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LA CROIX D'OR.
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Samedi 10 Avril 1873.
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N"s 968.
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Le Journal parail le Mercredi et le Samedi. Les insertions coutent 15 centimes la ligne.Les réclames, dans le corps du journal, se patent 30 centimes la ligrie.Un numéro du journal, pris au Bureau, 15 centimes.
Les numéros supplémentaires commandés pour articles, Réclames ou Annonces, coutent 20 fr. les 100 exemplaires
CIIEMII S 19 E F E 16.
CONTREFACONS LIBÉRALES.
La loge ne dédaigne pas, quand elle se
trouvea court d'expédients, de prendre atix
callioliques tine idee quelconque, pour la
trayestir, I'agrémenter de quelques accessoi
res libéraux, et la transformer en un instru
ment de méchante propagande.
C'est ainsi qu'on Pa vue, dénaturant tin
excellent rnoyen de moralisation, travailler
avec rage a infeeler les campagnes a l'aide
des résidus de sa presse du trottoir, et re-
cneillir en quelque sorle au tombereau
digne image! les detritus de Ia bibliolbé-
que du roman, destines a répandre au loin
les miasmes de sa morale indépendante.
Puisant dans lelrésor loujours ouvert du
dévouement et du sacrifice, la charité chré-
tienne distribuait l'enseignement gratuit a
pleines mains. La libre-pensée voulul avoir
quelque chose de semblable; il fa I la i t absolu-
ment arracher les dm us d PEgli.se, suivant
l'expression d'un des plus fanatiques me-
neurs. Un jour done on proclama la trou
vaille de la pierre philosophale; le Denier
des écolcs était né! Grand fut l'enthousias-
me dans le camp liberal; tnais les chefs, qui
connaissaient leurs troupes, n'avaient qu'une
confiance trés-médiocre dans le succès. On
ne tarda pas a s'apèrcevoir quo la recette
était en raison inverse du bruit des réclames,
et l'on se plaignit avec amertume de la pin-
greriedes fréres et amis. Cependanl le dé en
était jeté et le lriste Denier poursuivitle
cours de ses destinées equivoques, jtisqu?au
moment oü il s'abima dans i'oulrage et Ie
scandale. Son norn restera associé désormais
au souvenir degradant de la cavalcade bru-
xeiloise de la mi-carètrte.
La Eigne de Penseignerne.nl s'est rendue
solidaire de celle sattirnale dans line procla
mation ou elle s'inlitule fiérement: Associa
tion pour le perfcclionnemenl et la propa
gation de Pinstruction el de Péducation en
Belgique. L'enseigne est pompeuse sans
don te; mais pénélrez la-dedans: cequis'y
perfectionne et s'y propage, c'est l'école sans
Dien. Notts cberchons vainoment les écoles
gratuitcs ou l'on élève l'enfmt du pcuple
au-dessus de la matière, en développanl en
lui le sentiment de ses destinées supérieures.
Le Denier des écoles n'est a lout prendre
qu'un ridicule et malfaisanl plagiat.
Les calboliqties ont créé le Denier de la
lutle. Tont d'abord quelques libéraux en ont
ri; mais ceux qui réfléchissent se sont pris
d'inquiéltide, si sérieusernent mème qu'on
n'a pu les rassurer tin pen que dans ce grand
convent oü il a élé déclaré qu'eux aussi ati-
raient leur Denier et sous Ie mème nom en
core. Malhenreusement, décréter ne suffit
poinl; lecénacle doit compter avec le tempé
rament. de ses libéraux, et ce tempérament
es.t lel qu'ils recoivent pour la lutle beau coup
plus volontiers qu'ils ne donnent. Nos
hommes ne travaillent pas pour rien, a
dit un des chefs de la gueuserie anversoise,
et dans la langue des.gueux on sait ce que
travailler veut dire.
Mais la grande conlrefacon est celle qui
se modèle sur l'union des callioliques. Dans
la défaile comme dans le iriomphe, en face
de la persecution comme au sein du poti-
voir, la soumission a la même loi de vérilé
et d'amour, le ben de la mème foi, de la
même espérance, de la même charité, sont
de ces forces contre lesquelles aucun effort
de l'erreur ne saurait prévaloir. Le faux
libéralisme le sait bien et s'en exaspère.
Comment done fera-t-il pour s'asstirer, d'une
manière quelconque, cette cohésion sans
laquelle ses rèves de puissanee ne sauraient
jamais se réaliser? Jl aura recours a l'un de
ces monstueux accouplemenls de mots el de
choses qui lui sont familiers, et il créera
l'union dans la négalion et dans la haine.
Settlement chacurt s'y prendra suivant sa
nature.
Ainsi, (andis que la cauteleuso E/oile sug-
gérera son vieux cotntnandemenl de: dra-
peau en poche! point de programme! et fera
comprendre, comme autrefois, que l'esseiv
liel est, pour le moment, de conquêrir le
pottvoir, de courir susaux callioliques; tan
dis que I e Journal de Gand préconisera la
mème politique sous le litre de: libéralisme
suns phrases, la Flandre libérale n'y mei tra
point tanl de facons; elle jetlera le masque
etavouera, que le parli liberal est un par-
li purement négatif, coinposé d'élé-
ments divers et hétérogénes qui ne sont
reliés entre eux que pa-rune haine cnm-
mune.
Lo settl point qui nous soit common a
Ions, disail derniérement cel. organe du
radicalisme gantois, c'est la ferme volon-
té de nous opposer de tonies nos forces a
la domination envahissante de I'Eglise.
Sur ce terrain nöus marchons tons d'ac-
cord, la main dans la main; la esl le lien
qui nous unit et la settle raison d'èlrede
notre parli. Mais du moment qu'on pert!
de vue eel objel, l'unilè du parli liberal
disparait et les éléiuentsidiqtarales qui le
composent se font tine guerre aclb.rnéo et
incessante. Nous ne pouvons vivre en paix,
mème momenlanómcnt avec I'Eglise, qu'a
la condition de nous enlre déchirer nous-
mcmes.
On n'étale vraiment pas avec plus de cy
nisme les honleuses misères d'un parti qui
prétend gouverner Ie monde par la division
et par la haine.
Pour I'lieitre, il est question de faire un
nouvel emprunt a ces crétins de cléricaux,
en organisant une Fédéralion des Associa
tions liberates. Mais, par les raisons que la
Flandre libérale a si clsirement diles, les
négociations ne marchent pas a soubait, mal-
gré lout le mouvement qu'on se donne pour
rapprocher dans un semblanl d'union les
élémenis divers el hétérogénes qui dé-
composent le parli.
Elrangc effet de l'erreur, d'allérer lout ce
qu'elle louche, de changer en pastiches du
progrès tous les bons élémertts qu'elle pré-
lend s'assimiler, e4 de n'ètre plus elle mème,
en dernière analyse, qtt'une hideuse grima
ce du bien! Le nombre de ses dupes est im
mense, mais il diminuerait beaucoupsi l'on
vaulail voir un peu plus souvent, lel qu'd
est et dépouillé de ses oripeaux, ce corps
sans ame qui s'appelle l'égoïsme libéral. L'i-
dole, du moins, n'aurail plus d'adorateurs
que ses sectaires; les autres, ceux qui pè
client plus par l'esprit que par lc coêur, ne
sacrifieraient pas aussi aisémenl sur les au-
lels de la fausse divinilé.
ANTICURISTIANISME.
II y a plus de dix ans, un orateur cbré-
tien redisait avec une grande eloquence
quelle est la nature de Panlichrisiianisine
contemporain, quel est le Ihéatre, quels sont
les acteurs, quel est Ie. piot d'ordre de la
gnerre qu'il soutienl contre je Christ et son
Eglise.
Son langage est encore aojourd'htii d'une
actualilé frappante el d'une vérité digne
d'êlre médilée par Ions les bons chrétiens,
qui veulent rester ce qu'ils sonl. Oui, quelle
que soil la vraie cause de ce phénomène, il
est visible qu'il se fait au milieu de nous,
au nom d'une fausse liberie, une reprise
d'armes contre le chrislianisme et même
contre loule religion. Deux courants appa-
raissenl sous nos yeux emportanl les géné-
rations nouvelles dans deux directions dia -
mélralement opposées: par l'un de ces cou
rants, notre siècle remonte vers le Christ et
redevienl chréticn; par l'autre, notre siècle,
s'éloigne du Christel retourne au paganisme.
Lc premier de ces deux couranls est vaste et
profond; il suit dans un silence divin sa
marche lente cl progressive, malgré les fré-
missements des passions qui hurlent au ri-
vage. Le second esl rclalivemcrij, petit, mais
il est violent; il se précipite, il hondit-, il
écume, il henrle avec fracas, comme,le lor--
rent qui débórde, Ie granit immobile, mais
comme lui il passera vile et ne laisscra der
rière lui quo les vestiges do ses désaslres.
C'est le courant anlichrélien; c'est 1 'anti-,
chrislianisme qui aujourd'hui se nomme
libéralisme et qui essaie une fois de pltis de
renverser celle religion qu'on tue loujours,
el qui ne sail jamais mourir.
Quel esl le théalre, quels sont les acteurs
de cetle guerre nouvelle? Ou se produit sur-
tout eet anlichristianisme qu'on pouvait
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Poperinghe-Ypres, 5-15,7-26,9-30,10-58,2-15,6-06,9-20. Ypres-PopeHnghe, 6-80,9-07,12-08,3-87,6 80,8-48,9-80.
peringlie-IIazebrouck, 7 13, 12-28, 4-17, 7-13. Huzobrouck-Poperinghft-Ypres,, 8-33., 10 00, 4-10, 8-28.
Ypres-Houlérs, 7-50, 12-25, 0-45. lioulers- Ypres, 9-25, 1-50, 7-50.
Routers-/v/rw/ès, 8-48,11-34,1-13, (L. 8 86), 7-36, (9-88. Liclncrv.) Lichterv.-Tlioarout, 4-28 m. Bruges-/lowters, 8-28,
12-80, 8-00, 6-42. Lichtervelde-Courtrai, 8-28 m. 9 01, 1,30, 8,37 7,21 Zedelghem Thourout, 8-40. 1,05, 8,14, 6,58.
Ypres-Courlrai, 5-34,9-49,11-18,2-35,5-28. Cóurtrai-Ypres, 8-08,11-02,2-86,5-40,8 44.
Ypres-/hourout, 7-13, (2 06, 6-20, (le Samedi a 5-50 du matin jusqn'a Langhémarck). Thourout-Ypres, 8-40, 1-10, 7-00,
(le Samedi a 0-20 du matin de Langhemarck a Y'pres).
Comines-Warneten Le Touquet-Houplines-Armewttóres, 0-00, 10,16, 12-00, 6-40,Armentières-IIouplines-Le Touquet-War-
nèton-Comines 7-23, 10,50, 4-10, 8 -40. Comines-WarnéCon 8 40, m. 9-30 s. Warnêton-Co»»i«es 5-30, 9-80,
Courtrai-Bruges, 8-05, 11-00, 12-35, (L. 5-18), 6-58. (9-00 s. (Lichterv.)Bruges-Co'ttrtmt, 8-25, 12-50, 8-00, 6-42.
Bruges, Blankenherghe, Heyst, (Etat) 7-25', 11-04,2-30,7-33. (bassin) 7-31,11-10,2-50,7-41 (exp.) Ueyst, Blankenberghe,
Bruges, 3-45, 8,35 11-25, 5-30.
Ingelmunster Deynze Gand5-iü, 9-41, 2-18. Ingelmunster-jDer/w^e, 0-08 2'cl., 7-15. Gand-Deynze-/M#ei»M«is(er, 6-58,
11-20, 4-46,7-21Deynze Ingelmunster, 7,31 1-00.
Ingelmunster-ZMsep/iem, 6-Ö8, 12-10, 6-15. Anseghom-Ingelmunster, 7-42, 2-20, 7-45.
Lichtervelde-Dixmadè-Furries et Dunkerke, 6-30, 9-08, 1-35, 7-55. Z)«?t4'er/ce-Furnes-Dixmude et Liclitervelde6-45, 11-10,
3-40, 5-00.
Dixmude-Mewpof*.9-88,2-20,8-40, Nieup-Dmw,(ville)7-40,11-58,4-25.
I.hourout-Ostende4-80, 9-15, 1-50, 8-05. Oslende-Thourout, 7-35, 10-10, 12 25, 6-18.
SelzaeteEeclqo, 9-03, 1-25, 8-23. Eecloo-Seteoete, 8-35, 10-15,4-22.
Gand Termazen, (station) 8-17, 12-15, 7,23. (porte d'An vers) 8-30, 12-40. 7-43. Terneuzen-Gawd, 6-00, 10-30, 4 40.
Selzaete-Lokeren, 9 .04, 1 -30, 8 -30. (le Merer. 5-10 in.) Lokeren-SeLzaete, 6-00, 10-28, 4 43. (le Mardi, .9,30.)
CORBEI
IPOWDAWCBS.
COURTRAI, BRUXELLES.
BRUXELLES, COURTRAI.
Courtrai dép. 6,37 10,53 12,33 3,47 6,33.
Bruxelles arr. 8,50. 1,35 2,25 0,14 8,54.
COURTRAI, TOURNAI, LILLE.
Courtrai dép. 6,37 10,86 2,54 5,34 8,47.
Tournai arr. 7,28 11,47 3,48 6,39 9,41.
Lilie 7,38 12,08 4,00 0,35 10,00.
Bruxelles dép.
Courlrai arr.
5,22
8,02
8,28
10,46
12,21
2,44
8,33
7,56
6,47.
8,44.
C0URTRM, GAND.
Courtrai dép.
Gand arr.
6,42
8,01
9,49
11,03
12,31
1,81
3,44
5,04
6,40.
7,86.
Lille dép.
Tournai arr.
Courtrai
Gand dép.
Courtrai arr.
LILI.E, TOURNAI. COURTRAI.
5,18 8,22 11,08 2,22 4,43 5,20 8,00.
5,42 8,56 11,29 2,40 5,30 8,38.
6,42 9.49 12,31 3,44 6,40 9-33.
GAND, COURTRAI.
5,15
6,37
9,38
10,86
1,28
2,54
4,24
5,34
7,21.
8,47.
BRUGES, GAND, BRUXELLES.
BRUXELLES, GAND, BRUGES.
Bruges d. 4-39 exp.6,49axp.7-04,9-39,12,34,3 43ex.2,32,5-59exp. 6,43.
Gand ft. 3-31, 7,34, 9,13.10-34,1,49 4,28, 4-07,6.82 7,38.
Bruxelles 6-28, 8,50, 10-33,12-39,4 00,0,14, 7-35,8,44, 9-31.
Bruxelles dép. 7-20exp. 8,14«xp 11,06 3,12 5, 55. exp.
Gand arr. 8,29 9,41 1.12 4,217,17.
Bruges 9,23 10,34 2,38 5,11 8,38.
Suite. Voir le N° précédent.
18 Oetobre.
II parait cpie ce n'élait pas assez d'avoir été
menace de mort par nn lion qui m'eüt infail-
liblement dévoré s'il n'eiH été aussi savant;
voilé qu'nujourd'hui j'ni vu mes jours mis en péril
par la piqüre ou la rnorsure, je ne sais trop, d'un
effroyable serpent. Voila le fail dans son honible
vérité. Comme, hier nous Portions du village
millionnaire donl jevous ai raconté rhistoire, nous
fumes arret es sur la route par pliisienrs personnes,
hommes et feinines, qui nous erièrent N'ap-
prochez pas, n'approehez pas, il y a un serpent!
Nous nous arrélainesel lir&mes nos pisioiets.
Des qu'ils furenl annés, nous deseeudiuies de
clieval, alin de délivrer la conlrée du monstre. Les
assistants nous suivaient des yeux les mains
jointes, formant du fond de leurs coeurs des vocux
pour la réussite de notre entreprise.
Nous avions a peine fait dix pas que nous nper-
ctimes le serpent au pied d'une broussaille. Nous
n'eutnes pas le temps de faire un mouvement,
qu il sauta sur moi,m entoura de sou corps gluant,
et colla son immonde gueiile sur ma main droite,
celle avec laquelle je votis écris ces détails. Je
sentis une légere douleur; et, sans perdre de
temps, je déchargeai sur la (êle du serpent Ie
pistolet que je lenais de la main gauche.
II IActio prise et se dénoua comme un fil de soie
brisé. II Li tuba mort a mes pieds.
'fout le monde m'entoura.
Ma main droite portait au-dessus de l'index un
petit point bleu eritouré d'une écunie verte. Une
brave matrone s'approeba... Mais elle ent a peine
jeté les yeux sur ma blessure, qu'elle recula épon-
vanlée en criant
Pauvre enfant pauvre enfant!
Je le confesse, cette pitié outrage» mon orgneil;
elle plissa mes lèvres d'un sourire ingrat et
dédaigneux.
Voiis ètes perdu me dit un jeune médeein
accoiiru sur les lieux le veriin s'est répandii dans
le sang on vuns couperail la main le poignetle
bras mème, qu'on ne pourrail vous sauver. C'est
fini vous n'avez plus (jue quelques heitres a vivre.
Je vous remereie iilQniment, lui dis-je en
lui serranl coidialemenl la main; jc vais écrire
dans ma patrie que je vais momir et penset' nu
moment a Dien.
Le capibtiuo m'enlraina. J'insislai pour remon-
ter it cheval.
Me voila dans tine jolie position, dis-je it
UI. Beauvais. Qtt'en diles-vous
Vous me voyez tiès-désófé. Cos gens-lit,
qui sont du pays, ont parlé avec une telle assu
rance.... lis auraient cependant pu metlre un
appareil quelconque....
Non, puis(|ue tout est inutile; ils ont été
logiques avec leur opinion.
Je pense a une cbose. Si ce serpent était,
comme le lion de tantót, un animal savant!
Ce n'est pas probable, lui dis-je.
Nous coniinuames it pariet1 de la France. Ma
blessure ne me faisait aucun mal; j'avais essuyé
la salivc du niousUc avue uiou luoucliuir.
Q nn it <1 nous fiiutes i entré it UniyTioitse, jc me
préparais a motiler ilatis mdchambit: alin d écrire
pour la dernière tots, loisqtte I'oncle de George's
entra dans le salon, sttivi dtt capitaine Beauvais,
li jeta les regards stir ma main la prill exa
mina, et me du en sottrianl
Ne vous pressez pas, liion jeune ami, de
faire voire testament
Je n'ai rien que ma plume.i... la Revolution
m'a ruiné...
Et voire avenir
Mais piiisqne je vais mourir
Pas plus que iitoi mon cher. Ces gens-la
sout des ignorants, I.e serpent qui vons a pique
n'est iiullemcnl une béte venimetise. Rrgaulrz
cela co ut me rien; et vencz diner.sans y plus prnscr.
El d s'appuya stir mon bras pour passer dans la
salle a manger.
Depiiis, je n'ai ressênii atienn malaise.
Leserpent, qu'un vient d'apporler ii HolyMouse,
a deux metres de longueur sur une épaisseur de
dix a dottze pottces.
P. S. I,'uncle de Georges m'a aussi indiqué un
remède soOverain contre le mai. de mur. Voici ce
spécifique. Prendre-dix it douze goutti s de cliloro-
fornte dans de I'eau. Si le malaise revienl, il faut
prendre une nouvelle dose.
19 Octobre.
La blessure dtt serpent est deventte rose, et je
me porte a ravir. Pourtant je vions de rentier
a New-York et en même temps d'apprendre que
j'étais malade. Je ne m'en étais pas douté. C'est
M*** qui m'a annoncé cclle htgubre nouvelle. Les
7
jotirnattx oul formellemcnt déclaré que pas une
persottne ne se portail bien a New-York. l)u
morncnl oü les journattx l'ont dit, Cesera généra-
leroent cru; il sulïit d'impriiner une cbose pour
persuader cello chose au public. Yoioi. au reste,
un modèle de conversation telle qu'on en entend
depuis bier soil- par toutes les rues de New-York
■-Bon Dien comme vous voila pale el défuit
Allonc done! vous plaisanlez.
Du lout, du tuut; vous me paraisscz indis
pose.
C'est disposé que vous voulez diredisposé
it chantera danser, a folalreratt soleil. Voulez-
vous venr faire une promenade en eanot?
Bon voi,a le délire et la fiévre qui vous
prennent
Qu'esLce que vous ine chnntez done lit?
Sérietisemenl, vous devriez res ter cliez vons,
el ne pas vous ex poser au grand air.
D'honnourvous êles charmant ce malin.
Ou ntietix encore, vous tnellre au lil el vous
tenir les pieds chattels.
Encore voyons, qui est-ce qui rêve de notts
deux?
Malhenreusement je ne rêve pas le moins du
monde. C'est vous qui rêvez en disant que vous
n'èles pas malade.
II parait décidément que vous y tenez.
Si ee n'est vousc'est done voire frère?
I'as plus que inoi.
Aloi s c'est votre femme
Mon Dien non.
Ou vos enfants
Je n'cn ai pas.
-C'est loujours qtielqu'un de voire familie,
votre père voire mère ou vos soeurs; vous ne me
pet'smiderez jamais que tout le monde se porie
bien chez vous.
Je commence a croire une cbose, c'est que
c'est vous qui éles un peu malade.
Cela se peul bien, lonl New-York a la fièvre.
Tout New-York, diles-vous? tnais le voila
qui court el se promene au soleil sur les quaiset
dans les rues avec un visage joyeux el des habits
de fél e.
II n'en est que plus a plaindre de ne pas
senlir loule l'éle.ndue de son mal.
Vous me failes perdre la tête; de quel mal
psrlez-votts
Vous ne savez done pas la désaslreuse nou
velle
Mon Dien non.
La siuislre, l'efliayanle, la terrible nouvelle?
Acltevez.
Apprenez done que la grippe revienl. Vous
avez la grippe, j'ai la grippe; tout New-Yrork en-
lier a mal it la léte el boil tie la lisane.
- Yraiment, votts me la donnez belle et qui
done votts a cpnlé cela, je vousprie?
Les journaux, mon cber, les grands jour
nattx.
Votts croyez-donc attx journaux vous?.. Je
vous prédis que quelque jour, ils votts persuade-
ronl que vous êles mort et vous irtz votts faire
enlcrrer sur leur parole.
Mais enfin celle maladie....
C'est tine maladie sans malade, voila louf.
C'est un caprice des journaux. a continues.
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