LIVRES DE PRIËRES
tie la tribune du Parlement allemand, contre
Mgr Meglia, a qui la ebaneelier a prêté ce
mot: que I'Eglise catholique doit s'appuyer
sur la révoluiion.
Sans nous attacher a relever le ridicule
d'une pareille accusation, au moment off il
vienl d'ètre élabli que la chancellerie alle
mande nedemandait pas mieux que de s'u-
nir a Mazzini pour renverser au besoin Vic
tor-Emmanuel; faisons remarquer que les
affirmations de Porgane officieux de M. de
Bismark onl pour ton le base celte parole di
vine rappelêe par lc Saint-Père dans son en-
cyclique: II vaut mieux obéir a Dieu qu'aux
hommes. La Correspondance provinciale
prétend. au contraire, qu'en Prusse, t'Em-
pereur Guillaume seal doit ét re obéi. Mais
qui done est par la déclaré révolulionnaire,
sirron PEmpereur lui-mème? Car, a moiris
de soutenir que cet Empercur est antérieur
a Dieu, c'est bien lui que Pon représenle
comme voulant violër les loisdu mailre su
prème, dont il tienl I'empire.
L'ÉMIGRATiON ALLEMANDE.
L'émigration pour l'Amérique ayant con-
cidérablement diminué dans ces derniers
temps, le gouvernement de Berlin qui, de-
puis si longtemps, voyait avec peine la re
duction que Immigration opérait dans les
ressources na lio na les, a résolu de profiler du
temps d'arrèt qui se produit pour détourner
le courant qui en-lraiiyi.il les populations a
•l'étranger. Les deux principal es mesures qui
onl-été adoplées dans ce but sont le morcel-
lement d'une parlie des immenses domaines
de la couronne de Prusse et la defense faite
aux entrepreneurs d'émigraiien d'enroler les
emigrants pour Ie eompte des puissances
élrarigères au moven duineprime de tant par
lêle d'enrólé. Par 'Ia première mesure, les
pauvres gens auronl le moyen d'acquérir
quelques ares de lerre et une habitation
qu'ils pourront appcler la leur; la seconde a
pour objel de metlre un ter-me au genre
d'affaires entrepris par les agenees brésilien-
nesetaulres. Cependant, cette émigration
ayant en partie ponr caus-ele méconlentement
eréé par Ia politique du gouvernement de
Berlin, toutes les mesures adminislratives
seront impuissantes pour arrêler le progrés
du mal.
tranchée en allouanl au milicien une somme
de 130 frans a l'age de 33 ans.
Ce n'était Ia dans Ia plupart des cas qu'une
indemnité illusoire. On a calculé que la moi-
tié des miliciens mouraienl avant le moment
de la toucher.
Le ministère actuel présente une loi plus
équitable en allouanl une rente de 10 francs
par mois aux parents pour tout le temps
qu'ils son! privés de leur fils. C'est la familie
qui est frappée, c'est elle qui doit êlre in-
demnisée.
Que l'un et l'autre syslème aient leurs dé-
fenseurs. on doil 1'adfneüre. Mais ce qui est
inconcevable, c'esi qua propos d'un projet
comme celui qui se discute a la Chambre, on
vienne déverser, comme l'a fait M. Bara, son
grossier mépris sur la religion, donner cours
a sa baine conlre les cominunaulès religieu-
ses.
Répondant a cetle object ion que l'indem-
nilé allouée par la loi de 1870 devieut sou
vent illusoire, paree que le milicien a cessé
de vivre au moment ou il esl appelé a la re-
cevoir, il a dit en ricunani que la droite
voulait peut-èlre conserver rindemnilé au
défunt pour faire (lire des messes a son in
tention; puis il a accuse' M. Malou, qu'il a
qualifié d'ancien rapporteur de la loi des
couventsde vouloir en changeant la nature
de cel te indemnité, fournir des holes aux
hospices et aux refuges tenuspar des reli-
gieux.
Quel homme, mon Dieu, quel homme et
quels arguments!
UNE DEFENSE JUSTIFIÉE.
Les journaux de Londres signalent un fait
qu'il con vienl de nepas laisser passer ina-
percu. Le gouvernement anglais a donné des
ordres pour remettre en vigueur la defense
faite aux employés de I'Elal de donner a la
presse des informations sur les choses offi-
cielles. Les employés de I'Eiat qui sont en
rapport avec les journaux sont próvenus
qu'ils seront regardés comrneresponsablesde
toute révélation sur les choses officielles faite
par les rédacteurs des feuiiles auxquelles ils
collaborcnt eux-mêmcs.
Le gouvernement de la fibre Anglelerre
n'esl pas suspect de vouloir allenler aux
droits de la presse; mais il ne veut pas non
plus êlre a la discretion d'une presse qui,
grace a des complicités cachées, a des ma-
nceuvres déloyales ourdies au sein même
des ministères el par des employés de l'Etal,
serail a même de jouer aux dépens du gou
vernement le róledu cheval dc Troie.
Le mal conlre Icq nel le gouvernement
anglais vient de prendre des mesures n'est
pas inconnu en Belgique. Sous le régime
Frére-Bara on citail tel journal dont le ré
dacteur élail aussi secrétaire du cabinet d'un
ministro. Aujourd'hui,sous le gouvernement
catholique, la presse libérale comptc 'parmi
ses collaborateurs bon nombre d'employés
de I Ltat; 1 Echo du Pavleme t lui même
en a fait l'aveu devanl le tribunal de Bru-
xelles.
Le minislère conservateur a monlréjus-
qu'ici vis a-vis de ces bureaucrates pen dé-
licats une longanimilé qui frise la faiblesse.
Nous est avis qu'il aurail tort dc tolérer plus
longtemps que des serviieurs a sa solde con-
sacrent leurs loisirs a lo combatlre et negli
gent même parfois leurs fonctions pour
mieux mordre Ia main qui les nourrit.
(iCourrier de Druxelles.)
LES NOMINATIONS A LA COUR D'APPEL.
Les presentations aux deux places de Con-
seilier vacantes a la Cour d'appel de Gand,
sont failes, et c'est au gouvernement a se
prononcer enlre les candidals proposés. L'o-
pinion pnblique dans nos Flandres a devancé
les presentations el elle a émis son avis tant
par les voix de la presse que par telle de ses
mandata ires des Conseils provinciaux; aucun
doule ne peut plus s'élever sur ce qu'elle
veut.
L intérêt des justiciables exige que lejuge
soit a l'abri de loute passion politique, qu'il
ne censulte que sa conscience et laisse la
toute consideration qui ne résulle pas direc-
tement de la légalité et des fails de la cause.
11 faut avant tout que le magistral soit indé-
pendant des partis, nous dirons plus, indé-
pendant de lui-mème; la justice la plus par-
faite possible doil ét re son guide. C'est ainsi
qu'il s'entoure de prestige et de dignité; c'est
ainsi qu'il se fait respecter par tous et par-
tout.
LE Cl DEVANT MINISTRE DE LA JUSTICE.
On a dit de M. Rara qu'il n'a qu'une corde
a sa lyre. Cela est absolument exact, et celte
corde on la connail.
La Chambre discute en ce moment le pro-
jot de loi relatif a la rémunération des mili
ciens.
Le minislère doctrinaire Frére-Bara s'élait
occupé de cettc question d'équité pen avant
sa chute sous le dégout universel. II l'avail
II y a une dizaine d'années, aucune plain"
te, mais aucune, nes'élevait contre Ia Cour
d appel de Gand: ses arrets étaient acceplés
comme empreints de justice et d'équité. Ses
membres jouissaient dc la haule estime gé-
nét ale, et les plaideurs abordaient le prétoire
avec une entière confiance.
Cel état de choses convenait si bien a lous
que la majorité catholique des Conseils pro
vinciaux n hésitait nullement a choisir ses
candidals dans les rangs de nos adversaires,
tellement elle espérail qu'ils laisseraient l'es-
pril de parti a la porie du sanctuaire de la
justice.
II nous a plu de reehercher les présenta
tions faites depuis plusieurs années pour les
pluces de Conseiller vacanles a la Cour d'ap
pel de Gand, et nous avons trouvé: 1° qu'en
remplacement de feu M. Van Innis, la Cour
et Ie Conseil provincial de la Flandre occi
dentale out été d'accord pour présenter en
première figne M Valcke; 2° que, pour rem-
placer M. Van de Walle, la Cour et le Conseil
de la Flandre oriëntale onl porlé leurs suffra
ges sur M. De Meren; 3° qu'au mois d'Aout
18G7, ils onl présente MM. Mechelynck et De
Pauw. en remplacement de M. Delecourl, en
même temps que, pour la place revenanl a
la flandre occidentale, ils appuvaient M. De
Ryckman; 4U qu'en Juillet 1808, la Cour et
le Conseil séant a Gand ont présenté M. Le-
liévre pour succéder a M. Van de Velde; 3°
qu'en Décembre 1869, ils ont donné une
première et une seconde candidature a M.
Van Acker; 6° que la même annèe un sem-
blable fait a eu lieu en faveur de M. De
Schryver, suecédant a feu M. De AVylge; 7°
qu'en Juillet 1870, la Cour el le Conseil de Ia
Flandre occidentale ont decerne la première
candidature a M, Van Praet, qui a remplacé
M. Saney.
Les majorités catholiques n'hésilaient done
nullement a donner des candidatures a des
adversaires politiques, espéranl que, comme
jadis, la Cour d'appel resterail f'ermée au li
béralisme el que l'adminislralion impartiale
de la justice ne souffrirait aucune atteinte.
Cet espoir a élé trompé; bien plus, M. Bara
a profile de la loi de 1807 pour placer a la
Cour d'appel des elements du libéralisme le
plus extravagant. En même temps, il écartait
les candidals catholiques qui étaient présen-
tés par les Conseils provinciaux: ainsi l'ho-
norable M. Sarlel, aujourd'hui président du
tribunal d'Ypres, a été proposé cinq fois et
cinq fois il a élé écarté; M. De Vos, ancien
procureur du Rui a Bruges, a subi le même
ostracisme, quoique liberal, a cause de son
caractére indépendant et de sa haute impar
tiable.
Ce que la Cour d'appel est devenue a la
suite de eet exclusivisme, on le sail paries
arrets qu elle a rendus et donl récemmenl
encore nous avons cilé quelques échantil-
lons.
Maintenanl, le gouvernement, vu la tolé-
rance excessive des majoretés catholiques de
nos Conseils provinciaux, vu les injustices
commises envers les hommes dont l'impar-
lialilé el l'indépendance sont inconlestables,
vu ia fa con dont la justice est adminislrée,
pent il convenablement, équitablement, se
refuser a nommer les candidals proposés par
les Conseils provinciaux? Peut-ii se soustrai-
re au devoir irnpérieux que I'inlérét de la
justice et des justiciables, que les circonstan-
ces lui im posen l? N'est-il pas tenu de tenter
les plus grands efforts pour que la confiance
dans la Cour d'appel renaisse?
Je suppose que, dansles regions adminis
lratives, il yait un bureau, oü desdénisde
justice serai en l fréquents et souléveraient des
plaintes unanimes, Ie ministère ne le ferait-il
pas immédiatëment cesser?... Sans nul dou
le. Eh bien, ici son devoir est Ie même, et
il doil le remplir. II ne s'agit pas ici d'une
question de parti, maif d'un intérêt de I'or-
dre le plus éfevé, celui de la justice. Les ca
tholiques Ie protégent, Ie ministère ne peut
pas se séparer d'eux, sous peine de se voir
accuser de coin pi ici té dans les intrigues qui
ont élé ourdies, de passer dans les rangs des
défenseurs si elairsemés de la cour d'appel.
Toulefois, notre confiance reste entiére: les
hommes que le pays a proposés pour le gou-
verner, n'abandonneront pas la iaehe qui
leur a été confiée, Patrie)
NOMINATIONS ECCLÉSIASTIQUES.
Mgr I'Eveque de Bruges a nommé:
Directeur des Fières Xavériens, a Bruges,
M. Lagae, vicaire de Ste-Anne en la même
ville;
Vicaire a Stc-Anne, M. Welvaert, vicaire
de Ruysselede;
Vicaire a Ruysselede, M. Van Walleghem,
vicaire de Lauwe;
Vicaire a Lauwe, M. Steeland!, vicaire de
Lophern;
Vicaire a Lophern, M. Vuylsleke, prètre
au Sérninaire.
pour la première Communion,
avec et saus fermoirs, a des prix très-
modérés, chez VaiidcrgBiiiisic-
Vossé, imprimeur, rue au Beurre,
6G, Ypres.
Clli i-oii ue locale,
REMUNERATION EN MATIÉRE DE MILICE.
Vandenpeereboom.
Peut on mieux se eonlredire el parler plus
déplorablement?
SENTENCES BISCORNUES DU P ROG RÈS
Nous ci tons:
La mesure proposée parle Gouvernement
esl sans en avoir l'air, une nouvelle laciicjue
dirigée conlre le remplacement. On dit
aux parents, laissez marcher voire Ills en
personne el non-seulement vous bénéft-
cierez le prix du remplacement, mais vous
loucherez dix francs, par mois, pendant
lout le lemps que voire fils mangera a ia
gamelle.
C'est evidemment ld un acte de spoliation;
la rémunération revient, en effet, légitime-
ment a celui qui fait le service ct, sous ce
rapport la nouvelle loi consacre une criante
injustice. M. Frère-Orban a qualifié Ie
fonds desliné a celte rémunération de do
tation du cabaret. Dans nos Flandres on
pourrail aussi bien, el mieuxpeut-ëlrej'ap
pear DOTATION DU CLERGÉ car 1(1 plus
grande partie en passerad'aprés-nous
dans Cescarceüe de notre humble el modeste
clergé.
Inutile de dire que, pour ce motif même,
ce projet est probablement déja voté au mo
ment, ou nous écrivons.
REMUNERATION EN MATIÉRE DE MILICE.
Malgré I opposition la plus violente d'une
parlie de la gauche, la Chambre a adopts
Satnedt par 38 voix conlre 26 et 7 absten
tions le projet de loi relatif a la réntunéra-
tinn en malière de milice. Cette opposition
sexpliqne par la popularity que celte loj
vaudra au ministère catholique; aussi MM.
Pirmez, Bara, Fiére et Vandenpeereboom
ont-ils tenlé les efforts les plus virulents
pour faire échouer Ie projet: M. Bara s'est
ravalé jusqu'a dire que cette loi est dignc
d'uue Chambre de sauvages, et comme on
demandait son rappel a l'ordre, le président
a spirituellement répondu qu'il considérait
cetle expression de M. Bara comme con-
stiluanl uniquement une plaisanterie d'un
goüt plns ou moins douleux.
M. Vandenpeereboom, de son cöié, a exci
te un orage, en accusant les bureaux de
bienfaisance et les bourgmestres de vouloir
refuser des seeoursaux families indigentes
jouissant de la rémunération en malière de
milice, et ajoutant qu'ils auronl raison de Ie
EXTRAVAGANCES PARLEMENTAlIiES DE M AlP.
Exlrails des Annates parlementaires
M. Vandenpeereboom. Je n'ai que quelques
observations a présenter pour motiver mon volo.
Je voterai contre ie projet de loi.
Jo n'ai pas besoin de dire que j'admets le principe
de la iémunéiationmais je trouve que J'application
qu'on en fait est inqualifiable. (Interruption.)
Les ncnf dixièni'-s des families ne profiteront pas
de I ihdemnilé de 10 francs par mois.
Je ne veux done pas voter une loi que, dans l'ap-
plicalion, je considère comme sans ulilité pour les
families et comme instiluant une dotation du caba
ret
Avant de me rasseoir, je dois poser une question
a l'honorable ministre de la justice et le prier de
donner quelques instructions.
Jc viens de dire que la somme de 10 francs ne
proflterait pas aux families pauvres, et c'est le
plus grand nombre de celles qui envoient de mili
ciens a l'armée. L'honorable ministre des finances
a dit que c'étaient a peu prés les neuf dixièmes.
Eh bien, voici ce qui va arriver. Admirable lo-
giquet
Dans les communes, et spécialement dans les
Flandres, toute familie pauvre qui aura un fils d
l'armée et qui, par suite, recevra 10 francs par
mois, sera rayée par le bureau de bienfaisance de
la lisle des secourus. Interruption
Je maintiens ce que je viens de dire, et J ajou-
le qu'au fond le bourgmestre aura raison I!)
(Interruption.)
M. Kermjn de Volkaefsbeke. Pas un bourg-
mestre ne ie fern!
M. Vandenpeereboom. II y en a beUucoup
quite feronl. (Interruption.) Jo voudrais savoir
pourquoi vous m'inluirompez.
Je rcpêle done qu'en general les families rece-
vanl 10 francs du gouvernement ne receoront pius
de secours du bureau de bienfaissance, surtoul
dans les Flandres. (I!)
L'honorable M. Kervyn me dit: il n'ya pas dc
bóurgmestre qui ('era cela. Eli bien, rnoi je dis
qu'il yen aura beaucoup qui le feronl el j'ajoute
que ces bourgmestres n'auronl pas lort.
En effet, a qui faut il dunner les secours publics?
Au plus nécessiteux; et quand une familie touche
12'J francs par an,cette familie n'esl plus en position
de pecevoir des secours du bureau de bienfaisance,
Le bourgmqstre aura done le droit, s'il le veut,
de faire rotirer les secuurs. Usera-t-il de ce droit?
C'est la question.
Je rie veux pas, messieurs, rentrer dans le débat;
mais j'appelle l'atlention de M. le ministre de la
justice sur ce point, ét je le prie de donner, plus
tard, après müres reflexions, des instructions aux
bureaux de bienfaisance pour savoir s'ils peuvent
ou s'ils ne peuvent pas retiier les secours.
M Da Lehaye. Le bóurgmestre qui agirai'
comme il vient de l'indiquer agirait trés mal.
M. Barv. - II exécuterait la loi.
M. Coomans Je me crois obligéde protester
de toutes mes forcos contre le très-regrettable lan-
gage tenu par un ancien ministre de ('intérieur;
langage d'autant plus regrettable qu'il sort d'une
boucbe expérimentée el honorable.
Quoi! I'on vient vous dire que les bourgmestres
el les bureaux de bienfaisance foront bien de retirer
les secours qu'ilsdonnent aux families des miliciens!
Ils feronl bien! Vous enlevez des fils aux families
pauvres inscrilesau bureau de bienfaisance et vous
venez ajouter que si ces families recoivent quelques
francs par mois. el les n'auronl plus droit aux secours
qu'on fera bien do les en priver! En vérité, j'a'
peine a conlenir I indignation dont je me sens péné-
tré en ce moment! Vous rendéz vieiimes de la lote-
rie militaire de5 families pauvres! Vous l'avouez,
c'est la première fois que cel aveu est fait dans cette
chambre; et vous voulez refuser a ces families pau
vres les secours auxquels elles n'ont que trop droit!
Mais, messieurs, vous auriez pu el dü dire autre
chose, vous auriez dü dire que les families auxquel
les on enlève leur soutien gagn iient un droit sup-
plémentaire aux secours du bureau de bienfaisance
el c cüt été la un langage sensé, liumairi, patrioti"
que. Mais recommander aux bouigmestres et aux
bureaux de bienfaisance d'aggraver l'iniquité ré-
voltante dont plus de la moilié des families beiges
sont viclimes, eest la un déplorable conseil qui,
j'aime a le croire, n'est pas sorti du eoeur de l'ho
norable ancien ministre de l'inlérieur et ce n'est
la qu une des fieelles d opposition dont on a tant
abuse dans ce trop long débat.
M. Vandenpeereboom. Vous ne m'avez pas
compris.
M Coomans. Je ne vous ai que trop bien
compris.
Quoi! un jeune bomme gagne de SO a 100 francs
par mois; un le prend a sa familie pauvre, inscrite
su! les registres du bureau de bienfaisance; en com
pensation de ce sacrifice inique, on lui donne 10
Irancs par mois, c'esl-a dire Ie cinquième ou le
dixiéme de ce qu on lui enlève. Et ou relirerait en
core a la familie les secuuis des bureaux de bien
faisance!
En vérité, celte these-la esl insóulenable, j'a 11 a is
dire sauvage, comme on s'oxprime a gauche.
AI. VandenpeereboomAu risque de surexci-
(or i'indignatioii de l'honoritble M. Coomans, je dois
dire, en Comméncant, que ses paroles violentes pas
plus que ses paroles flaiteu'sès ne me louchenl. Tout
ce qui vienl dó lui mest pat fakement indifférent.
(Interruption
J'a va is, motive mon vole, et j'ai appelé l'aüenlion
de I honorable minislru dc la justice sur une ques
tion. On a pris la question do telle facon que I'on
cherche a interpreter mal mes paroles.
Ainsi quo jo l'ai dil ineidemrnenl tout a i 'houre
j'ai été mal compris. J'ai dit que celte question de
secours pourrail se soulever dans los communes.
Les bourgmestres demanderont si les bureaux de
bienfaisance doivent encore, oui ou non, accorder
des secours aux pauvres, aux indigents inserils sur
les I isles des administrations charitables et qui recoi
vent 10 francs par mois. J ai dit que la question
pourra se soulever, paree que la loi sur la bienfai
sance publiquö dit qu il ne faut donner de secours
qu'a ceux qui en ont besoin. (Interruption.)
AI. Bara Evidemment.
AI. Vandenpeereboom. La familie qui a 10
francs par mois a peut-ét,-e moins de bosoins qu'une
autre qui n'a rien. Si I'on accordait une indemnité
do 100 francs par mois, faud'rait-il encore eontinuer
a donner des secours?
Cette question,.je ne veux pas la (rancher; mais
jel'ai indiquée a M. Ie ministre de la justice et je
lui ai demandé de vouloir bien donner dos instruc
tions a cet égard.
Voila ce que j'ai dit.
Voix a dhoite: Aux voix! aux voix!
AI. Coomans. Je demande a dire encore un
mot. (Non! non!)
II imporle, messieurs, d'empêcher que les pa
roles qui ont été prononcées et qui ont provoqué ma
réponse ne soient modifiées au Alonileur.
L honorable AI. Vandenpeereboom n'a pas seu-
lement dü qu il émetiait un doute; qu'il posait une
question a, AI. le ministre de la justice. (Si! si!
Non! non!) Oui, il a posé une question; mais il n'a
pas fait que ceia: il a ajoulé que les bureaux da
bienfaisance el les bourgmestres qui refuseraient
des secours aux families mdtgenles jouissanl de la
remuneration fer aient bien... (Interruption.)
II ne faut pas d'escamotage aux Annales parle~
mentaires. (Interruption.) Et surtout, il ne faut
pas que j'aie l'air d'avoir combattu des moulins a
venl.
Ce qui m'a indigné, c'est la declaration que je
viens de rappeler, el je n'aurais pas pris la parole
si elle n'uvail pas été failc.
Voila ce qui a causé une legitime indignation sur
nos bancs.
Rétractez cela, soil; mais la Chambre et la nation
souront que ma protestation n'aura pas élé vaino.
AI. Vandenpeereboom. Si je me suis mal
oxprimé, les paioles out tralii ma pensée. (Inter
ruption)
Je n'ai pas rèvu la Sténogrnphie. Mais si j'ai di'
que les bourgmestres el les bureaux de bienfaisance
doivent refuser tout secours...
AI. Vanden Steen.Vous aves ajoulé qu'ils
auraient eu raison de le faire. Interruption
AI. Vandenpeereboom. Telle n'était pas ma
pensée. (Interruption.)
Je dis qu un grand nombre d'adminislralions
communales intèrpreieraienl la loi tie cette manièro
et que celte. opinion élait trés soutenable; qu'il y
avuit des arguments a fa i re va loi r dans ce sens; que
jo priais M, le ministre d'examiner la question.
Je Ie lépóle, je n ui pas rovu la sténographie et si
jiii pruiioncé les paioles qu'on me préte. c'est que
cel les-ci ont l ra li i ma pensée. Du reste, je ne rétrac-
te pas un mot de ce que j'ai dil et je ne changerai
en rien la sténographie.
AI. De Lehaye. J'accepte volontiers les expli
cations que vient de donner M. Vandenpeereboom
et je suis lieureux qu'il aü rélraclé ses paroles.
AI. Bara. II ne les a pas rélractées. (Inter
ruption.)
AI. Kervyn de VolkaersbekeQuand l'hono
rable M. Vandenpeereboom u déclaré... Inlerrup
Hon.) ce que vous avez.enlendu, j'ai piolesté, je
puis le dire, au nom de lous les bourgmestres. In
terruption
II n y en a pas un seul qui soit capable de com-
meltië un acte semblable, qui serail réellemenl in
digné et que I honorable M. Vandenpeereboom
VQudruil leur a11ribuur. Mais la retractation qui/
vient de faire sufït.
Des membres: II n'y a pas de retractation. (Inter
ruption.)
AI. Vandenpeereboom. Je n'ai rien rélraclé
du lout
Des membres: Si! si!
AI. VandenpeereboomJe maintiens tout ce
que j'ai dit. (Interruption.)
SUR LA REMUNERATION.