•TSS^aswHMiSBft
LA CROIX D OR.
Les ""mcros »mSZ1'lo rüHw Xto-c"'T J" J0'"'Ml'pris au"™rau'15 ceniimes-
-«wtó 8-40-
JD V"
Mercredi 17 Février 1875*
10me année. Nos 953.
z
e:
O
co
-<
In
cs
5
Lc Journal parail le Mercred
S)_ft.
fi.G A /V
A^>
r°
3
h g
X' II E jft I Hi" s I) 15 PH
s.i.«e,«.feto, ,:25i n
LES AMIS DE LA CONSTITUTION.
Représenler ses adversaires cornme des
hommes hostiles de plein droit a leurs
institutions, el délivrer ce ccrtificat d'in-
civisme pour détourner I'atlenlion de ses
propres fails et gestesco peut ètre un
expédient plus ou moins habile, mais qui
est niédiocrement honnète a coup sur et
que lót ou tard l'opinion publique apprécie
scvérement.
Combien de fois n'a-t-on pas dit aux
calholiques qu'ils ne pouvaient pas conci-
üer leurs croyances religieuses avec Uatla-
chement a leur Constitution La presse
libérale n'a pas lari sur ce théme, au fond
assez ineplc, et les meneurs du parti en
ont fait a la tribune un de ces lieux com-
niuns que Topposition liont toujours en
réserve pour les temps de diselte. Témoin
la récente discussion du budget des affaires
élrangéres.
Aux yeux des hommes de bonne foi ce
vieux procés de tendance et depuis long-
lemps jugé. Notre pacle fondamental compte
quarante-qualre années d'existence, et jamais
on n'a pu accuser l'opinion conservatrice
d'avoir porté atleinte a une scule de scs
dispositions. En presence de ce fait indé-
niable, que signilient tant de vaines decla
mations?
Mais si les calholiques ont prouvé, par
lours actes, qu'ils appartiennent a la grande
école du respect et qu'ils savent observer
scrupuleusement leurs devoirs, nous som
mes en droit de nous demander si nos
biuyanls libératix sont bi en fondés a parler
avec tant d assurance, et si l'accusation qu'ils
lancent gratuilement a d'antres.ne les alteint
pas directemcnt ou.x mèmes. II est une loi
suprème que le libéralisme met bien au-
dessus des constitutions et qui fait qn'il
n aura jamais pour elles qu'un amour très-
condilionnel et trés subordonné: c'est l'in-
térêt. Et quand ses journaux, ses publicistes,
ses hommes d'Elat proclament a l'envi son
droit a la domination, ils ne font que répon-
dre aux exigences dc eet égoïste mobile,
Aussi voycz les faits: se maintenirau pouvoir
pa fas et nefusct lacher d'y revcnir do
mêmo après qu'on l'a perdu, c'est toute
son bisloire politique de ces vingt dernières
années. Et la Constitution en a garde les
traces.
L exclusivisme, accaparant empiois, avan-
tages, faveurs et honneurs, avait fait un
vain mot de cetle égalité de droits dont
nous sommes si fiers.
Sous la funeste action d'une centralisa
tion hostile et tracassière, le droit disso
ciation élait méconnu dans une de ses
applications les plus fécondes dans la
pratique dc la cbanté qui devrait toujours
ètre libre.
Une interpretation perfide, démentie par
Ie lexle, avait donné le pas a l'enseignement
officiel sur l'enseignement libre, et fa encore
la liberie, énergiquement garantie par la
Constitution était mise en suspicion et
entravée.
La liberie des cultes n'a empèché ni la
violation des cimetiéresni l'outrage au
prêtre et au religieux, ni l'appel a la
proscription contre la religion catholique,
ni la menace de ia meltre hors du droit
commun en revisant la Constitution conlre
elle.
La liberie de la presse et les prescrip
tions qui la protégent n'ont pas empêché
davantage nos puritains libéraux de pra-
liquer largemenl un sysiétne qui leur per
met de fuir la juridiction couslitulionnelie
du jury.
Et il en est ainsi de mainle autre partie
de notre cbarte. Quelle instructive revue
Ion fcrait, s'il fallait rappelcr comment le
suffrage, dénaturé ct absorbé, pourvoyait a
la formation des pouvoirs sous l'influence
d'une contrainte savamment organisée
comment la fixation improvisée du nombre
des siéges devait rétablir l'équilibre au sein
de la legislature; comment la volonté des-
potique d'uri ministre aimait a imposer
des lois a sa majorité, et comment toutes
ces entreprises passaient a travers les pré-
caulionspourlant minutiousesdont le
législateur conslituant a entouré son ceuvre!
La Constitution veut des pouvoirs libre-
menl, légalemenl élus, et quand les arrèls
du serutin ne répondent pas aux espé-
rances du faux libéralisme, on voit appa-
raitre des bandes qui se cbargent de remuer
les pavés de la place publique, de briser
les vitres des couvents, dc tordre des
grilles et d'accomplir quantité d'autres ex
ploits tout aussi conciiiables avec l'ordre
public!
Elranges sont les notions de légalité et
d autorité. Les Chambres partagent, avec
lc Hoi l'exercice du pouvoir législalif, et
on les a vues assiégées en quelque sorle
par des foules égarées; le Roi nomme et
révoque ses minislres, et la maconnerie,
du fond de ses loges, prélend lui dicler des
lois sous la pression de la rue.
On ne marebande guére, du reste, les
formules du respect. II n'est point de plus
féroces partisans de l'obéissance passive
aux lois de la société civile, que ceux qui
les amoindrissent tous les jours au gré de
leurs appétits; point de plus grands fana-
tiques de la magistralure de leur choix,
que ceux qui ont imagine de faire le procés
a l'inamovibililé des juges, en dépit de la
grammaire et de ['article 100 de la Consti
tution; point de courtisans plus obséquieux,
aussi longtemps qu'ils espèrent, que ceux
qui baisent le bas du manteau royal
pendant qu'ils font crier sous les fenètres
du palais: au balcon! roi de carton!....
et le reste.
En vcrilé, avec les antecedents qu'on
lui connait, le gueuso-doctrinaire pourrail
avoir plus de modeslie mais Uhumilité,
par malheur, ne fut jamais le propre du
pharisien, et Ie liberal beige du XIXC siècle
continue a se draper dans le manteau de
son orgueil, en s'applaudissant de ne point
ressembler au contempleurs de la loi.
Seulement ce n'est pas toujours avec le
même succes. En 1870 el aprés, les électeurs
lui ont fait entendre que les lecons dc Con
stitution et d'amour de la Patrie avaient
assez longtemps duré. Le docteur congcdié
devrait enfin avoir le bon esprit de Ie com-
prendre el de se laire.
LE LIBÉRALISME C'EST L'ENNEMI.
II est d'incurables oplimisles qui refusent
absolumenl de croire aux mauvais desseius
du libéralisme. Aux aveux les plus explici-
tes, aux menaces les moins déguisées, ils
opposent toujours un caraclére bénin, et
plein d'illusions.
A les entendre, nous vivons en une ére de
tolérance et de pacification reilgieuse. Le
libéralisme peut bien se montrer violent ea
paroles; mais la force mème des choses et la
pression de I'esprit public l'obligent en fait
a garder une certaine mesure. C'est la vérï-
tablement te pjogrès moderne: les idéés de
justice et de liberie ont conquis un tel empi
re que les violences et les proscriptions de la
Révolution francaise doivent ètre aujourd'hui
considérées comme impossibles!...
Pas n est besoin d'opposcr a ce béat aveu-
glemcDl une longue argumentation. Les
faits le réfutenl pórenrptoirement.
Ce qui se passseen Allemagne et en Suisse
démonlre assez qu'il n'est aucune violence,
aueune iniquilé devant laqnelle recule lc
libéralisme moderne. La loi est proclamée
bJ
O
co
CO
O
CO
Q
=3
T5
O
CD
CsT
03
03
^"Ki a»
^3
yc
O
m
-o
Pi-
zo
•H
50
ra
CO
•H
ro
c^a
•n
D3
P-
"O
O o
a co
?o
OS
r* S5
n h-j
sJj
5 PI
"O
P-
perinlhewTfiXouck1! 7-13 °S'V°' h~" \V™s-p°Per™ghe, 6-00,9-07,12-08,3-87,6-80,8-48,9-80 - Po-
Ypres-Holers, 7-80, I 2-28,6^ 1000, 4-10, 8-28. M
ttoulers-Hruges, 8-4>$ 11-34 I 13 a k'Ptes, y-^o, l-oO, 7-bO.
Lic>'l°rvelde^^f 7^7'l" M0"'^' 4"28 m- - BrogM-flwIw, 8-28,
c J!e S™«Ji MO du matin d'« La nil«T. Ypm> L"ishe""rcl<>'
Thouroul- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00,
ncton-Comities 7-28, 10,So' 4-lo TTo® 'fenl}"res>iJj'®0, 10,18, 1*2-00, 0-40,— Armentières-IIoupIines Le Tououel-War-
Courtrai-fi, -ages. 8-08, II do" 12-38 (I j ^-STo'^ V°' m 9f'S' Warnéton-CoLL 8-30 O-öO? Ww
Bruges, Blankenberghe, Ileyst, (Eiat)' 7-28 I 04 2 80 7 t B'-uges-^rtmi, 8-28, 12-80, 8-00, 0-42.
Bjuges, 8-48, 8,33 11-23, 8-30. 04,2-30,7-33. - (bassin) 7-31,11-10,2-80,7-41 (exp.) - Heyst, Blankenberghe,
Ingelmunster Deynze-GW 8-1.8 q.ai o.o«
o j 0,00 I i-^D, Ö-3U.
"l 1 -2o"*4t-4o'7-2'|Ze'-VwnVV V' 2"19' 'nSelmunsler-Z)eyn^e, 0 08 2» cl., 7-18
Ingelmunster-ilo j ^yme-Ingelmunster, 7,31 1-00. c id.
Lichterveldé-Dixmade'Furnes'eV/>V' Jins^hem'In9elmimler7-42, 2-20, 7-48.
3-40, 8-00. 61 xe' ö"08, '~3J> 7'BÖ- Dtinkerke-Fumes-Dixmude et LiclUervelde, 0-48, 11 10,
Gand-Deynze-Ingelmunster, 6-88,
0-18.
COB.H.E;
IPOIf DANCE
COURTRAt, BRUXELLES.
Courlrai dép. 0,37 10,83 12,33
Bruxelles arr. 8,80 1,33 2,28
COURTRAtTOURNAI, LILLE.
Courlrai dep. 0,37 10,36
Tournai arr. 7,28 11,47
Bille 7,38 12,08
BRUXELLES, C0URTRAI.
2,54
3,48
4,00
3,47
0,14
5,34
0,39
0,33.
8,54.
8,47.
9,41.
Bruxelles dep.
Courlrai arr.
8,22
8,02
8,28
10,40
12,21
2,44
8,33
7,50
6,47.
8,44.
COURTRAt, GAND.
Courlrai dep. 0,42 9,49
Gand arr. 8,01 11,08
12,31
1,31
0,38 10,00.
3,44 0,40.
8,04 7,30.
Lille dep.
Tournai arr.
Courlrai
LILLE, TOURNAI, COURTRAt.
8,18 8,22 11,03 2,22 4,43 5,20 8,00.
8,42 8,50 11,29 2,40 8,30
0,42 0.49 12,31 3,44 0,40
8,38.
9-33.
GAND, COURTRAt.
Gand dep.
Courlrai arr.
8,15
0,37
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
9,38
10,50
1,28
2,54
4,24
8,34
7,21
8.47.
Bruges d.
Gaud a. 3-31
Bruxelles 6-28,
4 39 exp.6 49exp.7-04,9-39,12,34,3 43,ex.2,3215-39exp. 0,43.
O -Ml. 7 0 IK I A i fil on t N- 1
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruxelles dep. 7-20exp. 8,l4oxp 11,00 3,12 3, 83. exp.
Gand arr. 8,29 9,41 1,12 4,21 7,17.
Bruges 9,23 10,34 2,38 3,11 8,38.
Suite. Voir le IN" précédent.
22 Septembrc.
Ce matin, j a va is gravi le Rum's-Head, moo
fusil sur I épaule el trim a mes coles: éteiidu dans
les haules herbes, je regardais les nuages blanes
qui passaient sur ma iête et s'élevaicnt dans les
haules regions de fair, emporlés et cardés paria
brise.
Je vis lont d'un coup Trim fréliller et s'enfon-
cer dans une touffe de lianes et d'oseraies: un
courlieu aux ailes noires s'envola devanl lui.
Comme c élait la première fois que Trim déeou-
viuil une pièce de gibier, je lui adressais mes
felicitations, lorsqu un vautoiir gris passa lour-
dtment tlevant mot et selauea sur le courlieu qui
prit la fuite vers Ie rivagu eu poiissant des eris
aigus.
Bes houriques et des cormorans s'élancèrent
d un marais voisin pour seeourir le fugihf: le kiii-
lour s'arrêta élouué, pendant que Ie courlieu s'en-
volait a tire-d'aile vers le rivage.
Cue foule d'autres oiseaux vinrent du rivage:
tons ensemble entouraient le vautour en baltant
des ailes et poussant des cris de colère; - celui-ci
s'élevait lentement, regardant avec méfiance le
ccrcle d'ennerois dont il était enlouré
Le combat ne tarda pas a s'engager.
Un hourique, hérissant ses plumes,se crampon-
na sur le dos du vautour, donnant de furieux
coups de bec sur son cou chauve.
Les cormorans commencèrent alors la charge;
le vautour était enlouré et presse de lous cötés,
dc (emps en temps un des assaillanls blessé secar-
tait du champ de balaille, d était promplemeut
rernplacé par une foule d'oiseaux de toute espècc
qui surgissait de partöut.
Be grandes mauves blanches planaient sur la
mrr et reg'ardaient avec la plus grande agitation
cclte scène, a laquellc elles n'osaienl se mêler.
Bes flocons de plumes, dépouilles des combat-
lants, voliigaient dans l'air, qui retenlissait de
cris aigus et discordarits.
Au bout dune demi heure, Ie vautour se dé-
cida a baltre en retraite, il fendit le cercle qui le
piCsSail, et senvola lentement, par-dessus la tner,
vers le continent d'Amériqiie.
B avail depuis lönglemps déja disparu a l'hori-
zon, que le désordre et le iiimulle n'avaient pas
encore cessé: des ntiécs de conrlieiix, de houri
que.'-, de cormorans, de canards sauvages et de
mauves voltigeaient de cóté rl d'autre, s'appelant
réciproquement. avec une douce fraternité, com
me des concitoyeos qui viennent de faire cesser
une revolution et ont reconquis leur liberie avec la
monarchie.
Le rivage retenlissait de cris et de bruits de
toute nature.
L approche de la nuit put scule les dispenser:
les houriques, les cormorans et les courlieux des-
cendirent dans les marécages de l'ile; les canards,
les sarcelles et les mauves allèrent s'abaltre, en
tournoyant, dans la haute nier.
Je me suis pris a contempler le rivage, et je suis
tombé dans une meditation trisle et douce a la
fois.
Les plus nobles élans de l'ame relrouvent leur
vigueur sous les étreintes vives el passionnées de
'air qui court sur la nier et vient expirer sur la
plage avec lc llot.
La, on se sent bien, après un affreux naufrage:
la vague se renouvelle sous la vague, comme la
fleur marine sous la fleur; on espère alors que les
affections se renouvellent aussi comme la vague
plaintive cl comme la trisle fleur des roebes.
Ainsi se renouvelle sans cesse I bumanilé, et tou
jours, hélas! toujours l'opprcssion du pêché pèse
sur la foule gémissante
Les orages de l'Océan sont rotnme les orages
des passions, le coenr comme le navire; s'il peut
résister, il est sanvé, tel immense soit le danger.
Le bruit de la mer couvre la voix de liiomme; il
ne peul plus se plaindre. mais il écoute; il se sent
petit et faible, devant cetle virile et grandiose na
ture.
La mnsique de la mer inonde nolre ame
de sa spirale infinie, monotone et plaintive
Mais voici la luue grise et noyée dans une ce
leste vapeur comme une vierge envel.oppée dans
une manlille de gaze; la voila qui selève du gouf-
fre pour éelairer la rive sablonneuse.
Je suis la. sur la grève, éeoutant avec receuil-
Icment lessons plaintifs qui viennent Iristement
déferler sur les brisants avec la mer.
Le vent sec et sale qui vieiit du large et ra-
fraiebil ma tète brt'tlaiHe, creuse les rochers gigan-
lesqueSjélargit leurs crevasses avec aulanl de force
que les vagiies ii la tna.rée
Comme le coetir de 1'liomme est étrangement
fait! C'est lui qui nourrit ses propres doulcurs.Au
lieu de jouir du présent, souvent radieux, il
puisse dans ses souvenirs ce qn'il y a (|e p|lls
douloureux pour s'en repailre. On dirait que la
soiiffrance lui soit une voluplé. Ainsi le souvenir
de la pauvre madame Juan et de son enfant me
poursuit partout. B me semble que je suis leur
nieurlrier. Alt! que ne me suis-je trouvé lit pour
lasauver ou mourii!.Dien sail combien je
l'aimais, et combien ce sentiment était pur! Je
l'aimais comme une soeur chrélienne.
B n est pas vrai que l'amilié de femme a homme
et réciproquement soit un mensonge du langage;
cclte amiliè peut exisler entre deux ames élevées
sans jamais dégénérer en une liaison coupable.
Les saints et les saintes. nous l ont bien prouvé.
Je n'ai jamais pu apprendre la mort de qtiel-
qu un que j avais connu sans èlre profondément
touché, et sans ftiiré sur notre fragilité les plus
poignantes, les plus amères reflexions. Qu'cst ce
done quand il s'agit <1 une personne année?... Ah!
c est en pensant a cetle mort qui nous frappe tons,
pativres au milieu de nos douleurs, riches au mi
lieu de nos lètes, et nous donne ainsi une leeon
d hum11ilé terrible el frappante, rpie nous devrions
nous aimer nous soulager comme des frères!... O
deslinee de l homme! Que resle-t-il après nous?
Hélas! que laïssons-nous? Qiielques regrets qui
finissenl par selfaeer, qiiélques larmes que lc
lemjis scehe, cl puis l ien
Ainsi passent et séleignent les générations;
ainsi court 1 hitinaniie vers le but niystérieux.
Ainsi tombent les plus humbles comme les jdus
orgueilletix, les maitres comme les esclaves, et
el comme les lyrans ceux qu'ils oppriment
20 Seplembre.
Le ca pita ine Jlion Barby est arrivé hier: nous
allons, ce soir, coucher a bord de ca goèletle the
Victory, qui doit parlir demain de très-bonne
he ti re.
Nous fuisons nos adieux a sir Darby et a sa fa
milie, adieux pénibles ct allrislés par la pensee
que nous ne devons plus revoir ces braves et hon-
t ni;tcs chiétiens, a qui nous devons la vie.
Si un exemplaïre de ee livre tombe entre leurs
mains, je souhaile qu'ils y trouvent l'expression
de notre reconnaissance.
Le chien Trim s'est acquis leur affection et leur
estime par la régularité des.es moeurs et la douceur
de son caraclére: uuus le leur laissous en souvenir
de nous.
On léve I ancre. Le vent gonfle les voiles, le
navire s'êbranle et glisse sur les lames.
Les brisants a fleur d'eau,fes récifs qui bordent
I ile de sable nous obligent ;i manoetivrer avec
prudence. Heiirensement que le capitaine Darby
connait parfaitement ces dangereux parages; c'est
un inarin consommé, quoiqn'il n'ait pas encore
vingt cinq ans.
II est deux heures du matin. - Aucun bruit
ne s élève de I ile: tous ses habitants sonimeillent
au murmure lointain de la mer.
Bien vons garde! sir Barby, vous et vos géné-
reux compagnons puissiez-vous vivre encore
longtemps et ne point Irouver un jour la mort au
sein de eet Oeéan, auqtiel vous avez arraché tant
de victimes!
Bieu vous garde aussi! mistriss Darby, qui pA-
lissez au bruit des orages, comme ces statues de
marbre blanc qui veillent sur les tombeaux!
Bonjour, charmante miss; conservez comme un
précieux trésör vos seize ans et vos cheveaux
blonds, et que Dieu vous donne un jour un mari
qui vous aime comme vons l'aimerez!
Bonjour encore, moil panvre ami Trim, qui
chassez si mal. mais qui valez beaucoup mieux
que bien des hommes qui se disaient aussi mes I
amis!
A CONTINUER,