LE HÉROS GARIBALDI. On a dislribué Lundi anx deputes de Versailles un document qui no manquera pas d'exciter vivenienl raileniion: c'est la Iroi- sième partie du travail de M. Perrot aujour d'hui décédé, sur les actes, au point de vue militaire, du gouvernement de la defense nationale; olie a trail aux operations mililai- res de Tar-naée de l'Esl cl de l'armée des Vosges. Le rapport soulienl que Garibaldi n'a pas rempli la mission dont il avail élé chargé et qu'il n'a jamais essayé de disputcr aux Allemands les passages dont la garde lui avail éléconfióe. La commission auraileu Ia preuve que Ie general n'a pas combatlu paree qu'il y avail cbez lui un parli pris de ne livrer bataiIIc que lorsqu'il étail sur du succes. Garibaldi n'aurail jamais tcnu le gouver nement au courant de ses operations, cl il ne saurail prétendre que son inaction a été cnusée par l'insuffisancc des moyens mis a sa disposition. Le rapporteur conclut que si Garibaldi avail été un general francais, la commission anrail dó renvoyer les piéces soutnises a l'A-ssemblée au ministro de la guerre, afin d'examiner si le général ne devait pas ètre traduit devanl un conseil de guerre pour y répondre de sa conduite comme ayant abandonné a l'ennemi, de propos déiibré el sans combat, les positions qu'il avail recu mission de défendre el avoir, par la, amené un désastre militaire qui n'a de comparable que ceiiN de Sedan et de Melz. Les conclusions du rapport sont, comme on le voit, excessivement dures pour Gari baldi. L'italie revienl aux beaux jours oü la chemise rouge du solitaire de Caprera se prélassait dans les earosses royaux. Une récompense nationale, une rente au général Garibaldi et le projel de loi annoncé par un minislre, cela peut compter sans doule parmi les curiosités de ce siècle, qui en a tant. On avail Gru jusqu'tci que le grand homme ne savait manger que du prétre, et l'on s'était trompé: il digérera fort bien les rentes de LEtat. L'exposé des motifs nous apprendra probablement comment ce con- spiraleur est devenu un éminent citoyen, ce coureur un grand capilaine, cc candidal redouté et combattu par le gouvernement tin sauveur de la palrie. Au fait, puisque Garibaldi lui-même écritses actions superbes, qui dépassent de bien loin la retraite des Dix-Mille! Victor Hugo le lui a dit: Comme Xétiophon vous failes l'épopée cl,aprés l'avoir faite, vous la diles, ma is vous ètes plus grand que Xénophon. II n'avait en lui que l ame de la Gréee, vous avez l ame des peuples. Alons ministres et législa- tcurs, donnez du réconfortant a fame des peuples-, l'italie est assez riebe pour payer ses deltes a la démagogie. Quel abaissemenl, quel chaiinieirt duns cotte terrible logique des compromis! ETATS DE LEGLiSE. Au sujet des elections poliliqnes cn Italië, la Sacrée-Pénitencerie vient de donner une decision que public VOsservatore catlolico de Milan. Nous donnons la traduction de cette piéee adresséea NN. SS. les évèqucs d'ltalie: Illustrissime et révérendissitne seigneur, II vient coiitinuellement a ce sacré tribunal d'un grand nombre des dioeëses d'ltalie des demandes relatives aux èlections poliliqnes et a la fonction que rcmplissent les deputes dans la Chambre qui siége en cette capitale du monde catliolique. L'on n'a pas cru devoir répondre direclemcnl a ces questions, mais l'on a répondu de consulter l'Ordinairc du lieu. II y a done lieu de croire que Voire Illus trissime Seigneurie sera consultée u ce sujet. Par suite, et afin de supprimer toute équi- voque el d'écarter les insinuations qu'on met un grand zèle a répandrc sur ce point, il n'cst pas superflu de rappeler la maxime déja tant de fots rendue publique par ce mème tribunal, a savoir, quant aux éleclions poliliqnes, que, loates les circonslances étanl inurement pesées, il ne convient pas d'y prendre part. Quant a l'exereice de la fonc tion de sénateur el de depute dans Rome, il n'est pas permis. LA PERSECUTION EN SUISSE. La place nous manque pour recueillir les récils de petséculion extravagante que nous apporlcnl les journaux calholiques de la Suisse. Le Japon seul rivalise avec cette frénésie. Un seul fait dit oü en soul les maniaques protestants de cette Suisse si paisiblc autre fois el memo si tolérante. Nous le trouvons dans Ie Pups, feuille trés intéressante de Porren truy: On nous communique que le gendarme de La u Ion I (village du canton) aurail tiré sur l'abbé Weber. Ce prétre étail venu baptiser un enfant dans le village, et la police étail a ses Irousses. Ce fait n'est pas isolé. On ne tire pas lou- jours des coups de fusil sur les prètrcs qui rcmplissent leur ministère mais on les tra- que el on les chasse. En ce canton e'est un abbe Pipy, écbappé de France, qui fait les fonctions de curé vieux-catbolique. On le laisse seul avec son sonneur de cloches, pendant que la police tient cn respect les calholiques lidèles hors de leur Eglise. Voila la libcrlé du libéralisme. SUISSE. On annonce qu'un nouveau malheur est encore arrivé sur IcGolhnrd. Lo21 Novem- bre, une troupe d'une centaine d'ouvriers ilalicns avail persisté, malgré l'énorme quanlité de neige tombéc a cette époque, et malgré lous les averlissements qui lui furent donnés, a partir d'Hospital pour l'hospicede Got hardLorsqu'ils furent arrivés a la Fang- ga, passage dangereux en hivcr, sur le ver sant nord de la montagne, la troupe fut as- saillic par une puissante avalanche. Presque lous réussirent a se sauver, saufcinq mal- heureux, dont on n'avait pas encore décou- vert les corps nprès deox jours de recher ches. En outre, le 24 Novembrc, on a Irouvc enamontde Prodoul le eadavrc d'un voya- geur gelé sur la route. Cet hivcr a doné déja causé la mort de buit personncssur la route du Golbard. ESPAGNE. La Igualdald fait l'énumération stiivante des sujcls qu'il est interdit a la presse de trailer en Espagne et de ceux dont il est permis de s'occuper: 1° Snjets défendus: la due de la Torre et lout ce qui le concerne; l'armée, la marine, la guerre; la France, la Prusse; M. Camacho, ministre des finances; l'envoi de troupes a Cuba; le 3 Janvier, les crises, l'administra- tion des gouverneurs, les étudianls, les dis cours diplomaliques, les contrals sans sou- missions préalables et sans concours; l'hisloi- re politique des ministrés, les déercts sur l'enseignement, le provisoire, etc.; 2" Sujcls permis: liberié compléte aux journaux de l'opposilion do s'insultcr les tins les aulres tons les jours; la pluiele beau temps,encore ne faul-il pas faire d'allu- sions malignes ou d'insinualions malveillan- les en cc dernier cas. PARIS. On lit dans une correspondanec parisien- ne: Les éleclions de Paris sont effrayanles; elles dénotent un clat d'espril épouvantable dans la grande majorité desclasses ouvriéres. II y a la lous les é>énéments d'une nouvelle Commune, pi re que Ja première. Paris est sur un volcan. Et cepondant, voulez-vous savoir comment les classes aisécs se préoccu- penl de la situation? Lisez cel article très- exact du GauloisParis est au comblc de la gaielé. Premières representations partoul. Revue a Déjazct, revue aux Folies-Marigny. Bals masques TOpéra-Comique. Des discus sions passionnéesde Versailles, pas de traces! Des preoccupations de la politique, pas l'ombre! Paris vil, Paris danse. Après le quadrille de Giro/Ié, Ie quadrille de Madame l'Archiduc... On veut absoluincnt faire prendre le douil a Paris et Paris scdéguise. On veut que Paris soit sérieux el Paris fait cabrioles. On veut que la population se recucille et soit altristée; elle répond a cette invitation, qui iTcsl pas dans ses allures, cn faisant sauler les bouchons du Roederer et en faisant les huitres, etc. C'élail Samedi soir 1'ouvcrture des bals masques a I'Opcra Comique, qui en a le monopolc cctle année par suite de I'incendie dc LOpéra. Un de mes amis s'esl égaré en obrervalcnr dans cet enfer. On ne saurail rien imaginer de plus ignoble, de plus grossier, d'aprcs lc tableau qu'il m'en a fait. Le liberlinage fait des progrès d'anuée en année. II n'y a plus l'espóce dc bon ton dans la débauche, ui le genre d'espril qui avail valu autrefois aux bals masqués de l'Opéra leur reputation européenne dans le monde de la galanterie. Aujourd'hui, pardonnez-moi le mot, cc n'est plus que de la crupule. Et cependant, il y a le même empressement uu public mondain pour ccltc ignoble spectacle que la police se contente de maintenir dans les strides limites de la lubricilc. PROFESSION DE FOI. Voici une nouvelle profession de foi de la Flundre libérale ou, pour iiucux dire, uue nouvelle declaration de guerre lancéeaux calholiques: La guerre est entrc nous et elle subsis- tera jusqu'a ce que, soit l'Eiat, soil voire Eglise succombe. Mais nousavons foi daus not re cause; i'avenir est a nous et c'est voire Eglise qui, rte potivanl plier, sera br 'sée el disparui tra de ia scène du monde. L Eglise a connu d'aulre cnncmis que les Césars du libéralisme moderne, elle leur a snrvécu et n'a done point a craindre les as- sauts qu'on lui annonce... Elle est assise sur une pterre gam ne brise pointmais oü les plus foils vienneni se briser. C'est ce qu'ul- leslc I historre dedix-huit siécles, et c'est uu lait dont l'évideuce devrait s'nnposer, non pas seulemenl aux regards de la loi, mais a lous les yeux que n'aveugle point la ha inc. Mais laissonsaux fanatiques de la Flundre libérale lours incurables illusions!... L'es- senliel pour nous est de rclever une fots de plus Ie caractêre essentiellement anti-catlio. lique du libéralisme, ses tendances avérées et avouées. Ce caractêre el ces tendances se révélenl aujourd'hui avec une lelie clarté qu il n'est plus possible a la bonne foi dc les tnéconnaitre. Ennemi de l'Eglise, Ie libéra lisme juslifie, par Ie cynisme mème de son hostililé, les ébndamuations qui l'alteignenl el le signalent a la juste horreur de lous les calholiques. LE MINISTÈRE DE LA RANQUEROUTE. Le ministre en qui sc personnifie, pour les finances, oe cabinet qu'un parti sans scrupule n'a pas eu honte d'appeler le ministère de Id bunqueroute, vient de décla- rer aux Chambres et au pays que ('augmen tation du produit de l'impöt provient du développement naturel de la richesse publi que, que les budgets s'équilibrent sans peine, qu'il ue faut pas de no ve ux impots et qu'on ne prévoit pas la nécesMio d'y avoir recours. «La situation du liésor est telle. dit tM. Malou, et la balance memo das budgets le prouve, qu'il n'est pas nécessaire de recourir a de nouvonux impöts et que je ne prévois pas qu'il soil nécessaire d'y recou- rir. En presence d'une affirmation anssi catégorique et aussi conoluante, verrons- nous les inveiiteurs de cc nom brutal de ministère de la bunqueroute et la presse a lours gages faire amende honorable ou du inoins garder le silence? Vous l'espéreriez en vain. Leurs passions politico-religieuses sont de celles qui ne désarmenl jamais et que la vérité confond sans les amener a résipis- cence. II fan I done laisser les choses au jugcmenl du pays, dont ie bon sens a déja prononcé, et dont la quiétude parfaitesur le crédit public et l'élal financier se traduit a la Bourse par le taux élevé des valours nationales. NECROLOGIE. On annonce la mort du pcinlrc baron Gustavo Wappers, ancien directeur de l'Aca- démie il Anvers, mort dans la journée de Dimancbe a Paris. NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES. Mgr l'Evèque de Bruges vient de nomnter curé a Ledeghem, M. Laridon, curé de Ten briefen (Comines.) Cl» ron i ne locale* APPLAUDISSEZ, CITOYENS. Tout homme sensé a le droit de savoir ou on le mëne. L'élecleur sensé veut savoir oü le mèneront ses élus?A en croire l'orga- ne de MM. Beke, Carton el Clc, telle nedoil ètre la prétention de l'élecleur liberal. L'é lecleur libéral ne doit avoir qu'un souci, il n'a qu'un droit, c'est dc retirer MM. Beke, Van Morris, Carton el Cic du precipice ou ils gisent depuis 1870. Et quand MM. Reke, Van Morris, Carton et C'° seront hors du puils, que feront-ils, que fora le grand parli libéral? Elccleur liberal, cela ne vous regarde pas; a ca vous n'avcz rien a voir. Arrière ceux qui croienl le contraire; arriére ceux qui veulent tout savoir; arrière ceux qui veulent connaitre le but a atleindre, les réformes a oblenir; arriè re ceux qui veulent s'assurer si, au jour du triomphe, on respectera ou on violera le pacte constitulionnel; si on supprimera le budget du cullc catliolique. La lèpre des couvents sera-l-clle extirpée; les écoles ca lholiques el les institutions de bienfaisance catliolique seront-elles confisquée>; la presse catliolique sera-t elle traquée; les évéques, les pi'ètres, les religieux seront-ils emprison- nés, ranconnés, cxilés? La Relgique libérale imilera-l-ellc l'Allemagne libérale, l'Espagne libérale, l'italie libérale, chaque jour admi- récs, exaltées, lonées par tonle la presse libérale? Arrière, éleeleurs libéraux indis" creis, a lout cela vous n'avcz rien a voir et rien a dire. Sur lout cela vous n'avcz ni voix au ehapilre ni parli a prendre. Enfoneez le clerical, c'est la voire róle. Retirez du puils les Carton-Van Morris, c'est !a voire affaire. La Francmaconncrie répond el se charge du resle, et cola doit vous suflire. Surtoul plus de Congres libéral, surtout plus de convent liberal, surtoul plus do pro gramme libéral officiel et a tons impose. Eeoulez plutót: Depuis 1870 nous avons une indigestion de convents el de pro- grammes, c'est, en effet, le programme du fainenx convent de 1870 qui nous a fait dériver, el aujourd'hui que nous sommes dans le précipiee(sic) nous nepouvons «(Eeoulez, Eeoulez.) nous en re.tirer qua faille d'une politique qui ne F écarté pus si radicalerne.nl du tempérament politique de nos populations.... Que chaque associa. lion se reorganise et adopte un program- me en rapport avec les aspirations politi- ques de son corps electoral. Voila tout ce qu'il y a a faire.... Les aspirations po tt liliques de I'Association bruxelloise n'ont uucuna chance d'etre comprises par les populations llamandes. Rons Elecleurs libéraux, que vous de- vez ètre fiers après avoir écoulé ce discours siricère et dépouillé d'artifice. Voyons, vous êles aussi intelligents que nous pour le coin- prendre, n'est il pas vrai qu'en bon francais cela veut dire: Nous n'avons garde, nous directeurs du corps électornl libéral de l'arrondissemenl d'Vpres, de méconnaitre Texcelleuce du pro- gramme formulé par nos seigneurs el mai lles reunis en 1870 a Bruxelles, el pour rien au monde nous n'oserions combattrece pro gramme. Seulemenl vous aulres, éleeleurs libéraux et simplols d'Vpres et des environs, vous en avez peur el n'en voulez pas. Eb bien, messieurs, vu qu'a cause de ce pro- gramme de 1870, vous nous avez jetés dans Ie précipiee, si bien que nous y gisons enco re. saehez que, pour les éleclions prochaines, cc programme nous le mettrons soigneuse- inenl en poche. A cello, condition nous complons bien que vous nous retirerez du précipiee. Mais une fots dehors, sacliez le, nous dévorerons avec les loups bruxellois, anversois, liégeois, gantois, etc., lout ce que la Franc-maconnerie, mailresse suprème du libéralisme, nous dira de dévorer. En atten dant, oubliez le programme libéral ofliciel- lement proclamé et universellement accepté de 1.870, le programme du grand parti libé ral de Relgique et dc lous aulres lieux, et envisagez seulemenl le programme que nous form uierons lout exprés pour ne pas vous efl'aroucher et aux settles fins d'ètre retirés du puils.Electeurs jlibpraux el sim plols, cette petite ruse est de bonne guerre conlre vous; ne la Irouvez pas mcuvaise. Si nous voulons vous dauber, remarqiicz-le bicii, nous ne vous jugeons pas seuls assez nigauds; nous cngageons, en même temps, toutos les Associations libérales qui se Irou- vent en province et surtoul dans les Flantlres a dauber de mème leurs intel ligents éleeleurs. Voila tout ce qu'ily a a faire-, car le programme de 1870 n'a aucune chance d'ètre compris par les populations flamandes. Et nous vouloris nous, Reke, Van Merris, Carton elC'°, sortir a tout prix du puits, Par arrèté royal du 7 Décembrc, M. D. Delva, avocal a Wervicq, est nomméjuge suppléant a justice de paix dece canton, en remplacement de M. J.-Ü. Delva démission- naire. Le public est prévenu que la circulation est inlerroinpue, a partir du Lundi 14 de ce mois jusqu'au 21suivant, sur le pont dil du Pelican, élabli sur le canal de Nicuporl vers Dunkerque, pour la Iraversée dc la route de Nicuporl par l'urnes it la fronlière de France. Un individu, se disant prétre polonais, a snrpris un célébret(aulorisation de célébrer la inesae), dans un diocese voisin, el a la favour dece document, il a exploitédiverses locnlités. Comme il pourrait essayer sa cou- pable industrie dans nos environs, Ie clereé el les fidèles feront bien de se tenir sur leurs gardes. F A ITS DIVERS. ii Rome, 30 Octolire. IO, 10 ET BIS 10, PBAUDITE, CIVES. II existo cn Norwógc un icyimcnl de pntineurs compose de qnntre compagnies. L'uniformc dc ces soldats est vert rosse comme celui dos chasseurs de Vincennes. Un fusil léger snspendu a l'épaule p;ir une courroic cl uné épée poignard soni lis seulcs amies de ce regiment; un baton ferré complex l'éqiiipomenl Le soldat s'en serl pour se meiire en mouvement, accélérer ou ralenlirsa course el s'en Iniro un point d'apptti lorsqu'il vent s'arrdter. Rim do plus curieus que de voir lo régiment de pad- neurs exécuter ses manoeuvres. En tin clin d'ceil, nu millicti de la course la plus vertigineuse, ils font 1'cxercice avec I'arme blanche et I'arme a feu, grayisscnt les montagnes et en redesccndcnt avec une agilrié merveillense, et exécutent lous leurs mmivcments avec unc adresse, une rapidilé ct uno precision incroyalilcs Le régiment des patineurs est ceriainement une des curiosités de la Norwógc. - Un mot qui vient dc Madrid: Lesrépubli- cains s'ennuienl lellenienl en Espagne qu'ils y jouent aux echecs. A propos de l'armée territoriale, le Figaro se demande qfiel sera le sobriquet qu'ou appliquera aux nouveaux soldat. II serail, en effetsans exemple, qu'un corps frariQais ne recül pas ce second baptême qui n'a rien d'offensanl. Demandez a n'importe quel gamin comment s'appelle le soldat de la ligne, il vons répondra: I.e lignard. Le zouave: zouzou ou chocal. Les chasseurs a pied: les vitt.ic.rs. Les soldats de train: les tringlbts. f .'infanterie de marine: les marsouins ou bigornaux, a lour tour, oppcllcnt leurs camarndes de l'armée de terne: les lerriens. Les mobiles devinrent vite los mohlots, les gardes nalionanx; escargols de rempart-, les gardes mobilises; les découcheurs Vite un nom car enfin: Soldat de l'armée territo riale, c'est beaucoup tros long pour I'histoire. Les pelils gueux. On nous signule. dit !e Journal d'Anvers, un nouveau fait de gucuserie: Hier, vers quatre lietires de l'après midi, des clèvcs de l'Athénée de cette ville.quitlanl I ecoleau moment oü deux pères Récollets passaienl. ont insullé ces religieux et leur ont jeté de la boue. Les passants étaienl indigncs des procédés de ces giieusithms. Nous espérons que justice sera faite el qu'un vigoureux pensum et une réprimande en règle seront donnés ces prêlrophohes en herbes. Que l'on jet e de la bone a nos religieux en plein conseil commu nal soit! D un Irou a charbon il ne peut guère sonir du fronifcnt Mais que eette boue leur soit lancée en pleine rue, voila qui esl trop foil. L'OEavre des pelils Chihois. 1! n'est pas un homme de bonne foi qui ne saclie aujourd'ln t que l'horrible plaie de l'infanticide en Chine, plaie a laqnelle ICEimre deta Saint-En fance s'cl'fuee de porter remède est uu fait trop réel et mille fois attesié par des récits irrécusables. Nous n avons que l'enibarras du ehoix entre les. Iémoignages les plus précis et les mieux fails pour confond re la cnlomnie En voici on qui a l'avantage d'etre tout récent et d'éninncr d'une plume aulorisée. On lil dans Ie I ogage. auipiir du monde par Ie comle dc Beauvoir (Java, S;arn, Canton, p. 423:) Soudain, tnndis que nous pressons le pas dans les sentiers bouetix et deserts qui longent les murs en lerre d un petit Village presque en mine, nous voyons a trois pas, dans des hei bes ahaltucs par la gelée, un petit panier en naties cousu a son orifice: quelque chose semble remuer dedans, la natte molle se soulève, puis retombe; avec un couteau, nous entr ouvrons le tissu grossier et nous y trouvons un pauvre petit etre nu, bleu et glacé de froid, agó peut-étre de vingt quatre heitres... A peine rendu a la lumière du jour, il vagit plaintiveinenl; au bout dun instant, d autres cris lui répondent et ils s échappent d un buisson voisin oü un autre enfant se débat aussi contre la mort Cclui-ci a sans doute élé joté par-dessus le mur, car il semble fracture, et, sur un espaco de cinq cents metres environ, le long dc ce sentier,nous comptons bientüt sept moribonds, agés de quelques heures seulemont; les uns sont attcints de la lèpre, les autres sont presque entière- ment gelés, un d eux a un roup de couteau dans lo colé! Je ne puis vous dire combicn notre cccurse soulève de pitié, de douleur et de colère a la vue de ces enfants qui gisent la (ellemcnt meurtris t't gelcs quo rien ne saurail les rendrea la vic. Sept, cn moins d un quart de lieue, n'est-cc pes lo spectacle affreux et le plus navrant? I'our notre premier jour en Chine, lc basartf nous fait voir un exemple de la plus affreuse cruauté! Cortes,je I avoue bien franchenient et je prie los missions de me le pardonner je n'avais jamais vonta croire a I'exposition des petUs Chinois! je me disais que puisque les bêies féroees soignent leurs petils, il ne devait pas y avoir de pays, oü I abandon des enfants fut devenu une conlume. Qu'il y eut des crimes isnlés, des infanticides comme dans certains quarliers de nos capita les, c'élait, ponsais-je, lacomme choz nous, une iriste conse quence descolères ou des misères liumaincs; c'élait selon moi cl selon mon ignorance, pure question de cour d assises cliinoise, exploilée en Europe et exagéréc par les correspondancos qui nous parve- naient el qui élaient encore amplifiéos dans chaque paroisse. Quel est done le mobile de ces attaques contre unc oeuvre que, mème au point de vue purement pbilantrhopique, il landrail cncourager et bënir? Ah! cost ici que se révèle le fanatisme anlichrëiien de la secte libérale! Elle sail que les enfants abandon ees en Chine sunt recuei 11 is par des mains calholiques; elle sait que ces mains, en les rendant lu vie, leur confèrent aussi Ie baptême el les

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1874 | | pagina 2