$$MÈyr LA CROIX D'OR. ÉTRENNES AU ST-PÈRE. Samedi 13 Mars 1875. 10me année. - Nos 900. z; o z O r° o Le Journal parait le Mercrodi et le Samedi. Les insertions coütent 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes. Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coütent 20 fr. les 100 exemplaires. C'HBMIHTS 19 E F E II. taÏÏ-IojT"- D^nM-%^4i?7^1Ini-6rn8t0r"frM' C'°8 Cl" 7"18* Gand-Bey aie-Ingelmunster, 6-58, sérir^ rfn,,f:ö°' 9;18' «-80' 8"°8- - Ostende-Thouroul, 7-55, 10-10, 12 25, 6-15. saeie-Eecloo, 9-05, 1-25, 8-25. Eecloo-Seteaefe, 5-35, 10-15,4-22. ïilste Sn[({>léHiciitaii'e< Total fr. 13,361-85 ODEURS DE BRUXELLES. La bacchanale libre-penseuse qui s'est éta- lée, le jour de la Mi-Carême, dans les rues de la capiiale, donne une trisle idéé de Ja civilisation bruxelloise. Ces insulles a la religion et au sacerdoce, débitées en pleine place publique, ces profa nations de l'habit religieux accomplies avec permission de l'ati tori ié, cetle bamboche de mauvais lieu, suspendant la circulation des voilures el devenanl, grace a la complaisan ce de lédililé, plus inviolable qu'une proces sion, lout cela n'esl-il pas un signe du temps, bien fait pour nous dormer la rnesure de l'élrange progrès réalisé depuis quelques années dans la ville éclairée dont M. Ans- pach est le lord Maire?... VEloile beige constate la réussite de la manifestation, lont en ajoiitant que le cor tege n'avail aucune prétention a Télégance.» Traduction: Le cortege n'élait qu'une ignoble pochade; niais comme c'élait une pochade libérale, dirigée contre Louise La- teau, les Petits-Frères, les Jêsuiles et les cu- rés, nous applaudissons tout de même. On aeconnaita ce trait la moderation de XEloile. Cette orgie n'est que la miseen scène des passions excitées quotidiennement par la basse presse du libéralisme. Le progrès poursuivra son oeuvre, et de la boue nous risquons fort de tomber quelque jour dans le sang. De i'outrage isolé de l'étudiant, de la gourgandine, du libre-penseur de taverne, on a fait un bouquet, retenu par un nceud aux armes de la Ville, el on Pa officielle- ment, colleclivement et publiquement jeté a la face des catboliques!... Les prornoteurs de cette manifestation accomplissaient leur besogne sous la protection de la police: on n'a fail taire que les sifïleurs. Tou! cela est l'épünouissement naturel des principes libéraux. C'est Ia demonstration par les fails de la nature intime du libéralis- me el en même lemps de la vérilé de l'Ency- clique et du Syllabus. La liberlé libérale est par elle-même un arnoindrissement des li- bertés naturelles et légilimes des gens de bien! Vous croyez que le libre-penseur se con- lentera de pouvoir croire ou nier ce que bon lui semble? Erreur profonde! Sa liberlé eonsiste avanl toutes cboses a outrayer et a blesser les croyances des autres. Les libéraux jouissent comme les catholi- ques de la überté d'enseignement. Vous croyez qu'ils se contenteront d'ériger des écoles rivales de celles de leurs adversaires. Erreur eneore! Pingrcs avanl tout, ils cbercheronL a accaparer l'enseignement offi- ciel subsidié par tons les contribuables, et, pourle resteils feront particulièrement con- sister leur liberlé a diffamer les congréga- tions vouées a l'enseignement religieux! On parle beaucoup de la liberie en tout et pour tous-, et peut - être quelques esprits naïfs s'imaginenl-ils que cette plante fabu- leuse fleuril en Belgique. L'oecasion est belle pour les détromper. Se figure-t-on une ca valcade clericaIe parcourant, Dimanche procbain, les rues de Bruxelles, escortée par les pompiers el les sergents de ville de M. Anspach? Ce ne seraient pas assurément les sujels de mascarade qui manqueraient aux organisateurs du cortege. Un peloton de gardes civiques parait railmême sansdégui- sement, plus ridicule qu'un peloton de gen- darmes munis de barbes postiches et de fanx nez. Un atelier maconniqueen pleine ac- livilé obtiendrait un succès de curiosilé au moins égal a l'exhibition de quelques faux Pelits-Fréres, pariagés enlre le culte de la bouleille el celui du martinet. M. Anspach exécuté par les contribuables et s'abimant dans la caisse communale, ferait autant d'ef- fet qu'un jésuile quelconque plongédansla chaudière de Satan. Le cas de M. Fonlai- nas prête autant a la mise en scène qne celui de Louïse Lateau. Enfin le Précursmr, le Journal de Liége et le journal.... que vous savez feraient aussi bonne figure au bout de la lance d'un hulan prussien que le Cour- rter de Bruxelles et le Bien publican bout de la lance d'un chevalier du moyen-age.... Eh bien! en supposant que des calholiques pussent avoir l'idée de réaliser ce program- me, croyez-vous que la liberlé en tout el pour lous serail-la pour en proléger l'exé- cution? Croyez-vous surlout que M. Anspach et sa police seraient la pour escorler la caval cade el pour empoigner les sifïleurs?... Al- lons done!... Cel le même police qui prolége les collec teurs du Denier des Eco/es jusque dans leurs imporlunités, sail très-bien, lorsque l'oeca sion s'en présente, empêcher la charité ca tholique de solliciIer Faumóne des passants. El, tont récemment a Gaud, n'avons nous pas vu se produire uneodieuse el laclie pé- lition conlre les Peliles Soeurs des Pau- vres?... Vantez-nous done après cela les splendeursde la liberlé libérale!.,. Pour conclure, nous ferons remarqoer que les plus a plaindre en ce scandaleux inci dent, ce 11e sont ni les religieux, ni les prêtres, ni Phumble ouvrière du Hainaut, exposés Dimanche aux huées et aux rires idiots de Ia foule. Nous éprouvous plus de compassion pour le pauvre peuple qu'on déshabitue ainsi de loute tenue, de lout res pect, de toutedignilé et, quoi qu'en disent nos parleurs de tolerance, de loute liberlé. Lorsqu'on est le premier magistral de Ia capiiale, c'est déroger que d'accorder son patronage a une débauche publique, et c'est Irahir son devoir que de s'associer a une démonstration hoslile a un culte et aux mi- nislres d'un culte qui, füt il celui de la mi- norilê, a le droit conslilulionnel de n'élre pas insullé par permission des autoritéset avec Ie concours de la police. M. Anspach qui s'opposait naguére, sous des prélexles de lolérance constitutionnelle, a la procession jubilaire du T. 'S. Sacrement de Miracle, a donné Dimanche aux calholiques bruxeilois la mesure desa loyaulé politique et de son impartialitéTrès-cerlainement, ils les coleront au-dessous de zéro. Et ce sera justice. Parmi les organisateurs du cortege libe ral qui a parcouru, a la Mi-Carême, les rues -fcq co co O ca co co Q w CS CU O O w cc Tl •<i uc O ra 1=0 •H 53 ra cn -3 ro ra ra so s; CAJ 50 c* H O O 2 H ra r- w «H •<J ra CA -o so PODerilnoh^^f7p1^,w^J!''^"?q'9Jo0öi0f8'2"1!:it'H"OÖ,'9"20■ YPres Poperinghe, 6-50,0-07,12-05,3-87,6 80,8-43,9-50. Po- YpTe SSrft I r W*' Hazebroufck-Poperinghe-1 pres, 8-35, 10-00, 4-10, 8-25. H I n 112-2b, 5-45. Kouiers- Ypr.es, 9-25, 1-50, 7-50. V" i'on'!' 88U 7~3G, (9-55. Licliterv.) Lichterv.-Tliourout, 4-23 in. Bruges-Botrferx, 8-25, Yor m'9 01' «.30,8,87 7,21 Zedelgl.em-ThourouC, 8-40. 1.08, 8,14, 0,58. Thouroui- Ypres, 8-40, 1-10, 7-00, Vnlos~Q°urtraii 8-34 9-49,11-18,2-38,8-28. Courtrai-Ypres, 8-08,11 -02,2-86,8-40,8-44*' (lp SimpU^r'on *2 06,0 20, (le Samedi a 5-50 du malin jusqn'a Langhemarck). (Ie Samedi a 0-20 du matin de Langhemarck a Ypres). nêioti'Camhi'Jl'7'U-9e11 1 10lJPli nos-.Armentières, 6 00, 10,15, 12-00, 0-40, Armentières-llouplines-Le Touquel-War- CourTrai9Z^7 n'- üV '.8;<ü' C?mine.s; Warnêlon 8 40, m 9-30 s. - Warnêton-ComiL 5-30, 9-80, Bru"ps BlanlfpnliofU li /r i 6"9S- (9-00-s. (Liclilerv.)Bruges-Courtrai, 8-25, 12-50, 5-00, 6-42. Biugès, 5-45 8 35 H-2eF5'30 7"28,11-04,2-80,7-85. (bassin) 7-31,11-10,2-56,7-41 (exp.) Heyst, Blankenberghe, 1?^^^ °-°8' 1SM0' 6"1ïi- - Anseghem-Ingelmumter, 7-42, 2-20, 7-45. 3-40 8-00 'x,r urnes eJ Dunkerke, 6-30, 9-08,1-35,7-55. Dit«4er/te-Furues-Dixmude et LiclUervelde, 6-45, 11-10, Vixmude-Nieuport,9-53,2-20,8-40. -Nieup-£tom,(ville)7-40.11-53 4-25 Gand-7'eMJfiitïeM, (station) 8-17, 12-15, 7,25. (porte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-Gand, 0-00, 10-30, 4-40. Selzaete-Lokerar, 9-04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokeren-Seteaefó, 0-00, 10-25, 4-45. (le Mardi, 9,30.) cohhe: iPOWDANCES. COURTRAI, BRUXELLES. Courtrai dép. 0,37 10,53 12,33 3,47 6,38. I Bruxelles arr. 8,50 1,35 2,25 0,14 8,54. COURTRAI, TOURNAILII.LE. Courtrai dép. 0,37 10,50 2,54 5,34 8,47. Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 0,39 9,41. Lille 7,38 12,08 4,00 0,35 10,00. COURTRAI, GAND. Courtrai dép. 6,42 9,49 12,31 3,44 640I Gand arr. 8,01 11,08 1,81 5,04 7,30. BRUGES, GAND, BRUXELLES. BRUXELLES, COURTRAI. Bruxelles dép. Courtrai arr. 5,22 8,02 8,28 10,40 12,21 2,44 5,35 7,50 0,47. 8,44. 1.ILI.E, TOURNAI, COURTRAI. Lille dép. 5,15 8,22 11,05 2,22 4,48 8,20 8,00 Tournai arr. 5,42 8,56 11,29 2,40 8,30 8,38 Courtrai 0,42 9.49 12,31 3,44 0,40 9-33. GAND, COURTRAI. Gand dép. 3,15 9,38 1,28 4,24 7,21. Courtrai arr. 0,37 10,30 2,84 8,34 8,47. BRUXELLES, GAND, BRUGES. Bruges d. 4-39 exp.G,49exp.7-04,9-39,12,34,3-43,ex.2,52,5-59exp. 0,43. Bruxelles dép. 7-20exp. 8,l4exp 11,0G 3,12 5,88. exp. Gand fit. 8-31, 7,34, 9,15.10-34,1,49 4,28, 4-07,0,52 7,88. Gand arr. 8,29, 9,41 1,12 4,21 7,17. Bruxelles 6-28, 8,80, 10-38,12-39,4-00,6,14, 7-33,8,44, 9-31. Bruges 9,23 10,34 2,38 3,11 8,38. Monlant des listes précédentes, fr. 12,114—85 1'AROISSE DE STPIERRE (YPRES). Anonyme, 5_00 Veuve Allaer, 1—00 PAROISSE DE ST-JACQUES (YPRES). M. et M- N. D. B. Un jeune fille. St-Père, bénissez moi et mes parents, LANGEMARCK. M°' Veuve Elleboudt, Anonyme, Deux frères pour liien faire leur pre mière Communion. 500 10—00 1—00 100—00 25—00 WVf A— 1— Suite. Vuir Ie N° précédent. Encore 10 Oclobre. L'mic'e de Georges m'a engage a ;ijIer passer une juiiriiée a une propriélé cluirmante qu'il a a 11 prés de New-York, ii quelques milles dans les terres. Ce chateau s'appelle Holy-House; il est d'o- rigine ancienne et il v a une légende mervcilleuse qui sy raltache On murine encore aujourd hui avec 1111e sorte de terreur la diamine oil dispariit, dil la falile, William Dm inglilOii, le dernier des chólelains; j<- vais votis la dire ii mon tour en ma- mere de remplixsagr. Non lom de la vdle de New-York, en s'enfon- canl dans les terres ii qlielques milles au-dela du plus riclie disiricl et de la plus belle savane du pays, on rencontre line nature vigoureiise et jeune qui inspire au voyageur europeen une sorte de i'rciiriilemenl religieux. Elfeciivemeui, après tine longue traversée sur mer, la pensee a besoin de se reposer, ei Ie cceur dêlre éinn par des scènes moins monotones. Au milieu de ces remarquables beautés, I hom- me sc.nl mieux la puissance de Dien; il sent inieux ce qui manque a ses semblables, pour êlre heu- rcux. Ll puis l ame, après avoir essuyé quelques orages, aime lant a trouver le calme et le silence; Ce pays semble aussi beau a notre imagination que l'Eden de la Bible lei ce sontdes monta- gnes arelues et a pic convenes d'iine chevelure de mousse et de verdure; la, au contraire, des arbres aussi vieux que Ie monde qui baignent leurs pieds dans les lacs bleus de celte sauvage et sublime Améi'iqtie. Tuis. de temps en lemps, ce sonl des habita tions merveilleusemant propres et bien enlrele- M A nues qui rappel lent It,'s descriplions que Waller- Scott fail des fermés d Ecosse. Ces habitations soul suivics et entourées de jardius polagt rs el de plaines immerises, que Ie laiioricux colon e.xploite avec industrie cl courage. Car col It: nature, sau vage ei a ride en certain' end roils, ne «'est jamais reliisée anx Iravaux el a la culliirc. Plus loin encore ce sonl de pelil- villages gra- cieusement placés, les ons perebés sur le versant de collines boisées, les aulres pilloresqnement in- ciinés sur le bord des rivières el des mers, dont ies climes majeslueuses se perdenl en montagnes Kleues dans le ciel. De temps en lemps, on trouve de vastes demeu- res qui ressemblenl assez a des clièleaux, mais don! la construction est neuve, l'arehileeture lour- dè, massive et sans art. Ce sonl les maisons de campagne des habitants de New-York, et ce pays la en est la province. Notre histoire commence par une belle, mais Iroide matinee d'aulomne. Un jeune Francais, qui voyagcait pour son plaisir cl son instruction, I ra versa it les sa va-nes de l'Amérique dn Nord. La curiosilé et l'amour de voir lui avaient fail pousser ses excursions-! bien au-dela du Canada, el le jour 011 tlo'n.s faisons connaissqnce avec lui, il revennit de ces lointaines promenades, le cocur plus con tent et plus léger que lorsqu'il élail parli. Son intention était de se rendre a New-York, et de la de s'embarquer pour les cötes de France. II suivail un spnlier nssez élroil. muis on son oh oval pou- vail hardimenl iroller sans danger. Au toni' dé lui élait une vaste plaine cullivée, inleTiompue de lemps en lemps par un peiii bois et par des colli nes, oh s elevail quelqoefois une ferme prolégée conlre les venls du nord par de gros arbres dont les larges branches procuraient un abri sür. Ces habitations, paifaiteirient solides, avaient 1111 ca ractère de bonheiiret de repos qui égayail invo- lontairement l'espi it et inspirait de douces pen- sées. Le chemin que suivail notre jeune voyageur allait en s'élargissanl et conduisait a une route spacieuse et bien entretenue. Celte route sablée, d'une longueur indéfiuie, était ombragée des deux cólés par des trembles, des mélèzes, des cliênes, des penpliers et des sanies, qui lui donnaient un air 1111 pen élrange, mais néarimoins très-agrëa- ble. Ensuile on voyait ca cl la des champs de pom. mes de terre oü saulillaient des grives, et puis des prairies nouvellemenl défriehées dans les sil- lons desquelles se promenaient gravemenl des perdrix rouges, que la tranquillilé et le silence rendaienl presque apprivoisées el familières. De la la route s'élendait en s'inclinant'a droite. el laissait de cölé la bruyère connue sous le nom de Dumfries. Toni cela respirail une cerlainc mélancolie, et lorsque la nu it villi ii s'éfendre, Ic jeune homilie, devcnii révenr, pressa le pas de son rbeval, i|iii semblait se coriformer a ses trisles pensees, com me ceux d'Hippolyte dans la Iragédie de Racine. C'est une position assez pen joyeuse pour un étranger que de trotter- la nuit, dans 1111 autre pays que le sien, h plusieurs milles de Fendroit on il a affaire. Mais si Albertus, Ie jeune hom- 111e dont il s'agit iei, trouvait la position dé- plaisante, son cheval pensait, lui, avec bon sens, qu'il serail beaucoup plus faeheux encore de rosier en route. C'est poiirquoi il se pril a courir 1111 temps de galop dans la direction d'une lumière fixe, qu'on aperccvait il quelques milles environ, a travers les arbres. La nuit était venne, la route semblait plus droite, les arbres, les broussailleslont ce qui Fenlourait revêlait des formes fantasliques aux yeux d'Alberlns. Saris s'inquiéler des nuages noirsqui couraient dans le ciel et de celte nuit sans éloiles, il pressait toujours sa monture, qui avail au moins autant que lui bate d'an iver a un bul quelconque. De temps a autre un paysan colon passait prés de lui, il l'interrogeail en anglais, mais il n'avail pour la plupart du temps pour loute réponseque ces mots A quelques milles d'ici, vous trouverez Ie chateau de Holy-House, ou bien encore La lumière que vous voyez la-bas est cell-c de Hoi.y- House. Ces réponses satisfaisaient médioerement Alber tus, don! l'appélil el la fatigue commencaienl a se faire senlir. Cependant il n'en continuait pas moins sa route, mais plus il avanijaitpl'us la lumière semblait courir aussi el s'éloigner; ce qui lui fit snpposer que les quelques milles dont on l'avait lenrré pouvaienl bien êlre quelques lieues. II finit néanmoins par calculer qu'une lumière ne peul êlre vue cri mer ii plus de scpl lieues en beau lemps, cl sur terre i) plus de deux, en'suppo sant la mule droile de sorle qo'après s'élre sulfisammenl convaincu de celie vérilé, il reprit courage el se pril a penser a sa mère, ii ses parents, et a sm amis qui, au retour, allaienl Ir fèler el l'interrogcr. Nous avons dil que la nuit élait noire et silenciéuse. Le repos de celie nature n'élait trouble que par Ié bruit des pas du cheval qui coui'ail toujourscl quclquefois aussi par le vent qui secou.iil la chevelure des arbées et en arracb lil les feu il les Ja 11 n ies Le voyageur perdail patience. II se résolnt dene a entrer dans la première luitte qu'il rencontreraif. Sa position élait en i (fel assez pen agi cable, fl avail beaii rameuer son manleau sur ses épaules, jl n'en était pas moins Iransi de froid ses bolles a l'écuyère ne pouvaienl le garanlir du vent ct pour comble de malheur, son cheval qui, pendant quelqne lemps, avail count assez volontiers vers la rnyslérieiise lumière, ralentit insensiblemenl sa marche el (init par s'arrêler lout a fait. Cela de- vini aiarmani. 11 nepouvait cependant pas cou.cher ainsi snr une'grande route, par une riiiit sans lune el avec des bises d'aulomne. Albertus fit lous ses efforts pour remettre son cheval en humeur de continuer k aller de I'a van I, mais ses exhortations et ses coups d'éperon élaient iniitiles, lorsqu'il entendi 1 les cris d'un chien, et puis une voix humaine qui disait AI Ions, Chrislan, silence, Maisle chien Chrislan ne tint anenn comple de cel ordre, et se mil en devoir d'approcher du cheval, lequel langa une made au chien et reprit sa course. C'est vraiment la Providence qui a mis ce chien sur mon passage, pnisqn'il m'a si bien servi, pensa Albertus. En efletIe chien, excilé par Ic cheval, le pour- suivait avec achamemcntel Ic cheval, excilé par Ic chien, galoppail a ionics jamhes eela faisait admirablemeril bien [e rompie d'Albertus. Chrislan se nourrissaii de I'espoirde mordre les jamhes de Djila la jumenl d'Albertus, el Djila élail soutenue par I'espoir de Irouver a manger et a coucher quelqne part, esppir que, du resleson maitre parlageail sincèrement. Alherlus s'apercul avec le pins grand plaisir que la lumière s'élait enfin délermiuée a s'arrêler, ou plulól, ceci élail plus naturel, qu'il avail fail assrz de cbemin pour y arriver. Un inslanl après, un domeslique, rel 11 i qui avail appelé Chrislan snr la route, accourul vers Alber tus, l'invita a dcscendre de cheval et a enlrer. A CONTINUER.

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Journal d’Ypres (1874-1913) | 1875 | | pagina 1