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EILEJE^ii L a
LA CROIX D'OR.
Mercredi 24 Mars 1875.
10me annee.
NM 963.
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Le Journal parait le Mercredi et le Samedi.
Les insertions coütent 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se paient 30 centimes la ligne.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
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Po-
CHEMIIS 19 E F FR.
ALLOCUTION DE NOTRE TRËS-SAINT-PËRE
LE PAPE PIE IX,
adressée le 15 Mars 1875 aux cardtnaux
da la Samte Eg li se romaine dans le pa
lais du Vatican.
Vénérables Fréres,
Reconnaissant que c'esl nn des devoirs de
Nolre charge, surlout dans ces temps si mal-
heureu.x, d'auginenter voire Ordre si illustre
d hommes éminents qui Nous viennent en
aide dans le gouvernement de l'Eglise uni-
Verselle, Nous avons pensé que Nous devions
nous occuper de remplir ce devoir. Certes,
Nous voudrions le faire avec ce rile ancien et
solennel que commande la dignité de l'Egli
se, mais la rigueur des lemps ne le permet
pas: el le esl déja si grande qu'elle voudrait
Nous ravir jusqu'a la liberie de déplorer les
matix de l'Eglise.
Nous ne sommes pas élonnés que ceux
qu une erreur et une haine anciennes sépa-
renl de I Egise aient l'audace d'en agir ainsi,
mais que dans cetle malheureuse Italië, oü,
par une divine disposition, a éié éla hl ie la
Chaire suprème de la vérité, ceux qui élaient
les FiIs de l'Eglise soienl devenus ses enne-
mis, poussés par leur propre volonlé oii par
une impulsion élrangère, médilent et Ira-
ment Ia ruine de l'Eglise elle-mème; celtc
ruine inseparable de la ruine méme do la
société humaine, voila ce que Nous dëplorons
avec douleur et du plus profond de notre
coeur. Cesl de cello machination que sonl
sorties la ril de déplora bles enlreprises qui
ont injuslement lésé les droils, la liberlé, les
intéréts el les minislres do l'Eglise. Nous en
sommes depuis longtemps déja les specla-
teurs, et Nous Nous reconnaissons impuis-
sanls a repousscr la violence. De la coule et
s étend tous les jours ce trial sans con tred i t
le ('lus grave, et assurément le plus funeste
a un si grand nombre d'ames el a la société
humaine, savoir la corruption de la jeunesse
par laquelle on s'efforce de propager les
maux présenls jusqu'aux futures généralions
elles-mêmes.
En elTet, on a souslrait a la vigilance de
I Eglise, dans ce centre du monde ealbolique,
loutes les institutions qui servent a I'educa-
tion de la jeunesse; les jeunes gens sonl for
me! lenient obliges, dés Ie premier age, oü
s'attachent avec tanl de force les sentences
de la vertu ou du vice, de fréquenter les
écoles soumises a I'aulorilé civile, oü leurs
esprits et leurs cceurs, sans aucun égard
pour la foi et la religion, sont instruils d'a-
pi ès les préceples el la sagesse de ce siècle,
dont ton te la terre recueille maintenant les
fruits si amers.
L'éducation, elle-mème, de ceux qui ont
été appclés dans la milice du Seigneur se
trouvant également entravée par tant de
régies arbitrairement imposées au sujet des
études, il leur devient tons les jours de plus
en plus difficile de parcourir eelte carrière,
el c'est ponrquoi il y en a trés-pen, surlout
depuis la funeste loi sur la levée militaire,
qui puissent s'inscrire dans leclergé.
Mais ce qui montre encore avec plus d'évi-
dence les desseins de nos ennemis, ce sont
ccriains documents récemment mis au jour,
dans lesquels on encourage les prélres et les
clercs inférieurs qui résistenl et se montrent
rebelles, aux évèques et autres supérieurs;
on leur fait espérer du secours et un appui
conlre les sentences et les décrels que pour-
ra porter conlre eux I'aulorilé episcopale.
Quoi de plus? La prédication elle-mème de
la parole de Dien el la publication de Nos
discours sont frappés par los actes hostiles
de I'aulorilé politique; |tar suite, des lois
pénales sont annoncées conlre ceux qui pu-
blieront publiquement soit par la presse, soit
de toute autre manière, les paroles que Nous
avons prononcées el les actes de ceSiége
Apostolique, loutes les fois que ceux qui
proférenl de telles menaces croiront y trou-
ver quelque chose de contraire aux institu
tions et aux iois civiles.
Certes, par de telles menaces, on voit trop
l'esprit et la force de certaines lois, qui, si
mulant une sorte de respect afin de faire
illusion aux fidéles, paraissaient protégcr
Nolre liberté et Notre dignilé, et il est prou-
vé de plus en pluscombien Nous est néces
saire celte siqirème el pleine puissance, indé-
pendanle de l'autorité et du bon plaisir de
qui que ce soit, que la divine Providence a
conférée aux Pontifes remains pour exercer
aisément et en toute liberté leur. ministère
spirituel dans le monce enlier.
En attendant, cette menace-la lend a ce
que la voix elle-mème du Maitre suprème de
la vérité soit éloufféeel ne puisse se répart-
dre au loin, cette voix qui par droit divin se
fail entendre pour le bien commun de la so
ciété dans le monde eritier, el qui ne peut
étre ni circonscrile ni empéebée sans que les
droits de tous les fidéles ne soient aussi vio-
lés. Que ceux qui souniellent l'Eglise a une
si grande servitude, songenl qu'ils provo-
quent conlre eux-mèmes la sévérité du ju-
geinent de Dieu, qu'ils auront a subira leur
tour des maitres d'auiant plus durs et des
jougs de lyrannie d'autant plus pesants, que
l'autorité de leur Mére, qu'ils ont repoussée
en luijetant des chaines, était plus douce.
Ce cruel élal de choses que Nous avons
rappelé ne suflit pas encore aux ennemis de
l'Eglise; ils ont aussi tourné leurs efforts a
preparer de nou velles causes de division et
de troubles daus la conscience méme des
fidéles. Dernièrement, en effet, dans un pays
étranger on a publié au grand jour certains
écrils dans lesquels les décrets du Conciledu
Vatican élaient defigurés et louniés dans un
sens contraire, et oü l'on visait au inoyen
de violer, dans f'éleclion de nos successenrs,
la liberté de votre Sénat el d'atlribuer au
pouvoir civil une grande part dans une
affaire qui est toute entiére de l'ordre ecclé-
siastique. Mais le Dieu miséricordieux, qui
dirigeet inspire son Eglise, a sagement dis
posé que les trés courageux et trés distingués
évèques de l'ernpire d'Allemagne, dans une
remarquable Declaration par eux publiée,
qui restera memorable dans les fastes de
I Eglise, refutassent très-judicieusement les
fausses doctrines el les sopbismes que conte-
naient les écrils en question, el qu'ils nous
comblassent de joie, Nous et toute l'Eglise,
par l'éreclion de ce très-noble trophée en
l'honneur de la vérité.
Mais en méme lemps que Nous adressons
devant vous et devant le monde ealbolique
les plus grandes louanges a tous ces évèques
et a chacun d'eux en particulier, Nous rati-
fions leurs remarquables declarations et pro
testations dignes en vérité de leur vertu, de
leur rang, et de leur religion, et Nous les
confirmons par la plenitude de nolre autori
té apostolique. Que la divine cléinence dissi-
pe les conseils de nos ennemis, qu'elle abrè-
ge nos jours mauvais el se souvienne de son
heritage, et qu'elle montre qu'il n'y a point
de prudence, qu'il n'y a point de sagesse ni
de conseil contre le Seigneur.
Pour que cela arrive heureusement, com
me nous le son hail onssacrifions dans l'hu-
mililé et dans une ardente supplication les
sacrifices de la justice. Notre Dieu est juste
et pieux. et de méme qu'il estsévére con-
tre ceux qui persévèrent dans leur iniqui-
Ié, de méme il est miséricordieux envers
ceux qui se convertissent. Courons done a
lui de tout notre esprit, avec les gémisse-
menls d'un coeur contritdemandons lui
les consolations de noire élan, car comme
il est bien vei I la n t et doux, s'il voit qu'é-
tant amendés de nos péchés, nous aimons
ses commandements, il est aussi puissant
li nous defend re de I'ennemi et a nous pré-
parer dans l'avenir des joies élernelles.
(S. Gregorius, m.)
Au milieu done de si grandes tribulations,
altendu que plus le combat est acharné, plus
doivent étre grandes la cooperation et la
vertu des chefs et des soldots, Nous avons
décidé, Vénérables Fréres, de nommer au-
jourd'hui dans ce Sénat, qui est le Nötre et
celui de l'Eglise romaine, pour lagloirede
Dieu et l'utilité de l'Eglise, six hommes
éminents, savoir: les Vénérables Fréres Pier
re Gianelli, archevêque de Sardes et secré
taire de la Congregation du Coneile; Miecis-
las Ledochowski, archevêque de Gnesen et
Posen; Jean Mac-Closkey, archevêque de
New-Vork; Henri-Edouard Manning, arche
vêque de Westminster; Victor-Auguste De-
champs, archevêque de Malines, et le cher
fils Dominique Barlolini, protonolaire apos
tolique et secrétaire de la Congregation des
Rites, qui tous, assurément, se sont montrés
dignes de ce grand honneur, soit en gérant
la charge épiscopale avec un zèle, une fer-
meté, une prudence et une doctrine, dignes
de grande louange, soit en souffranl les plus
grandes perséculions pour défendre la cause
de l'Eglise et en donnant un remarquable
exemple de vertu et de courage, soit en ren-
dant dans Nolre Ville des services empresses,
continuels, trés-eslimcs auSiége Apostolique.
Et a cetle occasion, c'est pour Nous un
trés-grand bonheur de pouvoir aussi donner
une preuve cerlaine et sincere d'amour et
d'intérèl a ces très-illuslres Ëglises, parmi
lesquelles Nous avons choist des chefs pour
leur accorder eet honneur.
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Popennghe-Fpres, 5-15,7-23,9-30,10-58,2-15,3-05',0-20 Y pres-Poperinqke, 6-00,9-07,12-06,3-87,6 80,8-48,9-80.
peringlie-ilazebrouck, 7 13, 12-28, 4-17, 7-13. - Hazebrouck-Poperinghe-Ypres, 8-38, 10 -00, 4-10, 8-26.
-haulers, 7-50, 12-25, (1-45. Kou Iers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
>uu e',b'~^'r"ffes' 8-48,11-34,1-13, (I,. 8 80), 7-36, (9-89. Lichterv.) Lichtorv.-Thouroul, 4-28 in. Brwges-Raiders, 8-29,
'"-00, 8-00, 6-42. Liclitervelde-Courtrai, 8-28 m. 9 01, 1,30, 8,37 7,21 Zcdelgiiem Thouroul, 8-40. 1.03 5,14 0,88.
Ypres-Cottrtra», 5-34,9-49,11-1.8,2-35,3-25. Comtrai- Yprgs, 8-08,11-02,2-86,5-40,8-44.
P'es~'io"r0MC 7-13, 12 00, 6 20, (le Samedi a 8-30 du matin jusqu'a Langhemarck). Th'ourout-Ypres, 8-40, 1-10, 7-00,
(Ie aamedi a 6-20 du matin de Langhe;narck a Ypres).
I"01-IJ.V1® 'U°.l*c'®l~.f'«"P1nesT^l0-00, 10,15, 12-00, 0-40, Armentières-Uouplines Le Touquet-War-
Varnêton 8 40, m. 9-30 s. Warnéton-Comines 5-30, 9-80,
.y ,j..wv jniyo ix r Kv '.O y
Beton-Comines 7-23, 10,30, 4-10, 8 -40. Comines- V?», 0-w,
Cour!rat Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, (I.. 3-13), 0-55. (9-00 s. (Licliterv.)
Bruges, Blankenherghe, fleyst, (Etat) 7-23,11 04,2-50,7-35.
Btuges, 5-45, 8,35 11-25, 8-30.
Ingeltnunster Deynze Gand, 3-18, 9-41, 2-15. - Ingelmunster-Deyn**, 0-08 2" cl., 7-13.
11-20, 4-46,7-21. Deynze Ingelmunsler7,31 1-00.
r,m-Ingelmunsler7-42, 2-20, 7-43
tjiciiierv.)Bruges-CWr/roi, 8-23, 12-50, 3-00, 6-42.
(bassin) 7-31,11-10,2-36,7-41 (exp.).— Ueyst, Blankenberghe,
Gand-Deynze-Ingelmunster6-88,
I igelmun.«lei'-y)wse^/teOT, 6-05, 12-10, 6-15. Atisogliern
"0"fyp„l,,„e;Dixm4de-Furnes et Dunkérke, 6-30, 9-08, 1-35, 7-58. Dtmkerke-Fumcs-Dixtnude el Liclitervelde, 0-45, 11-10.
3-40, 5-00.
Di xmude-A/ewport, 9-55,2-20,8-40. Nieup-£)mw,(ville)7-40,11-53,4-28.
1 kourout-iGalende, 4-30-, 9-15, 1-50, 8-03. Ostende-Thouroul, 7-53, 10-10, 12 23, 6-13.
Selzaete Eecloo. 9-03, 1-25, 8-23. Eecloo-Se/sttete, 5 38, 10 18,4-22.
Gand Terneuien, (sintion) 8-17, 12-18, 7,25. (porte d'Anvers) 8-30, 12-40. 7 48. Terneuzm-Crawrf, li 00, 10-30, 4-40.
Selzaute-Lukeren, 9-04, 1-30, 8-30. (le Merer. 5-10 m.) Lokoren-Sö^aefe, 6 00, 10-25, 4 48. (le Mardi, 9,30.)
CORRBSJPOWDAWCtiJS.
COURTRAI, BRUXfiLLES.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,47 0,33.
Bruxeiies arr. 8,80 1,38 2,23 6,14 8,54.
COURTRAI, TOURNAI, 1.11,LE.
Courtrai dep. 0,37 10,56 2,84 3,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lille 7,38 12,08 4,00 6,38 10,00.
BruxeH-es dép.
Courtrai arr.
BKUXELLBS, COURTRAI.
8.22 8,28 12,21 8,35 6,47.
8,02 10,46 2,44 7,56 8,44.
LILLE, TOURNAICOURTRAI.
Lille dép. 5,15 8,22 11,03 2,22 4,45 3,20 8,00.
Tournai arr. 8.42 8.86 11,29 2,40 5,30 8,38.
Courtrai 6,42 9.49 12,31 3,44 6,40 9-33.
COURTRAI, GANl).
Courlrai dép. 6,42 9,49 12,31
Gand arr. 8,01 11,05 1,81
BRUGES, GAXD, BRUXELLES.
GAND, COURTRAI.
3,44 0,40.
8,04 7,86.
Gand dép.
Courlrai arr.
3,15
6,37
9,38
10,56
1,28
2,54
4,24
5,34
7,21.
8,47.
URUXELLKS, GAND, BRUGES.
Btuges d. 4-39 exp.6,49.U|».7-04,9-39,12.34,3 43,ex.2,52,5-39exp. 6,43. Br-uxelles dép. 7-20exp. 8,l4exp 11,06 3,12 3, 33. exp.
Gand a. 5-31, 7,34, 9,18.10-34,1,49 4,28, 4-07,6 32 7,88. Gand arr. 8,29 9,41 1,12 4,21 7,17.
Bruxelles 6 28, 8,50, 10-35,12-39,4 00,8,14, 7-38,8,44, 9-31
Bruges 9,23 10,34 2,38 3,11 8,38.
ggBMBaaaassaagTOgaaBsgaBEag^aawgaaBagg^BBm mm b»
Suite. Voir le N° précédent.
Deux jours après, il me fit venir auprès de son
lit et me dit:
William, j'ai enfin accompli mon oeuvre et
realise mes projets. Vous sercz heureux, on du
nioins I avenir vous appartenant, voire bonheur
dépeudra entièrement de vous seul.Mon heure
est arrivée, et je veux consacrer les deruiers mo
ments que j ai a resler dans ce monde a vous
révéler un secret et 'a vous donner quelques con-
seils qui vous profiteront je l'espère, D'abord,
ilfaut, mon enfant, modérer la fongue et l impé-
tuosilé de voire earaclère emporté. Soyez moins
prompt; la patience c'est de la vertu et en méme
temps de I habilelé. Calculez vos actions, rcfléchis-
sez avant que d'agir, et surlout rappelez-vous
que le temps perdu est irreparable a jamais! -
Maintenant, voici une boite en fer oit est enfenné
Sir William Duringhton fut interrompii dans
son récit par les domesliques qui servirent Ie thé.
Albertus, malgré l'excellent souper qu'il avait
fait, dès son arrivée au chateau de Holy-House,
n'en fit pas moins honneur a ce lie légere collaiion.
Et comme, après que Ie thé enl élé desservi il
priait son hóle de reprendre le fil de son récit,
celui-ci lui dit avec un gracieux sourire:
Voilk bien lïmpatience de la jeunesse!...
Non. non, je n'en ferai rien, mon jeune ami.
Nous ne devons pas oublie'r que vous avez fait une
longue course a travers un pays froid et difficile,
et que vous devez avoir grand brsoin de repos. Et
puis, si vous êles cnrieux de connailre mes aven-
tures, ce sera pour moi une hcureuse occasion de
vous retenir quelques jours de plus dans ma mai-
son. Vous n'étes point absolument pressé de par-
tir, m'avez-vous dit, domain je vous ferai visiter
mes domaines et lachcrai de vous égayer un pen,
en allendanl la soiree, et seulemcnt après diner je
cont i mi era i ma narralion. De sorle que, de gré ou
de force, mon clier monsieur, vous resterez ici.
Malgré soil envie de connailre la suile de l'his-
loire de sir Duringhton, Albertus, qui élait fati
gue et avail sommril, se ïvlira après avoir souhni-
lé une bonne imit au très-aimable chalelain de
Holy- House.
Un laquais Ie conduisit a la ehambre qu'il de-
vait habiler; eélait une ptèee eharmanle men-
blée dans Ie genre du reste-, de? appai trmenls, el
oil l'on respirait une odeur délièieuse et parfuiiiée.
II trouva sur une table quelques livres frangais,
et prés de son lit le linge et les efTets nécessaires a
un homine qui a élé exposé aux injures du temps.
II se concha Iranqiiillemé'n't, el la nuit, les évé-
nemenls racontés par sir William, lui révinrent ii
l'espril; il fit un réve bizarre, accompagné de cir-
constanees absurdes, et quand le lendemaiu matin
il se réveilla el se trouva dans eelle ehambre, il
crul a uue destinée impossible, a un songe, a un
accident féerique.
Aussi il fut longtemps encore indécis; son
esprit flottait eonlondu dans des regions imagi-
naires el pleines de fanlaisie. II cessait de rêver
eependant lorsqu'mi domestique vint, et l'invita il
passer dans une salie de baui.
Après le déjeilner, sir William Duringhton fit
admirer ses ateliers a son nouyel ami; lit travail—
laient heureux une foule de braves ouvriras; plus
loin se trouvaient des écoles pour leurs enfanls;
unc église, et une belle infirmerie pour les mala-
des. Chacun de ces honnétes gens salua sir Du
ringhton comme un ami, nun comme un maitre.
C'ctait touchant a voir. Ah! qu'ils sont heureux
cetix qui pen vent soulager leurs frères pauvres!
Qu'ils sont heureux ceux que Dieu a placés haul
dans l'échelle sociale, de pouvoir descendie ainsi;
ear c'est s'élever! L'homme qui pratique la cbarilé
sera béui de Dicu...
Le chatelain et le voyageur monlèrent a chcval
l'un et l'autre et visitéren! les environs, la par-
lie ouest dn comlé de Dumfries. El Albertus enl
encore un sujet d ejonnement, ce fut de voir com-
bien son hóle élait, malgré son dge, excellent
cavalier.
Pour un hommc qui aimc Ic bruit des grandes
villes, celte promenade auraft pu étre d'une extré
me monotonie, mais pour celui qui, comme Alber.
Ins, chcrehe Ie s ilence et I'ombre, el sail en ap.
précier la valeiir, ce splendide et tranquille pays
offrait une charmante rêverie, car il plaisait par sa
majesté et par sa sauvage simplicitc. Aussi le
vieillard, en voyant Albertus foinber dans one
inédilation profonde. se garda bien de I'interrom-
pre, et mettant son cheval an pas du sien, il ne
tarda pas "a songer lui- méme a sa vie passée.
Ils cheminaient ainsi tons deux l'un prés de
l'autre el en silence. Leurs chevaux allaient au pas
et les sublimes solitudes de la forêt oü ils élaient
s'offraienl a eux dans loule leur imposante beauté.
Cetle promenade dura longtemps, inlerroinpue
de temps en temps par les chants suaves des oi-
seaux, par le bruit léger et doux que les pi» ds des
chevaux faisaient en s'appuyanl sur les feuilles
tombées. Ils revinrent au chateau.
Albertus était sorti le premier de cel état pour
ainsi parler lélhargique oü le moral semble absor
ber loutes les facultés.
La journée est bien belle, fil-il. Comme
le ton japne dt's feuilles mourantes et celui plus
vif et plus vert de celles qui résistent encore a
Tuolumne, foul bon effel! Comme celte forêt est
majestueusement immense el gracieusenienl de
in i-nue!
Oui, répqndit sir William, la forêt est enco
re belle maintenant. Mais les premiers brouillards
et les premières pluies vont fin Ir psu- la-dépouiller
entièrement de ses feuilles. El alors, comme elle
sera effrayanle el frotde! comme elle sera morle!
IlélasI cYst ainsi que les hommes se dépouillent
de leurs jeunes années, mais pour les arbres le
prinlémps revient, laudis que pour nous l'hiver
n'a plus de fin; notis ne vivons qii'une année!
Ah! celle pensee esl bien vraie el bien atpere,
Monsieur. Chaque fois ijue je vois l'aiilomne,
elle revient ii mon esprit avec une inexorable con.
sta nee; la nature ne perd rien; elle meurt pour
revivre; chacune de ses feuillles renailra, chacune
de ses bonlés aussi, tandis que les parfums de
notre a me, nos désirs, nos illusions, nos ten dres
ses nous perdons lont saus retour. C'esl pour
cette raison que la veritable sagesse cousisle dans
l'économie de nos émoiions, de notre amour, de
notre temps... Dieu a l'avorisé la nature; elle est
inieux parlagée que nous; l'intelligence qu'il nous
a donnée nous sert simplement il mieux solider
nos plaies, mais non a les guérir.
Au moment oü Albertus allait répondre aux
amers paradoxes du vieillard, ils arriveren! au
chateau.
Quand le soir fut arhé. le chalelain fit venir des
cigares délicieux; Alherlns en pril un, et au
milieu de la luuiée odoranle qui sorlait de ses
lèvres, sir William Duringhton coiilinua comme
il suit le récit de ses aventures.
A CONTIJNUER.