nu, bleu et glacé de froid, agó
peut-étre de vingt quatre heitres... A peine rendu a
la lumière du jour, il vagit plaintiveinenl; au bout
dun instant, d autres cris lui répondent et ils
s échappent d un buisson voisin oü un autre enfant
se débat aussi contre la mort Cclui-ci a sans doute
élé joté par-dessus le mur, car il semble fracture, et,
sur un espaco de cinq cents metres environ, le long
dc ce sentier,nous comptons bientüt sept moribonds,
agés de quelques heures seulemont; les uns sont
attcints de la lèpre, les autres sont presque entière-
ment gelés, un d eux a un roup de couteau dans lo
colé! Je ne puis vous dire combicn notre cccurse
soulève de pitié, de douleur et de colère a la vue
de ces enfants qui gisent la (ellemcnt meurtris t't
gelcs quo rien ne saurail les rendrea la vic. Sept,
cn moins d un quart de lieue, n'est-cc pes lo
spectacle affreux et le plus navrant? I'our notre
premier jour en Chine, lc basartf nous fait voir un
exemple de la plus affreuse cruauté!
Cortes,je I avoue bien franchenient et je prie los
missions de me le pardonner je n'avais jamais
vonta croire a I'exposition des petUs Chinois! je
me disais que puisque les bêies féroees soignent
leurs petils, il ne devait pas y avoir de pays, oü
I abandon des enfants fut devenu une conlume. Qu'il
y eut des crimes isnlés, des infanticides comme
dans certains quarliers de nos capita les, c'élait,
ponsais-je, lacomme choz nous, une iriste conse
quence descolères ou des misères liumaincs; c'élait
selon moi cl selon mon ignorance, pure question de
cour d assises cliinoise, exploilée en Europe et
exagéréc par les correspondancos qui nous parve-
naient el qui élaient encore amplifiéos dans chaque
paroisse.
Quel est done le mobile de ces attaques contre
unc oeuvre que, mème au point de vue purement
pbilantrhopique, il landrail cncourager et bënir? Ah!
cost ici que se révèle le fanatisme anlichrëiien de
la secte libérale! Elle sail que les enfants abandon
ees en Chine sunt recuei 11 is par des mains
calholiques; elle sait que ces mains, en les rendant
lu vie, leur confèrent aussi Ie baptême el les