ÉTRENNES AU ST-PÊRE. l'Evangile; l'aulre, perdu pour ce monde, n'aura plus d'autre caresseaux lèvres que la prièro. Par ce lemps d'enlerremenls civils et cello épidémie de suicides d.uii les colonnes des journaux sonl assomhncs; dans nos jours d'anarcltie morale, politique, sociale; au mi lieu de nos luimes vivaces el de nos agita tions slériles, rimpnssion d'tin pieux spec tacle comme celui qui nous a elé offerl liter se grave plus profoinhuneul dans lecceur par Ie conlrasle de sa serenilé infinie el de Hè v res vaines. La nature elle-même avnit nssorti son dé cor a cette lecon: nous quillions cequon appel Ie Ie cceur de Paris. Ie quartier des affaires cl des plaisirs, lout noir de boue amoncclée sous Ie "roulement des voilureset Ie va-eJ vienl incessant des piélons. Nous pénélrions dans los regions solitaires ou Ie convent de la Visitation abrile son recneille- menl; ia. lont est Liane de neige immacutée, tout est pur comme l'ame des vierges, el. la terre même est eandide comme Ie voile de leurs fronts. On dirait que t liomme en en trant dans cel quartier Ie profane. A plus forte raison la pulilicilé doil-elle pónélrer d un pied discret dans ce sancluai- re. Voila pourquoi nous n'avons voulu relracer qu a demi vuix les emotions de ce pèlerinage si en dehors de nos occupations accoutumécs. Nous avons d ordinaire affaire an mal sous toutes Lts formes, a I impiété, a l'immoralitc, a l'anareliie. II nous a été don- né, par co m po u sat ton, d'entrevoir un sacri fice qui fait a la fois le deuil el la gloire fPnne familie chrclicnne, donl Ie chefse dresse comme uri proplièle parmi les jour nalistes de cc torrips-ci. H. de Péne, ré dacteur cji chef du Paris-Journal. assez c.urieuse. I, Ie produit en 1815, 54 millions; en 1830 (>7 tiiillions; en 1849. 9;> millions; en 1850. 1 "22 millions; en 1800, 193 millions, et cette aunée olie figure au budget pour la somme dc 287 millions. Le Précurseur ne parle plus du denoue ment de fhornble complot tramé contre la vie du prince de Bismark par l'affreux Duchesne (de Seraing.) Cette aventure, dit une feuille conserva trice, a sa place marquee parmi les puffs cé- lèbros du xtxe siècle, Elle prêteraiL a un poème hèroï comique si nous n'avions trop déchii de la franche gaité de nos pères. II nous semble que ce serail faire trop d'lionncur a celte mystification que de la prendre pour sujet d'un poème liéoï-comi- que. IJne chanson destinee a devenir legenda ire, comme MalbroekLu Pahsse, Cadet Ihussel, nous le disions, il y a quejques jours, voila la seule page hislonque due nu terrible complot donl le précurseur a retrace les moindres détails sous ce litre qui donnail la cbaiir de poule aux badauds, lecleurs de ce journal: les ASSASSINS DU PHINO.E DE BISMARK. Quel malheur pour le prussnphile organs de l'esclayagisicde Riode n'avo'ir lev'é qu'un liévre empaillé! (CEscaul.) SUISSE. On écrit du canton du Valais que de mé- moire d'homme ori u'a vu dans les hautes vallées de pnreilles accumulations de neige. C'est seulement mamtenanl qu'arrivent de tous cötés des nouvelles de la situation qu'on peut s'en faire une idéé générale. C'est natu- rellement dans les localités élevéés qu'il y en a le plus. Ainsi, on mande de Uliötel de 1'EggiSbörn, que le gardien utilise réguliè- rement une des fenètres du quatrième étage comme porte de maison Dans mainles communes de la montagne, la neige avail atteint dix pieds cl plus de hauteur. Elle est encore trop tendre pour que Pon puisse marcher sans enfoncer trop profond. Avec un tel élat de choses, les pro visions se consomrnent cl finirönl par man- qtier. La pénurie de sol pour le bétail et le manque d'eau se font déja vivement sen.tir dans plus d'une commune. Le gibier de tou- tesorte. chassé des hauteurs, se réfugié jus- quedans les villages, ou il devient une proie trop facile pour les chasseurs et les bracon- niers. LES TABACS EN FRANCE. Un pen de statislique pour les membres de la Société contre Pabus du tabic. D'aprés le rapporteur, M. Block, il se con- somme annuellemenl cn France douze mil lions do kilogrammes de labac. Ces tabacs sont achetés directement aux pianteurs par Padministration, ou bien par Pentremise des consuls a Pétranger. D'aprés la statislique officielle, les achats se. sont èlevés a la somme de 83,950,000 francs, représentant environ 31,700,000 ki- Un journal, analysant YAnnuaire stulisli- de la llclgif/i/c pour 1874, en déduil ainsi les consequences en cc qui conccrne ['augmentation du nombre des représentanls ct des sénateurs: Nous avons sous les yeux le tableau qui a servi a la repartition de 1876; il en résulte qu'on a recherché d'abord les provinces qui avaient. un excédant de population au-dela du nombre des deputes él us, e'est-a-dire un excédant a raison de 40,000 habitants pour un nouveau député. En suivant la même regie, nous trouvons que: La province d'Anvers aura un député de plus pour un excédant de 33,543 habitants; Brabant, un député pour un excédant de 42,468 id.; Flandreoccidentale, id. id., 42.921 id.; Flandre oriëntale, id. id., 54,366 id.; Hainaut, id. id.. 52,036 id.; Liége, id. id., 63,165 id. La province de Limbourg n'a qu'un excé dant de 2,922 et cel le de Luxembourg de 6,069, et quant a la province de Namur, au |ieu d'un excédant, sa population est de 3,669 habitants en dessous de la proportion nécessaire pour avoir droit d'élire les 8 dé- pulés qui lui sont atlribués. En second lieu, il faut rechercher les pro vinces qui onl un excédant a raison de 80,000 habitants pour un sénateur. Ce sera: La Flandre oriëntale a laquelle sera allri- buée l'éleclion d'un sénateur de plus, paree qu'elle a un excédant de population de 54,366 habitants, Le Hainaut idem pour un excédant de 52,036; Liége pour un excédant de 63,165. La répartition des six nouveaux députés et des trois nouveaux sénateurs élant faite enlre les provinces, il faut les répartir par arrondissement, en suivant encore la marche adoptée en 1866. L'éleclion du nouveau député atlribué a la province d'Anvers appartiendra a l'arron- dissement d'Anvers, dont la population excè- de de 22,914 habitants le total de 240,000 qu'il lui faut pour avoir droit a élire les six députés actuels. Cel arrondissement devra done élire sept députés. Dans le Brabant, ce député appartiendra a l'arrondisscment de Bru.xelles, qui a un ex cédant de 56,433 habitants, Bru.xelles aura done 14 députés. Dans la Flandre occidentale, cc député appartiendra a I'arrondissemenl de Courlrai, qui a nn excédant de 63,523 habitants et élira 4 députés. Dans; la Flandre oriëntale, a I'arrondisse menl d'Alost, qui a uri excédant de 29,404 habitants el élira 4 députés. Nota. L'cxcédanl de I'arrondissemenl de Gaud n'esl que de 29,072 habitants. Dans le Hainaut, a l'arrondissement de Charleroi, qui a un excédant de 57,082 ha bitants él élira 6 députés. Dans la province de Liége, a l'arrondisse ment de Verviers, qui a un excédant de 37,276 habitants et élira 4 députés. Vienl enfin la repartition des trois nou veaux sénateurs qui doivent être atlribués aux provinces de la Flandre oriëntale, du Hainaut et de Liége; ce sera, pour la pre mière, l'arrondissement de Gand, qui, a rai son d'une population de 309,072 habitants, ri'élit acluellement que 3 sénateurs, cc qui fait qu'il a un excédant de 69,072 habitants; il élira 4 sénateurs. Pour le Hainaut, a l'arrondissement de Soignies, qui a un excédant de 34,758 ha bitants et élira 2 sénateurs. Nola. L'cxcédanl de l'arrondissement de Charleroi n'est que de 17,022 habitants. Pour Liége, l'arrondissement de Verviers, qui a un excédant de 71,276 habitauls, élira deux sénateurs. Première place de vicaire de l'église de Saint Francois, a Menin; Tróisième place de vicairc de l'église de Lich ter velde, cl de l'église de Mouscron. Par arretroyal du 30 Décemhre, I é- glise de Saint Jean ter-Biezen, a Walou, est crigée en succursale. Elle aura pour circnnscription une parties du terr.oire des communes de Watou et de Poperinghe. Ct Sa bi i «se 1 ae«Ie. PrcBiiière ïiiste. du nouveau bourgmestre, M. A. Luyben, au sujet de cette prohibition. Le Courrier de lu Meuse annonce que M. Luyben vienl de formeler une réponse qui lui faittont honnenr. Celui-ci mainlient avanl tout la competence du bourgmestre en matiè- re de prohibition des representations lliéa- i ra les. Quant a l'opportnnité d'en faire usage il partage pieinement l'opinion de son anté- .cesseur, d'abord paree que personne ne nie que cette pièce n'ait une tendance immorale, ce qui ne saurail éire mis en doute, quoi- qu'ailletirs on en ail permis la representation, et encore, farce qó'a bois-i.e-duc, or des re- Voila un langage nel el franc qui vaudra a M. Luyben les felicitations de tous les hon- nêtes gens. B. Six, de M. le Total ft*. »«!-«» M. Monlhaye, chef de division au gouver nement provincial de la Flandre occidentale, vienl de rendre un nouveau service a la cause de 1'cnseignemenl cn faisanl pour l'enseigne- ment moyen ce que, dans deux publications précédenles, il avait fail pour l'enseignement primaire, c'est-a-dire cn rcunissant dans un cadre méthodique, avec les lextes législatifs, les éléments dc la jurisprudence administra tive disséminés dans de nombreux et volu- rnineux rapports. Code de Censeignemenl moyentel est le litre de cel ouvrage, d'une utiiilé incontestable pour quiconque s'occnpe de cette matière.pour le professeur l'adminis- trateur, le publiciste et l'homme d'Etat. C'est un livre de bibliothèque qui a toute l'impartialilé d'un document. L'ouvrage est précédé d'un exposé historique de ['organi sation de l'enseignement moven depuis la loi fondamentale des Pays-Bas jusqu'a la loi organique de 1850, et suivi d'un apereu de ja législation des bourses d'éludes. LE MOT D'ORDRE. Nous sommes menaces, parait-il, d'une campagne doctrino-libérale d un nouveau genre. On prépare, dit-on, dans le camp de nos adversaires un nouvelle edition revue et corrigée des emotions communales de 184/ d.e 1857 et de 1864. Déja des conseils coin- munaux, sorlant manifestemenl de leurs attributions exclusivement administratives, s'arrogent en queique sorte le droit do pren dre part a la confection des luis. Cessatrapes au petit pied campent, lc deti dans l'ceil el la menace dans le geste, en face du Pouvoir léutslatif. La Loge dicle a cerlaines édililes des manifestes poïitiques dont le hut n'échap- pe a personne; ils sont destinés a jeter la déconsidération sur les travaux de la Legis lature. Ainsi, nous voyons leconseil commu nal d'Anvers donner le jour a une longue pancarte demandant l'ioslruction obligatoi re. On n'a joule pas: laïque el gratuite. Si, queique jour, les frères cl amis rcussis- saient a ressaistr les porlefeuiliesministériels, onaurail tout le temps de 1'ajouter. Nous ne prétendons pas que l'on doive attacher une grande importance a cessimu- lacres de manifestations, mais encore ne faut-il pas trop les dédnigner. Du conseil communal, l'agitation pourrail descend re dans la rue el y faire retenlir ca cri popu laire qui charme si délicieusemenl les oreilles maconnico-libérales de M. Van- humbeeck. Ou voudrait nous faire vivre sous le régime? de l'ttnarchie moralet nous avons assez de. confiance dans Pénergieet dans la.fenneté de la majorilé parlurneptaire pont' espérer qu'elle ne se Iaissera pas forcer la main par une poignée de turbulents ci d'hommes passjpnnés avides de brun ct d'e.xcitalion. L'enseignement obligatoire est déja le mol d'ordre d'onné par le Progrès aux membres de ['Association libérale d'Ypres. ACTES OFFICIALS. Par arr.èlé royal du 28 Déccmbre, la dé- mitsion de M. G. De Brouwer, do ses fonc- tions de substitut de procureur du Roi prés le tribunal de première instance séant a Bru- xelles, est acecptée. Par arrèté royal du 30 üécembre, a compter du premier jour du mois qui suivra la publication du présent arrèté, un traite- ment de 600 francs est attaché aux places de logrammes de labac La progression des veilles du labac est I vicaire ci-dussous designees: U.N EXEMPLE. A SUIVRE. Le Courrier de la M'use journal catho- lique de Maestrïelil, annoncnit récemmenl que le bourgmestre de Bois-'e-Duc, M. Luyckx, avail dèlendu la reprèsëntalióii ori cette ville de la Vie Parisienneexhibition hideuse et rancie des mceurs du demi-monde avec accompagnement de deint-musique. Un nouveau bourgmestre ayant succédé a M. Luyckx. des membres d'un Casino quel- conque, habitants de Bois-le-Duc, crurent pouvoir faire lomber la prohibition et ils s'adressèrent pour cela au ministre de Finlé- rieur de Hollande. Avant de répondre a l'adresse des membres du Casino de Bois-le- Duc, M. le ministre a voulu demander l'uvis Variétés. CHRON1QUE SCIENTIF1QUE. Exlrail du Monde.) ÊöearfaiscügiaiSiswsaifflfe.'c' jESMsasE«gasg«X5i PAROISSE DE ST-MARTIN (VPKES). M. le clianoine Boone,. Curó-Doyen, '100 M",e la douairière de Patin ol M"e Ilólène de Patin, Mllc S. Gisquière, Mllc Henrietta Boone, M. le curó SSIiecniafter, Mlio J. Dewachter, Ee'nè zieke...vraegt Z0Sen van Heiligheid, PAROISSE DE ST-JACQUES (YPRES). Les soeur'S de chai'it:'de St-Josep 11100 00 Le cujéde St-Japques, 20—00 MM. Alois, Eugène él Mlu Ztié Siruye, 300 PAROISSE DE ST-NICOLAS (vt'RES). M. Vanderghinste Fossé,édiieur du Jour nal d'Ypres et dn Nieuwsblad, PROVEN. M. B. Lnnduyl, curó, M. A. Delancker, vicaire, Ange Vandenbussclie, Vv0 Pierre Vandénbusscbe, Eugénie Vandenliende, Sopbie Lermylte, Fidelis Claeys en binders, LOCRE. coadjuteur 00 200—00 80—00 23—00 •13 00 B— 00 B00 00 10-00 20-00 10—00 10-00 10-00 1 - 00 10—00 5-00 PBÉSENTATIONS PABEILLES NE SONT PAS DE MISE, I.'ON n'a PAS BESOIN DE TOLÉRER CE QUE I.'ON TO- LÈRE EN DE PLUS GRANDES VILLES; que, paf conséquent, il ne saurail être question de rèvoquer l'arrél de son antécesseur. M. l'abbé Sausen, curó, 10-00 8—00 SOMMAlilE. La Manche et le Pas de-Calais. Leur faible pro- fondeur. Les bancs de Varne ei de Colbart. .•Les empióteménts de la Manche sur ses rivages. Possibility d'un pont sur le Pas-da- Calais. Les deux projets de M. Boutet, et celui dc M. Vérard de Saime Anne. Un isth me au lieu d'un pont, proposé par M. Buret. La grande question de la reunion do la France a l'Anglbtérre par une ligno ferrée sans interruption próoccupe assez en cc moment l'opinion publique, pour que nos lecleurs nous sachent gre de leur fournir a ce sujet queiques renscignemenls néces saires pour comprendre la possihilité des divers projets et so rendre eompte de tours clianees de réussite. La Manche n'est pas une mer comme une autre, el no peut pas se comparer, par cxemple, a la mer de Gascogne ou a la Mëditerranée, dont les profon- deurs atteignent rapidemenl, queique distance de leurs bords, plusieurs mil tiers de metres. La Man che, comme son prolongement le Pas de Calais et sa voi.-ine la mer du Nord, est une immense plaine envahie par les Hots et les courants de la marée, mais dont lc fond plat est resté a la portee du tra vail humain, a une distance de son niveau tout a fail insignifiante par rapport a sa largeur. La profondeur de la Manche, cn effet, resle en général au-dessous de CO metres même trés-loin au largo, et sur lu plus grande partie de sa surface, on trouve le fond avanl 40 metres sur la rive francaise, avanl 20 metres sur la live anglaise. Si done queique main giganlesque pouvail y pro- mener, en le p'osant au fond a certains endroits, un do nos monuments pensions, la tour Saint-Jacques, p;u- exeinple, le sonrnret de la tour reslerait lou- jours visible.; el dans la majorilé des points, le somrrret dc la colonne Vendóme, et même, sur de ia i ges ba mies. le loog des livages, surlout du cólé anglais, le toil d'une de nos hautes muisons pari- sienncs. Presque au milieu du dètroit, un peu au sud- ouest de sa ligne de moindre largeur, se trouvent deux bancs de sable allongés dans le sens parallèle au rivage, sur 10 a 12 kilometres de longueur et 1 a 2 kilometres de largeur. On les nomine le Varne et le Colbart. En certains points, un homroe, a ina- rée bassé, y tiouvcrait le lond. En töut lemps, les gros navires- les évitent. Une passé de 3 kilometres environ les sépare. K La geologie nous apprend que la Manche est la plus léceminenl formóe de nos mers, tellemenl qu'il n'est pas impossible que l'espèce humaine ait vu le lomps oü les lorres britannique et gauloise n'en faisaient qu'une, ou au moins celui oü le dètroit qu' les séparait élait celte passé de 3 kilometres enlre les bancs de Varne et de Colbart. Tous les jours la surface de la Manche empièle sur les terres rivcraines, en emportant pièce it pièce ies tranches éboulées de ses falaises, les puivérisant el donnant le produit aux bancs de sable de la mer du Nord. En ce moment, on évalue a un mètre lous les trois ans, en moyenne, le reculement de la rive francaise. Mais, de temps autre, sur les points avancés,des tranches de dix ct quinze mètres d'épnis- seur s'effondrenl pendant une tempêle. Le phare de Dieppe, lesphares de la llève et d'autres, constiuits il y a moins de soixanle aris a une distance de la mer que l'on pensait suffirepoui des siècles, seroiq emportés par la nier avant vingt ans d'ici. Les fameux rochers du Calvados, aujourd'hui a prés de deux lieux en mer, élaienl le rivage de Normandie au Moyen age. L'abbaye du Mout Saint Michel a été bade cn terre ferme; et les ties normandes, aujourd'hui angtaises, dc Jeisey de Gueinesey et d'Aurignv, fuisruont peul cifg cdcoig puiiio (Ju continent au lenrps de César. La fureur des vagues se brisant sur des bas-fonds et des courants de marée plus rapides que les steamers nous en sépa re» t aujourd'hui, el la coiniminauté de langue et d'origine lend a s'effaeer devant la diffioulté des communications. Mais si queique lent exhausseriient du sol venait faire disparaitre seulement une couche d'eau d'une cinquantaine de mètres, ce qui nu serait rien par rapport a la saillie des continents et de leurs mas sifs montagneux, la Manche, le Bas-de Calais, la mer du Nord, duns toute sa largeur enlre la Hollan de et l'Angletöfre, disparailrait.nl presque entière- mentet serajent remplacés par des plaines analogues a nos Pays-Bas actuels. Pour se faire une idéé de la faible profondeur de ces mers par rapport a leur largeur, qu'on se les figure réduites au millième de leur dimension: la Manche se trouveru representee par une de nos grandes places publiques en forme de triangle allon ge, le carrefour de l'Observatoire, par exemple; sa profondeur ne représenterail alors que deux, qualre ou six cenlimètres d'eau, ce qu'un moineau sautil- lant pourrait traverser sans mouiller ses plumes. Voila l'espace que le tunnel sous-marin va avoir a traverser: on voil que c'est la longueur seulement qui est a considérer, et non pas sa profondeur. Mais on voit cn même temps qu'il pouvait y avoir d'au tres solutions qu'un tunnel, et que par exemple la construction d'nn pont n'offrail rien d'invraisembla- ble. II existe maintenant prés d'une cenlairie de ponts, en Europe et en Amérique, dont les culéös attei gnent depuis 20 jusqu'a 60 mètres de hauteur et dont la construction n'a effrayé oi nos ingénieurs.ui nos compagnies de chemins de fer. Lours longueurs mises bout a hout représcr.teraient certainemcn plusieurs fois la largeur du Pas-de Calais. La compagnie du tunnel anglo francais se fa'q peut-être illusion, en s'imaginant que tous les voyageurs consentiront, pour éviter le mal de nier ou gagner üoux heu'res, a s'engouffrer pour une heure au moins dans ce irou noircieusé sous la mer. Pendant loogtemps on frissonnera a l'idéeque la mer pourrait, par une fissure sou-dainement produi.te, faire irruption avec une pression de plus de dix atmospheres dans le tunnel, oü seraieril aspkixiés, noyés etenterrés en un clin d'oeil tousles voyageurs. Les gens moins presses que la malle des ludes préféreront voir le soleil, au risque d'une heure de de mal au cceur, et laisser le tunnel aux merchan dises, Même après la construction du tunnel, les projets de ponts seront bienver.us du public. Voyez ce qu'il y a de Piirisicns accourus so faire mouiller sur les jeiées du Havre, les jours de grosse mer ou de grande marée. il y a queique dix ans, un projet queique peu fantastique fit a ce sujet grand Druil a Paris et en Angleterro. Un ingénieur hardiM. Boutet, inven- teur d'un système de ponts a grande portee, avait proposé très-sórieusement, je vous l'affirmc, do franchir le dètroit au moyen d'un pont de son systè me, d'une seule arche de trente kilomètres, s'élan- Qant du sommet du cap Blanc-Nez et se perdaut au loin dans les nuages; pour aller retomber, au- dela de l'horizon visible, sur le haul des falaises de la pointe Eastware. En voila au moins qui n'aurait pas gêné la navigation! Son soul inconvenient, disait un plai- sant, cüt été que les marins passant sous lui, et l'apercevant se profiler sur le ciel, auraient pu le prendre pour la ligne équinoxiale, ce qui cut causé dos erreui'S do latitude. Le projet fut présenté a l'Académie des sciences, qui se contente-, tout en le proclamant ingénieux. de Ie trouver un peu clier. Dans un second projet (fut- co par égard pour l'Académie ou pour les peintres de marine, qui n'auraient pas su meitre cn pers pective ce tablier aéricn sans support visible?) I'auteur se raballit sur un pont a neuf pelües arches de 3,300 de portée, Le modèle en miniature dc ce dernier pont était encore au l.ouvre avant la guerre. Un projet un peu plus modeste fut présenté a l'Académie queiques mois avant la guerre. C'est celui de M. Vérard de Sainte-Anne, qui pa ruit avoir été occupé du désir de plaire a tout le monde, aux amateurs do petiies arches, de moyennes, de gtau- des, de ponts suspendus, de digues et d'enrociie- ments. II trouve l'ceuvre simple, el il est frappé... de la facile execution. On no peul pas être plus accominodant. II met dans son pont de petités arches, pour la navigation do tróisième orilre, c'est-iVdire des ba- taux pêebeurs; puis de grandes aiclies en lor forge, pour laisser un libro cours a la navigation dc deuxième ordre,c'est-a-dire auxpnquebolsa vapour; enfin un pont tubulaire comme celui de Menai, sous lequel naviguerotit facilement les vaisseaux do liaut bord du plus fort tonnage. Ne trouvez-vous pas que eela rappelle eet acadé- micien qui, construisant une ferme, fit faire a la porte do la grange un trou suflisant pour donner passage a la mère chatte, et a cólé un trou moindrö pour donner passage a ses perils chats? C'est aussi d'immédialement avant la guerre que date un projet d'execution ep apparence plus Ion-

HISTORISCHE KRANTEN

Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 2